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Pelosse J. L. Traces possibles d'actions humaines sur des os fossiles du gisement d'« Homo Heidelbergensis »?. In: Bulletin
de l'Association française pour l'étude du quaternaire, vol. 3, n°4, 1966. pp. 247-250;
doi : https://doi.org/10.3406/quate.1966.1045
https://www.persee.fr/doc/quate_0004-5500_1966_num_3_4_1045
PAR
J.-L. PELOSSE,
Chargé de Recherches C.N.R.S.,
Laboratoire de Psychophysiologie, Faculté des Sciences de Paris.
deOsfacelong
et de
d'éléphant
profil montrant
(Elephas leantiquus)
« debitage(L» =longitudinal
60 cm)
et des traces d'« enlèvement » déterminant une pointe.
ACTIONS HUMAINES SUR DES OS FOSSILES ? 249
faite. Nous avons sélectionné un second lot dans l'ensemble des collections se
rapportant au gisement, avant et après la découverte de la mâchoire humaine,
en nous aidant, entre autres, des critères retenus pour les industries de Torralba
et Ambrona.
Or, une première étude de ce matériel osseux provenant principalement
de fragments d'os longs et moyens d'éléphants ou de gros mammifères, de
bois de cerf, etc., permet déjà de faire quelques constatations.
D'après l'étude du choix des os, du type de fracture, du mode de débitage
et du type d'enlèvement, on devrait pouvoir dire qu'il y a, pour certaines pièces,
de grandes vraisemblances, et, pour d'autres, une vraisemblance raisonnable,
pour qu'elles soient les résultats d'actions humaines. Par contre, cei tains des
os classés comme « outils » n'offrent aucun élément — dans l'état actuel de nos
connaissances — qui permettent de les classer comme tels.
Ce genre d'étude rencontre, en effet, des difficultés propres au gisement
d'Homo heidelbergensis et aux conditions de collecte de la faune. Les résultats
de ces observations ne peuvent donc s'exprimer qu'en termes de probabilités ;
même ainsi limitées, ces données gardent cependant leur importance.
Comme nous avons déjà eu l'occasion de l'exposer (Pelosse, 1966), la datation
relative d'Homo heidelbergensis est plus incertaine que celles d'autres Archan-
thropiens par manque de cohérence entre les donnés faunistiques, les données
stratigraphiques et la paléontologie humaine. De plus, il n'est pas possible de
se référer à des industries lithiques caractérisées et indiscutables en rapport
avec le fossile humain. Il faut souligner par ailleurs que pour 15 m de sédiments
pioprement dits et 11 m de lœss, on peut distinguer, d'après les anciennes
études du gisement (Schoetensack, 1908), trois étages de faune. Or, la faune
récoltée et citée dans la littérature est généralement mélangée et ne peut pas
toujours être rapportée à Homo heidelbergensis, qui se trouvait à la base du
gisement.
Le matériel osseux que nous avons étudié ne peut donc pas, en général,
être rapporté avec certitude à un étage déterminé du gisement ; il est donc
difficile d'établir des séries. Cependant, la présomption de traces d'actions
humaines dans le gisement de Grafenrain, par analogie, entre autres avec les
outils osseux de Torralba et d'Ambrona, devrait permettre de formuler de
nouvelles hypothèses sur la datation relative d'Homo heidelbergensis ; cette étude
doit permettre aussi de mieux orienter les recherches sur les industries lithiques
ou osseuses du Paléolithique inférieur de la vallée du Neckar.
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