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1-INTRODUCTION
Les risques naturels varient selon les continents, selon le sol et le sous-sol, le
relief et le climat. Il n'y a pas de séisme sans zone de faille ou de cyclone loin
des mers tropicales. Ce sont des risques généralement indépendants de
l'intervention humaine. Cependant, la densité de population et
l'urbanisation en sont des facteurs aggravants dans les régions volcaniques,
dans les bassins fluviaux et dans les zones côtières.
Les risques technologiques sont pour leur part des risques permanents ou
accidentels, directement liés à l'activité de l'homme, qui peut les aggraver par
son imprévoyance ou au contraire les limiter par des mesures de sécurité
préalables. Ces risques peuvent avoir des conséquences graves pour la santé
des individus, pour leurs biens ou pour l'environnement.
En réalité, la société moderne accepte de plus en plus difficilement le risque
en raison de son coût humain et financier. On cherche à l'identifier, à le
prévenir et à le diminuer. À cette fin, une nouvelle discipline se développe :
la cindynique (du grec kindunos, « danger »). Les cindyniques sont des
experts du danger.
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prises ». L'état de catastrophe naturelle est constaté par un arrêté ministériel
qui détermine les zones et les
périodes où s'est produite la
catastrophe.
Les catastrophes naturelles
sont, en dehors des maladies,
les événements qui
provoquent le plus grand
nombre de victimes et les
dommages les plus
importants : dans le monde,
de 1980 à 1990, elles ont
coûté la vie à plus de 8
millions de personnes, bouleversé l'existence d'au moins 2 milliards d'autres et
entraîné des dégâts matériels immédiats supérieurs à 75 milliards d'euros. On
constate d'ailleurs depuis 1970 une augmentation régulière du
nombre annuel des catastrophes naturelles dans le monde, et des
dégâts qu'elles provoquent, sans doute plus en raison des facteurs
anthropiques (dûs à l'action de l'homme, comme l’extension des zones
urbanisées et des activités dans les zones exposées, les déboisements
massifs, etc.) que de l'augmentation de l'intensité ou de la fréquence des
phénomènes. Certains experts avancent que cette « accumulation notable
d'événements atmosphériques extrêmes peut être une indication que
le réchauffement global conduit à une exacerbation des risques
de catastrophes naturelles dans de nombreuses régions » et qu'il «
devient quasi inévitable qu'une poursuite des changements climatiques
causés par l'homme amène plus de phénomènes naturels extrêmes et par là
plus de pertes importantes dues aux catastrophes. »
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fragilisées par la déforestation, les glissements ou effondrements de terrain ;
Inondations, Pologne, 2010
Aléas naturel:
- Géologique: Glissements de terrains, Eboulements rocheux, Emanation de
gaz toxiques, Séismes, Eruptions volcaniques, Coulées boueuses….
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- Climatique ou hydro météorologique: Pluies diluviennes, tornades, Orages,
Foudres, Tempêtes, Cyclone, Sécheresse, Désertification, Érosion, Ras de
marée.….
- Écologique: Invasions acridiennes, des pachydermes, d’oiseaux granivores,
de chenilles….
Aléas d’origine anthropiques:
- Socio-politique: Mouvement des foules (Expression démocratique, libertés
syndicales, manifestations sociales, instabilités sociales…)
- Technologique : médico-sanitaire, biologique, chimique, industriel (Surinam)
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3-Les procédures de prévention des catastrophes
La prévention des risques naturels (gérée, en France, depuis 2001, par le
Comité interministériel de prévention des risques naturels majeurs) a pour
objectif de limiter les pertes humaines et les dommages
matériels.
3-1-Protection des populations
La protection des populations résulte de la mise en place de dispositifs
d'alerte. Être averti à temps du danger de survenance d'un phénomène
naturel implique :
– l'existence d'un service public ou d'un organisme chargé de ce travail ; il
ne s'en constitue pas facilement, en raison de la responsabilité importante qui
leur incombe et du coût financier ;
– la connaissance des signes avant-coureurs des catastrophes (par
exemple, relation entre l'intensité des pluies et la hauteur d'eau dans les
rivières) ; elle n'est pas toujours facile à établir (tremblements de terre) ;
– l'observation des phénomènes à des intervalles de temps suffisamment
rapprochés pour ne pas manquer ces signes précurseurs ; des progrès
significatifs ont été obtenus grâce aux mesures automatiques, au
développement des transmissions et à l'emploi de l'informatique.
3-2-Protection des habitations
Cette prévention passe notamment par une meilleure gestion de
l'urbanisme dans les zones les plus menacées. En France, un plan de
prévention des risques naturels (PPR), établi sous la responsabilité de l'État,
délimite les zones sujettes à un risque naturel : il permet d'interdire tout type
de construction sur ces zones, ou d'en réglementer l'usage ; il définit aussi les
mesures à prendre par les collectivités publiques et les particuliers. Le PPR
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est subordonné à une enquête publique et à l'avis du conseil municipal ; il fait
ensuite l'objet d'un arrêté préfectoral.
3-3-Protection des infrastructures
La protection, des infrastructures résulte pour sa part de la mise en place
d'innovations architecturales(constructions antisismiques) et
de travaux de sécurisation des terrains (ouvrages paravalanches,
bassins de rétention des eaux de crues, bandes coupe-feu, débroussaillage
ou reboisement, etc.). Les différentes mesures techniques de prévention sont
adoptées spontanément par les entreprises ou imposées par les autorités
administratives. Les matériels retenus doivent répondre à certaines conditions
de fiabilité et de sécurité (circuits et appareils électriques antidéflagrants ou à
sécurité intrinsèque), des mesures localisées doivent être intégrées dans la
conception du procédé de fonctionnement (détection d'élévations de
température, de frottements, de concentrations anormales et dispositifs d'arrêt
d'urgence). L'ensemble de ces dispositions doit permettre que la défaillance
d'un élément du dispositif s'avère insuffisante pour être à l'origine d'un
processus accidentel.
En milieu industriel (nucléaire, chimique, biotechnologique), la prévention
implique la réalisation d'une étude des dangers présentés par l'installation, le
recensement des diverses catégories de défaillances possibles (y compris par
malveillance ou attentat). Elle doit se traduire par diverses mesures : double
système de vanne, confinement des produits qui peuvent s'échapper
accidentellement, etc. Des cuvettes étanches placées sous les réservoirs et
canalisations de liquides à la température ordinaire peuvent jouer ce rôle ; des
enceintes de confinement physique (par exemple en béton résistant aux
conséquences d'un incendie ou d'une explosion) peuvent assurer cette
fonction face à des émanations gazeuses toxiques ou explosives.
Dans le domaine des biotechnologies, la dispersion de micro-organismes
dans l'environnement peut être prévenue par des dispositions d'ordre
physique (travail en cellules étanches, salles « blanches » à air filtré avec sas
d'entrée/sortie pour les personnels et les matériels). Un confinement «
biologique » peut aussi être utilisé : les micro-organismes mis en œuvre au
cours des réactions et manipulations sont alors modifiés pour les rendre
inaptes à synthétiser un produit (souvent un acide aminé) indispensable à leur
survie, empêchant ainsi toute multiplication.
L'éloignement des installations dangereuses des immeubles d'habitation ou
recevant du public ressortit également à la prévention. Ces distances
d'isolement, établies de longue date dans l'industrie pyrotechnique et pour
les stockages de chlore et d'ammoniac, doivent l'être pour les gaz de pétrole
liquéfiés.