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Écologie 

végétale :
« Comment les plantes 
Comment les plantes
interagissent‐elles avec leur 
environnement ? »
Dr Errol VELA (Univ. Montpellier‐2) 
Cours de botanique « niveau intermédiaire »
(séance du 14 février 2011)
(séance du 14 février 2011)
Quels interactions avec quel 
environnement ?
• LLes plantes poussent sous un climat donné et sur 
l t t li t d é t
un substrat avec un sol + ou ‐ développé…
• Chaque substrat géologique et chaque sol a ses 
Chaque substrat géologique et chaque sol a ses
particularités (ressource en eau, éléments 
minéraux etc )
minéraux, etc.)

• Les
Les plantes poussent en compagnie d
plantes poussent en compagnie d’autres
autres 
plantes ! 
• Les plantes poussent dans des écosystèmes 
Les plantes poussent dans des écosystèmes
habités par des animaux et autres organismes 
p ( p
hétérotrophes (consommateurs primaires) )
Rappel : variation géographique des 
précipitations (Maroc)

800‐1000 
(1500) 
(1500)
mm

(200)
300‐500 
mm
Rappel : variabilité interannuelle des 
précipitations (Marseille)
é i i i (M ill )
140,0
120,0
100,0
80,0
Série1
60 0
60,0
Série2
40,0
Série3
20,0
0,0

300 mm 1000 mm

140 140

120 120

100 100

80 80
Série1 Série1
60 60
Série2 Série2
40 Série3 40 Série3
20 20

0 0
Rappel : effets de l’altitude et de la 
continentalité sur la température
Quelles stratégies démographiques 
pour persister et coexister ?
• Selon Grime [1977], les espèces répondent à trois 
types de contraintes : 

• La
La compétition (
compétition (« partage » = lutte pour l
lutte pour l’accès
accès aux 
aux
ressources trophiques) ; 
• Le stress (déficit de ressources et de production de 
Le stress (déficit de ressources et de production de
phytomasse) ; 
• Les perturbations (destruction de phytomasse
Les perturbations (destruction de phytomasse d’un d’un
individu ou d’une population).
Quelles stratégies démographiques 
pour persister et coexister ?
• En résumé (modèle C‐S‐R) :

• les « compétitrices » (C) sont adaptées à la 


productivité dans les habitats stables,
productivité dans les habitats stables,
• les plantes « stress‐tolérantes » (S) sont adaptées à 
des contraintes diverses (climatiques édaphiques
des contraintes diverses (climatiques, édaphiques, 
etc.), 
• les «
les rudérales » (R) sont adaptées aux habitats 
(R) sont adaptées aux habitats
perturbés.
Quelles stratégies démographiques 
pour persister et coexister ?
• « Un même événement peut 
être considéré comme une
être considéré comme une 
perturbation ou un stress selon 
sa fréquence et son intensité. » 
[JAUFFRET & VELA 2000].
• « Les êtres vivants vont se 
positionner le long de ce 
gradient suivant leurs capacités 
d’accommodation
d accommodation… » (…) ou 
» ( ) ou
d’évitement (cycle biologique) 
[
[VELA 2002].]
Quelles stratégies démographiques 
pour persister et coexister ?
• Celles inadaptées aux deux devront subir la 
concurrence des autres et seront qualifiées de 
"compétitrices" (C). 
importance importance du stress
des perturbations nulle ou faible élevée
nulle ou faible stratégie C stratégie S
élevée stratégie R non viable
[d’après MEDAIL 1996 modif.]
Quelles stratégies démographiques 
pour persister et coexister ?
• La position particulière des 
stratégies triples (CSR)
stratégies triples (CSR), 
adaptées non pas aux trois 
contraintes à la fois mais
contraintes à la fois, mais 
au cours du cycle de vie 
(par ex perturbation au
(par ex. perturbation au 
moment de la germination, 
stress pendant la
stress pendant la 
croissance, compétition  Représentation des stratégies primaires 
pendant la phase de
pendant la phase de  et de leurs intermédiaires dans le
et de leurs intermédiaires dans le 
« triangle de Grime ».
maturité).
Conséquences sur les individus
Conséquences sur les individus…
Les effets du stress (S)
Les effets du stress (S)
Modalité de contrainte
d li é d i Réponse fonctionnelle
é f i ll
Carence nutritive du sol Croissance lente (rameaux courts, 
architecture tortueuse) et limitée (petite 
taille)
Faible disponibilité en eau Stockage (bulbes, feuilles grasses…)
Faible disponibilité en eau
Faible disponibilité en eau Empêchement de l
Empêchement de l’évaporation
évaporation (feuilles 
(feuilles
poilues,  cireuses, réduites, 
recroquevillées, très caduques, 
absentes )
absentes…)
Irrégularités de la disponibilité en eau Croissance et floraison aléatoires (de 
courte durée, possible toute l’année)
Irrégularité des conditions favorables Peu de graines, faibles capacités de 
germination, 
Les effets du stress (S)
Les effets du stress (S)

• L’immortelle
• Les orpins, 
• Le thym, etc.
Le thym, etc.
(chaméphytes)
LL’effet
effet des perturbations (R)
des perturbations (R)
Modalité de contrainte
d li é d i Réponse fonctionnelle
é f i ll
Absence (provisoire) de concurrence juste  Germination facile
après la perturbation : disponibilité  Croissance rapide
(provisoire) des ressources Mort prochaine
Date de la prochaine perturbation  Floraison tôt dans le cycle pouvant se 
inconnue (p‐e très proche ?)
(p p ) prolonger
p g ((autant que les conditions 
q
persistent)
Maturation rapide des « fruits‐graines »
Date de la prochaine perturbation 
de la prochaine perturbation (Très) nombreuses graines à (très) longue 
(Très) nombreuses graines à (très) longue
inconnue (p‐e très lointaine ?) durée de vie
LL’effet
effet des perturbations (R)
des perturbations (R)
• Chénopodes, Amaranthes, etc. (thérophytes
Chénopodes Amaranthes etc (thérophytes d d’été)
été)
« Trop de perturbations tue la perturbation… »
Modalité de contrainte Réponse fonctionnelle

Si période de retour prévisible (ex.  Croissance moins rapide
annuelle : sécheresse, labour…) :  Floraison moins précoce (fin de cycle)
possibilité de faire moins d’excès ! Moins de graines
Durée de vie moins longue (1‐2 ans)

ou quand la perturbation devient stress !
Un exemple de stratégie intermédiaire (SR)
Un exemple de stratégie intermédiaire (SR)
• Petites annuelles méditerranéennes (à cycle hivernal)
Petites annuelles méditerranéennes (à cycle hivernal)
LL’effet
effet de la compétition (C)
de la compétition (C)
Modalité de contrainte
d li é d i Réponse fonctionnelle
é f i ll
Absence de perturbation : augmentation  Occupation de l’espace aérien (lumière) et 
de la concurrence avec le temps… souterrain (ressources) : appareil végétatif 
et racinaire ligneux, ramifié, persistant…
Ressources abondantes et disponibles Croissance rapide et durable, organismes 
imposants
p
Régularité des fluctuations Pic saisonnier de croissance (printemps)
Régularité des fluctuations Floraison au début du pic de croissance
Régularité des fluctuations Croissance lente des fruits (charnus) avec 
maturation à la fin du pic (été‐automne)
Régularité des fluctuations
Régularité des fluctuations Durée de vie des graines limitée 
Durée de vie des graines limitée
(germination au prochain optimum)
LL’effet
effet de la compétition (C)
de la compétition (C)
• Les chênes, Les hêtres,
• Arbres et autres lianes…
Arbres et autres lianes…
« Un peu de tout… »
Modalité de contrainte Réponse fonctionnelle

Naissance après une perturbation  Germination facile et croissance rapide : 
(incendie) 1‐3 ans (R)

Jeunesse dans un environnement encore  Croissance assez rapide, floraison et pic 
généreux (compétition partielle) de croissance saisonniers : 3‐10 ans (C)

Vieillesse et sénilité prolongées dans un  Ressources et croissance limitées, pas de 


environnement limité en ressources  régénération
g : 10‐30 ans (S)
( )
(compétition maximale)

Attente d’un renouveau…
d’ Nécrose partielle puis complète des 
é i ll i lè d
individus, survie de la population à l’état 
de banque de graine dans le sol : 30+ (R)

mais pas forcément en même temps !
Une stratégie complexe (CSR)
Une stratégie complexe (CSR)
• Arbustes «
Arbustes « pyrophytes » de nos garrigues… (ex. Ulex)
» de nos garrigues (ex Ulex)
Conséquences sur les communautés
Conséquences sur les communautés…
• La course à la compétition induit une 
y q y
dynamique de l’écosystème
• La compétition sélectionne les espèces ayant 
développé des stratégies de partage des
développé des stratégies de partage des 
ressources (phénologie…)
• La compétition contre‐sélectionne les espèces 
non adaptées !
non adaptées !
(compétition / dynamique / partage)
(compétition / dynamique / partage)
Conséquences sur les communautés
Conséquences sur les communautés
• Les perturbations induisent une réinitialisation 
y q
de la dynamique
• Les perturbations sélectionnent les espèces 
ayant développé des stratégies de
ayant développé des stratégies de 
renouvellement (rejet de souche, banque de 
graine longévives…)
l é )
• Les perturbations contre
Les perturbations contre‐sélectionnent
sélectionnent les 
les
espèces non adaptées !
(perturbation / renouveau / transition)
(perturbation / renouveau / transition)
Conséquences sur les communautés
Conséquences sur les communautés
• Le stress contraint les espèces à développer 
g (p g )
des stratégies d’évitement (phénologie…)
• Le stress sélectionne les espèces ayant 
développé des stratégies de survie et/ ou de
développé des stratégies de survie et/ ou de 
compensation (bulbes, feuilles 
crassulescentes, mycorrhizes, symbioses…)
l h b )
• Le stress contre
Le stress contre‐sélectionne
sélectionne les espèces non 
les espèces non
adaptées !
(stress / évitement / compensation)
(stress / évitement / compensation)
L’hétérotrophie : 
principal agent de forçage
• LLes plantes sont, en général, autotrophes 
l t t é é l t t h
(photosynthèse), mais :

• Consommateurs directs (herbivorie)
• Maladies (micro‐organismes,  champignons, 
M l di ( i i h i
animaux…)
• Parasitisme végétal (holo‐, hémi‐)
P iti é ét l (h l hé i )

Æ action sur les espèces (évolution)
l è (é l )
Æ action sur les écosystèmes (dynamique)
Hétérotrophie : herbivorie
Hétérotrophie : herbivorie
Hétérotrophie : maladies
Hétérotrophie : maladies
Hétérotrophie : parasitisme
Hétérotrophie : parasitisme

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