Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Vous rédigerez une introduction avec présentation du sujet, problématique et courte annonce du plan.
Puis vous répondrez à votre problématique en rédigeant deux ou trois parties comportant des sous-
parties. Enfin vous élaborerez votre conclusion en établissant un bilan de votre démonstration puis
une ouverture au devoir.
CORRECTION
Les limites chronologiques (milieu du XIX siècle – début de la Première Guerre mondiale)
correspondent au moment où la Grande-Bretagne est la puissance mondiale dominante.
La notion clé du sujet est celle d’économie-monde : selon l’historien Fernand Braudel, il s’agit
d’un espace caractérisé par des relations économiques et commerciales intenses entre ses
différentes composantes, et qui cherche à étendre son influence à l’échelle mondiale. Il est
organisé autour d’un centre rayonnant sur des périphéries plus ou moins intégrées. La forme
interrogative invite à réfléchir sur la pertinence de cette notion pour caractériser le monde
britannique.
Dégager la problématique :
La problématique est largement suggérée par le libellé du sujet : dans quelle mesure le monde
britannique constitue-t-elle une économie-monde du milieu du XIX siècle à la veille de la Première
Guerre mondiale ?
Définir un plan :
Même si le sujet couvre une période d’une soixantaine d’années, un plan analytique est le plus
pertinent pour rester dans sa logique. Cependant on tiendra compte des évolutions propres au
monde britannique.
On peut ainsi construire le plan en trois parties : on décrira d’abord le fonctionnement de cet
espace comme celui d’une économie-monde ; on présentera ensuite les fondements de cette
dernière ; enfin, on mettra en évidence ses limites.
INTRODUCTION
[Accroche]
Selon l’historien Fernand Braudel (1902-1985), l’histoire de l’Europe est rythmée par une
succession d’économies-monde du XI au XIX siècle. Il désigne ainsi un espace, caractérisé par
l’intensité des relations commerciales et économiques entre ses différentes composantes, qui
cherche à étendre son influence à l’échelle mondiale ; il est organisé autour d’un centre rayonnant
sur des périphéries plus ou moins intégrées.
[Annonce du plan]
* En périphérie lointaine mais intégrée, l’Empire colonial, composé en 1914 des colonies et des
dominions (territoires autonomes sous tutelle britannique), est situé sur tous les continents.
* L’ « Empire informel » qui désigne tous les territoires sous influence britannique (en particulier
les Etats-Unis, l’Amérique latine et la Chine), représente les périphéries lointaines en cours
d’intégration.
* Des flux commerciaux : la Grande-Bretagne exporte des produits industriels et importe des
produits bruts (produits agricoles, matières premières, métaux). Ils sont à l’origine de véritables
dépendances : à la fin du XIX siècle, la Grande-Bretagne assure 80% des échanges extérieurs de
la Nouvelle-Zélande.
* Des flux financiers : la Grande-Bretagne investit dans l’ensemble du monde britannique. Au début
du XX siècle, elle est ainsi le premier investisseur étranger en Chine (1/3 des investissements).
* Des flux migratoires : des millions d’Anglais et d’Irlandais émigrent vers les Etats-Unis, le Canada,
l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Argentine et l’Afrique du Sud.
3. L’extension de l’influence du monde britannique
* Elle s’explique essentiellement par l’agrandissement de l’empire colonial en Afrique à partir des
années 1870-1880 : Afrique du Sud, Afrique occidentale, Afrique orientale.
* En 1914, l’Empire colonial britannique est le plus grand et le plus peuplé : il s’étend sur 29
millions de km² et compte 450 millions d’habitants.
* Sa politique commerciale fondée sur le libre-échange lui ouvre de nouveaux marchés et stimule
les innovations.
* Ces ambitions s’appuient sur la supériorité navale de la Grande-Bretagne par rapport à ses
concurrents européens.
3. D’autres facteurs
* Le contrôle britannique sur la plupart des grands câbles télégraphiques transocéaniques qui se
multiplient entre 1865 et 1914 conforte le rayonnement mondial de la Grande-Bretagne.
* En Grande-Bretagne, des voix s’élèvent pour critiquer l’impérialisme britannique : c’est le cas de
certains dirigeants du parti libéral, comme Lloyd George au début du XX siècle, qui dénonce la
colonisation violente ; c’est également le cas des marxistes qui voient dans la colonisation une
forme d’exploitation de l’homme par l’homme.
* Dans l’Empire, des révoltes fragilisent la domination britannique : en 1857, en Inde,
la GrandeMutinerie affaiblit le prestige de la métropole et entraîne de nombreuses concessions
politiques ; de 1899 à 1902, en Afrique du Sud, la guerre des Boers a un coût humain et financier
très lourd pour la Grande-Bretagne.
2. De nouveaux concurrents
CONCLUSION
Par son fonctionnement, le monde britannique constitue bien une économie-monde du milieu du
XIX siècle à la veille de la Première Guerre mondiale ; elle s’appuie sur de solides bases, même
si elle rencontre des limites.
[Ouverture]
Cependant, amorcée dès les années 1890, l’affirmation de la puissance économique des Etats-
Unis annonce le basculement progressif vers une nouvelle économie-monde : le XIX siècle a été
britannique, le XX sera américain.