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POLYNOMES

1. Vérifier que i est racine du polynôme P (X) = X 4 − 5X 3 + 7X 2 − 5X + 6. Mettre celui-ci


sous forme d’un produit de facteurs de degré 1, à coefficients réels ou complexes.

2. Vérifier que α = 1+i est racine du polynôme P (X) = X 3 −(4 +i)X 2 +(6+2i)X −(4 +2i).
Résoudre sur C l’équation P (X) = 0.

3. Montrer que P (X) = X 3 − 3X + 1 admet trois racines réelles.

4. Faire la division euclidienne de P (X) = X 8 − 1 par X 3 − 1.



5. Soit P (X) = X 6 − X 4 + 2X 3 − X + 1. Calculer P (1 + i) et P (1 + 3).

6. Soient a et b deux nombres complexes distincts, et soit P (X) un polynôme. Calculer en


fonction de P (a) et de P (b) le reste de la division euclidienne de P (X) par (X − a)(X − b).

7. Soit P un polynôme. Montrer que si P (X n ) est divisible par X − 1, il est aussi divisible
par X n − 1.

8. Soient p et q deux entiers naturels (p > q). Calculer le reste de la division de X p + X q + 1


par X 2 + X + 1. A quelles conditions sur p et q, le polynôme X 2 + X + 1 divise-t-il X p + X q + 1?

9. Calculer le reste de la division de (X − 1)n+2 + X 2n+1 par X 2 − X + 1.

10. a) Soient a, p, q trois nombres complexes. Ecrire les conditions pour que a soit racine
double de polynôme X 3 + pX + q.

b) Quelle condition nécessaire et suffisante doivent satisfaire p et q pour que le polynôme


X 3 + pX + q ait une racine (au moins) double?

11. Factoriser sur R le polynôme P (X) = X 6 + X 5 + X 4 + X 3 + X 2 + X + 1.

12. Factoriser sur C et R le polynôme P (X) = X 10 + X 5 + 1.

13. Factoriser sur R le polynôme P (X) = X 2n − 2 cos αX n + 1.

14. a) Soient m et n deux entiers naturels non nuls. Montrer que le polynôme X m − 1 divise
le polynôme X nm − 1.

b) Soient p et q deux entiers naturels non nuls. A quelle condition (sur p et q) le polynôme
X p − 1 divise-t-il le polynôme X q − 1?

15. Factoriser P (X) = 16X 5 − 20X 3 + 5X − 1, sachant que P admet au moins une racine
multiple.

iX n iX n
    
1
16. Soit Pn (X) = 1+ − 1− , où n est une entier naturel non nul..
2i n n

1
a) Montrer que Pn est à coefficients réels.

b) Factoriser Pn .

17. a) Soit n un entier naturel non nul. Quelle est la multiplicité pn de la racine 1 dans le
polynôme Pn (X) = X 2n+1 − (2n + 1)X n+1 + (2n + 1)X n − 1?

b) On note Qn (X) le quotient de Pn (X) par (X − 1)3 . Montrer que

Pn+1 (X) − XPn (X) = (X − 1)3 (1 + X + · · · + X n )2 .

Quelle relation en déduit-on pour les polynômes Qn ?

c) Calculer Qn pour n = 1, 2, 3, 4. Quelle hypothèse peut-on faire sur la forme général de Qn ?

d) Montrer que

(1 + X + · · · + X n )2 = 1 + 2X + 3X 2 + · · · + (n + 1)X n + nX n+1 + · · · + 2X 2n−1 + X 2n .

(n + 1)(n + 2)
e) On pose an = 1 + · · · + (n + 1) = .
2
Déduire de ce qui précède par récurrence que

Qn (X) = a0 + a1 X + · · · + an−1 X n−1 + an−2 X n + · · · + a1 X 2n−3 + a0 x2n−2 .

2
Corrigé

1. On a
P (i) = i4 − 5i3 + 7i2 − 5i + 6 = 1 + 5i − 7 − 5i + 6 = 0 .
Donc i est racine de P (X). Comme le polynôme P est réel, si i est racine, le nombre conjugué
−i l’est aussi. Donc P (X) est divisible paa (X − i)(X + i) = X 2 + 1. On peut effectuer la division
euclidienne. On peut également remarquer que

X 4 + 7X 2 + 6 = (X 2 + 1)(X 2 + 6) et − 5X 3 − 5X = −5X(X 2 + 1) ,

ce qui donne

P (X) = (X 2 + 1)(X 2 − 5X + 6) = (X + i)(X − i)(X − 2)(X − 3) .

2. On a
α2 = 2i et a3 = −2 + 2i ,
donc

P (α) = (−2+2i)−(4+i)(2i)+(6+2i)(1+i)−(4+2i) = −2+2i+2−8i+6−2+8i−4−2i = 0 .

Donc α est racine de P (X).

En effectuant la division euclidienne

X 3 −(4 + i)X 2 +(6 + 2i)X −(4 + 2i) X −(1 + i)


−X 3 +(1 + i)X 2 X2 −3X +(3 − i)
−3X 2 +(6 + 2i)X
3X 2 −(3 + 3i)X
(3 − i)X +(4 + 2i)
−(3 − i)X −(4 + 2i)
0

Donc
P (X) = (X − (1 + i))(X 2 − 3X + 3 − i) .
On cherche les racines du polynôme Q(X) = X 2 − 3X + 3 − i. On a

∆ = 9 − 4(3 − i) = −3 + 4i = δ 2 = (x + iy)2 .

On se ramène au système
x2 − y 2 = −3


2xy = 4
avec de plus
|∆| = 5 = x2 + y 2 .
On en déduit
x2 = 1 et y 2 = 4 ,

3
et puisque x et y ont le même signe, on peut prendre

δ = 1 + 2i .

Alors Q(X) a pour racines


3 + (1 + 2i) 3 − (1 + 2i)
z2 = = 2 + i et z3 = =1−i .
2 2
Les solutions de l’équation P (X) = 0 sont donc les nombres 1 + i, 1 − i, et 2 + i.

3. Le polynôme P est de degré 3. S’il avait une racine non réelle a, il aurait la racine conjuguée
ā et sa troisième racine c serait réelle. Il se factoriserait sous la forme

P (X) = (X − a)(X − ā)(X − c) = (X 2 − 2XRe a + |a|2 )(X − c) .

Mais alors, pour tout x réel, x2 − 2xRe a + |a|2 est positif, et Pe(x) est du signe de x − c. Mais
P (0) = 1, P (1) = −1 et P (2) = 3. On obtient une contradiction car on devrait avoir à la fois
0 < c < 1 et 1 < c < 2. Donc le polynôme a trois racines réelles.

4. On effectue la division euclidienne

X8 −1 X 3 −1
8
−X +X 5 X 5 +X 2
X5
−X 5 +X 2 −1
X 2 −1

Donc
X 8 − 1 = (X 5 + X 2 )(X 3 − 1) + X 2 − 1 .

5. Le nombre 1 + i est racine du polynôme A(X) = (X − (1 + i))(X − (1 − i)) = X 2 − 2X + 2.


On effectue la division euclidienne de P (X) par A(X).

X6 −X 4 +2X 3 −X +1 X 2 −2X +2
−X 6 +2X 5 −2X 4 X +2X +X 2 − 2
4 3

2X 5 −3X 4 +2X 3
−2X 5 4X 4 −4X 3
+X 4 −2X 3
−X 4 +2X 3 −2X 2
−2X 2 −X +1
2X 2 −4X +4
−5X +5

Donc
P (X) = (X 4 + 2X 3 + X 2 − 2)A(X) − 5X + 5 ,
Alors, puisque A(1 + i) = 0, on a

P (1 + i) = −5(1 + i) + 5 = −5i .

4
√ √ √
Le nombre 1 + 3 est racine du polynôme A(X) = (X − (1 + 3))(X − (1 − 3)) = X 2 − 2X − 2.
On effectue la division euclidienne de P (X) par A(X).

X6 −X 4 +2X 3 −X +1 X 2 −2X −2
6
−X +2X +2X5 4 X +2X +5X 2 +16X +42
4 3

2X 5 +X 4 +2X 3
5
−2X +4X 4 +4X 3
5X 4 +6X 3
−5X +10X 3 +10X 2
4

16X 3 +10X 2 −X
−16X 3 +32X 2 +32X
42X 2 +31X +1
−42X 2 +84X +84
115X +85

Donc
P (X) = (X 4 + 2X 3 + 5X 2 + 16X + 42)A(X) + 115X + 85 ,

Alors, puisque A(1 + 3) = 0, on a
√ √ √
P (1 + 3) = 115(1 + 3) + 85 = 200 + 115 3 .

6. On divise par un polynôme de degré 2. Le reste est donc de degré 1 au plus. Soit

P (X) = Q(X)(X − a)(X − b) + αX + β .

En particulier 
P (a) = αa + β
.
P (b) = αb + β
On résoud se système par combinaison. En soustrayant les deux lignes on obtient

P (a) − P (b) = α(a − b) .

En multipliant la première ligne par b, la seconde par a et en soustrayant, on trouve

bP (a) − aP (b) = β(b − a) .

Alors le reste de la division est


P (a) − P (b) aP (b) − bP (a)
R(X) = X+ .
a−b a−b

7. Si X − 1 divise P (X n ), alors 1 est racine de P (X n ), donc P (1) = 0, et il en résulte que


X − 1 divise P (X). Il existe donc un polynôme Q(X) tel que

P (X) = (X − 1)Q(X) .

5
En remplaçant X par X n , on en déduit

P (X n ) = (X n − 1)Q(X n ) ,

et X n − 1 divise P (X n ).

8. On divise par un polynôme de degré 2. Le reste R(X) est donc de degré 1 au plus. Soit

X p + X q + 1 = Q(X)(X 2 + X + 1) + αX + β .

Si l’on remplace X par j = e2iπ/3 qui est racine du trinôme X 2 + X + 1 = 0, on trouve

j p + j q + 1 = αj + β .

Comme on sait que j 3 = 1, il reste à étudier le résultat suivant les restes de la division de p et q
par 3. Il y a donc 3 possibilités pour p (p = 3k, 3k + 1 ou 3k + 2), et 3 pour q (q = 3k 0 , 3k 0 + 1
ou 3k 0 + 2), donc 9 cas en tout.

On remarquera par ailleurs que si u et v sont réels, l’égalité uj + v = u0 j + v 0 implique l’égalité


(u − u0 )j = v 0 − v. Mais v 0 − v est réel, et (u − u0 )j ne l’est pas si u − u0 6= 0. On en déduit donc
que u = u0 et v = v 0 . De plus
j2 + j + 1 = 0 .
On peut former le tableau suivant, (où k et k 0 sont des entiers) :

p q j p + j q + 1 = αj + β α β R(X)
1) 3k 3k 0 3 0 3 3
2) 3k + 1 3k 0 j+2 1 2 X +2
3) 3k 3k 0 + 1 j+2 1 2 X +2
4) 3k + 2 3k 0 j 2 + 2 = −j + 1 −1 1 −X + 1
5) 3k 3k 0 + 2 j 2 + 2 = −j + 1 −1 1 −X + 1
6) 3k + 1 0
3k + 1 2j + 1 2 1 2X + 1
7) 3k + 2 3k 0 + 1 j2 + j + 1 = 0 0 0 0
8) 3k + 1 0
3k + 2 2
j +j+1=0 0 0 0
9) 3k + 2 3k 0 + 2 2j 2 + 1 = −2j − 1 −2 −1 −2X − 1

En particulier le reste est nul si et seulement si p = 3k+2 et q = 3k 0 +1 ou p = 3k+1 et q = 3k 0 +2.

9. Même méthode que dans l’exercice précédent. Posons

P (X) = (X − 1)n+2 + X 2n+1 .

On a donc
P (X) = Q(X)(X 2 − X + 1) + αX + β .
Si l’on remplace X par −j = −e2iπ/3 qui est racine du trinôme X 2 − X + 1 = 0, on trouve

(−j − 1)n+2 + (−j)2n+1 = αj + β .

Mais
− 1 − j = j2 et j3 = 1 ,

6
donc
P (−j) = j 2(n+2) − j 2n+1 = j 2n+4 − j 2n+1 = j 2n+1 (j 3 − 1) = 0 .
Il en résulte que αj + β = 0, et donc que α = β = 0. Le reste est nul.

10. a) Le nombre a est racine double de P si et seulement si



 P (a) = 0
P 0 (a) = 0 .
 00
P (a) 6= 0

Mais
P 0 (X) = 3X 2 + p et P 00 (X) = 6X .
On a donc le système  3
 a + pa + q = 0
3a2 + p = 0 .
a 6= 0

Ce système équivaut à
 p = −3a2

q = 2a3 .
a 6= 0

Remarque : le cas a = 0 n’est possible que si p = q = 0 c’est-à-dire P (X) = X 3 , et a = 0 est


3q
alors racine triple . Dans le cas contraire on a a = − .
2p
b) Il résulte de ce qui précède que l’on a

p3 = −27a6 et q 2 = 4a6 ,

donc, en éliminant a, on obtient

(C) 4p3 + 27q 2 = 0 .

Cette condition est donc nécessaire pour avoir une racine multiple.

Réciproquement, si p et q satisfont cette relation, ou bien p = 0, alors q = 0 et P (X) = X 3 ,


3q
donc on a une racine triple a = 0, ou bien p 6= 0. Alors posons a = − . On a
2p

27q 3 3q q(4p3 + 27q 2 )


P (a) = a3 + pa + q = − 3
− +q =− =0,
8p 2 8p3
et
27q 2 4p3 + 27q 2
P 0 (a) = 3a2 + p = + p = =0.
4p2 4p2
De plus P 00 (a) = 6a 6= 0. Donc P (a) = P 0 (a) = 0 et a est bien racine double de P . La condition
(C) est suffisante.

11. Remarquons que


(X − 1)P (X) = X 7 − 1 .

7
Le nombre 1 n’est pas racine de P , donc les racines de P sont les racines 7−ièmes de l’unité
autres que 1, c’est-à-dire e2ikπ/7 pour k variant de 1 à 6. On peut donc factoriser sur C.

P (X) = (X − e2iπ/7 )(X − e4iπ/7 )(X − e6iπ/7 )(X − e8iπ/7 )(X − e10iπ/7 )(X − e12iπ/7 ) .

Mais en regroupant les facteurs contenant les racines conjuguées, on a



(X − e2iπ/7 )(X − e12iπ/7 ) = X 2 − 2 cos +1 ,
7

(X − e4iπ/7 )(X − e10iπ/7 ) = X 2 − 2 cos +1 ,
7

(X − e6iπ/7 )(X − e8iπ/7 ) = X 2 − 2 cos +1 ,
7
d’où la factorisation sur R :
2π 4π 6π
P (X) = (X 2 − 2 cos + 1)(X 2 − 2 cos + 1)(X 2 − 2 cos + 1) .
7 7 7

12. Cherchons les racines du polynôme P (X) = X 10 + X 5 + 1. L’équation z 10 + z 5 + 1 = 0


est équivalente au système  2
u +u+1=0
.
u = z5
On a donc u = j ou u = j̄. Et l’on recherche les solutions de l’équation

z 5 = j = e2iπ/3 .

Si z = ρeiθ , on est ramené au système


ρ5 = 1

,
5θ = 2π
3 + 2kπ

d’où
2π 2kπ
ρ=1 et θ =
+ .
15 5
Les 5 solutions sont obtenues en faisant varier k de 0 à 4. On a donc
z1 = e2iπ/15
z2 = e8iπ/15 = −e−7iπ/15
z3 = e14iπ/15 = −e−iπ/15 .
z4 =e 20iπ/15 =e 4iπ/3 =j 2

z5 = e26iπ/15 = e−4iπ/15

Les solutions de l’équation z 5 = j̄ = e−2iπ/3 , sont alors les conjuguées des précédentes, ce qui
donne la factorisation sur C :

X 10 + X 5 + 1 = (X − e2iπ/15 )(X − e−2iπ/15 )(X + e7iπ/15 )(X + e−7iπ/15 )


(X + eiπ/15 )(X + e−iπ/15 )(X − e4iπ/15 )(X − e−4iπ/15 )(X − j)(X − j 2 ) .

En regroupant les racines conjuguées, on obtient la factorisation sur R


  
10 5 2 2π 2 7π
X +X +1 = X − 2 cos +1 X + 2 cos +1
15 15
 π  4π

X 2 + 2 cos + 1 X 2 − 2 cos + 1 (X 2 + X + 1) .
15 15

8
13. Le polynôme P (X) = X 2 − 2 cos αX + 1 a pour racines eiα et e−iα . Donc
P (X n ) = (X n − eiα )(X n − e−iα ) .
Les racines de X n − eiα sont les nombres
ak = eiα/n+2ikπ/n pour 0 ≤ k ≤ n − 1 .
Les racines de X n − e−iα sont les conjuguées des précédentes. Mais
 
iα/n+2ikπ/n −iα/n−2ikπ/n 2 α + 2kπ
(X − e )(X − e ) = X − 2 cos X +1 ,
n
donc
n−1
Y   
n 2 α + 2kπ
P (X ) = X − 2 cos X +1 .
n
k=0

Cette décomposition sera la décomposition sur R si aucune racine eiα/n+2ikπ/n n’est réelle.
Cherchons quand il en est ainsi :
dire que la racine précédent est réelle équivaut à dire que l’argument (α +2kπ)/n est un multiple
de π. Mais l’égalité
α + 2kπ
= pπ ,
n
équivaut à α = (np − 2k)π. Il en résulte que α doit être un multiple de π, et même un multiple
de 2π si n est pair.

Il y a donc quatre cas possibles :


(1) n = 2s est pair et α = 0 modulo 2π.
On a
P (X n ) = X 2n − 2X n + 1 = (X n − 1)2 = (X 2s − 1)2 .
Les racines 2s−ième de l’unité sont ekiπ/s pour k compris entre 0 et 2s − 1. En particulier
k = 0 donne la racine 1, et k = s, la racine −1, de plus, si 1 ≤ k ≤ s − 1, les racines ekiπ/s
et e(2s−k)iπ/s sont conjuguées. On obtient la factorisation
s−1
Y 2
n 2 2 2 kπ
P (X ) = (X − 1) (X + 1) X − 2 cos X +1 .
s
k=1

(2) n = 2s + 1 est impair et α = 0 modulo 2π. On a


P (X n ) = X 2n − 2X n + 1 = (X n − 1)2 = (X 2s+1 − 1)2 .
Les racines 2s + 1−ième de l’unité sont e2kiπ/(2s+1) pour k compris entre 0 et 2s. En
particulier k = 0 donne la racine 1, de plus, si 1 ≤ k ≤ s, les racines e2kiπ/(2s+1) et
e(2s+1−k)2iπ/(2s+1) sont conjuguées. On obtient la factorisation
s  2
n 2
Y
2 2kπ
P (X ) = (X − 1) X − 2 cos X +1 .
2s + 1
k=1

(3) n = 2s + 1 est impair et α = π modulo 2π. On a


P (X n ) = X 2n + 2X n + 1 = (X n + 1)2 = (X 2s+1 + 1)2 .
En remarquant que P (−X) est alors le polynôme du cas précédent, on en déduit la facto-
risation
s  2
n 2
Y
2 2kπ
P (X ) = (X + 1) X + 2 cos X +1 .
2s + 1
k=1

9
(4) Dans les autres cas
n−1
Y   
n 2 α + 2kπ
P (X ) = X − 2 cos X +1 .
n
k=0

14. a) En utilisant la relation

(X n − 1) = (X − 1)(X n−1 + · · · + X + 1) ,

on obtient en remplaçant X par X m ,

(X nm−1 − 1) = (X m − 1)(X m(n−1) + · · · + X m + 1) ,

et X m − 1 divise X nm − 1.

On peut aussi vérifier que les racines de X m − 1 qui sont les racines simples e2ikπ/m pour
0 ≤ k ≤ m − 1, sont aussi racines de X nm − 1 puisque

(e2ikπ/m )mn = e2iknπ = 1 .

b) Le polynôme X p − 1 divise X q − 1 si et seulement si les racines de X p − 1, qui sont toutes


simples, sont aussi racines de X q − 1. Or les racines de X p − 1 sont e2ikπ/p pour 0 ≤ k ≤ p − 1.
Une condition nécessaire et suffisant est donc que, pour 0 ≤ k ≤ p − 1, on ait

(e2ikπ/p )q = 1 .

Il faut donc en particulier que


(e2iπ/p )q = e2iqπ/p = 1 ,
ce qui a lieu si et seulement si q/p est un nombre entier.

Réciproquement, si p divise q, alors kq/p est entier quel que soit k, et

(e2ikπ/p )q = e2ikqπ/p = 1 .

La condition p divise q est donc nécessaire et suffiante pour que X p − 1 divise X q − 1.

15. Si α est une racine multiple de P , c’est aussi une racine de P 0 = 5(16X 4 − 12X 2 + 1). On
peut effectuer la division euclidienne de P (X) par P 0 (X)/5.

16X 5 −20X 3 +5X −1 16X 4 −12X 2 +1


−16X 5 +12X 3 −X X
−8X 3 +4X −1

Donc
X 0
P (X) = P (X) + (−8X 3 + 4X − 1) .
5
Il en résulte que α est aussi racine de −8X 3 + 4X − 1. On divise de nouveau

16X 4 −12X 2 +1 8X 3 −4X +1


−16X 4 +8X 2 −2X 2X
−4X 2 −2X +1

10
Donc
16X 4 − 12X 2 + 1 = 2X(8X 3 − 4X + 1) − 4X 2 − 2X + 1 .
Il en résulte que α est encore racine de 4X 2 + 2X − 1. Divisons une dernière fois

8X 3 −4X +1 4X 2 +2X −1
−8X 4 −4X 2 +2X 2X −1
−4X 2 −2X +1
4X 2 +2X −1
0

On a donc
8X 3 − 4X + 1 = (2X − 1)(4X 2 + 2X − 1) .
Il en résulte que

16X 4 − 12X 2 + 1 = 2X(8X 3 − 4X + 1) − 4X 2 − 2X + 1


= (4X 2 + 2X + 1)(2X − 1)2X − (4X 2 + 2X − 1)
= (4X 2 + 2X + 1)(4X 2 − 2X − 1) .

Enfin

P (X) = X(16X 4 − 12X 2 + 1) − 8X 3 + 4X − 1


= X(4X 2 + 2X + 1)(4X 2 − 2X − 1) − (2X − 1)(4X 2 + 2X − 1)
= (4X 2 + 2X − 1)(4X 3 − 2X 2 − 3X + 1) .

Les racines de 4X 2 + 2X − 1 sont à la fois racines de P et de P 0 , donc racines doubles de P .


Alors
P (X) = (4X 2 + 2X − 1)2 (aX + b) .
Or, le coefficient de X 5 dans P (X) vaut 16a = 16, donc a = 1, et le terme constant vaut
P (0) = −1 = b. On a donc

P (X) = (4X 2 + 2X − 1)2 (X − 1) .



2 −1 ± 5
Comme les racines de 4X + 2X − 1 sont , on a finalement
4
√ !2 √ !2
−1 + 5 −1 − 5
P (X) = 16 X + X+ (X − 1) .
4 4

(On aurait pu s’apercevoir également que 1 était racine de P (X)).

 n
iX
16. a) Si l’on pose U (X) = 1+ , on a
n
1
P (X) = (U (X) + U (x)) = Im U (X) ,
2i
donc le polynôme Pn (X) est à coefficients réels.

11
b) Cherchons le terme de plus haut degré de Pn (x) :

si n = 2p + 1 est impair, le terme de plus haut degré de P (X) vaut


 n  n
1 iX p X (−1)p n
2 = (−1) = X ,
2i n n nn
et le polynôme est de degré n ;

si n = 2p est pair, le terme de degré n disparaı̂t. Cherchons le terme de degré 2n − 1. D’après la


formule du binôme, on obtient
"  2p−1 #
iX 2p−1
 n−1
(−1)p−1 n−1
 
1 n−1 iX n−1 X
Cn − Cn − = n(−1)p−1 = X .
2i n n n nn−2

Enfin on remarque que


Pn (−X) = −Pn (X) .
Le polynôme Pn est donc impair. Donc si α est une racine, il en est de même de −α.

La relation Pn (α) = 0, équivaut à


 n
n + iα
=1,
n − iα
donc, en utilisant les racines n−ièmes de l’unité,
n + iα
= e2ikπ/n ,
n − iα
où 0 ≤ k ≤ n − 1.
Alors, en résolvant cette équation, on en tire, si e2ikπ/n 6= −1,

n e2ikπ/n − 1
α= .
i e2ikπ/n + 1
Puis, en multipliant au numérateur et au dénominateur par e−ikπ/n ,

n eikπ/n − e−ikπ/n
α= .
i e2ikπ/n + e−ikπ/n
Mais
kπ kπ
eikπ/n − e−ikπ/n = 2i sin et eikπ/n + e−ikπ/n = 2 cos ,
n n
et on obtient finalement

α = n tan .
n
Si n = 2p + 1 est impair, le nombre e2ikπ/n est toujours distincts de 1. On a donc n racines, et
2p 
(−1)p Y


Pn (X) = X − n tan .
nn n
k=0

On peut remarquer que, si p + 1 ≤ k ≤ n − 1


(2p + 1 − k)π kπ
n tan = −n tan ,
n n

12
donc
p 
(−1)p Y
 
kπ kπ
Pn (X) = X X − n tan X + n tan .
nn n n
k=1

Si n = 2p est pair, on a e2ikπ/n = eikπ/p = −1 si k = p. Donc


p−1   n−1
(−1)p−1 Y Y  
kπ kπ
Pn (X) = X X − n tan X − n tan .
nn−2 n n
k=1 k=p+1

Là encore, si p + 1 ≤ k ≤ n − 1

(2p + 1 − k)π kπ
n tan = −n tan ,
n n
donc
p−1 
(−1)p−1 Y
 
kπ kπ
Pn (X) = X − n tan X + n tan .
nn−2 n n
k=1

17. On a tout d’abord Pn (1) = 0, puis

Pn0 (X) = (2n+1)X 2n −(2n+1)(n+1)X n +(2n+1)nX n−1 = (2n+1)[X 2n −(n+1)X n +nX n−1 ] ,

donc Pn0 (1) = 0. On a ensuite

Pn00 (X) = (2n + 1)[2nX 2n−1 − n(n + 1)X n−1 + n(n − 1)X n−2 ] ,

donc Pn00 (1) = 0. (Le résultat reste vrai si n = 1, car le coefficient de X n−2 est nul dans ce cas).
On a enfin

Pn(3) (X) = (2n + 1)[2n(2n − 1)X 2n−2 − n(n + 1)(n − 1)X n−2 + n(n − 1)(n − 2)X n−3 ] ,

donc

Pn(3) (1) = (2n + 1)[2n(2n − 1) − n(n + 1)(n − 1) + n(n − 1)(n − 2)] = (2n + 1)(n2 + n) 6= 0 .

(Le résultat reste vrai si n = 1 et n = 2, car le coefficient de X n−2 est nul dans ces deux cas).
Donc 1 est racine triple de Pn (X), c’est-à-dire pn = 3.

b) On a

Pn+1 (X) − XPn (X) = X 2n+3 − (2n + 3)X n+2 + (2n + 3)X n+1 − 1
−(X 2n+1 − (2n + 1)X n+1 + (2n − 1)X n − 1)
= (X − 1)X 2n+2 − 2(X − 1)X n+1 + X − 1
= (X − 1)(X 2n+2 − 2X n+1 + 1)
= (X − 1)(X n+1 − 1)2 .

Donc en utilisant la relation

X n+1 − 1 = (X − 1)(1 + X + · · · + X n ) ,

on trouve
Pn+1 (X) − XPn (X) = (X − 1)3 (1 + X + · · · + X n )2 ,

13
et puisque
Pn+1 = (X − 1)3 Qn+1 et Pn = (X − 1)3 Qn ,
on en déduit
Qn+1 (X) − XQn (X) = (1 + X + · · · + X n )2 .
c) On constate que P1 (X) = X 3 − 3X 2 + 3X − 1 = (X − 1)3 , donc Q1 (X) = 1. En appliquant
la relation obtenue dans la question b) on obtient alors

Q2 (X) = XQ1 (X) + (1 + X)2 = X 2 + 3X + 1 ,

puis
Q3 (X) = XQ2 (X) + (1 + X + X 2 )2 = X 4 + 3X 3 + 6X 2 + 3X + 1 ,
et enfin

Q4 (X) = XQ3 (X) + (1 + X + X 2 + X 3 )2 = X 6 + 3X 5 + 6X 4 + 10X 3 + 6X 2 + 3X + 1 .

On voit donc s’introduire une suite de nombres a0 , a1 , . . . tels que

Qn (X) = a0 + a1 X + · · · + an−1 X n−1 + an−2 X n + · · · + a1 X 2n−3 + a0 x2n−2 .

On peut remarquer également que an + (n + 2) = an+1 en partant de a0 = 1, et donc que

(n + 1)(n + 2)
an = 1 + 2 + · · · + (n + 1) = .
2
d) Dans le développement de (1 + X + · · · + X n )(1 + X + · · · + X n ), le coefficient de X k est
le nombre de façons d’écrire X k sous la forme X p X k−p , avec 0 ≤ p ≤ n et 0 ≤ k − p ≤ n. La
dernière condition s’écrit encore k − n ≤ p ≤ k. Il y a deux cas possibles :

Si 0 ≤ k ≤ n, alors 0 ≤ p ≤ k, et l’on a k + 1 décompositions possibles.


Si n ≤ k ≤ 2n, alors k − n ≤ p ≤ n, et l’on a 2n − k + 1 décompositions possibles.

Donc on a bien

(1 + X + · · · + X n )2 = 1 + 2X + 3X 2 + · · · + (n + 1)X n + nX n+1 + · · · + 2X 2n−1 + X 2n .

e) La propriété est vraie à l’ordre 1, puisque Q0 (X) = a0 = 1.

Supposons la propriété vraie à l’ordre n. Alors

Qn+1 (X) = XQn (X) + (1 + X + · · · + X n )2


= X(a0 + a1 X + · · · + an−1 X n−1 + an−2 X n + · · · + a1 X 2n−3 + a0 x2n−2 ) +
1 + 2X + 3X 2 + · · · + (n + 1)X n + nX n+1 + · · · + 2X 2n−1 + X 2n
= 1 + (a0 + 2)X + · · · + (an−1 + n + 1)X n + (an−2 + n)X n+1 + · · · + (a0 + 2)X 2n−1 + X 2n .

Mais, si k ≥ 1, on a ak−1 + k + 1 = ak+1 d’où

Qn+1 (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n + an−1 X n+1 + · · · + a1 X 2n−1 + a0 x2n .

14

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