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ADN
Pour un Tueur

Jonathan Dalbost n’est pas né avec les gènes d’un


meurtrier. Les évènements de la vie ont fait de lui un
tueur en série. Ses parents ne lui ont jamais tendu les
bras pour qu’il puisse s’y blottir quand il cherchait
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désespérément un peu de tendresse. Son père Claude


était très occupé à se remplir d’alcool et à frapper Jeanne
la maman de Jonathan. Elle passait tout son temps à
cacher ses blessures. Ils habitaient un petit village près
de la forêt Landaise. Ginette était leur unique voisine,
c’était une dame de soixante-dix ans qui vivait seule dans
une petite maison. Quand elle croisait les parents de
Jonathan elle les saluait mais jamais elle ne discutait
avec eux ; Elle devait sûrement entendre Claude lors de
ses innombrables crises. Jonathan se souvient que le jour
de ses huit ans, sa mère se trouvait dans sa chambre et
avait beaucoup de mal à respirer car, son mari avec ses
grosses mains, lui serrait la gorge. Jonathan était
derrière son père et lui tirait la chemise pour qu’il lâche
prise et il criait « Papa arrête ! Tu lui fais du mal ! » Il
reçut une énorme gifle qui le projeta sur le sol. Il se
releva, et à toutes jambes partit se cacher dans sa vieille
barrique à vin, qui se trouvait à proximité d’un gros
buisson, face à la cuisine. Quand il avait très peur, il se
glissait à l’intérieur, fermait le couvercle, et ainsi avait
l’impression d’être en sécurité. Il mettait ses mains sur
ses oreilles pour ne plus entendre les cris. Un jour, il est
allé chez sa voisine en donnant plusieurs coups contre sa
porte pour qu’elle lui ouvre, ce qu’elle n’a jamais fait. En
partant, il se retourna et vit le rideau de la fenêtre bouger
légèrement. C’était un mardi soir et son père revenait du
bistrot. Comme d’habitude, il était ivre et demanda à
Jeanne de lui servir un verre de vin. Maladroitement, elle
trébucha et renversa le liquide sur le pantalon de son
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mari. Dans une grande colère, il se leva de sa chaise,


attrapa Jeanne par les cheveux et la projeta contre le mur
avec beaucoup de force. Quand il eut fini, sa femme
glissa le long du mur, ses cheveux laissant une traînée
rouge sur la tapisserie. Elle était sur le carrelage, son
corps tressautait, puis elle ne bougea plus. Ses yeux
étaient grands ouverts et ils fixaient Jonathan, c’était la
première fois que le regard de sa mère lui faisait
horriblement peur. Il suppliait son père :
— Vite papa ! Appelle les pompiers ! Maman saigne
beaucoup !
— Écoute-moi Jonathan ! Quand les pompiers seront là,
tu n’ouvres pas la bouche, tu me laisses parler. Si jamais
tu as le malheur de me contrer, je ferais la même chose
avec toi. Tu as bien compris le message !
— Oui papa, j’ai compris.
Claude prit le temps de changer de pantalon, de prendre
l’ampoule du plafond avec son mouchoir, de la mettre
dans la main de Jeanne pour les empreintes et ensuite de
la casser à côté d’elle. Les secours arrivèrent très vite,
mais il était trop tard, la maman de Jonathan était
décédée. La police arriva quelques minutes après
l’ambulance. Le commandant Nevard demanda à
Claude :
— Que s’est-il passé ? Vous pouvez m’expliquer ?
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— Quand je suis arrivé, ma femme était montée sur la


table de la cuisine pour changer l’ampoule. Je l’avais déjà
prévenue que cela était dangereux parce que la table est
bancale. Quand elle m’a entendu arriver, elle s’est
retournée vers moi et a perdu l’équilibre. J’ai couru pour
essayer de la rattraper, mais il était trop tard, en tombant
sa tête a cogné la cloison, je pensais qu’elle s’était juste
assommée, j’ai pris peur quand j’ai vu du sang sur le mur
et j’ai vite appelé de l’aide. Heureusement, mon fils était
dans sa chambre.
Le commandant regarda Jonathan sans lui poser aucune
question et s’adressa de nouveau à son père :
— Votre enfant devrait regagner sa chambre le temps que
les pompiers enlèvent le corps.
Les gendarmes sont partis sans demander plus
d’explications. Ils avaient gobé l’histoire de son père.
Jonathan a attendu que tout le monde soit parti pour
sortir de sa chambre. Il était dans le couloir, il redressait
tout son corps pour se grandir, il serrait ses petits poings
et il regardait son père sans baisser les yeux. Il n’avait
plus sa maman maintenant, il allait vivre avec un
assassin. C’est à ce moment précis, qu’il a ressenti une
très grande frustration mêlée de colère. Quand Claude a
ouvert sa grande bouche, il a sursauté, il avait
l’impression que sa voix raisonnait dans toute la maison.
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— L’école c’est fini ! Je veux que tu t’occupes de la


lessive, des repas et du ménage. Tu vas remplacer ta
mère.
— Non ! Jamais. C’est de ta faute si maman est morte !
Il partit vite se cacher dans sa barrique et quelques
minutes plus tard, Claude cloua le couvercle. Jonathan
était prisonnier, enfermé dans son petit refuge. Il entend
encore son père lui dire :
— Ici ! C’est moi qui commande. Dans quelques jours, tu
vas me demander pardon et tu vas me supplier de te
libérer. Si jamais tu avais envie de crier, je te préviens, je
mettrais le feu à la barrique. A bientôt mon fils.
Jonathan ne voulait pas céder, il ne voulait pas faire
comme sa mère. Heureusement pour respirer, il avait le
trou de bonde et il pouvait voir l’extérieur. La première
nuit, il a pu dormir, il avait un peu d’espoir, il pensait
que sa voisine l’avait vu se cacher et qu’elle allait venir le
libérer. Le jour se levait, il avait mal à l’estomac, depuis
hier après midi, il n’avait rien mangé. Il a attendu que
son père parte travailler pour tambouriner de toutes ses
forces contre le bois de la barrique. Toute la journée, il
est resté à écouter le plus petit bruit. Il avait faim et soif.
Claude est revenu au coucher du soleil avec deux
hommes. Jonathan pouvait voir l’intérieur de sa maison,
la lumière était allumée. Pendant une bonne partie de la
nuit, les trois ombres n’ont fait que boire, rire et chanter.
Quand les deux hommes furent partis, il vit la lumière
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d’une lampe électrique se rapprocher de lui. C’était son


père, qui tenait dans sa main cette lumière d’espoir.
— Alors fiston ! Tu as réfléchi. Tu vas t’occuper de la
maison ?
— Non ! Je ne veux pas.
Il se demande encore pourquoi cette nuit-là, il a refusé.
Le lendemain, Claude installa au pied de la barrique une
bouteille d’eau, il passa un petit tuyau dans le trou de
bonde, et dit :
— Voilà ! Si tu veux boire, tu aspires dans le tuyau.
Tiens ! Je te donne un peu de pain.
Au bout de quatre jours cela devenait insupportable. Il
ne pouvait plus rester avec son pantalon mouillé par son
urine et surtout par la grosse envie qu’il n’avait pas pu
retenir. Ses fesses commençaient sérieusement à le
brûler. Pour la première fois, il lui tardait que son père
revienne. C’était incroyable, inimaginable, mais, quand il
vit arriver Claude sur son scooter, il s’écria :
— Papa ! Viens vite, je veux te parler.
— Tu as un problème Jonathan ? Je t’écoute.
— Je voudrais que tu me sortes de cette barrique.
— Comment ! Je n’ai pas bien compris ce que tu viens de
me dire.
— S’il te plaît papa, ouvre le couvercle. Je ferai tout ce
que tu me demanderas.
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— Protège-toi le visage ! Tu vas sortir dans deux


secondes !
Il donna un grand coup dans la barrique qui se brisa en
mille morceaux. Avec difficulté, Jonathan se redressa,
son dos le faisait souffrir. Son père le regarda de la tête
aux pieds en lui disant :
— Déshabille-toi entièrement.
Il s’empara du tuyau d’arrosage pour le laver. L’eau du
puits était glacée, Jonathan regardait son père qui
l’arrosait. Il avait envie de hurler et de retourner sa
colère contre cet homme qui n’était plus rien pour lui. Du
haut de ses huit ans, il décida d’attendre quelques années
de plus pour se venger, il était hors de question pour
Jonathan que cet animal ne soit pas puni. Quand Claude
eut fini de l’asperger, il emmena son fils dans la cuisine
en le tirant par les cheveux.
— Tu vas rester debout devant moi le temps que tu
sèches. Moi, je vais en profiter pour manger.
C’était horrible pour cet enfant d’être nu devant un
homme qui mange comme une bête et qui vous regarde
avec un demi-sourire. Jonathan avait très faim, alors il
demanda :
— Papa s’il te plaît, puis-je avoir un petit morceau de
pain ?
— Non ! Tu mangeras plus tard. Maintenant, tu peux
aller dans ta chambre et redresse-toi quand tu marches.
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Demain matin, il faudra que tu te lèves à six heures pour


préparer mon petit-déjeuner et surtout ne me réveille
pas en faisant trop de bruit. Si jamais mon café est
brûlant, je te le jette à la figure. À présent, tu dégages, je
t’ai assez vu.
Il avait envie de quitter cet enfer au plus vite. Il ne l’a pas
fait, la police l’aurait très vite retrouvé. Il ne pouvait pas
se réfugier chez la voisine, elle aurait appelé son père
aussitôt. Alors, il a pris son courage à deux mains et
pendant des années, il a supporté les gifles et les
brimades. De temps en temps, il trouvait un moment
pour aller sur la tombe de sa mère. Il n’avait pas d’argent
pour lui offrir des fleurs, alors quand il passait devant
des tombes bien fleuries, il en profitait pour en prendre
quelques-unes. La tombe de Jeanne n’avait aucune
plaque, ce n’était qu’un tas de sable avec une croix
plantée de travers. Ce jour-là, il lui fit une promesse :
« Maman, je te jure que je vais te venger, cette ordure va
payer. » Un soir, alors que Claude était couché sur son lit
ivre mort, Jonathan s’est approché de lui, tenant dans sa
main un marteau. Quand il a levé le bras pour le frapper,
il a pensé qu’il allait lui rendre service. À cet instant, il
aurait pu le tuer, mais a préféré attendre et élaborer un
plan pour le voir souffrir en prison. Il l’a laissé là,
complètement saoul et avant de quitter la chambre, il a
regardé son père et lui a craché au visage. Les années
passèrent…
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Dans un mois, il allait avoir dix-huit ans et il commençait


déjà à surveiller Ginette. Il voulait surtout savoir si elle se
couchait toujours à la même heure. Pendant une
semaine, discrètement, il l’observait. Avant de passer à
l’acte, il fallait qu’il récupère l’ADN de son père. Cela a
été facile, il a attendu qu’il ait fini sa bouteille et qu’il
parte s’allonger sur son lit pour récupérer un semblant
de normalité. En faisant très doucement, il lui prit deux
ou trois cheveux, il était obligé de les prendre à la source
parce qu’il n’avait pas de brosse ni de peigne, il ne se
coiffait jamais. C’est dans la corbeille à linge sale qu’il a
trouvé les slips de Claude. Il récupéra quelques poils
pubiens. Maintenant, il lui restait le plus difficile,
assassiner Ginette. Dès trois heures du matin, il enfila
une combinaison noire et des gants. Il était devant la
porte de sa voisine et avec un fil de fer, força la serrure.
Une fois à l’intérieur, il s’approcha à petits pas vers la
chambre de Ginette. Elle dormait sur le dos, lui debout
devant son lit, tenait dans sa main un vieux couteau
rouillé, quand soudain il fut pris de tremblements. Figé
par la peur, il fit demi-tour puis il pensa à la promesse
faite à sa mère. Il revint comme un fou auprès de
Ginette, plus rien ne pouvait l’arrêter. Il lui asséna un
premier coup de couteau mais la lame ne pénétra pas
entièrement ; Ginette essaya de se défendre, elle criait,
alors, Jonathan paniqua et pris le manche du couteau
avec ses deux mains, et de toutes ses forces la poignarda
à nouveau. Il avait réussi, elle ne bougeait plus, elle était
morte. Près de sa tête, il déposa les quelques cheveux de
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son père, il lui baissa sa culotte jusqu’aux genoux et


déposa les poils de son père sur le drap. Il essuya les
traces sur le manche du couteau dont la lame était
toujours dans le corps de la victime. En partant, il laissa
la porte d’entrée entre-baillée. Il enleva sa combinaison
et les gants tachés de sang. Après avoir mis le tout dans
une poche, il la jeta dans la poubelle de Ginette. Il rentra
chez lui, son père dormait toujours profondément.
Jonathan se coucha sur son lit, se mit à rire et pleurer à
la fois, tout en serrant les dents pour ne pas hurler ; Il
n’avait jamais ressenti une telle excitation. Le jour allait
se lever, il fallait qu’il prépare le petit déjeuner de son
père. Quand Claude arriva dans la cuisine, il bouscula
Jonathan et s’installa sur sa chaise. Le temps qu’il se
restaure, Jonathan regarda par la fenêtre la maison de sa
voisine. Il attendit que son père parte travailler et que les
éboueurs passent pour prévenir la police :
— Bonjour, je vous appelle parce que la dame âgée qui
habite près de chez moi n’a pas encore ouvert ses volets,
et je trouve cela étrange. Il me semble que sa porte
d’entrée est légèrement ouverte.
— Vous me donnez votre nom et votre adresse je vous
prie.
— Heu, oui pardon. Je suis Jonathan Dalbost, j’habite
dans l’impasse du Gémeur au numéro quatre.
— Ne vous inquiétez pas, votre voisine s’est peut-être
endormie, il est tôt pour l’instant.
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— Non ! Je suis certain qu’il y a un problème. J’ai


téléphoné plusieurs fois et elle ne répond pas.
— Bon d’accord ! Ne bougez pas de chez vous, nous
arrivons.
En attendant leur arrivée, il tournait comme un lion en
cage dans toute la maison. Il fallait qu’il se calme et qu’il
garde son sang-froid. Trente minutes plus tard, les
gendarmes étaient devant chez lui.
— Bonjour, je suis le commandant Philippe Nevard. C’est
vous qui avez téléphoné ?
— Oui ! C’est vraiment bizarre, il est dix heures et ses
volets sont fermés, cela n’est pas normal, j’espère qu’elle
n’a pas fait de chute. Peut-être aurai-je dû aller frapper à
sa porte ?
— Ne bougez pas d’ici, nous allons vérifier tout cela.
Jonathan regardait les hommes en uniforme s’approcher
de chez Ginette. Le commandant toqua contre la porte
qui s’ouvrit entièrement. Il s’écria :
— Y a-t-il quelqu’un ? Gendarmerie Nationale ! Vous êtes
là Madame ?
Ils étaient tous à l’intérieur de la maison, il n’entendit
plus un bruit lorsqu’un gendarme cria :
— Boucler tout le périmètre, c’est une scène de crime.
Quelques minutes plus tard deux véhicules noirs
arrivèrent. Il regarda les hommes se préparer avec leurs
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mallettes et leurs tenues blanches. Ils demandèrent aux


gendarmes de sortir, le temps pour la police scientifique
de faire son travail ; Le commandant Nevard en profita
pour poser des questions à Jonathan :
— Cette nuit vous n’avez rien entendu ? Rien remarqué
d’anormal ?
— Non ! Aucun bruit ne m’a réveillé. Vers trois heures
trente, je me suis levé pour boire un verre d’eau.
À ce moment-là, Claude arriva sur son scooter, et il se
demandait bien pourquoi il y avait autant de gendarme
autour de la maison de Ginette. Le commandant
s’adressa à Claude :
— Bonjour Monsieur, je voudrais vous poser quelques
questions.
— Dans deux minutes, pour l’instant je vais poser mon
sac et toi Jonathan dépêche-toi à préparer le repas, au
lieu de rester là comme un imbécile.
Nevard regarda Claude et lui dit :
— Monsieur ! Votre repas attendra. Je vous demande de
me répondre.
— Oh là ! Calmez-vous Monsieur le gendarme, je vais
vous répondre ! Je ne sais même pas ce qui se passe ici !
Il y a eu un accident ? Un cambriolage ? Ha ! J’ai
compris, mon fils a fait des « conneries ».
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Il attrapa Jonathan par le col en lui donnant une gifle.


Nevard lui ordonna de le lâcher et de se reculer.
— Monsieur Dalbost arrêtez ! Votre voisine a été
assassinée ! Que faisiez-vous cette nuit ?
— La nuit, je dors ! Et cette nuit je dormais.
Après avoir passé beaucoup de temps chez Ginette les
gendarmes avant de partir mirent des scellés sur toutes
les ouvertures de la maison. Claude pendant ce temps-là
s’occupait de son fils avec ses poings et ses pieds. Il avait
pris beaucoup de retard pour lui préparer son repas et il
le lui faisait payer. Il avait pris l’habitude de recevoir des
coups et de toute façon, il ne pouvait rien faire devant
une armoire d’un mètre quatre-vingt-dix et pesant cent
vingt kilos, alors que lui n’en faisait que soixante-cinq
pour un mètre soixante-huit. Claude ne demanda à
personne de quelle manière Ginette avait été tuée. Ce
n’était pas son problème, pourvu que le soir, il retrouve
son amie la bouteille. Quelques semaines passèrent…
Un soir juste avant que Claude ne lève encore le coude,
les gendarmes étaient devant la porte. Le commandant
leur posa cette question :
— Suite à l’assassinat de votre voisine, il nous faut votre
ADN. Êtes-vous d’accord pour que nous fassions ces
prélèvements ?
— Pas de problème, prenez ce que vous voulez ! Répondit
le père.
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Quand tous les prélèvements furent terminés, Nevard


regarda les bouteilles vides sur la table en secouant la
tête. Jonathan savait très bien pourquoi ils étaient venus,
ils avaient trouvé ce qu’il avait déposé chez la victime. Il
avait réussi et dans peu de temps, ils allaient revenir
pour arrêter son père. Un dimanche matin, il vit arriver
les gendarmes. Il les regardait s’approcher de la maison,
il avait l’impression qu’ils avançaient au ralenti. Un
grand bruit le fit revenir à la réalité ; Ils enfoncèrent la
porte d’entrée. Claude était encore endormi, et en deux
secondes, il se retrouva menotté par deux gendarmes.
Nevard lui dit :
— Je vous arrête pour le meurtre et tentative de viol sur
Madame Ginette Faudel. Monsieur Dalbost, que faisiez-
vous le douze septembre entre trois heures et quatre
heures du matin ?
— Je vous ai déjà répondu, je dormais. Demandez à mon
fils ! Il va vous le confirmer.
Nevard demanda à Jonathan de confirmer l’alibi de son
père.
— Quand je me suis levé pour me servir un verre d’eau, je
suis passé devant la chambre de mon père et j’ai été
surpris de ne pas le voir dans son lit. Il était exactement
trois heures trente, j’ai regardé dans toutes les pièces et il
n’était pas dans la maison. Quand il est revenu, il a
nettoyé ses chaussures et il est resté longtemps dans la
salle de bains pour se laver les mains.
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— Espèce de « salopard » tu as de la chance que je ne


puisse pas me servir de mes mains. Pourquoi tu ne dis
pas la vérité ?
Le commandant prit la parole :
— Je suis certain que votre fils dit vrai. Nous avons
trouvé des cheveux et des poils pubiens qui vous
appartiennent sur le lit de Madame Faudel.
— C’est impossible je rêve ! Je ne suis jamais allé chez la
« vieille » C’est un coup monté, quelqu’un veut me faire
porter le chapeau !
Jonathan était enfin prêt pour révéler le mensonge sur la
mort de sa mère.
— Monsieur Nevard ! Je voudrais ajouter que cet homme
a aussi tué ma mère. Ce n’était pas un accident comme il
l’a prétendu. J’ai été témoin du meurtre, il m’a menacé
de mort si je parlais.
Les gendarmes ont emmené son père. Jonathan s’est
retrouvé seul dans la maison et pour la première fois de
sa vie, il n’avait plus peur. Claude a été condamné à
trente ans de prison. Tout au long de son procès, il a crié
son innocence. Jonathan était heureux, il avait tenu sa
promesse, maintenant sa mère pouvait reposer en paix.
Une semaine plus tard, quelque chose d’incroyable allait
se passer. Un homme avec une petite moustache se
présenta devant sa porte et lui dit :
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— Bonjour, je m’appelle Ludovic Javers. Je suis notaire,


puis-je vous parler Monsieur ?
— Oui ! Entrez. Mais je pense que vous vous trompez
d’adresse. Ici, rien ne nous appartient et je n’ai jamais eu
d’oncle d’Amérique.
— Vous êtes Monsieur Jonathan Dalbost ?
— Oui ! C’est bien moi.
— Je suis ici parce que votre voisine Madame Ginette
Faudel est venue me rendre visite pour me parler de
vous. Il y a quelques mois, elle m’a confié :« Je voudrais
que mon petit voisin Jonathan Dalbost hérite de tout ce
que je possède. C’est pour moi une façon de lui
demander pardon parce que j’ai vu son abominable père
lui faire du mal physiquement et moralement. Par peur,
je restais derrière mon rideau sans intervenir, j’ai
regretté souvent de ne pas avoir averti les services
sociaux. Voici mon testament, j’espère qu’il me
pardonnera. » Vous héritez de sa maison et de son
compte en banque, soit cent mille euros. Si vous voulez
bien signer ces documents.
— C’est une blague ! Ce n’est pas possible ! Elle devait
avoir de la famille !
— Non ! Elle n’avait plus personne. Je dois vous laisser,
j’ai d’autres clients qui attendent.
Ce fut une incroyable surprise, et une belle en plus. Mais
il s’inquiétait tout de même, parce qu’il ne ressentait
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aucun remords. Il revoyait les images de cette nuit


complètement folle. Il voulait que l’adrénaline qui avait
parcouru tout son corps et qui lui avait donné autant de
courage pour commettre ce meurtre, revienne.
Après avoir vendu la maison dont il venait d’hériter, il
préféra aller vivre dans une autre ville. Pour la choisir,
Jonathan avait pris une carte routière, il avait fermé les
yeux et avait posé son doigt au hasard sur la carte. La
ville prise au hasard était la Teste de Buch qui se
modernisait ; Les promoteurs achetaient les maisons
anciennes pour les détruire et y construire à la place des
résidences qui se vendaient comme des petits pains. Pour
s’habituer à sa nouvelle vie, il avait décidé de prendre
une chambre d’hôte chez Madame Louise Daguins, une
femme d’une soixantaine d’années qui vivait seule. Les
premières semaines, il découvrit cette ville sympathique.
Un soir, en revenant de sa promenade, Madame Louise
était en larmes.
— Que se passe-t-il Madame ? Je peux peut-être vous
aider !
— Oh ! Non Monsieur, vous ne pouvez rien faire. Je
pleure, car ma meilleure amie Béatrice vient de se
suicider.
— Asseyez-vous Madame Louise. Puis-je vous demander
pourquoi cette femme a eu ce geste désespéré ?
— Il y a trois ans Béatrice a perdu son mari. Quand ils
étaient jeunes, ils ont acheté un terrain à la Teste. Tous
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deux, pendant des années, ont construit à la sueur de


leur front, une jolie petite maison. Ils avaient réalisé leur
rêve. Quand Paul son mari est mort, Béatrice a essayé de
vivre seule. C’était vraiment difficile pour elle, elle n’avait
plus la force, ni l’argent nécessaire pour l’entretenir. Un
jour, un promoteur vint lui rendre visite pour
éventuellement acheter sa maison. Pour Béatrice, c’était
la meilleure solution. Avec l’argent, elle s’achèterait un
appartement pour y vivre tranquille. Elle ne voulait
surtout pas que sa maison soit démolie, c’était pour elle
impensable. Le promoteur lui fit la promesse de ne pas la
détruire. Après l’avoir vendue comme prévu, Béatrice fit
l’acquisition d’un appartement. Pendant des mois, elle
passa devant son ancienne demeure et était triste de la
voir toujours fermée. Il y a trois jours, quand elle a vu un
bulldozer saccager tout son passé, elle s’est évanouie sur
le trottoir, et aujourd’hui, on vient de me faire part
qu’elle s’est jetée sous un train.
— Je suis désolé Madame. Vous connaissez le nom de ce
promoteur ?
— Oui ! Il s’appelle Philippe Lafond, il est associé avec un
certain Hervé Lepuis.
Jonathan se sentait obligé de s’occuper de cet homme
afin de défendre sa logeuse. Son for intérieur
commençait à bouillir de plaisir parce qu’il savait déjà ce
qu’il allait entreprendre. Avant de commencer ses
recherches, il fallait qu’il trouve un endroit pour se
préparer, pour changer d’identité. Cela n’a pas été facile,
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et pendant des journées entières, il a cherché une


solution. Plus tard, dans un cimetière, il aperçut une
vieille chapelle abandonnée, recouverte par du lierre et
construite dans un coin du cimetière. Avec force, il ouvrit
la porte toute rouillée, et à l’intérieur découvrit un petit
autel. Il put passer derrière sans trop de difficulté en cas
de besoin. Il avait toujours avec lui une trousse de
maquillage ainsi il allait pouvoir se déguiser.
Maintenant, il ne lui restait plus qu’à suivre Philippe
Lafond comme son ombre ; Lafond avait une chambre à
l’hôtel « Bienvenu ». Les deux promoteurs avaient leurs
bureaux place Gambetta et une seule secrétaire travaillait
pour eux. Elle se prénommait « Nadine » et en la flattant
sur sa coupe de cheveux et sa façon de se maquiller,
Jonathan obtint facilement quelques renseignements sur
les deux hommes. Lafond était prétentieux, arrogant,
sans scrupule. Il fallait qu’il agisse au plus vite, car
Nadine lui confia que Lafond quittait la Teste de Buch et
qu’elle ignorait la date de son retour. Jonathan préféra
prévenir sa logeuse :
— Madame Louise, je suis obligé de m’absenter deux où
trois jours. Puis-je laisser quelques affaires dans ma
chambre ?
— Oui bien sur ! Mais, si cela ne vous dérange pas,
j’aimerais avoir un chèque pour la réservation.
— Je vous comprends Madame Louise, c’est normal,
j’allais vous le proposer.
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Le lendemain, il ne partit pas bien loin. Il se rendit au


cimetière, dans sa loge, pour se grimer : Perruque, petite
moustache très fine et fausses dents furent de rigueur. Il
avait changé de visage, il devint Monsieur Patrice Carvis.
Il se présenta à l’hôtel « Bienvenu » pour prendre une
chambre. Pendant tout l’après-midi, il observa les gens
qui entraient et sortaient de l’hôtel. Il voulait connaître le
numéro de chambre de Lafond. Il était dix-sept heures
quinze, il se promenait dans le couloir quand une femme
de chambre frappa au numéro huit en demandant :
« Vous êtes là Monsieur Lafond ? Je vous apporte du
linge de toilette. » Sans perdre de temps, Jonathan
demanda au réceptionniste :
— Je suis à la chambre onze, et j’aimerai avoir la
chambre neuf, si cela est possible. J’ai vu que le balcon
donne sur le jardin.
— Je vais regarder si elle n’a pas été réservée ! Vous avez
de la chance, elle est libre. J’appelle Lucien qui va faire le
nécessaire.
Le changement fut rapide surtout qu’il n’avait pas défait
son supposé sac de voyage. Le lendemain, il achetait une
caméra miniature dans un magasin spécialisé. Pour
pénétrer dans la chambre de Lafond il découpa une
vieille carte bancaire en forme de L. Après avoir installé
la caméra, son ordinateur lui révéla tout ce que pouvait
faire ce Monsieur. Heureusement, Lafond venait et
partait toujours à heure fixe. Il ne prenait pas ses repas à
l’hôtel, quand il avait fini sa journée, il s’installait sur son
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lit en buvant un verre d’eau. Avant de s’endormir, il


regardait la télé. Un jeudi, Jonathan, sachant que lui et
son associé Hervé Lepuis suivaient de très près les
derniers travaux de la future résidence « Plein Soleil », il
allait en profiter pour s’introduire dans la chambre de
Lafond afin de verser un puissant somnifère dans sa
petite bouteille d’eau déjà ouverte. A vingt heures
précises, Lafond allongé sur son lit dormait
profondément. Habillé d’une combinaison, Jonathan
ouvrit doucement la porte de sa chambre pour vérifier
que personne n’était dans le couloir. Il entra dans la
chambre de Lafond pour lui prendre son portable et son
trousseau de clés posés sur la table de nuit. Jonathan
sortit de sa sacoche une magnifique dague qu’il avait
volée dans un vide-grenier, et passa le manche de cette
arme blanche sur le visage de Lafond pour récupérer son
ADN. Il enfila sur sa combinaison, le veston et le
pantalon de Lafond. Il n’oublia pas de chausser les
lunettes rondes et fut enfin prêt ; Il avait l’apparence de
l’homme couché sur le lit. Il referma la porte en prenant
la clé pour son retour. En passant devant la réception, il
laissa tomber une pièce de deux euros qu’il récupéra très
vite dans sa poche. Cela suffirait pour que l’on remarque
sa sortie. Il quitta l’hôtel à vingt heures trente pour se
rendre à la résidence. Une fois arrivé, il ouvrit toutes les
portes avec le trousseau de clés. Il entra dans
l’appartement quatorze donnant sur la rue, il fallait
pouvoir surveiller l’arrivée d’Hervé Lepuis. Il prit le
portable de Lafond pour envoyer un message à son
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associé : « Viens vite me rejoindre à Plein Soleil ! Nous


avons un énorme problème à l’appartement quatorze,
c’est urgent. » Quinze minutes plus tard Lepuis garait sa
voiture. Jonathan se prépara à le recevoir en se cachant
derrière la porte d’entrée qu’il avait laissé ouverte. Il
entendit le bruit de ses pas se rapprocher de plus en plus,
et une fois qu’il fut entré dans l’appartement, s’arrêta net
et s’écria :
— Philippe c’est moi !
Jonathan prit position derrière lui et sans aucune
hésitation, il lui planta la dague dans la nuque. Lepuis
tomba à genoux et s’écroula sur le carrelage. Jonathan le
retourna en ricanant. Une trop forte montée d’adrénaline
l’entraîna dans un fou rire involontaire qu’il était
incapable de réfréner. Il donna le coup de grâce à Lepuis
en faisant pénétrer la lame de la dague dans sa gorge,
sans la retirer. Ensuite, Jonathan lui préleva un
échantillon de sang pour le mettre sur les lunettes de
Lafond. Le plus important était que ce sang pénètre entre
la monture et le verre, il ne fallait surtout pas que l’on
puisse le voir à l’œil nu. Pour l’instant, tout se passait à
merveille ; Ce qu’il redoutait le plus était l’imprévu. En
arrivant à l’hôtel, il toussa doucement juste pour réveiller
le réceptionniste qui s’était légèrement assoupi. Quand il
fut arrivé devant la chambre de Lafond, Jonathan
regarda tout autour de lui, personne, la chance était avec
lui. Il ouvrit la porte et posa le portable où il l’avait
trouvé ; Il s’enleva le veston, le pantalon et les lunettes. Il
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remplaça la petite bouteille d’eau dans laquelle il avait


mis les somnifères, par une autre qu’il avait emmenée ;
Jonathan avait tout prévu, il retira aussi la caméra qu’il
avait cachée. Après avoir regagné sa chambre, il se
déshabilla pour prendre une douche. Il mit tous les
vêtements portés le soir du crime dans une poche, puis
cacha le tout dans son sac de voyage. Le lendemain
matin, Jonathan nettoya sa chambre afin de ne laisser
aucune trace. Il demanda l’addition et quitta
tranquillement l’hôtel. Dans un sous-bois, il retira son
déguisement, Monsieur Patrice Carvis venait de
disparaître à jamais. Il creusa un trou peu profond, y
déposa la poche qui se trouvait dans son sac à dos pour y
mettre le feu puis il reboucha le trou aussitôt. Jonathan
se présenta en sifflant chez Louise Daguins pour
reprendre sa chambre et lui dit :
— Ces quelques jours ont été merveilleux ; Je suis en
pleine forme !
— Voulez-vous que je vous serve un jus de fruit ? Lui
répondit Louise.
— Avec plaisir ! Il faut que je vous avoue que vos jus de
fruits frais sont délicieux.
Le lendemain, alors que Jonathan faisait sa toilette, il
entendit Louise crier :
— Mon Dieu ! Ça alors !
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Jonathan se dépêcha de se rendre dans la cuisine pour


connaître la raison de ce cri.
— Vous m’avez fait peur Madame Louise ! Que se passe-
t-il ?
— C’est le promoteur Lepuis ! Il a été assassiné ! Mon
amie Claudette vient de me téléphoner. Son appartement
se trouve en face de la résidence « Plein Soleil » ; Il y a
des policiers partout. Elle m’a dit qu’un ouvrier a
découvert le corps ce matin, dans une mare de sang. Il
paraît qu’il avait encore le couteau planté dans la gorge,
c’est affreux !
— Elle vous a dit si la police a arrêté quelqu’un ?
Demanda Jonathan.
— Non ! Mais je vais pouvoir me renseigner sur cette
histoire parce que le fils de ma boulangère travaille
comme policier municipal.
Deux jours plus tard, Louise qui servait le petit déjeuner
à Jonathan, s’approcha de lui pour lui confier :
— J’ai des informations sur le meurtre. Surtout, il ne faut
rien dire à personne.
— D’accord ! J’ai bien compris. Je resterai muet comme
une carpe. Je vous écoute Madame Louise.
— Richard, le fils de ma boulangère, lui a dit qu’il était
sur le point d’inculper Monsieur Lafond.
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— Ah bon ! Son associé ! Et pour quelle raison il aurait


tué ce pauvre homme ?
— Parce qu’il devenait plus important que Lafond.
Lepuis était très apprécié par son entourage, les gens
l’aimaient bien. C’était un honnête homme, pas comme
son associé voleur et menteur, le diable en personne.
— Ne vous énervez pas Madame Louise ! La police à des
preuves ? Des témoins ?
— Hélas ! C’est tout ce que je sais. Lui répondit Louise.
Jonathan alla se promener place Gambetta. Quand il
arriva, il y avait énormément de monde sur le trottoir.
Tous les gens avaient les yeux fixés sur les bureaux des
promoteurs. Avec difficulté, Jonathan se fraya un chemin
pour être aux premières loges. Il aima particulièrement
la scène se déroulant sous ses yeux : Lafond était
menotté, entouré de policiers. Quatre jours plus tard,
Louise demanda à Jonathan de s’asseoir et de l’écouter :
— Je suis au courant de tout sur l’arrestation de Lafond.
— Je vous écoute Madame Louise.
— Lepuis a été tué avec une dague. Sur son manche, la
police a retrouvé l’ADN de Lafond.
— Mais, peut-être que cette arme blanche était la
propriété de Lafond, et qu’une personne lui a volé pour
commettre ce meurtre atroce et le faire accuser.
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— Non ! Non ! C’est lui le coupable. La police scientifique


a trouvé du sang de Lepuis sur les lunettes de Lafond. Ils
ont démonté les lunettes, et entre la monture et le verre,
il y avait un tout petit peu de sang. En plus, cet imbécile a
envoyé un SMS à Lepuis depuis le lieu du crime à vingt
heures quarante-cinq. La police pense que Lepuis a été
tué entre vingt et une heure et vingt et une heure trente.
Cela confirme le témoignage du réceptionniste de l’hôtel.
Il a dit qu’il avait vu Monsieur Lafond quitter l’hôtel à
vingt heures trente et revenir à vingt et une heure trente-
cinq.
— Et Lafond ! Il a avoué son crime ? Lui demanda
Jonathan.
— Non ! Il n’arrête pas de pleurer en disant qu’il est
innocent. Il dit qu’il dormait dans sa chambre et qu’il
s’est réveillé le matin avec la bouche pâteuse et un mal au
crâne.
Jonathan se leva de sa chaise et dit à Louise :
— Je pense que ce Monsieur va finir ses jours en prison.
Pendant son procès, Lafond a toujours crié son
innocence. Il a été condamné à quinze années de prison.
Jonathan demanda à Louise de lui préparer sa note, il
fallait qu’il disparaisse. Louise était bien triste de voir
partir Jonathan, elle aimait beaucoup sa compagnie.
C’est en se promenant une dernière fois sur la place
Gambetta, que Jonathan fut bousculé par une jeune fille.
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— Pardon Monsieur ! Je suis désolée.


— Ne vous inquiétez pas Mademoiselle tout va bien.
La jeune fille regarda Jonathan droit dans les yeux et lui
dit :
— Écoute-moi bien ! J’ai besoin de cent cinquante mille
euros et si tu ne me les donnes pas, je raconte tout à la
police.
— Eh ! Qui êtes-vous pour m’agresser de la sorte ? Lui
répondit Jonathan.
— Je reprendrais contact avec toi ! Et elle partit.
Il était tellement surpris, que pendant une minute, il ne
bougea plus, comme si quelqu’un avait appuyé sur le
bouton pose d’une télé commande, sauf que là, nous
n’étions pas dans un film. Il était complètement
déstabilisé, il ne savait plus de quelle façon se comporter.
Il retourna chez Louise et lui dit :
— Cela ne vous dérange pas si je reste encore quelques
jours ?
— Pas du tout ! Bien au contraire, vous êtes tellement
gentil et agréable !
Jonathan, une fois revenu dans sa chambre, s’assit sur
son lit, se prit la tête dans ses mains et se posa quelques
questions : « Qui est cette fille ? Que sait-elle
exactement ? J’ai toujours été sur mes gardes à chaque
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fois. » Pendant deux jours, il resta sans nouvelle de cette


inconnue. Un matin Louise l’appela :
— Que se passe-t-il Louise ?
— Eh bien voilà ! J’installai les tasses sur la table dans le
jardin pour le petit-déjeuner et lorsque je suis revenue
avec le café, j’ai trouvé ce mot vous étant adressé.
Jonathan très surpris déplia le morceau de papier et lut :
« Rendez-vous ce matin à dix heures devant le
cimetière. » Il regarda Louise et lui dit :
— Puis-je déjeuner maintenant ? Je dois partir avant dix
heures.
— Tout est prêt ! Asseyez-vous, je vais vous servir.
Il se présenta au cimetière un peu avant l’heure dite.
Tout était calme, personne ne l’attendait. Vers dix heures
vingt, Jonathan se retourna brusquement à la venue de
la jeune fille.
— Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?
— Ce que je veux ? C’est de l’argent et beaucoup !
— Je ne vois pas pour quelle raison, je vous donnerais de
l’argent. Mais qui êtes-vous ?
— Tu ne me connais pas, je travaille à l’hôtel
« Bienvenu » et je m’occupe du ménage.
— Très bien, mais je ne vois pas le rapport avec moi.
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— Je vais vous expliquer Monsieur Patrice Carvis ou bien


Monsieur Jonathan Dalbost ! Tu comprends où je veux
en venir ?
— Franchement, je ne comprends rien à votre histoire et
de plus, je ne connais pas du tout ce Monsieur Patrice
dont j’ai oublié le nom.
La jeune fille s’expliqua :
— Quand j’ai un peu de temps libre, je me rends au
cimetière, je m’occupe de l’entretien de quatre tombes.
Un lundi, un homme au comportement étrange attira
mon attention. Je décidai de le suivre en me cachant ;
L’homme entra dans une vieille chapelle et y resta un
bon moment avant d’en ressortir. Quand il partit du
cimetière, je décidais de le suivre. Je voulais savoir ou ce
Monsieur habitait. Quelques minutes plus tard, il entra
dans une « Maison d’hôtes ». Je compris que cet homme
n’était que de passage en ville. À chaque occasion, je le
surveillai. Un matin, cet homme retourna au cimetière
avec un sac de voyage, entra dans la chapelle, et
longtemps après, un autre homme en sortit. Je suis
restée des heures à attendre que le premier ressorte mais
comme rien ne se passait, je décidai d’entrer dans la
chapelle et surprise, personne. Je m’arrête là ou tu veux
que je continue mon récit ?
— Oh non ! Surtout ne vous arrêtez pas ! Je suis
impatient de connaître la suite.
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— D’accord ! Je continue. J’ai quitté le cimetière en


courant, je voulais rattraper cet inconnu, hélas pour moi
il avait disparu.
— Il avait peut-être le pouvoir de se rendre invisible ! Dit
Jonathan.
— Quand tu vas connaître la suite, tu vas moins
plaisanter. Le lendemain alors que je travaillais à l’hôtel,
marchant dans le couloir, je vis l’inconnu du cimetière
sortir d’une chambre. Je suis allée à la réception pour
connaître son identité. Il était inscrit sous le nom de
Patrice Carvis. Depuis ce jour, je t’ai surveillé, comme toi
tu le faisais avec Lafond. Vendredi, le jour du crime, ce
n’était pas Lafond que j’ai vu quitter l’hôtel, c’était toi. Je
ne t’ai pas suivi, j’ai préféré faire un tour dans ta
chambre. J’ai trouvé la mallette de maquillage mais le
plus étonnant, c’est quand j’ai regardé ton ordinateur. Je
me suis frottée les yeux, j’avais l’impression de rêver. Sur
l’écran, je voyais ce pauvre Lafond qui dormait
profondément sur son lit. Alors, explique-moi comment
cet homme a pu tuer son associé, sans quitter sa
chambre ?
— D’accord ! Combien veux-tu ?
— Cent cinquante mille euros en liquide, pour mercredi.
— Ton silence me coûte très cher.
— C’est le prix à payer pour ta liberté. Répondit la jeune
fille.
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— Mercredi, c’est impossible ! Donne-moi un peu plus de


temps. Tu auras cet argent à une seule condition :
— Ah oui ! Et laquelle ?
— Je veux que tu me dises si tu as un où une complice et
si tu as parlé de cette histoire à quelqu’un.
— Tu peux être rassuré, j’en ai parlé à personne et pas de
complice non plus, je déteste partager. Dès l’instant ou tu
me donneras l’argent, je partirai vivre au Portugal.
— Très bien ! Viens jeudi à quatorze trente à la chapelle,
j’aurai ton argent.
La jeune fille s’en alla. Jonathan décida de rester afin de
déceler avec un tournevis, la plaque du caveau qui était
derrière l’autel de la chapelle. Il vérifia si les poutres
apparentes du plafond étaient encore solides. Le jeudi
matin, il quitta sa chambre sans réveiller Louise. Le jour
se levait déjà, alors que Jonathan se rendait à la chapelle,
afin de préparer une corde avec un nœud coulant. Il
passa la corde au-dessus d’une poutre, puis déposa
quelques billets bien en vue sur l’autel. Il était prêt, il ne
lui restait plus qu’à attendre l’arrivée de son maître
chanteur. Quand elle arriva enfin, elle s’avança
doucement, mais très vite, la vue de tous ces billets
l’aveugla ; C’est à ce moment-là que Jonathan en profita
pour lui passer le nœud coulant autour du cou. Il tira de
toutes ses forces pour hisser le corps de la jeune fille ; Au
bout de la corde, elle n’arrêtait pas de gigoter, il avait
peur que la poutre ne casse ; Il ne savait plus comment
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s’y prendre, alors, il la laissa descendre un peu, puis d’un


coup sec, la remonta à nouveau. Il fut obligé de répéter
cet exercice plusieurs fois pour avoir le résultat qu’il
escomptait. C’était enfin terminé, il traîna la jeune fille
devant l’entrée du caveau pour la jeter à l’intérieur. Il se
dépêcha à remettre la plaque qu’il avait enlevée. On ne
retrouvera jamais Laurie Gabier. Jonathan partit
s’installer dans un petit village situé dans le Périgord
Pourpre, en pensant que son seul devoir ici- bas était de
rendre sa justice.

François Maillet
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