Vous êtes sur la page 1sur 3

Berthe Marie Pauline Morisot, née le 14 janvier 1841 à Bourges et morte le 2 mars 1895 à Paris

16e1, est une artiste peintre française, membre fondateur et doyenne du mouvement d'avant-garde
que fut l'Impressionnisme2.
Elle était dans le groupe impressionniste, respectée par ses camarades et admirée. À sa table, se
réunissent son beau-frère Édouard Manet qui est le plus mondain, Edgar Degas, le plus
ombrageux, Pierre-Auguste Renoir, le plus sociable, et Claude Monet le plus indépendant du
groupe. Stéphane Mallarmé l'introduit auprès de ses amis écrivains3.
Les étapes de la carrière de Berthe Morisot ne sont pas très marquées, car elle a détruit toutes ses
œuvres de jeunesse. C'est à peine si l'on discerne une influence d'Édouard Manet ou de Pierre-
Auguste Renoir vers la fin de sa vie3. Après sa mort, la galerie Durand-Ruel a organisé une
rétrospective de ses peintures, aquarelles, pastels, dessins et sculptures : il y avait plus de quatre
cents pièces3

Berthe Morisot naît à Bourges où son père, Edme Tiburce Morisot, est préfet du département
du Cher. Sa mère Marie-Joséphine-Cornélie Thomas est une petite-nièce du peintre Jean Honoré
Fragonard3.
Berthe avait deux sœurs. L'une, Yves, 1838-1893, devint plus tard Madame Théodore Gobillard,
peinte par Edgar Degas sous le titre Madame Théodore Gobillard, Metropolitan Museum of Art7.
Yves est bien le prénom de la jeune fille8.
Sa deuxième sœur, Edma (1839-1921), pratiquait la peinture avec Berthe qui fit son portrait en 1865
(collection privée).
Les sœurs Morisot avaient aussi un frère, prénommé Tiburce comme son père, dont on sait
seulement qu'il est né le 11 décembre 1845 à Limoges13 et qu'il était inspecteur général à
la Compagnie des wagons-lits au moment de son mariage en octobre 1887.

C'est en effet la mère des sœurs Morisot qui leur avait offert des leçons de peinture pour faire une
surprise à son mari qui, lui-même, avait étudié l'architecture et était amateur d'art. Le père venait
d'être nommé à la Cour des Comptes, mais selon les souvenirs rapportés par Tiburce, le jeune frère
de neuf ans, l'enseignement de Geoffroy-Alphonse Chocarne, dans le style néo-classique, ne
plaisait pas du tout aux jeunes filles. Et comme l'École des beaux-arts n'était pas ouverte aux
femmes, Madame Morisot trouva un autre professeur, Joseph Guichard, dont Edma et Berthe
apprécièrent beaucoup l'enseignement.

La passion de Berthe pour la peinture n'est pas un complet hasard : l'artiste a des liens de parenté avec
le célèbre peintre Fragonard. Encouragée par sa famille, Berthe Morisot envoie ses premières toiles au
Salon de peinture et de sculpture de 1864, où deux de ses tableaux sont acceptés. Si les critiques
remarquent ces oeuvres, le succès n'est pas encore au rendez-vous. L'année suivante, elle présente à
nouveau des toiles, et fait sensation avec "Chaumière en Normandie", où l'on constate son style
particulier et son talent original.

Le plus important peintures de Berthe Morisot:

 Vue du petit port de Lorient,


 Le Berceau,
 Eugène Manet à l'île de Wight,
 Le Port de Nice,
 Roses trémières,
 Le Psyché,
 Le Flageolet,
 Julie et son lévrier,
 L'Hortensia,
 Autoportrait avec Julie

Le berceau
1872
Huile sur toile
H. 56 ; L. 46 cm

Sans conteste le tableau le plus célèbre de Berthe Morisot, Le berceau a été peint en 1872 à Paris. L'artiste
y représente l'une de ses soeurs, Edma, veillant sur le sommeil de sa fille, Blanche. C'est la première
apparition d'une image de maternité dans l'oeuvre de Morisot, sujet qui deviendra l'un de ses thèmes de
prédilection.

Le regard de la mère, la ligne de son bras gauche replié, auquel fait écho le bras également replié de
l'enfant, les yeux clos du bébé tracent une diagonale, que souligne encore le mouvement du rideau à
l'arrière-plan. Cette diagonale relie la mère à son enfant. Le geste d'Edma, qui tire le voilage du berceau
entre le spectateur et le bébé, vient renforcer un peu plus le sentiment d'intimité et d'amour protecteur
exprimé dans le tableau.

Berthe Morisot expose Le berceau à l'occasion de l'exposition impressionniste de 1874 : elle est alors la
première femme à exposer avec le groupe. Le tableau y est à peine remarqué, mais des critiques importants
en relèvent cependant la grâce et l'élégance. Après avoir cherché en vain à le vendre, Berthe Morisot ne
l'exposera plus et Le berceau restera dans la famille du modèle jusqu'à son acquisition par le musée du
Louvre en 1930.

SAAAAAUU:

Son univers est un monde de femme et d’enfant, dépeignant souvent des scènes de vie
familiale. Dans Le Berceau apparaît Edma, la soeur de Berthe et sa fille Blanche dans
une scène pleine de sérénité, de douceur, de grâce. Dans le cocon de son berceau,
Blanche est couvée par le regard de sa mère et protégée par le voilage du berceau
délicatement relevé par la main droite d’Edma. Rideaux et voiles déploient leur
blancheur laiteuse, accentuant l’intimité douillette de la scène, dans un jeu enveloppant
de chassé-croisé. Sur leurs mousselines diaphanes, Berthe décline, par petits coups de
pinceau souples, les variations chromatiques de la lumière : Elle peint les rideaux avec
des gris frottés, puis y jette des lueurs bleutées. Le voile du berceau est, lui, tissé de
blancs subtiles et parsemé de petites touches roses. Des tons doux symboles de pureté et
d’innocence.

Au 19ème siècle, peindre la maternité est très en vogue. Certains artistes se plaisent à
suggérer les effusions de tendresse, la sensualité des chaires… Le Berceau se détourne
de ces images d’Epinal : Silence et quiétude règnent dans la chambre. La peintre a
suspendu la marche du temps, laissant le spectateur absorbé par le regard d’Edma : Un
regard attentif, empreint d’amour, de pudeur. La tête sur la main, elle contemple cet
être fragile, à l’orée de sa vie, d’un air pensif, où affleure une certaine gravité. De quelles
inquiétudes sourdes son coeur aimant est-il le siège ? Pour définir sa peinture, Berthe
Morisot disait se borner « à vouloir fixer quelque chose de ce qui passe. » La maternité
a ses joies et ses tourments secrets, qui affleurent, comme ici, le temps d’un instant…
Qui passe.

Save

Vous aimerez peut-être aussi