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Introduction au droit international économique et

aux accords internationaux relatifs à


l’agroalimentaire

Le commerce des produits


alimentaires du GATT à DOHA

Thème IV
Le droit international
économique (DIE)
 C’est une branche du droit qui gère
le commerce international des biens
et des services ainsi que le
financement de ces activités.

 Le DIE s’occupe de la création


internationale des richesses entre les
acteurs nationaux.
Le DIE
 Le DIE préconise l’enrichissement des États comme une fin
légitime et pour réaliser cet objectif des institutions telles
que le FMI, la Banque mondiale, l’OCDE ou l’OMC valorisent
l’interdépendance et l’intégration économique nationale au
sein d’un marché mondialisé.

 Dans cette foulée, les États ont libéré progressivement leurs


marchés afin de participer à la vie internationale
économique et attirer les investissements directs étrangers
écartant pour ce faire, leur souveraineté nationale.

 À l’inverse du protectionnisme, les États coopèrent à la


création d’un marché unique ainsi qu’à l’harmonisation de la
circulation des biens et des services.

 Le DIE repose sur l’ouverture du commerce extérieur


encouragé par l’abolition des droits de douane et une
concurrence sans entraves.
La mondialisation économique
 Elle est propulsée par la fin du monde en deux
idéologies (chute du mur de Berlin (1989) qui
confinait la politique internationale en deux
blocs, socialiste et capitaliste.

 La mondialisation s’appuie sur des principes de


croissance, d’abattement des frontières
nationales permettant l’échange de biens, de
services et la circulation de capitaux .

 Elle implique également une dérégulation


étatique et la privatisation des services publics.
La souveraineté des États et la
mondialisation économique

 Définie comme l’interdépendance de plus en plus


marquée des économies mondiales entre elles,
la mondialisation se place en marge de la
souveraineté étatique.

 Issue de l’idéologie néolibérale : C’est le marché


qui décide, la justification du profit est souvent
l’argument déterminant.

 Le pouvoir de l’État est en partie dé-territorialisé


et dé-hiérarchisé.
Libéralisme vs Protectionnisme

 Largement influencé par la situation économique des


pays, le droit économique va donc osciller entre le
libéralisme ou le protectionnisme.

• Définition: Le protectionnisme est une politique


économique interventionniste menée par un État
dans le but de protéger son économie contre la
concurrence des autres États.
• Se traduit par des barrières douanières, des normes
contraignantes, des subventions à l’exportation, des
préférences aux entreprises nationales et le refus de
contrôle des entreprises nationales par des
investisseurs étrangers.
La souveraineté alimentaire
 En apparence contradictoire avec les
politiques de libéralisation des
échanges commerciaux, la
souveraineté alimentaire autorise, les
États à se protéger contre les
importations à bas prix qui détruisent
les économies locales; favorise les
soutiens publics aux agriculteurs et
instaure une politique de stabilité des
prix.
Une régulation plus souple
 Face à la mondialisation des échanges
la régulation étatique est-elle possible?
De fait, il serait plus juste de parler de
d’une nouvelle régulation normative
pragmatique, un ensemble de normes
faisant appel à des notions plus souples
axées sur la négociation et la
multilatéralisme.

 Des formes nouvelles de régulation qui


questionnent le rôle de l’État comme
producteur de normes.
Apparition des acteurs non
étatiques
 Le développement des réseaux internationaux
et régionaux a renforcé le rôle des acteurs non
étatiques dans le processus normatif, tels que:
FMI, Banque mondiale, OMC, G8, UE, etc.

 On assiste à l’éclatement des sources du droit


conventionnelle pour céder le pas à la « soft
law » caractérisé par des actes conventionnels,
des codes de conduite, des principes directeurs.

 Le règlement des litiges s’écarte également des


voies juridiques traditionnelles par des
mécanismes d’arbitrage et de médiation.
Le commerce international, du
GATT à l’OMC
Naissance du GATT:
• General Agreement on Tariffs and Trade - L’Accord
général sur les tarifs douaniers et le commerce

 Fin de la seconde Guerre mondiale, entrée en


scène d’un nouvel ordre économique mondial
incarné par les Institutions de Bretton Woods,
soit : la Banque mondiale et le Fonds monétaire
international.

 Ces institutions représentées par les principaux


acteurs de la reconstruction souhaitent
promouvoir la libéralisation du commerce et
remédier aux nombreuses mesures
protectionnistes en vigueur depuis le début des
années 30.
Le GATT
 Début des négociations relatives à la
réduction des tarifs douaniers en décembre
1947
 Les premières concessions tarifaires (on
convient d’un tarif maximal) sont entrées
en vigueur le 30 juin 1948 entre 23 pays.

 De 1948 à 1994 jusqu’à la création de


l’OMC, le GATT fut le seul instrument
multilatéral régissant le commerce
international.
Les principes de base du commerce international
sous l’égide du GATT

 1- Le principe de la non discrimination


• Il comprend la clause de la nation la plus favorisée
(NPF). Par cette clause chaque pays signataires du
GATT qui consent des concessions tarifaires ou non
tarifaires à l’un d’entre eux, doit nécessairement
accorder ces mêmes avantages à tous. Le même
traitement à tous. Assure un accès égal au marchés
à tous les partenaires.
• La clause du traitement national interdit de
discriminer des produits étrangers au regard des
produits nationaux. Les produits étrangers doivent
recevoir le même traitement que les produits
nationaux.
• Exception pour les PVD.
Les principes de base (suite)
 2- Le principe de réciprocité
• Ce principe fait en sorte que lorsqu’un pays
bénéficie d’un traitement en vertu de la
NPF, il doit en retour offrir des avantages.

En raison de ce principe, chaque pays devrait


s’engager à diminuer ses tarifs douaniers.

À l’exception des PVD qui ne sont pas tenus


d’offrir les mêmes avantages qu’ils reçoivent.
Ceux-ci bénéficient d’un traitement spécial et
différencié : une mesure leur permettant de
compenser la faiblesse de leur économie p/r
aux PD.
Les principes de base (suite)
 3- Le principe de transparence
• Les tarifs douaniers constituent l’une des
premières entraves au commerce. Ce sont des
mesures imposées lors de l’entrée au pays
d’un produit.

• Puis il existe des obstacles non tarifaires, c.-à-


d. qu’ils empruntent une autre forme telle que:
des restrictions quantitatives à l’importation de
produits étrangers. Ces restrictions sont
parfois difficiles à déceler c’est pourquoi les
Parties au GATT se doivent d’être le plus
transparentes possible dans leurs politiques
nationales.
Les instruments du
protectionnisme
 1- Les droits de douane : sont des mesures tarifaires à
la frontière des pays.
• Ils empruntent 2 formes : tarif spécifique c.-à-d. un
droit fixe par unité de biens importés ou ad valorem
c.-à-d. lié à la valeur réelle du bien importé en %

 2- Les obstacles non tarifaires créent des barrières


protectionnistes
• Les restrictions quantitatives à l’importation
(quotas) ou des restrictions au regard des normes
sanitaires lorsque le produit ne rencontre pas les
normes du pays. Ces mesures sont prises en vertu
de la protection du consommateur et de la santé
publique. Plusieurs exemples:
L’Affaire Saumons, l'affaire “Japon — Mesures
visant les produits agricoles”.
Les subventions
 Les subventions agissent directement sur le coût
de production.

 Les entreprises qui exportent sont aidés


financièrement, le résultat sur les marchés
mondiaux est nuisible. Plus de produits circulent
à moindre coût.

 Les subventions à la production (internes)


affectent également le commerce international.
La hausse de la production nationale implique
une baisse des prix ainsi qu’une baisse des
importations.
Le dumping
 Si une entreprise exporte un produit à un
prix inférieur à celui qu'elle pratique
normalement sur son propre marché
intérieur, on dit qu'elle a recours au
“dumping” pour ce produit.
 Cette pratique est condamnable si elle
cause ou menace de causer un dommage
important à une branche de production
établie d'une partie contractante, article VI
GATT.
L’exception agricole de l’article
XI par. 2
 L’article XI du GATT interdit aux Paries contractantes de
maintenir ou d’instaurer des restrictions quantitatives à
l’importation des produits en provenance de l’étranger.

 Le par. 2 prévoit des exceptions relatives aux produits


agricoles:
a) pour prévenir une situation critique due à une pénurie de
produits alimentaires ou d'autres produits essentiels pour la
partie contractante exportatrice, ou pour remédier à cette
situation;
b) pour l'application de normes ou réglementations
concernant la classification, le contrôle de la qualité ou la
commercialisation de produits destinés au commerce
international;
c) Restrictions à l'importation de tout produit de l'agriculture
ou des pêches, quelle que soit la forme sous laquelle ce
produit est importé, quand elles sont nécessaires à
l'application de mesures gouvernementales ayant pour effet:
Art. XI par.2 (suite)
i) de restreindre la quantité du produit national similaire qui
peut être mise en vente ou produite ou, à défaut de production
nationale importante du produit similaire, celle d'un produit
national auquel le produit importé peut être substitué
directement;

ii) ou de résorber un excédent temporaire du produit national


similaire ou, à défaut de production nationale importante du
produit similaire, celui d'un produit national auquel le produit
importé peut être substitué directement, en mettant cet excédent
à
la disposition de certains groupes de consommateurs du pays à
titre gratuit ou à des prix inférieurs aux cours pratiqués sur le
marché;

[…]
La demande des É-U d’une dérogation « Waiver »
 La clause générale de dérogation prévue à l'article
XXV du GATT permet de relever momentanément un
État de ses obligations, dans la mesure où une
majorité des deux tiers des parties y consent.

 En 1955, les É.-U. se prévalent de cette clause. 115


dérogations ont été accordées par la suite en vertu
du principe de réciprocité.

 De 1955 à la signature de l’AsA en janvier 1994, le


commerce agricole et agroalimentaire est donc
soustrait de facto des règles du GATT.

 La crise agricole des années 80 ramènera la question


agricole dans les discussions des nouvelles
négociations internationales en Uruguay.
La clause de sauvegarde spéciale
art. XIX GATT

 Cette clause prévoit que face à un


préjudice grave envers les
producteurs nationaux résultant d’un
accroissement des importations, une
nation peut prendre des mesures de
sauvegardes non discriminatoires.
Exceptions générales, art. XX
GATT
[…] Sous réserve que ces mesures ne soient pas
appliquées de façon à constituer soit un moyen de
discrimination arbitraire ou injustifiable entre les pays où
les mêmes conditions existent, soit une restriction
déguisée au commerce international, rien dans le présent
Accord ne sera interprété comme empêchant l'adoption
ou l'application par toute partie contractante des mesures

a) nécessaires à la protection de la moralité publique;

b) nécessaires à la protection de la santé et de la vie des


personnes et des animaux ou à la préservation des
végétaux;
(Voir l’Affaire « thons-dauphins » Mexique \États-Unis)

[…]
XX g)
 se rapportant à la conservation des
ressources naturelles épuisables, si
de telles mesures sont appliquées
conjointement avec des restrictions à
la production ou à la consommation
nationales.
 Affaire «crevettes-tortues» Inde
etc./États-Unis
Les cycles de négociation sous
l’égide du GATT
 Dans les années 70 les efforts se sont
poursuivis pour continuer à réduire les droits
de douane.

 Pour une large part, les résultats obtenus dans


ce domaine ont été rendus possibles par des
séries de négociations commerciales
dénommées “Cycles” ou “Rounds”.

 Les plus grands progrès réalisés dans la


libéralisation du commerce international ont
été accomplis à l’issue de ces cycles de
négociations tenues sous les auspices du
GATT.
Les rounds
(Voir le diagramme)

 Les premiers cycles de négociations commerciales


étaient axés sur la réduction des droits de douane.

 Vers le milieu des années 60, le Kennedy Round a abouti


à l’Accord antidumping du GATT et à une section sur le
développement. Il s’agit de la première baisse relative
aux produits agricoles!

 Dans les années 70, le Tokyo Round a été la première


tentative majeure visant à remédier aux obstacles au
commerce autres que les droits de douane et à
améliorer le système.

 Le Cycle d’Uruguay, qui a duré de 1986 à 1994, est la


huitième et la plus ambitieuse de toutes les séries de
négociations. Ce round a débouché sur la création de
l’OMC et l’adoption de plusieurs accords multilatéraux.
Cycle de Année Nbre de Contenu des Résultats
négociations pays négociation
concernés

Genève 1947 23 Diminution des 45 000


droits de douanes, Concessions tarifaires,
négociations baisse moy. de 21,1%
bilatérales produits
par produits
Annecy 1949 33 idem Nouvelles réductions des
droits de douanes de 1,9%
Torquay 1951 34 idem C.T. suppl., de 10 000,
Baisse moy. 3%
Genève 1956 26 idem
Dillon Round 1960- 45 idem Révision des droits de
1961 douane après la création
de la CEE, nouv. Concess.
B. moy de 2,4%
Kennedy Round 1964- 48 Abaissement Réduction des droits de
1967 général, Barrières douane de 20% sur les
non tarifaires, produits agricoles, B. moy
Discorde entre les 36%
politiques
américaines et la
CEE (PAC)
Tokyo Round 1973- 99 Idem. Nombreux accords (9),
1979 Entré des Négo sur Antidumping, Subventions,
PED l’agriculture, TSD pour les PED, etc.
produits tropicaux B. moy. 29,6%
Repenser les politiques
agricoles
 Le mouvement de libéralisation des échanges
agroalimentaires sous-tend des engagements de la
part des États qui nécessitent de revoir non
seulement leur réglementation interne, mais
souvent, et particulièrement pour les pays à
économie développée, de repenser complètement
leurs politiques agricoles internes.

 Ces politiques, notamment au sujet du soutien


direct aux agriculteurs, sont souvent ancrées dans
la manière de régir la production agroalimentaire
nationale et tout changement soulève un tollé.

 En effet, l’agriculture est la base de la santé


économique d’un pays.
Bilan du GATT
 De 1948 jusqu’à la création de l’OMC, le GATT a
constitué le seul instrument multilatéral régissant
le commerce international.

 Malgré son caractère provisoire et son domaine


d’action limité, le GATT a réussi, pendant 47 ans,
à promouvoir et à assurer la libéralisation d’une
grande partie du commerce mondial.

 Les réductions continues des droits de douane,


ont contribué à elles seules, à entretenir une
expansion très dynamique des échanges
mondiaux.
Bilan
Au regard des produits
industriels, l’abaissement des
droits de douane est très
positif, il l’est beaucoup moins
concernant les produits
agricoles.
Du GATT à DOHA

Les cycles de négociations


Du Gatt au programme de Doha pour le développement

Gatt

Accord
général
sur les
tarifs
douaniers
et le
commerce

GATT ( 8 cycles de négociation ) Cycle de Doha


Cycle d’Uruguay

1948 1995 2003 2009


1986 1998 1999
Entrée en 1994 1996 2005
Vigueur Punta Création 2001 5e CM
Du GATT Del De l’OMC 3e CM
Este,
Marrakech 6e CM 2006 7e CM
de 1947 2e CM
Début de Établissement Entrée en er
1 CM Seattle 4e CM Cancún
Réduction L’Uruguay Vigueur Hong Genève
De l’OMC Suspension
des droits Des Genève
de Douanes;
Round.
Accords Singapour Échec Doha Bilan des Kong Des
** Adoption négo. Poursuite
Dont: de négo. De PDD;
Création D’un Bilan Du PDD
Libéralisation SPS, OTC, Mise en L’ouverture Début Doha Modalités:
Ensemble 50 ans du
D’une partie du AsA, AGCS, Œuvre des D’un Du PDD Et débat Agriculture,
D’accords L’enviro,
du groupe (60) ADPIC, accords Syst. nouveau
Commerce GATT 1994, Sur le Coton. Écono.
de Cairns Comm. cycle
mondial etc. Coton Mondial.
Multi.
Les négociations multilatérales du cycle
d’Uruguay de 1986 à 1994.
 Il a duré sept ans et demi, presque deux fois
plus que ce qui avait été prévu.
 Lors de la phase finale, 123 pays y ont participé.
 Les négociations portaient sur presque tous les
domaines d’échanges, droits de douane,
obstacles non tarifaires, mesures antidumping,
agriculture, etc.
 C’était tout simplement la plus vaste négociation
commerciale de tous les temps.
 Le Cycle d’Uruguay a permis de réaliser la plus
grande réforme du système commercial mondial
depuis la création du GATT.
 Elles ont permis la mutation du GATT (un accord
douanier) en une organisation mondiale du
commerce.
Accord de Marrakech
 Accord instituant l’OMC (Accord de Marrakech)
comprend 4 annexes.
 L’Annexe I se divise en 3 parties:
• Annexe IA contient 14 Accords multilatéraux sur le
commerce des marchandises, dont l’AsA et l’ASPS,
• Annexe IB: L’Accord sur le commerce des services
• Annexe IC : L’ADPIC.
 L’annexe 2 contient le Mémorandum d'accord sur
le règlement des différends,
 L’Annexe 3 le Mécanisme d'examen des
politiques commerciales et
 L’Annexe 4 les accords commerciaux
plurilatéraux.
Un mot sur la Conférence de
Seattle 1999
 Elle marquera un tournant dans la vie de l’OMC et
un fort décalage entre le programme de l’OMC et
l’opinion publique.
 La conférence s’est déroulée sur fond d’émeutes.
Des manifestants du monde entier se sont
retrouvés pour dénoncer les effets adverses de la
libéralisation (ONG, syndicats de salariés,
groupes sectoriels)
 De même, à l’interne des ruptures ont également
eu lieu relativement à trois domaines
d’importance : l’agriculture, la clause sociale (c.-
à-d. imposer un minimum de règles sociales à
respecter notamment au regard des normes du
travail OIT) et la place des PVD dans le
commerce mondial.
Les Accords internationaux et
l’agroalimentaire

L’OMC
L’objectif de l’OMC qui succède au GATT est
l’optimisation les conditions d’échanges et
l’élimination progressive des obstacles au
commerce, telles que les soutiens internes non
autorisés.
Haïti à l'OMC
 Haïti est Membre de l'OMC depuis le 30 janvier 1996.
Haïti possède l’économie la plus libéralisée des
Caraïbes! Une libéralisation qui n’a pris en compte sa
condition de PMA.

 Haïti est membre des groupes de négociation


suivants:
> ACP: Pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique
auxquels l’UE accorde des préférences
> G-90: Groupe africain + pays ACP + pays les moins
avancés
Haïti à l’OMC
 Pays les moins avancés (PMA): Pays
les moins avancés: les pays les plus pauvres du
monde. L’OMC utilise la liste des Nations Unies
 http://www.un.org/special-rep/ohrlls/ldc/list.htm

 G-33: Aussi dénommé “Amis des produits


spéciaux” dans le secteur agricole Coalition de
pays en développement souhaitant qu’une
certaine flexibilité soit ménagée aux pays en
développement pour leur permettre d’ouvrir leurs
marchés de façon limitée dans le secteur agricole
Haïti à l’OMC
 Auteurs du “W52”:
Auteurs du document TN/C/W/52, proposition concernant des
’modalités’ dans les négociations sur les indications
géographiques (les déposants de demandes de brevet devant
divulguer l’origine des ressources génétiques et des savoirs
traditionnels utilisés dans les inventions).

• La qualité, la réputation ou d'autres caractéristiques d'un


produit peuvent être déterminées par son origine. Les
indications géographiques sont des noms de lieux (ou aussi,
dans certains pays, des mots associés à un lieu) utilisés pour
identifier les produits provenant de ces lieux et présentant
ces caractéristiques (par exemple “Champagne”, “Tequila”
ou “Roquefort”). La protection qui doit leur être accordée au
titre de l'Accord sur les ADPIC.
L’Accord sur l’agriculture (AsA)
 Présentation de l’Accord
o Signé en 1994 à l’issu de l’Uruguay
round, l’Accord sur l’agriculture, (ci-
après AsA) met un terme à
l’exclusion de facto agricole du GATT.
o L’AsA impose des modifications
importantes dans les politiques
d’échanges des denrées agricoles.
La structure de l’Accord
L’accord est divisé en 13 parties pour
un total de 21 articles et 5 annexes

Annexe 1 Produits Visés


Annexe 2 Soutien Interne – Base De
l'Exemption des Engagements de
réduction
Annexe 3 Soutien Interne – Calcul de la
Mesure Globale du Soutien (MGS)
Annexe 4 Soutien Interne – Calcul de la
Mesure Équivalente du Soutien
Annexe 5 Traitement Spécial en ce qui
Concerne le Paragraphe 2 de l'Article 4
L’objectif de l’Accord
 L’Accord vise a priori à « établir un
système de commerce de produits
agricoles qui soit équitable et axé sur
le marché […] » par des
engagements contraignants et
spécifiques s’échelonnant sur une
période donnée.
Le contenu de l’Accord
 Les trois grands piliers de l’AsA: Ils sont tous
justifiés par l’élimination des effets de distorsions
sur les échanges commerciaux:
o D’abord, il encourage l’accès au marché par la
suppression des barrières tarifaires puis;
o Insiste sur certaines réductions du soutien interne,
c'est-à-dire les mesures internes ou subventions
accordées par les gouvernements qui visent par
exemple à accroître ou à garantir les prix à la
production et les revenus des agriculteurs et;
o Appuie la disparition des subventions à
l’exportation
L’accès au marché : 1er pilier de
l’AsA
Articles 4
 La règle: Les membres sont tenus de convertir les
mesures non-tarifaires (mesures gouvernementales qui ne
reposent pas sur des mécanismes de prix)en mesures
tarifaires, c.-à-d., en droit de douane (Tarification)

 Ceci étant fait, on ne peut pas revenir en arrière (art.4:2).

o Pourquoi ce mécanisme? Parce que les droits de


douane sont plus faciles à identifier et également plus
facile à réduire par la suite dans le cadre des futures
négociations multilatérales. Cela facilite le commerce
agricole.

 http://www.wto.org/french/tratop_f/agric_f/ag_intro02_acce
ss_f.htm
Accès aux marchés, les
exceptions
 2 exceptions, art.5 et Annexe 5:

La Clause de sauvegarde spéciale


(SGS) : Il s’agit d’une clause
spécifique au secteur agricole qui
vise à protéger les produits agricoles.
« SGS »
 La clause de sauvegarde spéciale permet à un
pays d'imposer un droit additionnel à condition
de satisfaire à certains critères.

 Se traduit par une augmentation temporaire des


droits à l'importation visant à compenser une
poussée des importations ou une baisse des prix.

 Les critères en question sont soit une


augmentation spécifique du volume des
importations (le volume des importation est trop
élevé- seuil de déclenchement) soit, le prix des
importations est trop faible p/r au prix de
référence spécifique.
Les exceptions (suite)
 L’article 5: Permet aux membres qui ont procédé
à la tarification, d’imposer un droit de douane
supplémentaire afin de protéger la production
agricole et la sécurité alimentaire. Il s’agit de la
clause de sauvegarde spéciale (SGS). Elle peut
être invoquée en cas de forte augmentation du
volume des importations et en cas de chute des
prix du produit à l’importation (respect des seuils
de déclenchement).

 L’Annexe 5: De même, l’Annexe 5 permet de


conserver des mesures non-tarifaires concernant
les produits dits « sensibles » ou désigné
primaire pour l’agriculture et la SA.
Éventuelle réduction des
mesures de soutien
 Les mesures de soutien interne qui demeurent «
conformes » aux dispositions de l’AsA (donc qui
ne seront pas converties), deviennent des
mesures globales de soutien (MGS) qui devront
impérativement faire l’objet d’une réduction
graduelle de 36% sur une période s’échelonnant
sur 6 ans pour les PD et de 24% à l’intérieur
d’une période de 10 ans pour les PED.

 Les MGS sont utiles pour modérer l’engagement


on les appellent aussi « Clause de paix » agricole
(art. 13 AsA).

 http://www.wto.org/French/tratop_f/schedules_f/
goods_schedules_table_f.htm#hs
Les engagements en matière de soutien interne, 2e pilier
de l’AsA

 Ce sont des mesures d’aide (monétaire) utilisées par les pouvoirs


publics pour soutenir les producteurs et encourager le
développement agricole. Certaines d’entre elles devraient faire
l’objet d’une réduction.

 Elles se retrouvent à l’article 6 et aux Annexes 2, 3, 4.

 Ces mesures se divisent en trois catégories:


o Vertes : Mesures neutres, elles sont sans effets sur les marchés.
Elles ne font donc pas l’objet d’une réduction (art. 6 par. 2 et
Annexe 2)
o Bleues : Mesures liées à des limitations de la production (art.6
par. 5). Permet de conserver des systèmes de gestion des
approvisionnement.
o Orange ou ambre: Mesures ayant pour effet de créer des
distorsions sur le marché c.-à-d. des effets commerciaux négatifs
(art. 6 par. 1). Engagement de réduction de 20%, Annexe 3.

http://www.wto.org/french/tratop_f/agric_f/agboxes_f.htm
Boîte orange
 Ces mesures constituent l’épine
dorsale des négociations.

 Prohibées par le GATT depuis plus de


cinquante ans, les mesures de
soutien des prix ou des subventions
liées aux quantités produites sont
néanmoins pratiquées par près de
30 membres de l’OMC.
L’article 6
 Toutes les mesures de soutien interne en faveur
des producteurs agricoles qui ne relèvent
d'aucune des catégories de mesures exemptées
susmentionnées sont soumises à des
engagements de réduction .

 Cette catégorie de soutien interne englobe des


politiques telles que les mesures de soutien des
prix du marché, les subventions directes à la
production ou les subventions aux intrants.

 Un soutien minimal est cependant autorisé


équivalant à 5 pour cent pour les pays
développés et 10 pour cent pour les PVD.
Clause de minimis

 En d’autres termes: un soutien minimal


équivalent à 5 pour cent de la valeur
totale de la production du produit
agricole visé est autorisé, même si la
subvention a des effets de distorsion sur
les échanges.

 Le seuil de 5 pour cent s'applique aux


pays développés; pour les pays en
développement, le plafond de minimis
est de 10 pour cent.
Boîte bleue, art. 6 par.5 et Boîte
verte, Annexe 2
 Les catégories de la Boîte bleue (article 6 par.5)
et verte (Annexe 2) présentent des effets de
distorsions minimales et à ce titre ne font pas
l’objet de mesures de réduction.

 Il s’agit de mesures de subventions liées à la


limitation de la production, ou faisant l’objet de
programmes gouvernementaux de formation, de
lutte parasitaire, de protection de
l’environnement, d’aide alimentaire interne et de
soutien au revenu découplé.
Boîte Bleue : limitation de la
production
 Les versements directs au titre de
programmes de limitation de la
production sont exemptés des
engagements de réduction s'ils sont
fondés sur des superficies et des
rendements fixes ou pour un nombre de
têtes de bétail fixe.
 Ces versements ne sont pas directement
liés au volume réel de la production.
Boîte Bleue
 Tout soutien qui relèverait normalement de la
catégorie orange entre dans la catégorie bleue
s'il oblige les agriculteurs à limiter leur
production.
 À l'heure actuelle, les dépenses consenties au
titre des subventions de la catégorie bleue ne
sont pas limitées.
 Certains pays ont dit au cours des négociations
qu'il ne fallait pas toucher à la catégorie bleue
car elle était, selon eux, essentielle pour faire
disparaître sans trop de difficultés les
subventions de la catégorie orange ayant des
effets de distorsion (une transition).
Boîte verte (annexe 2)
Article 1 est à l’effet que :
Les mesures de soutien interne qu'il est demandé
d'exempter des engagements de réduction
répondront à une prescription fondamentale, à
savoir que leurs effets de distorsion sur les
échanges ou leurs effets sur la production doivent
être nuls ou, au plus, minimes.
En conséquence, toutes les mesures qu'il est
demandé d'exempter devront être conformes aux
critères de base suivants:
a) le soutien en question sera fourni dans le cadre
d'un programme public financé par des fonds
publics (y compris les recettes publiques sacrifiées)
n'impliquant pas de transferts de la part des
consommateurs; et
b) le soutien en question n'aura pas pour effet
d'apporter un soutien des prix aux producteurs.
Boîte verte (suite)
 Ces mesures sont exemptées des engagements de réduction
et, en fait, leur valeur peut même être relevée sans aucune
limite financière dans le cadre de l'OMC. Les pays Membres
tant développés qu'en développement peuvent maintenir des
mesures de la catégorie verte.
 Elles doivent relever d'un programme public financé par des
fonds publics.
 Les mesures de catégorie verte se rapportent à l’aide
alimentaire intérieure, à la détention des stocks pour la SA, à
des programmes environnementaux, d’éducation, d’aide
régionale ou à des programmes liés à des catastrophes
naturelles (assurance- récolte), etc.
 Elles ne doivent pas avoir pour effet d'apporter un soutien des
prix aux producteurs, c.-à-d. qu’elles doivent être découplées.
 Dans le cas des pays en développement, un traitement spécial
est prévu pour les programmes gouvernementaux de détention
de stocks à des fins de sécurité alimentaire et l'offre de
produits alimentaires à des prix subventionnés visant à
répondre aux besoins des populations pauvres des zones
urbaines et rurales (art.6 par.2).
Le fondement du découplage
 Le concept du découplage du soutien à
l’agriculture se présente comme l’un
des outils de l’Annexe 2 pour faire le
pont entre, d’une part, la tradition de
soutien de l’agriculture des pays à
économie développée et l’attente de ce
soutien par les intervenants du secteur
agroalimentaire et, d’autre part, la
volonté multilatérale de réduire le
soutien à l’agriculture et ses effets de
distorsion sur les échanges.
Le découplage
 Définition
L’Annexe 2 permet aux Membres
d’effectuer des versements directs
aux producteurs afin de soutenir leur
revenu. Cependant, pour être
conforme aux prescriptions de l’AsA,
ce soutien doit être découplé, c’est-
à-dire dissocié des niveaux et des
types de production (paragraphe 6
de l’Annexe 2).
Voir l’Affaire du Coton Upland
Troisième pilier de l’AsA
Les engagements en matière de subventions à
l’exportation
 Définition art. 1 e).
 L’article 9: Les pays membres ont pris
l’engagement de les consolider puis de les
réduire de 24 à 36% sur une période de 6
à 10 ans (PED-PD).
 Par ex.: Si la valeur moyenne annuelle en
subventions versées à un produit exporté
est de 100 millions, cette subvention
devra être réduite de 36%, elle passera à
64 millions dans une période de 6 ans.
L’article 9 (suite)
 6 catégories stipulées à l’art.9 (1):

a) Subventions directes (subordonnés aux résultats à


l’exportation);
b) Ventes à l’exportation de stocks à des prix
inférieurs aux prix nationaux par les pouvoirs
publics;
c) Versements à l’exportation financés par des
prélèvements à la production (retenue intra-
quota);
d) Subventions afin de réduire les coûts de
commercialisation;
e) Tarifs de transport intérieurs inférieurs aux coûts
normaux;
f) Subventions subordonnées à l’incorporation de ces
produits dans les produits finaux exportés.
Les PVD
 L’annexe 2 est très importante pour assurer la
sécurité alimentaire des PED, puisque l’aide
directe ou indirecte permet aux paysans les plus
pauvres d’obtenir des intrants et encourage le
développement rural (Mais en ont-ils les moyens?
Existe-t-il un code rural ou des lois cadres les
protégeant sur leur territoire?)

 De même, l’aide alimentaire intérieur, le stockage


à des fins de SA, les programmes éducationnels,
les aides à l’investissement et les programmes
d’aide régionale demeurent permis.
Les produits sensibles, Annexe 5
 L’AsA offre l’opportunité de désigner un certain
nombre de produits sensibles ou de bases, qui
seront exemptés des engagements de réduction.

 Au regard de ces produits, des mesures non-


tarifaires demeurent permises. L’Annexe 5
permet de protéger des produits qui ont une
valeur culturelle et religieuse et conforte
l’importance de la spécificité agricole des pays.

 Ex. le riz pour le Japon, la Corée et les


Philippines, fromage et viande ovine pour Israël.

 Cette Annexe demeure peu utilisée à ce jour


L’aide alimentaire, art. 10 par.4
 L’art. 10 par.4 permet le maintien de l’aide
alimentaire à condition qu’elle ne soit pas liée
directement ou indirectement aux exportations
commerciales à destination des pays
bénéficiaires.

 L’aide alimentaire devra respecter les principes


de la FAO en matière d’écoulement des excédents
( par ex. éviter des impacts négatifs sur les
échanges commerciaux, maintien du rythme des
importations, éviter la dépendance à l’aide
alimentaire, etc.) ainsi que la CAA.

 ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/007/y1727f/y1727f0
0.pdf
Reconnaissance de la
spécificité agricole
 Tout en stimulant l’accession vers la
libéralisation des échanges agricoles,
l’Accord reconnaît la spécificité du secteur
agricole des pays en développement et
prévoit que « les engagements devraient
être pris de manière équitable eu égard
aux considérations autres que d'ordre
commercial, y compris la sécurité
alimentaire »(Préambule).
Traitement spécial et différencié
pour les PED

 L’Accord convient d’un traitement spécial


et différencié pour les PVD et prend en
compte les préoccupations des pays
importateurs nets de produits
alimentaires, de sorte que la mise en
œuvre de l’AsA n’ait pas d’impact négatif
sur la sécurité alimentaire et la
subsistance des populations rurales par
des engagements moins exigeants et une
période de réduction plus longue (articles
15 et 16).
Les effets de AsA
 Surtarification: La conversion des mesures non
tarifaires en mesures tarifaires a entraînée le
phénomène de la surtarification, certains tarifs
atteignent jusqu’à 300% (lait, volaille, sucre,
beurre, etc.)
 Les PVD qui n’avaient pas de mesures non
tarifaires n’ont donc pas pu augmenter leurs
tarifs douaniers.
 Les subventions internes sont difficiles à contrôler
(PAC, Farm Bill).
 L’AsA a tout de même mis en place une base de
réduction ce qui rendra à terme le commerce des
produits agricoles plus prévisible.
Vers DOHA?
 Un courant de pensée émerge et s’organise parmi
les agriculteurs et des groupes de la société civile
(consommateurs, universitaires, organisations
non gouvernementales, etc.).

 Ce courant réclame une mondialisation différente


qui tient compte des dimensions sociales et
environnementales de l’agriculture. Selon cette
école de pensée, les produits agricoles ne
peuvent répondre aux mêmes règles
commerciales que les autres marchandises;
l’agriculture et l’agroalimentaire doivent être
centrés sur leur vocation première, celle de
nourrir la population. De plus, le droit des
peuples de définir leur propre politique
alimentaire et agricole doit être reconnu.

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