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Calcul de Stabilité Des Pentes PDF
Calcul de Stabilité Des Pentes PDF
par G. PILOT
Ingénieur T.P.E.
Assistant au
Groupe des Fondations
Section des Sols et Pierres
au Laboratoire Central
Les méthodes de calcul sont assez complexes : les Le dernier chapitre est consacré aux performances
calculs manuels qu'elles entraînent sont longs, onéreux, et a quelques exemples d'application.
fastidieux, et bien souvent affectés d'erreurs liées à
l'opérateur humain.
4-1
w
n ^"L \
D'autres surfaces géométriquement bien définies s. 7
ont été proposées et appliquées : par exemple la
cycloïde (Frontard, 1948), la spirale logarithmique
%>
I b 1
(Rendulic).
4-2
a) Hypothèses générales On observera que ce mode de résolution n'a pas
fait intervenir les forces latérales de part et d'autre
— La rupture se produit d'un coup sur la surface
des tranches.
unique de glissement ; à cet égard, on note que si
le massif en mouvement et le massif non sollicité sont
tous les deux considérés comme rigides, le cercle c) Examinons le problème sous forme analytique,
satisfait à la condition cinématique de possibilité du en tenant compte des contraintes effectives (fig. 2).
mouvement.
— La résistance au cisaillement du sol est entière- Fig. 2
ment mobilisée sur toute la surface de rupture.
MR.
Alors : F
M M
avec : M R
I MVo T La tranche n a un poids W . Elle subit de la part
>
de la tranche
n — I une force H _ - | horizontale
et : M M
I MVo
n
W >
et une force V _ i n v e r t i c a l e ; de même, la tranche
MR = IT. R = R I T (n -f- I) transmet H ni et V _ | _ i , Par
+ n commo-
dité, on conviendra que ces forces comprennent les
= R I (c.A s + N t g <f) forces intergranulaires et les forces hydrauliques.
(r =-ÜL)
1 (C A s + W n tg y) y cos a f
I W „
La question se pose de savoir quelle valeur de
la résistance au cisaillement T , fraction de la résis-
si le sol est homogène, tance au cisaillement maximale T max, d o i t être
retenue.
C. AB + tg 9 I W n
O n définira le coefficient de sécurité comme rap-
F = port de ces deux résistances au cisaillement :
F = T max
La résolution de cette relation s'obtient assez rapi-
dement sous forme graphique.
4-3
En un point, soient c' et tg <p' les paramètres de L'équation de projection sur la normale au cercle
la résistance au cisaillement : donne :
T max = c' + a tg <p'
U + N' — [ W + ( V _ - n t V n+ 1 ) l cos«
a étant la contrainte normale effective (jig. 3). (I)
+ ((-!„_!— H n+ 1 ) sin« = 0
r cosa (2)
— n + i)] sin a. — ( H n _ 1 — H + l ) cosa = 0
V
n
c' , tq a' 1
Alors
Ijc'b + tW+IVn.,—V )—ub]tg '
M («]
n+ 1 ?
F =
Le polygone des forces relatif à l'équilibre de la X W sin a
tranche est le suivant (fig. 4) :
avec :
M (a) = cos « I I + tg a tg?'
w
Fig. 4
• Si on admet que V — V i = 0 (Bishop,
n— 1 n +
1
X | c ' b + [W — ub] tgcp'
/ tq a
cosa 1 4- tqa
F =
1W
(Formule de Bishop)
On notera que les forces latérales interviennent par
les différences. • Si on avait admis, dans les équations ( I ) , (2) et ¡3)
que :
Le problème se résout en considérant les équations
de projection relatives à une tranche et l'équation H - 1 n— H +i 0 n
:
4-4
(hypothèses de la méthode suédoise), on aurait obtenu Le lecteur de ruban permet l'introduction du pro-
l'expression suivante de F : gramme, des données ; les résultats du calcul sont
sortis soit sur le perforateur, soit sur la machine à
écrire.
ORGANIGRAMME SOMMAIRE
d) En conclusion : DONNEES GEOMETRIQUES DU PROBLEME (fig. 5)
• Si on néglige les actions entre tranches, le coeffi- Le talus complet comprend le segment D i repré-
cient de sécurité F s'exprime explicitement par : sentant la chaussée (dans le domaine ' routier), le
segment D représentant le talus, et le segment D
2 3
cos a
F = Les intersections de D respectivement avec D e t
2 3
I| c ' b + ( W - u b ) tg ' |?
ment) en B.
(Méthode de Bishop)
0 ( X , Y >
A
Q I
LE CALCULATEUR \ R
H \
Le système de traitement de l'information C A E 5 I 0 Y t - - \ D 2 \
4-5
a| Détermination du cas de figure — Points A et C MX (1) et M X (2)
— Intersections de Yj avec
Fig. 6 le cercle (C) MX (?) à M X (12)
— Intersections de Y e avec
(C) M X (13) et M X (14)
— Intersection de Y avece
C e r c l e de b a s e
le parement du talus M X (20)
d) Division en tranches
L'intervalle B (J) = M X (J) — M X (J + I) cons-
titue une tranche : elle peut cependant être d'une
largeur incompatible avec la précision désirée ; on
» Cas I se fixe comme règle que cette largeur B (J) soit infé-
rieure à une certaine fraction de la hauteur du talus,
» Cas 3 - I soit K K . H . Si B (J) < K K . H , la tranche est calculée ;
si B (J) > KK.H, B (J) est divisée en deux : on
* Cas 3 - 2 effectue alors
B (J)
< KK.H etc.
. x A > 0
Calcul de W :
Les cas de figure étant posés, on détermine les
différentes intersections des éléments entre eux : ce En première phase, on calcule les intersections de
sont des « points obligés » ; leurs abscisses consti- l'axe de la tranche avec les droites D, Y et avec (C) ;
tueront un tableau de 20 valeurs : M X (I) à M X (20) comme en C ci-dessus, ces valeurs sont classées et
4-6
A(Xa)
y
A'A > 0 A'A > 0
«a > 0 »a > 0
«c < 1L « c < - ! i
tgp,
tg|î
X >*c X < *c
H
\ATXQ) / !
/R \
ci
0 * X
Fig. 7
4-7
certaines d'entre elles éliminées ; on retient finalement L'obtention de ces éléments par tranche permet le
des valeurs hj avec la valeur y\ correspondante calcul des X de l'expression F.
(fig- 8)
A t i t r e de récapitulation, un schéma sommaire de
soit : l'organigramme serait le suivant :
w = sb hi Y ,
Programmes ; données
Fig. 8
Détermination du cas de figure
Calcul de a :
F I N
Lignes equipotentielles
4-8
Abscisse des «tranches obligées
Division en tranches
non
Test sur F Bishop
oui
F I N
LES PROGRAMMES DE TYPE I obtenus, au choix, soit sur la machine à écrire, soit
sous forme d'un ruban perforé transcrit ultérieurement
Les programmes de type I sont ceux dont l'orga- en « clair ».
nigramme a été décrit :
Une procédure simple (utilisation de la clé 3 du
— Programme I.l : Méthode de Fellenius. pupitre) permet de sortir des résultats partiels par
— Programme 1.2 : Méthode de Bishop. tranche.
L'exécution pratique des programmes nécessite Le f a i t essentiel est que ce ruban s'utilise en tant
actuellement 3 éléments : le ruban perforé du pro- qu'élément complet : on peut parfaitement ignorer
gramme lui-même, le ruban perforé des données, ce qu'il contient.
les instructions introduites par le clavier de la
machine à écrire.
Il comprend toutes les instructions de calcul et la Ce ruban doit être préparé avant exécution du
commande des résultats à sortir ; ces résultats seront programme sur une machine « FLEXO WRITER ».
4-9
Il comprend la hauteur du talus (en mètres), t g (S Y e cote de la nappe (en mètres).
tg§, les couches Yj et Y , les valeurs des cohésions e
actuellement.
cercles et les rayons (en mètres) ; de façon précise,
la disposition est la suivante : N instruction fixe actuellement égale à I.
H M O réservation en mémoire du calculateur de la
tg p place pour le calcul des tranches d'un cercle :
tg 6 généralement M O = 100 est largement suf-
fisant.
Y i , Y , Y , Yo
2 3
Ci, C,
2 C3, C4 M A X réservation en mémoire des valeurs de M X :
tg<p!, tgç , tgcp, tgç
2 3 4
il en résulte M A X = 20.
Méthode de Bishop
On trouvera ci-après un exemple concret :
Les instructions à donner sont :
Correspondance
KK Y, NN N EPS MO MAX
4-10
REMARQUES SUR LA PRESENTATION DES DONNEES PERFORMANCE DES PROGRAMMES
A . O n aura remarqué que bien qu'introduisant la
nappe de cote Y on n'a pas fourni de valeurs dif-
e
a) Temps de calcul
férentes du poids spécifique dans une couche, de Le temps d'utilisation du calculateur comprend le
part et d'autre de cette nappe. passage du ruban programme, le passage du ruban
données, le calcul lui-même et l'impression ; on ne
• Si la couche dans laquelle est située la nappe
mentionnera que pour mémoire (bien qu'il ne soit
est telle qu'elle est totalement saturée (ou avec un
pas négligeable) le temps de préparation des données
degré de saturation très élevé), toute la couche est
et de manipulation du calculateur. Le temps de lec-
affectée de sa valeur de f et le calcul peut compor-
ture du ruban programme est de 25 secondes envi-
ter quatre couches de sol (voir schéma général).
ron ; celui du ruban données est évidemment fonction
du nombre de cercles à calculer ; on retiendra qu'il
• Si tel n'est pas le cas, l'une des droites Yj faut quelques secondes.
devra être placée en Y 'et le calcul ne portera que
e
4-11
TABLEAU I
Analyse 2 mn 3 mn 7 mn 14 mn
2 mn 28 mn # 56 mn
partielle (clé 3) 20 s 42 s 15 s 16 s
1 mn 1 mn 3 mn
Temps 27 s 30 s 38,5 s 7 mn 6 s
03 s 53 s 38 s
Bishop *
' On avait exigé une différence entre deux itérations successives inférieure ou égale à 0,01 (EPS = 0,01).
grande probabilité d'avoir un résultat erroné) néces- puisque le temps de calcul dépend du nombre d'ité-
siterait de l'ordre de 2 heures par la méthode de rations, fonction de e.
Fellenius, de l'ordre de 3 heures par la méthode de
Le tableau II donne les valeurs de F, le temps et
Bishop.
le nombre d'itérations correspondant à des valeurs
de EPS comprises entre 0,10 et 0,0001 (le seul inté-
rêt de ces valeurs est un titre de test ; l'exemple
b) Précision de la méthode de Bishop traité est identique au précédent,
On peut se poser la question de savoir quelle
valeur de EPS imposer raisonnablement au calculateur,
TABLEAU II
EPS 0,10 0,05 0,04 0,03 0,02 0,01 0,005 0,001 0,0001
Nombre
d'itéra-
tions 2 2 2 2 3 3 3 4 4
4-12
a) Variation du coefficient de sécurité relatif à un
i— 1 y
— - ..N - — cercle pour différents niveaux de la nappe (fig. 11)
\ t.
+
V •
\ ï
1 H : 40m On connaît l'importante influence de l'eau sur la
stabilité des pentes ; dans cet exemple on a examiné
comment varie le coefficient de sécurité relatif à
\ un cercle donné, en fonction du niveau Y ; on a e
1,3
• Les méthodes de Fellenius et de Bishop donnent
\ des résultats sensiblement différents.
\
• F est très affecté par la variation du niveau de
v la nappe : schématiquement il diminue de moitié sui-
N
vant que le cercle n'est pas du tout intéressé par la
N * nappe, ou qu'il l'est totalement.
• Methods FELLENIUS
• N «Ih B I S HOP
4-13
Figure 1 2 - Variation du coefficient de sécurité F avec le rayon R du cercle à coordonnées constantes.
O n a représenté, figure 13, une des phases de Figure 13 - Calcul d'un remblai sur sol mou (Méthode de
l'étude : le matériau du remblai est caractérisé par Bishop).
Y = 22kN/m 3
<p = 30°, lqp>- 0,500
Fmin.= 0,69
la pente du talus est 2 / 1 .
4-14
complexes (Bishop et Morgenstern) établis par le cal-
cul de plusieurs milliers de cercles de glissement ne
fournissent que les éléments nécessaires au calcul de
F minimum.
4-15
CONCLUSIONS
Deux programmes sont actuellement en cours d'ex- L'utilisation de ces programmes permet d'effectuer
ploitation avec l'ordinateur C A E 510 du Laboratoire des calculs que l'on se serait refusé de faire à la
Central des Ponts et Chaussées. Les méthodes de Fel- main ; on peut actuellement les obtenir à bon marché,
lenius e t de Bishop retenues peuvent traiter des sols rapidement e t exactement.
hétérogènes où interviennent des problèmes hydrauli-
ques ; cette dernière question est abordée de façon Le respect de la réalité physique des sols est indis-
simplifiée puisque l'hypothèse de calcul retient une pensable sous peine de conduire à de graves erreurs
nappe horizontale. ou même à des absurdités.
Le temps de calcul moyen d'un cercle de glisse- Ces programmes seront complétés au fur et à
ment est de l'ordre d e 30 secondes par la méthode mesure de l'aboutissement des travaux en cours :
de Bishop ; cette performance pourrait d'ailleurs être — calcul en sol homogène (temps de calcul nette-
améliorée avec une capacité de mémoire de l'ordi- ment inférieurs) ;
nateur plus élevée. — recherche automatique du cercle de glissement
A ce propos, il f a u t signaler que ce genre de pro- le plus défavorable ;
gramme est généralement traité sur des ordinateurs — introduction d'un régime hydraulique quelconque.
beaucoup plus importants. En France, d'autres pro-
grammes de stabilité de pentes ou de murs de quai
sont exploités sur I.B.M. 7 094. Rédigé en mars 1966.
4-16