Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
graves aussi bien sur la capacité physique et l’environnement familiale du salarie que
sur la productivité de l’entreprise .d’après les statistiques fournies en 2009 par
l’organisation internationale du travail OIT à l’occasion de son 90e anniversaire, ce
sont environ 2,3 millions de personnes qui meurent chaque année dans le monde du
travail dont 15% décède a cause des accidents du travail , ce nombre massif des
accidents et leur coût socioéconomique élevé, évalué par l’OIT en 2009 à 1250
milliards de dollars par an (coûts directs et indirects), soit plus de 2% du PIB mondial
annuel justifie l’importance de ce sujet « les accidents du travail » et les mesures
législatives ; réglementaires et judicaires qui ont été prises au fil du temps dans le
domaine du travail notamment avec le développement industriel.
Au Maroc, le Dahir du 27 juin 1927 constitue le texte de base qui définit la
responsabilité relative aux accidents dont les ouvriers sont victimes dans leur travail.
Les dispositions de ce Dahir ont été modifiées par Le dahir du 6 février 1963.Depuis
le début des années 90, les instances du Ministère de l’emploi ont initié une démarche
de modernisation du régime de réparation des risques professionnels qui a abouti à
l’adoption de la loi n 18-01 et la loi n 06-03.
Et, en 2002, le législateur marocain a introduit des modifications sur le dahir du 6
février 1963 en vertu du dahir du 23 juillet 2002, en adoptant le principe de
l’assurance obligatoire sur les accidents du travail et les maladies professionnelles, en
obligeant les employeurs de souscrire un contrat d’assurance garantissant les
indemnités relatives aux accidents du travail, en particulier ceux qui sont affiliés à la
caisse de la sécurité sociale, et les établissements publics ne relevant de la fonction
publique ou dudit régime de la sécurité sociale. Cependant, il serait question de savoir
est ce que ces réglementations qui ont pour objectif de maintenir un équilibre entre
les intérêts des employeurs et des salaries victimes des accidents du travail considère
comme la partie la plus faible en droit social s’appliquent d’une manière a garantir a
ces salaries leurs droits ?
Pour répondre a cette question il nous parait utile d’aborder dans la première partie le
champ d’application du dahir de 6 Février 1963 modifie par le dahir de23 Juillet 2002
et les procédures d’indemnisation tandis que la deuxième partie sera réservée aux
indemnités , rentes et garanties de leurs paiements
PREMIERE PARTIE : LE CHAMP D’APPLICATION DU DAHIR DE 1963 ET LES
PROCEDURES D’INDEMNISATION
On entend par cette phase les mesures entreprises par le salarié victime d’un accident
de travail, en vue de bénéficier des indemnités et des rentes, ou par ses ayants droit en
cas de décès. Et ce avant de recourir au tribunal.
Les règles qui régissent la procédure administrative des accidents de travail sont
prévues par les articles 14 à 28 du Dahir de 6 février 1963.
La phase administrative d’un accident de travail doit être commencée par la première
mesure à savoir la déclaration de l’accident de travail devant les autorités
compétentes. C’est une mesure légale par laquelle on déclare que le salarié est victime
d’un accident de travail ; régie par les dispositions du Dahir de 6 février
1963.
A- la déclaration de l’accident :
Dans son sens large ; la déclaration de l’accident de travail se fait selon les
dispositions des articles 14 et 15 : soit par le salarié victime lui-même ou ses
représentants, soit par l’employeur ou ses préposés.
si la déclaration est faite par l’un des préposés, elle doit contenir la mission de la
personne des représentants si ceux-ci qui ont déclaré ;
La déclaration de l’accident de travail peut être faite soit par l’employeur ou l’un de
ses préposés, soit par la victime elle-même ; son représentant ; ou un des ses ayants
droit.
1- la forme de la déclaration faite par l’employeur ou l’un de ses préposés :
On a vu déjà que le législateur Marocain oblige l’employeur ou ses préposés dans la
deuxième alinéa de l’article 14 de faire la déclaration de n’importe quel accident
survenu dans le lieu pendant le temps du travail, et la forme ne se diffère pas selon la
personne du déclarant.
Alors si c’est l’employeur ou l’un de ses préposés qui a déclaré, la déclaration se fait
sous forme d’une fiche spéciale faite selon les exigences d’un arrêt rendu dans ce
sujet, et contenant le nom et le prénom de l’employeur ; sa nationalité ; son adresse ;
et l’autorité à qui la déclaration sera adressée ; la nature de l’accident ; sa date, son
heure ; avec toutes les informations concernant la victime, les témoins s’ils y en ont.
Cette fiche est adressée à l’autorité compétente par lettre recommandée avec accuse de
réception
2- la forme de la déclaration faite par la victime :
La forme de la déclaration faite par la victime ou son représentant ou l’un des ses
ayants droit ne se diffère pas beaucoup de celle faite par l’employeur ou l’un de ses
préposés. Elle se fait aussi sous forme d’une fiche spéciale contenant :
Le nom et prénom de déclarant, sa nationalité, son métier, et son adresse
Cette fiche doit être adressée par lettre recommandée à l’autorité compétente qui doit
rédiger un rapport ajouté à la déclaration, et qui seront envoyés dans le délai légal au
tribunal compétent après délivrer un reçu de réception.
Mais la déclaration peut être faite dans une simple feuille contenant toutes les
mentions cités par l‘article 17 du Dahir de 6 Février 1963.
Si les disposions légales confère à la victime ou à ses ayants droit le droit de faire la
déclaration de l’accident, elles obligent l’employeur ou ses préposés de respecter le
délai de la déclaration. Si l’employeur ne réponds pas à ses obligations en général
quelque soit la déclaration, ou s’il ne dépose pas le certificat médical, il risque d’être
sanctionné avec ses préposés d’une amende de 1 DH à 18 DH, comme ils seront punis
en cas de récidive dans les 365 jours suivant le prononcé de la peine d’une amende de
20 DH à 360 DH.
Le législateur ne s’arrête pas à sanctionner la non déclaration mais aussi il sanctionne
toute fausse déclaration visant à faire naître des indemnités non méritées, d’une
amende de 240 DH à 480 DH.
Le problème qui se pose reste ce des conséquences de la non déclaration en ce qui
concerne les droits de la victime précités par les dispositions du Dahir de 6 février
1963, est ce que son action pour indemnisation sera acceptée par le tribunal, ou la
procédure administrative contenant la déclaration est une condition nécessaire pour
faire une action en justice?
Selon la jurisprudence il y a deux sortes:
Une jurisprudence qui n’accepte pas l’action en indemnisation si cette action se fait
par une requête devant le tribunal compétent sans recourir à la procédure
administrative régies par les dispositions de l’article 14 du Dahir de 6 Février 1963, en
considérant que ces règles sont d’ordre public. (Arrêt de la cour d’appel de Rabat en
19 novembre 1991, Dossier n° 570/91).
Une autre jurisprudence qui accepte l’action selon la loi, en considérant que la
procédure administrative est une simple mesure pour arriver au procès à fin que la
victime aura ses droits. (Jugement du tribunal de première instance de Marrakech en
29 juillet 1987, Dossier n° 12/87).
A- La compétence d’attribution
En vertu des dispositions de l’article 20 al 2 du Code de procédure civile marocain, les
tribunaux de première instance sont compétents en matière sociale pour connaitre les
affaires de la réparation des demandes résultant des accidents du travail et des
maladies professionnelles conformément à la réglementation en vigueur.
Et selon les dispositions de l’article 24 du Code de procédure civile, les Cours d’appel
connaissent des appels des jugements des tribunaux de première instance, ainsi que
des appels des ordonnances rendues par leurs présidents, sauf dispositions légales
contraires.
B- La compétence territoriale
A- Conditions de l’enquête
Selon l’article 30 du dahir du 6 février 1963, l’enquête menée par le tribunal est
ouverte dans les cinq jours de la réception du dossier de l’accident du travail.
Il est à noter que ce délai reste pratiquement court et insuffisant pour plusieurs raisons
à savoir : les difficultés de la notification des convocations de comparution aux parties
dans le délai prévu par la loi ; la non présentation des ayants droit en cas de décès de
la victime des pièces justifiant leur qualité ; en raison de l’attente des résultats de
l’autopsie lorsqu’elle est demandée ; ou en raison de l’accumulation des dossiers dans
les tribunaux.. , etc.
Il est à noter aussi que l’enquête n’est déclenchée pratiquement qu’après l’expiration
de plusieurs semaines de la réception du dossier de l’accident de travail par le tribunal
compétent.
C- L’expertise et l’autopsie
1- L’expertise technique
2- L’expertise médicale
Lorsque la victime en fait la demande, l’expertise médicale dans ce cas devra avoir
lieu dans les huit jours.
Dans les deux cas précédents, l’expert doit avoir connaissance du certificat médical
établi par le médecin traitant.
Toutefois, dans le cas d’expertise médicale ordonnée soit par le juge de paix en
conformité des articles 33 et 216 du dahir du 6 février 1963 , soit par le tribunal de
première instance ou par la cour d’appel, l’expert ne peut, sauf accord formel de la
victime, être ni le médecin qui a soigné le blessé, ni le médecin de l’employeur, ni le
médecin attaché à l’établissement ou à la société d’assurances à laquelle l’employeur
est affilié.
A l’instar de l’expertise technique, l’expertise médicale doit également, respecter les
dispositions de l’article 63 du Code de procédure civile, notamment, en ce qui
concerne le principe du contradictoire, l’expert doit convoquer les parties et leurs
conseils pour assister à l’expertise, et il ne peut procéder à sa mission qu’en présence
des parties et de leurs conseils ou qu’après s’être assuré qu’ils étaient dûment
convoqués, sauf si le tribunal en décide autrement lorsqu’il a constaté qu’il y a
urgence.
3- L’autopsie :
Et d’autre part, elle doit établir si le décès est la conséquence de l’accident, ou s’il
n’a aucun rapport avec celui-ci.
En règle générale, l’autopsie demandée par l’employeur a pour but de faire tomber la
présomption d’imputabilité qui existe en faveur de la victime. Il en est ainsi,
notamment, lorsque le travailleur a été découvert mort sur les lieux de son travail, sans
qu’il soit possible de mettre en évidence un fait matériel établissant la réalité d’un
accident.
Inversement, l’autopsie demandée par les ayants droit de la victime vise à démontrer
que le décès est la conséquence du travail, alors qu’il n’existait aucune présomption
d’imputabilité.
Dans tous les cas, le juge de paix doit ordonner l’autopsie de la victime, dans les deux
cas suivants :
Lorsque les ayants droit de celle-ci le demandent, afin de prouver le lien de
causalité entre le décès et l’accident du travail.
Lorsque après accord avec eux, les autres parties ou le juge lui-même estiment
l’opération utile à la manifestation de la vérité.
Dans ce dernier cas, les ayants droit ont la faculté de désigner un médecin de leur
choix pour assister à l’autopsie. Si les ayants droit de la victime refusent de donner
leur accord à cette mesure, il leur incombe d’apporter la preuve du lien de causalité
entre l’accident et le décès.
4- La clôture de l’enquête :
L’enquête doit être close dans le plus bref délai et, au plus tard, dans les vingt jours de
la réception de la déclaration et des autres pièces y annexées, à condition que la
victime ou ses ayants droit aient produit toutes pièces justifiant de leur état civil et,
pour les ayants droit, de leur qualité.
Ce délai ne peut être prolongé, Sauf dans le cas d’impossibilité matérielle dûment
constaté dans le procès-verbal.
Bien que le juge soit tenu, dans toute la mesure du possible, de respecter le délai qui
lui imparti, il existe des cas où le juge ne peut déposer son rapport en temps utile, en
raison des difficultés de la notification des convocations aux parties dans le délai
précité, et par devoir attendre les résultats de l’expertise technique ou médicale, ou les
résultats de l’autopsie lorsqu’elle est ordonnée, et aussi en raison de la non
présentation des ayants droit en cas de décès de la victime des pièces justifiant leur
qualité.
Mais le législateur a remédié à cette question dans l’article 37 du dahir du 6 février
1963 qui prévoit que : « Si, dans les trois mois de la demande qui leur en aura été faite
par le juge de paix, les intéressés n’ont pas fourni les pièces justificatives prévues par
l’article 36, ce magistrat les réclame à l’autorité qualifiée pour les établir et, si
satisfaction ne lui est pas donnée dans les soixante jours, il peut clore l’enquête »
Après avoir clore l’enquête, et avisé les parties de cette clôture conformément aux
dispositions légales, le juge commence une autre phase, c’est la phase de conciliation,
en se basant sur les éléments du dossier de l’affaire qui comprend le taux d’incapacité,
le salaire annuel de la victime, la durée du travail, l’âge de la victime, et la qualité des
ayants droit en cas de son décès.
La tentative de conciliation entre les parties faite par le juge doit avoir lieu au début de
l’audience et avant la phase de jugement, sous peine de nullité du jugement rendu
dans l’affaire, même si les parties ont comparu en personne au début de l’audience ou
par leurs représentants, et même s’il s’agissait de conflits de travail ou de sécurité
sociale, ou des accidents du travail.
Ainsi, si le juge a réussi de concilier les parties, l’indemnité est définitivement fixée
par ordonnance qui donne acte de l’accord des parties en indiquant, sous peine de
nullité, la date de l’accident, le salaire annuel effectif, le salaire de base, le taux
d’incapacité dans les conditions prévues par la loi, le montant de la rente, la date à
partir de laquelle cette rente doit commencer à être servie.
Mais, Lorsqu’ il y a désaccord entre les parties ou en cas de non comparution de l’une
ou de plusieurs d’entre elles, le juge de paix transmet le dossier au tribunal de
première instance qui se trouvera alors saisi de plein droit.
Il est à signaler que la procédure de conciliation est obligatoire seulement devant le
tribunal de première instance, et non devant la Cour d’appel.
Si, la conciliation n’a pu avoir lieu en raison de désaccord des parties ou de l’absence
de l’une d’elles ou de son représentant, le juge chargé de l’affaire établit un procès-
verbal de non-conciliation et statue immédiatement ou renvoie l’affaire à une
prochaine audience, le cas échéant.
Et, si le demandeur ne s’est pas présenté, et qu’il n’a pas formulé aucune excuse
valable, l’affaire est purement et simplement radiée. Mais, si c’est le défendeur, le
juge ou la formation de jugement statue par défaut ou par jugement contradictoire
selon le cas.
Lors de l’examen de l’affaire, le juge peut mettre les parties en demeure par une
ordonnance non susceptible de recours, de produire dans un délai qu’il détermine,
toutes pièces, tous documents, conclusions ou justifications de nature à lui fournir des
éclaircissements. Il peut même convoquer et entendre tous témoins, et également
prescrire toutes mesures d’instruction et notamment des expertises.
Enfin, il est à signaler que les jugements rendus en matière d’accidents du travail sont
susceptibles d’opposition, d’appel, ou de pourvoi en cassation conformément au droit
commun.
Le législateur marocain dispose, dans son article 41 du dahir de 1963 que l’employeur
ou son assureur prend en charge tous les frais médicaux et chirurgicaux incluant les
frais des analyses et autres frais (voir l’article 41) que ces frais ont été facturés auprès
d’un établissement public ou privé.
L’objectif du législateur est de pouvoir faire bénéficier le salarié victime de l’accident
de travail des soins médicaux nécessaires et en réparation intégrale de cet accident.
Cependant en contrepartie de cette obligation de prise en charge du salarié victime
d’un accident de travail et qui pèse sur l’employeur ou son assureur, ce même salarié
n’aura pas une liberté absolue de dépenser puisque le législateur précise que le taux
des frais médicaux et pharmaceutiques et aussi les frais des analyses et tous les frais
que l’employeur s’oblige à les prendre en charge est déterminé par arrêté ministériel.
A- Frais de déplacement
Selon le 3eme alinéa de l’article 41 du dahir de 1963 l’employeur ou son assureur
s’obligent à prendre en charge les frais de déplacement du salarié victime d’un
accident de travail et ce tant que son état de santé nécessite ces déplacements auprès
du médecin traitant.
En cas de décès, l’employeur prend en charge tous les dépens du funéraire en priorité
les frais du transport de la dépouille au cimetière se trouvant dans le lieu de résidence
du défunt.
Là également on applique les taux imposés par l’arrêté ministériel concernant les frais
du funéraire (voir article 49 du dahir de 1963).
Le salarie victime d’accident de travail, qui veux bénéficier des prothèses médicales
doit avant toutes choses s’inscrire au centre de prothèse de Casablanca, et faire une
demande au centre en indiquant le genre de prothèse dont il souhaite bénéficier, des
que l’ordonnance judiciaire devient définitive, le centre aide le salarie à trouver la
prothèse le plus adéquat à son handicape. L’employeur ou l’assureur prend en charge
toutes des dépenses liées à la prothèse.
Il faut souligner que l’employeur est exonéré selon les dispositions de l’article 81 du
dahir du 6 Février 1963 du paiement des frais d’hospitalisation et autres, si il a
contracté une assurance qui couvre ces frais en cas d’accident.
Dans le cas où le salarié est victime d’un accident estimé de faible importance et n’a
pas interrompu son travail, il n’aura droit qu’aux soins médicaux et la prise en charge.
Cependant si l’accident lui a causé une incapacité temporaire le salarié aura droit à
une indemnité journalière que va percevoir à partir du jour suivant de l’accident et tout
au long de la durée de l’incapacité temporaire et sans qu’il y ait une différence entre
les jours ouvrables, et les jours de repos hebdomadaire et les jours fériés (article 59 du
dahir de 1963).
Le salarié victime d’un accident de travail continue de bénéficier de l’indemnité
journalière tout au long de son arrêt de travail causé par l’accident et jusqu’à ce que
son état de santé se stabilise soit pas la guérison soit par l’incapacité permanente soit
par le décès (article 64).de plus l’employeur prend en charge même le jour de la
survenance de l’accident.
La rémunération journalière perçue par le salarié victime est considérée comme un des
éléments de fond nécessaires à l’appréciation de l’indemnité journalière qui est
déterminée par le législateur marocain par différentes méthodes.
A- Méthode d’appréciation de l’indemnité journalière
Si la rémunération journalière réelle est une rémunération fixe, elle est égale à la
rémunération de la semaine divisée par 6 jours ou à la rémunération mensuelle divisée
par 24 jours si le salarié est payé par mois.
Mais si la rémunération journalière réelle varie, ou si le travail accompli par le salarié
n’est pas continu, la rémunération journalière alors est égale à la moyenne de la
rémunération journalière touchée par le salarié victime d’un accident de travail sur les
24 jours du travail effectif préalable à la survenance de l’accident ce qu’on obtient est
divisé par 24 jours pour avoir la rémunération journalière.
D’un autre côté, si le travail est discontinu et si le salarié victime est rémunéré à
l’heure, la rémunération journalière est égale alors au 1/6ème de la rémunération à la
semaine déterminée sur la base d’un minimum qui atteint 48 heures de travail et que le
salarié a touché tout au long des 6 jours de travail effectif préalable à la survenance de
l’accident (article 69- alinéa 2).
Mais si le salarié est rémunéré à la pièce et si le salarié victime n’a travaillé que
pendant une partie de l’année tout en restant à la disposition de son employeur pour le
reste de l’année, la rémunération journalière est égale à la moyenne journalière de la
rémunération touchée sur le travail effectif tout au long des 365 jours qui précèdent la
survenance de l’accident ( article 71).
Pour les établissements qui se trouvent dans l’obligation de diminuer leur activité, la
rémunération journalière est calculée sur la base des 48heures par semaine à
condition qu’elle ne dépasse pas le SMIG (article 73).
C- Le calcul de la rémunération journalière
la réforme qui a été introduite par le législateur marocain par le dahir du 23 juillet
2002 dispose que l’indemnité journalière est égale au 2/3 de la rémunération
journalière à partir du jour qui suit l’accident et jusqu’à ce que son droit à l’indemnité
journalière prend fin par la stabilité de son état de santé soit par la guérison soit par
l’incapacité permanente partielle ou totale, soit par le décès, cependant pour ce qui est
du jour de la survenance de l’accident le salariée victime aura droit à la totalité de son
salaire même s’il n’a effectué aucune tâche.
Cependant, si le tribunal compétant en la matière tient entre ses mains une liste des
salaires annuels du salarié victime, dans ce cas le calcul de l’indemnité journalière se
fait sous cette formule :
Le salaire annuel divisé par 12 pour obtenir le salaire mensuel, ce dernier est divisé
par 24 pour obtenir la rémunération journalière, laquelle rémunération se multiplie par
2 est divisée par 3 c’est-à-dire 3/2.
Donc si le salaire annuel du salarié victime est de 60000est son incapacité
temporaire est de 20 jours, l’indemnité journalière se calculera comme suite :
Selon l’article 77 du dahir du 6 février 1963, l’indemnité journalière est réglée dans la
même période et les lieux que l’employeur utilise habituellement sans que le retard de
paiement ne dépasse 16 jours, tout retard non justifié confère au bénéficiaire de
l’indemnité journalière le droit à une amande journalière égale à 1% des sommes
impayé (article 79), cette amande est justifié par le seul retard de paiement, en d’autre
terme même si le paiement intervient avant le prononcé de l’amande de retard, le
tribunal de 1ere instance demeure compétant pour l’application des amandes de retard
et de leurs montants, le tribunal tranche en premier et dernier ressort quelque soit le
montant réclamé, à moins que la demande reconventionnelle ne soit susceptible de
recours en appel, la cour suprême confirme ce cas d’espèce dans arrêt de la chambre
sociale en date du 4 février 1997 .
Il faut signaler également que l’indemnité journalière est susceptible de conversion et
de saisie au même titre que le salaire (article 78), l’indemnité journalière est une
créance un rang supérieure selon l’article 1248 du DOC.
L’incapacité est, dans tous les cas, la réduction de capacité professionnelle produite
par l’accident exprimée par rapport à la capacité que possédait la victime au moment
où s’est produit cet accident.
L’incapacité permanente subie par le travailleur peut être soit partielle, soit totale..
1- L’infirmité unique
D’autre part, celle des lésions multiples successives, c’est-à-dire résultant de deux
accidents non contemporains.
45% plus la partie qui excède 50% pour une incapacité permanente de travail
supérieure à 50%. »
Exemple 1: il s’agit d’un salarié qui touche un salaire annuel de 30.000 DHS, et le
taux de son incapacité est de 40% ; Donc, la rente annuelle sera calculée de la manière
suivante :
Exemple 2 : lorsque le taux d’incapacité est supérieure à 50%, supposons que ce taux
est évalué à 70%, et le salaire annuel est fixé à 30.000 DHS, la rente annuelle sera
calculée de la même manière :
30.000 x 70/100 = 21.000 DHS
Et, lorsque la victime de l’accident se trouve atteinte des Infirmités multiples résultant
d’accidents successifs, on applique les dispositions de l’article 83, mais, après
réduction de chacun d’eux proportionnellement à la capacité de travail de la victime
après chaque accident.
Exemple : supposons qu’un salarié est blessé dans le premier accident du travail, ce
qui lui avait valu un taux d’incapacité de 20 %, la capacité restante est de 80% ;
ensuite s’il a subi un deuxième accident du travail dont le taux d’incapacité est évalué
à 30%, le taux d’incapacité est :80% x 30 /100 = 24 %
Le taux d’incapacité global est donc de : 20% + 24 % = 44% On applique les mêmes
règles lorsque le taux d’incapacité global excède 50%.
Sous -Section 2 : Les rentes en cas de décès (les rentes des ayants droit) :
Lorsque la victime meurt des suites de l’accident, ses ayants droit, qu’il s’agisse de
son conjoint, de ses enfants ou de ses descendants, ont droit sous certaines conditions
à l’attribution d’une rente, de durée limitée ou viagère selon les cas.
Les rentes allouées aux ayants droit peuvent être multiples, mais en cas leur taux
global ne peut excéder 85 % du montant du salaire annuel de la victime. Lorsque cette
quotité se trouve dépassée, la rente de chacun des ayants droit est réduite
proportionnellement.
Paragraphe 1 : Rente du conjoint survivant :
Lorsque l’accident est suivi de mort, une pension est servie au conjoint survivant, à
partir du décès, mais sous certaines conditions :
A- Conditions d’attribution :
Pour pouvoir prétendre à l’attribution d’une rente au décès de son conjoint, le
survivant doit n’avoir pas été divorcé, et à condition que le mariage ait été contracté
antérieurement à l’accident.
Mais, si la victime était tenue judiciairement de servir une pension alimentaire à un ou
plusieurs conjoints survivants dont elle était divorcée, la rente est due à ce ou à ces
conjoints, mais elle est ramenée au montant de cette pension, sans pouvoir dépasser au
maximum, quel que soit le nombre des pensions alimentaires, 20% du salaire annuel
de base de la victime.
Si l’un des conjoints survivants vient à décéder, sa part de rente accroît celle de l’autre
ou des autres conjoints, sans que leur nouvelle rente puisse être supérieure au montant
de la pension alimentaire.
Cependant, Le conjoint condamné pour abandon de famille ou qui aurait abandonné le
domicile conjugal sans motif légitime depuis plus de trois ans est privé des avantages
prévus en sa faveur par la loi.
C’est ce qui résulte du chapitre 2 sixième titre du Dahir du 6.2.1963. Mais, ce fonds
existe depuis la promulgation du Dahir du 25.06.1927 dont les dispositions ont été
reprises et partiellement modifiées par le nouveau Dahir du 6.2.1963.
L’article 316 stipule ce qui suit : « Faute par les employeurs débiteurs ou les
organismes d’assurances de s’acquitter au moment de leur exigibilité, de l’indemnité
journalière, des provisions à valoir d’accidents ayant entraîné la mort ou une
incapacité permanente de travail ou des frais d’appareillage prévus par l’article 53, le
paiement en sera assuré aux intéressés par les soins du fonds de garantie prévu par
l’article 317.
Cet article précise que la gestion administrative de ce fonds est assurée par le
Ministère du Travail et des Affaires Sociales et la gestion financière par la Caisse de
Dépôt et de Gestion, dans les conditions déterminées par le Décret du 13.05.1958. »
Ce Fonds de Garantie est alimenté par le produit des contributions ci-après :
1. Une contribution des employeurs assurés,
2. Une contribution des employeurs non assurés autres que l’état ;
La contribution des employeurs assurés est perçue sur toutes les primes d’assurances
acquittées et est recouvrée en même temps que les primes par les organismes
d’Assurances et la Caisse Nationale d’Assurance.
En ce qui concerne les employeurs non assurés, leur contribution est perçue sur les
capitaux constitutifs des rentes mises à leur charge et calculées d’après un barème et
dans les conditions fixées par le décret du 3.12.1957.
Cette contribution, définitivement exigible ou acquise au Fonds de Garantie, est
liquidée lors de l’enregistrement des ordonnances, jugements et arrêts allouant les
rentes et recouvrés comme en matière d’assistance judiciaire, pour le compte dudit
fonds, par le service d’enregistrement.
Si au cours d’une année, les ressources du fonds se révèlent inférieures aux charges,
des avances sans intérêt sont faites par le Trésor au Fonds de Garantie. Ces avances
sans intérêts sont remboursées au Trésor sur les premiers excédents des recettes.
Le Fonds de Garantie exerce un recours contre les employeurs débiteurs, pour le
compte desquels les sommes ont été payées par cet organisme en conformité des
dispositions qui précèdent.
Les jugements qui interviennent et qui déterminent les sommes dues aux victimes
doivent conférer au Fonds de Garantie pour sûreté du paiement une hypothèque sur les
biens immatriculés ou en cours d’immatriculation du redevable.
. Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
23 حىادث الشغل و األمراض المهنية ( دراسة نظرية و تطبيقية في ضىء تعديالت ظهير،ـ عبد اللطيف خالفي
.2003 ، الطبعة األولى، المطبعة و الىراقة الىطنية،) 2002 يىليىز
Textes législatifs :
Dahir n° 1- 60 -223 du 12 ramadan 1382 (6 février 1963) portant modification en
la forme du dahir du 25 hija 1345 (25 juin 1927) relatif à la réparation des
accidents du travail.