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Alcool, tabac, drogues

comprendre pour ne pas se faire piéger

Petit guide d’info


pour les moins de 20 ans
Des expériences pour apprendre ?
Tu as 13 ans, 16 ans, 19 ans, et la vie devant toi… Et autour de toi des
copains et des copines fument, boivent de l’alcool, certains ont essayé du
cannabis ou d’autres drogues… et toi aussi tu as pu expérimenter un de ces
produits. Tu sais un certain nombre de choses à leur sujet, par les parents, les
profs, la télé, les journaux… mais c’est surtout avec les copains que tu en
parles : mais ce qui se dit autour de toi, comment le vérifier ?

Ce livret reprend en les résumant les données scientifiques connues, pour


que tu puisses avoir une information objective sur l’alcool, le tabac, le
cannabis et les autres drogues, et que tu t’en s’en serves pour te protéger des
conséquences négatives liées à leur consommation. Il n’y a pas de cours de
morale dans ce livret : il te fait confiance pour faire les meilleurs choix pour
toi-même.

A ton âge, on a envie d’expérimenter, de changer, de se trouver la meilleure


vie, la meilleure voie, mais aussi on a souvent le sentiment que les adultes ne
peuvent pas comprendre, et encore moins aider. Alors faut-il faire comme
certains jeunes que tu connais, fumer, boire, se « défoncer », pour savoir ce
que c’est, et quel effet ça fait ?

Il y a, tu t’en doutes, des enjeux pour ta santé physique et psychologique,


pour ta situation scolaire, pour ta sécurité, mais nous voudrions aussi que tu
tiennes compte de ce qui as le plus d’importance à tes yeux… et que tu
connais mieux que quiconque. La famille, le sport, les relations amicales ou
amoureuses, ce que tu veux devenir…

A toi de comparer…
 ce que tu pourrais attendre de la consommation des produits;
 ce que tu peux en craindre pour la réalisation de tes désirs, de tes projets.

Tu trouveras ici quelques informations pour décider si ces produits sont


utiles, dangereux ou problématiques pour toi. La publicité cherche à te faire
acheter, et les actions de prévention à te protéger ; mais c’est toi qui décides,
finalement, de ton comportement. Alors, bonne lecture et décide pour toi !

© IPPSA 2007
Points communs des produits « psycho-actifs »
L’alcool, le tabac, le cannabis, les autres drogues sont des substances chimiques
qui modifient le fonctionnement du cerveau, et agissent par conséquent sur le
psychisme (sur la façon de penser et de percevoir). C’est pourquoi on les appelle
des substances psycho-actives. Certains animaux en consomment dans la nature :
leur usage est donc plus ancien que l’Humanité ! Parce qu’ils procurent des effets
agréables ou étonnants, ils ont été considérés comme magiques, ou même sacrés.
Tant que les hommes n’ont pu s’en procurer que de petites quantités, leurs dangers
ne sont pas apparus clairement : leur usage était très occasionnel, et l’homme des
cavernes ne prenait pas son scooter après avoir siroté son hydromel ou respiré de la
fumée de chanvre ! (Il a dû arriver qu’il tombe de la falaise, surtout s’il se prenait
pour un oiseau, mais les témoignages manquent).
Depuis le 19e siècle cependant l’alcool et le tabac ont commencé à être produits
industriellement et vendus en grande quantité. Leur consommation est devenue
beaucoup plus importante et on a commencé à décrire les problèmes qu’ils
provoquent. D’autres produits ont, depuis, diffusé dans notre pays, avec les
échanges internationaux : dérivés de l’opium, du chanvre, de la coca. D’autres
drogues produites chimiquement apparaissent régulièrement. Certains médicaments
sont détournés de leur usage médical pour servir à se ‘défoncer’.
Mais si les drogues existent depuis si longtemps et attirent tellement les
hommes, on sait maintenant qu’elles provoquent presque toutes, à des degrés
variables, des problèmes, qu’on peut regrouper en trois catégories :
- elles peuvent provoquer des risques immédiats par exemple un accident;
- elles peuvent perturber de façon durable le fonctionnement psychologique, par
exemple rendre anxieux, dépressif, dépendant de la prise (le cerveau a tellement
modifié son fonctionnement qu’on ne peut plus les arrêter comme on veut);
- elles peuvent être toxiques et provoquer des maladies aiguës ou d’apparition
lente.
Dans ce livret, nous parlons surtout des produits les plus consommés par les
jeunes : l’alcool, le tabac, le cannabis. Mais il est toujours possible d’avoir de
l’information sur les dangers des autres produits, en demandant à des adultes bien
informés : dans ton établissement (l’infirmière scolaire, le médecin) ; dans une
consultation spécialisée ouverte aux jeunes dont tu trouveras les coordonnées au
dos de ce livret ou en téléphonant à Drogues Alcool Tabac Info Service (DATIS).
La publicité, le discours de ceux qui consomment dans ton entourage peuvent te
donner envie de faire l’expérience, et cette première expérience ne serait pas
nécessairement désagréable. Mais il est important que tu saches repérer si ce que tu
consommes modifie ta façon de vivre et te met en danger. Et n’hésite pas à en
parler, en choisissant bien tes alliés !

© IPPSA 2007
L’alcool
C’est le produit qui cause le plus de problèmes chez les jeunes, parce qu’avec lui
on peut prendre des risques extrêmes sans forcément s’en rendre compte.
Qu’est-ce que c’est ?
L’alcool est un liquide obtenu à partir de la fermentation du sucre (par un
champignon microscopique, la levure de bière). Il peut être concentré par
chauffage : c’est la distillation. Il est présent dans la bière, le cidre, le vin, et dans
de nombreuses boissons fortes comme le whisky, la vodka, le gin, le pastis. Ce qui
fait la différence entre toutes ces boissons, c’est le goût et la concentration de
l’alcool, mais toutes peuvent donner des ivresses et ont la même toxicité.
L’industrie des alcools cherche à donner envie aux jeunes de boire de l’alcool.
Elle a besoin de rendre dépendants des jeunes pour maintenir un niveau de vente
suffisant pour maintenir ses profits. C’est en mélangeant l’alcool à des produits
sucrés qu’elle favorise la consommation..
Comment agit-il ?
L’alcool à petite dose donne le sentiment d’être à l’aise, mais il perturbe très
rapidement le jugement : on se croit plus drôle, plus malin, plus fort… Quand on en
absorbe beaucoup, il provoque une ivresse, et le risque devient très important :
l’équilibre est très perturbé, comme les réflexes, on a des troubles de la vue, le
caractère change brusquement. L’ivresse profonde peut aboutir au coma et à la
mort. La plupart des actes de violence et des accidents qui concernent les jeunes
sont dus à l’alcool. Et ce sont les accidents qui sont la première cause de mort chez
les 16-25 ans.
L’alcool est séduisant, facile à consommer… mais sa vente est interdite aux
mineurs de moins de seize ans. La raison en est que plus tôt on consomme de
l’alcool, plus on risque d’en devenir dépendant.
Repère les risques
Si tu consommes de l’alcool, ne prends pas de risque en conduisant ou en
montant dans une voiture ou sur un deux-roues conduit par un copain ou une
copine qui a bu. L’accident grave n’arrive qu’une fois.
Si dans ta famille il y a déjà quelqu’un qui a un problème d’alcool, il y a un
risque plus important pour toi. Méfie-toi encore plus !
Si tu consommes souvent de l’alcool, si tu as déjà été ivre plus d’une fois, bu
tout seul, mélangé l’alcool avec un autre produit, si tu as l’impression que grâce à
l’alcool tu es moins timide ou moins anxieux, n’hésite pas à en discuter : c’est peut-
être le signe d’un risque important pour toi. Et si l’alcool a été à l’origine d’un
problème dans ta vie, tiens-en compte dans tes choix !

© IPPSA 2007
Le tabac
Consommé par plus d’un jeune français sur trois, le tabac est un « serial killer »,
mais aussi un grand voleur !
Qu’est-ce que c’est ?
Le tabac est une plante originaire d’Amérique ; on y a utilisé ses feuilles comme
stimulant. On lui a attribué un plaisir lié à l’éveil. La cigarette est devenue au 20e
siècle une industrie très rentable et on a depuis repéré les maladies causées par son
usage : cancers, insuffisance respiratoire, maladies du cœur et des vaisseaux… Pour
ceux qui essayent d’arrêter, on mesure à quel point il rend dépendant, et même
aujourd’hui, malgré des traitements efficaces, il est encore assez souvent difficile
d’arréter. C’est pourquoi les fabricants de tabac essayent de renforcer les jeunes
dans leur usage du tabac, en vantant ses effets positifs… pourtant difficiles à mettre
en évidence. Ils en arrivent à écrire qu’allumer une cigarette fait venir le bus…
Comment agit-il ?
Le tabac agit principalement sur le cerveau par l’intermédiaire de la nicotine,
qui augmente la sensation d’éveil, diminue la faim et « relaxe ». Mais d’autres
composants : les goudrons contenus dans la fumée et le gaz monoxyde de carbone
jouent un rôle très important dans les maladies liées au tabac.
Repère les risques
Les fabricants font du marketing qui vise directement les jeunes : ils cherchent à
remplacer les fumeurs qui meurent ou qui arrêtent par de nouveaux acheteurs
dépendants.
La vente de tabac est interdite aux moins de seize ans, donner une cigarette à un
plus jeune, c’est l’aider à devenir une proie pour les fabricants de tabac.
Rouler ses cigarettes ne diminue pas la consommation de goudron et de nicotine,
ni le risque de devenir dépendant.
Le tabac provoque des maladies chez les non-fumeurs qui respirent la fumée des
autres. Evite les pièces enfumées, surtout si tu as de l’asthme.
Aujourd’hui deux jeunes sur trois ne consomment pas de tabac, pourquoi pas
toi ? En apprenant à dire non à la cigarette, on apprend aussi à « faire autrement
que les autres », et à devenir plus sûr de soi.
Si un copain arrête de fumer, ne le tente pas en fumant près de lui ou en lui
offrant des cigarettes. Plus tôt on arrête, plus on a de réussite dans la démarche.
Le tabac est la première cause de mort ou de perte de la santé en Europe : en
moyenne, il fait perdre 6 années de bonne santé à tous les Européens !
Fais le calcul : combien coûte le tabac à un fumeur avant qu’il arrête ?

© IPPSA 2007
Le cannabis
Essayé par un jeune français sur deux, il a une réputation de « drogue douce »…
mais il est capable de provoquer des troubles franchement « durs ». C’est de loin le
plus consommé de tous les produits illicites (interdits).
Qu’est-ce que c’est ?
Le cannabis est une variété de chanvre originaire d’Inde ; ses feuilles, ses fleurs
contiennent une substance, le THC, qui modifie profondément certaines sensa-
tions: il augmente la faim, provoque une détente et l’hilarité, mais aussi peut
provoquer des crises de panique (peur de mourir), des troubles visuels et auditifs, et
même des états délirants aigus. Ces effets sont très différents selon la personne, le
contexte et la dose de THC absorbée. Le cannabis (fumé sous forme de cigarettes
d’herbe ou de résine mélangée à du tabac), contient une concentration très variable
de THC qui ne permet pas de prédire l’effet de ce que l’on fume. Quand on
l’inhale, on respire des goudrons et du gaz toxiques, et c’est pourquoi il peut
provoquer les mêmes maladies que le tabac.
Comment agit-il ?
Le cannabis agit sur le cerveau parce que le THC perturbe ses systèmes de
régulation. C’est pourquoi il augmente la faim et « relaxe », mais il peut aussi
provoquer des troubles extrêmement désagréables, voire faciliter le déclenchement
de maladies psychiques chez des sujets prédisposés. Son usage régulier et intensif
provoque des troubles de la mémoire et de la concentration, et un désintérêt pour
les autres activités agréables ou… utiles, comme la scolarité.
Repère les risques
Dans ce qui est vendu pour de la résine de cannabis (le shit), on retrouve : du
henné, du cirage, de la paraffine… et d’autres substances plus ou moins toxiques.
Le cannabis peut rendre dépendant du THC… et du tabac.
Le cannabis modifie les perceptions et les réflexes, et il devient dangereux
immédiatement si on conduit un véhicule, avec ou sans moteur : le risque
d’accident mortel sur la route est multiplié par 2 (et, associé à l’alcool, par 14 !).
Cultiver, acheter, vendre et posséder du cannabis est illégal, et si la justice est
clémente pour les usagers, qu’elle oriente habituellement vers des consultations
spécialisées, elle ne l’est pas pour ceux qui en font le commerce. Un risque qu’il
vaut mieux prendre au sérieux !
« Mon pote fume et il dit que c’est cool… » mais ce ne sera pas nécessairement
pareil pour toi : il y a des prédispositions aux effets négatifs : attaques de panique,
« bad trips » et états délirants. On ne s’en rend compte que quand cela arrive.
Si tu es anxieux, ne te soigne pas avec le pétard. Parle et demande de l’aide : les
copains, l’infirmière, un autre adulte en qui tu as confiance… tes parents ?

© IPPSA 2007
Autres produits et mélanges
Moins fréquents… et très dangereux
Les excitants et les hallucinogènes
La cocaïne, les amphétamines, l’ecstasy, le LSD (« acide »), certains
champignons, toutes ces drogues provoquent un sentiment d’excitation et d’éveil
assez court, et pour les derniers, des changements des perceptions qui vont jusqu’à
l’hallucination. La cocaïne et les amphétamines rendent très vite dépendants, et
tous peuvent provoquer des morts brutales par infarctus, hépatite aiguë ou
déshydratation, ou par accident (notamment en cas de délire).
Les opiacés
La morphine, l’héroïne, le Subutex®, la codéine étaient avant tout des
médicaments contre la douleur ou contre la toux, mais ils sont utilisés comme des
drogues qui rendent très rapidement dépendants, et qui provoquent des comas
(overdoses) qui peuvent être mortels.
Les mélanges de produits
Quand on mélange des produits, on cherche à augmenter la durée ou l’intensité
des effets, ou à compenser certains effets désagréables. C’est souvent l’alcool qui
est concerné. Il faut savoir que les mélanges augmentent considérablement les
risques d’accident, la gravité des troubles physiques comme les hépatites, la
déshydratation ou les comas, et des troubles psychiques sévères. Enfin, mélanger
les produits accélère l’apparition des dépendances. Beaucoup de consommateurs de
produits illicites deviennent par exemple très dépendants du tabac.

Merci à Loïc Faujour pour les dessins ! © IPPSA 2007


Comment se faire aider ?
D’abord, t’aider toi-même en réfléchissant à ta situation :
« Est-ce que je connais vraiment le(s) produit(s) qu’on me propose de
consommer ? Qu’est-ce qui me donne envie d’en prendre ? Quels effets j’en
attends ? Comment je pourrais faire autrement ? Ce produit, quel effet il a (ou il
aura) sur ma vie si j’en prends, ou si je continue d’en prendre ? … »
Ensuite, en choisissant bien quelqu’un en qui tu as confiance et qui peut écouter
sans juger, quelqu’un qui n’a pas intérêt à te voir consommer : un(e) ami(e) qui ne
consomme pas, un pion sympa, un conseiller scolaire, le ou la psychologue,
l’infirmière, le médecin scolaire, ou, dehors, un médecin généraliste. La bonne
question : à qui je pourrais raconter ce qui m’arrive pour prendre mes décisions ?
Plus d’info? Trouver de l’aide ?
Si tu peux avoir accès à l’Internet, voici un site où toutes les informations sont
très développées : www.mildt.gouv.fr Enfin, un service téléphonique national
permet d’avoir une conversation personnalisée avec un conseiller : DATIS.

Dans ton établissement, l’infirmière et le médecin participent à une action sur la


prévention des dommages dus à la consommation de l’alcool, du tabac, du cannabis
et des autres drogues. Tu peux t’adresser à eux si tu souhaites trouver une écoute à
propos de ta situation, ainsi que des réponses aux questions que tu te poses et, si
besoin, une aide sans réserve.

Tu peux aussi t’adresser à des consultations spécialisées pour les jeunes


consommateurs de substances psycho-actives. Voici des adresses près d’ici :
- Accueil Sésame Initiatives
43 boulevard du Maréchal-Joffre 92340 Bourg-la-Reine 01 41 13 48 14 ou
06 32 08 13 98
- Chimène
35 boulevard Gambetta 92130 Issy-les-Moulineaux 01 46 45 61 46

Pour contacter l’ !PPSA : www.ippsa.asso.fr et contact@ippsa.asso.fr

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