« FLASHOVER »
Former des formateurs
Former des stagiaires en toute sécurité
Ce document va présenter la formation des formateurs « flashover » telle qu’elle est réalisée de façon
commune au sein de plusieurs écoles, dans plusieurs pays. Mais voyons d’abord les cours que les
formateurs ainsi formés, peuvent dispenser.
La remise à niveau
La cohésion du personnel doit jouer en faveur du changement. En effet, dans une équipe, si le chef
est remis à niveau mais pas le personnel, il sera impossible de mener à bien une mission avec les
nouvelles techniques. Et si c’est le personnel exécutant qui est formé et pas la hiérarchie, il en sera de
même. Quelle que soit la manière dont le problème est abordé, la conclusion est toujours la même:
tout le monde doit être remis à niveau et cette remise à niveau doit se faire le plus rapidement
possible pour n’avoir des disparités que sur une période très courte.
Combien de caissons ?
Le caisson « flashover » étant un outil indispensable, c’est lui qui va constituer le goulet
d’étranglement, dans lequel tout le monde devra passer. Pour des raisons de qualité pédagogique, il a
été constaté que 6 stagiaires par exercice, encadrés par 3 formateurs, constituait un nombre idéal.
Il suffit de prendre le nombre de sapeurs-pompiers que vous devez recycler, de diviser par 6 et vous
obtiendrez le nombre de jours de cours nécessaires.
A moins que vous n’ayez un effectif très réduit, vous arriverez à la conclusion qu’avec un seul
caisson, la remise à niveau prendra beaucoup de temps. L’idéal est donc d’avoir plusieurs caissons.
Les caissons utilisés par les écoles suivant ce cours, ont été aménagés par les formateurs eux-
mêmes. Ils reviennent approximativement à 2500 Euros, transport compris, le coût de l’aménagement
ne dépassant pas 1000 Euros. Les formateurs qui suivent le cours décrit dans ce document ont à leur
disposition des documents expliquant la fabrication des caissons (aménagement).
La solution la plus souple consiste à remettre le personnel à niveau, équipe par équipe, afin qu’une
équipe formée puisse tout de suite travailler en mettant en application les nouvelles techniques. Dans
le cursus que nous avons mis en place, cette remise à niveau dure une journée. Cette durée
n’entraîne pas trop de perturbations dans les unités opérationnelles et l’impact budgétaire est réduit
au maximum. La journée est constituée d’une partie théorique d’environ 2 heures, suivie d’une
démonstration des phénomènes sur un mini-simulateur, ce qui valide la partie théorique. L’après-midi
est consacrée, pendant plus de deux heures, à l’apprentissage de 5 techniques de lances, et enfin les
stagiaires passent en « caissons flashover » pour pratiquer les techniques apprises.
Dans tous les cas, les formateurs reçoivent l’ensemble des documents pédagogiques leur permettant
d’organiser et d’assurer l’ensemble de ces types de formations.
Note : nous constatons que ces 5 techniques permettent de faire face à l’ensemble des situations. Il
est donc hors de question de n’en prendre qu’une partie, au risque de faire courir de grands risques
aux intervenants. A noter que la formation est conforme au GNR Français, en imposant des lances
permettant un débit de 500lpm.
Formation de Formateurs
Un travail collaboratif
L’objectif est de suivre un cours précis (stage formateur) et de bénéficier d’une masse documentaire
importante, directement utilisable en formation (formation de sapeurs-pompiers publics, privés,
militaires…) et dont la production et les mises à jour se font au profit de tous.
Tantad.com
L’ouverture du site http://www.tantad.com met en avant l’objectif de partage et de reconnaissance.
Le package pédagogique
Le package pédagogique Version 3.00 (version de l’année 2010) est composé d’une trentaine de
documents. Aucun de ces documents n’est constitué de photocopies d’ouvrages : ce sont tous des
documents originaux, faisant l’objet d’un dépôt légal.
Important : la formation utilise des scénarios pédagogiques du même type que ceux utilisés en France
(format DDSC) et conformes aux principes de formation de type TWI (Training Within Industry).
Chaque séquence devant être commentée et justifiée, les scénarios sont associés à des documents
qui fournissent ces commentaires et ces justifications, avec des explications complètes. Ces
documents présentent également les matériels pédagogiques liés aux séquences (schémas à
reproduire, posters…).
Voici la liste des documents du package pédagogique. A noter que les cours utilisent également des
mini-simulateurs en bois. Pour ces mini-simulateurs, il y a usage d’un kit « Mini-Maison » qui contient
les plans, le dosage du combustible, le déroulement etc… pour la réalisation des démonstrations.
Sujets
• Rappel de combustion appliquée aux feux de locaux (flamme de diffusion et de pré-mélange,
feux contrôlés par le combustible ou le comburant, la production de fumée,etc…)
• La famille des flashover : flashover et flashover induit par la ventilation
• La famille des backdraft avec les différents modes de déclenchement
• La famille des FGI (Fire Gas Ignition) avec le flash-fire et la smoke-explosion
Matériel fourni
• Scénario pédagogique
• Document avec les « commentaires et justifications » liés aux séquences du scénario
• QCM pour le rappel sur la combustion et sur les phénomènes. Les QCM sont en deux pages :
l’un avec les questions, l’autre avec les corrections
Sujets
• Présentation du matériel
• Technique de progression et de création de zone « fraîches »
• Technique d’attaque en local incorrectement ventilé (pulsing penciling)
• Technique d’attaque en local correctement ventilé (attaque combinée ZOT)
• Technique de passage de porte
• Technique de protection
Matériel fourni
• Scénario pédagogique
• Document avec les « commentaires et justifications » liés aux séquences du scénario
Documents généraux
Ces documents concernent l’ensemble de la formation
• Proposition d’amélioration. Permet aux formateurs de faire remonter les informations
concernant des erreurs, des suggestions…
• Sécurité générale. Consigne de sécurité à lire en début de stage de recyclage (une journée) :
déroulement de la journée, alertent sur la prise de médicaments, l’hydratation…
• Sécurité après-midi. Consigne de sécurité à lire en début d’après-midi, donc au début de la
seconde partie d’une journée de recyclage.
• Inaptitude incendie. Document permettant de prévenir la hiérarchie d’un problème survenu
avec un stagiaire.
• Document Formateur. Document récapitulant tous les autres, donnant des conseils généraux.
Il comporte aussi une partie « Questions réponses » pour résoudre tout un ensemble de petits
problèmes qui nous sont relatés au fur et à mesure des formations.
• Livret Stagiaire. Personnalisable pour chaque école, il est basé sur l’idée de l’ouvrage de
l’Armée Britannique « Survive to Fight ». Ce livret se veut un « pense-bête », rapide à lire,
permettant aux stagiaires ayant suivi le cours de se rappeler des techniques de lance.
Note : les deux documents de sécurité sont fournis en format Word afin que chaque école puisse le
modifier en fonction de ses particularités (emplacement des douches, lieu de repas…). Il en est de
même pour le document « Inaptitude incendie ».
Q - J’ai un centre de formation très éloigné des Ecoles formant actuellement des formateurs. Est-il
possible de venir former des formateurs dans mon centre de formation?
R - Oui. Vous pouvez contacter les rédacteurs qui analyseront votre demande (contact@tantad.com).
Si elle est retenue, ils pourront, avec vous, organiser des stages de formateurs dans votre école.
Dans ce cas les dates des stages de votre centre de formation seront communiquées avec les dates
des stages des autres écoles.
Q - Si une école se met à former des formateurs sans passer par le système collaboratif ?
R - Si elle avait l’accord de former, celui-ci lui est immédiatement retiré. De toutes façons, les
formateurs qu’elle formera ne seront pas référencés sur la base de données mondiale et n’auront pas
accès aux mises à jours. Ils se rendront donc très vite que l’école les a trompés.
Q - Puis-je faire travailler dans mon centre de formation, des formateurs ayant suivi le stage formateur
mais travaillant dans un autre centre de formation ?
Q - Les formateurs utilisant des documents d’une autre langue que celle de mes formateurs, ont-ils les
mêmes informations ?
R - Oui. Les documents ne sont pas « adaptés », mais traduits. Le cours est donc strictement le
même.
Q - Les recyclages doivent-ils se faire dans le centre dans lequel le formateur a été formé ?
R - Non. Les formateurs peuvent aller se recycler dans le centre de leur choix.
Annexe
Vous trouverez ci-après des pages extraites des divers documents pédagogiques du kit : quelques
pages de séquence, des pages des documents « commentaires et justifications », des extraits de
fiches de brûlage etc… Ces documents sont en Français mais sont disponibkes à l’identique dans les
autres langues (il n’y a pas « adaptation » mais traduction).
Vous désirez mettre en place un caisson, vous avez besoin d’aide, vous cherchez
des formateurs, vous désirez organiser un stage, vous avez déjà un caisson et vous
souhaitez une expertise ?
OBJECTIF SPÉCIFIQUE N° A5 : A la fin de la séquence, le stagiaire sera capable d’expliquer pourquoi un feu de local Durée : 12 minutes
fume beaucoup plus qu’un feu d’extérieur
ACTIVITE DE DECOUVERTE 5 min Tableau «Qu’est ce qui explique la grande différence de production de fumée
Question à la cantonade entre un feu extérieur et le même feu dans un local ? »
ACTIVITE DE DÉMONSTRATION : 6 min Tableau Flamme : lieu de transformation des produits gazeux de la pyrolyse.
Dessin de l’évolution du Production de CO2 puis de CO (en haut) qui vont empêcher l’oxygénation
Explication sur la production des fumées feu dans un local du haut de la flamme de diffusion. Les gaz non transformés forment la
(rappel de l’objectif précédent) à l’aide (cf doc commentaires) fumée.
d’un schéma. Les éléments qui touchent la flamme de diffusion la perturbent également
Interrogation des apprenants au fur et à (murs, meubles, mais surtout plafond…) et font qu’elle émet de la fumée.
mesure du dessin, pour reprendre les
objectifs précédents (oxygène, production Remarque: le manque de comburant n’explique pas la présence de
de CO, flamme de diffusion…) fumée..Ne pas confondre la sous-oxygénation du haut de la flamme avec
un éventuel manque général qui ralenti simplement le feu.
ACTIVITÉ D’APPLICATION :
Q1 - Que va faire un feu que l’on va sous- 1 min Questions orales R1 - Il va baisser en intensité
ventiler ?
Q2 - Que va faire la flamme de diffusion R2 – Elle va être perturbée et va donc émettre des fumées carbonées
lorsqu’elle va toucher un objet ?
OBJECTIF SPÉCIFIQUE N° A6 : A la fin de la séquence, le stagiaire sera capable de citer les 5 caractéristiques des Durée : 7 minutes
fumées
ACTIVITÉ D’APPLICATION :
Q1 - Que signifie « COMIX » ? 1 min Question orale R1 - Ce sont les 5 dangers de la fumées : C-Chaude, O-Opaque, M-
Mobile, I-Inflammable, X-toXique
OBJECTIF SPÉCIFIQUE N° A7 : A la fin de la séquence, le stagiaire saura faire la différence entre un feu contrôlé par le Durée : 15 minutes
combustible et un feu contrôlé par le comburant et en aura compris l’impact sur les incendies
ACTIVITE DE DECOUVERTE 1 min Tableau « Au départ du feu, quel est l’élément qui est disponible en sur-quantité,
- Question à la cantonade le comburant ou le combustible? »
- Retour d’expérience
Au départ
ACTIVITE DE DÉMONSTRATION : 13 min Tableau o Le comburant est disponible en sur-quantité, le feu est donc
« contrôlé » par le combustible
Tableau avec l’évolution o Essentiellement sur une base de combustible « solide »
de la situation o Propagation lente sur un combustible fixe
(cf. doc commentaires) o Peu d’influence des ouvertures créées
Progressivement il devient :
o Contrôlé par le comburant
o Essentiellement sur une base de combustible gazeux (Classe C)
o Propagation rapide dans un combustible mobile
o Grande influence des ouvertures crées
Le plus simple consiste à partir du chalumeau car le mélange y est logique. Il suffit ensuite de
demander ce qui se passe sur la bougie ou l’allumette pour que la notion de captation de l’oxygène
par la périphérie, devienne évidente.
Note : parmi les différences, certains indiqueront sans doute la différence de « puissance » entre ces
deux types de flammes. Ceci n’est pas à écarter car les flammes qui se propagent dans les fumées
sont des flammes de pré-mélange et ont donc effectivement un rendement thermique sans doute
assez important. Mais attention de ne pas insister là-dessus à ce stade de la formation : à ce stade du
cours, ces types de flammes (roll-over, flammes fantômes…) ne sont pas encore connus.
Le type des matériaux qui brûlent a aussi une influence sur la couleur de la flamme.
Expérience
Allumer une bougie, constater qu’elle ne fume pas. Toucher la flamme avec un objet (assiette par
exemple), montrer que cela émet de la fumée et que l’objet est noirci.
Suite à la question relative à la grande différence de fumée entre un feu extérieur et un feu intérieur, la
réponse qui sera certainement donnée en premier sera « c’est à cause du manque de comburant ». Il
faut rebondir sur cette réponse en indiquant deux choses :
- Dans le cas d’un chalumeau oxy-acétylene diminuer l’arrivée d’oxygène produit des fumées.
Mais dans la réalité, le feu cherche à s’équilibrer (Principe de Lechatelier). Quand on diminue
l’oxygène, le combustible devrait donc naturellement diminuer. Le chalumeau est donc une
mauvaise représentation d’un feu car il force un apport de combustible supérieur en quantité
supérieure à ce que le feu peut traiter, et ne laisse donc pas le feu s’équilibrer.
- Lorsque l’on ferme l’entrée d’air de la cheminée à foyer fermé, le feu baisse en intensité mais
ne fume pas. Si l’arrivée d’air permet de brûler 10 morceaux de bois et que l’on ferme l’arrivée
d’air pour ne plus fournir assez d’air que pour brûler 5 morceaux de bois, alors le feu ne
brûlera plus que 5 morceaux. Les autres éléments, chauds, continueront à pyrolyser donc
fumeront blanc. Or un feu de local fume très noir.
Note : indiquez que le temps qui s’écoule entre le moment ou la flamme atteint le plafond, alors qu’il
n’y a pas de fumée et le moment ou le plafond de fumée noire est à 1 m du sol, est de l’ordre de
seulement 1 à 2 minutes (durée la plus courte observée en caisson à Jurbise : 8 secondes !). En cas
de passage en caisson, cela sera facilement observé, tout comme le fait que la flamme est jaune en
bas et orange en haut.
Tracez la courbe du flashover et celle du flashover induit par la ventilation (ci-dessous), afin de
pouvoir comparer les deux.
2
Le flashover ne peut se déclencher que si la puissance nécessaire est atteinte (15 à 25kw par m au
sol environ). Mais pour cela, il doit y avoir assez de renouvellement de comburant donc une bonne
ventilation. Or, si la ventilation est suffisante, le flashover se produit dans un délai maximal d’une
dizaine de minutes après la mise à feu, donc avant l’arrivée des sapeurs-pompiers.
Nous en avons d’ailleurs la preuve avec les multiples vidéos montrant des essais avec feu de
canapé : le temps qui s’écoule entre la mise à feu et le flashover est toujours très court.
C’est le changement de ce profil qui redonne assez de comburant et permet au feu de reprendre une
évolution qui cette fois, peut lui permettre d’atteindre le seuil et donc le flashover, ou tout autre
phénomène lié à la chaleur et à la fumée.
La pointe initiale (avant la phase notée « Attente ») est le résultat de la consommation du comburant
présent dans le volume. Nous avons une certaine période durant laquelle le feu peut consommer plus
de comburant que n’en renouvellent les ouvertures, car il y a le volume initial du local, qui sert de
« zone tampon ». Comme une personne gagnant à la loterie pourrait dépenser plus que son salaire,
pendant un certain temps.
Il n’est pas possible de trouver un « réglage » des ouvertures qui permettrait le déclenchement du
flashover en 1 heure par exemple. Ce point est important : il montre bien que le fait que les sapeurs-
pompiers soient confrontés au flashover est difficilement envisageable si les ouvertures permettent
dés le départ l’occurrence de ce phénomène.
Puisque, si le local est assez ventilé, le flashover se produit avant l’arrivé des secours, la seule
hypothèse valide quant au fait qu’il se produit en présence des sapeurs-pompiers, c’est que le profil
de ventilation a évolué. En clair, le feu progresse, mais manque de comburant, les secours arrivent
puis ouvrent pour « voir » et provoquent la reprise du foyer donc sans doute à terme, le flashover.
C’est le flashover induit par la ventilation.
Cette phase de la formation doit faire prendre conscience de l’impact des actions. Mais comme ces
actions sont liées au comburant donc à une présence « gazeuse » invisible, tout ceci devient assez
compliqué : la simple ouverture d’une porte, geste naturel « pour voir ce qui se passe » peut devenir
une action catastrophique. La rupture des vitres « pour ventiler », même si elle est bien intentionnée,
peut également avoir des conséquences dramatiques.
Relier systématiquement la notion de backdraft avec celle d’espace clos est très limitatif. Tout est
fonction de dosage : une porte ouverte et une fenêtre également ouverte ne sont pas le signe d’un
local exempt de risque de backdraft car le pouvoir fumigène de la combustion en cours peut dépasser
largement la capacité d’extraction des fumées et l’apport de comburant par la porte peut être
insuffisant par rapport à la demande. Dans ce cas, même si visuellement et « humainement », le local
semble ventilé, du point de vue du feu, ce n’est pas toujours le cas. Il existe plusieurs cas de backdraft
2 2
dans des zones de dimensions moyennes (supermarché d’environ 1500m à 2000m par exemple),
alors même que le toit de la structure est éventrée et laisse s’échapper fumées et flammes.
Cas d’un local clos. Les signes sont présents : fumées sortant par la
porte, fumée jusqu’au sol etc….
La présence initiale d’un exutoire n’est pas forcément le signe que le backdraft sera évité car l’exutoire
doit être suffisant pour extraire les fumées plus vite qu’elles ne sont produites dans le local, ou en tout
cas pour en diminuer suffisamment la concentration. L’expérience pourra être faite dans la mini-
maison, avec ouverture de l’exutoire pour démontrer que celui-ci est insuffisant pour empêcher le
backdraft et que, de plus, il perturbe l’observation des signes précurseurs.
Marche à suivre
Si un exutoire est présent à l’arrivée sur les lieux, toujours se dire qu’il risque de perturber la détection
des signes. Il faut donc redoubler de vigilance et créer d’autres exutoires. Cela permettra rapidement
de voir si l’exutoire initialement présent était suffisant ou non, suivant la fumée qui sortira de ceux que
nous aurons créés « en plus ».
Note : ces variations de ventilation, montrent bien qu’il existe d’un côté le flashover, de l’autre le
backdraft, mais qu’entre les deux se trouvent tout un ensemble de phénomènes qui ne sont pas tout à
fait l’un, ni tout à fait l’autre. C’est ce que nous nommons « la zone grise ».
Nom Prénom
Centre de secours Date
N° Vrai Faux
6 Plus une flamme de diffusion est jaune, plus elle est oxygénée ! !
Remarques
OBJECTIF SPÉCIFIQUE N°C1 : A la fin de la séquence le stagiaire saura tenir le rôle du porte-lance et de l’équipier. En Durée : 14 minutes
tant que porte-lance, il saura progresser avec une lance, dans un local, conformément aux directives et saura traiter les
objets en cours de pyrolyse. En tant qu’équipier, il saura veiller à la sécurité du porte lance en surveillant l’environnement.
ACTIVITE DE DECOUVERTE 1 min Poster 2 (zones dans la « Pour vous rendre du point d’entrée au point de feu, comment allez-
- Question en montrant le poster 2 structure) vous procéder ? »
(plan d’habitation)
ACTIVITE DE DÉMONSTRATION :
4 min Lance, tapis, meuble… Les fumées vont venir croiser les secours qui entrent (différence de
- Démonstration temps réel pression entre extérieur et intérieur). Progresser avec précaution sur
- Démonstration commentée-justifiée Poster 2 (zones dans la tout le trajet car c’est sur ce trajet que se produisent les accidents.
- Reformulation (facultative) structure) - Chaque côté du tuyau, à genou
Poster 1 (zones de feu) - Débit minimum (environ 150lpm sur la majorité des lances)
La démonstration se fait en binôme, - Jet ouvert à 60° (généralement tout à gauche et retour d’1 cm)
chacun pouvant commenter ses actions - Lance à 45° par rapport au sol
- Impulsion, attente-observation, avance
- L’équipier surveille tout autour
- On ferme les portes que l’on trouve ouvertes sur son passage
OBJECTIF SPÉCIFIQUE N°C2 : A la fin de la séquence le stagiaire saura adopter la position de protection, aussi bien en Durée : 9 minutes
tant que porte lance qu’en tant qu’équipier, en respectant les consignes établies
ACTIVITE DE DECOUVERTE 1 min Poster 2 (zones dans la « Vous êtes dans l’impossibilité de sortir de la structure et la situation
- Question en montrant le poster 2 structure) se dégrade très rapidement en allant vers le flashover. Que pouvez-
(plan d’habitation), zone 2 ou 3. vous faire ? »
ACTIVITE DE DÉMONSTRATION :
2 min Lance, tapis, meuble… La chaleur va certainement venir du plafond. Il va falloir réaliser un
- Démonstration temps réel écran de protection entre vous et cette chaleur. Cet écran devra
- Démonstration commentée-justifiée Poster 2 (zones dans la empêcher le passage du flux thermique. Il peut être réalisé devant soit
- Reformulation (facultative) structure) si le front de flamme vient de cette direction.
Poster 4 (Protection) - Ouvrir la lance (même si le débit et jet ne sont pas encore
La démonstration se fait en binôme, corrects, cela protégera) et s’allonger vers l’avant, le plus possible
chacun pouvant commenter ses actions Lance, zone assez grande visage contre le sol
Jet diffusé de protection - Relever la lance
Débit maximal - Régler le jet en débit maximum (absorption thermique maximale).
(poster 4 – Protection)
- Tourner le jet pour le mettre en protection
- Avertir (radio, balise de détresse)
- Lorsque la situation s’améliore, se sauver
Les schémas
Ils sont disponibles sous forme de poster format A3 et sont principalement destinés à être utilisés
dans les activités de découvertes des différentes séquences. En voici le descriptif.
Nous avons donc plusieurs sortes de combustibles, placés à ces endroits différents et qu’il faudra
traiter différemment. Les éléments 4 et 3 seront rencontrés sur le trajet menant à l’élément 1. Ce
poster servira pour illustrer la progression ainsi que les attaques.
Ce poster servira à illustrer toutes les techniques de lances (passage de porte en 1, progression en 2,
badigeonnage du meuble en 3, attaque en 4).
Cette technique porte plusieurs noms : « Combination attack » chez les Américains, donc « Attaque
combinée » chez les Canadiens. Les Français la nomment parfois « crayonnage » (ce qui génère une
confusion avec la technique du pulsing-penciling) ou « attaque massive ». Nous la nommerons
« Attaque combinée » ou « TOZ » ou « ZOT ».
2
De gauche à droite : Z pour une surface d’une trentaine de m , O pour une surface d’une vingtaine de
2 2
m et T pour une surface d’une dizaine de m .
Préparation Se mettre sur une surface assez grande, si possible face à une zone permettant de
juger de la hauteur d’un local (caisson par exemple).
Sur le poster 2 (zones dans la structure), nous sommes au point 4.
Sur le poster 1 (zones de feu), nous allons travailler sur l’ensemble donc aussi bien
sur 3 (gaz chauds) que sur 1 (combustible solide).
Nous pouvons aussi être à l’extérieur, pour attaquer par la fenêtre, de la même
manière. Cela revient alors à l’attaque indirecte (dont le ZOT est initialement
dérivé).
Démonstration Position à genou, de part et d’autres du tuyau. Lance réglée en jet diffusé avec un
temps réel angle d’environ 30°. Cet angle correspond au petit dessin sur les lances, au cran ou
à l’indication « flashover » sur certaines lances (jet d’iffusé d’attaque). Le débit est
maximal (400 à 500lpm suivant les lances). Pour la démonstration, deux tracés de
Z, attente, deux tracés de O, attente, deux tracés de T.
Démonstration Il existe trois gestes. D'abord le « Z ». C’est la lettre la plus longue. Elle dure
commentée environ 2 secondes et demi. Nous la commençons en haut à gauche pour la finir en
justifiée bas à droite.
2
Nous utiliserons cette lettre dans les grands volumes. Environ 30m . Il faut refermer
la lance assez rapidement, mais pas trop brusquement sinon les tuyaux éclatent
car le travail se fait à débit maximum 500lpm (coup de bélier)
Lorsque le volume est plus petit, nous utilisons la lettre « O ». Elle commence en
2
haut, nous tournons dans le sens des aiguilles d'une montre. Environ 20m .
2
Pour un local encore plus petit, nous traçons un « T ». Environ 10m .
Pour un local allongé, par exemple un couloir en feu, nous pouvons tracer un « I »
Une fois le tracé effectué (une seule lettre, une seule fois), nous observons le
résultat. Les finitions se font généralement avec un débit plus faible, en
s’approchant et en badigeonnant (« painting ») comme pour le meuble qui pyrolyse
lors de la progression.
La vitesse de tracé est toujours la même mais comme les lettres sont plus ou moins
longues, la durée générale du tracé varie. Possibilité de monter cela en enchaînant
un Z, un O et un T : la durée change mais le déplacement de la lance se fait
toujours à la même vitesse.
Bien insister sur l’ampleur du geste, surtout pour la Z : la surface à couverte doit
être importante.
Avantages
- Ne nécessite pas de rentrer dans le local en feu
- Permet de traiter des volumes importants
- Permet de traiter des locaux de grande surface
- Faible consommation d’eau (le Z consomme environ 25 litres d’eau)
Inconvénients
- Grosse production de vapeur
- Risque de détérioration des tuyaux
- Recul important.
- Débit incompatible avec un bon refroidissement de la zone de fumée. En
effet, à 500 lpm, le refroidissement des fumées produit un volume de
vapeur supérieur au volume gagné par la contraction des fumées lors de
leur refroidissement. En clair, il y aura toujours surproduction de vapeur,
donc effet « cocotte minutes »
Erreurs constatées
- Ouverture progressive de la lance ce qui génère un début de jet de
mauvaise qualité
- Fermeture précoce de la lance (le jet est de mauvaise qualité en fin de
tracé)
- Manque d’ampleur du geste. Souvent pour le Z la partie haute est assez
large mais le trait du bas est plus petit)
- Fin du geste trop au sol.
A retenir
Cette technique ne se pratique que si le local possède des ouvertures suffisantes autres que
celles où se trouvent positionnés les intervenants. Dans le cas contraire (locaux mal ou non-ventilés)
il y a un fort risque de brûlures pour les intervenants.
Cette méthode correspond en fait à l’extinction d’un feu contrôlé par le combustible.
Pour que cette méthode soit efficace, les ouvertures doivent se situer de l’autre côté du feu (ou à
défaut, sur le côté), afin de permettre à la vapeur générée de passer « sur le feu » et donc d’en
réaliser l’inertage.
Note : la « combination attack » fait l’objet d’un article assez long disponible sur
http://www.flashover.fr. La durée des gestes (donc la quantité d’eau) a été estimée en partie sur la
base des calculs de puissance ramenée à la surface, en fonction de la quantité de comburant
disponible, pour une pièce avec une hauteur de plafond de 2.50m.
Chef
! S’équipe correctement de son ARI
! Tenue parfaite (gants, cagoule, …)
! Vérification croisée avec son équipier
! Teste la lance et la tient correctement
! Avance en pulsant, lentement et en observant
! La lance est bien règle (jet et débit)
! Ressort en protégeant la victime et son
équipier avec sa lance
Equipier
! S’équipe correctement de son ARI
! Tenue parfaite (gants, cagoule, …)
! Vérification croisée avec son chef
! Se place de l’autre côté du tuyau
! Fait avancer le tuyau à la demande, sans
pousser le porte lance
! Observe tout autour et en partie haute
! Tire la victime tout en tirant aussi le tuyau pour
aider à le sortir
Nom Prénom Grade V-P Centre de Secours Sexe Poids Age Anc. Remarques (équipement, médicaments…)
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6
V-P : volontaire ou pro. Anc. Nombre d’années (ou de mois) de service
Type de caisson : 12m (40’), simple, sans exutoire, avec ventilation par portes arrières
Description : Observation et usage de lance en espace incorrectement ventilé. Pas de stratification
de fumées pendant l’usage des lances.
Pré-requis : Théorie 1, Lances 1, être à l’aise sous ARI
Allumage
Foyer d’allumage situé en ZB2-ZC2. Trois feuilles de journal, environ 5 lamelles de cartons, 1 cagette
ou des bûchettes, 5 demi-lattes de palettes, 14 lattes entières. Allumage du papier journal au briquet.
Attention : en cas de température extérieure > 25°C, réduire le combustible d’allumage (moins
de carton et pas de cagette) sinon le foyer démarre trop vite.
Rappel : l’allumage se fait sous ARI en tenue de feu complète et uniquement lorsque tout le personnel
est en place (autres formateurs et stagiaires). Reculer face au feu pour revenir en place. Ne pas
mettre d’accélérant (essence…). Pas de préchauffage du caisson.
Déroulement pédagogique
Action Remarque
Réglages des portes P3 ouverte. P1, P2, P4 fermées mais non verrouillées
Allumage Sous ARI quand tout le monde est en place (à genou)
Démarrage du feu Observer la couleur des flammes
Bois qui sèche + pyrolyse Fumées blanches, visualisation du courant de convection
Flammes qui montent en plafond Changement de couleur en haut (orange)
Flammes qui touchent le plafond Production de fumée
« On se lève doucement» Fumée chaude et opaque
« On redescend doucement » Nettoyer glace de l’ARI
Test du plafond par le formateur F1 Impulsion au plafond pour montrer que le test est souvent
délicat (perturbation des fumées)
« Ouverture » Le formateur 3 ouvre P2+P4. L’ouverture se fait lorsque les
flammes atteignent le côté gauche de la plaque située en
ZB2, à environ 1,20m du sol
Le formateur 3 fait passer sa lance Les stagiaires prennent la lance de la façon habituelle (donc
(L2) entre les stagiaires les gauches la prennent à gauche). Le formateur F1 garde sa
lance (L1)
« Impulsion » Bien viser avant la zone de feu
Sortie optionnelle Permet de vérifier les stagiaires quand tout le monde est
passé aux impulsions
Attaque avec pulsing-penciling Afin que le geste soit complet (impulsion en haut, enchaînée
immédiatement avec attaque en bas), le formateur désigne
une zone de feu en bas (plaques tombées) et demande de
l’éteindre en alternant une impulsion en haut, une en bas
etc…. puis laisse faire le stagiaire. Au fur et à mesure, on
peut avancer.
Déblai Un formateur reste avec deux stagiaires, puis on change
Rotation des formateurs : les formateurs peuvent changer de rôle et donc de position en cours
d’exercice. A chaque changement, le 3 devient 2, le 2 devient 1 et le 1 devient 3. Il est possible de
changer à l’ouverture, puis juste avant l’attaque. Attention, le maintien fermé des portes P1 et P2 fait
que la chaleur revient fortement par l’arrière. Le formateur 3 est donc soumis à une forte contrainte.
Vous serez placés les uns derrières autres, à genou, 2 par 2. Interdit de se lever sauf ordre du
formateur - Interdit de se toucher - Le port de gourmette, collier, bracelet etc.. est interdit. En sortie,
ouvrez votre veste de feu pour vous aérer et buvez. Vous devez impérativement rester sur les bancs
prévus à cet effet. Tout votre matériel (serviette, tee-shirt de rechange, eau…) doit être apporté avant
l’exercice car il est interdit de vous éloignez lorsque vous sortez du caisson.
Si vous vous sentez mal, prévenez le formateur le plus proche de vous, sortez, et allongez-vous.
Lorsque vous êtes à genou, tirez sur le tissu de votre pantalon pour conserver une couche d’air, qui
vous protégera.
Pour donner l’ordre d’évacuation, l’un des formateurs frappe la paroi du caisson en criant «sortie ».
La sortie est immédiate, à quatre pattes, en reculant, face au feu.
Pour que tout le monde passe devant, vous changerez de place durant l'exercice. Le formateur 1
donne l'ordre "ça tourne". Les stagiaires se déplacent alors à genou face au feu, sans se toucher.
Nous allons répéter cela avant l’allumage.
Lorsque le plafond de fumée sera bien formé, nous ventilerons le feu pour qu’il progresse plus vite,
puis nous pulserons dans les fumées afin de refroidir celle-ci et faire parfois apparaître les flammes
qui s’y trouvent.
C’est le formateur numéro 1 qui indique quand pulser et combien de fois. Il donnera l’ordre
« Impulsion ! ».
Lorsque tout le monde sera passé, nous attaquerons. Puisque nous sommes dans un local avec
ventilation incorrecte, nous utiliserons l’alternance d’impulsions en jet diffusé en haut (le pulsing) et
d’impulsions en bas en jet étroit (le penciling). C’est le formateur 1 qui indiquera où viser en partie
basse afin que les premiers stagiaires n’éteignent pas trop vite.
Le déblai se fait entièrement sous ARI. Les déchets sont étalés à la pelle pour découvrir les zones
chaudes que l’on va noyer comme lors du badigeonnage (le painting) de la progression.
Important
Dans la zone de feu, les plaques d'aggloméré au plafond, ne sont là que pour produire un plafond
gazeux mais ne sont pas représentatives de la réalité puisque dans un feu, le combustible est
uniquement en bas. Elles ne doivent jamais être touchées par le jet.
Lors de la formation relative aux Progressions Rapides du Feux (formation « flashover ») qui s’est
déroulée le ……………………… à ………………………………. les formateurs ont constaté les points
suivants lors de l’exercice sur feu réel compartimenté :
! Aptitude opérationnelle
! Difficultés à la mise en place de l’ARI (position, fuites…)
! Incapacité à s’équiper correctement (tenue mal mise…)
! Stress trop important
! Refus de participer à l’exercice
! Autre…
! Aptitude physique
! Essoufflement important
! Résistance physique
! Souplesse et déplacement
! Malaise
! Autre…
Les formateurs relèvent que ces points peuvent être préjudiciables à la bonne marche des opérations
dans le cadre de la lutte contre des incendies en volume clos ou semi-clos, et qu’il y a lieu d’y
remédier, pour la sécurité du sapeur-pompier et de son équipe.
Nous nous tenons à votre disposition pour vous conseiller dans l’amélioration de ces points et pour
réaliser ultérieurement une autre vérification.