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Université Mohammed V

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales-


Rabat
Département du Droit Public
Master en Finances Publiques et Fiscalité

Les fonctions du Trésor public :


Aspects théoriques

Notes complémentaires du cours de


Dr Sbaï El Idrissi Lahsen

1
Introduction

Le concept de Trésor public désigne à la fois l’ensemble des moyens financiers


dont dispose un Etat et l’administration de ce dernier chargée de les gérer sur
l’ensemble du territoire national. Cette gestion des flux financiers publics a
toujours été exercée en liaison étroite avec la mission de collecte des impôts du
fait de l’importance des ressources fiscales parmi les ressources budgétaires de
l’Etat.

G. Devaux définit le Trésor comme «l’ensemble des services financiers de


l’Etat, solidairement liés par une unité de trésorerie» ou unité de caisse en vertu
duquel chaque poste comptable dispose d’une seule caisse. L’existence d’une
seule caisse n’exclut pas la possibilité d’ouvrir plusieurs guichets qui ne
constituent alors que les éléments matériels d’une seule et même caisse. Et au
niveau national, l’ensemble des opérations exécutées par le Trésor sont
imputées à un seul compte bancaire, le compte courant du Trésor à Bank al
Maghrib.

Les opérations ainsi exécutées par le Trésor sont celles résultant :

o de l’exécution de la loi de finances ;


o de la gestion comptable de la dette publique ;
o de l’exécution des budgets des collectivités locales ; et de
o la gestion des dépôts des correspondants.

Sur le plan administratif, le Trésor est constitué d’organes de conception et


d’organes de gestion.

- Les organes de conception sont constitués de la Direction du Trésor et


des Finances Extérieures et de la Direction du Budget.
- Les organes de gestion sont constitués de la Trésorerie Générale du
Royaume, la Direction des Impôts, et de l’Administration des Douanes
et des Impôts Indirects. Mais c’est la TGR qui assure l’essentiel de la
mission de gestion ou d’exécution.
- Les auxiliaires du Trésor sont : Bank Al Maghrib, Barid Al Maghrib,
la Caisse de Dépôts et de Gestion.
- Les comptables publics sont : Le Trésorier Général du Royaume,
comptable supérieur de l’Etat et contrôleur général, les Trésoriers
Ministériels qui exécutent les opérations des ordonnateurs centraux,

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les Trésoriers Régionaux Préfectoraux et Provinciaux, les percepteurs
et Receveurs Communaux et les comptables rattachés : Les receveurs
de l’administration fiscale, les Receveurs des Douanes, de
l’Enregistrement, de Barid Al Maghrib

Grace à toutes ces entités le Trésor public assure l’exécution et le


pilotage des finances publiques vise, outre la maitrise des ratios
budgétaires stratégiques, comme ceux du déficit et de la dette, à s’assurer
de la pleine réalisation des objectifs assignés aux finances publiques par
les autorités et à s’orienter, progressivement, vers la réalisation de
l’équilibre des finances publiques.

Cet équilibre représente désormais un objectif mis à la charge du


parlement et du gouvernement par la nouvelle constitution marocaine
(article 77) qui dispose également (article 75) que la loi organique des
finances détermine la nature des informations, documents et données
nécessaires pour enrichir les débats parlementaires sur le projet de loi de
finances.

3
Les fonctions et attributions
des organes de conception

4
La direction du budget :
Politique budgétaire et budgétisation

La politique budgétaire englobe la politique de dépenses et la politique


fiscale tout en tenant compte des soldes budgétaires. Parfois, l'appellation
de politique budgétaire se limité à la gestion des dépenses, mais cette
désignation spécifique constitue l'exception plutôt que la règle. Ainsi, les
principaux instruments de la politique budgétaire sont :

• les dépenses publiques, lesquelles comprennent les dépenses de


fonctionnement (rémunération, location, formation, déplacements, etc.), les
dépenses de transfert (aides et subventions diverses tant aux individus
qu'aux sociétés ou gouvernements locaux), les dépenses d'investissement
(équipements et infrastructures de toutes sortes) et le service de la dette;

• les recettes publiques réfèrent à l'ensemble des prélèvements


(impôts, taxes et cotisations sociales) et des recettes exceptionnelles
(dividendes, vente d'actifs…) qui forme les ressources de l'État;

• le solde budgétaire est l'écart positif (excédent) ou négatif (déficit)


entre les recettes et les dépenses. Cet écart peut être le fruit d'une volonté
délibérée d'augmenter les dépenses, de diminuer les prélèvements,
d'accumuler quelques réserves ou de compenser certains déséquilibres
conjoncturels.

Par la politique budgétaire, l'État utilise le budget non seulement


pour équilibrer ses comptes, mais également pour influer sur la conjoncture
économique.

En fait, la régulation de l'économie semble aujourd'hui être devenue


l'objectif premier de la politique budgétaire, freinant l'activité en cas de
déséquilibre des échanges extérieurs et d'inflation et la stimulant lors de
récessions ou de crises majeures.

Ainsi, lorsqu'il y a fléchissement des dépenses des consommateurs et


de la demande privée, les gouvernements vont chercher à en diminuer
l'impact, sur la demande globale, en augmentant les dépenses publiques ou
en diminuant les impôts et en faisant des déficits. En dépensant davantage
qu'il n'en prélève, l'État a indéniablement un effet stimulant sur l'activité
économique.

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L'injection de fonds supplémentaires dans l'économie entraîne des
effets en cascade appelés effets multiplicateurs. Selon la théorie du
multiplicateur, l'addition d'une unité de dépense publique, non financée par
l'impôt, permet un relèvement plus que proportionnel du produit intérieur
brut (PIB).

Décret n° 2-07-995 du 6 novembre 2008 relatif aux attributions et à l'organisation


du ministère de l'économie et des finances.
Extraits de l’article 9 :

La direction du budget est chargée de :

- faire toute proposition et procéder à toute étude de nature à éclairer les choix du ministre en
matière de politique budgétaire ;
- Préparer et veiller à l'exécution des projets de textes législatifs et réglementaires en matière
budgétaire ;
- Préparer les projets de loi de finances et suivre l'exécution de ces lois ;
- Préparer le projet de loi de règlement et établir le compte général du Royaume ;
- Participer à l'élaboration et la mise en œuvre des projets de textes législatifs et réglementaires
relatifs à la comptabilité publique ;
- Participer aux travaux de préparation des plans de développement économique et social
- étudier en liaison avec les services concernés les projets de textes ou de mesures ayant une
incidence sur les finances publiques ;
- élaborer, en relation avec les ministères concernés, les projets de textes législatifs et
réglementaires relatifs aux produits et revenus autres que fiscaux eu domaniaux et veiller à
l'exécution de la législation et de la réglementation en la matière ;
- examiner et approuver les budgets de fonctionnement et d'équipement des établissements
publics dont la liste est fixée par arrêté du ministre de l'économie et des finances ainsi que des
services de l'Etat gérés de manière autonome et des chambres consultatives ;
- contribuer à la détermination de la stratégie et des normes relatives aux financements
extérieurs ;
- définir les modalités de financement des projets ou programmes inscrits aux budgets de l'Etat,
des collectivités locales et des organismes publics dont la liste est fixée par l'arrêté du ministre
de l'économie et des finances ;
- rechercher, négocier, mobiliser, en relation avec la direction du trésor et des finances
extérieures, les concours extérieurs nécessaires à la réalisation des projets ou programmes
inscrits aux budgets de l'Etat et des collectivités locales et assurer le suivi de l'utilisation de ces
concours et la coordination de l'action des bailleurs de fonds étrangers intervenant dans ce
domaine sous réserve des attributions dévolues au premier ministre dans ce domaine.

Un nouvel équipement public, par exemple, va induire une


production supplémentaire et de nouveaux revenus dont la partie non
épargnée stimulera la production dans d'autres secteurs de l'économie,
engendrant de nouveaux revenus et ainsi de suite.

L'atténuation des aléas de la conjoncture par les recettes et les


dépenses publiques peut se faire mécaniquement ou de façon arbitraire. Il
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est possible en effet de laisser les programmes publics s'ajuster au cycle
économique ou d'intervenir directement pour en modifier le cours.

Dans le premier cas, les recettes et les dépenses ont un effet de


stabilisation automatique, alors que dans le second, des mesures
particulières sont mises en œuvre.

Un ralentissement de l'activité entraîne une augmentation des


dépenses publiques, car certaines dépenses (chômage, aide sociale…) sont
directement liées à la conjoncture économique, et d'autres ne peuvent être
facilement diminuées, quelles qu'elles soient (rémunération, transferts,
engagements contractuels, etc.). Ceci au moment même où les recettes
diminuent, créant une détérioration du solde budgétaire.

En revanche, la croissance économique (par son effet sur la


production, l'investissement, les revenus et le chômage) génère de façon
mécanique des entrées de fonds additionnelles pendant que les dépenses
diminuent ou restent stables.

Un mécanisme de stabilisation automatique est donc à l'œuvre, à


travers l'ensemble du dispositif des programmes gouvernementaux, et
permet d'amortir les variations conjoncturelles de l'activité économique
dans la mesure où les ménages et les entreprises ne modifient pas leur
comportement de consommation et que les taux d'intérêt ne sont pas
affectés.

Dans le cas d'une crise économique de grande ampleur, le recours à


une politique budgétaire discrétionnaire peut être justifié. De manière
générale, cependant, la difficulté d'anticiper l'évolution de la conjoncture,
les longs délais de mise en place des mesures particulières et l'imprécision
du ciblage rendent incertaines les conséquences des interventions
discrétionnaires tout en augmentant le risque de distorsions dans
l'économie.

Néanmoins, la relance budgétaire est limitée et entachée


d'imperfections qui ne facilitent pas son utilisation. Les principales
difficultés proviennent de la contrainte extérieure, du financement des
déficits et du poids de la dette publique. L'ouverture croissante des
économies vient réduire l'effet du multiplicateur parce que l'injection de
sommes additionnelles par l'État ne touche pas que les producteurs
nationaux; une partie est employée pour des achats à l'étranger et, en sortant
des circuits de production et de distribution intérieurs, perd sa capacité
d'engendrer localement des retombées économiques supplémentaires.

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Le financement des déficits budgétaires pose également problème.
D'une part, le recours à la création monétaire peut être source d'inflation et,
d'autre part, les emprunts publics risquent de créer un effet d'éviction.

La concurrence entre le privé et le public, pour l'accès aux ressources


d'épargne, se fait généralement au détriment du privé, de sorte que la
réduction des capitaux disponibles augmente le coût du financement des
projets privés d'investissement, handicapant la croissance.

Mais en situation de diminution généralisée du crédit et de taux


d'intérêt très bas, l'impact négatif d'une relance budgétaire sur
l'investissement privé est fortement atténué.

Des déficits répétés sur plusieurs années vont augmenter la dette


publique et la charge que celle-ci représentera dans l'avenir. Cette situation
n'est pas sans risque : une dette importante implique le versement d'intérêts
considérables et le poids de cette charge dans le budget augmente la
probabilité d'un nouveau déficit qui, à son tour, pourra entraîner une hausse
des taux d'intérêt, etc. C'est le cercle vicieux de la dette.

Les autorités vont donc s’attacher à assurer la soutenabilité des


finances publiques. Celle-ci est définie comme la capacité d'un
gouvernement de faire face à ses engagements financiers à long terme.

Parmi les facteurs qui amènent à s'interroger sur la viabilité des


finances publiques, il y a la progression importante de la dette publique, la
rigidité de certaines dépenses publiques et le vieillissement des populations.
Ces éléments préoccupants laissent voir que la préservation dans le temps
des programmes et des avantages consentis par les gouvernements pourrait
ne pas être acquise définitivement.

Cette question peut être appréhendée du point de vue de la contrainte


budgétaire inter-temporelle et du point de vue de l'équité
intergénérationnelle.

Dans le premier cas, il s'agit de s'assurer qu'il sera possible de


dégager dans l'avenir les excédents qui permettront de couvrir la dette. En
effet, plus la dette est élevée, plus il faudra, pour la réduire ou la contenir,
produire des soldes budgétaires positifs, ce qui implique que des
changements importants devront être apportés à la structure des dépenses.

Dans le second cas, il faut éviter de transférer le fardeau des


dépenses actuelles aux générations futures en équilibrant l'effort à
entreprendre : plus l'assainissement des finances publiques prendra de
temps, plus les ajustements seront coûteux, entraînant une hausse de la

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pression fiscale ou des réductions dans les services. La soutenabilité est au
cœur des préoccupations actuelles des gouvernements et inspire les
réflexions en matière.

Aussi, la LOF dispose que "la loi de finances de l’année est élaborée
par référence à une programmation budgétaire triennale actualisée chaque
année" et que cette programmation "vise notamment à définir, en fonction
d’hypothèses économiques réalistes et justifiées, l’évolution sur trois ans de
l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat".

LOF stipule aussi que la programmation pluriannuelle des


départements ministériels ou institutions, (….), est présentée, pour
information, aux commissions parlementaires concernées en
accompagnement des projets de budgets desdits départements ministériels
ou institutions.

Par ailleurs, le TOFT comprend les projections sur trois ans des
principaux agrégats des ressources et charges du Trésor afférents aux
différentes composantes du budget de l’Etat (BGE, SEGMA et CST). C’est
la situation prévisionnelle consolidée des charges et ressources du Trésor.

Le TOFT, instrument essentiel pour le pilotage de la politique des


finances publiques comprend les éléments d’information suivants :

 Les principales catégories de recettes fiscales et non fiscales;


 La masse salariale et les charges sociales y afférentes;
 Les dépenses de fonctionnement;
 Les charges de compensation ;
 Le service de la dette;
 Les dépenses d'investissement;
 Les transferts aux établissements et entreprises publics;
 Les prévisions de financement pouvant être mobilisés
notamment sous forme d'emprunts intérieurs et extérieurs et
de dons;
 Le niveau de déficit budgétaire.

La Direction du Trésor et des Finances Extérieures :


La politique financière et d’endettement
La Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE) a pour mission
de définir les conditions de l'équilibre financier interne et externe en tenant compte
de la conjoncture économique et financière. Elle contribue, pour cela, à
l'élaboration de la loi de finances et au suivi de son exécution.

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La DTFE établit la situation prévisionnelle des charges et ressources sur la
base de laquelle est établi le TOFT. Elle est chargée d’identifier et de mettre en
œuvre, en coordination avec la Trésorerie Générale du Royaume, les moyens de
gestion de la Trésorerie publique. A cet effet, la DTFE procède aux émissions et
placements d'emprunts du Trésor.

Décret n° 2-07-995 du 6 novembre 2008 relatif aux attributions et à l'organisation


du ministère de l'économie et des finances.
Extraits de l’article 10 :

La direction du Trésor et des finances extérieures est chargée de :

- faire toute proposition et procéder à toute étude en matière de politique financière, monétaire, du
crédit et de l'endettement ;
- gérer les comptes spéciaux du Trésor se rattachant aux attributions de la direction ;
- préparer les projets de textes législatifs et réglementaires dans les domaines de la monnaie et du
crédit et veiller à leur exécution ;
- assurer la tutelle des banques, des établissements de crédit et du marché des capitaux,
réglementer et suivre leurs activités ;
- définir les objectifs et élaborer les prévisions en matière de balance des paiements et veiller à
l'équilibre extérieur et à son financement ;
- procéder aux analyses et études nécessaires pour l'élaboration de la politique de change,
participer à l'élaboration de la réglementation des changes et d'assurance à l'exportation et suivre
leur exécution ;
- suivre l'évolution des avoirs extérieurs et participer à l'élaboration et à la mise en œuvre de la
politique du commerce extérieur ;
- élaborer la politique, la stratégie et les normes en matière de financements extérieurs ;
- mobiliser les ressources externes nécessaires au financement des réformes structurelles ;
- coordonner et assurer la représentation du ministère de l'économie et des finances en matière de
coopération bilatérale, régionale et multilatérale dans ses domaines de compétence ;
- gérer la dette du Trésor, élaborer et mettre en œuvre les stratégies de restructuration de la dette
extérieure publique et centraliser les données y afférentes.

La politique d’endettement public

La dette de l’Etat est constituée des engagements financiers pris par l’Etat, au
niveau national ou à l’extérieur, auprès de gouvernements, d’organismes
internationaux ou régionaux et du marché financier international. Elle résulte du
cumul des besoins de financement publics, c’est-à-dire de la différence, année
après année, entre les recettes publiques ordinaires (recettes fiscales et non
fiscales) et les charges publiques totales (dépenses de fonctionnement,
d’investissement et service de la dette).

L’intervention de l’Etat en matière économique, cantonnée naguère, avant la


seconde guerre mondiale, dans les fonctions de défense, de sécurité et de
maintien de l’ordre, englobe désormais des fonctions économiques et sociales,
de plus en plus grandes et de natures de plus en plus diverses.

Au lendemain de la seconde guerre, la reconstruction de l’Europe avait nécessité


une importante élévation du niveau des dépenses publiques. Et depuis lors, ce
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niveau n’a jamais diminué ; les dépenses sociales et de transfert ayant relayé
celles de reconstruction.

Dans les pays en développement, cette augmentation a résulté des nouvelles


responsabilités des pouvoirs publics résultant de l’explosion démographique et
des politiques de développement mises en œuvre au lendemain des
indépendances, aggravées aujourd’hui par les dépenses de transfert et les charges
de la dette.

Dans tous les pays, et indépendamment de leur niveau de développement, le


creusement des déficits, conséquence de cet accroissement continu des dépenses
publiques, n’a pas eu pour corollaire une augmentation parallèle des recettes.

Les rentrées fiscales et les autres recettes ordinaires n’ont, en effet, suivi que
partiellement le niveau des dépenses, poussant ainsi à un recours massif aux
emprunts intérieurs et extérieurs.

1- Le déficit budgétaire, cause première de l’endettement public :

Au Maroc, et jusqu’à la fin des années 70, le recours à l’emprunt était motivé par
le nécessaire financement des programmes d’investissement inscrits aux plans de
développement successifs.

L’endettement fut alors facilité par une abondance de capitaux sur les marchés
financiers internationaux, assortis de taux d’intérêt avantageux. Ces marchés
avaient alors largement bénéficié des fonds placés par les pays du moyen orient,
au titre de leurs excédents pétroliers.

Cette situation a été remise en cause par la crise internationale de la dette


déclenchée, en 1982, par le moratoire mexicain, et qui imposa la conclusion
d’accords de rééchelonnement de la dette extérieure, accords qui ne purent être
obtenus qu’après la conclusion de programmes d’ajustement structurel (PAS)
avec la BIRD et le FMI.

La stratégie économique, au Maroc et dans la plupart des pays de ce qu’on


appelait le tiers monde, fut orientée, sur fonds de politiques de l’offre
d’inspiration néolibérale, vers la réalisation d’un objectif principal, parfois même
unique, la maîtrise des équilibres interne et externe.

Depuis lors, le déficit est plutôt subi. Il n’est plus, comme dans les politiques
budgétaires d’inspiration Keynésienne, un déficit voulu, un instrument de
relance budgétaire. Et qui plus est, avec le ralentissement de l’activité
économique, le déficit n’a fait que pénaliser la croissance, entrainant, du même
coup, une diminution ou dans le meilleur des cas, une faible augmentation des
recettes.

Dans la politique budgétaire d’inspiration Keynésienne, le déficit budgétaire


constitue un instrument de relance budgétaire. C’est alors un déficit voulu. Mais

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assez souvent, notamment depuis les années 80, le déficit est plutôt subi ; le
ralentissement de l’activité économique pénalise, en effet, la croissance et donne
lieu à une diminution des recettes et une augmentation des dépenses, donc à une
aggravation du déficit.

Aussi, pour les besoins de l’analyse économique, et pour isoler les effets
conjoncturels ou saisonniers, la théorie financière a cherché à approcher le
déficit budgétaire en termes de solde structurel, conjoncturel ou de plein emploi ;
alors que pour ceux de gestion budgétaire, qui nous intéresse davantage ici, il est
mesuré au moyen de trois outils : le solde global, le solde courant et le solde
primaire.

- Le solde budgétaire ou solde global correspond à la différence entre les


recettes ordinaires et les dépenses totales. En cas de déficit budgétaire
lesdites recettes ne permettent pas la couverture de toutes les dépenses de
l’Etat.

- Le solde courant résulte de la différence entre les ressources ordinaires


et les charges courantes, c'est-à-dire les dépenses de fonctionnement et le
service de la dette. Lorsqu’il est positif, ce solde constitue l’épargne
publique qui va concourir, en totalité ou en partie, au financement des
dépenses d’investissement. Quand il est négatif, les recettes courantes ne
permettant pas de couvrir les dépenses courantes, une partie de ces
dernières est alors financée par des emprunts publics. Le financement de
ce déficit peut alors être source d’un effet d’éviction pouvant empêcher
l’augmentation de l’investissement privé.

- Le solde primaire est la différence entre les recettes ordinaires et les


dépenses publiques hors intérêts de la dette. Il permet de connaître le
solde des seules opérations budgétaires de l’année, compte non tenu des
charges de la dette. S’il est positif, cela signifie que les recettes de l’année
vont concourir à la prise en charge, outre les dépenses de fonctionnement,
de celles d’investissement et d’une partie du service de la dette. S’il est
négatif, la situation du pays est difficile, car il n’arrive pas à mobiliser les
recettes permettant de faire face à ses dépenses annuelles hors service de
la dette. Cette situation peut donner naissance à l’effet boule de neige
entraînant la progression continue du stock de la dette publique.

2- Une dette extérieure maintenue à un niveau soutenable

Le poids de la dette extérieure s’est nettement allégé. Cette réduction


est le fruit de la mobilisation de recettes substantielles de
privatisations, du bas niveau des taux d’intérêts, du remplacement de
titres d’emprunts étrangers par des titres nationaux pour rembourser
les emprunts coûteux ainsi que de l’échange de créances contre
actifs, opérations de rachat qui ont porté sur les emprunts mobilisés
auprès du marché financier international et d’organismes financiers
internationaux. La nouvelle dette fut contractée à des taux d’intérêt

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plus bas, contrairement à l’ancienne qui a été ainsi remboursée par
anticipation.

La composition de la dette extérieure par créancier fait ressortir une


prédominance de la dette multilatérale. Sa ventilation par devise
révèle une prédominance de la dette libellée en euros.

La répartition de la dette par type de taux fait ressortir une


prépondérance de la dette assortie de taux d’intérêt fixes.

Depuis la sortie du cycle des rééchelonnements, soit à compter de


l’année 1993, le Trésor marocain recourt davantage au financement
intérieur aussi bien pour le financement de son déficit et de ses
besoins de trésorerie, que pour la couverture des flux nets négatifs du
financement extérieur.

3- Evolution inquiétante de la dette intérieure :

La dette intérieure continue d’enregistrer une tendance haussière.


Elle est constituée dans sa quasi totalité de bons émis par
adjudications. L’essor des marchés des adjudications s’est
accompagné d’une baisse des taux d’intérêt. Le coût moyen de la
dette intérieure, a connu, avec le développement du marché des
adjudications, une tendance baissière tout au long de la période 1998
à 2018.

La ventilation par maturité, de l’encours de la dette intérieure émise


sur le marché des adjudications, révèle une prédominance des
maturités de 5 ans, 10 ans et 15 ans. Ces trois maturités représentent
66% de l’encours de la dette intérieure.

4- Perspectives d’évolution de la dette publique marocaine :

L’augmentation continue de la dette publique limite non seulement la


capacité d’endettement, mais aussi la marge de manœuvre
budgétaire. Le paiement des intérêts impose, en effet, chaque année,
la réduction d’autres dépenses, notamment celles d’investissement,
dont l’impact sur la croissance est plus visible que les autres
dépenses.

De ce fait, elle influe sur la soutenabilité des finances publiques. On


comprend dés lors que, de par le monde, et face à l’aggravation des
dettes et des déficits, plusieurs pays envisagent l’inscription, dans la
constitution, d’une règle d’or permettant de respecter l’équilibre
budgétaire ou, tout au moins, de s’acheminer vers sa réalisation.

Il ya lieu de souligner que si les capacités de remboursement des


entreprises et des particuliers sont garanties par leurs revenus et par
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des titres de propriété, pour l’Etat, le PIB, qui constitue l’assiette de
ses revenus futurs, représente la ressource financière potentielle.
C’est ce qui explique que les gouvernements se fixent des objectifs
d’évolution du rapport dette/PIB. Cette évolution est fonction de
plusieurs facteurs dont notamment le taux de croissance nominale de
l’économie, de taux d’intérêt moyen de la dette et de solde primaire.

Lorsque le taux d’intérêt de la dette est supérieur au taux de


croissance et que le solde primaire est négatif, la dette augmente
mécaniquement, plus vite que le PIB. Dans ce cas, la situation de la
dette risque de devenir non soutenable. En Europe, et dans le cadre
du traité de Maastricht, le Pacte de stabilité et de croissance a fixé à
60% le ratio maximum de la dette au PIB, taux qui, pour être
stabilisé, requiert, de la part des Etats concernés, le non dépassement
d’un déficit de 3%.

Ces limites ont été critiquées par certains auteurs, parmi lesquels
Jacques Attali qui pense que ce niveau, plutôt politique, voire
psychologique, ne correspondait à aucun raisonnement économique.
« L’histoire montre que des pays se portent bien avec une dette égale
à 250% du PIB alors que, à l’inverse, d’autres font défaut avec une
dette souveraine de l’ordre de 20 % du PIB».

L’auteur conclut que le juste niveau de la « bonne » dette, c'est-à-dire


le niveau permettant de maintenir la solvabilité et la liquidité de
l’Etat « dépend de la confiance des prêteurs, de la coordination de
leurs attentes, de la capacité politique du pays à tenir parole, de son
taux de croissance, des taux d’intérêt en vigueur, de sa démographie,
du surplus primaire, de la valeur de ses actifs, de sa capacité à
emprunter dans sa propre monnaie, de son appartenance à une zone
monétaire, de son histoire, de la capacité de son gouvernement à
lever l’impôt.»

Il est vrai que de par le monde, les ratios de la dette publique atteints
par le passé, ont parfois été supérieurs aux taux actuels. Ce fut le cas
lors des guerres ou des récessions prolongées. Quatre moyens ont
alors été utilisés pour résorber les dettes en question : i) l’inflation,
les Etats ayant souvent eu recours, en période de guerre, à la planche
à billets (Allemagne entre 1921-23) ; ii) la croissance économique,
accompagnée d’un ajustement budgétaire réalisée par une réduction
des dépenses ; iii) l’ajustement budgétaire par les recettes,
notamment grâce à des réformes fiscales ; et iv) une combinaison des
trois actions susvisées ou de deux d’entre elles.

Au Maroc, la faiblesse de la production agricole, durant les années


de sécheresse, a impacté négativement les taux de croissance
économique. Elle a généré « des écarts positifs marqués entre les

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taux d’intérêt réels et la croissance, de sorte que les excédents
primaires n’ont pas pu permettre la réduction de la dette ».

Mais le ratio d’endettement du secteur public a continué de décroître


grâce au produit des privatisations et à l’effort fiscal déployé,
notamment au cours des années 2005 à 2009. Le FMI a d’ailleurs
attiré l’attention, depuis plus de dix ans, sur le fait qu’à politiques
budgétaires inchangées, la dette publique marocaine serait placée, sur
une trajectoire non soutenable.

La première solution à la question de la dette est donc la croissance.


Les dettes ne peuvent, en effet, être remboursées que si l'économie se
développe. Mais la croissance est le fruit d’actions, d’opportunités et
d’événements sur lesquels la politique économique n’a pas toujours
d’emprise. C’est donc par des actions volontaristes que l’on peut
résorber ou, tout au moins limiter le poids de la dette publique.

Aussi, dans l’immédiat, et à l’instar de nombreux pays, notamment


ceux de l’Union Européenne, le Maroc a intérêt à mettre en œuvre
des politiques budgétaires viables, inscrites dans une stratégie
pluriannuelle visant à atteindre, à moyen terme, l’équilibre
budgétaire, ce qui permettrait de circonscrire la dette publique dans
des proportions raisonnables.

Cette approche pluriannuelle a été introduite au cours des dernières


années, mais elle n’a pas été entérinée par des mesures
contraignantes pour les administrations.

Les autres réformes entreprises en la matière, notamment celles de la


loi organique des finances, des marchés publics et de la comptabilité
de l’Etat devraient assurer une plus grande rationalisation de la
gestion budgétaire, en offrant le cadre légal et réglementaire
répondant aux impératifs de transparence et d’efficience.

Des mesures spécifiques tendant à optimiser davantage la gestion de


la trésorerie publique et à améliorer les modes de gestion technique
et comptable de la dette publique permettraient, pour leur part, une
plus grande maîtrise à la fois des flux et du stock de la dette
publique, mais aussi des implications de cette dernière sur
l’économie dans son ensemble.

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Les fonctions des organes de gestion

La Trésorerie Générale du Royaume

La Trésorerie générale du Royaume (TGR) assure le contrôle et l'exécution des


opérations de recettes, de dépenses et de trésorerie de l'Etat, des collectivités
locales et de leurs groupements. Elle est tenue d’apporter concours et assistance
aux services ordonnateurs en matière de contrôle et d'exécution des dépenses
publiques et veiller à l'unité d'interprétation des lois et règlements en ce
domaine.

La TGR assure la liquidation et le paiement des rémunérations du personnel


civil et militaire de l'Etat ainsi que le paiement des pensions, rentes et
allocations. Elle exécute la gestion comptable de la dette publique, centralise
les résultats des émissions d'emprunts et dresse le compte annuel de la dette. La
TGR participe également à la promotion et à la collecte de l'épargne et effectue
les opérations bancaires autorisées. Elle assure la gestion de la trésorerie
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publique en relation avec la direction du trésor et des finances extérieures et
Bank al Maghrib et établit à cet effet, les situations statistiques et comptables
des opérations du Trésor.

Décret n° 2-07-995 du 6 novembre 2008 relatif aux attributions et à l'organisation du


ministère de l'économie et des finances.
Extraits de l’article 7 :

La Trésorerie générale du Royaume est chargée :

- d’élaborer les projets de, textes législatifs et réglementaires relatifs à la comptabilité publique,
au contrôle des engagements de dépenses de L'Etat et au recouvrement des créances publiques et de veiller
à l'application de la réglementation en ce domaine ;
- de participer à l'élaboration de la réglementation en matière de rémunérations servies aux personnels
e l'Etat et des collectivités locales ;
- d’assurer le contrôle de régularité des engagements de dépenses de l'Etat ;
- d’assurer la conservation du portefeuille de l'Etat ;
- de représenter le Trésor devant les juridictions en matière de contentieux du recouvrement ;
- de formuler son avis sur les cas soumis à l'arbitrage ou au passer outre du premier ministre ;
- de participer aux commissions d'ouverture des plis et de jugement des offres des marchés
de l'Etat et des collectivités locales ;
- d’assurer la tenue de la comptabilité des engagements de dépenses et de la comptabilité générale de l'Etat
et établir les situations de gestion y afférentes ;
- de mettre en œuvre et participer à toute réforme visant la simplification des procédures et circuits de la dépense
publique à travers notamment la mise en place de systèmes de gestion intégrée ;
- d’établir les comptes des services de l'Etat et participer à l'élaboration des projets de lois de règlement et
du compte général du Royaume ;
- d’assurer le contrôle des, comptables de l'Etat et des collectivités locales et des autres comptables rattachés ;
- d’informer régulièrement le ministre chargé des finances sur les conditions d'exécution du budget et
de la loi de finances ;
- d’accompagner les réformes engagées par des actions d'audit et d'inspection ;
- d’assurer la gestion des ressources humaines et matérielles mises à sa disposition ainsi que la gestion
des crédits qui lui sont affectés ou délégués ;
- de concevoir, organiser et mettre en œuvre ses systèmes d'information, en harmonie avec la politique
de gestion des ressources et de l'information développée par le ministère.

La gestion de la trésorerie publique

La situation de la trésorerie publique dépend de plusieurs facteurs, notamment : le


rythme de perception des recettes publiques : le rythme d'exécution des dépenses
publiques ; le niveau de l’endettement public ; les possibilités d’emprunt.

La gestion optimale de la trésorerie suppose une concertation permanente entre


tous les services intervenant en la matière. Elle est également tributaire de la
qualité de l'information produite par ces intervenants, et suppose l’établissement et
la mise à jour concertée de prévision sur les mouvements des fonds publics.
17
1- Les flux liés aux opérations de recettes budgétaires :

Les flux financiers bénéficiant au Trésor proviennent essentiellement des recettes


fiscales et non fiscales encaissées. Les recettes fiscales sont perçues à hauteur de
90 % au comptant et sur déclaration et à hauteur de 10 % par voie de rôles. Les
recettes non fiscales sont constituées du produit des monopoles, du produit de la
privatisation, et des recettes diverses. Leur recouvrement qui n’est assorti d’aucun
échéancier, est effectué à l’initiative du redevable pour ce qui est des monopoles et
à la réalisation des opérations de cession pour ce qui est de la privatisation. Elles
constituent de ce fait un élément d’incertitude important dans les travaux de
prévision de la trésorerie publique.

L’autre incertitude réside dans le rythme et l’ampleur des tirages effectués au titre
des emprunts extérieurs. La mobilisation de ces financements est souvent
conditionnée par l’état d’avancement de l’exécution des projets et par la mise en
œuvre de mesures de politique économique et financière comme c’est le cas des
prêts à l'ajustement structurel.

2- Les flux liés aux opérations de dépenses budgétaires:

Comme pour les recettes, la question qui se pose est celle de savoir si le rythme et
la répartition intra-annuelle des décaissements induits par l’exécution du budget de
l’Etat répond aux exigences d’une gestion optimale de la trésorerie publique. Pour
il y a lieu de distinguer les dépenses de fonctionnement, les dépenses
d’investissement et les dépenses de la dette publique.

- Les dépenses de fonctionnement : L'irrégularité qui caractérise le


rythme d'exécution des dépenses de matériel et des transferts trouve son
explication dans la lenteur des procédures de mise en place des crédits et
de passation des marchés y afférents; la propension des administrations à
accélérer, en fin d'année, la consommation des crédits qui autrement
seraient annulés; et l'imprévisibilité des décisions d'octroi des subventions
et transfert.

18
- Les dépenses d'investissement se caractérisent par l'irrégularité et
l'imprévisibilité de leur rythme d'exécution avec une relative concentration
sur les derniers mois de l'année. Ceci s'explique par : le retard de la mise
en place des crédits neufs, du réengagement des crédits de report et de la
lenteur des procédures de délégation des crédits déconcentrés, la lenteur
des procédures d'approbation et d'exécution des marchés publics et
l'imprévisibilité des décisions d'octroi des subventions et transferts qui
dépendent davantage de la situation des entités bénéficiaires que de l'état
de la trésorerie publique. La conjugaison de ces facteurs explique
l'évolution erratique de l'exécution des dépenses d'investissement et
empêche toute prévision fiable.

3- Les flux relatifs aux opérations de trésorerie :

En plus des encaissements et décaissements induits par l’exécution du budget, la


trésorerie publique est fortement influencée par les flux financiers résultant des
opérations dites de trésorerie lesquelles concernent l’activité bancaire du Trésor,
les dépôts des collectivités locales et de leurs groupements et les opérations de la
dette publique hors budget.

La discordance entre les flux de recettes et de dépenses et l’imprévisibilité d’un


grand nombre d’entre elles, sont le résultat de la conjonction de plusieurs facteurs
dont il convient de rappeler les plus importants :

- Au niveau des recettes, si les impôts déclaratifs tels que l’IR, la TVA
et les droits de douane sont relativement bien étalés sur l’ensemble de
l’année, les recettes non fiscales, telles que celles relatives aux monopoles
et à la privatisation, de même que les impôts émis par voie de rôle suite à
redressement ou à régularisation, n’obéissent à aucune périodicité et se
prêtent difficilement à la prévision.

19
- Au niveau des dépenses, et en dehors des salaires qui présentent une
certaine régularité leur conférant une prévisibilité relative, les autres
dépenses sont exécutées selon un rythme souvent erratique et imprévisible
du fait notamment :

i) de l’exécution des dépenses de subventions et de transfert


dont les déblocages sont effectués par les ordonnateurs sur la
base de considérations et selon un timing qui échappent à la
connaissance des gestionnaires de la trésorerie publique ;

ii) de l’exécution des dépenses d’investissement dont le


rythme dépend de la mise en place des crédits, de
l’aboutissement des projets et de la propension des
administrations à accélérer la consommation des crédits en fin
d’exercice; et

iii) des mouvements de trésorerie dont le rythme et l’ampleur


sont déterminés par les décisions prises par les correspondants
du Trésor et les déposants.

L’activité bancaire du Trésor

L’activité bancaire constitue une mission essentielle de la Trésorerie Générale du


Royaume. Deux catégories de comptes bancaires sont à distinguer, ceux des
correspondants du Trésor qui y déposent obligatoirement leurs fonds, et ceux des
particuliers, personnes physiques ou morales qui le font à titre volontaire.

Les comptes dénommés correspondants du Trésor sont les organismes publics qui, en
application de lois et règlements, sont astreints de déposer leur trésorerie auprès de
l’Etat. Les établissements publics disposent d’un compte de dépôt de fonds au Trésor
sur lequel sont débitées leurs dépenses et créditées leurs recettes. La plupart des
régisseurs de recettes et/ou d’avances, tant dans le secteur étatique que dans le secteur
public local, est également titulaire d’un tel compte.

20
En effet, par principe, les fonds des organismes publics autres que l’Etat sont déposés
au Trésor, sauf dérogations autorisées par le ministre des Finances.

Pour leur part, les collectivités territoriales sont tenues de déposer toutes leurs
disponibilités auprès de l’Etat. Mais, contrairement aux autres correspondants du
Trésor, leurs disponibilités ne sont pas déposées sur un compte individualisé de dépôt
de fonds au Trésor

Les correspondants du Trésor et les autorités territoriales sont à l’origine d’une part
importante des flux quotidiens constatés sur le compte unique du Trésor. Leurs dépôts
s’analysent comme le placement de la trésorerie excédentaire d’une administration
auprès d’une autre administration.

Le dépôt des fonds des organismes publics auprès du Trésor permet à la TGR de
centraliser la trésorerie des divers organismes de la sphère publique, dotés d’un compte
bancaire ou pas, afin de la mettre à disposition de l’Etat. Grâce à cette activité, celui-ci
limite ses frais de recours au marché pour couvrir ses propres besoins de financement.

Si les soldes de tous les comptes de dépôt de fonds au Trésor sont directement imputés
en comptabilité de l’Etat, les opérations financières des collectivités territoriales sont
par contre imputées dans les écritures de leur comptable assignataire, le Trésorier
communal concerné.

Les opérations de la CDG


Depuis sa création également, la CDG est l’opérateur de confiance retenu par l’Etat
pour tenir les comptes bancaires sur lesquels sont placés les fonds privés protégés par la
loi. Elle est ainsi le banquier de référence non seulement des professions juridiques
concourant au service public de la Justice (notaires, administrateurs et mandataires
judiciaires, huissiers de justice), mais aussi de la Sécurité sociale et d’autres organismes
d’intérêt général.

Les garanties de rigueur et de sécurité dans cette gestion sont apportées tant par la CDG
que par la TGR de façon à protéger ces fonds en lien avec la sphère publique prise au
sens large.

La centralisation des fonds à la CDG garantit ainsi que ces délégataires de puissance
publique ne tirent pas avantage à titre personnel des fonds qui leur sont provisoirement
confiés par les particuliers (prix de vente d’un immeuble versé au notaire, paiement
d’une créance impayée faite à un huissier...) et les met à l’abri de tout conflit d’intérêt.

Chacun des deux partenaires en présence tire avantage des points forts de l’autre. En
matière de contrôle interne et de lutte anti-blanchiment, les synergies sont ainsi
mobilisées entre l’activité de gestion des dépôts de fonds au Trésor et celle de préposé
de la CDG.

La gestion des placements de ces deux catégories de clientèle bancaire fait aussi l’objet
d’une mutualisation de certaines charges.
21
22
Les relations entre le Trésor et Bank al Maghrib

Le Trésor public détient un compte auprès de Bank al Maghrib (BAM) dans lequel sont
imputées toutes tes recettes et les dépenses réalisées par ses soins, aussi bien au niveau
central que déconcentré ou décentralisé.

L’Etat confie à BAM la tenue du compte courant unique du Trésor public et l’exécution
des opérations qui s’y rattachent (émission et réception des moyens de paiement dans le
système interbancaire, notamment pour le compte des comptables publics).

BAM offre ainsi une gamme de services permettant le suivi en temps réel et une gestion
active de la trésorerie de l’Etat. Elle consolide quotidiennement dans cet unique compte
national l’ensemble des sous-comptes ouverts auprès d’elle par les comptables publics à
travers tout le territoire national.

A partir des fonds ainsi centralisés, la TGR exécute diverses opérations financières afin
que le solde du compte unique du Trésor soit positif en fin de journée.

L’unicité du compte courant du Trésor à BAM permet :

- à la TGR et au Ministère des finances de suivre les mouvements de fonds à


destination et en provenance de ces comptes. L’unification des comptes bancaires
de l’État permet une complète fongibilité de toutes les liquidités, en temps réel
s’il existe un système bancaire électronique.

- la consolidation des liquidités de l’État qui doit être complète et englober toutes
les ressources, d’origine budgétaire et extrabudgétaire. Par conséquent, tous les
fonds publics, que les flux de trésorerie correspondants soient ou non soumis au
contrôle budgétaire sont intégrés dans le compte courant.

Détenir le compte du Trésor la banque centrale présente plusieurs avantages :

 Cela offre aux dépôts liquides de l’État un abri sûr.

 Cela contribue à une gestion efficace de la liquidité publique, tout en


facilitant la coordination par la banque centrale de ses opérations de politique
monétaire avec les fonctions de gestionnaire de la trésorerie de l’État et de la
dette publique.

 Cela peut faciliter une organisation bancaire moins coûteuse et assurer une
plus grande rapidité des règlements (BAM joue le rôle de chambre de
compensation des opérations de l’État,).

 Cela permet de clarifier les arrangements bancaires et la politique de


rémunération entre le Trésor et la banque centrale.
23
La Banque exerce le privilège d’émission des billets de Banque et des pièces de
monnaie ayant cours légal sur le territoire du Royaume. Pur assurer la stabilité
des prix, la Banque arrête et met en œuvre les instruments de politique
monétaire. A cet effet, elle intervient sur le marché monétaire en utilisant les
instruments appropriés.

La Banque accomplit sa mission dans le cadre de la politique économique et


financière du gouvernement. Elle veille au bon fonctionnement du marché
monétaire et assure son contrôle et publie les statistiques sur la monnaie et le
crédit.

La Banque détermine les rapports entre le dirham et les devises étrangères dans
le cadre du régime de change et de la parité du dirham, fixés par voie
réglementaire. A cet effet, la Banque détient et gère les réserves de change. Elle
s’assure de bon fonctionnement du système bancaire et veille à l’application
des dispositions législatives et réglementaires relatives à l’exercice et au
contrôle de l’activité des établissements de crédit et organismes assimilés.

La Banque prend toutes mesures visant à faciliter le transfert des fonds et veille
au bon fonctionnement et à la sécurité des systèmes de paiement. Dans ce
cadre, elle veille à la sécurité des systèmes de compensation et de règlement-
livraison des instruments financiers et s’assure de la sécurité des moyens de
paiement et de la pertinence des normes qui leur sont applicables.

L’évolution technologique et les innovations récentes en matière de pratiques


bancaires facilitent l’exécution des opérations de l’État au moyen du compte
courant auprès de la banque centrale. Grâce aux progrès de l’informatique et
des mécanismes de communication, concernant notamment les systèmes de
compensation et les systèmes de règlements interbancaires, les banques sont en
mesure d’offrir à la clientèle un guichet unique pour leurs services.

A ce titre, BAM assure le traitement des moyens de paiement émis ou reçus par
les comptables publics pour le compte d’organismes publics par :

- le prélèvement des billets destinés à l’alimentation des caisses


publiques ou les versements de leurs excédents d’encaisse;

- l’encaissement des chèques reçus en paiement des créances publiques:


produits fiscaux, locaux ;
- l’encaissement des prélèvements en paiement de créances publiques;
- l’émission de virements qui est le mode de paiement le plus courant
des dépenses publiques

24
Dahir n° 1-05-38 du 23 novembre 2005 portant promulgation de la loi n°
76-03 portant statut de Bank Al-Maghrib.
(Extraits relatifs aux relations avec le Trésor)

Article 11 La Banque est le Conseiller financier du gouvernement. Celui-ci


la consulte, notamment, sur toutes questions susceptibles d’affecter l’exercice
des prérogatives et des fonctions de la Banque telles que celles-ci sont définies
par la présente loi. Elle soumet au gouvernement tous avis et toutes suggestions
relativement aux mêmes questions.

Article 12 La Banque est l’agent du Trésor pour ses opérations de banque tant
au Maroc qu’à l’étranger. La Banque est chargée, dans les conditions fixées
par voie réglementaire, des opérations d’émission, de conversion et de r
emboursement des emprunts publics et des effets publics et, d’une manière générale,
du service financier des emprunts émis par l’Etat. Elle peut participer aux négociations
de prêts et emprunts extérieurs conclus pour le compte de l’Etat.

Article 13 La Banque peut représenter le gouvernement auprès des institutions


inancières et monétaires internationales créées en vue de promouvoir
la coopération internationale dans les domaines monétaire et financier.

Article 14 La Banque participe à la négociation des accords financiers internationaux


et peut être chargée de leur exécution. Elle conclut toutes conventions utiles
à l’exécution technique de ces accords. L’exécution des accords et conventions
visés à l’alinéa premier de cet article s’effectue pour le compte de l’Etat qui
n assume les risques et les charges.

Article 27 La Banque ne peut accorder des concours financiers à l’Etat, ni


se porter garante d’engagements contractés par lui, que sous forme de facilité de caisse
visée au 2e alinéa ci- dessous. La facilité de caisse est limitée à cinq pour cent des recettes
fiscales réalisées au cours de l’année budgétaire écoulée. La durée totale d’utilisation
de cette facilité ne peut excéder 120 jours, consécutifs ou non, au cours d’une année
budgétaire. Les montants effectivement utilisés au titre de cette facilité sont rémunérés
au taux de base de refinancement des banques auprès de la Banque. La Banque peut
suspendre l’utilisation de cette facilité lorsqu’elle estime que la situation du marché
monétaire le justifie. Mais, il est interdit à BAM d’autoriser des découverts
ou d’accorder tout autre type de crédit au Trésor public ou à tout autre organisme
ou entreprise publics. L’acquisition directe par la BAM de titres de leur dette est
également interdite.

25
TGR et tenue de la comptabilité de l’Etat

La comptabilité de l’Etat est tenue selon le système centralisateur qui consiste à :

1- enregistrer chronologiquement les opérations effectuées dans des journaux


divisionnaires (premières écritures)

2- reporter sur un livre centralisateur des opérations constatées sur les journaux
divisionnaires.

Sous l’appellation générique, « comptable de l’Etat » sont regroupés tous les


comptables qui exécutent des opérations pour le compte de l’Etat dans le cadre
d’une nomenclature précédemment citée. Ils sont classés par catégorie de
comptables (voir organigramme ci-dessous). Chaque catégorie de comptables
dispose d’une nomenclature de comptes spécifique lui permettant d’enregistrer les
opérations relevant de son domaine d’intervention.

Le TGR, en sa qualité de comptable supérieur de l’État, centralise toutes les


opérations comptables exécutées par les comptables de l’Etat. A ce titre il est
habilité à suivre tous les mouvements enregistrés par tous les comptes formant la
nomenclature de l’Etat.

La comptabilité de l’Etat retrace les opérations de recettes et de dépenses à


imputer sur les comptes budgétaires, imputations qui font l’objet d’un
développement détaillé dans une comptabilité dite auxiliaire.

Le principal intérêt des comptabilités et des systèmes associés est de permettre, en


cours d’année, de surveiller la consommation des crédits budgétaires, d’éditer la
situation hebdomadaire de trésorerie et les situations des opérations du Trésor,
notamment la situation résumée des opérations du Trésor et, en fin d’année,
d’établir le compte général de l'administration des finances.

La nouvelle loi organique relative aux lois de finances définit trois comptabilités
de l’État et donne aux comptables la responsabilité de leur tenue.

L’article 27 de la Lolf précise que « l'État tient une comptabilité des recettes et des
dépenses budgétaires et une comptabilité générale de l'ensemble de ses opérations.
En outre, il met en œuvre une comptabilité destinée à analyser les coûts des
différentes actions engagées dans le cadre des programmes. Les comptes de l'État
doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle de son patrimoine et de
sa situation financière. ».

La réglementation antérieure à la Lolf et à la réforme du plan comptable de l’Etat


permettait d’organiser la tenue contradictoire de comptabilités distinctes : celle de
l’ordonnateur, celle du comptable et, dans une certaine mesure, celle du contrôleur
financier. Aujourd’hui, les systèmes GID (Gestion intégrée des Dépenses) et GIR
(Gestion intégrée des Recettes) facilitent la production de ces comptabilités.
26
Par ailleurs, si la Comptabilité a pour objet final d’éclairer les décideurs d’une
organisation privée sur le niveau de leurs coûts pour leur permettre d’arrêter les
stratégies, leur assurant plus de rentabilité et développant leur compétitivité, son
objectif, au niveau de l’Etat reste d’abord la maîtrise des coûts.

Aussi, les normes de comptabilité générale « appliqués par l’Etat ne se distinguent


de celles des entreprises qu’en raison des spécificités de son action (subventions
pour charge de service public, impôts, etc.) »

La Cour des Comptes française précise dans son rapport sur la mise en œuvre de la
Lolf que « la connaissance des coûts est une condition nécessaire pour réaliser de
meilleurs choix : elle permet de disposer des informations financières pour arbitrer
entre faire ou faire faire… La connaissance des coûts des différents services
permet de faciliter la comparaison entre différents services permet de faciliter la
comparaison entre différents services délivrant une prestation proche. Cette
comparaison est un élément important dans le dialogue de gestion et fournit une
base objective de détermination de la performance »

Faute de réalisation de bénéfices par la puissance publique, il s’agit surtout pour


cette dernière de maintenir le déficit budgétaire et l’endettement à un niveau
soutenable, tout en optimisant les ressources et en les allouant de manière à
répondre aux objectifs économiques et sociaux du gouvernement.

Pour cela, les Etats modernes cherchent à améliorer leurs performances, lesquelles
sont mesurées au moyen d’indicateurs opérationnels leur procurant des tableaux de
bord facilitant le pilotage des finances publiques.

Pour atteindre cet objectif, la loi organique relative aux lois de finances, s’inspire
des normes en vigueur dans les pays de l’OCDE, notamment du système français.
Elle reprend les principes comptables empruntés à la gestion privée, prévoit que
les comptes doivent être réguliers, sincères et qu’ils doivent fournir une image
fidèle du patrimoine et de la situation financière.

La grande nouveauté attendue de la réforme de la loi organique des finances,


comme dans la Lolf française, est de construire le budget selon « une
nomenclature par finalité ou destination de la dépense et non plus par Ministère et
par nature de dépenses». La Lolf marocaine consacre plusieurs dispositions
relatives à la comptabilité privée prévoyant une comptabilité à trois dimensions,
comme c’est d’ailleurs le cas dans le nouveau plan comptable de l’Etat, à savoir
une comptabilité budgétaire, une comptabilité générale et une comptabilité
analytique.

Cette dernière se limite toutefois à « l’analyse des coûts, donc des dépenses ou
charges et ne vise pas à calculer un résultat analytique ou des prix de revient
d’autre part, parce qu’elle ne doit pas constituer un système un système autonome
mais résulter du rapprochement de la démarche comptable et de la démarche de
performance débouchant sur la construction d’indicateurs »

27
Dahir N° 1-15-62 du 2 juin 2015 portant promulgation de la loi organique nO
130-13 relative à la loi de finances
Chapitre VI
Des comptes de l'Etat
Article 31 :L'État tient une comptabilité budgétaire des recettes et des dépenses. Il tient également une
comptabilité générale de l'ensemble de ses opérations. Il peut tenir une comptabilité destinée à analyser les
coûts des différents projets engagés dans le cadre des programmes. Les comptes de l'État doivent être
réguliers, sincères et donner une image fidèle de son patrimoine et de sa situation financière. La Cour des
comptes certifie la régularité et la sincérité des comptes de l'Etat.

Article 32 : Pour la comptabilité budgétaire:

- les recettes sont prises en compte au titre de l'année budgétaire au cours de laquelle elles sont
encaissées par un comptable public;
- les dépenses sont prises en compte au titre de l'année budgétaire au cours de laquelle les
ordonnances ou mandats sont visés par les comptables assignataires; elles doivent être payées sur les
crédits de ladite année, quelle que soit la date de la créance.

Article 33 : La comptabilité générale de l'État est fondée sur le principe de la constatation des droits et
obligations. Les opérations sont prises en compte au titre de l'exercice auquel elles se rattachent,
indépendamment de leur date d'encaissement ou de paiement. Les règles applicables à la comptabilité générale
de l'Etat ne se distinguent de celles applicables aux entreprises de droit privé qu'en raison des spécificités de
son action. Les comptables publics sont chargés de la tenue et de l'élaboration des comptes de l'Etat. Ils
veillent au respect des principes et des règles comptables en s'assurant notamment du respect de la sincérité
des enregistrements comptables, du respect des procédures et de la qualité des comptes publics.

La réforme n’a pas supprimé la comptabilité budgétaire, laquelle reste


incontournable. Mais elle a introduit une comptabilité générale adaptée aux
exigences de la gestion étatique ainsi qu’une comptabilité analytique visant la
maitrise, ou tout au moins, la connaissance affinée des coûts, comme signalé plus
haut.

En recherchant davantage de transparence, la comptabilité offrira ainsi un outil de


pilotage pour les services de l’Etat et un support permettant d’affiner, encore plus,
le contrôle de leurs opérations. Elle offrira ainsi des outils d’aide à la préparation,
à l’évaluation et à l’exécution du budget, ainsi qu’au suivi de l’actif et du passif de
l’Etat.

Dans le nouveau plan comptable de l’Etat les comptes publics seront réguliers et
sincères, donnant désormais une image fidèle du patrimoine et de la situation
financière de l’Etat.

La comptabilité générale est basée sur le principe de la constatation des droits et


obligations, comme c’est le cas pour les entreprises. Les normes retenues sont
celles de la comptabilité d’entreprise sauf lorsque l’action publique présente une
28
particularité par rapport à la sphère privée ; comme c’est le cas de la dette, des
opérations de trésorerie, des impôts ou des subventions, particularités pour
lesquelles des normes spécifiques ont été créées.

Les états financiers qui seront présentés annuellement par la TGR sont constitués:

i) du bilan présenté sous la forme d’un tableau de la situation


nette ;
ii) du compte de résultat présenté sous la forme d’un tableau
comprenant les produits, les charges et le solde des opérations
de l’exercice ;
iii) du tableau des flux de trésorerie ; et,
iv) des notes aux états financiers.

Ces états seront tirés de la comptabilité dont la tenue sera assurée dans le cadre des
dix classes de comptes qui suivent :

- Classe 1 : Situation nette et comptes de financement


permanent;
- Classe 2 : Comptes d'actif immobilisé ;
- Classe 3 : Comptes d'actif circulant et de liaisons internes ;
- Classe 4 : Comptes de passif circulant (hors trésorerie)
- Classe 5 : Comptes de trésorerie ;
- Classe 6 : Comptes de charges ;
- Classe 7 : Comptes de produits ;
- Classe 8 : Engagements hors bilan ;
- Classe 9 : Comptabilité analytique budgétaire ;
- Classe 0 : Résultats des lois de règlement et comptes d'ordre.

Le fait générateur déterminera la date ou l’événement déclencheur de


l’enregistrement comptable. Il représente le critère essentiel de rattachement à
l’exercice.

Les actifs seront ainsi comptabilisés au titre de l’exercice au cours duquel il y a


eu transfert d’un droit de propriété ou production d’une immobilisation, alors
que les passifs sont comptabilisés au titre de l’exercice au cours duquel sont
nées les obligations correspondantes.

A la fin de chaque exercice, il sera procédé au recensement et à l’évaluation des


éléments du patrimoine de l’Etat, avec une évaluation séparée des postes de
l’actif et du passif. Chaque élément du patrimoine sera évalué selon sa valeur
d’entrée, sa valeur actuelle et celle à la date de clôture, ou valeur au bilan.

29
Bibliographie

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