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Le dossier
Guélat Koller
Gestion dES
DéCHETS
Toujours plus
d’ordures!
L’arrivée des Molok
1006 LAUSANNE
POSTCODE 1
JAB
Tiré à 92 600 exemplaires
No 195 / juin 2010
JOURNAL DE L’ASLOCA
DROIT AU LOGEMENT
1006 Lausanne
Rue jean-jacques-cart 8
FéDéRATION ROMANDE
ASLOCA
TRANSJURA
RéSILIATIONs SANS MOTIF
Sommaire l’éDito
n 195 / Juin 2010
o
DROIT AU LOGEMENT
Journal de l’ASLOCA
Rédactrice en chef: Diffusion: Ont contibué à ce numéro:
Claire-Lise Genoud Membres des sections de
Case postale 17 l’ASLOCA Romande et abonnés Anne Baehler Bech, Caro,
3963 Crans-Montana 1 Christian Dandrès, Christophe Golay,
Graphisme:
claire-lise.genoud@asloca.ch Christelle Guélat Koller, Marie-
Madame Paris/Alexandra Ruiz
Claire Jeanprêtre Pittet, Pellet, Pascal
Correction: Perraudin, Pierre Reymond, Carlo
Editeur: Seda Enhas Sommaruga, François Zutter
ASLOCA
Paraît cinq fois par année rue Jean-Jacques-Cart 8 Impression:
Abonnement 13 francs/an 1006 Lausanne Imprimerie St Paul, Fribourg
IRRESPONSABLE!
Lors de la ré- Pire, l’aide indirecte au logement, à savoir le
vision de la soutien financier à l’activité des organisations
Constitution oeuvrant à la construction de logements d’uti-
fédérale, le lité publique entre à son tour dans la mou-
Parlement suisse linette à économies du Conseil fédéral. En
a refusé d’y faire 2009, dans le cadre du programme conjonc-
figurer le droit turel de soutien à l’économie, 45 millions de
au logement, un francs supplémentaires avaient été mis à dis-
droit social pour- position de ces organisations. Destinés à des
tant reconnu au niveau international. En prêts à taux préférentiel, ces 45 millions de
contrepartie, il y inscrivait l’encouragement francs devaient permettre de réduire les coûts
fédéral à la construction de logements. Dix ans des rénovations visant l’amélioration énergé-
après l’entrée en vigueur de la nouvelle consti- tique des logements d’utilité publique. Mais
tution, les locataires ne peuvent que se sentir pour le Conseil fédéral ce «cadeau» est inad-
trahis par la majorité politique de ce pays. La missible. Il veut le récupérer au plus vite. C’est
politique de promotion de la construction de ce qu’il fait dans le programme de consolida-
logements a été progressivement sabordée et tion budgétaire en compensant les sommes
le sera encore avec le programme de consoli- promises pour ces prochaines années avec ces
dation budgétaire 2011-2013 actuellement en 45 millions de francs.
consultation.
Durant ce temps la crise du logement sévit.
Que s’est-il donc passé? En 2003, tirant L’accès à un nouveau logement en dehors de
leçon des difficultés surgies de l’explosion de logement d’utilité publique devient impossi-
la bulle spéculative immobilière, le Parlement ble pour les jeunes ménages, les personnes di-
réforme le dispositif légal fédéral d’encoura- vorcées, voire les personnes âgées qui souhai-
gement à la construction de logements. Mais teraient un chez-soi plus petit et moins cher.
tout en adoptant la loi fédérale encourageant Hans-Rudolf Merz, le ministre des finances
le logement à loyer ou à prix modéré, il bloque et Doris Leuthard en charge de la politique
toute aide directe à la construction de loge- du logement n’en ont cure! Les dégâts sociaux
ment par le truchement du programme d’al- et le coût de l’aide sociale liée à la pénurie du
lègement budgétaire 2003. Lorsque la loi logement et à l’explosion des loyers vont être
entre en vigueur, le 1er janvier 2004, le prin- supportés par les communes et les cantons!
cipal instrument d’action – les prêts directs à Quelle irresponsabilité!
la construction de logements locatifs et ceux
destinés à la construction de logement en pro-
priété – est gelé. La ligne de crédit devait être
réactivée ultérieurement. Elle ne l’a jamais
été. L’aide directe n’est aujourd’hui plus qu’un
concept légal sans aucun contenu financier.
Un droit universel
et fondamental
Chargé de recherche clamé pour la première fois, été défini et des experts ont d’être protégées. Ce principe
à l’Académie de avec le droit à la vie, le droit de été nommés pour contrôler de l’universalité et de l’indi-
ne pas être victime de torture, son respect, sa protection et visibilité des droits consacrés
droit international le droit à l’alimentation ou sa réalisation. Dans le monde dans la Déclaration universel-
humanitaire et de le droit aux soins médicaux, entier, des victimes de viola- le de 1948 a été accepté depuis
droits humains à dans la Déclaration univer- tions du droit au logement – des décennies aux Nations
Genève et chargé selle des droits de l’homme de expulsées de façon arbitraire Unies… dans les salles du
d’enseignement invité 1948. Il a été proposé pendant ou vivant dans la misère, sans Palais des Nations à Genève.
la Seconde guerre mondiale aide de l’Etat pour se loger Au cours des dernières dé-
à l’IHEID, Christophe par le président des Etats-Unis – sont défendues quotidien- cennies, le droit au logement a
Golay rappelle les F.D. Roosevelt, dans son dis- nement au nom de la dignité été consacré dans un nombre
origines du droit au cours sur l’état de l’Union du humaine. croissant de Constitutions.
logement. Un droit 11 janvier 1944, avec d’autres En A f rique du sud, pa r
qui a été prononcé droits économiques et sociaux, Toujours les exclus exemple, son insertion dans
pour la première pour protéger la dignité Les victimes de violations la Constitution de 1996, avec
humaine, la paix, la sécurité des droits fondamentaux sont plusieurs autres droits consa-
fois en 1948 dans la et la prospérité. Depuis 1948, quasiment toujours des per- crés dans un catalogue de
Déclaration universelle la Déclaration universelle a sonnes socialement, politi- droits fondamentaux, a été
des droits de l’homme. inspiré de nombreux traités quement, économiquement et souhaitée pour exprimer la
internationaux et régionaux et culturellement exclues, et très volonté de la nation sud-afri-
Christophe Golay les droits qui y sont proclamés souvent discriminées. Ce sont caine d’en finir avec les iné-
Docteur en droit ont été consacrés dans de très les victimes de tortures et les galités et la discrimination qui
international nombreuses Constitutions, personnes tuées arbitraire- ont prévalu pendant le régime
à travers des catalogues de ment par l’Etat, mais aussi les de l’apartheid. Dans ce pays
Au moment où les prises de droits fondamentaux. victimes d’expulsions forcées comme dans plusieurs autres,
position sur le droit au loge- Dans les trois dernières et ceux et celles qui meurent l’inscription du droit au lo-
ment vont dans tous les sens, décennies, le droit au loge- de faim parce que l’Etat n’a gement dans la Constitution
il semble opportun de donner ment a fait l’objet d’un déve- pas créé de programmes d’as- a été souhaitée pour protéger
quelques informations sur son loppement considérable aux sistance alimentaire. Ces per- les membres les plus vulnéra-
origine et son développement. Nations Unies. Il a été consacré sonnes ont leur dignité qui est bles de la société.
Le droit au logement a été pro- dans des traités, son contenu a bafouée et elles ont le droit
Aussi à Genève
ONU/Jean-M arc Ferré
La consécration du droit au
logement dans la Constitution
genevoise, grâce à un vote du
peuple en 1992, a donc été
une avancée qui allait dans le
sens de l’histoire de la protec-
tion des droits fondamentaux.
Et si elle n’a pas été suivie de
suffisamment d’effets, c’est
peut-être à cause du conser-
vatisme des juges, peu enclins
à le protéger judiciairement.
Ce n’est en tout cas pas à
cause d’une inutilité de prin-
cipe. L’élimination du droit
au logement dans la future
Constitution constituerait une
régression certaine.
Pour en savoir plus (même auteur):
«Le droit au logement» www.cetim.ch
«Le droit à la propriété sous l’angle
Le droit au logement a fait l’objet d’un développement considérable aux Nations Unies. des droits humains» www.dd-rd.ca
HéBerger ne SigniFie
PaS SouS-louer
Le Tribunal fédéral
vient d’annuler un arrêt
de la Chambre d’appel
en matière de baux
et loyers du canton
de Genève qui avait
validé un congé notifié
à un locataire et l’avait
condamné à évacuer
immédiatement les
locaux de tous ses
biens et tous tiers dont
il serait responsable.
François Zutter
Avocat répondant
ASLOCA Genève
Dix locataireS
congéDiéS
Après avoir reçu une tion de bail. Aucun motif, ni mystère... Tout laisse à penser rement à traiter d’une requête
résiliation de bail non lettre d’accompagnement... que les congés ont été donnés groupée de dix locataires.
Les habitants sont sous le choc uniquement dans l’intention Entretemps, sept des dix re-
motivée, dix locataires d’autant que certains occupent d’augmenter les loyers avec quérants ont retrouvé un ap-
d’un immeuble de les lieux depuis plusieurs di- de nouveaux occupants. Sur partement. Logiquement, ils
Delémont vont devoir zaines d’années. les conseils de l’Asloca, les dix retirent donc leur demande.
faire leurs valises. Immosuisse, la gérance locataires concernés sont bien Reste à trouver une solution
Sept ont retrouvé immobilière qui s’occupe du décidés à entreprendre des pour les trois autres.
un appartement, bâtiment, propriété de B. démarches pour que chacun La gérance se déclare prête
Wolodarsky, F. Schmerler et puisse retrouver un logement à entrer en matière sur un ar-
les trois autres J. Breisch, trois hommes do- adapté à son budget et à sa si- rangement. Après discussion
bénéficieront d’une miciliés à l’étranger, leur si- tuation. Une dame âgée et de chaque cas, une convention
prolongation de bail. gnifie qu’ils doivent quitter les handicapée fait notamment est signée. Pour deux locatai-
lieux au 30 juin. L’immeuble partie des délogés. Solidaire, res, elle prévoit une prolonga-
Christelle Guélat Koller construit au milieu des années le groupe de locataires réclame tion de bail avec possibilité de
Co-présidente 60 fait partie d’un groupe de une annulation de congé ou partir pour la fin d’un mois.
Asloca TransJura trois. Il compte une vingtaine une prolongation de bail. Le troisième locataire, lui,
d’appartements dont la plupart La requête est examinée devait dans un premier temps
« On ne s’attendait pas à ont été rénovés ces dernières à la mi-mai par la commis- rester dans l’appartement qu’il
grand-chose d’autre». Le ton années. Rénovation qui s’est sion de conciliation en matière occupe actuellement. Après
de Roland Folly est résigné. accompagnée d’une hausse si- de bail à loyer. Si les séances discussion, sa résiliation de
Le 9 mars, cet habitant de la gnificative des loyers. pour résiliation de bail sont bail avait en effet été annulée
rue de la Golatte à Delémont monnaie courante, le cas de la car son appartement avait été
reçoit comme neuf autres lo- Augmenter les loyers Golatte est un peu particulier rénové il y a quatre ans. Mais
cataires un avis de résilia- Pour les locataires, pas de pour la commission qui a ra- aux dernières nouvelles, tout
laisse à penser que les proprié-
c Hristelle Guélat Koller
D’autres locataires
pourraient de la même
manière se voir signi-
fier de façon aussi brutale leur
résiliation de bail. La seule
réponse est de faire valoir
leurs droits en contestant ces
Les locataires de cet immeuble à Delémont ont reçu la résiliation de leur bail sans aucun motif! congés. L’ASLOCA y veillera.
TOUJOURS PLUS
D’ORDURES!
En 2008 plus de
3 millions de tonnes
d’ordures ménagères
ont été incinérées en
Suisse. Et ce chiffre
ne tient pas compte
des déchets acheminés
vers les déchetteries
pour être recyclés.
Pour répondre à
la loi fédérale sur
la protection de
l’environnement
entrée en vigueur
en 1983, les cantons
et les communes
cherchent toutes
sortes de solutions.
Tour d’horizon des
cantons romands.
Claire-Lise Genoud
Rédactrice en chef
Droit au logement cette course folle. Les déchets ge des encombrants gérés au taxe poubelle, ni facture de
chimiques sont ceux qui aug- niveau communal, les usines la voirie n’est envoyée aux
Les chiffres parlent d’eux-mê- mentent le plus, mais derrière d’incinération sont à la charge ménages. En revanche, le
mes. Malgré des campagnes eux suivent les déchets médi- des cantons. Certains n’en principe du pollueur payeur
intensives de sensibilisation au caux, les déchets métalliques possèdent qu’une seule, alors s’applique pleinement pour les
tri des déchets, nous remplis- et même les déchets miné- que d’autres en gèrent plu- entreprises.
sons toujours plus nos poubel- raux. Seuls les déchets pro- sieurs. Etant donné que plus Container. Aucune régle-
les. Selon les dernières statis- venant des machines, des vé- une usine est petite, plus elle mentation. Chaque commune
tiques publiées par l’Office hicules et autres accessoires revient cher à la collectivité, reste libre d’acheter les contai-
fédéral de l’environnement, sont restés stables durant cette la tendance consiste à les re- ners qu’elle souhaite mais
en quatre ans, soit de 2004 à année-là. grouper sur un lieu toujours étant donné les performances
2008, le poids des ordures mé- Face à ces montagnes de rebuts plus centralisé. de tri très élevées observées
nagères en Suisse a augmenté que nous laissons derrière nous, dans les containers enterrés,
de 18 kilos par habitant. Ce les autorités tentent de régula- GENèVE un grand nombre d’entre-elles
qui signifie que durant l’année riser au mieux. La loi fédéra- Population. 457 000 habi- ont choisi de les installer sur
20 08 nous avons produit le sur la Protection de l’envi- tants, soit 1620 habitants/km2 leur territoire. «Les perfor-
3 millions de tonnes d’ordu- ronnement de 1983 charge les mances de tri sont très élevées
res ménagères! Et dans ces cantons d’établir un plan de Usine d’incinération. Une particulièrement lorsque plu-
3 millions de tonnes, on ne gestion des déchets. Entre la seule. Les Cheneviers sur la sieurs containers sont présents
compte pas les déchets spé- théorie légale et l’application commune d’Aire-la-ville. au même endroit, souligne
ciaux, ni les déchets provenant effective, la réalité varie consi- Taxe poubelle. La loi genevoi- Sophie Meisser. Il faut donc
des industries. Ces derniers dérablement. Système fédéral se, explique Sophie Meisser, pouvoir prévoir de la place et
ne sont d’ailleurs pas en reste oblige, chaque canton, comme cheffe du secteur déchets du cela fonctionne très bien dans
puisqu’ils ont augmenté de chaque commune, met en place canton, prévoit que la collec- des zones rurales, voire semi-
140 000 tonnes en comparant le système qui lui convient le te, le transport et l’élimination urbaines. En ville de Genève,
les chiffres de 2007 à ceux de mieux. Contrairement aux des déchets se fasse sans taxe il n’y a tout simplement pas
2008 ! Aucun bon élève dans déchetteries et au ramassa- pour les ménages. Aucune de place pour généraliser ce
genre de containers à tous les communes ont par ailleurs les containers qui lui convien- NEUCHÂTEL
types de déchets. Dans cer- constitué des sociétés anony- nent et qui correspondent à Population. 170 300 habitants,
tains immeubles anciens, il mes chargées de gérer leurs ses moyens financiers. Les soit 212 habitants/km2
n’y a même pas de place pour déchets.» containers semi-enterrés sont
entreposer de simples contai- Taxe poubelle. Véritable ser- à la mode, mais ils coûtent Usine d’incinération. Une
ners à roulettes et le concier- pent de mer, le débat sur la beaucoup plus chers qu’un seule, Vadec SA sur deux sites
ge doit encore déposer les sacs taxe poubelle dans le canton container à roulettes. à Colombier et à La Chaux-
à ordures directement sur le n’est pas au bout de ses peines. Une commune très touris- de-Fonds
trottoir. Un texte avait été adopté par le tique fera plus facilement l’ef- Taxe poubelle. Une modifi-
Encombrants. Depuis une Grand Conseil en 2002, mais fort de s’en munir. cation de la loi cantonale est en
dizaine d’années, la ville de il a fait l’objet d’un référen- E n c o mb r a nt s . Por te - à- cours. Selon Yves Lehmann,
Genève a opté pour des ra- dum que le peuple a refusé. porte ou ramassage sur appel, chef du service de l’énergie
massages gratuits sur appel. La loi cantonale actuel- tout existe dans le canton de et de l’environnement, «il est
D’autres communes font du le ne contient pas de disposi- Vaud. prévu d’introduire une taxe
porte-à-porte une fois par tion d’application particulière A Lausanne cependant, au sac dans l’ensemble du ter-
mois ou tous les 15 jours ou du droit fédéral en la matière. depuis le 1er janvier 2010, la ritoire tout en conservant une
proposent encore des bennes Plusieurs interventions ont été ville a pris une option origi- taxe de base modeste et le fi-
à date fixe. La commune déposées mais à chaque fois nale. «La notion d’encom- nancement par les impôts de
d’Onex par exemple organi- rejetées par le Grand Conseil. brants n’existe plus chez 25% des coûts globaux. Un
se tous les samedis matin une Cet hiver une motion parle- nous», explique Fadi Kadri, même modèle de sac sera mis
déchetterie mobile dans l’un mentaire a demandé aux auto- chef du service d’assainisse- à disposition de la population
de ses différents quartiers rités de plancher sur une pro- ment. Dorénavant, le citoyen par le biais des grands dis-
avec un ramassage sur appel position pour faire payer au s’interroge pour savoir si son tributeurs à 2 francs le sac de
pour les personnes à mobili- moins une partie des frais de objet peut être recyclé ou pas. 35 litres. La gestion de cette
té réduite. gestion des déchets par une S’il peut l’être, il doit l’amener taxe au sac sera confiée à une
taxe poubelle (au volume ou au à une déchetterie où ses com- seule entreprise qui assurera
VAUD poids). La commune d’Aven- posants pourront être valori- la production et la distribution
Population. 700 000 habi- ches par exemple a déjà intro- sés, sinon il peut le déposer à des sacs, l’encaissement de la
tants, soit 217 habitants/km2 duit une taxe au poids. Avant côté de ses sacs poubelles. Les taxe, le paiement des coûts
de jeter son sac de poubel- tournées de ramassage ne col- d’incinération et en cas de re-
Usine d’incinération. Une le dans le container, chaque lectent désormais plus que le cettes plus importantes que
seule, TRIDEL à Lausanne. citoyen doit introduire sa verre, le papier, les végétaux et ces derniers, la rétrocession
Mais selon Marc Andlauer, carte de paiement. Le sac est les incinérables (ordures mé- des recettes aux communes en
responsable du service du ensuite pesé et la carte débitée nagères). «Le ramassage dif- proportion aux quantités de
secteur gestion des déchets du prix calculé en fonction du férencié des encombrants né- déchets qu’elles auront livrées
au niveau cantonal, «certai- poids des ordures. cessiterait une infrastructure aux usines d’incinération». La
nes régions comme La Broye, Container. Entre une grande trop lourde et l’augmentation commune de Travers fera ex-
le Chablais, La Côte vau- ville comme Lausanne et des des ordures ménagères induite ception avec un projet pilote
doise ou le Nord vaudois ont toutes petites communes, il est par le nouveau mode de faire de taxe au poids. La mise en
des accords avec les usines difficile d’appliquer un même s’avère tout à fait supportable application de ce nouveau
des cantons voisins». Depuis système. dans la gestion des camions de système dépend de la décision
une vingtaine d’années, les Chaque commune adopte la voirie, poursuit le respon- du Grand Conseil mais elle est
sable. Si nous avons pris cette envisagée pour 2012.
décision, c’est parce que nous Container. De plus en plus
A lexandra Ruiz
Ville de Lausanne
Fribourg.
Taxe poubelle. La population
du canton de Fribourg est déjà
assujettie à la taxe poubel-
le (poids ou volume) dont le
principe a été fixé dans la loi
cantonale en 1996. Selon Marc
Chardonnens, chef du service
de l’environnement du canton
«70% du prix de l’élimination
des déchets doit être couvert
par des taxes dont en tous cas
la moitié, soit 35%, doit être
prélevée sur la quantité de
déchets produits».
De plus, pour que les
communes puissent perce-
voir des taxes, être financées
et prendre des sanctions s’il y
a des contrevenants, le canton
doit adopter formellement le
règlement pour la gestion des
déchets. Le financement qui
n’est pas assuré par le biais de
la taxe, se fait par le ménage
En ville de Lausanne, comme ici à la rue Jurigoz, les containers à roulettes sont de mise.
communal, donc l’impôt.
Container. Le choix des
containers est laissé aux com- janvier 2011 pour l’ensem- dont les modalités financières l’exportation des poubelles
munes. «Il existe aussi bien ble du district de Porrentruy seraient encore à définir. vers une autre commune.
des containers enterrés que (Ajoie) . Depuis plusieurs Container. Chaque commune
des bennes compacteuses, des années, elle existe déjà dans la VALAIS est libre d’utiliser les contai-
systèmes de pesée des ordures vallée de Delémont. Population. 300 000 habi- ners de son choix. Pour instal-
ou du ramassage porte-à-por- Container. La plupart des tants, soit 57 habitants/km2 ler un container semi-enterré,
te, explique Loïc Constantin, communes préfèrent le porte- elle a cependant l’obligation
chef de la section déchets et à-porte, mais Les Franches- Usine d’incinération. «Ac- d’obtenir de la part du canton
sites pollués. Mais plusieurs Montagnes ont décidé récem- tuellement il existe trois un permis de construire.
communes se sont depuis ment d’installer dans toutes usi nes d’i nci nération en Encombrants. Les déchette-
longtemps regroupées pour leurs communes des contai- Valais», explique Isabelle de ries ont fait leur apparition il y
diminuer et rentabiliser au ners semi-enterrés. Riedmatten, responsable de a 10-15 ans avec pour but d’op-
maximum la gestion de leurs Faciles à vider, ces derniers ré- la gestion des déchets pour timaliser le tri des déchets.
déchets.» duisent les frais de transports, le canton. L’usine de traite- Dans certaines communes, il
Encombrants. Pas de tendan- permettent de se défaire en ment des ordures du Valais existe des Ecopoints, ce sont
ce particulière. tout temps de ses ordures et central (UTO) à Uvrier, la des centre de collecte à proxi-
d’éviter les mauvaises odeurs société anonyme pour le trai- mité des citoyens qui leur per-
JURA ainsi que les visites des renards tement des ordures ménagères mettent de prendre conscien-
Population. 69 600 habitants, et autres animaux intéressés. (SATOM) à Monthey et KVA ce de l’importance du tri des
soit 83 habitants/km2 Encombrants. Il existe une sy- (Kehrichtverbrennunsanlage) déchets et de leur possibilité
nergie cantonale pour gérer de à Gamsen. Elles ont toutes été de recyclage.
Usine d’incinération. Au- futures déchetteries au niveau construites dans les années A Sion, bien que les citoyens
cu ne. M a is selon A nd ré régional. D’ici deux ans, une septante, suite à la loi obligeant ont à leur disposition deux dé-
Gaudreau, responsable can- uniformisation du système de les cantons à renoncer aux dé- chetteries, la ville organise
tonal de la gestion des déchets collecte devrait avoir lieu sur charges, du genre «tout dans le au printemps et en automne
«toutes les communes juras- tout le canton. Il pourrait ne talus». Ces usines ont été ré- dans les quartiers, des collec-
siennes sont actionnaires de la plus y avoir de ramassage por- gulièrement adaptées pour sa- tes itinérantes sous forme de
société Vadec SA à la Chaux- te-à-porte systématique. Les tisfaire les conditions légales bennes ouvertes. «Cela fonc-
de-Fonds et sont dans l’obli- encombrants pourraient être qui deviennent toujours plus tionne extrêmement bien, ex-
gation d’acheminer leurs acheminés personnellement sévères. plique Raphaël Berthod, ins-
déchets par voie ferrée, sauf jusqu’à la déchetterie régio- Taxe poubelle. Aucune régle- pecteur de l’assainissement
Les Franches-Montagnes qui nale qui remplacera les diffé- mentation n’existe au niveau urbain, le tonnage ne cesse
peuvent le faire par camion rentes déchetteries communa- cantonal. La ville de Sion a, d’augmenter d’année en année
car elles sont tout proches». les et répondra à des critères par exemple, opté pour une mais ce système est particuliè-
Taxe poubelle. La taxe au sac précis. Il y aurait aussi une facture annuelle. Comme la re onéreux en raison des frais
(environ 2 francs le sac de 35 prestation personnalisée pour taxe au sac n’est pas généra- de transport et de manoeuvre
litres) sera généralisée au 1er un ramassage gratuit sur appel lisée, ce système décourage pour trier les bennes.»
ValaiS mytHiQue,
ValaiS mité!
C’est sous ce titre nes en manquent.
volontairement • L es petits i m meubles
provocateur que coûtent moins cher à la col-
l’association «Altitude lectivité. Favorisé par la po-
1400» présente litique de l’aménagement du
actuellement une territoire actuelle, l’habitat in-
exposition itinérante dividuel génère des frais im-
destinée à sensibiliser portants pour la collectivité
le grand public aux publique. Les infrastructu-
conséquences du res à développer (routes-amé-
nagements des terrains, etc.)
mitage du sol.
coûtent très cher pour des-
Pascal Perraudin servir un nombre d’usagers
Avocat relativement limité. Lucien
Asloca Valais Barras et Philippe Venetz ré-
vèlent un chiffre choc: «Les
Fondée en 2007 par des pro- maisons individuelles repré-
fessionnels de l’aménagement sentent 40% des logements
du territoire et du tourisme, en Valais mais elles mangent
des politiciens et des citoyens 80% de la surface dévouée à
soucieux de leur cadre de vie, l’habitat. De plus, une maison Détail de l’exposition «Altitude 1400»
«Altitude 1400» milite pour individuelle coûterait deux fois
une urbanisation des Alpes plus à la collectivité en termes souvent inférieures à celles d’il d’en bénéficier. Le coût très
valorisant des espaces natu- d’infrastructures qu’un petit y a quelques dizaines d’an- élevé des loyers, induit no-
rels et construits au service immeuble de 4 étages.» De là nées. L’avenir est donc cer- tamment par le prix soutenu
d’un développement écono- à affirmer que les habitants tainement à l’habitat groupé, des terrains, achève souvent
mique et touristique de qualité de dissuader l’éventuel can-
“
et durable. didat locataire d’un logement
Le mitage, un mot peu
Les maisons individuelles situé en station. Il en résulte
courant, signifie la construc- mangent 80% de la surface dès lors un exode vers les
tion désordonnée générée
par la multiplication des
zones à bâtir surdimension-
nées. Pour Philippe Venetz et
habitable en Valais
d’immeubles subventionnent
”
nettement moins gourmand
zones de plaine, où la pénurie
de logements locatifs est déjà
sévère (lire à ce propos l’ar-
ticle paru dans le DAL 193,
Lucien Barras, deux architec- les propriétaires de logements en surface constructible. février 2010). Tout espoir n’est
tes sédunois, chevilles ouvriè- individuels, il n’y a qu’un pas, cependant pas vain. Les col-
res de ce collectif engagé, «les relativement facile à franchir. Surdimentionnement lectivités publiques écoutent
conséquences de cette politi- Les stations de moyenne de plus en plus les membres
que du mitage deviennent de • L’habitat «groupé» favorise altitude (du type Crans- d’«Altitude 1400» et certai-
plus en plus préoccupantes» les liens sociaux. Une autre Montana ou Verbier) sont les nes commencent même à faire
mais il existe quelques pistes conséquence, assurément né- premières victimes du surdi- appel à leurs services pour des
pour tenter de rectifier le tir: gative, du mitage consiste en la mentionnement des zones à conseils et des projets d’amé-
perte du lien social, entraînée bâtir. Dans ces stations, la nagement du territoire.
• Les zones à bâtir devraient par l’individualisme et l’isole- prolifération de résidences se- L’ASLOCA, quant à
être mieux réparties sur le ment du logement individuel condaires, génératrices le plus elle, suit attentivement
territoire cantonal. En effet, et extra-urbain. On constate souvent de lits froids, tout cette problématique
les régions périphériques et également que le coût de l’ha- en utilisant le sol à bâtir, ne afin de soutenir toute initiati-
montagneuses en possèdent bitat individuel ne cesse d’aug- permet pas à tout un chacun ve visant à améliorer la situa-
trop alors que les zones urbai- menter, pour des prestations (principalement les locataires) tion des locataires valaisans.
PriVéS De cHauFFage
en Plein HiVer...
Les locataires de
plusieurs immeubles
situés au Locle et à
La Chaux-de-Fonds
risquent à tout moment
de se retrouver sans
chauffage. Comme
leurs propriétaires
ne paient pas les
factures au fournisseur
Viteos, ce dernier a
pris des mesures…
surprenantes.
d’Etat cherche à
imposer une réforme
des fondations
immobilières de droit
public (FIDP) chargées
de la gestion du parc
locatif subventionné.
Ce projet mettrait un
terme à une gestion
de proximité qui a
fait ses preuves.
Christian Dandrès
Avocat
Asloca Genève
aSloca romanDe
NPA / Lieu..................................................................................
Secrétariat général
Bienne & SeelanD
ASLOCA BIENNE N.B.: Le secrétariat romand
Date & Signature
c/o ASLOCA CANTON DE BERNE ne donne pas de renseignements
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