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Henderson, "The Diplomatie Revolution of 1854 : The Four Points", The AmePzcan
HUt~ricalReview, t. X L m no. 1, octobre 1937, p. 22-50,
O
Gustave Demurgny, La Question du Danube. HZstoire poli fique du Bassin cdu Danube.
Etude des divers régimes applicable ii la navigation du Danube, PZ&, 191 1, p. 194.
Les protocoles de la Conférence de Paris avec les discussions au sujet de la question du
D m b e à D e i e A. Sturdza, Recueil de d o c u m m ~relati! la liberté de navigation
du Danube, Berlin, 1904, p. 12-23,
Ruth E. Bacon, "British Policy and the Regdation of hkrmtional Rivas of I ~ b x m t i o ~ l
Concern", British Yearbook of International Law, 1929,p. 167.
9
O. Kaecknbeeck, Intem&naZ Rivers. A Monog~aphBased on D@brnatic Docummfs,
London, 1918, p. 89 (note b).
Ballplatz envisageait I'appiication au Bas-Danube les principes concem.ant la
navigation sur les fleuves internationaux européens qui étaient inclus dans
le traité de Vienne en 1815, dans le but de faciliter le commerce et la
navigation. L'élimination des obstacles imposait la limitation à la
"première nécessité'' des mesures restrictives comme la douane et la
quarantaine, les travaux immédiats étant nécessaires pour I 'amélioration
du cours du Danube maritime. La réalisation pratique des stipulations
incombait h l'Europe, les puissances contractantes nommant les délégués
pour un "syndicat européen" qui devait envisager la rédaction d'un
rapport sur les conditions qui entravaient la navigation ;ce syndicat devait
aussi établire les fondations d'une législation et d'un service de police
fluvial et maritime, avec laquelle serait réglementée et contrôlée la
navigation libre sur le secteur inférieur du Danube. L'autorit6 exécutive,
avec un caractère permanent et n o m d e la Commission pour la
navigation du Danube infirieur, était composée des délégués des Etats
riverains. Pour faciliter l'activité de la commission, la Russie devait
consentir 2i la suppression des mesures de quarantaine qui etaient
imposées au canal Soulina, de ne plus garder des constructions militaires
dans cette région et de reconnaître les îles du Delta du Danube comme des
temtoires neutres1'. .
Les pmpo~ition~ & Giornate autrichien ont provoqué d'amples
débats, commençant avec les objections du delégué tszriste, le prince
Gorceakov, 'par rapport au terme "syndicat", inhabituel dans les affaires
internationales, ou avec l'opposition ouverte de la Russie contre la
proposition de la neutralisation du Delta du ~ a n u b e " . Par ai11&rs, la
diplomatie britannique a réagi à l'article 5 des stipulations, qui organisait
la cornposition de la Cornmission exécutive, constituée seulement des
riverains du Danube. Lord Russell a exprimé l'intention du cabinet
londonien d'stre représenth dans ce f o m européen, car la Grande-
Bretagne avait sur le Danube de grands intérêts ~ommerciaux'~. Cette
opinion a été réitérke dans la session du 23 mars 1855, car la Commission
'O Les six points en roumain à Petre Th. Maiorescu, Istoricul regIementZrii navigarunii
pe Dundre, Bucarest, 1941, p. 49-50, en francais ii Heinrich F, Geffcken, Question du
Danube, Berlin, 1883, p. 9-10 et en anglais a K&q&gbeeck, op, cit., p. 85-88 ; cJ
également P. Gogeanu, op. cif., p. 41-42.
Sturdza, op. cit., p. 12-23 ;Hemy Hajnal, The Danube. Ils Historical, Political and
Econonaic Tmportmce,The Hague, 1920, p. 70-71.
' Gogeany op. cif.,p. 42-43.
LA GRANDE BRETAGNE ET LA COMMSSIQN EUROPEEJWE DU DANUBE 707
13
Sturdza, op. cii.,p. 20-2 1.
14
On doit aussi mentionner le fait que la position des diplomates autrichzens &taitdéteminée
par l'opinion de l'empereur F m Jasepia, pour qui, il filait avoir "me discussion très claire
sirr la question de Souha et c d e du Danube. En ce qui concerne la première, tuutes les
puissances y ont des droih égaux, tandis que dans la deuxième, seulement les états riverains
avaient voix au chapitre"(apud H. Hajnal, op. cit , p. 72).
l5 Sturdza, op. cat., p. 18-19.
l6 R. Bacon, op. cit., p. 168.
de lkx6écution de nouveaux travaux techniques pour l'arrangement
fluviale,
Le projet des préliminaires de paix, signe 2~ Vienne, le lm février
1856 p a les représentants de l'Autriche, de la France, de la Grande
Bretagne, de la Russie et de la Turquie, contenait aussi, dans le deuxième
point, la stipulation que "la liberté du Danube et de ses embouchures sera
eficacement assurée par des institutions européennes, dans lesquelles les
Puissances contractantes seront également représentks, sauf les positions
particulières des riverains, qui seront réglées sur les principes établis par
l'acte du Congrès de Vierne en matière de navigation
Dans ce même contexte, le Congrès de Paix a commencé à Paris,
le 25 février 1856 avec l'intention de rétablir l'équilibre continental à la
suite de la guerre de Crîmée. Dans la question du Danube, les diplomates
britanniques (le lord Clarendon, le chef du ministbre des Ma;iresétrangères, et
le baron Henry Cowley, I'ambassadeur britannique à Paris), agissant en
collaboration avec les représentants du Quai d'Orsay (le compte
Alexandre de Walewski, le ministre des Affaires éétranghres de la France,
et François Adolphe de Bourqueney, 1'ambassadeur fimgais A vienne)')
ont da, de nouveau, militer pour la protection des positions économiques
detenues aux embouchures du grand fleuve par les puissances maritimes
occidentales, qui étaient également menacées par les prétentions de
domination exclusive de la Russie et de IqAutriche.
En ce qui concerne la frontière de la Bessarabie, le veux des
.diplomates tsaristes d'obtenir des concessions a heurté à l'opposition
17
Sturdza, op. cit., p. 24.
18
Une présentation de la politique danubienne et pontique française par Traiaxi Ionescu,
"Atitudinea diploma@eifianceze "ui problema Miirii Negre si a Dudrii de Jos, de la
Congresui de fa Paris (1856) pihg la Congresu1 de la Berlin (1 878) ",Rdl, t. XXXm, no.
11, 1980, p. 2125-2143 ; Iulian C%@nCi, ProbZenza Dunhii în relafiile românu-fianeeze
pana' la Pa'rnul Razboi Mondial, dans Empul istoriei IJ. Profesomlui Dinu C. Giurescu,
volume sous la direction de Ioan S c m et Mihai S a r h Radulescu, Bucarest: 1998, p.
284-298.
19
Barbara Jelavich, A cenfuy of Russian Foreign Policy, 1814-1914, Philadelphia,
1964, p. 128.
LA FIUNDE BRETAGNE ET LA COMMiSSION E13ROPEENNE DU DANUBE 709
26 Ibid, p. 77.
27 Ibid.
'' Les protocoles de la Conf&rencede Paris avec les disnissinis au i.ujetde Ia question
du Danube et l'attitude des diplomates britanniques : D.A. Smdza, op. cit-,p. 12-23 ;
p a x les stipulations du Traité de Paris quant à "la question du Danube" : ibg., p. 32-34 ;
F r m von Holbendorf, Les Droia Riverains de la Restc~~uxnie sur le Danube, LRipsic,
1 Q84,p. 139-141; Demorgny, op. cit., p. 3 17-3 18; La Commissiun Eul-opèenrts ds
Danube ef son m v r e , p. 411-413.
Européenne, au maintien de la navigabilité des embouchures du Danube
et des parties de la mer y avoisinantes.
29 Lucia Badulescu, Ghemghe Canja, Edwin Glaser, Connibufii la studid ktoriei regimului
intema?ionatde nav2gatie pe Dun&, Bucarest, 1957, p. 139,
30 Voir, par exemple, &id.,p. 129 seqq.
concédaient pas qu'avec un échange de quelques concessions, qui [...]
ont dû être fait au détrimenides principes du congrès de Vienne en 1815
et du trait6 de Pans en 1856, ainsi que des petits états riverainsr d 1 .
juriste fianpis Ed. E n g e b d t notait que "le s p t h e des contrepoids et des
compensations qui a imprim6 un c m t h e artificiel fondamentalement
politique à la législation actuelle de ce fleuve" se mettait en application32.
Cependant, dans le point de vue occidental, comme nous a fait çomprenh
I'œum du hollandais G. Kaeckenbaeck, les gains étaient surtout importants
parce que, au-delà des controverses diplomatiques, le oongr&sde Paris a
marqué un progrès substantiel en comparaison avec celui de Vierne
"éliminant les doutes d'inteqrhtation dans la faveur d'une plus grande
liberté et égalite et en considérant les intérêts de la cornunaut6 des
" Constantin 1. Biiicpiami, Dundra. Privire isforica', economicii gi poIn'ticiT, dans Id,
Stzcdii economic~~ poljtice yi s o c i ~ (1898-IP40),
~l~ Bu~arest,194 1, p. 5 14 ; "A chaque
terme les Pouvoirs n'accordaient pas le pralongerrrent que pour l'échange de queIques
concessions qui n'étaient que l'entrave des principes du traité de Vienne et de celui de
Paris". D i m i ~ eN. NeniTescu, Studia as~praflmizlurcoraw~@unale. Dzrnürm 5z d r qfssl
i~tma,b'onaZpubtic, Bucarest, 1903,p. 58.
32
Apud Bugeniu P. Botez [Jean Bait], Cum se daleagi? chesrifcneuDunarii, Chisinitu,
1919, p. 16,
33
G. Kaeckmbaeck, op. cib., p. 101.
34
C o r n e à Parls il ne se menlimait pas expfes à qui devait revenir l'ne, les Russes la
consideraient comme territoire tsariste, tandis que les anglais la considéraient comme
me partie du systhme du Delta du Danube, c&d&e.par la Russie, "Cela a était a l ~ r sune
pande ctiscwsioy aussi au sujet de 1"Ile des Serpehts, qui, contre l'Angleterre, la Russie
voulait garder, et cette dismssion allait entraher un conflit armé", notait Iaconique
Nimlae Iorga, Chestizrnea Dun8rri. Istorie a Europei rcXr&itmé 51,ega'izs13cu acemti3
ch es^?^, édition sons la direction de Victor Spinei, h g i , 1998,p. 303.
35
La délimitation de la fmntikre bessarabienrie de la Russie devait $ire faite, conforme
l'article 20 du Traite de Paris, au sud de la ville da Bolgrad. Comme il y avait deux villes
avec le même nom, b Russie prétendait qu'elle devait suivre la frontiére de la localite
qui lui offfait plus de territoire, et qui communiquait avec le Danube par une série de
LA GRANDE BRETAGNE ET LA C O W S I 0 N EUROPEENME DU PAhVBE 713
canaux. Détailles à H. Temperlqy, ne Treaq of Porn of 1856 and its Execution, part 11,
dans "The Jownal of Modern History", t. IV, nu. 4, 1932, p. 523-543 ;Sp. G . Focas, op.
cit., p. 248-251.
36 H. Temperley, The T r e n ~of Park of1856, part II. p. 529 ; cf. également W. E.
Mosse, The NegoMatiorms fir a Franco-Russian Convention, November 1856, dans
''Cambridge Historical Journal", t. X, no. 1, 1950, p. 59-74 ; Robert William Setm-
Watson, A Histu~yof the Aournanilans :fiom Roman Times to the Completion of Uaiq,
Cambridge, 1934, p. 246-247.
33
H, Temegerley, The of Paris cf1856, part II, p. 529,532.
38
Thad Weed Riher, The Makbplg of Roumania, A Study of an Intemational Pm&Eer~i,
1856-1866, London, 1931, p. 64.
entre l'Angleterre et la rance"^'. Le 6 janvier 1857, les plénipotentiaires
des pouvoirs européens ont modifié le statut du Delta du Danube (un
territoire qui est maintenant attrlbuk à la Turquie), la Sublime Porte
acceptant la conclusion d'un "mangement"qui réglementait les relations
entre la Commission Européenne du Danube et le gouvernement de
~ o n s t a n t i n o ~ l eLes
~ ~ .problèmes en litige ont été résolus, de façon
traditionnelle, par une politique de concessions et compromis réciproques.
L'Autriche, mécontente du rkgime du Danube établi par te Traité
de Paris, a essayé de spéculer sur l'ambiguïté des stipulations au sujet de
l'existence de deux commissions danubiennes qui se croisaient par leurs
attributions, voudrant,par l'établissement de la Commission des riverains,
entraver n'importe quelle immixtion des pouvoirs occidentaux dans la
réglementation de la navigation sut l'entier secteur navigable du Danube,
d'Ulm i Soulina. A Vierne, le 29 novembre 1856, ont commencé les
travaux de la Conférence de la Commission fiveraine du D m ~ b e ,lefi
délégués des états représentes ayant la tâche, conforme à l'article 17 du
Traité du 30 mars 1856, d'élaborer un règlement de navigation et police
fluviale p u r le ~ a n u b e ~Presque
'. un an plus tard, le 7 novembre 1857,
dans la capitale autrichieme s'est signé "L'Acte de navigation du
~anube"", un document qui représentait "la négation flagrante des
principes de liberté proclamés pour le Danube entier par le Congrès de
P&s"43
, En se déclarant "en manimité en faveur du cabotage réservé
seulement aux 6tats riverains"44,ceux-ci consacraient à l'accaparement du
petit trafic par les sociétés autrichiennes de navigation, la puissante flotte
de la monarchie de Habsbourg pouvant s'imposer facilement aux flottilles
moins développées de la Valachie, Moldavie, Serbie ou de la ~ u r ~ u i e ~ ~ .
39
H. Temeperley, n e Treuty ofParis of 1856, part II, p. 529, 542.
O' St, Stanciu, op. ci#.,p. 64 ; Id., "ComisiaEurope& a D d $iro&i Inprima sa
perioadii de aciivitate (1 856-1861)", dans Studii si materiule de zstorie morJernG, t. XV,
2002, p. 22 ;le probleme entier à Sp. G. Focas, op. cil,, p. 248-251.
Les protocoles des réunions de la Commission riveraine du Danube, du 29 novembre
1 856 au 16 octobre 1 857, dans le volume édité par le ministkre des Affaires Etrangères,
Cestitlnea Dunitrei, Bucarest, 1883, p. 147-292.
42 Le texte c o q k t a F. von HoItzendorfjF, op.cil., p. 141-144 ;D. A. Sturdza, Recueil de
docurnenkc, p. 5 1-66.
43
M.Kogahiiceanu, CesfiunsaDunürii, Bucarest, 1882, p. 46.
44
Id., Documente d@lomcatice, édition de George Macovescu, Dinu C . Giurescu,
Constantin 1. Turcu, Bucarest, 1972, p. 322.
45 câq%a, Seftiuc, op. cit., p. 44.
LA GRANDE BRETAGNE ET LA COMR/ITSSIONEUROPEENNE DU DANUBE 7 15
46
Sturdza, op. cit,, p. 68.
" Pour les protocoles de la Codé-rence de 1858, au sujet de "la question du Danube" :
Sturdza, Recueil de daclsments, p. 67-77; l'exposition du problème à P. Gogeanu, op.
cii., p. 56 sqq ;Sp. G. Focas, op. cit., p. 265-292.
48
M. Rogihiceanu, Documente diplornatice, p. 327.
CONSTANTIN ARDELEANU
des opérations commerciales dans les bouches du Danube ont fait en sorte
que les travaux techniques soient une permanente nécessité;. Ainsi la
Commission eumpéenne du Danube a vécu a peu près neuf décennies,
jusqu'au moment oh, en 1948, l'Union Soviétique a imposé aux états
satellites de l'Europe de l'Est, riverains du fleuve, sa dissolution.