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ESSAIDI
Paragraphe 1 : la notification
Paragraphe 2 : La Procédure normale de rectification des
impositions
Paragraphe 3 : la Procédure accélérée de rectification des
impositions
Paragraphe 4 : Dispositions particulières
Paragraphe 5 : la nullité de la procédure de rectification
Introduction
2
Le droit fiscal est ordinairement défini comme étant l’ensemble des règles
déterminant le champ d’application, le tarif et les modalités de recouvrement des impositions.
Le système fiscal marocain est Basé sur le principe de déclaration qui peut se définir
comme « l’acte initial par lequel le contribuable reconnaît entrer dans le champ
d’application de l’une des dispositions du CGI et engage de ce fait, avec
l’administration, un dialogue de nature à permettre à celle-ci d’établir, sur des bases en
principe exactes, une cotisation d’impôt ».
D’une part, elle est une formalité initiale, expression d’un acte de
volonté du contribuable pour se conformer au cadre légal applicable à son imposition.
D’autre part, elle est un acte d’information sur la liquidation de
l’imposition en portant à la connaissance de l’administration l’évaluation faite par le
contribuable de ses bases d’imposition.
C’est dans ce sens que le législateur lui a conféré une valeur déterminante pour le
choix et le déroulement de la procédure d’imposition à l’encontre du contribuable1. Il l’a
même érigé en une formalité substantielle dont le non-respect est sévèrement réprimandé par
le droit fiscal.
La plupart des impôts supposent une initiative de déclaration de la part des assujettis
(IS, TVA, Droits d’Enregistrements etc.). D’autres impôts, plus simples à cerner à la base,
sont plutôt prélevés à la source (IR sur les salaires, prélèvements sur les placements
financiers), sur une base également déclarative par les organismes responsables des
prélèvements (Employeurs, Banques etc.).
3
L’administration fiscale a une représentation symbolique spécifique aux yeux du
public. En effet, elle représente l’accaparement d’une partie du patrimoine de chacun sous la
forme de l’impôt ; elle symbolise des pouvoirs étendus en matière de contrôle ; elle est
l’archétype d’une administration puissante et structurée avec laquelle il est difficile
d'entretenir un dialogue égalitaire.2
2
Thierry LAMBERT LE CONTRIBAABLE FACE A L'ADMINISTRATION FISCALE, page 103
3
Thierry LAMBERTLE CONTRIBAABLE FACE A L'ADMINISTRATION FISCALE, page 102
4
http://droit.savoir.fr/redressement-fiscal/
4
Toutefois , à défaut d’accord ,la procédure devient périlleuse et de longue haleine pour
les deux parties avec une prépondérance des prérogatives administratives sur celles du
contribuable .La sanction est ici d’importance, puisque c’est le régime de détermination
de l’assiette de l’imposition qui se trouve bouleversé : la procédure d’évaluation et de
taxation d’office supplée alors la procédure de redressement contradictoire.
5
Le système fiscal marocain repose essentiellement sur le régime déclaratif. A ce titre,
ce sont les contribuables qui établissent leurs déclarations fiscales et procèdent à la liquidation
et au paiement de l’impôt sous leur propre responsabilité.
Ce régime comportant par la force des choses des risques d’erreurs et d’omissions, ne
peut limiter les tentatives de fraude, sans parler des divergences d’interprétation devant la
diversité des situations nées de l’application des dispositions fiscales. Dans ce sens la
législation fiscale marocaine a prévue une procédure de rectification en vue de pallier aux
divers écarts qui peuvent naitre entre le fisc d’une part et le contribuable d’autre autre part ;
a cet effet l’on peut distinguer entre ,une procédure normale (& 2) une autre accélérée (&3)
des dispositions particulières (& 4), ainsi que les cas de nullité des dites procédures (&5) ;
Mais avant de traiter des procédures à proprement parlé, il y a lieu de traiter d’un élément
récurent faisant partie intégrante de celles-ci ,celui de la notification(& 1).
Paragraphe 1 : La notification
L’article 219 stipule que la notification est effectuée à l’adresse indiquée par le contribuable
dans ses déclarations, actes ou correspondances communiqués à l’inspecteur des impôts de son lieu
d’imposition, soit par lettre recommandée avec accusé de réception, soit par remise en main propre par
l’intermédiaire des agents assermentés de l’administration fiscale, des agents du greffe, des huissiers
de justice ou par voie administrative.
Le document à notifier doit être présenté à l’intéressé par l’agent notificateur sous pli fermé.
La remise est constatée par un certificat de remise établi en double exemplaire, sur un imprimé
fourni par l’administration. Un exemplaire de ce certificat est remis à l’intéressé.
Le certificat de remise doit comporter les indications suivantes :
- le nom et la qualité de l’agent notificateur ;
- la date de la notification ;
- la personne à qui le document a été remis et sa signature.
Si celui qui reçoit la notification ne peut ou ne veut signer le certificat, mention en est faite par
l’agent qui assure la remise. Dans tous les cas, cet agent signe le certificat et le fait parvenir à
l’inspecteur des impôts concerné.
Si cette remise n’a pu être effectuée, le contribuable n’ayant pas été rencontré, ni personne
pour lui, mention en est faite sur le certificat, lequel est signé par l’agent et retourné à l’inspecteur visé
à l’alinéa précédent.
Le document est considéré avoir été valablement notifié :
1°- s’il est remis :
6
- en ce qui concerne les personnes physiques soit à personne, soit à domicile, entre les mains
de parents, d’employés, ou de toute autre personne habitant ou travaillant avec le destinataire ou, en
cas de refus de réception dudit document après l’écoulement d’un délai de dix (10) jours qui suit la
date du refus de réception ;
- en ce qui concerne les sociétés et les groupements visés à l’article 26 du CGI, entre les mains
de l’associé principal, de leur représentant légal, d’employés, ou de toute autre personne travaillant
avec le contribuable destinataire ou, en cas de refus de réception du dit document après l’écoulement
d’un délai de dix (10) jours qui suit la date du refus de réception.
2°- s’il n’a pu être remis au contribuable à l’adresse qu’il a communiquée à
l’inspecteur des impôts lorsque l’envoi du document a été fait par lettre recommandée avec
accusé de réception ou par l’intermédiaire des agents du greffe, des huissiers de justice ou par
voie administrative et qu’il a été retourné avec la mention non réclamé, changement
d’adresse, adresse inconnue ou incomplète, locaux fermés ou contribuable inconnu à l’adresse
indiquée. Dans ces cas, le pli est considéré avoir été remis, après l’écoulement d’un délai de
dix (10) jours qui suit la date de la constatation de l’échec de la remise du pli précité.
Selon l’article 220 du code général des impôts 2015, l’inspecteur des impôts peut être amené
à rectifier :
- les bases d’imposition ;
- les montants des retenues en matière de revenus salariaux ;
- les prix ou déclarations estimatives, exprimés dans les actes et conventions.
7
Les bases, les montants et les prix susvisés peuvent résulter soit de la déclaration du
contribuable, de l’employeur ou du débirentier (personne qui a une rente à son débit), soit
d’une taxation d’office.
Dans ce cas, l’inspecteur notifie aux contribuables, durant les six (6) mois qui suivent la date
de la fin du contrôle fiscal et dans les formes prévues à l’article 219 du même code :
- les motifs, la nature et le montant détaillé des redressements envisagés en matière d’impôt
sur les sociétés, d’impôt sur le revenu ou de taxe sur la valeur ajoutée ;
- la nouvelle base devant servir d’assiette à la liquidation des droits d’enregistrement ainsi que
le montant des droits complémentaires résultants de cette base.
L’inspecteur des impôts invite les contribuables à produire leurs observations dans un
délai de trente (30) jours suivant la date de réception de la lettre de notification.
A défaut de réponse dans le délai prescrit, les droits complémentaires sont mis en
recouvrement et ne peuvent être contestés que dans les conditions5 prévues à l’article 235 du
CGI.
Si les observations des intéressés parviennent à l’inspecteur dans le délai prescrit et si
ce dernier les estime non fondées, en tout ou en partie, il leur notifie, dans les formes prévues
à l’article 219 relatif à la notification.
Dans un délai maximum de soixante (60) jours suivant la date de réception de leur
réponse, les motifs de son rejet partiel ou total, ainsi que la base d’imposition qui lui parait
devoir être retenue en leur faisant connaître, que cette base sera définitive s’ils ne se
pourvoient pas devant la commission locale de taxation, dans un délai de trente (30) jours
suivant la date de réception de cette deuxième lettre de notification.
L’inspecteur reçoit les requêtes adressées à la commission locale de taxation, les
transmet avec les documents relatifs aux actes de la procédure contradictoire permettant à
ladite commission de statuer6.
Un délai maximum de quatre (4) mois est fixé pour la communication par
l’administration des requêtes et documents précités à la commission locale de taxation à
compter de la date de notification à l’administration du pourvoi du contribuable devant ladite
commission7.
5
Article 4 de la loi de finances n° 110-13 pour l’année budgétaire 2014.
6
Article 7 de la loi de finances n° 48-09 pour l’année budgétaire 2010.
7
Article 7 de la loi de finances n° 43-10 pour l’année budgétaire 2011
8
Les décisions de la commission locale de taxation peuvent faire l’objet soit par les
contribuables, soit par l’administration, d’un recours devant la Commission nationale du
recours fiscal prévue à l’article 226 du CGI.
Le recours du contribuable est présenté sous forme de requête adressée à ladite
commission par lettre recommandée avec accusé de réception, celui de l’administration est
présenté par le directeur général des impôts ou la personne déléguée par lui à cet effet et
adressé à ladite commission dans les formes prévues pour la notification.
La requête des contribuables définit l’objet du désaccord et contient un exposé des
arguments invoqués.
Le recours du contribuable ou de l’administration devant la commission nationale du
recours fiscal doit se faire dans un délai maximum de soixante (60) jours suivant la date de la
notification aux parties susvisées8 de la décision de la commission locale de taxation.
Le défaut de recours dans le délai de soixante (60) jours prévu ci-dessus est considéré
comme une acceptation tacite de la décision de la commission locale de taxation.
Lorsque les contribuables ou l’administration saisissent la commission nationale du
recours fiscal, celle-ci :
- d’une part, en informe l’autre partie, dans les formes prévues pour la notification ,
dans le délai de trente (30) jours suivant la date de réception du recours en lui communiquant
copie de la requête dont elle a été saisie ;
- d’autre part, demande à l’administration, dans les formes prévues à l’article 219 ci-
dessus, de lui transmettre les documents9 relatifs aux actes de la procédure contradictoire
permettant à la commission nationale du recours fiscal de statuer sur l’affaire qui lui est
soumise dans le délai de trente (30) jours suivant la date de réception de ladite demande.
A défaut de communication des documents précités10 dans le délai prescrit, les bases
d’imposition ne peuvent être supérieures :
- soit à celles déclarées ou acceptées par les intéressés, s’ils ont présenté leur recours
devant la commission nationale du recours fiscal dans le délai légal ;
- soit à celles fixées par la commission locale de taxation, dans le cas contraire.
8
Article 7 de la loi de finances n°22.12 pour l’année budgétaire 2012
9
Article 7 de la loi de finances n° 40-08 pour l’année budgétaire 2009
10
Article 7 de la loi de finances n° 40-08 pour l’année budgétaire 2009.
9
La commission nationale du recours fiscal informe les deux parties de la date à
laquelle elle tient sa réunion, trente (30) jours au moins avant cette date dans les formes
d’usage.
Sont immédiatement émis par voie de rôle11, état de produits ou ordre de recettes, les
droits supplémentaires, les majorations, les amendes et les pénalités y afférentes découlant des
impositions établies :
- pour défaut de réponse ou de recours dans les délais prescrits ci- dessus indiqués
- après accord partiel ou total conclu par écrit entre les parties au cours de la
procédure de rectification ;
- après la décision de la commission nationale du recours fiscal ;
- pour les redressements n’ayant pas fait l’objet d’observations de la part du
contribuable au cours de la procédure de rectification.
Les décisions définitives des commissions locales de taxation et celles de la
commission nationale du recours fiscal sont susceptibles de recours devant le tribunal
compétent conformément aux dispositions de l’article 242 du GCI.
11 Recouvrement par voie de rôle : "Rôle" désigne une liste de contribuables redevables d'un impôt
déterminé. "Recouvrement par voie de rôle" désigne ainsi le fait qu'une liste de contribuables est
établie préalablement au recouvrement de l'impôt.
12
La fraude fiscale et le contrôle des entreprises au Maroc mémoire du cycle supérieur de l’ ENA
2007,p 58
10
Ainsi Selon l’article 221 du CGI, stipule que : l’inspecteur des impôts peut être amené
à rectifier en matière d’impôt sur les sociétés, d’impôt sur le revenu et de taxe sur la valeur
ajoutée :
- le résultat fiscal de la dernière période d’activité non couverte par la prescription en
cas de cession, cessation totale, redressement ou de liquidation judiciaire ou transformation de
la forme juridique d’une entreprise entraînant, soit son exclusion du domaine de l’impôt sur
les sociétés ou de l’impôt sur le revenu, soit la création d’une personne morale nouvelle ;
- les déclarations déposées par les contribuables qui cessent d’avoir au Maroc un
domicile fiscal ou un établissement principal, ou par les ayants droit des contribuables
décédés ;
- les déclarations des contribuables qui cèdent des valeurs mobilières et autres titres de
capital et de créance ;
- les montants des retenues déclarées par les employeurs ou débirentiers qui cessent
leur activité, qui transfèrent leur clientèle ou qui transforment la forme juridique de leur
entreprise ;
- les impositions initiales, en matière de taxe sur la valeur ajoutée, de la dernière
période d’activité non couverte par la prescription, en cas de cession d’entreprise ou de
cessation d’activité.
Dans ces cas, il notifie aux contribuables durant les six (6) mois qui suivent la date de
la fin du contrôle fiscal et dans les formes prévues de notifications, les motifs, le montant
détaillé des redressements envisagés et la base d’imposition retenue13.
Les intéressés disposent d’un délai de trente (30) jours suivant la date de la réception
de la lettre de notification pour formuler leur réponse et produire, s’il y a lieu, des
justifications. A défaut de réponse dans le délai prescrit, l’imposition est établie et ne peut être
contestée suivant les dispositions prévues par l’article 235 du CGI.
Si dans le délai prévu, des observations ont été formulées et si l’inspecteur les estime
non fondées en tout ou en partie, il notifie aux intéressés, dans les formes prévues à l’article
219 ci-dessus, dans un délai maximum de soixante (60) jours suivant la date de réception de la
réponse des intéressés, les motifs de son rejet partiel ou total, ainsi que les bases d’imposition
retenues en leur faisant savoir qu’ils pourront contester lesdites bases devant la commission
13
Article 4 de la loi de finances n° 110-13 pour l’année budgétaire 2014
11
locale de taxation prévue à l’article 225 ci-dessous, dans un délai de trente (30) jours suivant
la date de réception de la deuxième lettre de notification.
L’inspecteur établit les impositions sur les bases adressées au contribuable dans la
deuxième lettre de notification précitée.
A défaut de pourvoi devant la commission locale de taxation, l’imposition émise ne
peut être contestée que dans les conditions prévues à l’article 235 du CGI.
Le recours devant la commission locale de taxation, la commission nationale du
recours fiscal et, le cas échéant, devant le tribunal compétent s’exerce dans les conditions
fixées par l’article 220, relatif à la procédure normale de rectification.
En cas de cessation totale d’activité suivie de liquidation, la notification du résultat de
vérification de comptabilité, doit être adressée à l’entreprise avant l’expiration du délai d’un
an suivant la date du dépôt de la déclaration définitive du résultat final de la liquidation14 .
L’Article 222 du CGI dispose que : l’inspecteur des impôts peut être amené à apporter
des rectifications au montant de l’impôt retenu à la source, que celui-ci résulte d’une
déclaration ou d’une régularisation pour défaut de déclaration :
- des produits des actions, parts sociales et revenus assimilés prévus à l’article 13 ci-
dessus ;
- des produits de placement à revenu fixe, prévus à l’article 14 ci-dessus ;
- des profits sur cessions de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance,
soumis à l’impôt retenu à la source, prévus à l’article 174-II-B ci-dessus ;
- des rémunérations payées à des personnes physiques ou morales non résidentes.
Dans ces cas, il notifie aux contribuables chargés de la retenue à la source, par lettre
d’information, dans les formes prévues à l’article 219 ci-dessus, les redressements effectués et
établit les impositions sur les montants arrêtés par l’administration.
Ces impositions ne peuvent être contestées que dans les conditions prévues à l’article 235.
14
Article 8 de la loi de finances n° 38.07 pour l’année budgétaire 2008
12
-Lorsque la rectification du résultat fiscal en matière d’impôt sur les sociétés a une
incidence sur la base du produit des actions, parts sociales et revenus assimilés, l’inspecteur
notifie aux contribuables, dans les conditions prévues aux articles 220 et 221 ci-dessus, les
redressements de ladite base.
II.- Dispositions particulières à l’impôt sur le revenu
a) Rectification en cas d’impôt retenu à la source au titre des revenus salariaux et
assimilés.
L’article 223 du CGI stipule que Les erreurs, omissions et insuffisances relatives à
l’impôt retenu à la source par l’employeur ou le débirentier, ne sont pas rectifiées au nom du
titulaire de revenus salariaux et assimilés, lorsque la déclaration du revenu global, produite le
cas échéant, est conforme aux indications figurant sur le bulletin de paie délivré par
l’employeur ou le débirentier.
b) Rectification en matière de profits fonciers
15
Article 8 de la loi de finances n° 38.07 pour l’année budgétaire 2008.
16
Article 8 de la loi de finances n° 38.07 pour l’année budgétaire 2008.
13
Les dissimulations reconnues par les parties au contrat donnent lieu à une imposition
supplémentaire dans le délai de reprise prévu à l’article 232du CGI.
Les commissions locales de taxation sont instituées par l’administration qui en fixe le
siège et le ressort.
L’article 225 traite des dites commissions ; celles-ci connaissent des réclamations
sous forme de requêtes présentées par les contribuables qui possèdent leur siège social ou leur
principal établissement à l’intérieur dudit ressort.
Elles statuent sur les litiges qui leur sont soumis et doivent se déclarer incompétentes
sur les questions qu’elles estiment portant sur l’interprétation des dispositions légales ou
réglementaires.
Chaque commission comprend :
1°- un magistrat, président ;
17
Article 7 de la loi de finances n° 43-10 pour l’année budgétaire 2011.
14
2°- un représentant du gouverneur de la préfecture ou de la province dans le ressort de
laquelle est situé le siège de la commission ;
3°- le chef du service local des impôts ou son représentant qui tient le rôle de
secrétaire rapporteur ;
4°- un représentant des contribuables appartenant à la branche professionnelle la plus
représentative de l’activité exercée par le contribuable requérant.
Le président de la commission convoque les représentants des contribuables et de
l’administration, au moins quinze (15) jours avant la date fixée pour la réunion dans les
formes prévues à l’article 219 ci-dessus.18
La commission statue valablement lorsque trois au moins de ses membres, dont le
président et le représentant des contribuables, sont présents. Elle délibère à la majorité des
voix des membres présents. En cas de partage égal des voix, celle du président est
prépondérante.
Elle statue valablement au cours d’une seconde réunion, en présence du président et de
deux autres membres.
En cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.
Les décisions des commissions locales de taxation doivent être détaillées, motivées et
sont notifiées19 aux deux parties par les secrétaires rapporteurs des commissions locales de
taxation, dans les formes prévues par l’article 219 du CGI dans les quatre (4) mois suivant la
date de la décision.
Le délai maximum qui doit s’écouler entre la date d’introduction d’un pourvoi et celle
de la décision qui est prise, à son sujet, est fixé à vingt quatre (24) mois.
Lorsqu’à l’expiration du délai précité, la commission locale de taxation n’a pas pris de
décision, l’inspecteur informe le contribuable, dans les formes prévues à l’article 219 ci-
dessus, de l’expiration du délai de vingt-quatre(24) mois et de la possibilité d’introduire un
recours devant la commission nationale du recours fiscal dans un délai de soixante (60) jours
à compter de la date de réception de l’avis.
A défaut de recours dans le délai de soixante (60) jours précité, l’inspecteur établit les
impositions d’après les bases de la deuxième lettre de notification. Ces impositions ne
peuvent être contestées que dans les conditions de l’article 235 ci-dessous.
Les représentants des contribuables sont désignés dans les conditions suivantes :
18
Article 7 de la loi de finances n° 43-10 pour l’année budgétaire 2011
19
Article 7 de la loi de finances n° 43-10 pour l’année budgétaire 2011.
15
1°- pour les recours concernant les contribuables exerçant une activité commerciale,
industrielle, artisanale ou agricole :
les représentants titulaires et suppléants, en nombre égal, sont désignés, pour une
période de trois (3) ans, par le gouverneur de la préfecture ou de la province concernée, parmi
les personnes physiques, membres des organisations professionnelles les plus représentatives
des branches d’activités visées ci-dessus, figurant sur les listes présentées par ces
organisations et, respectivement, par les présidents des chambres de commerce, d’industrie et
de services, des chambres d’artisanat, des chambres d’agriculture et des chambres maritimes,
avant le 31 octobre de l’année précédant celle au cours de laquelle les membres désignés sont
appelés à siéger au sein de la commission locale.
2°- pour les recours concernant les contribuables exerçant des professions libérales :
les représentants titulaires et suppléants, en nombre égal, sont désignés, pour une
période de trois (3) ans, par le gouverneur de la préfecture ou de la province concernée, parmi
les personnes physiques, membres des organisations professionnelles les plus représentatives
figurant sur les listes présentées par lesdites organisations avant le 31 octobre de l’année
précédant celle au cours de laquelle les membres désignés sont appelés à siéger au sein de la
commission locale.
La désignation des représentants a lieu avant le 1er janvier de l’année au cours de
laquelle ils sont appelés à siéger au sein des commissions locales. En cas de retard ou
d’empêchement dans la désignation des nouveaux représentants, le mandat des représentants
sortants est prorogé d’office de trois (3) mois, au maximum.
Si le mandat des représentants sortants ne peut pas être prorogé pour quelque cause
que ce soit ou si, au premier avril, les nouveaux représentants des contribuables ne sont pas
encore désignés, le contribuable en est informé dans les formes d’usage de notification.
Dans ce cas, le contribuable a la faculté de demander au chef du service local des
impôts du lieu de son imposition, dans les trente (30) jours suivant la date de la réception de
ladite lettre, à comparaître devant la commission locale de taxation ne comprenant que le
président, le représentant du gouverneur de la préfecture ou de la province et le chef du
service local des impôts. Si, à l’expiration de ce délai, aucune demande n’est formulée,
l’administration soumet le litige à la commission nationale du recours fiscal prévue à l’article
226 ci-après et en informe le contribuable dans un délai maximum de dix (10) jours suivant la
date de transmission de la requête.
La commission peut s’adjoindre, pour chaque affaire, deux experts au plus,
fonctionnaires ou contribuables, qu’elle désigne et qui ont voix consultative. Elle entend le
16
représentant du contribuable à la demande de ce dernier ou si elle estime cette audition
nécessaire.
Dans les deux cas, la commission convoque en même temps le ou les représentants du
contribuable et le ou les représentants de l’administration fiscale désignés à cet effet par
l’administration.
La commission les entend séparément ou en même temps soit à la demande de l’une
ou de l’autre partie, soit lorsqu’elle estime leur confrontation nécessaire.
Les décisions des commissions locales de taxation prises dans les affaires relatives à
l’impôt sur le revenu, au titre des profits fonciers et aux droits d’enregistrement sont
définitives lorsque le montant des droits en principal est inférieur ou égal à cinquante mille
(50.000) dirhams20.
Les décisions des commissions locales de taxation devenues définitives, y compris
celles portant sur les questions pour lesquelles lesdites commissions se sont déclarées
incompétentes, peuvent être contestées par l’administration21 et le contribuable, par voie
judiciaire.
Paragraphe 2 : La commission nationale du recours fiscal
La commission comprend :
- sept (7)1 magistrats appartenant au corps de la magistrature, désignés par le Premier
ministre sur proposition du ministre de la justice ;22
- trente (30) fonctionnaires, désignés par le Premier ministre, sur proposition du
ministre des finances, ayant une formation fiscale, comptable, juridique ou économique et qui
20
Article 7 de la loi de finances n° 48.09 pour l’année budgétaire 2010
21
Article 7 de la loi de finances n° 22-12 pour l’année budgétaire 2012
22
Article 7 de la loi de finances n° 48.09 pour l’année budgétaire 2010.
17
ont au moins le grade d’inspecteur ou un grade classé dans une échelle de rémunération
équivalente. Ces fonctionnaires sont détachés auprès de la commission ;
- cent (100) personnes du monde des affaires désignées par le Premier ministre sur
proposition conjointe des ministres chargés du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, des
pêches maritimes et du ministre chargé des finances, pour une période de trois ans, en qualité
de représentants des contribuables. Ces représentants sont choisis parmi les personnes
physiques membres des organisations professionnelles les plus représentatives exerçant des
activités commerciales, industrielles, de services, artisanales ou de pêches maritimes, figurant
sur les listes présentées par lesdites organisations et par les présidents des chambres de
commerce d’industrie et de services, des chambres d’artisanat, des chambres d’agriculture et
des chambres maritimes et ce, avant le 31 octobre de l’année précédant celle au cours de
laquelle les membres désignés sont appelés à siéger au sein de la commission nationale.
En cas de retard ou d’empêchement dans la désignation des nouveaux représentants, le
mandat des représentants sortants est prorogé d’office de six (6) mois au maximum.
Tout représentant des contribuables ne peut siéger à la commission nationale du
recours fiscal pour un litige dont il a eu déjà à connaître en commission locale de taxation.
La commission se subdivise en sept (7)23 sous-commissions délibérantes.
La présidence et le fonctionnement de la commission nationale du recours fiscal sont
assurés par un magistrat, désigné par le Premier ministre sur proposition du ministre de la
justice. L’organisation administrative de cette commission est fixée par voie réglementaire.24
En cas d’absence ou d’empêchement, le président de la commission est suppléé dans
ses fonctions par un président de sous-commission qu’il désigne chaque année.
Les recours sont adressés au président de la commission qui les confie pour instruction
à un ou plusieurs des fonctionnaires visés au paragraphe I du présent article et répartit les
dossiers entre les sous-commissions.
Ces dernières se réunissent à l’initiative du président de la commission qui convoque
les représentants des contribuables, au moins quinze (15) jours avant la date fixée pour la
réunion dans les formes prévues à l’article 219 du CGI.
Chaque sous-commission se compose :
- d’un magistrat, président ;
23
Article 7 de la loi de finances n° 48.09 pour l’année budgétaire 2010
24
Article 7 de la loi de finances n° 48.09 pour l’année budgétaire 2010.
18
- de deux fonctionnaires tirés au sort parmi ceux qui n’ont pas instruit le dossier
soumis à délibération ;
- de deux représentants des contribuables choisis par le président de la commission
parmi les représentants visés au paragraphe ci dessus.
Un secrétaire rapporteur est choisi en dehors des deux fonctionnaires membres de la
sous-commission, par le président de la commission pour assister aux réunions de ladite sous-
commission sans voix délibérative.
Chaque sous-commission tient autant de séances que nécessaire. Elle convoque
obligatoirement le ou les représentants du contribuable et le ou les représentants de
l’administration fiscale désignés à cet effet, aux fins de les entendre séparément ou en même
temps, soit à la demande de l’une ou de l’autre partie, soit lorsqu’elle estime leur
confrontation nécessaire. La sous-commission peut s’adjoindre, dans chaque affaire, un ou
deux experts, fonctionnaires ou non, qui ont voix consultative. En aucun cas, elle ne peut
prendre ses décisions en présence du représentant du contribuable ou son mandataire, du
représentant de l’administration ou des experts.
Les sous-commissions délibèrent valablement lorsque le président et au moins deux
autres membres parmi ceux visés au I du présent article sont présents. En cas de partage égal
des voix, celle du président est toujours prépondérante25.
Les décisions des sous-commissions doivent être détaillées et motivées et sont
notifiées par le magistrat assurant le fonctionnement de la commission aux parties, dans les
formes prévues à l’article 219 ci-dessus dans les (6) mois suivant la date de la décision.
Le délai maximum qui doit s’écouler entre la date d’introduction d’un recours devant
la commission nationale du recours fiscal et celle de la décision qui est prise à son sujet est
fixé à douze (12) mois.
Lorsqu’à l’expiration du délai précité, la décision de la commission nationale du
recours fiscal n’a pas été prise, aucune rectification ne peut être apportée à la déclaration du
contribuable ou à la base d’imposition retenue par l’administration en cas de taxation d’office
pour défaut de déclaration ou déclaration incomplète.
Toutefois, dans le cas où le contribuable aurait donné son accord partiel sur les bases
notifiées par l’administration ou en l’absence d’observations de sa part sur les chefs de
redressement rectifiés par l’administration c’est la base résultant de cet accord partiel ou des
chefs de redressement précités qui est retenue pour l’émission des impositions.
25
Article 8 de la loi de finances n° 38.07 pour l’année budgétaire 2008.
19
Les impositions émises suite aux décisions de la commission nationale du recours
fiscal et celles établies d’office par l’administration, y compris celles portant sur les questions
pour lesquelles ladite commission s’est déclarée incompétente, peuvent être contestées par le
contribuable, par voie judiciaire dans les conditions et les délais prévus par le code.
Les décisions définitives de ladite commission peuvent également être contestées par
l’administration, par voie judiciaire.
Le recours par voie judiciaire ne peut être intenté en même temps que le recours
devant les commissions locales ou la commission nationale du recours fiscal.
Pour l’impôt sur le revenu, les décisions de la commission locale communale prévue à
l’article 50 du CGI peuvent faire l’objet d’un recours devant la commission nationale du
recours fiscal par le président de la chambre d’agriculture ou le directeur général des impôts
ou la personne déléguée par lui à cet effet, dans les soixante (60) jours suivant la date de
réception de la notification de la copie du procès-verbal.
A défaut de pourvoi devant la commission nationale du recours fiscal, les impositions
émises suite aux décisions de la commission locale communale précitée peuvent faire l’objet
d’un recours judiciaire, dans les conditions prévues par le présent code.
20
Paragraphe 4 : Critiques aux commissions
Les voies de recours prévues sont fréquemment décevantes. En effet, la complexité ne
profite à aucun des acteurs du contrôle fiscal et traduit l’impuissance à obtenir des décisions
doctrinales profondes et durables, et ce bien que le peu de données disponibles sur les
procédures au niveau des commissions et des tribunaux interdisent de porter un jugement
définitif sur le fonctionnement de ces commissions.
A cet effet, l’on peut noter les éléments suivants :
Commission locale de taxation
Sur le plan pratique, le fonctionnement des CLT est critiqué à plusieurs niveaux. En
effet :
• La lenteur dans la prise de ses décisions ;
• Les réunions de la CLT se caractérisent par des discussions superficielles des
différents points objet du litige. Ce qui ne permet pas à la CLT de prendre des décisions
fondées ;
• Les décisions des CLT ne sont pas souvent motivées;
• L’insuffisance de la formation technique de ses membres notamment dans les
domaines de la fiscalité, la comptabilité et l’économie ne permet pas l’appréciation rapide des
arguments de chacune des parties ;
• la plupart si non la totalité des décisions de la CLT font l’objet d’un recours devant la
CNRF.
Commission nationale de redressement fiscale
La CNRF ne dispose pas d’un budget propre ni de logistique. Ce qui entraîne sa
dépendance
vis à vis du ministère des finances notamment de la Direction des Impôts en ce qui
concerne les moyens humains et matériels nécessités par son fonctionnement26. La réforme à
introduire au niveau du fonctionnement de la CNRF doit avoir pour objectif de :
• doter la CNRF des moyens humains et matériels à la hauteur des tâches qui lui sont
dévolues ;
• Doter la commission d’un budget autonome dépendant du Chef de Gouvernement.
• renforcer l’indépendance de la CNRF pour qu’elle joue son véritable rôle d’arbitre ;
26
« Les voies de recours du contribuable devant les commissions locales de taxation et devant la CNRF » Assises
nationales de la fiscalité. M.AZZEDDINE BENMOUSSA.
21
•Mettre en place des procédures internes et une charte d’éthique à faire signer
régulièrement par chaque membre aussi bien les fonctionnaires de celle-ci que les membres
représentants des contribuables ;
• doter la CNRF des moyens nécessaires pour la publication de ses décisions,
notamment celles portant sur des redressements découlant d’une question de principe sans que
ce soit une question de droit.
22
Chapitre 2éme : les garanties du contribuable face
au redressement fiscal
Nous nous proposons ici d’examiner dans un premier temps les droits du contribuable
face au pouvoir de redressement de l’administration, puis en deuxième temps les droits du
contribuable face au pouvoir de sanctions de l’administration.
23
Section 1 : les garanties du contribuable face au pouvoir de
redressement de l’administration
lorsque le contrôle sur place a permis de constater des omissions, des insuffisances
ou des dissimulations, le paiement des suppléments de droits exigibles assortis de
pénalités ne peut être réclamé en principe, qu’après l’aboutissement d’une procédure de
redressement qui doit respecter certaines démarches visant en premier lieu la garantie des
droits de contribuable .
1- Droit à l’information
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page73
27
La doctrine de l’administration en cette matière est contenue dans la circulaire portante instruction de la loi
28
24-86 relative à l’impôt sur les sociétés, promulguée par le Dahir n° 1-86-239 du 31 décembre 1986
24
questions de fait que sur des questions de droit, avant l’accord express de la société ou
avant de soumettre le différend aux commissions de taxation (…) »
La notification ne doit pas en effet, induire en erreur le contribuable sur les garanties
offertes par la procédure d’imposition suivie.
Elle doit enfin comporter les motifs de droit et de fait sur lesquels se fondent les
redressements.
Elle est prévue notamment par l’article 220 précité qui indique qu’une notification doit
être motivée de manière à permettre à l’intéressé de formuler des observations. La doctrine29
considère pour sa part qu’à ce stade « le contribuable doit être en mesure de connaître très
précisément ce qui lui est reproché, d’apprécier le fondement légal des griefs, de
discuter la pertinence des arguments qui lui sont opposés ».
29
T. Lambert, Contrôle fiscal, droit et pratique, PUF, Paris, 1991, p. 387, 2ème édition
25
de la notification, à ce stade, est précisément d’ouvrir au profit du contribuable un délai de
réponse pour présenter ses observations, ce qui constitue une garantie de procédure
assurément importante qu’il convient d’examiner à présent.
Le contribuable dispose d’un droit de réponse dont l’exercice est garanti par l’octroi
d’un délai suffisant.
Dans ces conditions, l’impôt ne peut être mis en recouvrement avant l’expiration du
délai imparti au contribuable pour répondre à la notification de redressement.
Cela étant, le Conseil d’Etat a jugé que le contribuable est considéré comme
acceptant tacitement le redressement s’il ne donne aucune réponse dans le délai de trente
jours31 ou s’il ne présente pas d’observations sur le bien fondé de celui-ci.32 Comme il
importe de remarquer que l’accord pur et simple du contribuable ne doit pas être entaché d’un
vice de consentement.
30
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain »page 83
31
CE 17 janvier 1990, requête n° 68477 et n° 68678, Duboscq, RJF mars 1990, n° 323
32
7 CE 22 décembre 1976, requête n° 330, RJF février 1977, n° 87
26
Il est à signaler enfin qu’une réponse tardive ou hors délais produit les mêmes effets
qu’une acceptation tacite du redressement dans le délai de trente jours.33
Le contribuable est fondé à donner une réponse, par laquelle, il accepte en partie le
redressement notifié. Les effets de l’acceptation partielle du contribuable se limiteront alors
aux redressements qui en font l’objet. 35
En outre, le service des impôts est tenu de répondre aux observations faites par le
contribuable dans les délais impartis sur les redressements proposés. Par conséquent,
l’obligation que supporte l’administration de répondre aux observations du contribuable est
une garantie légale dont le non-respect est sanctionné par la jurisprudence.36
33
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page 84
34
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page 85
35
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page 85
36
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain »page 85
37
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page 85
27
Lorsque le contribuable apporte dans sa réponse à la notification de redressement des
éléments de fait ou de droit de nature à infléchir les prétentions de l’administration, celle-ci
doit en tenir compte.
Sur un plan formel, la réponse aux observations du contribuable doit être signée par un
agent compétent pour notifier des redressements : une réponse aux observations du
contribuable dépourvue de signature manuscrite est sans valeur juridique même si elle porte la
mention du nom de l’inspecteur qui a signé la notification initiale.
28
Mais encore, elle permet d’ouvrir un nouveau délai au profit du contribuable par lequel celui-
ci est fondé à demander l’intervention de la commission locale de taxation dans la
mesure où le litige entre les parties persiste.
Le domaine de compétence de cette commission est fixé par l’article 225 du CGIM.
A cet égard, il importe de constater que la commission locale est saisie par le contribuable en
tant qu’organisme consultatif.
Elle peut alors émettre un avis lorsque, à la suite de rectifications apportées aux
déclarations du contribuable dans le cadre de la procédure de redressement, le désaccord
porte sur des redressements en rapport avec des questions de fait et doit se déclarer
incompétente sur les questions de droit, conformément à l’article 225 précité.
Le législateur a ainsi apporté une limite à la compétence de cette commission et à la nature
des désaccords qu’elle peut connaître : dans les litiges où elle peut être appelée à émettre un
avis, la commission locale doit se limiter à l’examen et à la solution des seules questions de
fait à l’exclusion de toute question de droit. 39
Il s’ensuit que lorsque la commission est saisie d’une demande d’intervention sur une
question de droit, elle doit déclarer son incompétence, eu égard à la règle de limitation
de sa compétence déjà évoquée.
39
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page 88
29
de l’administration à ses observations, pour présenter la demande de saisine de la
commission locale compétente.
Ainsi, la commission nationale statue sur les litiges qui lui sont soumis et doit se
déclarer incompétente sur les questions de droit en vertu de l’article 226 précité.
Elle statue alors sur les litiges dont elle est saisie, lorsque à la suite d’un avis rendu par
la commission locale, le désaccord persiste et porte sur des redressements en rapport avec des
questions de fait. Le litige doit donc concerner une question de fait à l’exclusion de toute
question de droit. 41
41
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page 91
30
Lorsque la commission nationale est saisie d’une demande d’intervention sur une
question de droit, elle doit écarter sa compétence, conformément l’article 226 précité.
Il apparaît alors que l’avis rendu par la commission nationale est dépourvu de tout
caractère juridictionnel et ne revêt, en aucune manière, autorité de la chose jugée.
Le défaut de saisine par le contribuable de cette commission dans les délais requis est
considéré comme une acceptation tacite par celui-ci de la décision de la commission locale
préalablement saisie .Il s’ensuit que l’absence de saisine n’entraîne pas d’irrégularité de la
procédure si le contribuable n’a pas demandé l’intervention de cet organisme.
31
documents dont l’administration se prévaut pour appuyer sa thèse. Il peut néanmoins se faire
assister par un conseil de son choix devant la commission saisie du litige.42
A cet égard, on constate que l’administration supporte une obligation de preuve dans
la procédure de contrôle et d’établissement de l’impôt dès lors qu’elle se propose de
« rectifier » la situation irrégulière d’un contribuable. Mais elle supporte, en outre, la même
charge probatoire lorsqu’il s’agit d’apprécier la moralité fiscale de l’intéressé, notamment en
appliquant au redressement envisagé des sanctions fiscales.
L’obligation de motivation
Le régime actuel des pénalités fiscales, prévu par le code général des impôts
marocain, se caractérise par l’application généralisée d’un intérêt de retard qui n’est pas lui-
même considéré comme une sanction, mais qui s’ajoute aux majorations calculées sur le
montant des droits éludés par le contribuable.
42
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page 94
32
l’administration, notamment l’obligation légale qui lui est faite de motiver les majorations
proportionnelles ou punitives.
Ces majorations proportionnelles n’ont pas vocation à réparer un préjudice subi par le
trésor, mais à sanctionner des infractions manifestement délibérées.43
Les dispositions de l’article 186 du CGIM définissent les sanctions applicables aux
infractions constatées en cas de rectification de la base imposable en l’occurrence, des
majorations proportionnelles.
Ces sanctions ont pour objet de réprimer les infractions les plus graves constituées
notamment par les insuffisances de déclaration et qui touchent à l’assiette de l’impôt.
Au regard de la règle consacrée par l’article 186 précité, ces majorations punitives sont
déterminées en fonction des droits éludés et constituent, de ce fait, un accessoire de
l’impôt.
Comme il importe de préciser ici, que ces majorations sanctionnent des infractions qui
peuvent être commises de bonne foi ou selon le cas de mauvaise foi, dont la qualification
suppose l’appréciation par l’administration du comportement du contribuable fautif.
L’obligation de motiver les sanctions fiscales ne s’applique alors que pour les
pénalités qui présentent le caractère d’une sanction, notamment les majorations
proportionnelles.
43
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page 96
44
CE, 16 avril 1982, requête n° 17218, RJF, 1982 n° 6, comm. 568
33
Tel n’est pas le cas de l’intérêt de retard qui présente seulement le caractère de
réparation pécuniaire.
Cela implique que sur le plan pratique, la motivation des sanctions fiscales pour
insuffisance de déclaration doit apparaître dans la notification de redressement.
Ce qui signifie du reste, que l’application des pénalités fiscales n’est soumise, en l’état
du droit, à aucune procédure particulière des droits de la défense : La procédure
administrative de redressement empruntant à la procédure juridictionnelle son caractère
contradictoire, le contribuable mettra à profit la garantie légale de présenter ses observations
pour discuter, le cas échéant, la motivation des sanctions que l’administration envisage
d’appliquer à son encontre45
Les sanctions susceptibles d’être appliquées par l’administration diffèrent selon que le
contribuable peut ou non être considéré comme ayant agi de bonne foi et, dans le cas, où sa
mauvaise foi est établie suivant qu’il s’est rendu coupable ou non de manœuvres frauduleuses.
La bonne foi du contribuable est en droit fiscal toujours présumée. Il appartient alors à
l’administration d’apporter la preuve de la mauvaise foi du contribuable pour mettre En œuvre
les majorations prévues à l’article 186 du CGIM L’article 186 du CGIM prévoit des sanctions
applicables à l’encontre du contribuable fautif lorsque la mauvaise foi de celui-ci est établie.46
45
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » 98
46
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page104
34
Il résulte alors de cette disposition que les insuffisances, inexactitudes ou omissions
qui peuvent être relevées dans les bases d’imposition de la déclaration du contribuable sont
présumées avoir été commises de bonne foi.
La mauvaise foi doit donc être prouvée. Il appartient dans ces conditions à
l’administration lorsqu’elle fait application de la majoration proportionnelle prévue à l’article
186 pour absence de bonne foi, d’apporter la preuve47 de la mauvaise foi du contribuable.
A cet égard, il importe de remarquer que l’importance des droits éludés par rapport
aux droits dus et la permanence de l’infraction ou l’importance des sommes d’origine
indéterminée imposées d’office ne suffit pas, en soi, à établir48 la mauvaise foi du
contribuable. Il en est de même du simple fait que le contribuable n’a pas été en mesure de
justifier8 de l’origine de sommes perçues.
En définitive, le Conseil d’Etat a été conduit à préciser notamment dans une affaire52
que l’administration ne peut non plus se limiter à faire valoir que le comportement du
contribuable a « eu pour effet de minorer de manière injustifiée les bases de l’impôt » sans
démontrer que le contribuable avait délibérément poursuivi cette fin
47
CE, 9e et 10e sous-section, 20 octobre 2000, requête n° 182156, DF 2001, n° 9, comm. 190
48
CE, 9e et 10e sous-section, 19 avril 2000, requête n° 163222, RJF 5/2000, n° 60
49
CAA Bordeaux, 25 mai 1999, requête n° 96192, RJF 11/1999, n° 136
50
CAA Paris, 12 octobre 2000, requête n° 971802, RJF 3/2001, n° 332
51
CAA Nantes, 30 juin 1994, requête n° 92506, DF 1994, n° 52, comm. 2312
52
CE, 9e et 8e sous-section, 21 juin 1995, requête n° 132 531, DF 1995, n° 41, comm. 1902
35
Le contribuable qui se voit infliger des sanctions fiscales peut, conformément à
l’article 236 du CGIM, demander à bénéficier des mesures de bienveillance pour obtenir une
réduction plus au moins importante des pénalités qui le frappent.
Cette réduction peut prendre la forme soit d’une remise ou d’une modération, soit
d’une transaction dont le régime juridique est à peu de choses près identique.
L’opportunité d’une demande de remise gracieuse est laissée à l’appréciation
discrétionnaire de l’administration qui détermine le montant des atténuations des pénalités
litigieuses eu égard à l’importance des fraudes décelées et du comportement du contribuable.
A cet égard, il y a lieu de distinguer soigneusement les deux notions, car la remise est
un acte unilatéral tandis que la transaction est un contrat.53
La remise
La transaction
La transaction est un autre cadre juridique dans lequel peut intervenir une remise ou
une modération de la dette fiscale, mais seulement en matière de pénalités et à l’exclusion des
droits en principal. La transaction est une convention par laquelle les parties, en l’occurrence,
l’administration et le contribuable s’engagent à mettre fin au litige qui les oppose moyennant
des concessions réciproques sur leurs droits respectifs.
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page109
53
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page 109-
54
110
36
Le contribuable s’y engage en se désistant de ses voies de recours notamment devant
les commissions d’imposition et les juridictions administratives et en acceptant la
solution fiscale retenue par l’administration.
Par ailleurs, il ne peut y avoir matière à transaction que dans les cas où les
infractions constatées entraînent l’application soit d’une amende, soit d’une
majoration proportionnelle, ces sanctions étant les seules qui présentent le caractère de
pénalités.
55
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page 110
56
Le principe de légalité de l’impôt est élevé au rang de principe à portée constitutionnelle constate le
Professeur M. Bouvier, op ;cit., p. 42
57
Khalil Haloui « Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit marocain » page 111
58
CE 9 février 1983, requête 29313, RJF, 1983, n° 4, comm. 564
37
Conclusion
59
Le système fiscal marocain :developpement économique et cohésion sociale rapport du conseil économique et
social auto saisine 9/2012 Rapport préparé par La Commission Permanente chargée des Affaires Economiques
et des Projets StratégiquesM. Ahmed Rahhou;M. Mohamed Bachir Rachdi
38
BIBLIOGRAPHIE
Textes de lois :
Code général des impôts marocains 2015
loi de finances n°22.12 pour l’année budgétaire 2012
la loi de finances n° 40-08 pour l’année budgétaire 2009
loi de finances n° 38.07 pour l’année budgétaire 2008.
circulaire portante instruction de la loi 24-86 relative à l’impôt sur les sociétés, promulguée par le Dahir n°
1-86-239 du 31 décembre 1986
Ouvrages :
Le système fiscal marocain : développement économique et cohésion sociale rapport
du conseil économique et social auto saisine 9/2012 Rapport préparé par La Commission
Permanente chargée des Affaires Economiques et des Projets Stratégiques M. Ahmed
Rahhou; M. Mohamed Bachir Rachdi
Thèse sur le thème des garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit
marocain présenté par Khalil HALOUI dirigée par Charles ROBBEZ MASSON préparée
au sein du Laboratoire Centre de Recherches Juridiques dans l'École Doctorale Sciences
Juridiques université de Grenoble 7 août 2006
Arrêts :
CE, 9e et 10e sous-section, 19 avril 2000, requête n° 163222, RJF 5/2000, n° 60
CAA Bordeaux, 25 mai 1999, requête n° 96192, RJF 11/1999, n° 136
CAA Paris, 12 octobre 2000, requête n° 971802, RJF 3/2001, n° 332
CAA Nantes, 30 juin 1994, requête n° 92506, DF 1994, n° 52, comm. 2312
CE, 9e et 8e sous-section, 21 juin 1995, requête n° 132 531, DF 1995, n° 41, comm.
1902
CE, 16 avril 1982, requête n° 17218, RJF, 1982 n° 6, comm. 568
CAA Bordeaux, 20 février 1996, requête n° 94 1017, RJF 5/1996, n° 630
Webographie :
http://droit.savoir.fr/redressement-fiscal/
39