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J.S.

Bailly & Co AgroParistech

TD Modèles Numériques de Terrain (MNT)

Jean-Stéphane Bailly & Co


AgroParisTech

Master Sciences de l’Eau


HMEA221

Table des matières


1 Introduction 2

2 Objectifs du TD 2

3 Présentation des données support du TD 3

4 Étapes du TD 4
4.1 Import et visualisation de données sous SAGA . . . . . . . . 4
4.2 Analyse géomorphométrique standard : calcul de plans dérivés 8
4.3 Chemins de l’eau et bassins versants . . . . . . . . . . . . . . 13
4.4 Option : Simulation du différentiel d’éclairement (radiations
solaires) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

5 Pour aller plus loin 18

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1 Introduction
SAGA est un SIG raster datant des années 2000 dédié à l’analyse de
données raster et plus particulièrement à l’analyse géomorphométrique, c’est
à dire à l’analyse de MNTs pour différentes applications (hydrologie, risque
d’érosion et de glissements de terrain, etc). Il est complet et très complémentaire
de QGIS qui a des fonctionnalités raster limitées. Il est libre, multi-plateformes,
et désormais en lien avec QGIS (il devient le module ”raster” de QGIS). Il
est programmé en C++ (donc très efficace informatiquement).
Le site de SAGA (pour télécharger le logiciel seul, en dehors de QGIS en
dernière version) est (tous systèmes d’exploitation) :
https://sourceforge.net/projects/saga-gis/files/SAGA%20-%203/
SAGA%20-%203.0.0/
Depuis la version 2.18 de QGIS, SAGA est complètement incorporé dans
QGIS. Mais pour des raisons pédagogiques, pour bien comprendre ce qu’est
un raster, et pour profiter des qualités de rendu graphiqu de SAGA par
rapport à QGIS, le début du TD se déroule ’hors QGIS’. Libre à vous à partir
de l’étape 4.2, de rester dans l’environnement de SAGA ou de retourner dans
QGIS et d’actionner les fonctionalités de SAGA sous QGIS.
Le site pour télécharger un manuel d’utilisation de SAGA en anglais est :
downloads.sourceforge.net/saga-gis/SagaManual.pdf
A noter qu’il existe des équivalents libres, notamment LandSerf 2.3 ,
téléchargeable sur http://www.soi.city.ac.uk/~jwo/landserf/

Les analyses réalisées dans ce TD sont pour partie une application de


la thèse en Géomorphométrie qui fait référence de Wood (1996) : http:
//www.soi.city.ac.uk/~jwo/. Elles sont également directement issues des
travaux de thèse de Thommeret (2012).
Elle sont aussi tirées de données acquises et analysées dans le cadre du
GIS (Groupement d’Intérêt Scientifique) Draix https://oredraixbleone.
irstea.fr/en/gis-draix-bleone/.

2 Objectifs du TD
L’objectif de ce TD est de réaliser, ”from scratch” 1 , des analyses descrip-
tives standards de formes du terrain sur MNT par rapport à des problèmes
d’hydrologie et d’érosion : calcul de plans dérivés usuels du MNT, chemins
de l’eau et bassins versants, différentiels de rayonnement par versant, etc.
Ces analyses seront réalisées sur des données MNT relatives à un bassin
emblématique de problèmes de crues éclair et d’érosion. Morphologie du ter-
rain (Géomorphométrie) et hydrologie sont intimement liées. La morphologie
1. afin que chaque étudiant puisse chez lui ou ailleurs dérouler à nouveau l’ensemble
du TP depuis l’installation des données et logiciels)

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du terrain détermine les écoulements et la connectivité hydrosédimentaire de


surface (chemins de l’eau en surface) et, pour partie, les processus d’érosion
hydrique. A l’inverse, sur de longues durées, l’érosion hydrique combinée à
la lithologie et la tectonique a le plus souvent façonné la morphologie du
terrain actuel.
Le TD réalise donc une série d’analyses raster standard sous SIG des
formes du terrain avec un œil ’hydrologique’. Il s’articule en 4 étapes :
1. Import et visualisation de données sous SAGA
2. Analyse géomorphométrique standard : calcul de plans dérivés et
identification de formes du terrain
3. Chemins de l’eau et bassins versants
4. Simulation du différentiel d’éclairement (option suivant le temps res-
tant)

3 Présentation des données support du TD


Ce TD est appliqué sur une zone d’érosion de badlands (marnes noires,
paysages de type ’western’) des alpes du sud étudiée par l’Irstea et le CNRS
principalement : les bassins expérimentaux de Draix (04). On se focalisera
sur la partie aval du bassin versant dit du ”Laval”, d’environ 250 ha, es-
sentiellement en sol nu (photo ci-dessous) présentant un relief fortement
disséqué, caractéristique des badlands.

Tous les outils et données nécessaires au TD sont contenues dans le fichier


dataMNT.zip ou, sous forme non compressée, dans le répertoire dataMNT. Les
formes d’accès à ce répertoire vous sont indiquées au tableau en début de
TD.

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Sur ce bassin, on dispose d’une orthophoto de 1999 et de MNTs à haute


résolution spatiale (1m et 4m) de qualité décimétrique (bruit altimétrique
avec un écart-type de moins de 10 cm (Panissod et al., 2010)), acquis par
LiDAR aéroporté de la société Sintegra par le GIS DRAIX en mars 2007. Ces
MNTs sont sous forme de grille régulière (format raster) au format SAGA
(issu d’une image geoTIFF).

Toutes les données sont géoréférencées dans le système Lambert III (code
EPSG :27573).

4 Étapes du TD

4.1 Import et visualisation de données sous SAGA

Installer et ouvrir SAGA

Copier-Coller le répertoire dataMNT vers un emplacement ou vous avez les


droits d’écriture : D:/dataMNT Les sous-répertoire saga-old, saga-win32,
saga-x64 contiennent tous le logiciel SAGA sous forme binaire pour win-
dows et dans l’ordre : une ancienne version de SAGA, une version actuelle
32 et 64 bits pour windows.

Si SAGA n’est pas installé par défaut sur votre poste, on vous propose
d’utiliser alors une de ces versions binaires de SAGA qui peut s’installer par
simple copier/coller sur n’importe quel poste sous windows, avec comme
préférence saga-x64 > saga-win32 > saga-old.

Lancer SAGA en cliquant sur l’icône si SAGA était installé sur votre
poste.

Sinon (version binaire dans D:/dataMNT/saga...), exécuter saga-gui.exe


et ignorer les messages d’erreur sur les modules complémentaires non ins-
tallés, cela ne perturbera pas la suite du TD. Dans ce cas, si vous utilisez
la version saga-old, le problème est que les intitulés de fonctions, menus
et grilles créées peuvent légèrement différer d’une version à l’autre. Dans
la suite de TD, les menus, fonctions et grilles indiquées en noir sont celles
des versions actuelles et celles indiquées en rouge ne concernent que la ver-
sion saga-old. Les instructions, à partir de la partie 4.2 en sont celles qui
correspondent aux outils de traitement sous QGIS.

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A l’ouverture de SAGA, plusieurs fenêtres et menus s’ouvrent (voir figure


ci-dessus pour une version actuelle de SAGA sous linux).
— un Menu, tout en haut, qui permet de lancer les fonctionnalités de
SAGA
— une barre d’Outils, tout en haut également, avec pictogrammes
(pour zoomer, dézoomer, etc)
— une fenêtre Manager - Workspace qui contient trois onglets :
— Tools - Modules (différents modules et fonctions de SAGA). Les
différents modules et fonctions de SAGA peuvent être aussi ap-
pelées par le Menu. On utilisera donc soit la fenêtre Manager soit
le menu (Menu) pour appeler les commandes.
— Data (données chargées dans le projet en cours)
— Maps (cartes et visualisations créées qui apparaissent dans la fenêtre
Maps, inexistante au démarrage)
— une fenêtre Object Properties avec deux onglets (quatre onglets) :
Description et Settings. Ces deux onglets et cette fenêtre Properties
sont relatives à l’objet actif dans la fenêtre Manager - Workspace :
soit une fonction SAGA Tools - Modules, soit une donnée Data,
soit une carte Map
— une fenêtre Data sources que vous pouvez fermer pour gagner de la
place on ne s’en servira pas.
— En bas de l’écran, une petite fenêtre d’historique des commandes et
messages d’erreurs apparaı̂t également
Si vous fermez par mégarde une fenêtre, elle peut être ré-ouverte par :
Menu→Windows/ Show...
NB : Les illustrations et captures d’écran de ce TD sont issues de cap-

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tures réalisée sur SAGA dernière version sur Linux. L’environnement et la


forme du menu peut donc être différente sur vos postes, sous Windows ou
Mac, et avec une version précédente de SAGA.

Importer un MNT
Importer le MNT LiDAR à 1m de résolution au format SAGA :
Menu→File/ Grid/ Load grid
Sélectionner mnt1.sgrd dans le sous-répertoire D:/tdMNT/labase qui est
au format SAGA 2 . (un ”bip” peut alors être émis sur les anciennes versions
de SAGA . . .. Pour l’éliminer, sélectionner Manager - Workspace→/onglet
Tools/ Tools library Module library puis décocher beep when finished
dans l’onglet Settings de la fenêtre Properties).
Dans l’onglet Data (avec un pictogramme de couches empilées) de la
fenêtre Manager, cette grille apparaı̂t désormais avec un ensemble de chiffres
qui la décrivent. Essayez d’interpréter ces chiffres.

Quelle est la résolution spatiale du MNT ?


L’étendue spatiale du MNT ?
Combien de paramètres sont finalement nécessaires pour définir un
”grid system” (=format raster) ?
Avec ces paramètres, une grille raster peut-elle être oblique ?

Sauver tout de suite votre projet :


Menu→File/Project/Save project as = tdMNT
Par la suite pour ne pas alourdir l’écriture du TD, les utilisateurs de
l’ancienne version de SAGA doivent remplacer systématiquement Manager
par Workspace.

Visualiser sur une carte le MNT suivant les altitudes


Pour réaliser une première visualisation du MNT importé :
Manager→ onglet Data/, double cliquer sur mnt1.
Une ’Map’ (carte) s’affiche dans une nouvelle fenêtre au centre de l’écran,
et représente en codes couleurs l’altitude. Cette map s’appelle par défaut 01.
mnt1.
Dans l’onglet Settings de la fenêtre Properties, on visualise la légende.
L’ onglet Settings permet de définir des propriétés d’affichage de la couche
dans la map (assez frustres).
Zoomer et dézoomer (on zoome en cliquant simplement dans la map et
on dézoome par click-droit souris) ou en utilisant les outils de visualisation :
à fort zoom, les valeurs de pixels (l’altitude) apparaissent (sur l’ancienne

2. Si notre MNT était disponible suivant un autre format (GeoTIFF, ASC,etc),


on pourrait alors facilement l’importer via Menu→File/ Grid/ Import ou via
Manager→/onglet Tools/ Import-Export/ GDAL-OGR/ Import raster

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version de SAGA, à un certain niveau de zoom, les valeurs d’altitude par


pixel apparaissent).

Entre quelles valeurs varie l’altitude du bassin ?

Visualiser sur une carte le MNT suivant l’ombre portée


Le rendu de la visualisation fine des effets de relief suivant les altitudes est
rarement explicite : on ne voit pas vraiment les formes du relief. Pour avoir
un meilleur rendu du relief, on effectue une simulation d’effets d’ombres (via
une simulation d’éclairement solaire) en positionnant artificiellement une
source lumineuse (soleil) à une position donnée.
Manager→onglet Tools/ Terrain analysis/ Lighting, Visibility/
Analytical Hillshading
Indiquer comme paramètres :
— Grid system : 1;550x459y;...
— Elevation : 01. mnt1
Laisser tous les autres paramètres par défaut (Azimuth et Height (ou
declination) sont les angles qui décrivent la position de la source lumi-
neuse : noter leurs valeurs par défaut) puis exécuter (Execute).
Visualiser cette nouvelle grille Analytical Hillshading (qui apparaı̂t
en plus dans l’onglet Data) sur une nouvelle map (02. Analytical Hillshading).
Cette nouvelle grille est de même échelle et emprise spatiale que notre MNT
de départ (même ”grid system”). Par la suite on ne rappellera plus dans les
paramètres des fonctions le grid system à utiliser qui sera le même pour tous
les plans dérivés du MNT.
Le relief des badlands de Draix apparaı̂t alors plus nettement sur cette
nouvelle grille MNT ombré.

Visualiser sur une carte le MNT suivant l’ombre portée et l’al-


titude
On peut tout a fait désormais superposer les deux représentations précédentes
en jouant sur la transparence des couches. C’est même par ce moyen qu’on
obtient les représentations les plus explicites de MNT (voir les cartes au
1 :25000 de l’IGN).
Visualiser donc le MNT (mnt1) sur la map 02. Analytical Hillshading
(en double-cliquant sur la grille mnt1 de l’onglet Data de la fenêtre Manager
et en choisissant de la représenter sur 02. Analytical Hillshading). Par
défaut, cette image masque complètement le MNT ombré. On va la rendre
transparente.
Pour ce faire, sélectionner mnt1 dans la liste de 02. Analytical Hillshading
de l’onglet Map. Sur la fenêtre Properties de cette grille, dans l’onglet
Settings, mettre le paramètre Transparency à 50% ; taper enter puis

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exécuter (Apply).

Importation et Visualisation d’une ortho-photo


On importe ensuite une image aérienne RGB (couleurs naturelles) prise
sur une partie de la zone (prés de l’exutoire du bassin) en 1999.
Manager→onglet Tools/ Import-Export/Images/Import Image/ image
file = ortho1389ss.tif
Ignorer les messages d’erreur sur les parties non traitées du fichier tiff.
A l’importation, dans l’Onglet data, un nouveau grid system apparait avec
comme grille ortho1389ss.

Quelle est la résolution spatiale de cette image ?

Visualiser cette image conjointement avec le MNT ombré dans une nou-
velle map à créer, en jouant sur la transparence comme précédemment.
Visualiser alors les informations conjointes du MNT et de l’image :

Y-a-t il plus de végétation sur les adrets ou les ubacs ?

Sauver votre projet :


Menu→File/Project/Save project

4.2 Analyse géomorphométrique standard : calcul de plans


dérivés

Si vous ne vous faites vraiment pas à l’environnement de SAGA, vous


pouvez désormais si vous le souhaitez (aucune obligation à cela, au contraire),
choisir de retourner dans l’environnement de QGIS, mais à vos risques et
périls (l’étape 4.4 n’est pas possible sous QGIS). Dans ce cas il vous faut
tout d’abord réimporter votre MNT (mnt1.sdat), définir son système de
projection et celui du projet.
— Couches/Ajouter une couche / Ajouter une couche raster
— sélectionner mnt1.sdat
— mnt1/Click Droit/Définir le SCR de cette couche : sélectionner le
système EPSG :27573
— Projet/Propriétés du projet/SCR : sélectionner également le système
EPSG :27573
— mnt1/Click Droit/Zoomer sur la couche
Les fonctionnalités de SAGA alors sont visibles à gauche, dans la boı̂te
à outils activée par :
— Traitement/Boite à outils

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Mais attention les opérations sou QGIS sont moins encapsulées que dans
SAGA, ce sera à vous de retrouver toutes les bonnes fonctions dans
la boı̂te à outils.

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Analyse geomorphométriques sur MNT selon Zevenbergen &


Thorne (1987)
D’un point de vue conceptuel, pour les analyses géomorphométriques, les
MNT sont approximés localement, i.e. pour chaque pixel du MNT, à des sur-
faces polynomiales d’ordre 2 ajustées sur un voisinage d’ordre 1 du pixel. Une
première étape aux analyses et calcul de plans dérivés est donc l’ajustement
local de ces surfaces quadratiques continues z = f (x, y) (z est l’altitude,
(x, y) sont les coordonnées dans le système de projection), par moindres
carrés, à partir des huit voisins d’ordre de 1 de chaque pixel. Différentes
méthodes d’ajustement sont disponibles sous SAGA. Par défaut, c’est la
méthode (Fit 2.Degree Polynom (Zevenbergen & Thorne, 1987)) qui est em-
ployée : ajustement de polynômes de degré 2 par noyau glissant 3*3 (c’est
la même méthode pour mes analyses Raster d’ArcGis-ESRI).
La fonction z = f(x, y) peut s’écrit :

z = ax2 + by 2 + cxy + dx + ey + f

ou (a, b, c, d, e, f ) sont les paramètres inconnus à ajuster pour chaque pixel


du MNT par moindres carrés des écarts aux 9 points d’altitude (pixel central
et huit voisins). On peut ensuite, suivant les valeurs de (a, b, c), classer les
formes quadratiques qui correspondent à des formes de terrain typiques :
elliptique (puits et pics), parabolique (canaux et digues) ou hyperbolique
cols.

Sur cette base conceptuelle, on va créer en bloc un ensemble de variables


dérivées du MNT (altitude = elevation), les visualiser puis analyser quelques
unes de ces variables :
Manager→ Tools/ Terrain analysis - Compounded analyses / Standart
terrain analysis (voir dans Terrain Morphometry)
Dans la fenêtre Properties, indiquer :
— elevation : mnt1
On crée (create) tous les plans dérivés en une seule fois et ils seront
tous rattachés au grid system du MNT d’origine. On ne s’intéressera qu’aux
6 premiers.
Execute lance ensuite les calculs des plans dérivés qui s’ajoute au fur et
à mesure de leur création dans l’onglet Data de la fenêtre Manager.
Notez que si vous relancez les calculs en changeant un paramètre, toutes

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couches raster seront mises à jour (également en visualisation dans les Maps).
Les différentes grilles nouvellement créées dans notre grid-system (raster)
sont :

03- Analytical Hillshading le MNT ombré avec les paramètres de la


source lumineuse. Déjà vu auparavant et même chose que Analytical
Hillshading créée précédemment

04- Slope Il s’agit de la pente exprimée en degrés. La pente de la surface


quadratique ajustée localement est donnée par :

s
dz dz 2 dz p
slope = = ( ) + ( )2 = d2 + e2
dxy dx dy

Attention une pente en un point du terrain est tributaire de l’échelle


à laquelle elle est calculée, soit ici sur une surface carrée de 2 fois
le pas de la grille (résolution), soit 2m ∗ 2m = 4m2 . Une pente du
terrain n’a donc rien d’absolu. On devrait toujours dire une ”pente
à telle résolution spatiale”.

05- Aspect Il s’agit d’un angle en radians qui correspond à la direction


de la plus grande pente par rapport au nord géographique et dans le
sens horaire. C’est l’angle polaire des deux dérivées partielles en x et
y de la pente :

dz
dy e
aspect = arctan dz = arctan
dx
d

Créer une nouvelle Map avec cette grille. C’est cette grille qui permet
de distinguer adrets et ubacs.

A-t-on plus de versants orientés vers l’est ou vers l’ouest ?

Notez que pour une Map particulière, vous pouvez à ce niveau gérer la
superposition des grilles (fenêtre Manager, onglet Maps, Click-droit :
move up, down, to top. . .)

06- Cross-Sectional Curvature 07- Plan Curvature On s’intéresse


ici aux courbures du terrain, c’est à dire aux dérivées d’ordre 2 des
surfaces quadratiques.

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Cette grille correspond à la courbure des courbes de niveaux, c’est à


dire à la courbure du terrain à la perpendiculaire de la direction de la
pente (aspect). Cette courbure peut être classé en concavité (courbure
ou dérivée seconde la surface négative) ou convexité (courbure ou
dérivée seconde positive).
Visualiser cette grille sur une nouvelle Map et regarder la légende
correspondante (onglet Settings de la fenêtre Properties).

Les thalwegs ou fonds de ravines sont-ils marqués par des concavités


ou convexités de cette grille ?
Mêmes questions pour les crêtes ?
Dans quelles parties du bassin les crêtes et thalwegs sont-ils moins
marqués ?

07- Longitudinal Curvature 08- Profile Curvature Cette grille cor-


respond quant à elle à la courbure du terrain le long de la plus grande
pente (dans la direction de aspect). On mesure là encore des conca-
vités ou convexités le long de cette ligne de plus grande pente. On
est orthogonal à ”plan curvature”.
Visualiser ce plan dans une nouvelle map en transparence au dessus
de Analytical Hillshading.

Interpréter ce plan notamment en vous focalisant sur un thalweg (une


ravine) du bassin. Que traduit physiquement cette grille ?

Les courbures de MNT sont des plans dérivés de l’altitude très uti-
lisés en géomorphométrie et en vision : ces plans sont à la base de
classification de forme de terrain et donc à la base de procédures de
cartographie automatiques à partir de MNT d’objets d’intérêt hydro-
logiques ou pour les risques naturels : ravines, terrasses, glissements
de terrain, etc (Tarolli, 2014).

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L’ancienne version de SAGA, crée également 06- Curvature qui cor-


respond à la moyenne géométrique de Plan curvature et Profile cur-
vature.
08- Convergence Index Cette grille, dont le sens est très lié aux écoulements
de surface et qui n’existe que dans SAGA, calcule pour chaque pixel,
la convergence des directions de flux de surface sur les huit voi-
sins vers le pixel (figure-ci-dessous). Elle permet d’identifier direc-
tement les zones de convergences de flux (canaux, puits, dolines)
ou de divergence de flux (pics, crête, etc). Elle est donc aussi très
utile en géomorphométrie mais un peu redondante avec les courbures
vu précédemment, sauf pour l’identification des puits (dolines), plus
stable avec cet indice (Thommeret et al., 2010).
Le calcul exact de cette grille est le suivant : L’ indice de convergence
des écoulements de surface prend une valeur entre -90 et +90. Il cor-
respond, pour un pixel donné, à la moyenne des différences absolues
modulo 180 calculées sur 8 pixels voisins entre l’aspect (direction
de la pente en degrés) de chaque pixel voisin et la direction vers le
pixel central (en degrés). On retire ensuite 90 à cette différence (voir
figure). Cette indice prend donc une valeur entre -90 (convergence
maximum vers un puits) et 90 (divergence maximum sur un pic). Il
est égal à 0 sur une surface parfaitement plane.

De même, visualiser dans une nouvelle map ce plan à 50% de trans-


parence au dessus de la grille Analytical Hillshading. Voyez le
potentiel de cet indice sur ce type de relief à identifier ravines et
crêtes significatives.
En option : (que si pas trop de retard à ce stade), vous pouvez importer
le MNT à 4m mnt4.sgrd ou mnt4.sdat et rapidement réaliser le même
traitement standard. Visualiser alors la variabilité des valeurs de pente et
de courbures obtenues sur ce MNT plus grossier.

4.3 Chemins de l’eau et bassins versants


On s’intéresse désormais à l’application principale des MNT en sciences
de l’eau : la délimitation automatique des bassins versants ou impluviums
de surfaces pour n’importe quel point d’un territoire, ou inversement, la

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délinéation automatique des réseaux de drainage ou chemins de l’eau (=


réseaux hydrographiques + réseaux d’écoulement de surface sur les ver-
sants). On étudiera d’abord le second point puis le premier.

Délinéation de réseaux de drainage


La quasi totalité des algorithmes dits ”de drainage” (flow routing al-
gorithms) cités dans la littérature (Wilson et al., 2007) sont implémentés
dans SAGA, dans différents modules. Nous n’en explorerons que certains
représentatifs de la diversité de ces algorithmes : l’algorithme monoflux 3
déterministe classique D8, vu en cours, et une version multiflux : l’algo-
rithme FD8.
Pour tous ces algorithmes de drainage, un prétraitement du MNT dit
littéralement de ”bouchage de puits” (combler les puits, i.e les minimas
locaux), est au préalable nécessaire afin que chaque pixel puisse s’écouler
vers un voisin et donc, afin d’assurer une continuité des réseaux de drainage
amont-aval sur toute la surface traitée.

Prétraitement : Bouchage de puits


Fen^etre Manager→ onglet Tools/ Terrain Analysis/ Preprocessing
/ Fill sinks (Planchon-Darboux 2001)
(voir dans Terrain Analysis - Hydrology / Fill sinks)
Choisir .mnt1 comme DEM (Laisser create par défaut) : on crée une
nouvelle grille dans le même grid system : Filled DEM (DEM = Digital Ele-
vation Model en anglais = autre nom de MNT (DTM)). Laisser le paramètre
Minimum Slope avec sa valeur par défaut.
Les algorithmes de drainage et de calcul de direction de flux peuvent
désormais être appliqués sur cette nouvelle grille mnt1 [no sinks] ou Filled
DEM. Inutile de l’afficher, il n’y a pas de changement perceptible avec mnt1.

Calcul des surfaces drainées par pixel


Pour appliquer l’algorithme D8 :
Fen^etre Manager→ onglet Tools/ Terrain Analysis/ Hydrology/
Flow Accumulation (recursive) - Parallel Processing
(voir dans Terrain Analysis - Hydrology / Catchment area (recursive))
avec comme paramètres :
— Elevation = mnt1 [no sinks] - Filled DEM
— Method = Deterministic 8 (D8)
La grille résultante s’appelle Flow Accumulation ou Catchment Area.
Afficher sur une nouvelle Map cette grille
Représenter la palette de couleurs sur une échelle logarithmique sinon
seuls les drains principaux sont visibles.
3. avec uniquement des convergences de flux, et donc un réseau de drainage arborescent,
sans boucle

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Pour ce faire, activer d’abord la grille Flow Accumulation / Catchment


Area dans l’onglet Data de la fenêtre Manager en cliquant dessus.
En suite, dans l’onglet Settings de la fenêtre Properties, changer les
paramètres :
— mode = logarithmic up
— logarithm = 11000
— Apply
Chaque valeur de la grille est la surface drainée par pixel en m2

Quelle est la valeur maximale de surface drainée sur cette grille ?

Les principes de l’algorithme multiflux FD8 sont illustrés sur la figure


ci-dessous. Cet algorithme est aussi nommé dans SAGA comme Multiple
Flow Direction MFD. C’est un dérivé multiflux du D8 (Quinn et al., 1991).
le flux sortant d’un pixel vers ces voisins est réparti suivant les pixels voisins
d’altitude inférieure et proportionnellement à la pente vers ces voisins.

Comme précédemment, appliquer l’algorithme FD8 :


Fen^etre Manager→ onglet Tools/ Terrain Analysis/ Hydrology/
Flow Accumulation (recursive) - Parallel Processing
(voir dans Terrain Analysis - Hydrology / Catchment area (recursive))
avec comme paramètres :

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— Flow Accumulation = create sinon vous allez écraser la grille crée


précédemment (D8)
— Elevation = mnt1 [no sinks] - Filled DEM
— Method = Multiple m Flow Direction.
Comme précédemment, représenter cette nouvelle grille qui s’appelle
également Flow Accumulation ou Catchment Area sur une Map en échelle
logarithmique. Attention, repérer la bonne pour la suite (repérer son numéro).

Quelle différences de représentation de réseaux de drainage D8 et


FD8 percevez-vous ?

Délinéation d’un réseau vecteur


On va maintenant créer un réseau vecteur du réseau de drainage de
surface qui n’est qu’une vectorisation du plan Flow Accumulation issu du
D8 à partir d’un seuil minimum au choix de surface drainées, ici 10 m2 (vu
en cours) :
Fen^etre Manager→ onglet Tools/ Terrain Analysis/ Channels/ Channel
Networks
(voir dans Terrain Analysis - Channels/ Channel Networks)
avec comme paramètres :
— Elevation = mnt1 [no sinks] - Filled DEM
— Initiation Grid = Flow Accumulation - Catchment Area (le pre-
mier de la liste = D8)
— Initiation Threshold = 10
— laisser tous les autres paramètres par défaut.
Superposer ce plan vecteur Channel Network qui apparaı̂t dans l’onglet
Data (et peut être sauvé en faisant click-droit, save as) à la Map du plan
raster Analytical Hillshading.
Visualiser alors les effets de parallélismes lors de la création des réseaux
de drainage sur les versants et fond de vallée plan par D8. C’est un défaut que
d’autres algorithmes de drainage plus sophistiqués peuvent corrigés (notam-
ment, sur ce type de relief le ”Kinematic Rolling Algorithm” présent dans
SAGA).
Il est à noter que l’extraction de réseaux hydrographiques à partir de
MNT se heurte au problème du choix du seuil de surface amont pour déclencher
les sources du réseau hydrographique représenté. Beaucoup de littérature a
été développée sur ce problème, encore ouvert, et des méthodes de seuils
adapté localement aux formes perceptibles du terrain ont été proposées
(Thommeret et al., 2010).

Délimitation de bassins versants


Pour délimiter un bassin versant à partir de n’importe quel pixel, considéré

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comme exutoire, on utilise de manière inverse le schéma précédent (cf. cours)


(NB : on pourrait aussi délimiter le bassin versant d’une zone, i.e d’un groupe
de pixels, par exemple, un lac). C’est le principal intérêt et la principale ap-
plication des MNT en sciences de l’eau et hydrologie.
Pour cela, il faut choisir d’abord un exutoire de bassin versant (ici l’exu-
toire d’une ravine au centre de la zone et orientée vers le sud). Cet exutoire
est connu par ses coordonnées.
Fen^etre Manager→ onglet Tools/ Terrain Analysis/ Hydrology/
Upslope Area
(voir dans Terrain Analysis - Hydrology/ Upslope Area)
avec comme paramètres :
— Elevation = mnt1 [no sinks] - Filled DEM
— Target X coordinate = 922028
— Target Y coordinate = 212376
— Method = Deterministic 8
— laisser tous les autres paramètres par défaut.
On obtient une nouvelle grille Upslope Area qui délimite le bassin ver-
sant défini par cet exutoire avec une valeur unique de 100 par convention et
0 en dehors du bassin versant. Noter que sur l’ancienne version de SAGA,
cette fonction peut poser des difficultés.
Pour aller jusqu’au bout d’une démarche usuelle, on va chercher à créer
désormais un shapefile par vectorisation de cette grille pour, par exemple en
calculer, la surface sous QGIS.
Fen^etre Manager→ onglet Tools/ Shapes/ Grid Tools/ Vectorising
Grid Classes
(voir dans Vector ¡-¿ Raster/ Vectorising Grid Classes)
avec comme paramètres :
— Grid = Upslope Area
— Class selection = one single class identified by class identifier
— Class identifier = 100
— laisser tous les autres paramètres par défaut.
Une couche vecteur de Polygones nommée Upslope Area apparaı̂t désormais
dans l’onglet Data de la fenêtre Manager. Activez-là dans cet onglet puis
Click Droit → save as. Sauver là sur votre PC puis ouvrez là sous QGIS.
A noter que cette opération doit être répétée pour chaque exutoire pour
lequel on souhaite délimiter le bassin versant. Cette opération peut être mise
en boucle dans SAGA de manière automatique notamment en l’interfaçant
avec R et en utilisant le module R-SAGA dans R (voire au sein de QGIS).

4.4 Option : Simulation du différentiel d’éclairement (radia-


tions solaires)
On s’intéresse aux quantités de radiations solaires cumulées sur le terrain
sur une période donnée ( hillshade  ne donne qu’une image instantanée

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et relative à la position de la source lumineuse donnée). Sur les badlands,


l’exposition aux radiations solaires est un facteur important expliquant la
production de matière (roche) prête à être érodée (de grandes amplitudes
thermiques nuit/jour favorisent la déstructuration de la roche marneuse en
 poussières  (diaclase) qui partent à la première pluie intense).

Pour simuler ces quantités de radiation par pixel du MNT :


Manager → Tools/ Terrain analysis/ Lighting and visibility/
Incoming solar radiation :
(N’existe pas sous QGIS !)
Dans la fenêtre Properties, indiquer :
— Elevation = mnt1
Laisser les paramètres par défaut sauf latitude = 43.5 et simuler sur
une durée (simulation time = range of days) : du jour 1 au jour 31 de
l’année (mois de janvier) tous les 5 jours.
Execute lance ensuite les calculs.
Observer le résultat des radiations cumulées.
Réaliser d’autres simulations sur des durées plus courtes (1 jour = single
day) avec des pas de temps de 1h et sur des périodes très différentes (21 juin,
21 décembre). Comparer les résultats.

5 Pour aller plus loin


Pour en savoir plus et connaı̂tre d’autres opérateurs, d’autres ressources
sont disponibles sur :
http://mirror.ufs.ac.za/sagagis/SAGA%20-%20Documentation/SAGA%
20Documents/SagaManual.pdf
ou ici (recensement des ressources sur SAGA) :
https://en.wikipedia.org/wiki/SAGA_GIS

Références
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Puech, C. (2010). Qualification de modèles numériques de terrain lidar
pour l’érosion : application aux badlands de draix. Revue Française de
Photogrammétrie et de Télédétection, 192, 50–57.

Quinn, P., Beven, K., Chevallier, P., & Planchon, O. (1991). The prediction
of hillslope flow paths for distributed hydrological modelling using digital
terrain models. Hydrological processes, 5 (1), 59–79.

Tarolli, P. (2014). High-resolution topography for understanding earth sur-


face processes : opportunities and challenges. Geomorphology, 216, 295–
312.

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Thommeret, N. (2012). Analyse spatiale et modélisation des réseaux de


ravines en secteurs de forte dissection. Effets d’échelle et non linéarités.
PhD thesis, Université de Paris I Panthéon-Sorbonne - École Doctorale
434 de Géographie de Paris.

Thommeret, N., Bailly, J., & Puech, C. (2010). Extraction of thalweg net-
works from dtms : application to badlands. Hydrology and Earth System
Sciences, 14, 1527–1536.

Wilson, J. P., Lam, C. S., & Deng, Y. (2007). Comparison of the perfor-
mance of flow-routing algorithms used in gis-based hydrologic analysis.
Hydrological processes, 21 (8), 1026–1044.

Wood, J. (1996). The geomorphological characterisation of digital elevation


models. PhD thesis, University of Leicester.

Zevenbergen, L. W. & Thorne, C. R. (1987). Quantitative analysis of land


surface topography. Earth Surface Processes and Landforms, 12, 47–56.

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