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Nous menons tous la même non-vie ; nous voulons briller dans la lumière des autres.

Il était maintenant en train de finir sa bière en la regardant fixement. Elle détourna son visage,
cherchant une contenance, lâchant deux ou trois phrases sans la moindre importance pour gêner
l’insoutenable silence. Jérémie lui demanda de se détendre : il n’y avait aucune obligation à parler.
Ils pourraient rester ainsi, ça lui irait très bien. Il était opposé à tout type de conventions dans les
relations, au premier rang desquelles figurait cette obligation de parler quand on est deux

Il faut parfois agir de manière surprenante, déraper du quotidien en quelque sorte, pour savoir
vraiment ce que l’autre pense de nous.

Les mots ont toujours une destination, aspirent à un autre regard. Écrire pour soi serait comme
faire sa valise pour ne pas partir.

Sa tendresse subite toucha Magali. Elle dut admettre que toute relation affective était complexe à
définir, variant sans cesse du noir au blanc, et elle ne savait plus trop que penser. Sous le coup de
la colère on veut tout envoyer en l’air ; et puis on aime encore, cela nous prend presque par
surprise.

Il est difficile de dater le début du déclin d’un amour. C’est progressif, insidieux, l’aisance
sournoise des agonies.

Les lecteurs se retrouvent toujours d’une manière ou d’une autre dans un livre. Lire est une
excitation totalement égotique. On cherche inconsciemment ce qui nous parle. Les auteurs
peuvent écrire les histoires les plus farfelues ou les plus improbables, il se trouvera toujours des
lecteurs pour leur dire : « C’est incroyable, vous avez écrit ma vie ! »

Mais quand la psychologie est complexe on aime se reposer sur du basique.

On ne regarde jamais la chose dans son ensemble, mais toujours selon une accumulation de
détails.

J’ai toujours pensé que les mariages d’intérêt duraient plus longtemps que les mariages d’amour,
car tant que l’intérêt se maintient, l’union aussi. L’amour, lui, est plus inconstant, fragile et
susceptible

On ne sait pas qui on épouse, mais on sait de qui on divorce, car c’est dans ces situations-là que les
gens montrent leur vrai visage.

C’était la première fois que je contemplais une femme sans chercher à voir en elle le reflet de mon
désir ou de mes paroles.

c’était fascinant à voir, car beaucoup de gens, à commencer par moi, ont oublié comment on s’y
prend pour lire avec une attention soutenue. Peut-être faut-il des personnes comme elle ; des
personnes qui s’abandonnent naïvement à leur lecture, quelle qu’elle soit.
C’est devenu une habitude. Et l’habitude a une vertu apaisante, même si elle est en elle-même
dépourvue de sens. Ça vous fait un point d’ancrage, et tout le reste vient s’adapter.

Mais il va de soi qu’il existe des êtres qu’on ne sera jamais, quoi qu’on fasse, prêt à rencontrer.
Des êtres dont la topographie mentale reste pour toujours une énigme. Il faut être en face d’eux,
les observer, les sentir. Dans certains cas, il est alors déjà beaucoup trop tard pour sauver sa peau.

Car, au fond du fond, tout n’est qu’une histoire d’amour malheureux. Que ce soit pour un autre
être, pour des idées, pour la vie elle-même. Et le suicide est une manière de refus face à la
certitude de devoir accepter le compromis, de courber l’échine, de se soumettre

— Amour malheureux, a-t-elle dit. — Oh. Je savais que j’étais à présent censé l’interroger sur cet
amour malheureux. Apprendre de quelle manière cet amour s’était insinué dans sa vie, comment
il l’avait entamée petit à petit et finalement brisée, tout cela par le fait d’un homme cynique qui
avait détruit son envie de vivre. Mais je n’ai pas posé de question. J’ai dit : — Au fond, l’amour
malheureux est la seule chose qui puisse motiver un suicide. Elle a eu l’air surpris. — Que veux-tu
dire ? — Je veux dire que tout le reste s’arrange. Manque d’argent, trahison, maladie, il y a en
général moyen de lutter contre ces choses-là. Mais contre l’amour malheureux, il n’y a aucun
contrepoison, aucun remède. On est couvert de blessures qui ne cicatrisent jamais et tout ce
qu’on peut faire, c’est apprendre à vivre avec. Et apprendre à vivre avec, ce n’est en dernier
ressort rien d’autre qu’apprendre à vivre en infirme.

Il est dans notre vie des points nodaux, des événements qui nous modifient de façon définitive et
irréversible. Celles ou ceux qui déclenchent ces événements peuvent être périphériques, comme
ces visages flous qu’on remarque à peine à l’arrière-plan d’une photographie, jusqu’au jour où l’on
comprend qu’ils étaient, depuis le début, au centre. On est rarement conscient, au moment où on
les vit, de l’importance inouïe que peuvent revêtir certains instants. On ne voit pas qu’ils se
dressent, semblables à de hautes tours projetant leur ombre sur une foule d’autres instants. Tant
de choses ne deviennent visibles qu’à la faveur d’un regard rétrospectif.

Platon avait déjà établi une distinction entre les tempéraments grincheux (duskolos), qui ne se
réjouissent guère des événements qui leur sont favorables et s’irritent de ceux qui leur sont
défavorables, et les tempéraments gais (eukolos) qui se réjouissent au contraire des événements
favorables et ne s’irritent pas des événements défavorables. Nous dirions aujourd’hui qu’il y a
ceux qui voient toujours le verre à moitié vide et ceux qui le voient toujours à moitié plein.
Plotin: « Puissent l’homme intérieur et l’homme extérieur communiquer et ne faire qu’un. »
L’enfant, dans le ventre maternel, connaît la béatitude totale. Même si nous perdons la conscience
claire de ce moment ancien, nos neurones et nos cellules s’en souviennent puisque nous en avons
une réelle nostalgie
et qu’il est possible de réactiver cette période afin de guérir certaines pathologies.
L’instant présent, est la conscience physique, émotionnelle et mentale de l’instant.
On ne revient plus comme avant on peut renaître un peu mais on vit autrement puisqu’on a la
mort dans l’âme on goûte les choses comme si c’était la première fois mais c’est une autre fois on
retrouve un autre plaisir plus affuté plus intense et plus désespéré puisqu’on a failli le perdre .

Donner de soi sans rien attendre en retour…

Mon problème n'est pas la solitude, mais les relations. Je n'arrive pas à réunir la vie de couple et le
silence. »

Ils ignorent qu'être capable d'arrêter de penser régulièrement est l'outil le plus utile, le moins
coûteux et le plus efficace contre le stress.

Lorsque rien n'est prévu, tant de choses arrivent !

« Les contraintes m'éloignent de moi-même. » Emmanuel Schaeffer

« Le chemin du paradis passe par une théière. » Dicton anglais

La qualité de la vie est toujours proportionnelle à la capacité de prendre du plaisir

Savoir attendre la faim pour garder la ligne et se dire qu'il n'existe pas de plus grand luxe, dans
l'histoire de l'humanité, que de pouvoir manger à sa faim

Il est possible, même avec peu de moyens, de réconcilier rêve et action, fantaisie et réalisme.
Certains ont l'art de faire des moments machinaux de l'existence des intermèdes délicieux. Les
petits luxes du quotidien, ceux que les Japonais appellent les « pouchi zeitaku » (traduire « petits
luxes ») sont nécessaires à chaque être humain : nous avons tous, c'est un fait, besoin de nous
faire du bien de temps en temps.

« Le quotidien, sous son apparente banalité, recèle mille surprises palpitantes et insoupçonnées.
Le grand art est de faire surgir l'extraordinaire de l'ordinaire, de trouver des bonheurs menus mais
multiples et dont la somme pourrait former cette chose indéterminée appelée le bonheur. La
recette ? Toujours être à la recherche de la diversité, du renouveau, de fuir la routine et l'ennui.
Vivre ainsi pourrait constituer un "art du quotidien" à la fois imaginatif et raffiné. » Michel Dars,
Les carnets secrets de Li Yu

Extase n'est que la perte de l'ego.

C'est au contact de belles choses, que l'homme peut devenir un intime du raffinement.

Pour séduire les autres, il faut s'aimer. Et pour s'aimer, il faut se faire plaisir en se valorisant.

Pour le Tzigane, le Gadjo possède en proportion du fait qu'il n'est pas lui-même sa propriété. A la
mort du Tzigane, du moins dans les temps d'avant, on brûlait sa roulotte, ses objets ; parfois plus
tard… sa voiture ou son camion. Ses bijoux et son argent étaient disposés dans son cercueil ou
bien dépensés pour les funérailles, investis dans un tombeau magnifique. L'incinération des biens
dit tout le génie de ce grand peuple qui n'a cure ni de l'argent ni de la propriété, ni des choses.

Avoir peur de la pauvreté matérielle est une forme de pauvreté. S'assurer un toit, de quoi se
nourrir, l'assurance de pouvoir recevoir les soins médicaux adéquats en cas de besoin, et celle
d'avoir de quoi passer ses vieux jours convenablement devrait représenter notre seul et unique
souci lié aux contingences matérielles. Le vrai luxe, c'est oublier jusqu'au détachement lui-même
et ne même plus penser à ce qui pourrait nous manquer.

Ne plus avoir, seulement être ou la philosophie des Tziganes

Les bonzes zen, lors de leur cérémonie de sacrement, reçoivent un sac appelé bunko et s'engagent
à ne plus jamais de leur vie posséder davantage que ce que ce sac peut contenir. Ce sac symbolise
leur renoncement aux possessions et aux attachements matériels.

Le luxe de posséder peu Platon, un minimaliste avant l'âge « Et Socrate, à la vue d'objets de luxe
exposés pour la vente, s'écriait : “Combien de choses dont je n'ai pas besoin” !» Arthur
Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie Selon Platon, l'âme humaine est comme le
dieu de la mer Glaucos qui, étant resté trop longtemps sous la mer, avait été recouvert d'algues,
de coquillages, et de roches jusqu'à devenir méconnaissable et ressembler à un monstre. De la
même façon, l'âme perd ses bases lorsqu'elle poursuit ce qu'elle croit être la source du bonheur :
les possessions.

« Celui qui accumule les richesses a beaucoup à perdre. » Lao Tseu

« Le bonheur parfait, c'est l'absence de besoins et de désirs personnels. » Jacques Rogge, médecin

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