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➢ Définitions :
- La convertibilité en économie est « la possibilité d'échanger une monnaie nationale contre une monnaie
étrangère, contre des devises étrangères ou contre de l'or ». La convertibilité d'une monnaie est donc cette
possibilité d'échanger et d'obtenir la contre-valeur d'une monnaie en pièces, en billets ou en or à tout
moment.
- Désigne la possibilité de passer d'une monnaie à une autre, ou d'une monnaie à la marchandise-étalon
dans laquelle elle est officiellement définie. La convertibilité peut être limitée ou illimitée, à taux fixe ou à
taux variable (en fonction du marché).
- La liberté d'échanger une monnaie contre une autre monnaie sans restrictions ou contrôles
gouvernementaux.
Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al Maghreb – BAM, a déclaré, à Washington, que le Maroc serait prêt à
enclencher un processus historique, celui de rendre, librement convertible, sa monnaie, le Dirham.
Cette mesure inédite pour le Maroc et qui a, depuis plusieurs décennies, fait l’objet de recommandation au
royaume, de la part du FMI, aura théoriquement pour objectif stratégique, de faciliter l’intégration de l’économie
marocaine à l’économie mondiale, notamment aux marchés financiers internationaux, sur lesquels, le royaume
ambitionne d’être l’un des acteurs africains les plus en vue.
Abdellatif Jouahri a assisté à une réunion du FMI et de la Banque mondiale, à Washington, a déclaré que les
autorités financières du royaume, vont discuter avec les responsables du FMI, du calendrier et des étapes
nécessaires pour le lancement de l’abrogation de la non-convertibilité du dirham.
Des indicateurs macroéconomiques en nette amélioration, en tout cas par rapport à leur niveau de 2012, des
réserves de change assez confortables qui couvriraient 8 mois et 15 jours d’importations de biens et services à
fin 2017 et un marché financier assez mature (malgré tout) ouvrent une fenêtre favorable pour la mise en œuvre
de cette réforme. Mais c’est un chantier qui n’est pas aisé. La migration se fera graduellement, insistent les
autorités monétaires. «Il faut préparer les fondamentaux de l’économie à pouvoir supporter les conséquences
d’une libéralisation de la politique de taux de change», fait savoir Pr Berrada.
Les avantages de la transition sont nombreux. En premier lieu pour les exportations. Un taux de change plus
«agile» se traduirait par un gain de compétitivité sur les marchés extérieurs. «Un régime de change plus flexible
permettra de favoriser les échanges extérieurs, encourager les flux d’investissement et améliorer la compétitivité
de l’économie», relève un professionnel de marché.
Mais le processus comprend des risques inhérents à la convertibilité et d'autres liés à la situation concrète de
l'économie marocaine.
Volatilité de taux de change : Les variations des taux de change et des taux d'intérêt sur les marchés
financiers et les marchés des changes internationaux, amènent souvent les autorités monétaires à augmenter
les taux d'intérêt pour prévenir la fuite des capitaux, même si cette augmentation est contraire aux impératifs du
développement économique interne.
Risque de substitution des devises à la monnaie nationale : En période inflationniste, les agents
économiques préfèrent substituer les devises fortes à leur monnaie nationales.
- le taux de couverture des importations par les exportations, tourne depuis une dizaine d'années autour de
60% ;
- la fin du rééchelonnement de la dette a soumis le pays à une lourde charge des intérêts de la dette ;
- la progression des transferts des résidents marocains à l'étranger connaît les contrecoups des difficultés des
pays d'accueil ;
- dans un horizon de MT, on ne voit pas comment le déficit des comptes pourra s'améliorer ;
Par ailleurs, le Maroc enregistre des taux d'inflation supérieurs à ceux de ses principaux partenaires
commerciaux. Pour que ce projet réussisse, une politique dynamique du commerce extérieure, une stabilité de la
croissance économique, une maitrise de l'inflation et un équilibre social, une gestion appropriée du dirham, une
adaptation du tissu productif marocain est nécessaire et indispensables.
Mohamed Sabri