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wd: [TEST] PIER 88 - French Lines
avril 2019 à 11:55
- 2ème partie -
LE PIER 88, UN REPÈRE DANS L'HISTOIRE DE LA FRENCH LINE ET DE LA VILLE
Le travail eut lieu de jour comme de nuit pour achever le Pier 88, celui de la French Line, le premier
de ce que la presse nomma vite les super-piers.
Les 313 mètres de Normandie étaient annoncés pour début juin 1935. Il était hors de question pour
les New-yorkais de décevoir la France, nation amie, dont le vaisseau à la conception révolutionnaire
allait marquer les esprits.
Recouvert de peinture fraîche et drapé aux couleurs de la France, le Pier 88 fut inauguré avec
l'arrivée triomphale du plus grand et du plus rapide paquebot du monde le 3 juin 1935.
Le navire amiral y accosta au terme de sa traversée inaugurale, ayant pulvérisé le record du Rex,
arborant fièrement le Ruban bleu. L'approche se fit après avoir majestueusement remonté l'Hudson
en parade, offrant aux passagers un panorama exceptionnel sur la skyline dans un vacarme
mémorable de bienvenue où toute la ville et ce qu'elle comptait d'embarcations était en liesse pour
accompagner la parade du détenteur du record de traversée. Les chroniqueurs de l'époque étaient à
bord.
L'étrave de Normandie pointe vers la foule massée au pied du Pier 88 (à droite de la photo), le 3 juin 1935. Collection privée - tous droits réservés.
(information : Harvey Ardman "Normandie, her life and times ", Franklin
Il n'y avait pas que la peinture du Pier qui sentait le neuf. Celle du bas de
Watts ed. , 1985) coque de Normandie avait aussi subi les premiers assauts de l'océan.
Collection privée - tous droits réservés.
Désolation et Renaissance
Après la gloire, le Pier 88 fut celui du drame qui symbolisera la chute de la France, avec la fin tragique
du Normandie le 9 février 1942.
La guerre finie, le Pier 88 revint à la vie, à l'instar de la France et du Havre, avec la renaissance du
trafic dans les années 50. Ce fut le retour d'Ile de France, l'arrivée de Liberté, et enfin celle de
France.
France, magnifique navire à la carrière trop courte, quitta définitivement le Pier 88 le 5 septembre
1974, mettant brutalement fin à l’histoire de la Compagnie Générale Transatlantique.
Il reviendra cependant y accoster en tant que Norway dès 1980 et une dernière fois en septembre
2001.
Avant tout très fonctionnel, le Pier 88 des origines comportait des éléments de décoration intérieure
qui préfiguraient la qualité du voyage sur les belles unités de la French Line.
Aujourd’hui lourdement transformé, il est toujours utilisé par le New York Cruise Terminal et est le seul
à accueillir encore, avec le Pier 90, les grands paquebots de croisière au cœur même de Manhattan.
Le Pier 90, son voisin, eut même l'honneur d'accueillir en 2004 l'arrivée inaugurale du dernier
transatlantique encore en service, le Queen Mary 2 de la Cunard, construit à Saint-Nazaire comme
ses plus illustres cousins français, avant que celui-ci, n'aille dès 2006 amarrer ses 369 mètres à
Brooklyn.
Fidèle à la promesse de la French Line, et plus de 80 ans après sa construction, notre ancien
morceau de France place toujours aujourd'hui l’embarquement et le débarquement vers le
large... à 15 minutes en taxi de Park Avenue.
Texte et images Arnaud Gaudry pour Les Amis de French Lines - 2019
Suite à la parution de la première partie de l'article sur le Pier 88; Jean-Yves Bonis, ancien
Officier du Paquebot France et sociétaire des Amis de French Lines, nous fait l'amitié de
partager ce souvenir d'un accostage particulier de 1969, qui ne s'est pas effectué au 88. Voici un
extrait de son témoignage.
Pour la première fois nous n’allions pas au célèbre « Pier 88 », que fréquentait déjà le
« Normandie » dès sa mise en service en 1935 ( nous sommes nés la même année).
Le nouveau Pier était mieux adapté pour les mouvements de passagers, mais gros
inconvénient, nous allions bâbord à quai, alors qu’au Pier 88, comme au Havre et à
Southampton (Terminal Ocean), nous allions tribord à quai. Le problème, c’est que
« France » fut construit pour aller tribord à quai et les ouvertures de coque
(portelones) n’étaient pas symétriques des deux bords et donc plus nombreuses à
tribord….donc pas adaptées pour les mouvements de passagers débarquant par
bâbord…. Mais il n’y a pas eu trop de problèmes. C’est l’excellent pilote de port, M.
Sanchagrin, qui nous assista pour la manœuvre.
Au Havre nous allions bâbord à quai lorsque nous devions passer en cale sèche
(forme7).(également en mai 1968 quand nous avons accosté sans remorqueurs ni
lamaneurs). (Cdt E. DESPLAT)
Jean-Yves BONIS
Ancien Lieutenant et
Ce mois-ci c'est Alain, qui partage avec nous le livret professionnel et le fascicule de son grand-