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LA GRANDE BWTAGNE ET SES EFFORTS POUR

CREER ET PERPETUER LA COMMISSION


EUROPEENNE DU DANUSE (1855-1858)
Constantin A R D E L E L M

Après le traité d'hdrlliople (1829), la libre navigation par les


bouches du Danube a rendu, la région attractive pour les produits
m u f a c t m k s ai oçckjent. Cette region est devenue également me source
importante d'approvisionnement en matières prernihs bon marché et
qualitativement supérieure A celles qui venaient d'autres partias du
monde. Cette activation du commerce international dans la région des
bouches du fleuve a provoqué dans les cercles politiques et économiques
en Grande-Bretagne une vive réaction vis-à-vis des irig6rences des
autorités de Saint-Pétersbourg. ~oucieusds de soutenir le commerce
d'Odessa, celles-ci tentaient m effet, d'empêcher l'exercice de la liberté
de navigation par les bouches du grand fleuve européen. Tout &n
défendant les intérêts politiques britanniques en Orient et les avantages
hnomiques directes dans la région du Bas Danube, les consuls ang1ais
dans les pcrrts du Danube ont contrihé, sur fond d'un courant russophobe
exacerbe par certains journalistes, transformer la questloa. de la
navigation sur la branche de Soulina non seulement en un problème
suscitant le mécontentement des commerçants et des armateurs intéresses,
mais aussi en un compliqué différend diplomatique msso-btitannique qui
a occupé longtemps les cabinets européens1.

' NOUSrnmtioxin~ns: ici quelques ouvragei fmdamentaux en ce qui sonceme la politique


cimubienne de l'Angleterre dans la première moitié du XTXe sihcle : David Unphart,
The Mistqv of the Danube, London, IRSI ; John Vernon Puqear, inbmationai
economics and DEplomacy in the Near Ewt. A Sdudy of British ConzmerclaI Polijr ln the
Levant (1834-18531, Shnford, 1935 ; Radu R N . Florescu, The Sfmggfeagaivrst Russia
in the Razmzuniars P~incipdlities.1821-1859, MiWhen, 1962, (nomelle édition, Iassy,
X 997) ; Paul Cesnovodeanu, Re@iiEe cornerciale rom&izo-mglezeîn centexdu2 politsci
orientale a Murii Britairlii (1803-1878), Cluj-Napoca, 1986, De façon simil* les
ouvrages généraux au sujet de "la question du Danube" : Paul Çogeanu, Dw6reu în
CONSTANTIN r n E L E A N U

h s i , le rhglement du connit relatif à la navigation sur le grand


fleuve européen a représenté un des plus importants objectifs des
diplomates pendant la guerre de crimée2,au point où la liberté du Danube
est devenue, comme l'affirmait Jules Michelet, "une condition pour la
santé politique et sociale de 1 ' ~ u r o ~ e "Tout
~ . au long des différentes
étapes des négociations, les cabinets de Paris, de Londres et de Vienne
sont tombés d'accord pour éliminer la Russie du contrale exclusif sur la
navigation par les bouches du Danube- La "soluticm" & cette question
compliquée était tout trouvée : donner le contrôle aux gouverneurs
autrichiens plutet que de le laisser aux officiers tsaristes passant à
1'Auhiche, l'hégémonie politique et économique sur les principautés
roumaines et implicitement sur le Bas ~ a n u b e ~ .
Le 8 août 1854, les gouvernements de l'Angleterre, de la France et
de 1'Auûiche ont envoyé m e note commune aux' autorités de Saint-
Pétersboug, stipulant : "la libre navigation sur le Danube devrait etre
compléternent assurée par des moyens contrblés par une autorité
syndicale permanente"5.Le gouvernement britannique était l'origine de

r-eZai~liEein ternationale, Bucarest! 1970 ; Iulian Cwânâ, Ilie Seftiuc, Dunirea En i s b k


popomlui romin, Bucarest, 1972 ; Spiridon G . Focas, The Lower Danube Biver. In the
Southwstern Europeara Political alzd Econom Ec Cornplex f m m An fiqui0 to the
Conference of Belgrade of 1948, New York, 1987 ; Stefan Stanciu, Rorndnia si Cornasira
European& a Dunürii. Diplornafie. Suveran ilaie. Cooperare intemrqtiorralü, Galati, 2002.
Conceniant "la question du D q i b e " et les origines de la Guerre de Crimée, voir : R.
R. N. Flurescu, "The Danubian Principalities and the Origins of the Crimean War", The
Slavonic and East Europealt Review, t. XLIII, no. 100, 1964, p. 46-67 ; J. V. Puryear,
"New Light on the Origins of the Crimean Wax", The Journal of Modern History, t. III,
1931, p. 219-234.
3
La Roumanie et la liberté du Danube, avec une introduction par Atmand Levy, Paris,
1883, p. V-VI.
4
La politique autrichienne concernant les Principautés : Leonid B oicu, "Principakle
Române in praiectele lui Karol von Bruck si Lorenz von Stein de constituire a
Mifteleuropei In epocst rkboiului Crimeii", Studii si cercetliri sfiàniiJice,Hisiaire, t. Xm,
fasc. 1, 1962, p. 33-53, Id, "Les Principauté dam les projets de Karl von Bmck et
Lorenz van Stein pour la constitution de la "Mitteleuropa"i l'époque de la guerre de
Cride", RRH, t. VI, no. 2, 1967, p. 233-256 ; Id,Austria si Principatele Romdne la
vrenaea Razbo iului Crimefi (1 853-1856), Bucarest, 1972.
' Sp. G. Focas, op. cif., p. 23 1-232 ; Carlo Rosetti et Francis Ray (dir), La Commission
Eurupienne du Danube et son œuvre de 1856 4 1931, Paris, 1931, p. 6 ; pour le cadre
large des négociations entre les grandes puissances, cf. M.S. Anderson, n e Eastern
Question. 1 774-1923. A Sady in In ternatioraaE Rela #ions, London, Melbourne, Toronto,
New York 1965, p. 132 seqq. ; une presentation détaillée des discussions à Gavin B.
LA GRANDE BRETAGNE ET LA COMMISSION EUROPEENNE DU DANUBE 705

cette note6. En effet, la création d'un forum international pour la


réglementation de la navigation par les bouches du Danube était une
vielle initiative du consul anglais de Galatz, Chartes Cunningham, un
militant actif contre les intrusions russes dans la navigation libre sur le
Bas Danube. Un Méntorandurn divisé en six points, adressé aux officiels
tsaristes à la fin de l'année 1854, a kt& 1' élément principal des débats de la
Conférence des ambaszadeurs à Vienne du 15 mai au 4 juin 1855',
conférence au cours delaquelle, affirme le juriste américain Ruth E.
Bacon, mt eu lieu des discussions de haute importance au sujet de la
"questiondu ~ a n u b e " ~ .
Dans les instructions du lord John Russel, le plémxxpotentiaire
anglais à la Conférence de Vienne, se trouvaient des références claires en
ce qui concerne la résolution favorable pour les intérêts anglais sur la
"question du Danube" :

L'abrogation des droits russes concernant la navigation libre sur le


Danube peut etre mieux assurer par la rétrocession en premier lieu du
territoire des bouches du Daube à la Turquie, qui y avait renoncé p le
traité d' Adrianople, 5 la condition que ce territoire soit phcé paf. la
Sublime Porte sous la sécurité des grandes puissances européennes
agissant en ctmcertatian avec la Porte p u r la. garde de tous les canaux
navigables du fleuve, en exclusion de la domination de n'importe quelle
puissance et en vue de f76liminatlan des obstacles qui maintenant
entravent et depuis longtemps menacent le commerce sur le c d du
~anube',

Le régime du grmd fleuve européen a été d'abord analysé au cours


de la session du 21 mars 1854, ciù ont éti: discutées les propositions du
délégué autrichien, le baron Anton von Pmkesch-Osten. Le représentant du

Henderson, "The Diplomatie Revolution of 1854 : The Four Points", The AmePzcan
HUt~ricalReview, t. X L m no. 1, octobre 1937, p. 22-50,
O
Gustave Demurgny, La Question du Danube. HZstoire poli fique du Bassin cdu Danube.
Etude des divers régimes applicable ii la navigation du Danube, PZ&, 191 1, p. 194.
Les protocoles de la Conférence de Paris avec les discussions au sujet de la question du
D m b e à D e i e A. Sturdza, Recueil de d o c u m m ~relati! la liberté de navigation
du Danube, Berlin, 1904, p. 12-23,
Ruth E. Bacon, "British Policy and the Regdation of hkrmtional Rivas of I ~ b x m t i o ~ l
Concern", British Yearbook of International Law, 1929,p. 167.
9
O. Kaecknbeeck, Intem&naZ Rivers. A Monog~aphBased on D@brnatic Docummfs,
London, 1918, p. 89 (note b).
Ballplatz envisageait I'appiication au Bas-Danube les principes concem.ant la
navigation sur les fleuves internationaux européens qui étaient inclus dans
le traité de Vienne en 1815, dans le but de faciliter le commerce et la
navigation. L'élimination des obstacles imposait la limitation à la
"première nécessité'' des mesures restrictives comme la douane et la
quarantaine, les travaux immédiats étant nécessaires pour I 'amélioration
du cours du Danube maritime. La réalisation pratique des stipulations
incombait h l'Europe, les puissances contractantes nommant les délégués
pour un "syndicat européen" qui devait envisager la rédaction d'un
rapport sur les conditions qui entravaient la navigation ;ce syndicat devait
aussi établire les fondations d'une législation et d'un service de police
fluvial et maritime, avec laquelle serait réglementée et contrôlée la
navigation libre sur le secteur inférieur du Danube. L'autorit6 exécutive,
avec un caractère permanent et n o m d e la Commission pour la
navigation du Danube infirieur, était composée des délégués des Etats
riverains. Pour faciliter l'activité de la commission, la Russie devait
consentir 2i la suppression des mesures de quarantaine qui etaient
imposées au canal Soulina, de ne plus garder des constructions militaires
dans cette région et de reconnaître les îles du Delta du Danube comme des
temtoires neutres1'. .
Les pmpo~ition~ & Giornate autrichien ont provoqué d'amples
débats, commençant avec les objections du delégué tszriste, le prince
Gorceakov, 'par rapport au terme "syndicat", inhabituel dans les affaires
internationales, ou avec l'opposition ouverte de la Russie contre la
proposition de la neutralisation du Delta du ~ a n u b e " . Par ai11&rs, la
diplomatie britannique a réagi à l'article 5 des stipulations, qui organisait
la cornposition de la Cornmission exécutive, constituée seulement des
riverains du Danube. Lord Russell a exprimé l'intention du cabinet
londonien d'stre représenth dans ce f o m européen, car la Grande-
Bretagne avait sur le Danube de grands intérêts ~ommerciaux'~. Cette
opinion a été réitérke dans la session du 23 mars 1855, car la Commission

'O Les six points en roumain à Petre Th. Maiorescu, Istoricul regIementZrii navigarunii
pe Dundre, Bucarest, 1941, p. 49-50, en francais ii Heinrich F, Geffcken, Question du
Danube, Berlin, 1883, p. 9-10 et en anglais a K&q&gbeeck, op, cit., p. 85-88 ; cJ
également P. Gogeanu, op. cif., p. 41-42.
Sturdza, op. cit., p. 12-23 ;Hemy Hajnal, The Danube. Ils Historical, Political and
Econonaic Tmportmce,The Hague, 1920, p. 70-71.
' Gogeany op. cif.,p. 42-43.
LA GRANDE BRETAGNE ET LA COMMSSIQN EUROPEEJWE DU DANUBE 707

exécutive était composée exclusivement de riverains, de plus elle était


déclarée p emanente avec pour mission d'exercer un conû-ble sur la Iiberté
de la navigation du Danube de ses embouchuresjusque dans la mer.
Agissant en coll&oration avec les officiels du Quai d'Orsay et avec
les représentants du Ballplatz, les diplomates de S t James étaient convaincus
d'imposer à la Russie l'élimination de la quarantaine excessive de Soulina,
de décider sur la neutralisation de la région du Delta du Danube, ainsi que
le placement des bâtiments légers de guerre dans les bouches du fleuve".
D'autre part, les anglais et les fiangais s'opposaient aux prétentions des
délégués autrichiens, qui cherchaient à s'assurer le control exclusif de la
navigation du Danube, en évitant a l'Europe de se m5ler intempeçtivenmt
dans la réglementation de la navigation sur le secteur en aval des Portes
de Fer qui était considéré vital pour les intérêts économiques de ~ i e n n e ' ~ .
Confamément à la nouvelfe rédaction, le quatrième point du
Ménzorandunz du baron Prokesch-Osten, établissait 1' instauration d'me
Commission Européenne, qui "élaborera les bases d'un réglernent de
navigation et de police fluviale et maritime applicable au Danube
inférieur" et qui "adressera les instructions pour servir de guide et de
nome a une Commission riveraine exécutive, composée des déléguks des
trois états riverains, a savoir l'Autriche, la Russie et la Turquie". Le
compromis obtenu ainsi par les deux diplomates britanniques, J. Russell et
John Fane Westmoreland, se trouvait d'ailleurs à la base des stipulations du
traité du 30 mars 1856, a été que la Commission Européenne ne serait pas
dissoute que par l'accord commun des Ainsi, les Etats qui
n'étaient pas riverains étaient absents dans la c o e s i o n permanente de
contrôle du fleuve dans sa totalité, mais présents dans le cadre d'une
commission temporaire qui allait réglementer la navigation juste sur le
~ . succès des cabinets occidentaux consistait
secteur maritime du ~ a n u b e ' Le
à pouvoir obtenir la perpétuation de la Commission, dans les conditions où
les anglais pouvaient facilement et continuellement justifier la nécessite

13
Sturdza, op. cii.,p. 20-2 1.
14
On doit aussi mentionner le fait que la position des diplomates autrichzens &taitdéteminée
par l'opinion de l'empereur F m Jasepia, pour qui, il filait avoir "me discussion très claire
sirr la question de Souha et c d e du Danube. En ce qui concerne la première, tuutes les
puissances y ont des droih égaux, tandis que dans la deuxième, seulement les états riverains
avaient voix au chapitre"(apud H. Hajnal, op. cit , p. 72).
l5 Sturdza, op. cat., p. 18-19.
l6 R. Bacon, op. cit., p. 168.
de lkx6écution de nouveaux travaux techniques pour l'arrangement
fluviale,
Le projet des préliminaires de paix, signe 2~ Vienne, le lm février
1856 p a les représentants de l'Autriche, de la France, de la Grande
Bretagne, de la Russie et de la Turquie, contenait aussi, dans le deuxième
point, la stipulation que "la liberté du Danube et de ses embouchures sera
eficacement assurée par des institutions européennes, dans lesquelles les
Puissances contractantes seront également représentks, sauf les positions
particulières des riverains, qui seront réglées sur les principes établis par
l'acte du Congrès de Vierne en matière de navigation
Dans ce même contexte, le Congrès de Paix a commencé à Paris,
le 25 février 1856 avec l'intention de rétablir l'équilibre continental à la
suite de la guerre de Crîmée. Dans la question du Danube, les diplomates
britanniques (le lord Clarendon, le chef du ministbre des Ma;iresétrangères, et
le baron Henry Cowley, I'ambassadeur britannique à Paris), agissant en
collaboration avec les représentants du Quai d'Orsay (le compte
Alexandre de Walewski, le ministre des Affaires éétranghres de la France,
et François Adolphe de Bourqueney, 1'ambassadeur fimgais A vienne)')
ont da, de nouveau, militer pour la protection des positions économiques
detenues aux embouchures du grand fleuve par les puissances maritimes
occidentales, qui étaient également menacées par les prétentions de
domination exclusive de la Russie et de IqAutriche.
En ce qui concerne la frontière de la Bessarabie, le veux des
.diplomates tsaristes d'obtenir des concessions a heurté à l'opposition

catégorique du lord Clarendon, qui était soutenue fortement par le premier


ministre Palmerston, tout deux ayant menacé, sans le soutien des alliés
continentau, la continuation de la guerre. La diplomatie autrichienne a
aussi fait des efforts constants pour exclure la Russie des 6tats riverains1:

17
Sturdza, op. cit., p. 24.
18
Une présentation de la politique danubienne et pontique française par Traiaxi Ionescu,
"Atitudinea diploma@eifianceze "ui problema Miirii Negre si a Dudrii de Jos, de la
Congresui de fa Paris (1856) pihg la Congresu1 de la Berlin (1 878) ",Rdl, t. XXXm, no.
11, 1980, p. 2125-2143 ; Iulian C%@nCi, ProbZenza Dunhii în relafiile românu-fianeeze
pana' la Pa'rnul Razboi Mondial, dans Empul istoriei IJ. Profesomlui Dinu C. Giurescu,
volume sous la direction de Ioan S c m et Mihai S a r h Radulescu, Bucarest: 1998, p.
284-298.
19
Barbara Jelavich, A cenfuy of Russian Foreign Policy, 1814-1914, Philadelphia,
1964, p. 128.
LA FIUNDE BRETAGNE ET LA COMMiSSION E13ROPEENNE DU DANUBE 709

pour pouvoir mieux Finalement, un compromis s'est établi,


en diminuant le territoire qui devait être rétrocéder A la Moldavie, sans
renoncer par contre au principe d'exclusion de la Russie sur le Bas
Danube et du secteur inférieur du pnith2'. Les discussions au sujet de la
neutralisation du bassin pontique ont été très difficiles, la Russie devant
donner son accord pour la suppresion de la flotte de la Mer ~ o i r eun ~~,
fait considéré par le nouveau tsar, Alexandre n, non seulement comme un
grave affiunt qui touchait son prestige personnel, mais aussi la dignite
nationale de la ~ u s s i e ~ ~ .
Si l'umimité des décisions prises par les puissances victorieuses
a farce la Russie de se soumettre aux stipuIatians contraignates,
1'hgIetme a dû conduire une lutte diplomatique pour limiter les
revendications de domirmation de l'Autriche. Dans le cadre officiel ou
privé, Clarendon avait clairement exprimé la decision des cabinets
occidentaux de ne pas accorder A Vienne "des avantages particuliers et
exclusifs" qui lui donneraient une position de sirpr6matie sur les bouches
du ~ a n u b e ~aimi
~ , que le plénipotmtiahe h c h i e t i , le compte Buol,
transmetbit B l'empereur Frrniz Joseph, le 13 m m 1856, que '!larep&m&ts
anglais nous ont fait comprendre que si le Danube Supérieure n'était pas
déclaré libre coIif~mémerrt l'Acte de Vieririe, le Bas Danube &ait être
f m é pour les batiments autrichiens et pour les b h e n @ du 'Danube
Navigation Company', jusquia la fiontiefe Devant affronter de
grandes pressions, les a u ~ c hont i ~compris que "c'&ait miam d'accorder

20 Nicolat: Iorga, Isforia c ~ m r @ hramdnesc$


i in Id., Opere ~conomice,édition de
&orgeta Penelea, Bucarat, 1482,p. 754.
21
Harold Tempedey, The 72.eafyofParis afl856 and Jts Execution, d m T h Journal af
Modem H&bry, t. IV,no. 3, septembre 1932, p. 404-405.
'' Cwovodemu, op. cif.,p. 185.
" Jdlavic4 op. ci?, p. 129-130.
24 Gogeanu, #p. c&, p. 48.
25
Hajml, op. cir., p. 76 ; le d i n e document faisait umie présentation objmtiare de la
situation autrichienne : "Nous, les plénipotentiaires de Votre Majesté, avons 6piaké
toutes les ressources pour Essayer de maintenir le Danube Stiperieure au-del&des débats
de la Coaf&ence et de la Commissiop qui va bientGt Etre organisée. Notre tkhe a kt6
trks clifficile, tous les membres étant contre nous. Nous n'avons pas pu répondre de
mani& satisfaisante 2 quelques uas des arguments avec lesquels ils nous ont attaqués.
MGme si nous avons réussi de défendre notre poinl de vue, sans mettre en danger le
progrès dm négociations de paix, le gouvernement de Votre Majesté pomait se trouver
dam me situation trhs precaife. Nous avons eu une lutte -cile contre la proposition
fianqciise qui a été fortemernt soutenue de b Grande Bretagne" ;Qsit, p. 74,
cette liberté volontairement, au lieu d'attendre le niament où nous serions
obligé de le fairena6.Une tentative de résistance à l'intemalisation du
régime du cours navigable du Danube "pouvait mêmé contrecarrer
17<i.uvreentier de la Conférence de Paix et faire manquer les avantages de
la liberté des bouches du Danube, avec notre [de I'Autnche] possible
exclusion de participer dans la réglementation de la question orientale"".
L'imposition du point de vue franco-anglais, par le régime
d'intemalisation applicable sur la totalité du secteur navigable du Danube,
a représenté une importante victoire pour les puissances occidentales non-
riveraines, motivées par des grands intérêts commerciaux sur les bouches
du Danube. Le traité du 30 mars 1856 envisageait I't5tablisçemmt d'une
Commission européenne avec un mandat de deux ans, constituée des
délégués des sept pays signataires du document, le f o m ayant la mission
"de désigner et de faire exécuter les travaux nkcessaires, depuis Isaccea,
pour dégager les embouchures du Danube, ainsi que les parties de la mer
y avoisinantes, des sables et autres obstacles qui les obstnimt afin de
mettre cette partie du fleuve et les dita parties de la mer dans les
meilleures conditions possibles de navigabiliténz8. La Commission
européenne avait le droit de prélever certaines taxes qui pourraient couvrir
les dépenses des travaux hydrotechniques, avec la mention : "lespavillons
de toutes les nations seront traités sur le pied d'une parfaite égalite". En
meme temps se mettait en place l'accord pour l'établissement d'une
Commission permanente des riverains, constituant des dé16gu6s du
Wusternberg, de la Bavière, de 1'Aufxiche et de la Turquie, ainsi que des
cownissaires de la Serbie, de la Valachie et de la Moldavie, avec la tâche :
d'élaborer les dglments de navi~tionet de police fluviale, de faire
disparake les entraves, de quelque nature qu'dlw puissent être, qui
s'opposent encore à l'application au Danube des dispsitions du traite de
V i m e , d' ordonner et de faire exécuter les travaux nécessaires sur tout
le parcours du fleuve et de veillera aprh la dissolutirni de la Co-on

26 Ibid, p. 77.
27 Ibid.
'' Les protocoles de la Conf&rencede Paris avec les disnissinis au i.ujetde Ia question
du Danube et l'attitude des diplomates britanniques : D.A. Smdza, op. cit-,p. 12-23 ;
p a x les stipulations du Traité de Paris quant à "la question du Danube" : ibg., p. 32-34 ;
F r m von Holbendorf, Les Droia Riverains de la Restc~~uxnie sur le Danube, LRipsic,
1 Q84,p. 139-141; Demorgny, op. cit., p. 3 17-3 18; La Commissiun Eul-opèenrts ds
Danube ef son m v r e , p. 411-413.
Européenne, au maintien de la navigabilité des embouchures du Danube
et des parties de la mer y avoisinantes.

Après l'expiration du mandat de deux ans de la Commission


Européenne, les pouvoirs signataires devaient se prononcer sur la
dissolution de l'institution, à partir du moment o ù "la Commission
Riveraine permanente jouira des mêmes pouvoirs que ceux dont la
Commission européenne aura été investie jusqu-alors ". L'article 19
stipulait le droit des pouvoirs contractants de maintenir "deux bâtiments
légers aux embouchures du Danube", et le suivant article mentionnait que
pour mieux assurer la navigation libre sur Danube , le tsar consent à la
rectification de sa frontière en Bessarabie.
Les pouvoirs occidentaux s'assuraient un rûle décisif pour
réglementer le régime de navigation sur le Danube, ceux-ci motivés par la
présence de quelques intérêts politiques et commerciaux significatifs au
Bas Danube, par la politique habile de la diplomatie londonienne en
parfat accord avec celle du cabinet du Paris, l'inclusion des dispositions
au sujet du Danube dans le droit publique de l'Europe ainsi créant la base
'Ijuridique" pour justifier la participation des pays qui n'étaient pas
riverains pour n'importe quelle décision en ce qui concerne la situation du
grand fleuve européenzg. On n'insiste pas ici sur la "justesse" ou la
"moralité" du traité, de plusieurs fois "condamné" par l'historiographie
marxiste pour la maniére dans laquelle les impérialistes occidentaux
envisageaient l'accomplissement de quelques buts rétrogrades de
domination sur les peuple au contraire on va juste mentionner le fait
que l'enlévaent de la Russie du Danube, comme l'élimination du danger
créé par le lancement d'un contrôle autrichien exclusif dans la région
inferiewe du grand fleuve européen, représentaient des victoires
importantes aussi pour les roumains, qui, sous "lagarantie collective" des
pouvoirs européens, p~uvaientsuivre leur propre destin politique, mais
pour qu'ils puissent aussi prospérer du point de vue économique.
Le prix des compromis réciproques était cependant la durée trop
courte du mandat de la Commission Européenne. "L'effet de cette faute a
été, comme affmait Constantin Baicoianu, que chaque fois que Ie terme
était prolongé, certains pouvoirs, quand l'Autriche, quand la Russie, ne le

29 Lucia Badulescu, Ghemghe Canja, Edwin Glaser, Connibufii la studid ktoriei regimului
intema?ionatde nav2gatie pe Dun&, Bucarest, 1957, p. 139,
30 Voir, par exemple, &id.,p. 129 seqq.
concédaient pas qu'avec un échange de quelques concessions, qui [...]
ont dû être fait au détrimenides principes du congrès de Vienne en 1815
et du trait6 de Pans en 1856, ainsi que des petits états riverainsr d 1 .
juriste fianpis Ed. E n g e b d t notait que "le s p t h e des contrepoids et des
compensations qui a imprim6 un c m t h e artificiel fondamentalement
politique à la législation actuelle de ce fleuve" se mettait en application32.
Cependant, dans le point de vue occidental, comme nous a fait çomprenh
I'œum du hollandais G. Kaeckenbaeck, les gains étaient surtout importants
parce que, au-delà des controverses diplomatiques, le oongr&sde Paris a
marqué un progrès substantiel en comparaison avec celui de Vierne
"éliminant les doutes d'inteqrhtation dans la faveur d'une plus grande
liberté et égalite et en considérant les intérêts de la cornunaut6 des

L'attitude sévère des autorités londoniennes quant à la sauvegarde


des interets danubiens de la Grande Bretagne a été également bien
esquissée dans les années suivantes, quand elle a dû, de nouveau,
connonter les pressions des Empires chrétiens de l'Europe de l'Est, la
Russie et I7Auhicheétant empresdes de récupérer et de fortifier leurs
influence am bou~hesdu Dmube. Les difficultés liées au statut de l'He
~ ~ , liées au contiôle de la région du Delta du Danube
des ~ e r p e n t s celles
(territoire attribué à la Moldavie en 1856) et le "cas ~olgrad"~' ont non

" Constantin 1. Biiicpiami, Dundra. Privire isforica', economicii gi poIn'ticiT, dans Id,
Stzcdii economic~~ poljtice yi s o c i ~ (1898-IP40),
~l~ Bu~arest,194 1, p. 5 14 ; "A chaque
terme les Pouvoirs n'accordaient pas le pralongerrrent que pour l'échange de queIques
concessions qui n'étaient que l'entrave des principes du traité de Vienne et de celui de
Paris". D i m i ~ eN. NeniTescu, Studia as~praflmizlurcoraw~@unale. Dzrnürm 5z d r qfssl
i~tma,b'onaZpubtic, Bucarest, 1903,p. 58.
32
Apud Bugeniu P. Botez [Jean Bait], Cum se daleagi? chesrifcneuDunarii, Chisinitu,
1919, p. 16,
33
G. Kaeckmbaeck, op. cib., p. 101.
34
C o r n e à Parls il ne se menlimait pas expfes à qui devait revenir l'ne, les Russes la
consideraient comme territoire tsariste, tandis que les anglais la considéraient comme
me partie du systhme du Delta du Danube, c&d&e.par la Russie, "Cela a était a l ~ r sune
pande ctiscwsioy aussi au sujet de 1"Ile des Serpehts, qui, contre l'Angleterre, la Russie
voulait garder, et cette dismssion allait entraher un conflit armé", notait Iaconique
Nimlae Iorga, Chestizrnea Dun8rri. Istorie a Europei rcXr&itmé 51,ega'izs13cu acemti3
ch es^?^, édition sons la direction de Victor Spinei, h g i , 1998,p. 303.
35
La délimitation de la fmntikre bessarabienrie de la Russie devait $ire faite, conforme
l'article 20 du Traite de Paris, au sud de la ville da Bolgrad. Comme il y avait deux villes
avec le même nom, b Russie prétendait qu'elle devait suivre la frontiére de la localite
qui lui offfait plus de territoire, et qui communiquait avec le Danube par une série de
LA GRANDE BRETAGNE ET LA C O W S I 0 N EUROPEENME DU PAhVBE 713

seulement périclite un des plus importants buts stratbgiques du Trait6 de


1856, l'entrave de la Russie du Danube, mais aussi, en même temps, ils
ont m i s au debat la solidité de l'alliance franco-bntannique36.
La politique tsaride de tergiveisation et d'obstruction de l'application
des stipulations inclues dans le Traité de Paris et la reaction britannique
de "ne pas céder iil'affront de la Russie qui viole les engagements qu'elle
a contractés"37ont transformé la région du Danube maitirne dans un des
plus acharné points de l'Europe. La tension était en croissance, le ministre
français Walewski, âpre d'améïiorer les relations avec la Russie vaincue?
a soutenu Gorceakov dans "le problème de Bolgradtt,ce qui a rendu
mécontent les cabinets de Vienne et de Londres. Palmerston a réagi
extrêmement dur, mais en 1856 le tsar a sollicité que Les problémes en
litige soient discutés dans le cadre d'un nouveau congrès europeen ;
l'entier systhe de paix de Paris ressemblait, comme Ie notait T. W.
Riker, "en danger d'exploser"3s.
Le rapprochement franco-russe amait fait en sorte que les
décisions d'un nouveau aréopage soient beaucoup moins favorables à
l'Angleterre, le calcul montrant que en ce qui concerne la situation du Bas
Danube, Londres pouvait conter sur le soutien autrichien et sur celui de la
Turquie, pendant que la Russie avait le vote de la France et possiblement
celui de la Prusse. L'option de la Sardaigne devenait ainsi déterminante,
la diplomatie du Turin étant longtemps courtisée par les grands pouvoirs
européens. Dans ce contexte, l'empereur des fkanqais, Napoléon III, sans
que son ministre des Affaires Etrangeres le sache, a fait uri. de ses cél&bres
jeux de coulisses, en sollicitant le premier ministre Camillio Cavour de
faire la Sardaigne voter même contre la France dans "le problkme de
Bolgrad", c'est-à-dire en accord avec l'Angleterre. Ainsi s'assurait la
victoire de l'Angleterre et s'6liminiÙt "n'importe quel danger sur l'alliance

canaux. Détailles à H. Temperlqy, ne Treaq of Porn of 1856 and its Execution, part 11,
dans "The Jownal of Modern History", t. IV, nu. 4, 1932, p. 523-543 ;Sp. G . Focas, op.
cit., p. 248-251.
36 H. Temperley, The T r e n ~of Park of1856, part II. p. 529 ; cf. également W. E.
Mosse, The NegoMatiorms fir a Franco-Russian Convention, November 1856, dans
''Cambridge Historical Journal", t. X, no. 1, 1950, p. 59-74 ; Robert William Setm-
Watson, A Histu~yof the Aournanilans :fiom Roman Times to the Completion of Uaiq,
Cambridge, 1934, p. 246-247.
33
H, Temegerley, The of Paris cf1856, part II, p. 529,532.
38
Thad Weed Riher, The Makbplg of Roumania, A Study of an Intemational Pm&Eer~i,
1856-1866, London, 1931, p. 64.
entre l'Angleterre et la rance"^'. Le 6 janvier 1857, les plénipotentiaires
des pouvoirs européens ont modifié le statut du Delta du Danube (un
territoire qui est maintenant attrlbuk à la Turquie), la Sublime Porte
acceptant la conclusion d'un "mangement"qui réglementait les relations
entre la Commission Européenne du Danube et le gouvernement de
~ o n s t a n t i n o ~ l eLes
~ ~ .problèmes en litige ont été résolus, de façon
traditionnelle, par une politique de concessions et compromis réciproques.
L'Autriche, mécontente du rkgime du Danube établi par te Traité
de Paris, a essayé de spéculer sur l'ambiguïté des stipulations au sujet de
l'existence de deux commissions danubiennes qui se croisaient par leurs
attributions, voudrant,par l'établissement de la Commission des riverains,
entraver n'importe quelle immixtion des pouvoirs occidentaux dans la
réglementation de la navigation sut l'entier secteur navigable du Danube,
d'Ulm i Soulina. A Vierne, le 29 novembre 1856, ont commencé les
travaux de la Conférence de la Commission fiveraine du D m ~ b e ,lefi
délégués des états représentes ayant la tâche, conforme à l'article 17 du
Traité du 30 mars 1856, d'élaborer un règlement de navigation et police
fluviale p u r le ~ a n u b e ~Presque
'. un an plus tard, le 7 novembre 1857,
dans la capitale autrichieme s'est signé "L'Acte de navigation du
~anube"", un document qui représentait "la négation flagrante des
principes de liberté proclamés pour le Danube entier par le Congrès de
P&s"43
, En se déclarant "en manimité en faveur du cabotage réservé
seulement aux 6tats riverains"44,ceux-ci consacraient à l'accaparement du
petit trafic par les sociétés autrichiennes de navigation, la puissante flotte
de la monarchie de Habsbourg pouvant s'imposer facilement aux flottilles
moins développées de la Valachie, Moldavie, Serbie ou de la ~ u r ~ u i e ~ ~ .

39
H. Temeperley, n e Treuty ofParis of 1856, part II, p. 529, 542.
O' St, Stanciu, op. ci#.,p. 64 ; Id., "ComisiaEurope& a D d $iro&i Inprima sa
perioadii de aciivitate (1 856-1861)", dans Studii si materiule de zstorie morJernG, t. XV,
2002, p. 22 ;le probleme entier à Sp. G. Focas, op. cil,, p. 248-251.
Les protocoles des réunions de la Commission riveraine du Danube, du 29 novembre
1 856 au 16 octobre 1 857, dans le volume édité par le ministkre des Affaires Etrangères,
Cestitlnea Dunitrei, Bucarest, 1883, p. 147-292.
42 Le texte c o q k t a F. von HoItzendorfjF, op.cil., p. 141-144 ;D. A. Sturdza, Recueil de
docurnenkc, p. 5 1-66.
43
M.Kogahiiceanu, CesfiunsaDunürii, Bucarest, 1882, p. 46.
44
Id., Documente d@lomcatice, édition de George Macovescu, Dinu C . Giurescu,
Constantin 1. Turcu, Bucarest, 1972, p. 322.
45 câq%a, Seftiuc, op. cit., p. 44.
LA GRANDE BRETAGNE ET LA COMR/ITSSIONEUROPEENNE DU DANUBE 7 15

La réglementation rendait également mécontent les grands pouvoirs


occidentaux, l'Angleterre étant un des états auxquels intérêts économiques
au Danube étaient menacès par la concurrence déloyale de 1' Autnche.
"L'Europe entier proteste contre l'acte de navigation comiclu par les états
riverainst', notait KogZilniceanu, et si au début "cette protestation fut
séparée", elle a été plus tard "collective, spécifiquement dans la Conf6rmce
de Paris rassembl&epour fonder l'organisation des hcipaut6s Roumaines
après les réunions de 1857". "L'Acte de navigation du Danube" s été
débattu commenqant avec I'asseanblé du 16 août 1858, le plénipotentiaire
de la Grande Bretagne, le comte Cowley, étant le plus ferme opposant du
document "conçu dans un esprit exclusif et plus favorable aux états
riverains"4b. Soutenues par les plénipotentiaires de La France, Pmse,
Russie et de la Sardaigne, les propositions britanniques ont triomphé,
domant gain de cause au principe de navigation libre sur le Danube et
aux ses affluents pour tous les pavillons. En même temps, tenant compte
des tâches qui lui revenaient, de courte d d e d'activité, mais aussi des
intérêts économiques des pouvoirs signataires, une décision a étk prise,
dans la séance de la Conférence de Paris du 19 août 1858, de prolonger le
mandat de la C.E.D. jusqu'à la finalkation complète de son œuvre
hydretechnique4'.
Si "le fait positif qui a été obtenu pour le Danube dans la Confince
de Pais en 1858 est de nouveau la recamaissance du principe de la
navigation libre sur le Danube et ses &uents, ouverts aux pavillon du
mondev4: pour les puissances non-riveraines ces décisions rqrksenttaent
une grande victoire; la Cornmission Européenne perpétuant sa propre
existence, les travaux sur les bouches du fleuve n6cessitant plus de temps et
d'investissements importants. Ainsi, avec un terme initial de deux ans,
l'institution européenne de Galatz se trmsfomiait, avec le soutien du
personnel officieux de Foreign Office, mais aussi des représentants
diplomatiques ou techniques de la Grande-Bretagne pour les bouches du
Danube, en un forum d'une durée indéfinie, compte tenu des ententes
entre les grmdes puissances. Le développement constant des moyens de
navigation, 1' augmentation de la capacité des bâtiments qui effectuaient

46
Sturdza, op. cit,, p. 68.
" Pour les protocoles de la Codé-rence de 1858, au sujet de "la question du Danube" :
Sturdza, Recueil de daclsments, p. 67-77; l'exposition du problème à P. Gogeanu, op.
cii., p. 56 sqq ;Sp. G. Focas, op. cit., p. 265-292.
48
M. Rogihiceanu, Documente diplornatice, p. 327.
CONSTANTIN ARDELEANU

des opérations commerciales dans les bouches du Danube ont fait en sorte
que les travaux techniques soient une permanente nécessité;. Ainsi la
Commission eumpéenne du Danube a vécu a peu près neuf décennies,
jusqu'au moment oh, en 1948, l'Union Soviétique a imposé aux états
satellites de l'Europe de l'Est, riverains du fleuve, sa dissolution.

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