Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
le Lean
DIX
QUESTIONS
SUR
Le Lean
Le Lean s’intéresse à ce qui se passe sur le terrain et affirme
l’intérêt d’améliorer les conditions de travail des salariés
pour gagner en performance. Néanmoins, le réseau
Anact-Aract est sollicité depuis plusieurs années pour
intervenir dans les débats sur sa mise en œuvre. Personne
ne s’oppose a priori à l’élimination des gaspillages ou
l’amélioration continue ; par contre, les façons d’y parvenir
sont discutées.
Dans cette brochure, vous trouverez des ressources
nécessaires pour en savoir plus sur le Lean, sa diffusion
massive au sein d’entreprises de toutes tailles et de tous
secteurs et les questions d’organisation du travail qui se
posent.
En tout état de cause, si le Lean suscite des interrogations,
l’objectif n’est pas de se mettre en quête d’un modèle
organisationnel universel qui pourrait s’affranchir des
nécessaires compromis locaux qui font la vie quotidienne
de chaque entreprise.
En effet, les ajustements nombreux et spécifiques qui
s’opèrent au quotidien dans les entreprises doivent être
au cœur du changement. Un des défis pour le réseau
Anact-Aract consiste à promouvoir des organisations du
© Anact, 2016
R
salariés à la vie des entreprises.
toujours ses promesses ?
Mais elles suscitent aussi de
nombreuses interrogations. 4 e Lean a-t-il des effets sur
L 5
La première concerne la santé la santé des salariés ?
des salariés qui se trouve parfois
menacée. Par ailleurs, le Lean ne 5 À quelles conditions la 6
quelle articulation ?
Le changement en entreprise
emprunte souvent des voies 7 Peut-on mettre en place 9
et du contexte propres à
10 travailler concrètement ?
chaque entreprise. C’est par la
mobilisation de l’ensemble des
ressources disponibles, avec la
participation des salariés et par le
Annexes
U
ne étude qui a lancé le débat
renforcement du dialogue social
qu’il devient possible de combiner L
ean et conditions de travail : le réseau
Anact-Aract aux côtés des entreprises
amélioration de la performance et
des conditions de travail. Petit glossaire du Lean
Pour aller plus loin
Qu’est-ce que le Lean ?
1
Lean signifie ” maigre ”, ” agile ”, ” affûté ” selon les usages.
Ce terme a été développé à la fin des années 1980 par Les mots employés sont parfois
J.P. Womack et D.T. Jones, chercheurs américains, pour trompeurs. En effet, pour faire
caractériser le ”Toyota Production System ”, dans les accepter leur projet Lean,
certaines entreprises n’hésitent
usines automobiles japonaises.
pas à le renommer. À l’inverse,
d’autres disent appliquer le Lean
Les principes du Lean pour gagner la confiance de leurs
clients mais en réalité mettent
Il s’agit de ” produire au plus juste ”, c’est-à-dire produire
en œuvre des pratiques très
uniquement ce qui est nécessaire, en : éloignées de celui-ci. L’emploi
liminant tout ce qui n’apporte pas directement de la valeur
é de termes japonais (Muda, Poka-
ajoutée au produit du point de vue des clients : les ” mudas ” Yoke, etc.), d’un vocable industriel
ou gaspillages (stocks, délais, déplacements, production en (flux tendu, juste-à-temps, etc.)
excès, défauts de qualité, etc.) ; et de sigles spécifiques (5S,
SMED, etc.) accroît encore les
améliorant progressivement les processus par la résolution difficultés d’identification et de
de problèmes et un renforcement de la standardisation : le compréhension.
” Kaizen ” ou l’amélioration continue.
2
Pourquoi un tel essor du Lean ?
2
Le Lean : un réseau structuré au service
Exemple d’un programme-pilote de sa diffusion
de Lean management
Entre 2009 et 2012, la DGCIS Dans un contexte économique difficile, le Lean, dont l’efficacité
(Ministère de l’Économie) a est parfois discutée, séduit les entreprises par sa démarche
soutenu le programme pilote outillée au service de gains de productivité. On observe, entre
de Lean management ” UIT-
les entreprises, un mimétisme qui est soutenu par :
Lean ” de l’industrie du textile
et de l’habillement. Trente PME l’Institut Lean France, créé en 2007 et membre du Lean
volontaires ont été sélectionnées Global Network, un réseau très structuré et dynamique qui
au sein de trois régions tests (Midi- propose des formations, des séminaires et anime un réseau
Pyrénées, Rhône-Alpes et Alsace- d’entreprises adhérentes et de cabinets conseil ;
Lorraine) ; elles ont bénéficié
une politique publique qui, depuis 2009, promeut et soutient
d’un financement de 652 000
euros pour les soutenir dans cette financièrement la mise en œuvre de cette démarche,
mise en œuvre. Les objectifs du rebaptisée ” Excellence opérationnelle ” pour favoriser la
programme étaient de supprimer compétitivité des PME.
les sources de gaspillage et Cette politique est relayée par de nombreux programmes
améliorer la gestion des différents d’accompagnement engagés par l’État (DIRECCTE), les conseils
flux de l’entreprise pour gagner en
régionaux, les branches professionnelles et les organismes
qualité, coûts et délais.
consulaires notamment. Plus de 1500 entreprises en ont
bénéficié entre 2009 et 2012.
Un mouvement amplifié par une offre
commerciale abondante
En dehors de ces programmes, plusieurs cabinets conseil
proposent leurs services pour mettre en place le Lean, ce qui
contribue aujourd’hui à sa diffusion massive et à sa diversité :
nombre d’entreprises y recourent en fonction de leurs besoins
(moindre coût, amélioration du niveau de qualité, réduction
des délais, rentabilité à court terme, etc.) et n’hésitent pas à
utiliser seulement les outils qui les intéressent (5S, Poka-Yoke,
etc.).
3
Pourquoi le Lean ne tient-il pas
3 toujours ses promesses ?
4
Le Lean a-t-il des effets
sur la santé des salariés ? 4
Cette question s’est invitée dans le débat public ces dernières années. La diversité des situations
rencontrées rend difficile une explication simpliste, d’autant que le Lean n’existe jamais seul :
• il s’intègre toujours à une organisation du travail déjà existante, une histoire ;
• il coexiste avec d’autres processus qui structurent chaque entreprise.
5
À quelles conditions la participation
5 des salariés peut-elle être efficace ?
Certaines
Moi, pour éviter Sitôt engagé, entreprises parlent
d’être déçu, sitôt terminé… de participatif dès qu’un
j’ai décidé On n’a pas le temps d’aller au opérateur participe à une réunion
de ne rien fond des choses… ou qu’un ” organisateur ” (manageur,
en attendre… Et puis, l’animateur oriente concepteur, référent Lean…) vient
trop les échanges. visiter un opérateur à son poste.
On dirait qu’il a reçu des Dans la majorité des cas, la
consignes d’en-haut !
participation se confond avec
la consultation pour recueillir
C’est bien de discuter, d’échanger des avis ou de l’information
des heures et des heures. Mais visant à susciter de l’adhésion.
ce qui importe, c’est que cela se ” Participer mais pourquoi
traduise par des changements faire ” est une question
réels dans mon travail ! De toutes les
essentielle.
façons tout est joué
d’avance… ESPACE DE RÉSOLUTION
DE PROBLÈMES
Plusieurs points mettent en doute cette prétention du Lean à investir tous les domaines de l’activité
économique et sociale :
LEAN
S.P.T. Engineering
Système de Production
LEAN
de TOYOTA
Office
LEAN
Hospitals
Dans les
années : 1970 1980 2000 2010 9
Le Lean est-il incontournable ?
8
La maturité de l’entreprise sur les questions de
prévention des risques professionnels et d’amélioration Un équipementier automobile,
des conditions de travail s’avère souvent déterminante employant 500 salariés environ, a
pour une mise en œuvre adaptée. In fine, il s’agit même connu deux histoires du Lean. La
d’aller au-delà du registre préventif : autrement dit, première imposée par une mai-
l’objectif n’est pas de parfaire le Lean en construisant un son mère de façon standardisée
meilleur modèle. a été très mal vécue et ne produi-
Aller au-delà du Lean et des modèles d’organisation sait pas les résultats escomptés.
Trois ans plus tard, le dirigeant
du travail : c’est tout l’enjeu de l’articulation entre
retrouve une grande autonomie :
performance et conditions de travail. il décide de s’approprier la mé-
thode et, dans le même temps, de
Nous entendons souvent les directions d’entreprises dire : faire de la santé au travail un axe
” On n’a pas le choix ! ” : stratégique au même titre que l’in-
novation et l’amélioration continue.
D’après les témoignages, les ac-
Des situations contraintes… teurs de cette entreprise ne savent
plus aujourd’hui s’ils font réelle-
C’est certainement le cas pour toutes les entreprises, souvent ment du Lean, mais les résultats
des PME, dans lesquelles le Lean est imposé, par exemple par : sont au rendez-vous !
la maison-mère d’un groupe ;
le donneur d’ordres, dans le cadre d’une relation de sous-
traitance déséquilibrée ;
des clients, dans les cas où le Lean devient un avantage
concurrentiel décisif.
Ces contraintes sont souvent introduites par la volonté d’uniformiser la gestion de la chaîne logistique
d’un même produit ou service autour des principes du flux tendu. Elles vont néanmoins à l’encontre de
l’indépendance des structures et peuvent donc poser des problèmes juridiques (risque de prépondérance de
fait du droit commercial sur le droit du travail), en plus d’avoir des conséquences sur les conditions de travail
lorsque le Lean n’est pas mis en place pour répondre à des enjeux organisationnels internes.
10
Comment mieux associer
performance et conditions de travail ? 9
Améliorer les conditions de travail exige une certaine conception de la valeur que crée le travail
et du sens qu’il recouvre pour les salariés, partant du principe que chaque salarié a une conception
économique de la performance et que tous les employeurs n’en ont pas la même définition.
Cela se passe au quotidien, au plus près du terrain, de manière réellement participative pour sortir des
limites et écueils des méthodes toutes faites, en somme grâce à un constant ” travail d’organisation ”
(G. de Terssac). Pour définir les enjeux spécifiques à l’entreprise, trouver les points de vigilance et les actions
à mettre en œuvre, voici quelques points incontournables renvoyant au rôle décisif du management :
Impliquer les salariés dans la • Reconnaître la variabilité inéluctable I ntégrer les usages en sollicitant
conception du travail du travail et l’imprévisibilité des les utilisateurs dans la conception
aléas. ou le choix des outils (ex : système
• Prendre en compte la diversité des d’information).
populations au travail. réer des espaces de discussion
C
sur le travail via des objets
circonscrits : charge de travail, etc.
eiller à la représentativité des
V
participants (âge, ancienneté,
métiers, etc.).
Soutenir et • Laisser des marges de manœuvre réer les conditions d’espaces
C
reconnaître les régulations dans la réalisation des activités de et temps de discussion
autonomes individuelles et travail au quotidien. informels entre collègues (sans
collectives • S’appuyer sur les savoir-faire encadrement).
professionnels (expertise métier) et ncourager la prise d’initiatives.
E
la diversité des pratiques : préserver
les identités professionnelles ou écentraliser ou laisser ouvertes
D
faciliter leur recomposition. les prises de décision.
enforcer la délégation.
R
aloriser le travail en équipe.
V
Favoriser un management • Porter attention à l’évolution des onner les moyens
D
du travail conditions de travail des encadrants organisationnels aux encadrants
de proximité (part de l’activité de de proximité : temps, ressources
reporting, standardisation de leurs (marges de manœuvre, moyens
pratiques, etc.). financiers, etc.), légitimité.
aloriser l’activité de soutien.
V
11
Par exemple, sur quoi peut-on
10 travailler concrètement ?
Des entreprises et des branches mettent en œuvre des démarches QVT. Chacune s’efforce de mettre
en place des méthodes de concertation et d’action adaptées à sa situation.
Au-delà des grands principes, il est décisif d’identifier des objets de travail pour engager un dialogue et une
coopération afin de proposer des solutions innovantes. Ceux-ci peuvent être variables et multiples d’une
entreprise à l’autre : les standards de production, les normes de qualité, la charge de travail, etc.
Les indicateurs de travail remplissent souvent cette fonction parce qu’ils sont constitutifs du Lean en faisant
partie intégrante du système de pilotage et d’évaluation de la performance (ratio de productivité, taux de
rebuts, etc.). D’autres indicateurs (absentéisme, taux d’accidents du travail, etc.) sont aussi mobilisés par les
intervenants dans le champs de la santé au travail pour attirer l’attention des acteurs de l’entreprise.
Comment passer d’une logique concurrentielle (opposition d’indicateurs) à une démarche d’articulation au
service du travail ? :
Le jeu d’indicateurs parfaits est une quête illusoire Travailler de façon concertée sur les usages autour
(diversité, approche quantitative et qualitative, des indicateurs :
impacts sur le travail, etc.). - processus de co-production ou de re-conception ;
- place et valeur accordées aux indicateurs pour
qu’ils puissent constituer une ressource (et non
seulement une contrainte) pour l’activité de
travail ;
- différentes interprétations possibles ;
- conditions pour améliorer les capacités d’action
conjointe et de décision.
Un travail rigoureux sur les indicateurs ne Rechercher des compromis tournés vers l’action
résout pas tout, voire il comporte le risque de qui doit s’immiscer dans l’ensemble des processus
concentrer l’attention sur les outils de gestion. qui structurent le fonctionnement de l’entreprise.
12
Annexe
1
Une étude qui a lancé le débat
Les conditions de travail des salariés dans l’Union européenne à quinze
selon les formes d’organisation
par Antoine Valeyre in Travail et Emploi, 112 | 2007, 35-47
FORMES
PROBLÈMES
D’ORGANISATION STRESS ANXIÉTÉ PROBLÈMES
D’INSOMNIE
DU TRAVAIL
Apprenantes 28,5 5,6 8,3 10,2
Lean Production 32,6 7,6 11,2 12,5
Tayloriennes 20,8 4,0 7,5 11,6
Structures simples 20,4 4,6 4,8 8,7
Ensemble 27,0 5,7 8,4 10,8
14
Annexe
3
Petit glossaire du Lean
5 S : Cela correspond aux KAISEN : Un chantier ” KAISEN ” déplaçant d’un poste à l’autre. Cette
initiales de cinq termes japonais désigne une action participative configuration permet notamment
qui désignent les étapes d’une dans laquelle une équipe, d’adapter les ressources en
méthode d’organisation, de constituée des différents acteurs fonction du takt time (un seul
rangement et de nettoyage de l’entreprise (de la direction opérateur polyvalent pouvant faire
des postes de travail et de leur aux ouvriers), cherche à optimiser tourner la ligne complète)(1).
environnement : Seiri, Seiton, un processus ou à résoudre POKA-YOKE : Littéralement
Seiso, Seiketsu, Shitsuke(1). un problème en partant d’une ” Anti-erreur ”, désigne tout
ANDON : Le tableau ANDON est étude de terrain. La durée de mécanisme dans un process de
un ” système de contrôle visuel ces chantiers est généralement production Lean susceptible
installé dans un atelier, composé courte, de quelques jours à une d’aider l’opérateur à éviter
d’un tableau électronique semaine(1). toute erreur. Ce principe a pour
suspendu visualisant la situation KANBAN : Le terme Kanban finalité d’éliminer les défauts des
des opérations de production et signifie ” étiquette ” en japonais. produits de manière préventive.
signalant les problèmes dès leur Un système Kanban est un système SMED : Le Single Minute Exchange
apparition ” (Womack, Jones, de management de la production of Die est une démarche pour
2009, p. 408). En cherchant à par reconstitution d’un stock dans le changement rapide de série
étendre la méthode à tous les lequel le client est venu prélever ou d’outillage, en moins de 10
secteurs, cela s’est traduit par son besoin. Par un système de carte minutes. Un chantier SMED
le principe d’un déclenchement de prélèvement ou de fabrication, consiste à réorganiser l’activité
systématique des alertes. on s’assure de ne produire que ce des régleurs afin de réduire le
CHAINE DE VALEUR : L’analyse dont le client a besoin dans une temps d’immobilisation des
VSM (Value Stream Mapping logique de flux tiré(1). installations et permettre ainsi
ou cartographie de la chaîne de MANAGEMENT VISUEL : Le une réduction des tailles de lots
valeur) a pour objectif d’identifier management visuel consiste de production(1).
les principales étapes du flux de à mettre en place des moyens STANDARDS DE TRAVAIL : Cela
production où l’on peut réaliser physiques (rangement des stocks, correspond à la formalisation
des gains de productivité en tableaux, panneaux lumineux, d’un mode opératoire afin de
supprimant les actions sans valeur codes couleurs...) pour s’assurer réaliser une tâche répétitive avec
ajoutée (gaspillages)(1). au premier coup d’œil que les le moins de variabilité possible. Il
FLUX TIRÉ : Le flux tiré est un opérations de production se correspond à la manière optimale
flux de production dans lequel déroulent normalement, ou de travailler et doit être appliqué
la fabrication n’est déclenchée pour repérer rapidement les par tous les opérateurs(1).
qu’à réception de la commande anomalies(1). TAKT-TIME : Il s’agit du temps
du client. Il se caractérise par un OPÉRATEURS TOURNANTS : nécessaire pour produire une
faible niveau (voire une absence) Cela désigne une organisation pièce selon le rythme de la
de stocks. On l’oppose au flux type au sein d’une cellule en U. demande moyenne du client.
poussé, dans lequel les pièces Les opérateurs n’assurent plus Il est calculé en divisant le
sont fabriquées puis stockées un seul poste de travail, mais ” temps total disponible pour la
en attendant d’être livrées dès suivent le produit ” : ils réalisent production par le nombre de
qu’une commande sera reçue(1). successivement toutes les étapes pièces demandées par le client
de fabrication du produit, en se sur la même période(1).
15
(1) Lean manufacturing : quelle place pour la santé et la sécurité au travail ? / MORVAN (Evelyne), FRANÇOIS (Martine), GUYOT (Sandrine),
et al. - INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ, 03/2013, 56 pages.
Annexe
4
16
Focus sur
le réseau Anact-Aract
QUESTIONS SUR...
Le Lean
Pour rester compétitives, les entreprises doivent être
réactives et proposer des produits de qualité dans des
délais de plus en plus courts. Nombre d’entre elles
adoptent le Lean en faisant évoluer: la stratégie, le système
de production et les méthodes/outils de travail.
Mais quelles sont les réalités de la mise en œuvre de ces
changements organisationnels ? Pourquoi ces difficultés
et quels enseignements peut-on en tirer au service d’une
meilleure articulation entre l’amélioration des conditions
de travail et la performance des entreprises ?