Cours 2 Pluie 2016-Tirage

Cours d’Hydrologie – COURS 2
http://www.graie.org/eaumelimelo/
1- LA PLUIE
S. BARRAUD
Hydrologie
Hydrologie générale générale
4GCU
Plan du cours
1. Phénomènes générateurs 4. Modèles de représentation

de la pluie
2. Mesure de la pluie
 Modélisation temporelle
 Pluviomètres / Pluviographes
 radar météorologique  Pluie historique
 Pluies de projets
3. Principales caractéristiques des  Série de pluies
pluies
 Répartition temporelle d’une  Modélisation spatiale :
pluie abattement spatial
 Analyse statistique de séries de
pluies
 Notion de période de retour
 Notion de courbes IDF
 Cas des évènements extrêmes
Hydrologie générale 4GCU 2
1
1- PHÉNOMÈNES GÉNÉRATEURS
Pluies advectives (ex : Fronts chauds)
Ordre de grandeur
Valeurs caractéristiques :
Durée : 3 à 12 h
Etendue : 300 à 1000 km Air chaud
Intensités : 1 à 3 mm/h
Air froid
B. Chocat
2
Pluies convectives
Ordre de grandeur
Valeurs caractéristiques:
Durée : 20 à 40 min
Etendue : 2 à 4 km
Intensités : 30 à 100 mm/h
Air froid
Air chaud
B. Chocat
Pluie orographique
Air chaud
et sec Air humide
et chaud
Ordre de grandeur des caractéristiques : idem pluies convectives
3
Influence de la ville sur les pluies
Population en 1970 (Millions d’habitants)
Relation entre renforcement de la fréquence Densité de cellules de pluie intense en fonction de

d’orages d’été dû à la ville et sa population (USA). l’occupation du sol- extrait de
Renforcement = freq. d’orage / freq. d’orage zones (Renard, 2010)
rurales environnantes (Changnon, 1976)
Phénomène qui intéresse l’hydrologie
 Conjonction de processus thermodynamiques et

microphysiques
 Pluie au sol
 Répartition temporelle
 Répartition spatiale
4
LA MESURE DE LA PLUIE
2- Quelques principes / moyens de mesure
 Mesure locale au sol :

Pluviomètres / Pluviographes
i(t)  x, y, z
 Mesure par radar :

Image spatialisée de l’intensité de pluie
i(x,y,z)  t
5
Les pluviomètres / pluviographes
Totalisateur à auget basculant à pesée
Pluviomètre totaliseur
bague réceptrice
cône crépine
le pluviomètre dit
« totalisateur » ou
« journalier » est exploité
reservoir
de mesure
par un opérateur qui
effectue une lecture de la
pluie cumulée
pied
6
Pluviomètre à auget basculant
bague réceptrice
cône crépine
reservoir
de mesure arrivée de l'eau captée
pied
pivot
butées
Pluviomètre à pesée
 La masse du récipient
et de son contenu est
mesurée en continu
(pas de temps fixe).
 Pour une masse d’eau
donnée,
correspondant à une
hauteur d’eau
précipitée, une
impulsion électrique
Pluviographe à pesée est émise, horodatée
(système à jauge de contrainte (OTT) et enregistrée.
http://www.graie.org/graie/graiedoc/reseaux/autosurv/FT3_pluviov3.pdf
7
Critères de choix
http://www.graie.org/graie/graiedoc/reseaux/autosurv/FT3_pluviov3.pdf
Information produite
i(mm/h) Hyétogramme :
40
Intensité en fonction
30 du temps : i(t)
20
10
15 30 45 60 75 90 t (min)
Ne permet pas de connaître sa répartition spatiale

Permet de mesurer la pluie avec un pas de temps court
(quelques minutes)
8
Notion de réseau de pluviomètres
 Ensemble d’appareils identiques

 effectuant la même mesure
 exploités de la même façon
 répartis dans l’espace avec une densité compatible
avec la taille caractéristique du phénomène à étudier
 Données locales extrapolées ensuite par un

modèle à tous les points de l’espace.
Exemple du réseau de Lyon
Pluviomètres
Document Direction de l’eau – Grand Lyon
9
Exemple : Exploitation des informations
(réseau du Grand Lyon)
Radar météorologique
 Mesure de la réflectivité
électromagnétique des
nuages précipitants
 Relation entre réflectivité
radar et grandeurs
caractéristiques de la
précipitation :
taille, densité des gouttes,
vitesse de chute
Photo CG93- DEA Seine Saint Denis
10
Information produite : image radar
 Instabilité de la relation
intensité = f(réflectivité)
 Information qualitative :
besoin de calage
(réseau de pluviomètres)
 Echos de sols
F. Renard , 2010 - OTHU
Disponibilités des données à pas de temps fin
 Depuis 150 à 200 ans sur quelques sites.
 Depuis 50 ans de façon assez systématique en France

(représentativité pas forcément assurée) par MN.
 Depuis quelques dizaines d’années avec des réseaux denses

(zones exposées aux crues, villes).
 Depuis quelques années en complémentarité avec les images

radar.
11
3- PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES
Répartition temporelle de la pluie
 Notion de hyétogramme de pluie
i(t) : intensité de pluie à t

i(t) mm/h
: hauteur précipitée
par unité de temps
H(t) : Hauteur
i(t) .t
t Temps t
12
 Caractéristiques courantes
i(t) mm/h
 Durée totale Dp
 Hauteur totale précipitée HT
 Intensité maximale qui dépend
de la durée du pas de temps t
t t
Dp
 Notion d’intensité moyenne - maximale

i(t) mm/h 60
t=6 min i moy-max = 60 mm/h
50
40
t=12 min i moy-max = 50 mm/h
43.33
25 30 t=18 min i moy-max = 43.33 mm/h
20
t
t=6 min
13
 Notion d’intensité moyenne - maximale

i(t) mm/h Ii
Ii : intensité au pas de temps i
m : nombre de pas de temps
t  j k Ii 
mk
I moymax ( k  t )  Max  
 i j k 
j 0
k.t t
 Notion d’intensité moyenne – maximale & « durée »

60
i(t) mm/h Imoy-max (mm/h)
60 
40 50 
30 43.33 
25
20
t (min) t (min)
6 12 18 24 …
t=6 min
14
 Notion d’intensité moyenne – maximale & « durée »
130
130
120
110 120
100
110
90
80 100
i(t) (mm/h)
70
90
60
50 80
40
70
30
20 60
10
50
0
0 5 10 15 20 25 30
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75
t (min) t (min)
t (min) 5 10 20 30
Imoy-max (mm/h)
Analyse statistique des pluies

 Notion de fréquence (Période de retour)
i(t) mm/h
t
i(t) mm/h
Chronique sur
…
plusieurs
i(t) mm/h
années
…
t
t=5 min
15
Par exemple Intensité moyenne max en mm/h
t 5 min 15 min 30 min 1h 2h

Pluie 1 120 80 52 29 16
Pluie 2 78 54 42 31 26
Pluie 3 132 78 40 20 10
Pluie 4 64 60 52 29 15
.
Pluie n … … … … …

Par exemple
Intensités moyennes max en mm/h Intensités moyennes max classées
t 5 min 5 min
Pluie 1 120 132
Pluie 2 78 123
Pluie 3 132 120
Pluie 4 64 112
… …
Pluie n …
16
P(Imoy-max (t) ≥ x) Dire que l’intensité I10 pour un t donné a

1 une période de retour T signifie qu’en
moyenne une fois toutes les T années on
observe une pluie dont l’intensité est
supérieure ou égale à I10
P(Imoy-max ≥ I10) = 1/10
 I10 est dite de fréquence F= 1/10 ou
de période de retour T=1/F=10 ans
0,1
x
I 10
Attention ! Le nombre d’années doit être suffisant
Notion de courbes IDF

Ajustement Montana
Imoy-max (t, T) = a (T) t b(T)
Imoy-max (mm/h)
Ajustement de Talbot
ATTENTION ! Imoy-max (t, T) =
a (T) / (t + b(T))
Ajustement de Keifer et Chu

T=10 ans
Imoy-max (t, T) =
T=5 ans a (T) / (t + b(T))c(T)
T=2 ans
6 12 18 24 … Durée t (min)
17
Ajustement de Montana (Station de Lyon)
 Cf. TD Hydrologie pour valeurs sur le Grand Lyon

Cas des périodes de retour élevées
 Comment évaluer des événements de période de

retour supérieure à la durée d’observation?
Méthode des années-stations : Sous certaines conditions, on
peut multiplier le nombre d’années d’observation en multipliant
le nombre de points d’observation
 Conditions nécessaires
 zone climatique homogène
 indépendance des événements
 même population statistique
18
5- MODÉLISATIONS
À considérer suivant les cas …
Pour quoi faire ?
 Modélisation temporelle
 Modélisation spatiale
19
A- Modélisation temporelle de la pluie
Choix d’un événement réel
Pour quoi faire ?
considéré comme représentatif et
observé sur le même site ou sur
un site de climat identique
 Pluie historique 
Pas de mesure « objective » du risque
 Pluies de projet
Référence à la mémoire collective
 Série de pluies
Pour quoi faire ?

- Pluie synthétique statistiquement
équivalente aux pluies réelles bien
 Pluie historique que jamais observées
- Evènement unique représentatif

 Pluie de projet  de la pluviométrie locale et de l’objet
étudié (BV + système de drainage)
 Série de pluies
20
Pour quoi faire ?
 Pluie historique
 Pluie de projet
Série de pluies historiques

 Série de pluies  (chronique de pluies réelles) sur le
long terme
Situations contrastées
Exemple de pluies de projet
 Pluie constante (pluie de type « bloc »)
Ic dépend pluviométrie
i(t) locale (courbes IDF)
Ic
Dp dépend du temps de
réponse du bassin
t
Cf. Méthode rationnelle
Dp prochain cours
21
 Pluie constante (pluie de type « bloc »)
i(t)
Ic
Ic
Dp
 Pluie double triangle
Intensité
imax
i(t2)
temps
t2 t1
t3
22

 Durée totale ~ 4 h
 Les hydrogrammes de 70% conserve HT en 4h
ruissellement observés à
l’exutoire d’un BV urbain sont  Aucune forme particulière
moins variables instantanément
que les pluies qui les engendrent - Double triangle
- Position de la pointe
 Recherche à l’aide d’un modèle - Période de pluie intense
de simulation de BV (Réservoir 15 min à 1h
linéaire) des caractéristiques des
pluies ayant une influence
prépondérante sur les signaux de
sortie (Débit max à l’exutoire )
Intensité
À partir de
caractéristique
de la imax
pluviométrie
À partir de
temps de
i(t2) réponse du BV
temps
t2 t1
t3
23
CANOE®
Exemple intérêt série de pluies
Google Earth
(Photos S. Barraud)
Toiture végétalisée du Centre de Congrès de Lyon
24
Stock d’eau
dans le substrat
ECCLAIRA – (Bertrand-Krajewski 2012)
Pluie
Fonctionnement dynamique de la toiture (zoom du 10 au 25 avril en haut, année complète en bas)


ECCLAIRA – (Bertrand-Krajewski 2012)
Etat du couvert végétal sur une année complète
25
B- Modélisation spatiale de la pluie :
 Abattement spatial
 Pluie non homogène en intensité sur l’ensemble d’un grand BV
 Modèles
 Minoration de la hauteur d’eau précipitée
ex : Hypothèse d’un épicentre
H(x,t) = αs Hmax (t)
αs =A- avec A : surface de BV et  =0.063 à 0.2
 Loi de décroissance autour d’un épicentre (Frulhing)
i(x, t) = i0 (t) (1 – a x1/2)

 Déplacement des averses (difficile)
 A partir des mesures (cf. exemple suivant)
Exemple modèle de répartition spatiale
26
Densité de postes pluviométriques pour la
détermination des hauteurs précipitées
Pour assurer dans 75 %

des cas une incertitude
sur la lame d’eau
précipitée sur le bassin
versant < à 20 %
Pour obtenir des résultats

satisfaisants pour les
modèles de simulation de
la transformation pluie-
débit avec une incertitude
max admissible sur les
débits à l’exutoire de
l’ordre de 20 à 30 %.
Extrait polycopié Master MEGA (Bertrand-Krajewski, 2012)
Bibliographie
 Bertrand-Krajewski J.-L. (2003). La pluie : mesure et modélisation, Cours d’Hydrologie

Urbaine - Partie 2. Polycopié Master MEGA, Lyon, 70 p.
 Bertrand-Krajewski J.-L. (2012). Toitures végétalisées : quelques éléments sur les recherches
en cours. Actes de la 5eme journée technique OTHU, 2 p.
http://www.graie.org/othu/pdfothu/JTOTHU5-ACTES-9fev12web6.pdf (consulté le
03/02/16)
 Changnon S.A. (1976). Inadvertent weather modification. Water Resources Bulletin.12, 695-
718.
 Chocat B. (Coord.) (1997). Encyclopédie de l’Hydrologie Urbaine et de l’Assainissement,
Collection Tec&Doc, Edition Lavoisier, Paris, 1124 p.
 Paturel E., Desbordes M. & Masson J.-M. (1986). Evaluation de l’influence de la densité des
réseaux pluviométriques sur la détermination des lames précipitées. Rapport secrétariat
permanent du Plan Urbain, France, 104 p.
 Renard F. (2010). Le risque pluvial en milieu urbain. De la caractérisation de l’alea à
l’évaluation de la vulnérabilité : Le cas du Grand Lyon. Thèse de l’Université Jean Moulin
Lyon III. 528 p.
 Schilling W. (1983). Der Einfluss räumlich variabler Niederschläge auf Kanalisationsabflüsse.
13°Abwassertechnisches Seminar, Heft 44, Technische Universität München, Deutschland,
55-83.
27

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1. Phénomènes générateurs 4. Modèles de représentation

Hydrologie générale 4GCU 2

Hydrologie générale 4GCU 3

Pluies advectives (ex : Fronts chauds)

Hydrologie générale 4GCU 4

Hydrologie générale 4GCU 5

Ordre de grandeur des caractéristiques : idem pluies convectives

Hydrologie générale 4GCU 6

Population en 1970 (Millions d’habitants)

Relation entre renforcement de la fréquence Densité de cellules de pluie intense en fonction de

Hydrologie générale 4GCU 7

Phénomène qui intéresse l’hydrologie

 Conjonction de processus thermodynamiques et

Hydrologie générale 4GCU 8

Hydrologie générale 4GCU 9

2- Quelques principes / moyens de mesure

 Mesure locale au sol :

 Mesure par radar :

Hydrologie générale 4GCU 10

Totalisateur à auget basculant à pesée

Hydrologie générale 4GCU 11

Hydrologie générale 4GCU 12

Hydrologie générale 4GCU 14

Hydrologie générale 4GCU 15

Ne permet pas de connaître sa répartition spatiale

 Ensemble d’appareils identiques

 Données locales extrapolées ensuite par un

Hydrologie générale 4GCU 17

Exemple du réseau de Lyon

Document Direction de l’eau – Grand Lyon

Hydrologie générale 4GCU 18

Hydrologie générale 4GCU 19

Hydrologie générale 4GCU 20

F. Renard , 2010 - OTHU

Hydrologie générale 4GCU 21

Disponibilités des données à pas de temps fin

 Depuis 150 à 200 ans sur quelques sites.

 Depuis 50 ans de façon assez systématique en France

 Depuis quelques dizaines d’années avec des réseaux denses

 Depuis quelques années en complémentarité avec les images

Hydrologie générale 4GCU 22

Hydrologie générale 4GCU 23

Répartition temporelle de la pluie

 Notion de hyétogramme de pluie

i(t) : intensité de pluie à t

Hydrologie générale 4GCU 24

Répartition temporelle de la pluie

 Notion d’intensité moyenne - maximale

 Notion d’intensité moyenne - maximale

Hydrologie générale 4GCU 27

Répartition temporelle de la pluie

 Notion d’intensité moyenne – maximale & « durée »

Hydrologie générale 4GCU 29

Analyse statistique des pluies

t 5 min 15 min 30 min 1h 2h

Analyse statistique des pluies

Hydrologie générale 4GCU 32

P(Imoy-max (t) ≥ x) Dire que l’intensité I10 pour un t donné a

Notion de courbes IDF

Ajustement de Keifer et Chu

Hydrologie générale 4GCU 34

 Cf. TD Hydrologie pour valeurs sur le Grand Lyon

Cas des périodes de retour élevées