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Sociologie des Organisations

Claire Bélard
amphi 1
le 23/11

TDs t o u s notés (contrôle continu par groupe)


harceler le respo TD pour avoir les notes
askip avant c'était Bachelet en socio
un examen final (QCM) individuel sur les cours en amphi

Prochains cours :

- amphi le 29/11

- analyse de textes pour le TD du 04/12 : résumé du texte, explication des


concepts abordés et intérêt, lien avec le monde du travail.
• Pierre Bourdieu - Le bal des célibataires
• Lahire - Le projet sociologique
• Bourgeois - Une nuit dans une "shooting gallery"
• Duru-Bellat - Garçons et filles à l'école primaire et dans le secondaire

-analyse de texte sur le travail ouvrier pour le TD du 06/12


• Jean-Pierre Levaray - Putain d’usine
• Donald Roy - Deux formes de freinage
• Robert Linhard- L’établi
• Didier Lagrange - Les hommes-robots

-amphi le 10/12

-TD le 12/12

-amphi le 14/12

-amphi le 17/12

-TD le 08/01 : textes à choisir soi-même + évaluation QCM

PAR GROUPE :

-amphi le 15/01

-TD le 16/01 : présentation des attentes de stage

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Plan
I. Intérêt
II. Définitions

I. Intérêt

• sociologie présente dans toutes les écoles d'ingé

• présence de l'humain tout au long du métier d'ingénieur : interactions


humaines
◦ erreur humaine
◦ logique de l'interaction humaine
=> permettre de mieux gérer l'humain et de se vendre en entreprise

• enseignement en école d'ingénieurs : apprentissage d'outils de résolution


de problèmes à l'échelle de l'entreprise
◦ insuffisant en pratique (ex : résistance au changement....)
◦ pas de formation au niveau des interactions entre outils / acteurs =>
humain
◦ sociologie des organisations : comprendre l'humain pour mettre en
place ces outils

• sociologie (science) != management (potentiellement pipeau)

• double compétence
◦ compétence interdisciplinaire
◦ maîtrise du savoir

• les changements du monde


◦ révolution numérique (Michel Serres)
◦ tout est interconnecté (!= fordisme), les entreprises ne sont plus
indépendantes les unes des autres
◦ nouveau rapport aux métiers : on ne s'engage plus dans une
entreprise pour la vie
◦ les limites vie privée / publique évoluent

• comment y faire face ?

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◦ interdisciplinarité : sortir des idées reçues et avoir une vision
transverse, globale
◦ se former à la prise de décisions collaborative & en milieu incertain
◦ comprendre les différents rapports de force

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II. Définition

La sociologie n'est pas :

- de la philosophie (celle-ci s'intéresse davantage aux concepts qu'aux


comportements, indépendamment de leur application concrète dans la société
alors que la sociologie est axée sur ce qui est observable & les situations
réelles)

- du journalisme (qui se contente de relater les faits sans les analyser ni


les rapporter à des concepts ou théories et est moins méthodique)

- de la psychologie (dynamique de l'individu versus dynamique de groupe


qui explique le social par le social)

Claude Levi-Strauss : le seul interdit universel est l'inceste -> vision relative de
la déviance

- incompatibilité (?) avec la biologisation des comportements (par


exemple, différences fille/ garçon)

- une science expérimentale (n'explique pas de phénomènes ni ne


cherche de lois car on ne retrouve jamais deux situations identiques d'un point
de vue social : il n'y a pas de constante en sociologie, on essaye de
comprendre et d'apporter des motivations) (Auguste Comte)

- de l'anthropologie (ex-ethnologie) (qui étudie les sociétés lointaines et


non la société dont la personne est issue)

- de l'économie (comportement des agents économiques sur le marché :


on considère généralement les acteurs économiques comme rationnels)

La sociologie est une science compréhensive qui cherche à appréhender le fins


poursuivies par les individus et les moyens qu'ils utilisent pour y parvenir. Elle
vise à comprendre les motivations, les stratégies, et à décoder les
interprétations que le individus font de leurs actes en tenant compte du
contexte social.

Elle se pratique à différentes échelles : enquêtes quantitatives (statistique à


grande échelle) et qualitatives (étude de cas particuliers)

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Amphi 3 (rattrapage)
14/12

Plan

I. Diversité des objets, spécificité de la démarche


i. Une pluralité d’objets et de questionnements
ii. Un regard spécifique

II. Une démarche d’analyse scientifique du social


i. Quelques éléments de sociologie
ii. Une discipline scientifique

III. Holisme, individualisme, interactionnisme

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I. Diversité des objets, spécificité de la démarche
i. Une pluralité d’objets et de questionnements

Objets et questions divers : relations familiales, pratiques sportives, au travail,


croyances, grèves…
La sociologie couvre un domaine très large.

ii. Un regard spécifique

La sociologie reprend des questions déjà débattues dans les médias sous un
nouvel angle, ce qui peut permettre de remettre en question certains préjugés.

→ exemple de l’égalité des chances à l’ école : méritocratie ou instance de


reproduction sociale ?
« L’ascenseur social est en panne »

-Exemple du crack à Harlem, NY (Bourgeois) : réelle organisation sociale


similaire à celle de l’entreprise

La sociologie est une démarche d’analyse scientifique du social.

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II. Une démarche d’analyse scientifique du social
i. Quelques éléments de sociologie

« Analyse objective des faits sociaux » (Ferréol, Introduction à la sociologie)

Selon Durkheim,
• sociologie « la science des institutions, de leur genèse & de leur
fonctionnement »

• faits sociaux « des manières d’agir, de penser ou de sentir, extérieures


à l’individu, et qui sont douées d’un pouvoir de coercition en vertu duquel
elles s’imposent à lui. »

• intégration « concerne la façon dont un groupe social attire à lui


l’individu, se l’approprie en quelque sorte ; ce processus passe par des
interactions fréquentes entre les membres du groupe, par l’existence de
passions uniformes dans le groupe et, enfin, par la poursuite de buts
communs »

• régulation « processus qui permet de réguler, harmoniser les


comportements des individus qui passe par l’existence d’une hiérarchie
sociale,de passions socialement adaptées pour chacun, suivant la place
occupée dans cette hiérarchie et, enfin, il suppose que cette hiérarchie
est considérée comme juste et légitime par les individus faisant partie du
groupe »

→ s’oppose à l’anomie, situation dans laquelle la société perd son


autorité morale sur les individus et les objectifs individuels et en viennent
à diverger par rapport à ceux assignés par la société.

Solidarité mécanique & organique : par ressemblance ou par différenciation


sociale

Exemple du langage
• extérieur à l’individu
• collectif
• indépendant de l’existence de l’individu
• contraignant (s’impose indépendamment de la volonté de l’individu)

Selon Weber :

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• sociologie « science qui se propose de comprendre par interprétation
l’activité sociale et par là d’expliquer causalement son déroulement et
ses effets »
Pour comprendre l’activité sociale, il faut comprendre le sens que l’individu
assigne à ses actions.

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Selon Marx :
• mode de production : combinaison entre orces productives et rapports
de production d’exploitation qui caractérise une société donnée
• classe sociale : même position au sein d’un mode de production (→
notion de conscience de classe)
• conflit social : affrontement entre groupes aux intérêts antagonistes
• exploitation : rapport entre groupes sociaux dans lequel l’un s’approprie
le produit du travail de l’autre sans contrepartie directe
• plus-value : différence entre le salaire payé au travailleur pour acheter
sa force de travail & ce que cette dernière rapporte

ii. Une discipline scientifique

Une méthode : expliquer le social par le social


• en se libérant de ses prénotions
• avec méthodologie (statistiques, enquête de terrain…)

Application au cas du suicide :


• étude à partie de statistiques dans divers pays
• stabilité temporelle au sein d’un même pays
• régularités entre le taux de suicide et différentes variables sociales

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III. Holisme, individualisme, interactionnisme

Approche holiste : ce sont les structures sociales qui influencent et initient


les comportements individuels (Durkheim , Bourdieu)

Approche individualiste : les phénomènes collectifs sont les résultats


d’actions, de croyances ou d’attitudes individuelles (Weber, Bourdon)

Approche interactionniste : les phénomènes sociaux résultent de


l’interaction entre des individus à l’intérieur de jeux dont les règles sont fixées.
L’individu possède son libre-arbitre mais ces actions sont déterminées par
celles des autres (Elias, Dubet, Strauss)

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« Mutations du travail & nouvelles formes
d’organisation du travail »

Amphi 2
le 10/12

Textes coupés sur Moodle

Plan

I. L’organisation mécaniste
i. Weber et le modèle bureaucratique
ii. Taylor et l’Organisation scientifique du travail
iii. le fayolisme et l’administration industrielle

II. L’organisation comme système complexe

III. La portée des systèmes tayloro-fordiens

IV. Des alternatives : le toyotisme

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I. L’organisation mécaniste

Comment les théoriciens pensent-ils l’organisation ?


Première réponse : comme un mécanisme (école classique de la gestion)

i. Weber et le modèle bureaucratique

L’organisation rationnelle bureaucratique est idéal-type qui se distingue


des modèles traditionnel (historique) ou charismatique (relève d’une figure
d’autorité).Weber adopte une perspective individualiste et estime qu’un
processus de rationalisation du monde est en cours (ramener à la raison ce qui
relève des passions).

exemple : volonté d’évaluer un enseignant

Première phase de la rationalisation : émergence de la bureaucratie


>introduction de l’ordre dans un système imprévisible pour éliminer l’arbitraire

Idéaux bureaucratiques :

• Définition des pouvoirs par des règles impersonnelles


• Sélection objective des individus
• Procédure écrite
• Hiérarchie & contrôle des membres pendant l’exercice de leurs fonctions
• Rémunération par un salaire fixe selon l’échelon hiérarchique
• une seule occupation professionnelle pour les bureaucrates
• promotion selon le jugement supérieur
• l’employé n’est pas propriétaire de son poste ni de moyens de
l’organisation (possibilité de le virer)
• discipline stricte au sein du travail

Pour Weber, le développement de la bureaucratie est un progrès social.

Pour Crozier, l’idéal ne ressemble pas à la réalité :


« Un ensemble de complications inutiles de standardisations contraignantes et
d’étouffement de la personnalité. »
« La bureaucratie est un système d’organisation , incapable de se corriger en
fonction de ses erreurs. Les dysfonctions sont un des éléments de l’équilibre. »

Il considère que les objectifs des acteurs sont déconnectés de ceux de


l’organisation et que les bureaucraties sont surtout un point de départ
d’actions collectives.

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→ Travail de rationalisation du système hospitalier

ii. Taylor et l’organisation scientifique du travail

Frederick Taylor (1856-1915), théoricien et idéologue gestionnaire


La direction scientifique des entreprises (1911)
a développé l’Organisation scientifique du travail (OST)

La gestion des usines est caractérisée par la flânerie des ouvriers,


couplée à l’ignorance des employeurs. A l’époque de Taylor, les ouvriers de
métier ont un pouvoir sur le travail, la tâche mais aussi la formation des
nouveaux arrivants.

« L’ouvrier devenu ignorant de son travail se retrouve face à une direction


devenue savante »

Taylor veut placer le savoir, la qualification du côté des patrons qui ne se


contentent plus de s’occuper du salaire. Il y a un transfert de compétences. Il
développe donc le concept d’ingénieur : on divise conception et exécution
(division verticale du travail) et les compétences deviennent une connaissance
scientifique et rationnelle.
Le travailv45

« Il y a toujours une méthode ou une technique qui sont plus rapides et


supérieures à toutes les autres » : Idée de la « One best way »

Le travail devient source d’observation, découpé en séquences simples et


chronométrées (division horizontale du travail)
• définir les mouvements élémentaires nécessaires pour effectuer une
tache, ainsi que les outils associés
• chronométrer
• chercher à simplifier les mouvements
• réunir tous ces éléments en une tache élémentaire

Taylor n’a pas théorisé le système d’autorité (idée de l’ignorance de l’ouvrier et


de l’autorité naturelle du chef). Voir Fayol

Une méthode de management : « The right man at its right place »


Il faut affecter les ouvriers à leur poste selon leur caractère et aptitudes
physiques.

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On considère que la rémunération est l’élément essentiel qui motive les
ouvriers (utilitarisme). Il faut donc relier rémunération et effort consenti.

Caractéristiques du fordisme :
• parcellisation du travail
• suppression d’une grande partie de la main d’œuvre de manutention
• compression des temps morts
• nouvelle hiérarchie ouvrière
• travail en lignes continues, coordonnées
• généralisation du salaire au temps
• salaire de base suffisant pour participer au système capitaliste (« five
dollars a day »)

iii. Le fayolisme et l’administration industrielle

Henri Fayol (1841-1925)


Théorisation des six fonctions de l’entreprise:
• technique
• commerciale
• financière
• sécurité
• comptable
• administrative

Théorie de l’autorité

Conclusion

faiblesses de l’organisation mécaniste


-difficultés d’adaptation aux circonstances
-déshumanisation

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II. L’organisation comme système complexe

i.L’école des relations humaines et la psychosociologie du travail

Elton Mayo est en accord avec le modèle de Taylor. A la suite


d’expériences, il en vient à le considérer comme incomplet : il manque la prise
en compte des relations informelles au sein de l’organisation.
Il ouvre ainsi la voie à de nombreuses théories qui prennent en compte les
rapports humains et imprévus (résistances, sabotages) dans l’organisation.

Expériences de Mayo :
• L’éclairage de l’atelier influe-t-il sur la productivité ?

Deux facteurs semblent jouer :


• le fait d’être observé
• l’importance de la vie de groupe

Avant d’être un être physique ou économique, le travailleur est avant tout un


être social et psychologique. Il forme donc des relations affectives en plus de
l’organisation formelle de l’entreprise.
Il existe deux mondes différents : l’organigramme et le sociogramme.

##manque un bout

« Il faut que l’ouvrier puisse parler de son travail à ses conquêtes du bal du
samedi soir. »

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Théorie de l’acteur et pouvoir dans les organisations
Amphi 4
le 17/12

Place de l’individu dans l’organisation, pouvoir, rapports de pouvoir, jeux,


stratégies, motivations…
Questionnement central autour de la notion de changement afin de proposer
une théorie de l’acteur et de penser l’action organisée dans une organisation
et de pouvoir agir sur le sociogramme de l’entreprise (→ notions de résistance
au changement)

Plan
Introduction : considérations usuelles du changement
I. Individualisme méthodologique (Weber, Boudon)
II. Théories managériales
III. Analyse stratégique et notion de pouvoir (Crozier, Friedberg)
IV. Interactionnisme (Strauss, Goffman, Becker)
V. Sociologie des sciences (Callon, Latour, Muniesa)

Introduction. : Considérations usuelles du changement

Le changement est vendu comme étant rendu obligatoire par des contraintes
extérieures à l’entreprise, et comme le fruit d’une recherche de la meilleure
adaptation à celles-ci.

Cette vision occulte la capacité de réaction des acteurs. Les salariés sont actifs
et le changement ne peut avoir lieu sans leur application. Ils peuvent choisir de
jouer le jeu ou de refuser. Cette résistance au changement est souvent mal
anticipée (manque d’information managérial, écrits erronés qui considèrent
l’individu comme réfractaire au changement par nature)

→ Le changement se situe donc à la jonction des contraintes et de l’acceptation


de celles-ci. Il faut penser l’interaction entre l’innovation et le sociogramme de
l’entreprise. On a besoin d’une théorie de l’action organisée.

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I. Individualisme méthodologique

• fondé par Weber et développé par Boudon


• postulat d’une rationalité limitée et procédurale : on considère que
l’acteur n’est pas pur ou parfait
• va à l’encontre des théories de la domination, notamment
fonctionnalistes et structuralistes
• liberté relative des acteurs
◦ « Expliquer un phénomène social, c’est toujours en faire la
conséquence d’actions individuelles »
• autonomie des acteurs qui se manifeste dans le cadre d’interactions : ce
qu’on observe est le fruit de l’agrégation de comportements individuels
• autonomie relative et encastrée : contraintes et structure qui norme les
actions

Ce qui se passe dans une organisation est le résultat d’actions individuelles.


Ces actions se construisent dans les interactions. Elles sont le fait de la liberté
relative des acteurs, les contraintes et des structures de la société.

Nécessairement, pour comprendre ces actions, il faut partir du sens que les
acteurs donnent à leurs pratiques.

Application de ce raisonnement au changement : tout changement dans une


organisation doit être pensé dans un intervalle entre les contraintes qui
s’imposent à l’organisation, les institutions dans lesquelles cette organisation
est encastrée et les acteurs qui, en fonction de leurs interaction et de leurs
contraintes propres, vont légitimer ou rejeter les décisions tirées de ces
contraintes.

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II. Les théories managériales

Quels sont les facteurs de l’acceptation ?

• École classique de la motivation : le salaire comme unique


motivation

• Théorie des besoins de Maslow (1940)


Tout individu cherche à satisfaire 5 types de
besoins hiérarchisés. La satisfaction d’un besoin
entraîne la recherche du besoin suivant.

Intérêts : simplicité, incite les managers


s’intéresser aux besoins « supérieurs » de leurs
employés

Limites : Les besoins varient selon les étapes de la


vie et les situations

• Motivation en fixant des objectifs d’après Locke


Un objectif se doit de remplir plusieurs aspects :
➢ être clair et précis, spécifique
➢ difficile mais réaliste
➢ être accompagné d’un retour quand à son atteinte
➢ être accompagné d’un soutien pour l’atteindre
➢ avoir été établi en faisant participer tous les collaborateurs impliqués
➢ être accompagné de récompenses lors de son atteinte

• Théorie bifactorielle d’Herzberg (1959) : Il existe deux types de


facteurs en entreprise : ceux qui génèrent la satisfaction et ceux qui
génèrent l’insatisfaction.
→ Il faut jouer en priorité sur les facteurs de satisfaction en permettant
un élargissement horizontal (plus de tâches) et vertical (plus
d’autonomie) du travail

• Adams et la théorie de l’équité : les individus sont motivés dès lors


qu’ils perçoivent leur situation comme étant équitable en comparaison
d’autres.

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• Concept d’appropriation : c’est une manière individuelle ou collective
de définir son identité en créant des zones d’autonomies dans son travail
pour le maîtriser et ne pas laisser d’autres le faire. S’approprier un
travail, c’est lui donner un sens, pouvoir le modifier et le négocier.

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III. Notions de pouvoir

Pouvoir : capacité qu’a un individu ou un groupe d’individus à agir sur d’autres


individus ou groupes. Le pouvoir de A sur B est lacapacité de A à faire en sorte
que B fasse quelque chose qu’il n’aurait pas fait sans l’intervention de A, et qui
soit favorable à A .

Le pouvoir n’est pas un attribut mais une relation , ce qui sous entend trois
idées :
• dépendance : A a du pouvoir sur B parce que B dépend de A
• réciprocité : B a aussi du pouvoir sur A (même si ce pouvoir est de
moindre importance)
• déséquilibre : le pouvoir de A sur B est supérieur au pouvoir de B sur A

Selon Weber, le pouvoir est la chance de trouver obéissance pour des ordres
spécifiques. C’est une possibilité qui peut ne pas avoir lieu. « Tout véritable
rapport de domination comporte un minimum de volonté d’obéir »

Raisons de l’obéissance et sources de pouvoir :


• légitimité traditionnelle (coutume, intérêt matériel)
• légitimité charismatique (titres
• légitimité rationnelle-légale
• légitimité issue de l’expertise

La volonté d’obéir est donc située au statut qui donne l’ordre et à la croyance
en ses compétences. Nécessairement alors, les relations d’obéissance incluent
une part de confiance.

Les autres sources de pouvoir selon Crozier :


• expertise : contrôle des zones d’incertitudes liées à certaines
connaissances et techniques
• marginal-sécant : individu engagé partiellement dans l’entreprise
• maîtrise de l’information
• utilisation des règles formelles de l’entreprise : contrôle des zones
d’incertitude liées à l’application des règles

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IV. Interactionnisme

D’après Strauss (La trame de la négociation, 1992), une question centrale :


comment se maintient une part d’ordre malgré les changements ?

• L’ordre ne vient pas des contrats, ententes ou accords.


« Contrats, ententes, accords, règlements, tous comportent en annexe
une clause temporelle. Ni les uns ni les autres ne sauraient demeurer
contraignants pour toujours, même si les parties en présence le croient.
Des conséquences imprévues de l’action menée sur la base de ces
accord peuvent toujours conduire à l’affrontement. Le réexamen
s’impose quel que soit son aboutissement : rejet, révision ou tout autre
chose »

• La régulation ne suffit pas non plus.


Les règles n’ont pas le statut de prescription universelle. Elles requièrent
à tout moment un jugement quant à leur éventuelle application à tel ou
tel cas.
Elles sont insuffisantes compte-tenu de la multiplicité des objectifs d’une
organisation.

###manque un bout

Plutôt que la régulation formelle, il importe de rechercher l’ordre négocié qui va


être remis en cause par le changement.

Selon Goffman (Asile, 1958), il existe des d’adaptations secondaires. Ce sont


des moyens pour l’individu de s’écarter du rôle et du personnage que
l’institution lui assigne tout naturellement. Ces adaptations créent une marge
de liberté.
• adaptation intégrante : prise de liberté pour faire ce que l’institution
attend de l’individu
• adaptation désintégrante : refus du rôle assigné, facteur de changement

Pour Becker (Outsiders, 1985), la déviance est un processus interactif et


séquentiel.
« Le déviant est celui auquel une étiquette a été appliquée avec succès et le
comportement déviant est celui auquel la collectivité attache cette étiquette. »
(B.)

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« produit d’une transaction entre un groupe social et un individu qui, aux yeux
du groupe, a transgressé la norme » (B.)

La déviance est donc relative et dépend des normes dominantes au sein du


groupe. Elle évolue donc au gré des mœurs.
« Un comportement conforme à une norme donnée peut être caractérisé
comme une forme de déviance par rapport à un autre, et inversement, selon le
moment et le juge. » (B.)

→ Que faire de la multiplicité des normes ? Que faire lorsque l’introduction d’un
changement appelle une redéfinition de la norme acceptable ?

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