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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C.

Palacios
LE RIDEAU CRAMOISI LA CORTINA CARMESÍ

de de

5 Jules Barbey d’Aurevilly Jules Amedée Barbey d’Aurevilly

tr. de Josefina Bueno Alonso


10 y Concepción Palacios Bernal

Universidad de Murcia,
Spain 1993

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Really. Really
20
Il y a terriblement d’années, je m’en Ha ce ya muchos años, fui a c azar
allais chasser le gibier d’eaudans les marais aves a los pantanos de l Oeste, — y al
de l’Ouest, - et comme il n’y avait pas alors no habe r fer roc ar ril e n a que l paí s al
de chemins de fer dans le pays où il me fallait que tenía que via ja r, tomé la d ili ge n-
25 voyager, je prenais la diligence de *** qui ci a de * * * que pas aba por la encr u-
passait à la patte-d’oie du château de Rueil c ij ada de l ca s ti ll o de Rue i l y q ue ,
et qui, pour le mome nt, n’ a va i t da ns ha sta e l momento, s ólo l lev ab a e n su
s o n c o upé qu’ une s e ul e pe r s onne . inte rior a una pe rsona en s u c up é.
Cette personne, très remarquable à tous Dicha persona, muy notable en todos
30 égards, et que je connaissais pour l’avoir los aspec tos, y a la que conocía por
beaucoup rencontrée dans le monde, était habérmela encontrado frecuentemente en
un homme que je vous demanderai la sociedad, era un hombre al que, si me lo
per miss ion d’appele r le vic omte de permiten, llamaré vizconde de Brassard.
Brassard. Précaution probablement inutile ¡Precaución probablemente inútil! Los
35 ! Les quelques centaines de personnes qui pocos cientos de personas que conforman
se nomment le monde à Paris sont bien la sociedad parisina son sin duda capa-
capables de mettre ici son nom véritable... ces de adivinar su verdadero nombre...
Il était environ cinq heures du soir. Le Debían ser las cinco de la tarde. El sol ilu-
soleil éclairait de ses feux allentis une route minaba con sus suaves rayos un camino
40 poudreuse, bordée de peupliers et de polvoriento, bordeado de álamos y prade-
prairies, sur laquelle nous nous élançâmes ras, por el que nos lanzamos al galope de
au galop de quatre vigoureux chevaux dont cuatro caballos vigorosos cuyas musculosas
nous voyions les croupes musclées se grupas se alzaban fuertemente con cada la-
soulever lourdement à chaque coup de fouet tigazo del postillón, — el postillón, ¡ima-
45 du postillon, image de la vie qui fait toujours gen de la vida, que, desde su inicio, azota
trop claquer son fouet au départ ! siempre en demasía!

Le vicomte de Brassard était à cet instant El vizconde de Brassard se encontra-


de l’existence où l’on ne fait plus guère ba en ese instante de la existencia en el
50 claquer le sien... Mais c’est un de ces que apenas chasquea el suyo propio... Pero
tempéraments dignes d’être Anglais (il a été se trata de uno de esos temperamentos
élevé en Angleterre), qui, blessés à mort, digno de ser Inglés (fue educado en In-
n’en conviendraient jamais et mourraient en glaterra), que aun herido de muerte, nun-
soutenant qu’ils vivent. On a dans le mon- ca lo asumiría y moriría sosteniendo que
55 de, et même dans les livres, l’habitude de se vive. Es costumbre, en sociedad como en
moquer des prétentions à la jeunesse de ceux los libros, mofarse de los alardes de ju-
qui ont dépassé cet âge heureux de ventud de quienes han sobrepasado la
l’inexpérience etde la sottise, et on a raison, edad de la inexperiencia y el titubeo, y
quand la forme de ces prétentions est esto es cierto cuando las formas de esos
60 ridicule ; mais quand elle ne l’est pas, - alardes son ridículas; pero cuando no lo
quand, au contraire, elle est imposante son, —cuando, por el contrario, se impo-
comme la fierté qui ne veut pas déchoir et nen como el orgullo que no quiere decaer
qui l’inspire, je ne dis pas que cela n’est y que las inspira, no digo que no sea in-
point insensé, puisque cela est inutile, mais sensato, ya que es inútil, pero ¡es hermo-
65 c’est beau comme tant de choses insensées so como lo son tantas cosas insensatas!...

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!... Si le sentiment de la Garde qui meurt et Si el sentimiento de la Guardia que
ne se rend pas est héroïque à Waterloo, il ne mue re y no s e ri nde e s her o ic o e n
l’est pas moins en face de la vieillesse, qui Waterloo, no lo es menos frente a la ve-
n’a pas, elle, la poésie des baïonnettes pour jez, que no tiene la poesía de las bayo-
5 nous frapper. netas para dominarnos.

Or, pour des têtes construites d’une Y así, para mentes formadas en un
certaine façon militaire, ne jamais se rendre cierto espíritu militar, el no rendirse nun-
est, à propos de tout, toujours toute la ca es, en cualquier sentido, lo único im-
10 question, comme à Waterloo ! portante, ¡como en Waterloo!

Le vicomte de Brassard, qui ne s’est pas El vizconde de Brassard, que no se ha


rendu (il vit encore, et je dirai comment, plus rendido (vive todavía, y diré cómo, más ade-
tard, car il vaut la peine de le savoir), le lante pues merece la pena saberlo), el
15 vicomte de Brassard était donc, à la minute vizconde de Brassard era pues, en el preci-
où je montais dans la diligence de ***, ce so instante en que subí a la diligencia de * *
que le monde, féroce comme une jeune *, lo que el mundo, con esa fuerza propia
femme, appelle malhonnêtement “ un vieux de una joven, llama descaradamente «un
beau ”. Il est vrai que pour qui ne se paie viejo galán». Lo cierto es que para el que
20 pas de mots ou de chiffres dans cette no le importan las palabras ni los números
question d’âge, où l’on n’a jamais que celui en cuestión de edad, en la que sólo se tiene
qu’on paraît avoir, le vicomte de Brassard la que se aparenta, el vizconde de Brassard
pouvait passer pour “ un beau ” tout court. podía pasar por un «galán» a secas. Al me-
Du moins, à cette époque, la marquise de nos, enesta é—P—oca, la marquesa de V...,
25 V..., qui se connaissait en jeunes gens et qui muy entendida en jovencitos y que hubiera
en aurait tonduune douzaine, comme Dalila pelado a una docena, como Dalila peló a
tondit Samson, portait avec assez de faste, Sansón, llevaba con bastante ostentación,
sur un fond bleu, dans unbracelet très large, sobre un fondo azul, en un brazalete ancho,
en damier, or et noir, un bout de moustache a cuadros oro y negro, un trozo de bigote
30 du vicomte que le diable avait encore plus del vizconde, más enrojecido por el diablo
roussie que le temps... Seulement, vieux ou que por el tiempo... Sin embargo, viejo o
non, ne mettez sous cette expression de no, quítenle al término «galán» la noción de
“beau”, quel le monde a faite, rien du frivole, frívolo, exigüo e insustancial que se le atri-
du mince et de l’exigu qu’il y met, car vous buye, ya que entonces no tendrían la ima-
35 n’auriez pas la notion juste de mon vicomte gen justa de mi vizconde de Brassard en
de Brassard, chez qui, esprit, manières, quien, ingenio, ademanes, fisionomía, todo
71 Se trata de Georges Brummel (Londres 1778 - physionomie, tout était large, étoffé, opulent, era espléndido, sustancioso, opulento, lle-
Caen 1840) dandi británico que tuvo mucho plein de lenteur patricienne, comme il no de lentitud patricia, tal y como conven-
éxito en la alta sociedad de su país por sus dotes
de conversador y su gusto en el vestir. Fue un convenait au plus magnifique dandy que dría al mejor dandi que haya conocido, ¡yo
hombre que influyó decisivamente en Barbey y 40 j’aie connu, moi qui ai vu Brummell deve- que he visto volverse loco a Brummel (71)
por quien el escritor se interesó tanto que es-
cribió un ensayo titulado Sur le dandysme et nir fou, et d’Orsay mourir ! y morir a D’Orsay (72)!
Georges Brummel.

72 Orsay (Alfred Guillaume Gabriel, comte d’) ofi- C’était, eneffet, undandy que le vicomte El vizconde de Brassard era, pues, un
cial francés (París 18011852). Hombre munda- de Brassard. S’il l’eût été moins, il serait dandi. De haberlo sido menos, se hubiese
no y cultivado. Fue teniente en tiempos de Luis
XVIII y director de Bellas Artes con Luis 45 devenu certainement maréchal de France. convertido en mariscal de Francia. Desde
Napoleón Bonaparte. Dandi también, aunque Il avait été dés sa jeunesse un des plus su juventud había sido uno de los más bri-
Barbey lo califica como un ser mucho más com-
plejo y más humano que un simple dandi. brillants officiers de la fin du Premier llantes oficiales de finales del primer Impe-
Empire. J’ai ouï dire, bien des fois, à ses rio. Con cierta frecuencia, oí decir a sus
camarades de régiment, qu’il se distinguait compañeros de regimiento, que se distinguía
50 par une bravoure à la Murat, compliquée por una valentía al estilo de Murat, mezcla-
de Marmont. Avec cela, - et avec une tête da con la sangre fría característica de
73 Aunque en el texto francés no aparezca la ex- très carrée et très froide, quand le tambour Marmont (73). Con esto, — unido a una
presión «sang- froid», seguimos la nota (p.
1299) de la edición utilizada en la que J. Petit ne battait pas, - il aurait pu, en très peu de mente muy recta y fría, cuando no retumba-
hace una pequeña aclaración que esclarece el temps, s’élancer aux premiers rangs de la ba el tambor, hubiese podido, en muy poco
texto: «c’est-á-dire, je crois, la fougue de Murat
el le sang-froid de Marmont». 55 hiérarchie militaire, mais le dandysme !... tiempo, alcanzar los primeros rangos de la
Si vous combinez le dandysme avec les jerarquía militar, pero ¡y el dandismo!... Si
qualités qui font l’officier : le sentiment de combinan el dandismo con las cualidades
la discipline, la régularité dans le service, inherentes que configuran al oficial: el sen-
etc., etc., vous verrez ce qui restera de tido de la disciplina, la regularidad en el
60 l’officier dans la combinaison et s’il ne servicio, etc., etc., ¡verán lo que resulta del
saute pas comme une poudrière ! Pour qu’à mismo ysi no estalla comoun polvorín! para
vingt instants de s a vie l ’officie r de que enveinte ocasiones de suvida el oficial
Brassard n’eût pas sauté, c’est que, comme Brassard no haya ‘estallado, es que, como
tous les dandys, il était heureux. Mazarin todos los dandis, éste era feliz. Mazarino lo
65 l’aurait employé, - ses nièces aussi, mais hubiese contratado — sus sobrinas también,

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pour une autre raison : il était superbe. pero por otro motivo: era un ser magnífico.

Il avait eu cette beauté nécessaire au Había poseído esa belleza más necesa-
soldat plus qu’à personne, car il n’y a pas ria al soldado que a cualquier otra persona,
5 de jeunesse sans la beauté, et l’armée, c’est ya que no existe juventud sin belleza, ¡y el
la jeunesse de la France ! Cette beauté, du ejército es la juventud de Francia! Esa be-
reste, qui ne séduit pas que les femmes, lleza, además, que no sólo seduce a las mu-
mais les circonstances elles-mêmes, - ces jeres, sino a las circunstancias mismas, —
co quine s, - n’ ava it pa s été l a s eule esas pillas,— no había sido la única protec-
10 protection qui se fût étendue sur la tête du ción que mantenía a salvo la cabeza del ca-
capitaine de Brassard. Il était, je crois, de pitán de Brassard. Era, creo, de raza nor-
race normande, de la race de Guillaume le manda, de la raza de Guillermo el Conquis-
Conquérant, et il avait, dit-on, beaucoup tador, y, según se dice, había conquistado
co nq ui s. .. Aprè s l’ abdic ation de mucho... Tras la abdicación del Emperador,
15 l’Empereur, il était naturellement passé aux se habí a pa sado por supuesto a los
Bourbons, et, pendant les Cent Jours, Borbones, y, durante los Cien Días, se man-
surnaturellement leur était demeuré fidèle. tuvo aún más fiel a ellos. Así, cuando los
Aussi, quand les Bourbons furent revenus, Borbones volvieron por segunda vez, el
la seconde fois, le vicomte fut-il armé vizconde fue armado caballero de San Luis
20 chevalier de Saint-Louis de la propre main de la mano de Carlos X (que entonces era
74 Título que se le otorgó a Carlos X siendo todavía con- de Charles X (alors MONSIEUR). Pendant Monsieur (74). En la época de la Restaura-
de de Artois, en tiempos de Luis XVIII.
tout le temps de la Restauration, le beau ción, el guapo de Brassard, no había estado
de Brassard ne montait pas une seule fois ni una sola vez de guardia en las Tullerías
la garde aux Tuileries, que la duchesse sin que la duquesa de Angulema le dirigie-
25 d’Angoulême ne lui adressât, en passant, se unas pocas palabras graciosas al pasar.
quelques mots gracieux. Elle, chez qui Ella, a quien la desgracia había ahogado la
le malheur avait tué la grâce, savait en gracia, sabía cómo recobrarla para él. El
retrouver pour lui. Le ministre, voyant ministro, a la vista de esta atención, hubie-
c e tte fa ve ur, a ur a i t t out fa i t pour se hecho todo lo posible en favor del hom-
30 l’avancement de l’homme que Madame bre a quien LA SEÑORA distinguía de tal
distinguait ainsi ; mais avec la meilleure forma; pero, aun con la mejor voluntad del
volonté du monde, que faire pour cet mundo, qué se podía hacer por este dandi
enragé dandy qui - un jour de revue - empedernido que — un día de revista —
avait mis l’épée à la main, sur le front había echado mano de la espada, frente ala
35 de bandière de son régiment, contre son bandera de su regimiento, en contra de su
inspecteur général, pour une observation inspector general, ¿por haberle hecho una
de service ?... C’était assez que de lui observaciónsobre suservicio?... Ya era su-
sauve r le conseil de guerre. Ce mépris ficiente con salvarle de un consejo de gue-
insouciant de la discipline, le vicomte rra. El vizconde de Brassard había paseado
40 d e Br a s s ar d l ’ a va i t por té pa r tout. por todos sitios esta indiferencia, este des-
Excepté en campagne, où l’officier se precio por la disciplina. Excepto en campa-
retrouvait tout entier, il ne s’ était jamais ña, donde el oficial se volcaba por entero,
astre int aux obligations militaires.Maintes jamás se sintió sujeto a las obligaciones
fois, on l’avait vu, par exemple, au risque de militares. Muchas veces, se le había visto,
arrêt (immobilité) nm stop; (juridique) nm judgment; 45 se faire mettre à des arrêts infi ni me nt por ejemplo, aun a riesgo de sufrir arrestos
(mouvement) nmarrest (stop)
pr olongé s , q ui t te r f ur t i v e me nt s a infinitamente prolongados, abandonar fur-
gar niso n pour al ler s ’amuser dans une tivamente su guarnición para ir a divertirse
vi ll e voi si ne et n’y re ve ni r que l es a cualquier ciudad vecina y no volver mas
jo ur s d e pa rade ou de re vue, aver ti que para los días de desfile o de revista,
50 par que lque sol dat qui l ’aimait, car si avisado por cualquier soldado que lo apre-
se s chefs ne se s ouci aient pas d’avoir ciase, pues si a sus jefes poco les importaba
so us le ur s ordres un homme dont la tener bajo sus órdenes a un hombre cuya
na tur e r é pugna it à toute e spè c e de naturaleza despreciaba cualquier sentimien-
di sc ipl ine e t de routine , ses s oldats, to de disciplina y de rutina, sus soldados,
55 e n r e v a nc he , l ’ a d or a i e nt . Il é ta i t en cambio, le adoraban. Era estupendo con
exce ll ent pour e ux. Il n’e n exigea it ellos. No les exigía nada, salvo que fueran
r i e n q u e d’ ê tr e t r è s br a ve s , tr è s muy valientes, muy puntillosos y muy pre-
po intil le ux et tr ès c oquets, ré ali sa nt sumidos, que encarnasen el prototipo del
enfin le type de l’ancien soldat français, antiguo soldado fr ancés, de quien su
60 dont la Permission de dix heures et trois à Permission de dix heures y tres o cuatro vie-
quatre vieilles chansons, qui sont des chefs- jas canciones, que son obras maestras, nos
d’oeuvre, nous ont conservé une si exacte et han conservado tan exacta y encantadora
si charmante image. Il les poussait peut-être imagen. Tal vez los empujaba demasiado al
un peu trop au duel, mais il prétendait que duelo, pero pretendía que era éste el medio
65 c’était là le meilleur moyen qu’il connût de más adecuado de desarrollar en ellos el es-

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développer en eux l’esprit militaire. “ Je ne píritu militar. «Yo no soy un gobierno, de-
suis pas un gouvernement, disait-il, et je n’ai cía, y no tengo que imponerles condecora-
point de décorations à leur donner quand ils ciones cuando luchan con valentía entre
se battent bravement entre eux ; mais les ellos; pero las condecoraciones de las que
5 décorations dontje suis le grand-maître (il était soy dueño y señor (poseía una cuantiosa
fort fiche de sa fortune personnelle), ce sont fortuna personal), songuantes, correajes de
des gants, des buffleteries de rechange, et tout rec ambi o, y todo cuanto pue da
ce qui peut les pomponner sans que emperifollarlos sin que el reglamento se
l’ordonnance s’y oppose. ” Aussi, la oponga». Por eso, la compañía que manda-
10 compagnie qu’il commandait effaçait-elle, ba eclipsaba, por la belleza de su porte, al
par la beauté de la tenue , toutes les autres resto de las compañías de granaderos de los
compagnies de grenadiers des régiments de regimientos de la Guardia, de por sí tan bri-
la Garde, si brillante déjà. C’est ainsi qu’il llante. Así exaltaba a ultranza la personali-
exaltait à outrance la personnalité dusoldat, dad del soldado, siempre dispuesta, en Fran-
15 toujours prête, en France, à la fatuité et à cia, a la fatuidad y a la coquetería, esas dos
la coquetterie, ces deux provocations per- provocaciones permanentes, una por el tono
manentes, l’une par le ton qu’elle prend, que adopta, la otra por la envidia que pro-
l’autre par l’envie qu’elle excite. On voca. Comprenderán, después de esto, que
comprendra, après cela, que les autres las otras compañías de su regimiento sintie-
20 co mp agnie s de son ré gi ment fus se nt sen celos de la suya. Había gente que hu-
jalouses de la sienne. On se serait battu biese peleado por entrar en ella y peleado
pour entrer dans celle-là, et battu encore más todavía por no salir de ella. Tal había
pour n’en pas sortir. Telle avait été, sous la sido, en la Restauración, la posición total-
Restauration, la position tout exceptionnelle mente excepcional del capitán vizconde de
25 du capitaine vicomte de Brassard. Et comme Brassard. Y como no había entonces, cada
il n’y avait pas alors, tous les matins, comme mañana, como en tiempos del Imperio, el
sous l’Empire, la ressource de l’héroïsme recurso del heroísmo en acción que todo lo
en action qui fait tout pardonner, personne perdona, nadie, seguramente, hubiera podi-
n’aurait certainement puprévoir ou deviner do predecir oadivinar cúanto tiempo habría
30 combien de temps aurait dur é ce tte de durar esta martingala de insubordinación
martingale d’insubordination qui étonnait que extrañaba a sus compañeros, y que ha-
ses camarades, et qu’il jouait contre ses cía jugar contra sus jefes con la misma au-
chefs avec la même audace qu’il aurait joué dacia que se hubiese jugado su vida si hu-
sa vie s’il fût allé au feu, lorsque la biera ido al frente, cuando la Revolución de
35 révolution de 1830 leur ôta, s’ils l’avaient, 1830 les quitó, si acaso la tenían, la preocu-
le souci, et à lui, l’imprudent capitaine, pación, y a él, imprudente capitán, la humi-
l’humiliation d’une destitution qui le llación de una destitución que lo amenaza-
menaçait chaque jour davantage. Blessé ba cada día más. Gravemente herido en los
grièvement auxTrois Jours, il avait dédaigné Tres Días, había rehusado un cargo bajo la
40 de prendre du service sous la nouvelle nueva dinastía de los Orleans, a la que
dynastie des d’Orléans qu’il méprisait. despreciaba. Cuando la revolución de Julio
Quand la révolution de Juillet les fit maîtres los hizo dueños de un país que no han sabi-
d’un pays qu’ils n’ont pas su garder, elle do conservar, se encontró con el capitán en
avait trouvé le capitaine dans sonlit, malade su lecho, enfermo por una herida en el pie
45 d’une blessure qu’il s’était faite au pied en que se hizo bailando — como si hubiese
dansant - comme il aurait chargé - au dernier cargado contra el enemigo — en el último
bal de la duchesse de Berry. - Mais au baile de la duquesa de Berry. Pero al primer
premier roulement de tambour, il ne s’enétait redoble de tambor, poco tardó en levantar-
pas moins levé pour rejoindre sa compagnie, se para volver a su compañía, y como no le
50 et comme il ne lui avait pas été possible de había sido posible ponerse botas, por culpa
mettre des bottes, à cause de sa blessure, il de la herida, se fue al motín como se hubie-
s’en étaitallé à l’émeute comme il s’enserait se ido al baile, con zapatos de charol y me-
allé au bal, en chaussons vernis et en bas de dias de seda, y de esta manera fue como
soie, et c’est ainsi qu’il avait pris la tête de tomó el mando de sus granaderos en la pla-
55 ses grenadiers sur la place de la Bastille, za de la Bastilla, encargado como estaba de
chargé qu’il était de balayer dans toute sa limpiar todo el bulevar. París, donde las
longueur le boulevard. Pari s, où les barricadas no estaban todavía levantadas,
barricades n’étaient pas dressées encore, avait tenia un aspecto siniestro y terrible. Estaba
un aspect sinistre et redoutable. Il était désert. desierto. El sol caía a plomo, como una pri-
60 Le soleil y tombait, d’aplomb, comme une mera lluvia de fuego a la que otra debía se-
première pluie de feu qu’une autre devait guir, ya que todas esas ventanas, ocultas tras
suivre, puisque toutes ces fenêtres, masquées las persianas, iban, al poco tiempo, a escu-
de leurs persiennes, allaient, tout à l’heure, pir la muerte... El capitán de Brassard orde-
cracher la mort... Le capitaine de Brassard nó a sus soldados en dos filas, a lo largo y
65 rangea ses soldats sur deux lignes, le long et lo más cerca posible de las casas, de mane-

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le plus près possible des maisons,de manière ra que cada fila de soldados sólo fuese ex-
que chaque file de soldats ne fut exposée puesta a los tiros que vinieran de frente, —
qu’aux coups de fusil qui lui venaient d’en y él, más dandi que nunca, tomó el centro
face, - et lui, plus dandy que jamais, prit le de la calzada. Apuntado por ambos lados
5 milieu de la chaussée.Ajusté des deux côtés por millares de fusiles, pistolas y carabinas,
par des milliers de fusils, de pistolets et de desde la Bastilla hasta la calle Richelieu, no
carabines, depuis la Bastille jusqu’à la rue fue alcanzado, a pesar de la anchura de su
de Richelieu,il n’avait pas été atteint, malgré pecho, del que se sentía quizá demasiado
la largeur d’une poitrine dont il était peut- orgulloso, pues el capitán de Brassard sa-
10 être un peu trop fier, car le capitaine de caba el pecho en el combate, de la misma
Brassard poitrinait au feu, comme une belle manera que una mujer hermosa, en el baile,
femme, au bal, qui veut mettre sa gorge en quiere exhibir su escote, cuando, al llegar
valeur, quand, arrivé devant Frascati, à l’angle delante de Frascati, enla esquina con la ca-
de la rue de Richelieu, et au moment où il lle Richelieu, y en el preciso instante en que
15 commandait à sa troupe de se masser derrière ordenaba a su tropa que se agrupara tras él
lui pour emporter la première barricade qu’il para tomar la primera barricada que encon-
trouva dressée sur son chemin, il reçut une tró en su camino, recibió una bala en su
balle dans sa magnifique poitrine, deux fois magnífico pecho, provocador por dos mo-
provocatrice, et par sa largeur, etpar les longs tivos, por su anchura, y por sus amplios
20 brandebourgs d’argent qui y étincelaient bordados de plata que relucían de un hom-
d’une épaule à l’autre, et il eut le bras cassé bro al otro, y le rompieron el brazo con una
d’une pierre, - ce qui ne l’empêcha pas piedra — lo que no le impidió derribar la
d’enlever la barricade et d’aller jusqu’à la barricada y llegar hasta la Magdalena al
Madeleine, à la tête de ses hommes frente de sus entusiasmados hombres. Aquí,
25 enthousiasmés. Là, deuxfemmes encalèche, dos mujeres en carreta, y que huían del Pa-
qui fuyaient Paris insurgé, voyant un officier rís insurrecto, al ver a un oficial de la Guar-
de la Garde blessé, couvert de sanget couché dia herido, cubierto de sangre y tendido en
sur les blocs de pierre qui entouraient, à cette los bloques de piedra que rodeaban, en esa
époque-là, l’église de la Madeleine à laquelle época, la iglesia de la Magdalena, que to-
30 on travaillait encore, mirent leur voiture à sa davía se hallaba en obras, pusieron el coche
disposition, et il se fit mener par elles auGros a s u di spos ición, y lo llev aron al
Caillou, où se trouvait alors le maréchal de GrosCaillou, donde se encontraba entonces
Raguse, à qui il dit militairement: “ Maréchal, el mariscal de Raguse, al que dijo con aire
j’en ai peut-être pour deux heures ; mais militar: «Mariscal, tal vez sólo me queden
35 pendant ces deux heures-là, mettez-moi dos horas de vida; pero durante esas dos
partout où vous voudrez ! ” Seulement il se horas, ¡póngame donde usted desee!» Sin
trompait... Il en avait pour plus de deux embargo se equivocaba... Le quedaban más
heures. La balle qui l’avait traversé ne le tua de dos horas. La bala que lo había atravesa-
pas. C’est plus de quinze ans après que je do no lomató. Lo conocí más de quince años
40 l’avais connu, et il prétendait alors,aumépris después, y pretendía demostrar entonces,
de la médecine et de son médecin, qui lui despreciando la medicina y a su médico,
avait expressément défendu de boire tout le quien le había prohibido expresamente be-
temps qu’avait duré la fièvre de sa blessure, ber durante el tiempo que le duró la fiebre
qu’il ne s’était sauvé d’une mort certaine de la herida, que gracias al vino de Burdeos
45 qu’en buvant du vin de Bordeaux. se había salvado de una muerte segura.

Et en en buvant, comme il en buvait ! ¡Y cómo bebía! pues, dandi en todo, lo


car, dandy en tout, il l’était dans sa manière era en su manera de beber como en todo lo
de boire comme dans tout le reste... il buvait demás... bebía como un Polaco. Se había
50 comme un Polonais. Il s’était fait faire un mandado hacer un hermoso vaso de cristal
splendide verre en cristal de Bohême, qui de Bohemia en el que cabía, ¡Dios me per-
jaugeait , Dieu me damne ! une bouteille de done! una bote lla entera de vi no de
bordeaux tout entière, et il le buvait d’une Burdeos, ¡y se lo bebía de un trago! Inclu-
haleine ! Il ajoutait même, après avoir bu, so añadía tras haber bebido, que todo lo
55 qu’il faisait tout dans ces proportions-là, et hacía en tales proporciones, ¡y era cierto!
c’était vrai ! Mais dans un temps où la for- Pero en una época en la que la fuerza, bajo
ce, sous toutes les formes, s’enva diminuant, cualquier forma, empieza a decaer, tal vez
on trouvera peut-être qu’il n’y a pas de quoi consideren que no existe motivo para en-
être fat. Il l’était à la façon de Bassompierre, vanecerse. Pero lo hacía al estilo de
75 Bassompierre, Fr. (1579-1646) Hombre muy admira-
do por Barbey; hombre de guerra y embajador, atra- 60 et il portait le vin comme lui. Je l’ai vusabler Bassompierre (75), y aguantaba el vino
jo a Barbey por sus aventuras galantes y lo cita en douze coups de son verre de Bohême, et il como él. Lo he visto beber doce tragos se-
sus Memoranda por las seis mil cartas de amor de
las que el mariscal alardeaba. Se sabe que Barbey n’y paraissait même pas ! Je l’ai vu souvent guidos de su vaso de Bohemia, ¡y quedar-
d’Aurevilly leyó sus Memorias.
encore, dans ces repas que les gens décents se tan campante! También lo he visto a
traitent “ d’orgies ”, et jamais il ne dépassait, menudo en esas comidas que la gente de-
65 après les plus brûlantes lampées, cette cente califica de «orgías», y nunca rebasa-

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nuance de griserie qu’il appelait, avec une ba, tras los más ardientes lingotazos ese
grâce légèrement soldatesque “ être un peu grado de embriaguez que él llamaba, con
pompette ”, en faisant le geste militaire de una gracia ligeramante soldadesca, estar
mettre un pompon à son bonnet. Moi, qui un poco chispa, colocando la borla de su
5 voudrais vous faire bien comprendre le gorra con un gesto militar. Y yo, como qui-
genre d’homme qu’il était, dans l’intérêt de siera que entendieran qué tipo de hombre
l’histoire qui va suivre, pourquoi ne vous era exactamente, en interés de la historia
dirais-je pas que je lui ai connu sept que luego seguirá, por qué no decirles que
maîtresses, en pied, à la fois, à ce bon le conocí siete queridas, oficiales, a este
10 braguard du XIXe siècle, comme l’aurait bravucón del siglo XIX, como lo hubiese
appelé le XVe en sa langue pittoresque. Il llamado el siglo XVI en su lengua pinto-
les intitulait poétiquement “ les sept cordes resca. Las llamaba poéticamente «las siete
de sa lyre ”, et, certes, je n’approuve pas cuerdas de su lira», y, por cierto, ¡no aprue-
cette manière musicale et légère de parler bo tan ligera y musical manera de hablar
15 de sa propre immoralité ! Mais,que voulez- de su propia inmoralidad! pero, ¡qué se le
vous ? Si le capitaine vicomte de Brassard va a hacer! Si el capitán de Brassard no
n’avait pas été tout ce que je viens d’avoir hubiese sido todo cuanto he tenido el ho-
l’honneur de vous dire, mon histoire serait nor de contarles, mi historia sería menos
moins piquante, et probablement n’eussé- picante y probablemente no me hubiera ve-
20 je pas pensé à vous la conter. nido al pensamiento el relatársela.

Il est certain que je ne m’attendais guère Cierto es que yo no esperaba encontrár-


à le trouver là, quand je montai dans la melo, cuando subí a la diligencia de * * *
diligence de *** à la patte-d’oie du château en la encrucijada del castillo de Rueil. Ha-
25 de Rueil. Il y avait longtemps que nous ne cía mucho tiempo que no nos habíamos vis-
nous étions vus, et j’eus du plaisir à to, y me agradó la posibilidad de poder pa-
rencontrer, avec la perspective de passer sar unas horas junto a un hombre pertene-
quelques heures ensemble, un homme qui ciente todavía a nuestra época y a la vez
était encore de nos jours, et qui différait déjà ta n distante de el la. El vizconde de
30 tant des hommes de nos jours. Le vicomte Brassard, que hubiese podido entrar en el
de Brassard, qui aurait pu entrer dans cuerpo de Francisco I° y moverse en él con
l’armure de François P. et s’ymouvoir avec la misma comodidad que en suesbelto frac
autant d’aisance que dans son svelte frac azul de oficial de la Guardia real, no se
bleu d’officier de la Garde royale, ne parecía, ni por el porte ni por las propor-
35 ressemblait, ni par la tournure, ni par les ciones a los más elogiados jóvenes de la
proportions, aux plus vantés des jeunes gens época. Aquel sol poniéndose con grandio-
d’à présent. Ce soleil couchant d’une sa y radiante elegancia, ¡hubiera hecho
élégance grandiose et si longtemps radieuse, parecer muy delgados y demacrados a
aurait fait paraître bien maigrelets et bien aquellos pimpollitos de moda, que se ele-
40 pâlots tous ces petits croissants de la mode, van ahora en el horizonte! Guapo con la
qui se lèvent maintenant à l’horizon ! Beau belleza del emperador Nicolás, que recor-
de la beauté de l’empereur Nicolas, qu’il daba a éste por el torso, pero con un rostro
rappelait par le torse, mais moins idéal de menos ideal y con un perfil menos griego,
visage et moins grec de profil, il portait une llevaba una barba corta, que se había con-
45 courte barbe, restée noire, ainsi que ses servado negra, al igual que sus cabellos,
cheveux, par un mystère d’organisation ou tal vez por un misterio de constitución o
de toilette... impénétrable, et cette barbe de acicalamiento... impenetrable, y esa
envahissait très haut ses joues, d’un coloris barba que invadía buena parte de sus meji-
animé et mâle. Sous un front de la plus haute llas, le proporcionaba un colorido anima-
50 noblesse, - unfront bombé, sans aucune ride, do y varonil. Bajo una frente digna de la
blanc comme le bras d’une femme, - et que más alta nobleza, — una frente abombada,
le bonnet à poil du grenadier, qui fait tomber sin arruga alguna, blanca como el brazo de
les che veux comme l e ca sque , en le una dama, — y que la gorra del granadero,
dégarnissant un peuau sommet, avait rendu que hace caer los cabellos, al igual que el
55 plus vaste et plus fier, le vicomte de Brassard casco, despoblándola un poco en la parte
cachait presque, tant ils étaient enfoncés superior, había despejado y ennoblecido,
sous l’a rcade sour ciliè re, deux yeux el vizconde de Brassard escondía casi, de
étincelants, d’un bleutrès sombre, mais très lo hundidos que estaban bajo las arquea-
brillants dans leur enfoncement, et ypiquant das cejas, dos ojos resplandecientes, de un
60 comme deux saphirs taillés en pointe ! Ces azul muy oscuro, pero muy brillantes en
yeux-là ne se donnaient pas la peine de su interior ¡y chispeantes como dos zafi-
scruter, et ils pénétraient. Nous nous prîmes ros tallados en punta! Esos ojos no se mo-
la main, et nous causâmes. Le capitaine de lestaban en escudriñar, y eran penetrantes.
Brassard parlait lentement, d’une voix vi- Nos dimos la mano y conversamos. El ca-
65 brante qu’on sentait capable de remplir un pitán de Brassard hablaba lentamente con

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
Champ-de-Mars de son commandement. una voz vibrante capaz de llenar un Cam-
Élevé dès son enfance, comme je vous l’ai po de Marte con su mando. Educado des-
dit, en Angleterre, il pensait peut-être en de la infancia, como les he dicho, en In-
anglais ; mais cette lenteur, sans embarras glaterra, pensaba tal vez en inglés; pero esa
5 du reste, donnait un tour très particulier à lentitud, que no era torpe por cierto, daba
ce qu’il disait, et même à sa plaisanterie, un giro muy particular a lo que decía, in-
car le capitaine aimait la plaisanterie, et il cluso a sus bromas, ya que al capitán le
l’aimait même un peu risquée. Il avait ce gustaba la broma, y le gustaba incluso un
qu’on appelle le propos vif. Le capitaine de poco atrevida. Tenía lo que se suele llamar
10 Brassard allait toujours trop loin, disait la un espíritu agudo. El capitán de Brassard
comtesse de F..., cette jolie veuve, qui ne iba siempre demasiado lejos, decía la con-
porte plus que trois couleurs depuis son desa de ..., esa linda viuda, que desde su
veuvage : du noir, du violet et du blanc. Il viudez sólo lleva tres colores: negro, vio-
falla it qu’il fût trouvé de très bonne leta y blanco. Muy preciado debía de ser
15 compagnie pour ne pas être souvent trouvé su trato para no ser con frecuencia despre-
de la mauvaise. Mais quand on en est ciado. Pero cuando se es agradable ¡ya sa-
réellement, vous savez bien qu’on se passe ben que todo está permitido en el faubourg
tout, au faubourg Saint-Germain ! SaintGermain!

20 Un des avantages de la causerie en Una de las ventajas de conversar en co-


voiture, c’est qu’elle peut cesser quand on che, es que el discurso puede cesar cuando
n’a plus rienà se dire, et cela sans embarras ya no hay nada que decir, y sin que ello sea
pour personne. Dans un salon, on n’a point motivo de apuro para nadie. En un salón,
cette liberté. La politesse vous fait un no se tiene tal libertad. La educación exige
25 devoir de parler quand même, et on est el deber de seguir hablando, ya menudo esa
souvent puni de cette hypocrisie innocente hipocresía inocente nos castiga con el va-
par le vide et l’ennui de ces conversations cío y el aburrimiento de unas conversacio-
où les sots, même nés silencieux (il y en nes en las que los necios, aun silenciosos
a), se travaillent et se détirent pour dire por naturaleza (que los hay), se desviven y
30 quelque chose et être aimables. En voiture hacen lo imposible por decir algo y ser ama-
publique, tout le monde est chez soi autant bles. Enun coche público, cada cual se sien-
que chez les autres, - et on peut sans te en su propia casa, — y se puede sin in-
inconvenance rentrer dans le silence qui conveniencia permanecer callado y alternar
plaît et faire succéder à la conversation la conversación y meditación... Desgraciada-
35 rêverie... Malheureusement, les hasards de me nte los azar es de l a vi da s on
la vie sont affreusement plats, et jadis (car horrorosamente monótonos, y en tiempos
c’est jadis déjà) on montait vingt fois en pasados (ya que esto pertenece al pasado)
voiture publique, - comme aujourd’hui se viajaba veinte veces en coche público,
vingt fois en wagon, - sans rencontrer un — como hoy se viaja en vagón, — sin en-
40 causeur animé et intéressant... Le vicomte contrar uninterlocutor animado e interesan-
de Brassard échangea d’abord avec moi te... El vizconde de Brassard intercambió
quelques idées que les accidents de la en primer lugar conmigo algunos comenta-
route, les détails du paysage et quelques rios que los accidentes del camino, los de-
souvenirs du monde où nous nous étions talles del paisaje y algunos recuerdos del
45 rencontrés autrefois avaient fait naître, - mundo en el que nos habíamos encontrado
puis, le jour déclinant nous versa son anteriormente habíanhecho surgir, después,
silence dans son crépuscule. La nuit, qui, el día a medida que iba declinando nos ofre-
en automne, semble tomber à pic du ciel, ció el silencio de su crepúsculo. La noche,
tant elle vient vite ! nous saisit de sa que, en otoño, parece caer a plomo del cie-
50 fraîcheur, et nous nous roulâme s dans nos lo, ¡por lo deprisa que llega! nos sorpren-
manteaux, cherchant de la tempe le dur coin dió con su frescor, y nos envolvimos en
qui est l’oreiller de ceux qui voyagent. Je nuestros abrigos, buscando con la sien el
ne sais si mon compagnon s’endormit dans duro rincón que es la almohada de los que
son angle de coupé ; mais moi, je restai viajan. Yo no sé si mi compañero se durmió
55 éveillé dans le mien. J’étais si blasé sur la en su ángulo del cupé; pero yo, me quedé
route que nous faisions là et que j’avais tant despierto en el mío. Estaba tan aburrido de
de fois faite, que je prenais à peine garde la ruta que estábamos siguiendo y que ha-
aux objets extérieurs, qui disparaissaient bía hecho tantas veces, que apenas me fija-
dans le mouvement de la voiture, et qui ba en los objetos exteriores, que desapare-
60 semblaient courir dans la nuit, en sens cían con el movimiento del coche, y que
opposé à celui dans lequel nous courions. parecían correr en la noche en dirección
Nous traversâmes plusieurs petites villes, opuesta a la que nosotros llevábamos. Atra-
semées, çà et là, sur cette longue route que vesamos varias ciudades pequeñas, disemi-
les postillons appelaient encore : un fier “ nadas a uno y otro lado, en esa larga ruta
65 ruban de queue ” en souvenir de la leur, que los postillones llamaban todavía: un

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
pourtant coupée depuis longtemps. La nuit orgulloso «lazo de coleta», en recuerdo de
devint noire comme un four éteint, - et, la suya, a pesar de habérsela cortado hacía
dans cette obscurité, ces villes inconnues ya tiempo. La noche volvióse negra como
par lesquel les nous passi ons ava ient boca de lobo, — y, en aquella oscuridad,
5 d’étranges physionomies et donnaient esas ciudades desconocidas por las que pa-
l’illusion que nous étions au bout du mon- sábamos poseían extrañas fisionomías y
de... Ces sortes de sensations que je note daban la impresión de encontrarnos en el
ici, comme le souvenir des impressions findel mundo... Este tipo de sensaciones que
dernières d’un état de choses disparu, anoto aquí, como el recuerdo de las últimas
10 n’existent plus et ne reviendront jamais impresiones de un estado de cosas desapa-
pour personne. A présent, les chemins de recido, ya no existenni existiránnunca. Hoy
fer, avec leurs gares à l’entrée des villes, en día,el ferrocarril, con sus estaciones a la
ne p er me tte nt plus au voya ge ur entrada de las ciudades, ya no permite al
d’embrasser, en un rapide coup d’oeil, le viajero abarcar en un rápido vistazo, el pa-
15 panorama fuyant de leurs rues, augalop des norama fugaz de sus calles, como al galope
chevaux d’une diligence qui va, tout à de los caballos de una diligencia que, den-
l’heure, re laye r pour repartir. Dans la tro de un momento, cambiará de tiro para
plupart de ces petites villes que nous proseguir viaje. En la mayoría de estas pe-
traversâmes, les réverbères, ce luxe tardif, queñas ciudades que atravesamos, los faro-
20 étaient rares, et on y voyait certainement les, lujotardío, eranescasos, yveíanse cier-
bien moins que sur les routes que nous tamente muchos menos que en los caminos
venions de quitter. Là, du moins, le ciel que acabábamos de dejar. Ahí, al menos, el
avait sa largeur, et la grandeur de l’espace cielo tenía su amplitud, y la magnitud del
faisait une vague lumière, tandis qu’ici le espacio irradiaba una luz tenue, mientras que
25 rapprochement des maisons qui semblaient aquí el acercamiento de las casas que pare-
se baiser, leurs ombres portées dans ces cían besarse, sus sombras apoyadas en es-
rues étroites, le peu de ciel et d’étoiles tas calles estrechas, el poco de cielo y de
qu’on apercevait entre les deux rangées des estrellas que se percibía entre las dos filas
toits, tout ajoutait au mystère de ces villes de techos,todo ello se añadía al misterio de
30 endor mi es, où l e s eul homme qu’ on aquellos pueblos dormidos, en los que el
rencontrât était - à la porte de quelque único hombre que se podía encontrar era —
auberge - un garçon d’écurie avec sa en la puerta de alguna posada — un mozo de
lanterne, qui amenait les chevaux de relais, escuadra con su linterna, que traía los caba-
et qui b oucla it le s ardillons de le ur llos de refresco, ysujetaba los hebijones de su
35 attelage, en sifflant ou en jurant contre ses tiro, silbando o maldiciendo a sus caballos
chevaux récalcitrants ou trop vifs... Hors recalcitrantes o demasiadobriosos... Fuera de
cela et l’éternelle interpellation, toujours esto y de la eterna interpelación, siempre la
ahurir1. Jeter (qqn) dans le trouble, dans la stupéfaction. la même, de quelque voyageur, ahuri de misma, de algún viajero, atontado por el
2. Faire perdre la tête à (qqn) sommeil, qui baissait une glace et criait sueño, que bajaba un cristal y gritaba en la
40 dans la nuit, rendue plus sonore à force de noche, que el silencio volvía más sonora:
silence : “ Où sommes-nous donc, postillon «¿dónde estamos postillón?...» no se veía
?... ” rien de vivant ne s’entendait et ne se ni oía a nadie en este coche repleto de gente
voyait autour et dans cette voiture pleine durmiendo ni en esta ciudad dormida, en la
de gens qui dormaie nt, en cette ville que tal vez algún soñador, como yo, se es-
45 endormie, où peut-être quelque rêveur, forzaba, a través del cristal de su comparti-
comme moi, cherchait, à travers la vitre de mento, en discernir la fachada de las casas
son compartiment, à discerner la façade des difuminadas por la noche, o fijaba su mira-
maisons estompée par la nuit, ou suspendait da y su pensamiento en alguna ventana to-
son regard et sa pensée à quelque fenêtre davía iluminada en esta hora avanzada, en
50 éclairée encore à cette heure avancée, en estas pequeñas ciudades de costumbres
ces petites villes aux moeurs réglées et sim- metódicas y sencillas, donde la noche ser-
ples, pour qui la nuit était faite surtout pour vía para dormir. La vigilia de un ser huma-
dormir. La veille d’un être humain, - ne fût- no, — aunque sólo fuese un centinela —
ce qu’une sentinelle, - quand tous les autres cuando el resto de los humanos está sumido
55 êtres sont plongés dans cet assoupissement en ese adormecimiento que es el adormeci-
qui est l’assoupissement de l’animalité miento de la animalidad fatigada, tiene siem-
fa ti guée , a toujour s que lque c hose pre algo de imponente. Pero el desconoci-
d’imposant. Mais l’ignorance de ce qui fait miento sobre quién puede velar tras una
veiller derrière une fenêtre aux rideaux ventana con las cortinas echadas, en la que
60 baissés, où la lumière indique la vie et la la luz indica vida y pensamiento, añade la
pensée, ajoute la poésie du rêve à la poésie poesía del sueño a la poesía de la realidad.
de la réalité. Du moins, pour moi, je n’ai Al menos, en lo que a mi respecta, nunca he
jamais pu voir une fenêtre, - éclairée la nuit, podido contemplar una ventana, — ilumi-
- dans une ville couchée, par laquelle je nada en la noche — en una ciudad dormida,
65 passais, sans accrocher à ce cadre de por la que yo pasase, — sin asociar a ese

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
lumièr e un monde de pens ées,- sa ns recuadro de luz todo un mundo de pensa-
imaginer derrière ces rideaux des intimités mientos, — sin imaginar detrás de esas cor-
et des drames... Et maintenant, oui, au bout tinas intimidades y dramas... Y aun ahora,
de tant d’années, j’ai encore dans la tête al cabo de tantos años, conservo todavía el
5 de c es fenêtr es qui y sont r es té es recuerdo de esas ventanas que se han que-
éter ne lle me nt e t mél ancol ique me nt dado eterna y melancólicamente iluminadas,
lumineuses, et qui me font dire souvent, y que a menudo me hacen decir, cuando
lorsqu’en ypensant, je les revois dans mes pensando en ellas, las vuelvo a ver en mis
songeries : sueños:
10
“ Qu’y ava it-il donc de rrière ces «¿Qué habría tras aquellas cortinas?»
rideaux ? ” Eh bien, une de celles qui me ¡Pues bien! una de las que han perma-
sont restées le plus dans la mémoire (mais necido con más fuerza en mi recuerdo
tout à l’heure vous en comprendrez la (enseguida comprenderán el motivo) es
15 raison) est une fenêtre d’une des rues de una ventana, de una de las calles de * *
la ville de ***, par laquelle nous passions *, por la que pasábamos aquella noche.
cette nuit-là. C’était à trois maisons - vous Estaba tres casas — vean si mi recuer-
voyez si mon souvenir est précis - au- do es preciso — más arriba del hotel en
dessus de l’hôtel deva nt lequel nous el que habíamos parado a descansar;
20 relayions ; mais cette fenêtre, j’eus le loisir pero aquella ventana, tuve la ocasión de
de la considérer plus de temps que le contemplarla por más tiempo que el de
temps d’un simple relais. Un accident una simple parada. Un accidente acaba-
venait d’arriver à une des roues de notre ba de ocurrir en una de las ruedas de
voiture, et on avait envoyé chercher le nuestro coche, y habían mandado a bus-
25 charron qu’il fallut réveiller. Or, réveiller car al carretero al que hubo que desper-
un charron, dans une ville de province tar. Ahora bien, despertar a un carrete-
endormie, et le faire lever pour resserrer ro, en una ciudad de provincias dormi-
un écrou à une diligence qui n’avait pas da, y levantarlo para apretar una tuer-
de concurrence sur cette ligne-là, n’était ca a una diligencia que no tenía com-
30 p as une peti te affa i re de quel que s petencia en esa línea, no era asunto de
minutes... Que si le charron était aussi unos pocos minutos... Pues si el carre-
endormi dans son lit qu’on l’était dans te ro es taba tan dormi do en su ca ma
notre voiture, il ne devait pas être facile como lo estaban en nuestro coche, no
d e l e r évei l le r... De mon coupé , iba a ser fácil despertarlo... Desde mi
35 j’ ente nd ai s à tr aver s la c loison le s cupé oía los ronquidos de los viajeros
ronflements des voyageurs à l’intérieur, a través del tabique, y ni uno solo de la
et pas un des voyageurs de l’impériale, imperial, que como se sabe, tienen la
qui, comme on le sait ont la manie de manía de bajar cada vez que la diligen-
toujours descendre dès que la diligence ci a se par a, proba ble mente (p ues la
40 arrête, probablement (car la vanité se va nida d es tá prese nte en Francia en
fourre p artout e n Fra nce , même s ur todas partes, hasta en la imperial de los
l’impériale des voitures) pour montrer leur coches) para mostrar su habilidad al su-
adresse à remonter, n’était descendu... Il bir, había ba jado... Cie rto e s que el
est vrai que l’hôtel devant lequel nous hote l de la nte del que nos ha bí amos
45 nous étions arrêtés était fermé. On n’y para do es ta ba ce rra do. Ya no se p o-
soupait point. On avait soupé au relais dí a c ena r. Habíamos ce nado e n l a p a-
précédent. L’hôtel sommeillait, comme ra da anter ior. El hotel esta ba dor mi-
nous. Rien n’y trahissait la vie. Nul bruit do, c omo nos otr os. Nada turba ba el
n’en troublait le profond silence... si ce profundo sile ncio... exc epto el ruido
50 n’est le coup de balai, monotone et lassé, de la es coba monótono y ca nsado de
de quelqu’un (homme ou femme... on ne alguien (hombre o mujer... no se p oda
savait ; il faisait trop nuit pour bien s’en sa ber; era muy d e noche para po der
rendre compte) qui balayait alors la gran- percatarse) que barría a esa hora el pa-
de cour de cet hôtel muet, dont la porte ti o ce ntra l de este hotel mudo , cuya
55 cochère restait habituellement ouverte. Ce puerta cochera quedaba habitualmente
coup de balai traînard, sur le pavé, avait abierta. Este ruido de escoba arrastra-
aussi l’air de dormir, ou du moins d’en do, en el pavimento parecía dormir tam-
avoir diablement envie ! La façade de bién, o por lo menos ¡ganas parecía no
l’ hôtel étai t noir e c omme le s a utr es faltarle! La fachada del hotel era negra
60 maisons de la rue où il n’yavait de lumière como el resto de casas de la calle en la
qu’à une seule fenêtre... cette fenêtre que que tan sólo en una ventana había luz...
p ré ci s éme nt j ’ ai empor té e dans ma ¡esa ventana que precisamente he lleva-
mémoire et que j’ai là, toujours, sous le do en el recuerdo y que tengo ahí, sin o l-
front !... La maison, dans laquelle on ne vi da r!... La c asa , en la que no se p o-
65 pouvait pas dire que cette lumière brillait, día decir que la luz resplandecía, pues

9
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
car elle était tamisée par un double rideau es ta ba ta mizada por una dob le co rti-
cra mois i dont e lle traversa it na ca rmes í por la que se i nfil tr ab a
mystérieusement l’épaisseur, était une gran- mi ster iosa mente, e ra una e norme ca sa
de maison qui n’avait qu’un étage, - mais con una s ola planta — pe ro co nstrui-
5 placé très haut... da muy alta...

“ C’est singulier ! fit le vicomte de —¡Es curioso! — dijo el vizconde de


Brassard, comme s’il se parlait à lui-même, Brassard, como si se hablase a sí mismo,
on dirait que c’est toujours le même rideau ¡parece que sigue siendo la misma cortina!
10 ! ” Je me retournai vers lui, comme si j’avais Me volví hacia él, como si hubiera po-
pu le voir dans notre obscur compartiment dido verle en nuestro oscuro compartimen-
de voiture ; mais la lampe, placée sous le to de coche; pero la lámpara, situada bajo
siège du cocher, et qui est destinée à éclairer el asiento del cochero, yque sirve para alum-
les chevaux et la route, venait justement de brar a los caballos y el camino, acababa pre-
15 s’éteindre... Je croyais qu’il dormait, et il cisamente de apagarse... Creía que estaba
ne dormait pas, et il était frappé comme moi durmiendo, pero no dormía, y estaba tan
de l’air qu’avait cette fenêtre ; mais, plus aturdido como yo por el aspecto que ofre-
avancé que moi, il savait, lui, pourquoi il cía la ventana; pero, más aventajado que yo,
l’était ! Or, le ton qu’il mit à dire cela - une ¡él sí sabía por qué lo estaba!
20 chose d’une telle simplicité ! - était si peu Ahora bien, el tono que adoptó para de-
dans la voix de mon-dit vicomte de Brassard cir eso — ¡algo de tal simplicidad! — sona-
et m’étonna si fort, que je voulus avoir le ba tan raro en la boca de mi vizconde de
coeur net de la curiosité qui me prit tout à Brassard y me extrañó tanto, que quise sa-
coup de voir son visage, et que je fis partir ciar la curiosidad que tuve de examinar su
25 une allumette comme si j’avais voulu rostro, y encendí una cerilla como si hubie-
allumer mon cigare. L’éclair bleuâtre de ra querido encender un puro. La llamarada
l’allumette coupa l’obscurité. azulona de la cerilla sesgó la oscuridad.

Il était pâle, non pas comme un mort... Estaba pálido, no como un muerto... sino
30 mais comme la Mort elle-même. como la propia Muerte.

Pourquoi pâlissait-il ?... Cette fenêtre, ¿Por qué palidecía?... Aquella venta-
d’un aspect si particulier, cette réflexion et na, con su aspecto tan particular, ese co-
cette pâleur d’un homme qui pâlissait très mentario y esa palidez en un hombre que
35 peu d’ordinaire, car il était sanguin, et habitualmente palidecía poco, pues era de
l’émotion lorsqu’il était ému, devait temperamento sanguíneo, y la emoción,
l’e mpourpre r jusqu’ au crâ ne, le cuando se emocionaba, debía ruborizarlo
frémissement que je sentis courir dans les hasta el cráneo, el estremecimiento que
muscles de son puissant corps, touchant sentí correr por los músculos de su poten-
40 alors contre monbras dans le rapprochement te biceps, al rozarme mi brazo por la
de la voiture, tout cela me produisit l’effet proximidad en el coche, todo aquello me
de cacher quelque chose... que moi, le produjo el efecto de ocultar algo... que yo,
chasseur aux histoires, je pourrais peut-être cazador de historias, podría quizá adivi-
savoir en m’y prenant bien. nar si me empeñaba en ello.
45
“ Vous regardiez donc aussi cette fenêtre, — ¿Miraba usted también esa ventana,
capitaine, et même vous la reconnaissiez? capitán, y por casualidad la ha reconocido?
lui dis-je de ce ton détaché qui semble ne — le dije con ese tono distante que parece
pas tenir du tout à la réponse et qui est no otorgar importancia alguna a la respuesta
50 l’hypocrisie de la curiosité. y que es la hipocresía de la curiosidad.

- Parbleu ! si je la reconnais ! ” fit-il de _ — ¡Pues claro que la reconozco! dijo


sa voix ordinaire, richement timbrée et qui con su tono habitual, ricamente timbrado
appuyait sur les mots. y recalcando las palabras.
55
Le calme était déjà revenu chez ce — La tranquilidad se había apoderado
dandy, le plus carré et le plus majestueux de nuevo de este dandi, el más franco y
des dandys, lesquels - vous le savez ! - majestuoso de los dandis, quienes — ¡lo
mé p r i s e nt toute é moti on, c omme sabenustedes! —despreciancualquier emo-
60 inférieure, et ne croient pas, comme ce ción, como algo insignificante, y no creen,
niais d e Goe the , que l ’ é tonne me nt como el necio de Goethe que la extrañeza
puisse jamais être une position honora- pueda alcanzar alguna vez una posición
ble pour l’esprit humain. honorable para el espíritu humano.

65 “ Je ne passe pas par ici souvent, conti- — No paso por aquí a menudo, — con-

10
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
nua donc, très tranquillement, le vicomte tinuó diciendo, muy tranquilamente, el
de Brassard, et même j’évite d’y passer. vizconde de Brassard, — e incluso evito
Mais il est des choses qu’onn’oublie point. pasar. Pero hay cosas que no se olvidan.
Il n’y en a pas beaucoup, mais il y en a. No hay muchas, pero las hay. Conozco
5 J’en connais trois : le premier uniforme tres: el primer uniforme que uno se ha
qu’on a mis, la première bataille où l’on a puesto, la primera batalla en la que se ha
donné, et la première femme qu’on a eue. combatido, y la primera mujer que se ha
Eh bien, pour moi, cette fenêtre est la poseído. ¡Pues bien! para mí, esta venta-
quatrième chose que je ne puisse pas na es la cuarta cosa que no puedo olvidar.
10 oublier. ” Il s’arrêta, baissa la glace qu’il Se detuvo, bajó el cristal que tenía de-
avait devant lui... Était-ce pour mieux voir lante... ¿Era para ver mejor esa ventana de
cette fenêtre dont il me parlait ?... Le la que me hablaba?... El conductor había
conducteur était allé chercher le charron ido en busca del carretero y no había vuel-
et ne revenait pas. Les chevaux de relais, to todavía. Los caballos de refresco, con
15 en retard, n’étaient pas encore arrivés de retraso, no habían llegado todavía de la
la poste. Ceux qui nous avaient traînés, posta. Los que nos habían traído, inmóvi-
immobiles de fatigue,harassés, nondételés, les por el cansancio, agotados, sin desen-
la tête pendant dans leurs jambes, ne ganchar, con la cabeza colgando entre las
donnaient pas même sur le pavé silencieux patas, no eran capaces ni de cocear de im-
20 le coup de pied de l’impatience, en rêvant paciencia en la calzada silenciosa, soñan-
de leur écurie. Notre diligence endormie do con la cuadra. Nuestra diligencia ador-
ressemblait à une voiture enchantée, figée mecida parecía un carruaje encantado, in-
par la baguette des fées, à quelque carrefour movilizado por la varilla mágica de las
de clairière, dans la forêt de la Belle-au- hadas, en algún clareo del bosque de La
25 Bois dormant. Bella Durmiente.

“ Le fait est, dis-je, que pour un homme — El caso es, — dije,— que para un
d’ imagination, cette fenêtre a de la hombre con imaginación, esa ventana
physionomie. tiene fisionomía.
30
- Je ne sais pas ce qu’elle a pour vous, — No sé qué tendrá para usted, —
reprit le vicomte de Brassard, mais je sais replicó el vizc onde de Bras sard , —
ce qu’elle a pour moi. C’est la fenêtre de pero yo sí sé lo que tiene para mí. Es la
l a cha mbr e qui a é té ma pr e mi è r e ventana de la primera habitación que
35 chambre de garnison. J’ai habité là... tuve estando de guarnición. He vivido
Diable ! il y a tout à l’heure trente-cinq allí ... ¡De monios! ¡Hace ya treinta y
ans ! derrière ce rideau... qui semble cinco años! tras esa cortina... que pa-
n’a v o ir pas été cha ngé de puis tant rece no haber cambiado después de tan-
d ’a nné e s, et que j e tr ouve é c la i ré , tos años, y que encuentro iluminada, to-
40 abs olument éclai ré, comme il l’était ta lmente i lumi na da , como l o es ta ba
q u a n d . . . ” I l s ’ a r r ê t a e nc o r e , cuando...Se detuvo de nuevo, contenien-
r é pr i ma nt s a pens é e ; ma i s j e te na i s do su pensamiento; pero yo estaba empe-
à l a fa i r e s or ti r. ñado en desvelarlo.

45 “ Quand vous étudiez votre tactique, — ¿Cua ndo e studi aba s u tá c ti ca ,


capitaine, dans vos premières veilles de c apitá n, e n s us pr imer a s ve la d as d e
sous-lieutenant ? s ubte ni e nte ?

- Vous me faite s be aucoup trop — Me honra usted mucho, respondió.


50 d’honneur, répondit-il. J’étais, il est vrai, Era, es cierto, subteniente en aquel en-
sous-lieutenant dans ce moment-là, mais les tonces, pero las noches que velaba en esa
nuits que je passais alors, je ne les passais época, no las pasaba estudiando mi tác-
pas sur ma tactique, et si j’avais ma lampe tica, y si tenía una lámpara encendida, a
allumée à ces heures indues, comme disent esas horas indebidas, como dicen las bue-
55 les gens rangés, ce n’était pas pour lire le nas gentes, no era para leer al mariscal
maréchal de Saxe. de Saxe.

- Ma is, fi s- je, pres te ment c omme — Pero, — dije, veloz


un c o up de r aque tte , c’ é ta it, peut- c o mo e l r a yo , ¿t a l v e z s í
60 être , tout de même, pour l’i mi ter ? ” p a r a i mi t a r l o ?
Il me renvoya mon volant. Me d evo l vi ó l a pel ot a.

“ Oh ! dit-il, ce n’était pas alors que — ¡Oh! — dijo — no era por aquel
j’imitais le maréchal de Saxe, comme entonces cuando imitaba al mariscal de
65 vous l’entendez... Ça n’a été que bien Saxe, como usted lo cree... Eso fue mu-

11
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
plus tard. Alors, je n’étais qu’un bambin cho más tarde. Entonces era sólo un jo-
de sous-lieutenant, fort épinglé dans ses ven subteniente, muy puesto en el uni-
uni fo rmes , mai s tr è s ga uc he et trè s forme, pero muy torpe y muy tímido con
timide avec les femmes, quoiqu’elles las mujeres, aunque siempre se hayan re-
5 n’ a i e nt j a ma i s voul u l e c r oi r e , sistido a creerlo, seguramente por mi di-
probablement à cause de ma diable de chosa cara... nunca he podido aprove-
figure... je n’ai jamais eu avec elles les charme con ellas de mi timidez. Además,
profits de ma timidité. D’ailleurs, je sólo contaba condiecisiete años en aque-
n’avais que dix-sept ans dans ce beau llos buenos tiempos. Acababa de salir de
10 temps-là. Je sortais de l’École militaire. la Academia militar. Por entonces se sa-
On en sortait à l’heure où vous y entrez lía a la edad en que se entra ahora, pues
à présent, car si l’Empereur, ce terrible si el Emperador, ese terrible oportunista
consommateur d’hommes, avait duré, il de hombres, hubiese durado, hubiera ter-
aurait fini par avoir des soldats de douze minado admitiendo a soldados de doce
15 ans, comme les sultans d’Asie ont des años, como los sultanes de Asia tienen
odalisques de neuf. ” odaliscas de nueve.

“ S’il se met à parler de l’Empereur «Si se pone a hablar del Emperador y de


e t d e s o da l i s que s, pe ns é - j e , j e ne las odaliscas, pensé, — acabaré sin enterar-
20 saurai rien. ” me de nada.»

“ Et pourtant, vicomte, repartis-je, je — Y sin embargo, vizconde, — insistí,


parierais bien que vous n’avez gardé si — apostaría a que si ha conservado tan pre-
présent le souvenir de cette fenêtre, qui luit sente el recuerdo de esta ventana, que ahí
25 là-haut, que parce qu’il y a eu pour vous resplandece, ¡es porque debió de existir al-
une femme derrière son rideau ! guna mujer tras esa cortina!

- Et vous ga gne r ie z votr e pa ri , — Pues ganaría su apuesta, Señor, —


monsieur, fit-il gravement. dijo con gravedad.
30
- Ah ! parbleu ! repris-je, j’en étais — ¡Ah! ¡Pues claro! — repliqué, —
bien sûr ! Pour un homme comme vous, ¡e staba ta n se guro! Pa ra un ho mb re
dans une petite ville de province où vous como usted, en una pequeña ciudad de
n’ av ez p eut- être pas pas sé dix foi s provincias, por la que no habrá vuelto a
35 depuis votre première garnison, il n’y a pasar más de diez veces desde su pri-
qu’un siège que vous y auriez soutenu mera guarnición, ¡sólo el haber defen-
ou quelque fe mme que vous y a uriez dido un sitio o el haber conquistado a
pri se, p ar es calade, qui pui sse vous una mujer trepando a su habitación, pue-
consacrer si vivement la fenêtre d’une de haberle dejado un recuerdo tan vivo
40 maison que vous retrouvez aujourd’hui de esta ventana que hoy vuelve a encon-
éclairée d’une certaine manière, dans trar singularmente iluminada en la os-
l’obscurité ! curidad!

- J e n’y a i c ependant pas s outenu — Y sin embargo no he mantenido


45 d e s iè ge.., du moi ns mi l itai r eme nt, ningún sitio aquí... al menos militarmen-
r é p o nd i t- i l , touj our s gr a ve ; ma i s te, — respondió, siempre grave; pero ese
être gra ve, c’ éta it s ouvent sa ma niè re tono grave, era también su manera de
d e pl a is anter, - e t, d’ un autre côté , bromear, — y, por otro lado, cuando la
q ua nd o n se re nd s i vi te, l a c hos e rendición es tan rápida, ¿cabe hablar de
50 pe ut-e ll e s’ appe le r un s iè ge ?... Mai s asedio?... Pero en lo tocante a tomar a
q ua nt à pr e ndre une fe mme a vec ou una mujer trepando o no a su habitación,
s ans e sc al a de , j e vous l’ ai di t, en c e ya se lo he dicho, que en aquellos tiem-
te mp s - l à , j ’ e n é t a i s p a r f a i t e me nt pos, era totalmente incapaz... Además no
i nc ap a bl e... Aus si ne fut- ce pa s une fue precisamente una mujer la que fue
55 femme qui fut pr ise ic i : c e fut moi ! ” tomada en este lugar: ¡sino yo mismo!
76 Ciudad de los Países Bajos tomada por los france- Je le s a l u a i ; - l e v i t - i l d a n s Hice una reverencia; — ¿se percataría
ses en dos ocasiones (1747 y 1795).
c e c o u p é s o m b r e ? “ On a pris de ello en la oscuridad del cupé? — Se ha
Berg-op-Zoom, l ui di s -j e . tomado Berg-op-Zoom (76), — le dije.

60 - Et les sous-lieutenants de dix-sept ans, — ¡Y los subtenientes de diecisiete años,


ajouta-t-il, ne sont ordinairement pas des — añadió, — no son por lo general unos
Berg-op-Zoom de sagesse et de continence Berg-op-Zoom de sabiduría y de continen-
imprenables ! cia inexpugnable!

65 - Ainsi, fis-je gaiement, encore une — Entonces, —dije alegremente, — otra

12
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
77 Putifar: personaje bíblico (Génesis, XXXIX), oficial madame ou une mademoiselle Putiphar... vez una Señora o Señorita Putifar... (77)
egipcio, maestro de José (hijo de Jacob y de Raquel)
al que hace su intendente. Su mujer, la Sra Putifar,
intenta seducir a José que huye dejando su vesti-
menta; ella lo acusa entonces y Putifar lo encarce- - C’était une demoiselle, interrompit-il — Era una Señorita, — interrumpió con
la. avec une bonhomie assez comique. una sencillez algo cómica.
5
- A mettre à la pile de toutes les autres, — ¡Para meterla en el mismo saco que a
capitaine ! Seulement ici, le Joseph était las demás, capitán! Sólo que, en este caso,
militaire... un Joseph qui n’aura pas fui... el José era militar... un José que no huiría...

10 - Qui a parfaitement fui, au contraire, — Que por el contrario huyó, — con-


repa rtit-i l, du plus grand s ang-fr oid, testó con una gran sangre fría, — aunque
quoique trop tard, et avec une peur ! ! ! demasiado tarde y ¡¡¡con un miedo!!! Con
Avec une peur à me faire comprendre la un miedo que me hizo comprender la fra-
78 Mariscal francés famoso por su valentía y llamado phrase du maréchal Ney que j’ai entendue se del mariscal Ney (78) que oí con mis
«le brava des bravas».
15 de mes oreilles et qui, venant d’un pareil propios oídos y que, viniendo de un hom-
homme, m’a, je l’avoue, un peu soulagé : bre así, confieso que me reanimó lo suyo:
“ Je voudrais bien ” savoir quel est le Jean- «¡Quisiera yo saber quien fue el jodido
79 En la edición utilizada aparece «Jean-f» aunque existe f... (il lâcha le mot tout au long) “ qui dit que (79)... (y soltó la palabra entera) que
la variante de «Jean-Foutre». Hemos creído opor-
tuna esta interpretación más libre para no perder el n’avoir jamais eu peur !... ” dice no haber sentido nunca miedo!...»
sentido de «foutre» en francés que se perderla con
el solo «Juan-f». 20 - Une histoire dans laquelle vous avez — ¡Para que usted tuviera esa sensa-
e u c ette s ens ati on- là doi t ê tr e ción, la historia tiene que ser famosamente
fameusement intéressante, capitaine ! interesante, capitán!

- Pardieu ! fit-il brusquement, je puis — ¡Pues claro! dijo bruscamente, —


25 bien, si vous en êtes curieux, vous la si es tan grande su curiosidad, puedo
rac onte r, c ette his toir e, qui a été un contarle la historia, que fue un aconteci-
événement, mordant sur ma vie comme un miento que dejó una huella en mi vida
acide sur de l’acier, et qui a marqué à como la del ácido sobre el acero, y que
jamais d’une tache noire tous mes plaisirs marcó para siempre mis placeres de ca-
30 de mauvais sujet... Ah ! ce n’est pas lavera con una mancha negra... ¡Ah! ¡no
toujours profit que d’être un mauvais sujet siempre se saca provecho de ser un cala-
! ” ajouta-t-il, avec une mélancolie qui me vera! añadió, con una melancolía que me
frappa dans ce luron formidable que je chocó en semejante barbián al que creía
croyais doublé de cuivre comme un brick recubierto de cobre como un bricbarca
35 grec. griego.

Et il releva la glace qu’il avait baissée, Y volvió a subir el cristal que había
soit qu’il craignît que les sons de sa voix bajado, ya porque temiera que su voz se
ne s ’e n a ll a ss e nt pa r l à, et qu’on dejara sentir, y que alguien oyera, desde
40 n’entendît, du dehors, ce qu’il al lait fuera, lo que iba a contar, aunque no ha-
raconter, quoiqu’il n’yeût personne autour bía nadie por los alrededores de este co-
de cette voiture, immobile et comme che, parado y como abandonado; o ya
abandonnée ; soit que ce régulier coup de porque el continuado vaivén de la esco-
balai, qui allait et revenait, et qui raclait ba que raspaba con tanta pesadez los ado-
45 avec tant d’appe santisseme nt le pavé de quines del patio del hotel, le parecía un
la grande cour de l’hôtel, lui semblât un acompañamiento inoportuno para su his-
a cc omp agne ment import un de s on toria; — y lo escuché, prestando atención
histoire ; - et je l’écoutai, - attentif à sa únicamente a su voz, — a los mínimos
voix seule, - aux moindres nuances de sa matices, — puesto que no podía ver su
50 voix, - puisque je ne pouvais voir son rostro en aquel compartimento oscuro y
visage, dans ce noir compartiment fermé, cerrado, — y con los ojos más clavados
- et les yeux fixés plus que jamais sur cette que nunca sobre aquella ventana, con
fenêtre, au rideau cramoisi, qui brillait cortina carmesí, que seguía brillando con
toujours de la même fascinante lumière, la misma luz fascinadora, y de la que iba
55 et dont il allait me parler : a hablarme:

“ J’avais donc dix-sept ans, et je sortais «Tenía pues diecisiete años, y acaba-
de l’École militaire, reprit-il. Nommé ba de salir de la Academia militar, —re-
sous-lieutenant dans un simple régiment pitió —. Nombrado subteniente en un vul-
60 d’infanterie de ligne, qui attendait, avec gar regimiento de infantería de línea, que
l’impatience qu’on avait dans ce temps- esperaba, con la impaciencia que se tenía
là, l’ordre de partir pour l’Allemagne, où en aquellos momentos, la orden de partir
l’Empereur faisait cette campagne que hacia Alemania, donde el Emperador es-
l’histoire a nommée la campagne de 1813, taba realizando esa campaña que la histo-
65 je n’avais pris que le temps d’embrasser ria nombró la campaña de 1813, sólo tuve

13
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
mon vieux père au fond de sa province, tiempo de abrazar a mi anciano padre en
avant de rejoindre dans la ville où nous su rincón provinciano, antes de unirme,
voici, ce soir, le bataillon dont je faisais en la ciudad en la que nos encontramos
partie ; car cette mince ville, de quelques esta noche, al batallón del que formaba
5 milliers d’habitants tout au plus, n’avait parte; pues esta pequeña ciudad, de unos
e n ga r ni s on que nos de ux pr emi er s pocos miles de habitantes a lo sumo, sólo
bataillons... Les deux autres avaient été tenía a nuestros dos primeros batallones
répartis dans les bourgades voisines. de guarnición... los otros dos estaban re-
Vous qui probablement n’avez fait que partidos por las aldeas vecinas. Usted que
10 passer dans cette ville-là, quand vous seguramente no ha hecho más que pasar
re tour nez da ns votr e Ouest, vous ne por esta ciudad, cuando regrese al Oeste,
pouvez pas vous douter de ce qu’elle est no podrá hacerse una idea de lo que es —
- ou du moins de ce qu’elle était il y a o al menos de lo que era hace treinta años
trente ans - pour qui est obligé, comme — para el que se ve obligado, como lo
15 je l’étais alors, d’y demeurer. C’était estaba yo entonces, a residir en ella. Era
certainement la pire garnison où le hasard sin duda alguna la peor guarnición que el
- que je crois le diable toujours, à ce azar — al que creo siempre el diablo, en
moment-là ministre de la guerre - pût ese momento ministro de la guerra — me
m’envoyer pour mon début. Tonnerre de tenía reservado en mis comienzos. ¡Ira de
20 Die u ! q uel l e pl a ti tude ! Je ne me Dios! ¡Qué monotonía! No recuerdo ha-
souviens pas d’avoi r fai t nul le pa rt, ber pasado de spués una época tan des-
dep uis, de pl us ma ussa de et de plus agradable ni aburrida. Sin embargo, con
ennuyeux séjour. Seulement, avec l’âge la edad que tenía, y con la emoción de mi
que j’avais, et avec la première ivresse primer uniforme, sensación que usted des-
25 de l’uniforme, - une sensation que vous conoce, pero que conoce cualquiera que
ne connaissez pas, mais que connaissent lo haya llevado, — no sufría por cosas
tous ceux qui l’ont porté, - je ne souffrais que, más tarde, me hubieran parecido
guère de ce qui, plus tard, m’aurait paru insoportables. En el fondo, ¿a mí qué me
insupportable. Au fond, que me faisait importaba aquella triste ciudad provincia-
30 cette morne ville de province ?... Je na?... Vivía en ella, después de todo, mu-
l’habitais, après tout, beaucoup moins cho menos tiempo que mi uniforme, ¡obra
que mon uniforme, - un chef-d’oeuvre de maestra de Thomassin y Pied, que me en-
Thomassin et Pied, qui me ravissait! Cet cantaba! Ese uniforme, del que me sentía
uniforme, dont j’étais fou, me voilait et orgulloso, me disfrazaba y embellecía to-
35 m’embellissait toutes choses ; et c’était das las cosas; y era — ¡esto le va a pare-
- cela va vous sembler fort, mais c’est la cer muy fuerte, pero es la verdad! — ¡ese
vérité ! - cet uniforme qui était, à la lettre, uniforme era, literalmente, mi verdadera
ma vé r i ta bl e ga r ni s on ! Qua nd j e guarnición! Cuando me aburría demasia-
m’ennuyais par trop dans cette ville sans do en esta ciudad sin movimiento, sin in-
40 mouvement, sans intérêt et sans vie, je terés y sin vida, me ponía el uniforme de
me mettais en grande te nue , - toutes gala, — con todos los cordones a la vista,
aiguille tt e s dehors, et l’ennui fuyait — ¡y el aburrimiento se eclipsaba ante mi
devant mon hausse-col ! J’étais comme alzacuellos! Me comportaba c omo e sas
ces femmes qui n’en font pas moins leur muj eres que c uando están so las y no
45 toilette quand elles sont seules et qu’elles esperan a nadie se colocan todos sus
n’attendent personne. Je m’habillais... ata víos. Me vestía... pa ra mí . Gozaba
pour moi. Je jouissais solitairement de en solitario de mis charreteras y de la
mes épaulettes et de la dragonne de mon correa de mi sable, brillando al sol, en
sabre, brillant au soleil, dans quelque coin algún ri ncón desie rto del Pa seo, por
50 de Cours désert où, vers quatre heures, el que, a eso de la s cua tro, s olía pa-
j’avais l’habitude de me promener, sans se arme, sin buscar a nadie par a s er
chercher personne pour être heureux, et fel iz, y sentí a entonces los mismos la-
j’avais là des gonflements dans la poitrine, tidos en el pecho que, cuando después,
80 Hace alusión al célebre bulevar de los Italianos, en tout autant que, plus tard, au boulevard en el bul evar de Gante (80), d el br azo
París, llamado bulevar de Gante en el siglo XVIII
por los realistas puesto que en esa ciudad, en Gante, 55 de Gand, lorsque j’entendais dire derrière de alguna dama, oía deci r tra s de mí:
estaba refugiado Luis XVIII.
moi, en donnant le bras à quelque femme «¡Hay que reconocer que tiene talla de
: “ Il faut convenir que voilà une fière oficial!» Sólo existía, por lo demás, en
tournure d’offici er ! ” Il n’exista it, esta ciudad pequeña y poco r ica, sin
d’ailleurs, dans cette petite ville très peu comercio ni actividad alguna , antiguas
60 riche , et qui n’avait de commer ce et familias casi arrui nadas , que desp re-
d’activité d’aucune sorte, que d’anciennes ciaban al Emperador, porque no había,
familles à peuprès ruinées, qui boudaient es lo que dec ían, hecho resti tuir los
l’ Empe reur, pa rce qu’i l n’ avai t pa s, bienes a los ladrones de la Revolución,
comme elles disaient, fait rendre gorge y que por tal motivo cel ebraban poco
65 aux voleurs de la Révolution, et qui pour a sus oficiales. As( pues, ni reuniones,

14
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
cette raison ne fêtaient guère ses officiers. ni bailes, ni cenas, ni fiestas. A lo sumo,
Donc, ni réunions, ni bals, ni soirées, ni los domingos, una triste vuelta por el
re doute s . Tout au plus, le dimanche, un Paseo en el que, después de misa de
p auv r e bout de Cour s où, a pr è s l a doce, c uando hac a bue n tiempo , l as
5 me sse de midi, quand il faisait beau madres iban a pasear y a exhibir a sus
temps, les mères allaient promener et hijas hasta las dos, hora de Vísperas,
exhiber leurs filles jusqu’à deux heures, que, en cuanto sonaba la primera cam-
- l’heure des Vêpres, qui, dès qu’elle panada, hacia recoger todas las faldas
sonnait son premier coup, raflait toutes y vaciar el desdichado Paseo. Esta Misa
10 l e s j up e s e t vidait c e ma l he ur e ux de doce, a la que, por cierto, nunca
Cours. Cette me s se de midi où nous asistíamos, la vi convertirse, durante la
n’allions jamais, du reste, je l’ai vue Restauración, en una misa militar a la
d e v e ni r, s ous l a Re s ta ur a ti on, une que el estado mayor de los regimientos
messe militaire à laquelle l’état-major estaba obligado a asistir, ¡y era al me-
15 des régiments était obligé d’assister, et nos un acontecimiento vivo en aquella
c’était au moins un événement vivant mortecina vida de guarniciones muer-
da ns c e néant de ga rnis ons mortes ! tas ! Par a moc etone s que, co mo no so-
Pour des gaillards qui étaient comme tros , esta ban en esa edad de la vid a en
nous, à l’âge de la vie où l’amour, la la que e l amor, la pasión de l as muje-
20 passion des femmes, tient une si gran- r es , oc upa un luga r tan i mpo rtante ,
de place, cette messe militaire était une aquella misa milita r constituí a un re-
ressource. Excepté ceux d’entre nous qui cur so. Exc e pto a que l l os que fo rma -
faisaient partie du détachement de service ba n pa rte de l des ta ca mi e nto , e l re s -
sous les armes, tout le corps d’officiers t o d e l c ue r p o d e o f i c i a l e s s e
25 s’éparpillait et se plaçait à l’église, comme de spe r diga ba por l a i gl e s i a y toma -
il lui plaisait, dans la nef. Presque toujours ba a s i e nto, como l e a pe te c ía , e n l a
nous nous campions derrière les plus jolies na ve . Ca si s ie mpre nos i ns ta lá ba mo s
femmes qui venaient à cette messe, où elles detr ás de la s muj e re s más guapas que
étaient sûres d’être regardées, et nous leur asi stían a esa misa , donde estaban se-
30 donnions le plus de distractions possible gura s de ser admira das, y las distraía-
en parl ant, entre nous, à mi-voix, de mos ha bl ando, e ntr e nos otro s, a me -
manière à pouvoir être entendus d’elles, de dia voz, de for ma que pudie ra n o ír -
ce qu’elles avaient de plus charmant dans nos, s obre l o que te ní an más l indo e n
le visage ou dans la tournure . Ah ! la l a ca r a o en su porte. ¡Ah, l a mis a
35 messe militaire ! J’y ai vu commencer bien mil ita r! ¡Cúa ntos roma nce s he vi sto
des romans. J’y ai vu fourre r dans les c omenza r. Cúa ntas notas vi de sl izar -
manchons que les jeunes filles laissaient s e en los mangui tos que l a s jo v enci -
sur le ur s c ha is es , qua nd e ll es tas de ja ba n e n s us si ll a s, a l a r ro di -
s’agenouillaient près de leurs mères, bien ll ar se j unto a s us madre s, y c uya re s-
40 de s bi lle ts doux, dont el le s nous pues ta de s l i zaba n el l a s mi s ma s e n
rapportaient la réponse, dans les mêmes l os ma ngui tos a l domingo si gui ente !
manchons, le dimanche suivant! Mais, sous Per o, e n tiempos del Empera dor, no
l’Empereur, il n’y avait point de messe existía esta misa militar. ¡Ninguna for-
militaire. Aucun moyen par conséquent mapuesdeacercarsealasjovencitas de-
45 d’approcher des filles comme il faut de centes de esta pequeña ciudad en la que
cette petite ville où elles n’étaient pour eran sólo sueños, más o menos ocultos,
nous que des rêves cachés, plus ou moins, bajo los velos entrevistos de lejos! No
sous des voiles, de loin aperçus ! Des existía compensación por esa pérdida es-
dédommagements à cette perte sèche de téril de la parte más interesante de la po-
50 la population la plus intéressante de la blación de * * *... Esos lugares que us-
ville de ***, il n’y en avait pas... Les ted conoce y de los que no se habla entre
caravansérails que vous savez, et dont gente decente, eran horrendos. Los ca-
on ne parle point en bonne compagnie, fés que sirven para ahogar tantas nostal-
étaient des horreurs. Les cafés où l’on noie gias en los momentos terribles de ocio
55 tant de nostalgies, en ces oisivetés terri- de las guarniciones, eran de tal manera,
bles des garnisons, étaient tels qu’il était que resultaba imposible poner el pie den-
impossible d’y mettre le pied, pour peu tro, por poco que uno respetase sus cha-
qu’on respectât ses épaulettes... Il n’y rreteras... Tampoco había, en esta peque-
avait pas non plus, dans cette petite ville ña ci uda d e n l a que e l l uj o se ha
60 où le luxe s’est accru maintenant comme incrementado hoy en día como en todas
partout, un seul hôtel où nous puissions partes, un solo hotel en el que los oficia-
avoir une table passable d’officiers, sans les pudiéramos comer pasablemente, sin
être volés comme dans un bois, si bien que ser robados como en un bosque, de modo
beaucoup d’entre nous avaient renoncé à que muchos de nosotros habíamos renun-
65 la vie collective et s’étaient dispersés dans ciado a hacer vida colectiva y nos había-

15
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
de s pe nsions parti culi ères , chez des mos desperdigado en pensiones particu-
bourgeois peu riches, qui leur louaient des lares, en casas de burgueses no muy ri-
appartements le plus cher possible, et cos, que alquilaban las habitaciones a
a jo utai ent a insi quel que c hose à l a precios desorbitados y paliaban así en
5 maigreur ordinaire de leurs tables et à la parte la escasez habitual de sus mesas y
médiocrité de leurs revenus. la insuficiencia de sus ingresos.

“ J ’ étai s de c eux-l à . Un de me s «Yo era uno de ellos. Uno de mis com-


camarades qui demeurait ici, à la Poste pañeros que residía aquí, en el hotel La
10 aux chevaux, où il avait une chambre, car Posta de los caballos, donde tenía una ha-
la Poste aux chevaux était dans cette rue bitación, pues La Posta de los caballos
en ce temps là. - tenez ! à quelques portes se encontraba en la misma calle en aque-
derrière nous, et peut-être, s’il faisait jour, lla época — ¡mire! unas puertas detrás de
verriez-vous encore sur la façade de cette nosotros, y tal vez, si fuera de día, vería
15 Poste aux chevaux le vieux soleil d’or à en la fachada de esta Posta de los caba-
moitié sorti de son fond de céruse, et qui llos el viejo sol dorado salido de su fondo
faisait cadran avec son inscription : “ Au de cerusa, y que servia de reloj con su
SOLEIL LEVANT ! ” - Un de me s rótulo: «¡Al sol naciente!» — Ese com-
Cama ra d es m’ a va it dé c ouver t un pañero mío me había proporcionado una
20 appartement dans son voisinage, - à cette habitación cerca de la suya, — en esa ven-
fenêtre qui est perchée si haut, et qui me tana tan alta, y que me da la impresión,
fait l’effet, c e soir, d’être la mienne esta noche, de que sigue siendo la mía,
toujours, comme si c’était hier ! Je m’étais ¡como si fuera ayer! Dejé que él se en-
laissé loger par lui. Il était plus âgé que cargara de mi alojamiento. Era mayor que
25 moi, depuis plus longtemps au régiment, yo, con más tiempo en el regimiento, y
et il aimait à piloter dans ces premiers le gustaba llevar el timón, en esos pri-
moments et ces premiers détails de ma vie meros momentos y en los primeros deta-
d’officier, mon inexpérience, qui était lles de mi vida de oficial, de mi inexpe-
aussi de l’insouciance ! Je vous l’ai dit, riencia, ¡que también era despreocupa-
30 excepté la sensation de l’uniforme sur ción! Ya le he dicho que, excepto la sen-
laquelle j’appuie, parce que c’est encore sación del uniforme en la que quiero re-
là une sensation dont votre génération à afirmarme, porque es una sensación que
congrès de la paix et à pantalonnade s su generación, muy dada a congresos
philosophiques et humanitaires n’aura sobre la paz y a pantomimas filosóficas
35 bientôt plus la moindre idée, et l’espoir y humanitarias, perderá por completo, y
d’ ente nd re ronfler l e ca non dans la la esperanza de oír rugir el cañón en la
première bataille où je devais perdre primera batalla en la que habría de per-
( pa s se z-moi c ette e xpr es s ion der (¡perdone la expresión cuartelera!)
soldatesque!) mon pucelage militaire, tout mi virginidad militar, ¡todo me dejaba in-
40 m’était égal ! Je ne vivais que dans ces diferente! Vivía para estas dos ideas, —
deux idées, - dans la seconde surtout, para la segunda en particular, porque era
parce qu’elle était une espérance, et qu’on una esperanza, y se vive más en la vida
vit plus dans la vie qu’on n’a pas que dans que no se tiene que en la que se tiene.
la vie qu’on a. Je m’aimais pour demain, Me quería con vistas al mañana, como
45 comme l’avare, et je comprenais très bien el avaro, y comprendía muy bien a los
les dévots qui s’arrangent sur cette terre devotos para quienes este mundo es un
comme on s’arrange dans un coupe-gorge valle de lágrimas en el que todo es pa-
où l’on n’a qu’à passer une nuit. Rien ne sajero. ¡Nadie hay más parecido a un
ressemble plus à un moine qu’un soldat, monje que un soldado, y yo era solda-
50 et j ’étais solda t ! C’ est ai nsi que je do! Así me las arreglaba yo en mi guar-
m’arrangeais dans ma garnison. Hors les nición. Salvo las horas de la comida,
heures des repas que je prenais avec les momento que compartía con las perso-
p er s onne s qui me l ouai e nt mon nas que me hospedaban y de las que le
appartement et dont je vous parlerai tout hablaré más tarde, y las horas que me
55 à l’heure, et celles du service et des ocupaban el servicio y las maniobras
manoeuvres de chaque jour, je vivais la diarias, permanecía la mayor parte del
plus grande partie de mon temps chez moi, tiempo en mi habitación, tumbado en un
couché sur un grand diable de canapé de destartalado canapé de tafilete azul os-
maroquin bleu sombre, dont la fraîcheur curo, cuyo fresco contacto me producía
60 me faisait l’effet d’un bain froid après el efecto de un baño frío después del ejer-
l’exercice, et je ne m’en relevais que pour cicio, y del que sólo me levantaba para
aller faire des armes et quelques parties practicar la esgrima o ir a jugar unas par-
d’impériale chez mon ami d’en face : tidas de imperial con mi amigo de enfren-
Louis de Meung, lequel était moins oisif te: Louis de Meung, que estaba menos
65 que moi, car il avait ramassé parmi les ocioso que yo, pues había pescado entre

16
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
grisettes de la ville une assez jolie petite las modistillas de la ciudad, una bonita jo-
fille, qu’il avait prise pour maîtresse, et ven, que tenía por querida, y que le ser-
qui lui servait, disait-il, à tuer le temps... vía, como decía él, para matar el tiempo...
Mais ce que je connaissais de la femme Pero lo que yo sabía en materia de muje-
5 ne me poussait pas beaucoup à imiter mon res no me empujaba demasiado a imitar a
ami Louis. Ce que j’en savais, je l’avais mi amigo Louis. Lo que sabía, lo había
vulgairement appris, là où les élèves de aprendido de la manera más vulgar, ahí
Sa int- Cyr l’ appr ennent le s jour s de donde lo aprenden los alumnos de Saint—
sortie... Et puis il y a des tempéraments Cyr los días de salida... Y además, exis-
10 qui s’éveillent tard... Est-ce que vous ten temperamentos que tardan en desper-
n’avez pas connu Saint-Rémy, le plus tar... ¿Acaso no ha conocido us ted a
mauvais sujet de toute une ville, célèbre Saint—Rémy, el calavera más famoso de
par ses mauvais sujets, que nous appelions toda una ciudad, famoso por sus calave-
“ le Minotaure ”, non pas au point de vue radas, al que llamábamos «el Minotauro»,
15 des cornes, quoiqu’il en portât, puisqu’il no por los cuernos, que los llevaba, pues-
avait tué l’amant de sa femme, mais au to que había matado al amante de su es-
point de vue de la consommation ?... posa, sino por el consumo?...»

- Oui, je l’ai connu, répondis-je, mais — Pues claro que lo conocí, — con-
20 vieux, incorrigible, se débauchant de plus testé, — pero ya viejo, incorregible, per-
en plus à chaque année qui lui tombait sur virtiéndose cada año que pasaba un poco
la tête. Pardieu ! si je l’ai connu, ce grand más. ¡Vaya si lo conocí, a ese perdido
rompu de Saint-Rémy, comme on dit dans de Sa i nt—Ré my, c omo s e d i c e e n
Brantôme ! Brantóme!
25
- C’ éta it en effe t un homme de — Se trataba en efecto de un hombre
Brantôme, reprit le vicomte. Eh bien, de Brantóme, prosiguió el vizconde.
Saint-Rémy, à vingt-sept ans sonnés, — ¡Pues bien! Saint—Rémy, a sus vein-
n’avait encore touché ni à un verre ni à tisiete años cumplidos, no había tocado ni
30 une jupe. Il vous le dira, si vous voulez ! un vaso ni una falda. ¡Él mismo se lo dirá,
A vingt-se pt ans, il étai t, en fait de si quiere! Con veintisiete años, era, em ma-
femmes, aussi innocent que l’enfant qui teria de mujeres, tan inocente como un re-
vient de naître, et quoiqu’il ne tétât plus cién nacido, y aunque ya no estaba en edad
sa nourrice, il n’avait pourtant jamais bu de amamantarse, lo único que había bebi-
35 que du lait et de l’eau. do había sido leche y agua.

- Il a joliment rattrapé le temps perdu — ¡Bien recuperó el tiempo perdido!


! fis-je. dije.

40 - Oui, dit le vicomte, et moi aussi ! — Sí, — dijo el vizconde, — ¡al


Mais j’ai eu moins de peine à le rattraper igual que yo! Pero me costó menos re-
! Ma première période de sagesse, à moi, cuperarlo que a él. Mi primer periodo
ne dépassa guère le temps que je passai de seriedad casi no sobrepasó el tiempo
dans cette ville de *** ; et quoique je n’y que pasé en esta ciudad de * * * ; y pese
45 eusse pas la virginité absolue dont parle a no tener esa total virginidad de la que
Saint-Rémy, j’y vivais cependant, ma foi! habla Sai nt—Rémy, vivía, ¡a fe mía!
comme un vrai chevalier de Malte, que como un auténtico caballero de Malta,
j’étais, attendu que je le suis de berceau... que era, pues lo soy de cuna... ¿Lo sa-
Saviez-vous cela ? J’aurais même succédé bía usted? Incluso hubiera heredado la
50 à un de mes oncles dans sa commanderie, encomienda de uno de mis tíos, de no
sans la Révolution qui abolit l’Ordre, abolir la revolución la Orden, y, aun es-
dont, tout a boli qu’il fût, je me suis tando abolida, me he permitido en al-
quelquefois permis de porter le ruban. Une guna ocasión llevar la enseña. ¡Qué va-
fatuité ! nidad!
55
“ Quant a ux hôte s que j e m’éta is «En cuanto a l os pa tronos que en-
donnés, en louant leur appartement, con- contré, al al quila r mi habitación, —
tinua le vicomte de Brassard, c’était bien prosigui ó el vizconde de Bra ssard , —
tout ce que vous pouvez imaginer de plus eran de lo más burgués que pued a ima-
60 bourgeois. Ils n’étaient que deux, le mari ginar. Eran s ólo dos, ma rido y muj er,
et la femme, tous deux âgés, n’ayant pas ambos de edad avanzada , y nada v ul-
mauvais ton, au contraire. Dans leurs gar es, a l contrario. En sus re lacio nes
relations avec moi, ils avaient même cette conmigo, tení an incluso esa corte sía
politesse qu’on ne trouve plus, surtout que ya no se encuentra, sobre todo en
65 dans leur classe, et qui est comme le esa c lase socia l, y que es como el per-

17
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
parfum d’un temps évanoui. Je n’étais pas fume de un tiempo pasa do. No te nía
dans l’âge où l’on observe pour observer, yo la edad en la que s e obs erva por
et ils m’intéressaient trop peu pour que je obse rva r, y el los me inter es aba n lo
pensasse à pénétrer dans le passé de ces jus to pa ra querer entrometer me en el
5 deux vieilles gens à la vie desquels je me pas ado de estos dos anc ianos en c uya
mêlais de la façon la plus superficielle vida tomaba parte , de modo muy su-
deux heures par jour, - le midi et le soir, - per ficia l, dos hor as al día, — a me-
pour dîner et souper avec eux. Rien ne diodía y por la noc he, — para comer y
tra nsp ir a it de ce pa ss é da ns l e ur s cenar con ellos. Nada trascendía de ese
10 conver sations deva nt moi, lesquelles pas ado e n las conversac iones que te-
conversations trottaient d’ordinaire sur les nían en mi presencia, que versaban por
choses et les personnes de la ville, qu’ils lo gener al sobre c osas y per sonas de
m’apprenaient à connaître et dont ils la ciuda d, que me ense ñaban a co no-
parlaient, le mari avec une pointe de cer y de las que hablaban, e l mar ido
15 médisance gaie, et la femme, très pieuse, con una pizca de jocosa maledice ncia,
avec plus de réserve, mais certainement y l a muj er, muy pi adosa , con más re-
non moins de plaisir. Je crois cependant ser va, pero c ierta mente con no me nos
avoir entendu dire au mari qu’il avait placer. Creo sin embargo haberl e oído
voyagé dans sa jeunesse pour le compte dec ir al mari do que había vi ajado en
20 de je ne sais qui et de je ne sais quoi, et su juventud por cue nta de no s é qui en,
qu’il était revenutard épouser sa femme... y a no s é qué , y que regresó ya ma yor
q ui l’ av a it attendu. C’ éta ie nt, a u para casarse con su esposa... que lo ha-
de meurant, de très br ave s gens , a ux bía esperado. Eran, por lo de más, muy
moeurs très douces, et de très calmes bue nas gentes , de costumbre s apa ci-
25 destinées. La femme pass ait sa vie à ble s y e xiste ncia tranquila. La mujer
tricoter des bas à côtes pour son mari, et se pasaba la vida tricotando calce ti-
le mari, timbré de musique, à racler sur ne s pa ra s u es poso, y el mari do, un
son violon de l’ancienne musique de chi flado de l a músi ca, r ascando en su
Viotti, dans une chambre à galetas au- violí n viejas composiciones de Vi otti,
30 dessus de la mienne... Plus riches, peut- e n un de svá n enci ma de mi ha bi ta -
être l’avaient ils été. Peut-être quelque ción... Acaso fueron más rico s tie mpo
perte de fortune qu’ils voulaient cacher atrás. Aca so, alguna pérdida en su for-
les avait-elle forcés à prendre chez eux tuna que querían oculta r les había for-
un pensionnaire ; mais autrement que par zado a tomar un huéspe d; pe ro de no
35 le pensionnaire, on ne s’en apercevait pas. ser por el húesped, aquello pasaría in-
Tout dans leur logis respirait l’aisance de adve rtido. Todo en su hogar respir aba
ces maisons de l’ancien temps, abondantes el bienestar de aque llas casas d e anta-
en linge qui sent bon, en argente rie bien ño, ric as en r opa fragante, e n p la ta
pesante, et dont les meubles semblent des ma c i za , y c uyos mue bl e s p a r e c e n
40 immeubles, tant on se met peu en peine inmueble s, ¡dado e l poco empeño que
de les renouveler ! Je m’y trouvais bien. se tiene en r enova rlos! Me e ncontra-
La ta ble était bonne , e t j e j oui ssa is ba bien allí . La mesa era buena , y d is-
largement de la permission de la quitter frutaba de total li cenci a para abando-
dès que j’avais, comme disait la vieille nar la en cuanto, c omo decía la vi eja
45 Oli ve qui nous ser vait, “ le s bar bes Oli ve que nos serví a, me habí a «re s-
torchée s ”, ce qui faisait bien de l’honneur tre gado las barbas», ¡y no era p oco
de les appeler “ des barbes ” aux trois poils honor el llama r «barbas » a los tr es
de chat de la moustache d’un gamin de pel os de gato del bigote de un moc oso
sous-lieutenant, qui n’avait pas encore fini de alfér ez, que aún no había acab ado
50 de grandir ! de crec er!

“ J’étais donc là environ depuis un se- «Llevaba allí unos seis meses, tan
mestre, tout aussi tranquille que mes hôtes, tranquilo como mis patronos, a quie-
auxquels je n’avais jamais entendu dire nes nunc a había oí do decir una s ola
55 un seul mot ayant trait à l’existence de la palabra al usiva a la existencia de la
personne que j’allais rencontrer chez eux, persona que iba a encontrar en su casa,
quand un jour, en descendant pour dîner cuando un día, al bajar a comer ala hora
à l’heure accoutumée, j’aperçus dans un habitual, advertí en un rincón del co-
coin de la salle à manger une grande medor la presencia de una persona que,
60 personne qui, debout et sur la pointe des de puntillas, colgaba de las cintas su
pied s, suspendait par les rubans son sombrero en una percha, como si se en-
chapeau à une patère, comme une femme contrara en su propia casa y acabara de
parfaitement chez elle et qui vient de entrar. Arqueada como lo estaba, para
rentrer. Cambrée à outrance , comme elle colgar el sombrero en aquella percha
65 l’était, pour accrocher son chapeau à cette tan alta, mostraba el soberbio talle de

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
patère placée très haut, elle déployait la una bailarina que se echa hacia atrás, y
taill e superbe d’une danseuse qui se ese talle se encontraba preso (¡esa es
renverse, et cette taille était prise (c’est la palabra de lo ceñido que estaba!) en
le mot, tant elle était lacée !) dans le el brillante corpi ño de un boler o de
5 corselet luisant d’un spencer de soie ver- seda verde con flecos que caían sobre
te à franges qui retombaient sur sa robe su vestido blanco, esos vestidos de épo-
bl anc he , une de ce s r obe s du temps ca, que se ajustaban a las caderas sin
d’alors, qui serraient aux hanches et qui temor a lucir las, c uando las había ...
n’avaient pas peur de les montrer, quand Con los brazos aún levantados, se vol-
10 on en avait... Les bras encore en l’air, elle vió al oírme entrar y giró su nuca lo
se retourna en m’entendant entrer, et elle que me per miti ó ve r s u rostro ; pe ro
imprima à sa nuque une torsion qui me fit aca bó s u movimi ento como si yo no
voir son visage ; mais elle acheva son hubiera estado allí, comprobó si no ha-
mouvement comme si je n’eusse pas été bía arrugado las cintas de su sombrero
15 là, regarda si les rubans du cha peau al colgarlo, y hecho esto pausadamen-
n’avaient pas été froissés par elle en le te, atentamente y casi impertinentemen-
suspendant, et cela accompli lentement, te, pues, al fin y al cabo, yo me encon-
attentivement et presque impertinemment, traba allí, de pie, esperando para salu-
c ar, a p rè s tout, j ’é tai s l à , debout, darla que se dignase a prestarme aten-
20 attendant, pour la saluer, qu’elle prît garde ción, me dispensó el honor de mirarme
à moi, elle me fit l’honneur de me regarder con unos ojos negros, muy fríos, a los
avec des yeux noirs, très froids, auxquels que su cabello, cortado a lo Tito y re-
ses cheveux, coupés à la Titus et ramassés cogido con bucles en la frente, comu-
en boucles sur le front, donnaient l’espèce nicaba esa especie de frialdad que ese
25 de profondeur que cette coiffure donne au tipo de peinado presta a la mirada... No
regard... Je ne savais qui ce pouvait être, sabía quien podía ser, a tal hora y en
à cette heure et à cette place. Il n’y avait tal lugar. Mis patronos nunca recibían
jamais personne à dîner chez mes hôtes... a nadie para comer... Sin embargo, ve-
Cependant elle venait probablement pour nía sin duda para comer. La mesa esta-
30 dîner. La table était mise, et il y avait ba puesta y había c uatro c ubierto s...
quatre couverts... Mais mon étonnement Pero mi asombro al verla allí no fue
de la voir là fut de beaucoup dépassé par nada comparado con el que sentí al sa-
l’étonnement de savoir qui elle était, ber quién era, cuando lo supe... cuan-
quand je le sus... quand mes deux hôtes, do mis patrones, al entrar en el come-
35 entrant dans la salle, me la présentèrent dor, me la presentaron como su hija que
comme leur fille qui sortait de pension et acababa de salir del internado y que iba
qui allait désormais vivre avec eux. a vivir con ellos en lo sucesivo.

“ Leur fille ! Il était impossible d’être «¡Su hija! ¡Parecía imposible que se
40 moins la fille de gens comme eux que cette tratara de la hija de personas como ellos!
fille-là ! Non pas que les plus belles filles Y no es que las muchachas más guapas
du monde ne puissent naître de toute del mundo no puedan nacer entre cual-
espèce de gens. J’en ai connu... et vous quier clase de personas. He conocido ca-
aussi, n’est-ce pas ? Physiologiquement, sos... ¿y usted ta mbién, me imagino?
45 l’être le plus laid peut produire l’être le Fisiológicamente, el ser más feo puede
plus beau. Mais elle ! entre elle et eux, il crear al ser más guapo. ¡Pero ella! entre
y avait l’abîme d’une race... D’ailleurs, ella yellos, existía el abismo de una raza...
p hys io l ogiqueme nt, puis que j e me Además, fisiológicamente, permítame que
permets ce grand mot pédant, qui est de utilice un término tan pedante, que es de
50 votre temps, non du mien, on ne pouvait su época y no de la mía, lo que incitaba a
la remarquer que pour l’air qu’elle avait, fijarse en ella era la expresión que tenía,
et qui était singulier dans une jeune fille una expresión singular en una muchacha
aussi jeune qu’elle, car c’était une espèce tan joven como ella, pues se trataba de
d ’a i r impas s ibl e, tr ès di ffi ci l e à una expresión impasible, muy difícil de
55 caractériser. Elle ne l’aurait pas eu qu’on caracterizar. De no haberla tenido, se hu-
aurait dit : “ Voilà une belle fille ! ” et on biera dicho al verla: «¡Qué muchacha tan
n’y aurait pas plus pensé qu’à toutes les guapa!» y no se hubiera pensado en ella
belles filles qu’on rencontre par hasard, mucho más que en cualquier otra joven
et dont on dit cela, pour n’y plus penser encontrada por azar, y a la que se piropea
60 jamais après. Mais cet air... qui la séparait, para luego olvidarla sin más. Pero esa
non pas seulement de ses parents, mais de expresión... que la separaba no sólo de sus
tous les autres, dont elle semblait n’avoir padres, sino del resto de mortales, con
ni les passions, ni les sentiments, vous quienes no parecía compartir ni pasiones,
clouait... de surprise, sur place... L’Infante ni sentimientos, dejábale a uno inmovili-
65 à l’épagneul, de Vélasquez, pourrait, si zado... de sorpresa, en el sitio... La Infan-

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
vous la connaissez, vous donner une idée ta del perrito de Velázquez, podría, si
d e ce t ai r- là , qui n’ étai t ni fie r, ni conoce el cuadro, darle una idea de dicha
méprisant, ni dédaigneux, non ! mais tout expre sión, que no era ni altaner a, ni
simplement impassible, car l’air fier, despreciativa, ni desdeñosa, ¡en absolu-
5 méprisant, dédaigneux, dit aux gens qu’ils to! sino simplemente impasible, pues la
existent, puisqu’on prend la peine de les expresión altanera, desdeñosa, revela a los
dédaigner ou de les mépriser, tandis que demás que existen, ya que uno se toma la
cet air-ci dit tranquillement : “ Pour moi, molestia de desdeñarlos o despreciarlos,
vous n’existez même pas. ” J’avoue que mientras que esa expresión nos dice tran-
10 cette physionomie me fit faire, ce premier quilamente: «Para mí, ni siquiera existe».
jour et bien d’autres, la question qui pour Reconozco que aquella fisionomía hizo
moi est encore aujourd’hui insoluble : que me planteara, el primer día y otros
comment cette grande fille-là était-elle muchos más, la pregunta que aún hoy en
sortie de ce gros bonhomme en redingote día sigue siendo insoluble para m( ¿cómo
15 jaune-vert et à gilet blanc, qui avait une aquella espigada muchacha había podido
figure couleur des confitures de sa femme, salir de aquel gordinflón de levita amari-
une loupe sur la nuque, laquelle débordait llo verdosa y chaleco blanco, con la cara
sa cravate de mousseline brodée, et qui del color de las mermeladas de su esposa,
b re d oui ll a it ?... Et s i l e mar i una lupia en la nuca que sobresalta por
20 n’e mba r ra s sa i t pas , c a r l e mar i entre la corbata de muselina bordada y su
n’embarrasse jamais dans ces sortes de hablar atropellado?... Y si el marido no
questions, la mère me paraissait tout aussi incordia ba , pue s los mar id os nunca
impossible à expliquer. Mlle Albertine incordian en este tipo de cuestiones, la
(c’était le nom de cette archiduchesse madre me resultaba aún más inexplicable.
25 d’ al ti tude , tombée du ci el c he z ce s La Srta Albertine (tal era el nombre de
bourgeois comme si le Ciel avait voulu se aquella archiduquesa de altura, caída del
moquer d’eux), Mlle Albertine, que ses cielo en casa de esos burgueses como si
parents appelaientAlberte pour s’épargner el cielo hubiera querido burlarse de ellos),
la longueur du nom, mais ce qui allait la Srta Albertine, a la que sus padres lla-
30 parfaitement mieux à sa figure et à toute maban Alberte por abreviar, y que iba
sa personne, ne semblait pas plus la fille mejor con su cara y con toda su persona,
de l’un que de l’autre... Ace premier dîner, no parecía hija ni de uno ni de otra... En
comme à ceux qui suivirent, elle me parut aquella primera comida, como en las que
une je une fi l le bi en él e vé e , s ans siguieron, me pareció una muchacha bien
35 affectation, habituellement silencieuse, educada, sin afectación, habitualmente ca-
qui, quand elle parlait, disait en bons ter- llada que, cuando hablaba, expresaba con
mes ce qu’elle avait à dire, mais qui elegancia lo que tenia que decir, pero que
n’outrepassait jamais cette ligne-là... Au nunca rebasaba ese límite... Por lo de-
reste, elle aurait e u tout l’esprit que más, aun de haber tenido todo el ingenio
40 j’ignorais qu’elle eût, qu’elle n’aurait que yo ignorara que tuviese, pocas oca-
guère trouvé l’occasionde le montrer dans siones hubiera tenido de demostrarlo en
les dîners que nous faisions. La présence las comidas que compartíamos. La pre-
de leur fille avait nécessairement modifié sencia de la hija había modificado ob-
les commérages des deux vieilles gens. Ils viamente los chismorreos de los dos an-
45 avaient supprimé les petits scandales de cianos. Habían suprimido los pequeños
la ville. Littéralement, on ne parlait plus escándalos de la ciudad. En aquella mesa
à c e tte ta bl e que de chose s a uss i sólo se hablaba literalmente de temas tan
intéressantes que la pluie et le beau temps. interesantes como la lluvia y el tiempo.
Aussi Mlle Albe rtine ou Alberte, qui Así la Srta Albertine o Alberte, que me
50 m’avait tant frappé d’abord par son air sorprendió al principio por su expresión
impa ss ib le , n’ ayant absolume nt que impasible, al no brindarme otra cosa que
cela à m’offrir, me blasa bientôt sur cet aquella actitud, acabó aburriéndome muy
air-là... Si je l’avais rencontrée dans le pronto con ella... Si la hubiera conocido
monde pour lequel j’étais fait, et que en el mundo para el que yo estaba hecho,
55 j’ aur ai s dû voir, c ette impass ibili té y que debiera haber visto, tal impasibili-
m’ aura it tr ès ce rtainement piqué a u dad me hubiese he rido en lo más hondo...
vif... Mais pour moi, elle n’était pas Pero, para mí, no era una muchacha a
une fille à qui je puisse faire la cour... quien pudiera hacerle la corte... ni siquie-
même des yeux. Ma position vis-à-vis ra con la vista. Mi posición con respecto
60 d ’ e l l e , à moi e n pe ns i on c he z s e s a ella, yo alojándome en casa de sus pa-
p a r e n ts , é ta i t dé l i c a t e , e t un r i e n dres, resultaba delicada, y cualquier in-
pouvait la fausse r... Elle n’était pas s ignifi ca nci a podí a da r l uga r a
assez près ou assez loin de moi dans la malentendidos... No estaba ni lo bastante
vi e po ur qu’ elle pût m’ êtr e quelque cerca ni lo bastante lejos de mí en la vida
65 c ho s e . . . e t j ’ e us b i e nt ôt r é pondu para significar algo para mí... y muy pron-

20
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
na tur e l l e me nt, e t s a ns i nt e nti on to, sin la menor intención y con una total
d’ aucune s orte par la plus complè te indiferencia, respondí con naturalidad a
indifférence, à son impassibilité. su impasibilidad.

5 “ Et cela ne se démentit jamais, ni de «Y esta relación se mantuvo siem-


son côté ni du mien. Il n’y eut entre nous pre, tanto por su parte como por la mía.
que la politesse la plus froide, la plus so- No hubo entre nos otros más que una
bre de paroles. Elle n’était pour moi fría cortesía y palabras escuetas. Era
qu’une image qu’à peine je voyais; et para mí tan sólo una imagen que ape-
10 moi, pour elle, qu’est-ce que j’étais ?... nas veía; y yo, para ella, ¿qué era yo
A tab le, - nous ne nous rencontrions para ella?... En la mesa, — tan sólo nos
jamais que là, - elle regardait plus le encontrábamos allí, — se fijaba más en
bouchon de la carafe ou le sucrier que el tapón de la jarra o en el azucarero
ma personne... Ce qu’elle y disait, très que en mi persona... Lo que decía, muy
15 co rre ct, touj our s for t bien di t, ma is c or r ec to, pe r fe c ta mente e xp r es a do ,
insignifiant, ne me donnait aucune clef pero insustancial, no me ofrecía ningu-
du caractère qu’elle pouvait avoir. Et na pista sobre el carácter que podía te-
pui s, d ’ ailleurs , que m’importait ?... ner. Y además, ¿qué me importaba?...
J’aurais passé toute ma vie sans songer Hubiera pasado toda la vida sin tratar
20 seulement à regarder dans cette calme et de mirar en el interior de aquella tran-
insolente fille, à l’air si déplacé d’Infante... quila e insolente muchacha con aires de
Pour cela, il fallait la circonstance que je Infanta... Para ello, habría de producir-
m’en vais vous dire, et qui m’atteignit se la circunstancia que voy a relatarle,
comme la foudre, comme la foudre qui ¡y que me causó el efecto de un rayo
25 tombe, sans qu’il ait tonné ! sin el estallido del trueno!

“ Un soir, il y avait à peu près un mois «Una noche, hacia cosa de un mes que
que Mll e Alberte é ta it re venue à la la Srta Alberte había regresado a casa,
maison, et nous nous mettions à table nos sentamos en la mesa para cenar. Es-
30 pour souper. Je l’avais à côté de moi, et taba a mi lado, y le prestaba tan poca
je faisais si peu d’attention à elle que je atención que no me percaté de un detalle
n’avais pas encore pris garde à ce détail diario que debiera haberme chocado: que
de tous les jours qui aurait dû me frapper estuviera a mi lado en lugar de sentarse
: qu’elle fût à table auprès de moi au lieu entre su padre y su madre, cuando, en el
35 d’être entre sa mère et son père, quand, instante en que yo desplegaba la servi-
au moment où je dépliais ma serviette sur lleta sobre mis rodillas... no, ¡nunca po-
mes genoux... non, jamais je ne pourrai dré lograr que se haga una idea de la sen-
vous donner l’idée de cette sensation et sación y el asombro que experimenté!
de cet étonnement ! je sentis une main sentí que una mano tomaba la mía con
40 qui prena it hardiment la mi enne par- atrevimiento por debajo de la mesa. Creí
dessous la table. Je crus rêver... ou plutôt soñar... o más bien no creí nada... ¡Sólo
je ne crus rien du tout... Je n’eus que tuve la increíble sensación de aquella
l’i ncro yabl e sensati on de cette main mano audaz que venía a buscar la mía
audacieuse, qui venait chercher la mienne debajo de la servilleta! ¡Fue algo tan in-
45 jusque sous ma serviette ! Et ce fut inouï audito como inesperado! ¡Toda la san-
autant q u’ina ttendu ! Tout mon sa ng, gre, encendida por aquel apresamiento,
allumé sous cette prise, se précipita de se precipitó de mi corazón a esa mano,
mon c o eur dans c ette ma i n, comme c omo a tr a í da por e l la , y r e fl uyó
s o uti r é pa r e l le , puis r e monta furiosamente como expulsada por una
50 fur ieus ement, c omme cha ssé par une bomba, a mi corazón! Se me nubló la vis-
pompe, dans mon coeur ! Je vis bleu... ta... me zumbaron los oídos. Debí poner-
mes oreilles tintèrent. Je dus devenir me horriblemente pálido. Creí que iba a
d’une pâleur affreuse. Je crus que j’allais desvanecerme... a disolverme en la inde-
m’évanouir... que j’allais me dissoudre cible voluptuosidad causada por la car-
55 dans l’indicible volupté causée par la ne apretada de aquella mano, un poco
chair tassée de cette main, un peu gran- grande y fuerte como la de un muchacho,
de , e t forte c omme ce lle d’ un jeune que se había cerrado sobre la mía. — Y
garçon, qui s’était fermée sur la mienne. como, ya sabe usted, en esa primera épo-
- Et comme, vous le savez, da ns ce ca de la vida, la voluptuosidad provoca
60 premier âge de la vie, la volupté a son cierto espanto, hice un movimiento para
épouvante , je fis un mouve ment pour retirar mi mano de aquella enloquecida
retirer ma main de cette folle main qui mano que la había atrapado, pero que,
l’avait saisie, mais qui, me la serrant alors apretándomela todavía con el ascenden-
avec l’ascendant du plaisir qu’elle avait te placer que concienzudamente provo-
65 c o ns c i enc e de me ve r se r, la gar da caba, la conservó con autoridad, venci-

21
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
d’autorité, vaincue comme ma volonté, da como mi voluntad y en la más cálida
et dans l’enveloppement le plus chaud, de las envolturas, ahogada en delicias...
délicieusement étouffée... Il y a trente- Hace treinta y cinco años de esto, y me
cinq ans de cela, et vous me ferez bien creerá si le digo que mi mano está ya un
5 l’honneur de croire que ma main s’est un poco cansada de ser oprimida por manos
peu blasée sur l’étreinte de la main des femeninas; ¡pero aún ahora, cuando lo
femmes ; mais j’ai encore là, quand j’y pienso, sigo teniendo grabada la sensa-
pense, l’impressionde celle-ci étreignant ción de aquella mano estrechando la mía
l a mi e nne a ve c un de s poti s me s i con un despotismo tan insensatamente
10 insensément passionné ! En proie aux apasionado! Preso de los mil escalofríos
mi l l e fr i s s onne me nts que c e tte que aquella envolvente mano lanzaba por
enveloppante main dardait à mon corps todo mi cuerpo, temía yo descubrir lo que
tout entier, je craignais de trahir ce que sentía ante aquel padre y aquella madre,
j’éprouvais devant ce père et cette mère, cuya hija, ante sus ojos, osaba... Aver-
15 dont la fille, sous leurs yeux, osait... gonzado no obstante de ser menos hom-
Honteux pourtant d’être moins homme bre que aquella atrevida muchacha que
que cette fille hardie qui s’exposait à se se exponía a perderse, cuyo extravío en-
perdre, et dont un incroyable sang-froid cubría con una sangre fría increíble, me
couvrait l’égarement, je mordis ma lèvre mordí el labio hasta hacerme sangre en
20 au sang dans un effort surhumain, pour un esfuerzo sobrehumano, por detener el
ar rêter le tremble ment du dé sir, qui temblor del deseo, que podría revelarlo
pouvait tout révéler à ces pauvres gens todo a aquella pobre gente nada recelo-
sans défiance, et c’est alors que mes sa, y entonces fue cuando mis ojos bus-
yeux c herchèrent l ’autre de ce s deux caron la otra de aquellas dos manos en
25 mains que je n’avais jamais remarquées, las que nunca me había fijado, y que, en
e t q ui , da ns c e pé r i l l e ux mome nt, tan peligroso momento, hacía girar fría-
to ur na it froidement l e bouton d’une mente el botón de un quinqué que aca-
la mpe qu’ on vena it de mettre sur la baban de dejar encima de la mesa, pues
ta b l e , c a r l e j our c omme nç a i t de el día comenzaba a decaer... Yo la mira-
30 tomber... Je la regardai... C’était donc ba... ¡Conque esa era la hermana de la
la soeur de cette main que je sentais mano que sentía penetrando en la mía,
pénétra nt l a mi enne comme un foyer como una lumbre de la que irradiaban y
d’où rayonnaient et s’étendaient le long se extendían por todas mis venas inmen-
de mes veines d’immenses lames de feu sas oleadas de fuego! ¡Aquella mano, un
35 ! Cette main, un peu épaisse mais aux poco gruesa, pero de dedos largos y bien
doigts longs e t bien tournés, au bout torneados, al final de los cuales la luz de
desquels la lumièr e de la lampe, qui la lámpara, que caía a plomo sobre ella
tombait d’aplomb sur elle, allumait des encendía sobre sus yemas sonrosadas
transparences roses, ne tremblait pas et trasparencias, no temblaba y se entrega-
40 faisait son petit travail d’arrangement de ba a su pequeña labor de arreglar la lám-
la lampe, pour la faire aller, avec une para para ponerla en funcionamiento, con
fermeté, une aisance et une gracieuse una firmeza, una soltura y una graciosa
langueur de mouvement incomparables languidez de movimientos incompara-
! Cependant nous ne pouvions pas rester bles! Pero claro, así no podíamos que-
45 ainsi... Nous avions besoin de nos mains darnos... necesitábamos nuestras manos
pour dîner... Celle de Mlle Alberte quitta para comer... La mano de la Srta Alberte
donc la mienne ; mais au moment où elle abandonó la mía; pero en el momento de
la quitta, son pied, aussi expressif que sa dejarla, su pie, tan expresivo como su
main, s’appuya avec le même aplomb, la mano, se posó con igual aplomo, igual
50 même passion, la même souveraineté, sur pasión, igual autoridad sobre mi pie, y
mon pied, et y resta tout le temps que permaneció enél todo el tiempo que duró
dura ce dîner trop court, lequel me donna aquella comida demasiado corta, que fue
l a s e ns a ti on d’un de c e s bai ns para mí como uno de esos baños inso-
insup por tablement brûlants d’a bor d, portablemente calientes al principio, pero
55 mais, auxquels on s’accoutume, et dans a los que uno acaba acostumbrándose, y
lesquels on finit par se trouver si bien, en los que termina por encontrarse tan a
qu’on croirait volontiers qu’un jour les gusto, que hasta llega uno a pensar que
damnés pourraient se trouver fraîchement un día los condenados podrían encontrar-
et suavement dans les brasiers de leur se tan frescos y cómodos en las ascuas
60 enfer, co mme le s poi ssons dans l eur de su infierno ¡como los peces en el
eau... Je vous laisse à penser si je dînai agua!... Inútil comentarle lo que comí
ce jour-là, et si je me mêlai beaucoup aux aquel día, ni lo que intervine en los por-
menus propos de mes honnêtes hôtes, qui menores de la conversación de mis ho-
ne se doutaient pas, dans leur placidité, nestos patrones, quienes no sospechaban,
65 du drame mystérieux et terrible qui se en su placidez, el misterio y terrible dra-

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
j o uai t a l or s s ous l a ta bl e . Ils ne ma que se estaba desarrollando entonces
s’aperçurent de rien ; mais ils pouvaient debajo de la mesa. No se percataron de
s ’ a pe r c e voi r de que l que c hos e, e t nada; pero podían entrever algo, y posi-
positivement je m’inquiétais pour eux... tivamente me preocupaba por ellos...,
5 pour eux, bien plus que pour moi et pour más que por mí o por ella. Tenía la ho-
e l l e. J ’ a va is l ’ honnê te té et l a nestidad y la conmiseración de mis die-
commisération de mes dix-sept ans... Je cisiete años... Me preguntaba: «¿Será
medisais: “ Est-elle effrontée ? Est-elle descarada? ¿Estará loca?» Y la miraba
folle ? ” Et je la regardais du coin de de reojo, a esa loca que no perdió ni un
10 l’oeil, cette folle qui ne perdait pas une solo instante de la comida su aire de prin-
seule fois, durant le dîner, son air de cesa en funciones, y cuyo rostro perma-
Princesse en cérémonie, et dont le visage neció tan sereno como si su pie no hubie-
resta aussi calme que si son pied n’avait se dicho ni hecho todas las locuras que un
pas dit et fait toutes les folies que peut pie puede hacer y decir, — ¡encima del
15 dire et faire un pi ed, - sur le mien ! mío! Confieso que su aplomo me sor-
J’avoue que j’étais encore plus surpris de prendía más que su locura. Había leído
so n ap lomb que de sa foli e. J ’ava is muchos libros superficiales en los que
beaucoup lu de ces livres légers où la la mujer no es tratada con respeto. Me
femme n’est pas ménagée. J’avais reçu habían educado en una academia mili-
20 une éd uca ti on d’é c ol e mil i ta i re . ta r. Utópic ame nte al menos, er a e se
81 Se trata del poeta y dramaturgo inglés (1618-1657), Uto p iq ueme nt du moins , j ’é tai s l e Lovelace (81) de fatuidad que son en
famoso por su reputación de amabilidad («the most
amiable and beautiful») que hizo de su nombre un Lovelace de fatuité que sont plus ou moins mayor o menor grado todos los mucha-
sinónimo de seductor. Amante delicado y soldado tous les très jeunes gens qui se croient de chos que se las dan de guapos, y que
valeroso en Escocia, Lovelace supo conciliar estos
dos valores. jolis garçons, et qui ont pâturé des bottes han obtenido montones de besos detrás
25 de baisers derrière les portes et dans les de las puertas y en las escaleras, de los
escaliers, sur les lèvres des femmes de labios de las doncellas de sus madres.
c ha mb re de le ur s mèr es . Ma is c ec i Pero aquello desconcertaba mi peque-
d éc o nc e rtai t mon peti t apl omb de ño aplomo de Lovelace de diecisiete
Lov el a ce de di x- s ept a ns . Cec i me años. Esto me parecía más fuerte que
30 paraissait plus fort que ce que j’avais lu, todo cuanto había leído y oído decir
que tout ce que j’avais entendu dire sur le sobre el desparpajo con que mienten las
naturel dans le mensonge attribué aux mujeres, — la manera de enmascarar
femmes. - sur la force de masque qu’elles sus más violentas y profundas emocio-
peuvent mettre à leurs plus violentes ou nes. ¡Figúrese! ¡Tenía dieciocho años!
35 leurs plus profondes émotions. Songez ¿Si es que los había cumplido?... Salía
donc ! elle avait dix-huit ans ! Les avait- de un pensionado del que no tenía por
elle même ?... Elle sortait d’une pension qué sospechar, teniendo en cue nta la
q ue je n’ a va i s auc une r a is on pour moralidad y la piedad de la madre que
suspecter, avec la moralité et la piété de lo había elegido para su hija. Aquella
40 la mère qui l’avait choisie pour son enfant. ausencia de recato, esa es la palabra,
Cette absence de tout embarras, disons le aquella total falta de pudor, aquel fácil
mot, ce manque absolu de pudeur, cette dominio de sí misma al hacer las cosas
domination aisée sur soi-même en faisant más imprude ntes, l as más peligr osas
les choses les plus imprudentes, les plus para una jovencita, en quien ni un solo
45 dangereuses pour une jeune fille, chez gesto, ni una sola mirada había preve-
laquelle pas un geste, pas unregard n’avait nido al hombr e a quien se entr egaba
prévenu l’homme auquel elle se livrait par con tan monstruosa ligereza, todo aque-
une si monstrueuse avance, tout cela me llo se me subía a la cabeza y aparecía
montai t a u c er vea u e t a ppa ra is s ai t con nitidez en mi espíritu, a pesar de
50 netteme nt à mon e s pr i t, ma l gr é l e la turbación que me producían aquellas
bouleversement de mes sensations... Mais sensaciones... pero ni en ese momento
ni dans ce moment, ni plus tard, je ne ni más tarde, me detuve a filosofar so-
m’arrêtai à philosopher là-dessus. Je ne bre aquello. No me inspiró ningún ho-
me donnai pas d’horreur factice pour la rr or fac tici o l a c onducta de aq uel la
55 conduite de cette fille d’une si effrayante muc ha c ha ta n horr i bl eme nte p re co z
précocité dans le mal. D’ailleurs, ce n’est para el mal. Por otra parte, ni a la edad
pas à l’âge que j’avais, ni même beaucoup que yo tenía, ni siquiera más tarde, se
plus tard, qu’on croit dépravée la femme considera depravada a la mujer que —
qui - au premier coup d’oeil - se jette à de buenas a primeras — se echa en los
60 vous ! On est presque disposé à trouver brazos de uno. Por el contrario, se dis-
cela tout simple, au contraire, et si on dit pone uno a juzgarlo tan simple, y dice:
: “La pauvre femme!” c’est déjà beaucoup «¡Pobre mujer!» ¡mucha modestia su-
de modestie que cette pitié ! Enfin, si pone ya esa lástima! En fin, ¡aunque era
j’étais timide, je ne voulais pas être un tímido, no quería pasar por tonto! Tal
65 niais ! La grande raison française pour es la gran excusa de los franceses para

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
faire sans remords tout ce qu’il y a de pis. cometer las peores acciones sin remor-
Je savais, certes, à n’en pas douter, que dimiento. Tenía la certeza d e que lo
ce que cette fille éprouvait pour moi que aquella muchacha sentía por mí no
n’é ta i t pa s de l ’a mour. L’a mour ne era amor. El amor no proced e de tal
5 procède pasavec cette impude ur et cette impudor y des vergüenza y me cons ta-
impude nce, et je savais parfa itement ba que lo que ella me hacía experimen-
aussi que ce qu’elle me faisait éprouver tar no l o era tampoco... Per o amo r o
n’en était pas non plus. Mais, amour ou no... lo que fue se ¡lo des eaba!... Al le-
non, ce que c’était, je le voulais !... Quand vantarme de l a mes a, e staba deci di-
10 je me levai de table, j’étais résolu... La do... La mano de a quell a Alb erte, en
main de cette Alberte, à laquelle je ne qui e n no pens aba minutos a nte s d e
pensais pas une minute avant qu’elle eût haber es trec hado mi ma no, me ha bía
saisi la mienne, m’avait laissé, jusqu’au dej ado, en lo más profundo de mi s er,
fond de mon être, le désir de m’enlacer à el deseo de unirme a ell a por ente ro,
15 elle tout entière, comme sa main s’était ¡c omo su mano se había uni do a l a
enlacée à ma main ! mí a!

“ Je montai chez moi comme un fou, «Subí a mi habitación como un loco, y


et quand je me fus un peu froidi par la cuando al reflexionar me serené, me pre-
20 réflexion, je me demandai ce que j’allais gunté qué hacer para liarme, como se dice
faire pour noue r bel et bien une intrigue, vul ga r me nte , con una muchac ha ta n
comme on dit en province, avec une fille diabólicamente provocadora. Sabía más o
si diaboliquement provocante. Je savais à menos — como un hombre que nada ha
peu près - comme un homme qui n’a pas hecho para informarse mejor — que nun-
25 cherché à le savoir mieux - qu’elle ne ca se separaba de su madre; — que solía
quittait jamais sa mère ; qu’elle travaillait trabajar junto a ella, en el mismo costure-
habituellement près d’elle, à la même ro, en el vano de aquel comedor, que tam-
chiffonnière, dans l’embrasure de cette bién desempeñaba las funciones de salón;
salle à manger, qui leur servait de salon ; — que no tenía en la ciudad amiga alguna
30 - qu’elle n’avait pas d’amie en ville qui que viniera a visitarla, y que sólo salía los
vînt la voir, et qu’elle ne sortait guère que domingos para ir a misa o a las vísperas
pour aller le dimanche à la me sse et aux en compañía de sus padres. ¿Qué me dice?
vêpres avec ses parents. Hein ? ce n’était ¡No es que todo esto resultase muy alen-
p as enc our age ant, tout ce l a !... J e tador!... Empezaba a arrepentirme de no
35 commençais à me repentir de n’avoir pas haber convivido un poco más con aque-
un peu plus vécu avec ces deux bonnes llas dos buenas personas a las que había
gens que j’avais traités sans hauteur, mais tratado sin altivez, pero con esa cortesía
avec la politesse détachée et parfois indiferente y a veces distraída que se tie-
distraite qu’on a pour ceux qui ne sont que ne con quienes ocupan un lugar secunda-
40 d’un intérêt très secondaire dans la vie ; rio en la vida; pero pensé para mí que no
mais je me dis que je ne pouvais modifier podía modificar mis relaciones con ellos,
mes relations avec eux, sans m’exposer à sin exponerme a revelarles o a infundir
leur révéler ou à leur faire soupçonner ce sospechas de aquello que quería ocultar-
que je voulais leur cacher... Je n’avais, les... Para hablar en secreto con la Srta
45 pour parler secrètement à Mlle Alberte, Alberte, no tenía otro recurso que los
que les rencontres sur l’escalier quand je momentos en los que nos encontrábamos
montai s à ma c hambre ou que j ’e n en la escalera cuando subía o bajaba de
desc endais ; mai s, sur l’esc alier, on mi habitación; pero en la escalera nos
pouvait nous voir et nous entendre... La podían ver u oír... El único recurso a mi
50 seule ressource à ma portée, dans cette alcance en aquella casa de costumbres tan
maison si bien réglée et si étroite, où tout metódicas y tan estrecha, en la que todos
le monde se touchait du coude, était nos rozábamos al pasar, era escribir; y
d’écrire ; et puisque la main de cette fille puesto que la mano de aquella muchacha
hardie savait si bien chercher la mienne atrevida se las ingeniaba tan bien para
55 par-dessous la table, cette main ne ferait encontrar la mía debajo de la mesa, esa
sans doute pas beaucoup de cérémonies mano sin duda no se andaría con muchos
pour prendre le billet que je lui donnerais, remilgos para aceptar la nota que le da-
et je l’écrivis . Ce fut le billet de la ría, y le escribí. Fue una nota de circuns-
circonstance, le billet suppliant, impérieux tancias, la nota suplicante, imperiosa y
60 et enivré, d’un homme qui a déjà bu une enajenada, de un hombre que ha bebido
première gorgée de bonheur et qui en de- ya un primer sorbo de felicidad y reclama
mande une seconde... Seulement, pour le el segundo... Sólo que, para entregarla,
remettre, il fallait attendre le dîner du debía esperar la comida del día siguiente,
lendemain, et cela me parut long ; mais y la espera se me hizo larga; ¡pero por fin
65 enfin il arriva, ce dîner ! L’attisante main, llegó esa comida! La excitante mano, cuyo

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
dont je sentais le contact sur ma main contacto seguía sintiendo después de vein-
depuis vingt-quatre heures, ne manqua pas ticuatro horas, no tardó en encontrar la
de revenir chercher la mienne, comme la mía, como el día anterior, por debajo de
veille, par-dessous la table. Mlle Alberte la mesa. La Srta. Alberte se dio cuenta de
5 sentit monbillet et le prit très bien, comme mi nota y la tomó sin reparo, tal y como
je l’avais prévu. Mais ce que je n’avais lo había previsto. Pero lo que no había
pas prévu, c’est qu’avec cet air d’Infante previsto, es que con ese aire de Infanta
q ui dé fia i t tout pa r s a hauteur que todo lo desafía con altivez e indi-
d’indifférence, elle le plongea dans le ferencia, la introdujo en el centro de
10 coeur de son corsage, où elle releva une su corpiño, levantando un encaje ple-
dentelle repliée, d’un petit mouvement gado, con un ligero movimiento brus-
sec, et tout cela avec un naturel et une telle co, y todo ello con tal naturalidad y tal
pre stesse , que sa mèr e qui, les yeux de stre za, que su madr e que, c on l os
baissés sur ce qu’elle faisait, servait le ojos puestos en lo que estaba hacien-
15 potage, ne s’aperçut de rien, et que son do, s ervía la sopa, no se perca tó de
imbécile de père, qui lurait touj ours na da, y e l i mbéc il de s u p adr e, q ue
quelque chose en pensant à son violon, siempre rumiaba algo sobre su violín,
quand il n’en jouait pas, n’y vit que du cuando no lo estaba tocando, se quedó
feu. también in albis».
20
- Nous n’y voyons jamais que cela, — ¡Siempre nos fijamos en las mis-
capitaine ! interrompis-je gaiement, car mas cosas, capitán! interrumpí alegremen-
son histoire me faisait l’effet de tourner te, ya que me parecía que su historia esta-
un p eu v ite à une le ste ave ntur e de ba degenerando en una típica aventura de
25 garnison ; mais je ne me doutais pas de ce guarnición; ¡pero no me imaginaba lo que
qui allait suivre ! Tenez ! pas plus tard iba a seguir! — ¡Mire! hace unos días sin
que quelques jours, il y avait à l’Opéra, ir más lejos, en la ópera, en un palco con-
dans une loge à côté de la mienne, une tiguo al mío, se encontraba una mujer del
femme probablement dans le genre de estilo de su Srta. Alberte. Tenía poco más
30 votre demoiselle Alberte. Elle avait plus de dieciocho años, eso sí; pero le doy mi
de dix-huit ans, par exemple ; mais je vous palabra de honor que rara vez he visto una
donne ma parole d’honneur que j’ai vu muje r ta n maj es tuos amente de ce nte.
rarement de femme plus majestueuse de Mientras duró la obra, permaneció senta-
décence. Pendant qu’a duré toute la pièce, da e inmóvil como un bloque de granito.
35 elle est restée assise et immobile comme No se volvió ni a derecha ni a izquierda
sur une base de granit. Elle ne s’est una sola vez; pero sin duda veía por enci-
retournée ni à droite, ni à gauche, une ma de los hombros, que tenía desnudos y
seule fois ; mais sans doute elle y voyait eran muy hermosos, pues había también,
par les épaules, qu’elle avait très nues et en mi mismo palco, por consiguiente de-
40 très belles, car il y avait aussi, et dans ma trás de nosotros dos, un joven que pare-
loge à moi, par conséquent derrière nous cía tan indiferente como ella a todo cuan-
deux, un jeune homme qui paraissait aussi to no fuese la ópera que en ese momento
indifférent qu’elle à tout ce qui n’était pas se representaba. Puedo dar fe que aquel
l’opéra qu’on jouait en ce moment. Je puis hombre no hi zo ni nguna d e e sa s
45 certifier que ce jeune homme n’a pas fait carantoñas que suelen hacer los hombres
une seule des simagrées ordinaires que a las mujeres en los lugares públicos y que
les hommes font aux femmes dans les podrían calificarse de declaraciones a dis-
endroits publics, et qu’on peut appeler des tancia. Sólo que al acabar la obra, en el
déclarations à distance. Seulement quand tumulto que se produce al vaciarse los
50 la pièce a été finie et que, dans l’espèce palcos, la dama se puso de pie en el suyo,
de tumulte général des loges qui se vident, para abrocharse la capucha, y o( que le
la dame s’est levée, droite, dans sa loge, dec í a a s u mar i do con una vo z
pour agrafer son burnous, je l’ai entendue conyugalmente imperiosa y clara: «Henri,
di re à s on mar i, de la voi x la plus ¡recójame la capucha!» y en ese momen-
55 conjugalement impérieuse et la plus claire to, por encima de la espalda de Henri, que
: “ Henri, ramassez mon capuchon ! ” et se precipitó a recogerla, ella alargó el bra-
alors, par-dessus le dos de Henri, qui s’est zo y la mano y cogió la nota que le entre-
précipité la tête en bas, elle a étendu le gó el joven, con la misma naturalidad con
bras et la main et pris un billet du jeune la que hubiese cogido de manos de su
60 homme, aussi simplement qu’elle eût pris marido el abanico o el ramo. ¡El pobre
des mains de son mari sonéventail ou son hombre se incorporó con la capucha en la
bouquet. Lui s’était relevé, le pauvre mano una capucha de satén rojo, pero
homme ! tenant le capuchon - un capuchon menos rojo que su rostro, y que, a riesgo
de satin ponceau, mais moins ponceau que de morir de apoplejía, había recogido de-
65 son visage, et qu’il avait, au risque d’une bajo de los bancos, como buenamente

25
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
apoplexie, repêché sous les petits bancs, pudo... ¡A fe mía que después de haber
comme il avait pu... Ma foi ! après avoir visto aquello, me fui pensando para mis
vu cela, je m’en suis allé, pensant qu’au adentros que mejor hubiera sido no de-
lieu de le rendre à sa femme, il aurait pu vol ver l e l a c apuc ha a s u e s po s a y
5 tout aussi bien le garder pour lui, ce habérsela guardado, para esconder lo que,
capuchon, afinde cacher sur sa tête ce qui, de repente, acababa de nacerle en la ca-
tout à coup, venait d’y pousser ! beza!

- Vo tre histoi re est bonne, di t le — Es buena su historia, — dijo el


10 vicomte de Brassard assez froidement; vizconde de Brassard bastante fríamen-
dans un autre moment, peut-être en aurait- te; — tal vez hubiera disfrutado más con
il joui davantage ; mais laissez-moi vous ella en otro momento; — pero déjeme
achever la mienne. J’avoue qu’avec une acabar la mía. Confieso que con una
pareille fille, je ne fus pas inquiet deux muchacha así, poco me inquietó el des-
15 minutes de la destinée de mon billet. Elle tino de mi nota. Aunque estuviera pega-
avait beau être pendue à la ceinture de sa da a las faldas de su madre, ya encon-
mère, elle trouverait bien le moyen de me traría el medio de leerla y contestarme.
lire et de me répondre. Je comptais même, Imaginaba incl uso todo un futuro de
pour tout un avenir de conversation par conversaciones por escrito, con aquel
20 écrit, sur cette petite poste de par-dessous correo de por debajo de la mesa que
la table que nous venions d’inaugurer, acabábamos de inaugurar, cuando al día
lorsque le lendemain, quand j’entrai dans siguiente, al entrar en el comedor con
la salle à manger avec la certitude, très la certeza, muy acariciada en el fondo
caressée au fond de ma personne, d’avoir de mi ser, de recibir en el momento una
25 s éa nce te nante une ré pons e trè s respuesta precisa a mi nota de la víspe-
catégorique à mon billet de la veille, je ra, me quedé alucinado al ver los cubier-
crus avoir la berlue en voyant que le tos cambiados, y que la Srta. Alberte
couvert avait été changé, et que Mlle estaba sentada donde siempre hubo de
Alberte était placée là où elle aurait dû estar, entre su padre y su madre... ¿Y
30 toujours être, entre son père et sa mère... por qué ese cambio?... ¿Qué había su-
Et pourquoi ce changement?... Que s’était- cedido que desconocía?... ¿Habían sos-
il donc passé que je ne savais pas ?... Le pechado algo el padre o la madre? Te-
père ou la mère s’étaient-ils doutés de nía a la Srta. Alberte enfrente de mí, y
quelque chose ? J’avais Mlle Alberte en la miraba con la intención inequívoca
35 face de moi, et je la regardais avec cette del que quiere comprender. Había como
intention fixe qui veut être comprise. Il y veinticinco interrogantes en mis ojos;
avait vingt-cinq points d’interrogation pero los suyos estaban tan serenos, tan
dans mes yeux ; mais les siens étaient aussi mudos e indiferentes como habitualmen-
calmes, aussi muets, aussi indifférents te. Me miraban como si no me viesen.
40 qu’à l’ or dinai re. Ils me re ga rda ie nt Nunca he visto miradas más desesperan-
comme s’ils ne me voyaient pas. Je n’ai tes que aquellas prolongadas miradas
jamais vu regards plus impatients que ces tranquilas que ca ían sobre uno como
longs regards tranquilles qui tombaient sur sobre un objeto. Rabiaba de curiosidad,
vous comme sur une chose. Je bouillais de contra riedad, de i nquietud, de un
45 de curiosité, de contrariété, d’inquiétude, cúmulo de sentimientos agitados y de-
d’un tas de sentiments agités et déçus.., cepcionados... y no comprendía cómo
et je ne comprenais pas comment cette aquella mujer, tan segura de sí misma
femme, si sûre d’elle-même qu’on pouvait que cabía pensar que en lugar de ner-
croire qu’au lieu de nerfs elle eût sous sa vios ocultaba bajo su delicada piel casi
50 peau fine presque autant de muscles que tantos músculos como yo, pareció no
moi, semblât ne pas oser me faire un signe atreverse a hacerme un gesto inteligente
d’intelligence qui m’avertît, - qui me fit que me advirtiera, — que me hiciera pen-
penser, - qui me dît, si vite que ce pût être, sar, — que me dijera, lo antes posible,
que nous nous entendions, - que nous que nos entendíamos, — que éramos con-
55 étions connivents et complices dans le niventes y cómplices en el mismo miste-
même mystère, que ce fût de l’amour, que rio, que aquello fuera amor, que no lo
ce ne fût pas même de l’amour !... C’était fuera... Era como para preguntarse si se
à se demander si vraiment c’était bien la trataba de la misma mujer de la mano y
femme de la main et du pied sous la table, del pie de debajo de la mesa, de la nota
60 du b ill et pr is et gli ssé l a vei lle , si enviada la víspera y deslizada con tanta
naturellement dans son corsage, devant naturalidad, en el corpiño, delante de sus
ses parents, comme si elle y eût glissé une padres, como si hubiera guardado una
fleur ! Elle en avait tant fait qu’elle ne flor.. Tanto había hecho ya, que no debía
devait pas être embarrassée de m’envoyer ca usa rle apuro echa rme una mi rad a.
65 un regard. Mais non ! Je n’eus rien. Le ¡Pero no! No conseguí nada. Transcurrió

26
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
dîner passa tout entier sans ce regard que toda la comida sin aquella mirada que
je guettais, que j’attendais, que je voulais tanto anhelaba, que esperaba, que que-
allumer au mien, et qui ne s’alluma pas ! ría encender con la mía y ¡que no se en-
“ Elle aura trouvé quelque “ moyen de cendió! «Habrá encontrado otro medio
5 me répondre ”, me disais-je en sortant de de contestarme», pensaba al levantarme
table et en remontant dans ma chambre, de la mesa y subir a mi habitación, re-
ne pensant pas qu’une telle personne pût sistiéndome a pensar que una persona
reculer, après s’être si incroyablement así pudiera echarse atrás, después de ha-
avancée ; - n’admettant pas qu’elle pût berse atrevido a tanto; — no admitien-
10 rien craindre et rien ménager, quand il do que pudiese temer o preocuparse por
s’agissait de ses fantaisies, et parbleu ! algo, cuando se trataba de sus fantasías,
fra nc he ment, ne pouvant pa s c roir e y ¡por Dios! francamente,no pudiend o
qu’elle n’en eût pas au moins une pour creer que no tuviese al menos una para
moi ! mí.
15
“ Si ses parents n’ont pas de soupçon, «Si sus padres no s ospechan na da,
me disais-je encore, si c’est le hasard qui — c ontinuaba pens ando — si el c am-
a fait ce changement de couvert à table, bio de cubiertos es sólo fruto del azar,
demain je me retrouverai auprès d’elle... mañana volver é a e star sentado a su
20 ” Mais le lendemain, ni les autres jours, lado...» Pero ni a l dí a siguiente, ni en
je ne fus placé auprès de Mlle Alberte, qui los días sucesivos, volví a sentarme al
c ontinua d’a voi r la même lado de la Srta. Al berte , que conti nuó
incompr éhe nsi ble phys ionomi e et le manteniendo la mis ma inc omprens ible
même incroyable ton dégagé pour dire les a ctitud y s u i nc re íble tono d is ta nte
25 riens et les choses communes qu’on avait par a hablar de los por menor es y las
l’habitude de dire à cette table de petits- vul garidades sobre las que habitual-
bourgeoi s. Vous de vine z bie n que je mente se habl aba e n aquella mesa de
l’observais comme un homme intéressé à pequeños burgueses. Como puede ima-
la chose. Elle avait l’air aussi peu contra- ginar, l a obse rvaba con un natural in-
30 r ié que pos s ibl e, quand j e l ’é tai s terés. No parecía contrariada en lo más
ho rrib lement, moi ! qua nd j e l ’éta is mínimo, ¡cuando yo lo estaba horrible-
jusqu’à la colère, - une colère à me fendre mente!, lo es taba hasta domi narme la
en deux et qu’il fallait cacher ! Et cet air, ira , ¡una ira que me cegaba y que de-
qu’elle ne perdait jamais, me mettait bía disi mular! ¡Y a quel aire, que nun-
35 encore plus loin d’elle que ce tour de table ca perdí a, me distancia ba aú n más de
i nte rp o sé entre nous ! J ’é tai s s i ell a que la mesa r edonda que nos se-
violemment exaspéré, que je finissais par par aba! Tan violentame nte e xaspe ra-
ne plus craindre de la compromettre en la do estaba, que acabé per diend o el te-
regardant, en lui appuyant sur ses grands mor de comprometerla miránd ola, cla-
40 ye ux impé nétra ble s, et qui re sta ie nt vando en sus enormes oj os impenetra-
glac és , l a pe s anteur me na ç a nte e t ble s, y s iempr e he lados, la insistencia
enflammée des miens ! Etait-ce un manège amenazadora y vehemente de los míos.
que sa conduite? Etait-ce coquetterie? ¿Era acaso su conducta un juego? ¿Era
N’était-ce qu’un caprice après un autre coquetería? ¿No sería un capricho tras
45 caprice... ou simplement stupidité ? J’ai otro o simplemente una estupidez? Desde
connu, depuis, de ces femmes tout d’abord entonces he conocido mujeres de esa cla-
soulèvement des sens, puis après, tout se, al principio puro desbordamiento de
stupidité ! “ Si on savait le “ moment ! ” los sentidos, yluego, ¡todo estupidez! «¡Si
disait Ninon. Le moment de Ninon était- se supiese el momento!» decía Ninon.
50 il déjà passé ? Cependant, j’attendais ¿Había pasado ya el momento de Ninon?
toujours... quoi ? un mot, un signe, un rien Sin embargo, yo seguía esperando... ¿qué?
risqué, à voix basse, en se levant de table una palabra, un gesto, cualquier cosa,
dans le bruit des chaises qu’on dérange, musitada en voz baja, al levantarse de la
et comme cela ne venait pas, je me jetais mesa aprovechando el ruido de las sillas,
55 aux idées folles, à tout ce qu’il y avait au y como esto no sucedía, llegué a pensar
monde de plus absurde. Je me fourrai dans las ideas más disparatadas y absurdas de
la tête qu’avec toutes les impossibilités este mundo. Se me metió en la cabeza que
dont nous étions entourés au logis, elle con tantos impedimentos como teníamos
m’écrirait par la poste ; - qu’elle serait en la casa, me escribiría por correo; —
60 assez fine, quand elle sortirait avec sa que tendría la astucia suficiente, cuando
mère, pour glisser un billet dans la boîte saliera con su madre, para deslizar una
aux lettres, et, sous l’empire de cette idée, carta ensu buzón, y, obsesionado con esta
je me mangeais le sang régulièrement idea, me reconcomía regularmente dos
deux fois par jour, une heure avant que le veces al día, una hora antes de que el car-
65 facteur passât par la maison... Dans cette tero pasara por la casa... Durante aquella

27
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
heure-là je disais dixfois à la vieille Olive, hora le preguntaba diez veces a la vieja
d’une voixétranglée : “ Y a-t-il des lettres Olive, con voz ahogada: «¿Hay carta para
pour moi, Olive ? ” laquelle me répondait mí, Olive?» quien siempre me contestaba
imp erturbableme nt toujours : “ Non, imperturbable: «No, Señor, no hay nada».
5 mo ns ie ur, “ il n’y e n a pa s. ” Ah ! ¡Ah! ¡La desesperación acabó siendo de-
l’agacement finit par être trop aigu ! Le masiado punzante! El deseo burlado se
désir trompé devint de la haine. Je me mis trocó en odio. Empecé a odiar a aquella
à haïr cette Alberte, et, par haine de désir Alberte, y, por el odio del deseo burlado,
trompé, à expliquer sa conduite avec moi traté de explicar su conducta hacia mí por
10 par les motifs qui pouvaient le plus me la los móviles que más podían hacérmela
faire mépriser, car la haine a soif de despreciar, porque el odio tiene sed de
mépris. Le mépris, c’est son nectar, à la desprecio. El desprecio, ¡néctar del odio!
haine ! “ Coquine lâche, qui a peur d’une «Granuja, cobarde, ¡tener miedo de una
lettre ! ” me disais-je. Vous le voyez, j’en carta!» me decía. Como ve, llegaba ya a
15 venais aux gros mots. Je l’insultais dans palabras mayores. La insultaba en mi pen-
ma pensée, ne croyant pas en l’insultant samiento, no creyendo que al insultarla la
la calomnier. Je m’efforçai même de ne calumniara. Trataba de esforzarme en de-
plus penser à elle que je criblais des jar de pensar en ella, a quien acribillaba
épithètes les plus militaires, quand j’en con los epítetos más militares, cuando de
20 parlais à Louis de Meung, car je lui en ello hablaba con Louis de Meung, ¡que le
parlais ! car l’outrance où elle m’avait jeté hablaba! pues la desesperación en la que
av ai t étei nt e n moi toute es pè ce de me había sumido había acabado con toda
chevalerie, - et j’avais raconté toute mon mi caballerosidad, — y le había contado
aventure à mon brave Louis, qui s’est tire- toda la aventura a mi amigo Louis, quien
25 bouchonné sa longue moustache blonde atusándose su largo mostacho rubio mien-
en m’écoutant, et qui m’avait dit, sans se tras me escuchaba, me dijo, sin rodeos,
gêner, car nous n’étions pas des moralistes pues no éramos nada moralistas en el re-
dans le 27e : gimiento 27:

30 “ - Fais comme moi ! Un clou chasse «¡Haz como yo! A rey muerto, rey
l’autre. Prends “ pour maîtresse une petite puesto. Échate de querida una modis-
cousette de la ville, et ne pense “ plus à tilla de la ciudad y olvídate de esa con-
cette sacrée fille-là ! ” denada muchacha!»

35 “ Mais je ne suivis point le conseil de «Pero no seguí el consejo de Louis. Es-


Louis. Pour cela, j’étais trop piqué au jeu taba demasiado metido en aquel juego. Si
s i e ll e a va i t s u que je pr ena is une ella hubiera llegado a saber que me echa-
maîtresse, j’en aurais peut-être pris une ba una querida, quizá me hubiese decidi-
pour lui fouetter le coeur ou la vanité par do a hacerlo para fustigarle el corazón o
40 la jalousie. Mais elle ne le saurait pas. su vanidad con celos. Pero no lo sabría.
Comment pourrait-elle le savoir ?... En ¿Cómo podría saberlo?... El traer una que-
amenant, si je l’avais fait, une maîtresse rida a casa, como lo hacía Louis a su ho-
chez moi, comme Louis, à son hôtel de la tel, era romper con esa buena gente que
Poste, c’était rompre avec les bonnes gens me alojaba, y que inmediata mente me
45 chez qui j’habitais, et qui m’auraient hubiesen r ogado que buscase otro hos-
immédiatement prié d’aller chercher un pedaje; y no quería yo r enunci ar, a un-
autre logement que le leur ; et je ne voulais que fues e lo único que me quedara , a
pas renoncer, si je ne pouvais avoir que la posibilida d de recobrar l a mano o
cela, à la possibilité de retrouver la main e l pi e de a que l l a ma l di ta Al b e r te
50 ou le pied de cette damnante Alberte qui, qui en, despué s de todo lo que se ha-
après ce qu’elle avait osé, restait toujours bía atre vido a hac er, s eguía con sus
la grande Mademoiselle Impassible. air es de gran Señor ita Impasib le.

“ - Dis plutôt impossible ! ” disait « —¡Querrás decir imposible!» — me


55 Louis, qui se moquait de moi. decía Louis, burlándose de mí.

“ Un mois tout entier se passa, et «Un mes entero transcurrió, y pese a


malgré mes résolutions de me montrer mis resoluciones de mostrarme tan ol-
a us s i oubli e ux qu’Al be r te et a uss i vidadizo e indiferente como Alberte, de
60 indifférent qu’elle, d’opposer marbre à oponer mármol a mármol y frialdad a
marbre et froideur à froideur, je ne vécus frialdad, sólo vivía en la tensión del ace-
plus que de la vie tendue de l’affût, - de cho, — ¡del acecho que aborrezco, aún
l’affût que je déteste, même à la chasse ! en la caza! ¡Sí, Señor, mis días se con-
Oui, monsieur, ce ne fut plus qu’affût virtieron en un continuo acecho! ¡Ace-
65 perpétuel dans mes journées ! Affût quand cho cuando bajaba a comer, y esperaba

28
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
je descendais à dîner, et que j’espérais la encontrarla sola como la primera vez!
trouv er seule dans la salle à manger ¡Acecho durante la comida, cuando mi
comme la première fois ! Affût au dîner, mirada buscaba de frente o de reojo la
où mon regard ajustait de face ou de côté suya que encontraba infernalmente se-
5 le sien qu’il rencontrait net et infernalement rena, y que sin rehuir la mía tampoco
calme, et qui n’évitait pas plus le mien respondía! ¡Acecho después de la comi-
qu’il n’y répondait! Affût après le dîner, da, pues ahora solía quedarme un rato
car je restais maintenant un peu après después de la comida para ver a aque-
dîner vo ir ce s dames r eprendre l eur llas damas retomar su labor, en el vano
10 ouvrage, dans leur embrasure de croisée, de la ventana, pendiente de que ella de-
guettant si elle ne laisserait pas tomber jara caer cualquier cosa, su dedal, sus
quelque chose, son dé, ses ciseaux, un tijeras, un trapo, que yo pudiera reco-
chiffon, que je pourrais ramasser, et en les ger, y al devolvérselos poder tocar su
lui rendant toucher sa main, - cette main mano, — esa mano que me tenía sorbi-
15 que j’avais maintenant à travers la cervelle do el seso! Acecho en mi habitación,
! Affût chez moi, quand j’étais remonté cuando subía, creyendo oír a lo largo del
dans ma chambre, y croyant toujours pasillo aquel pie que había pisado el
entendre le long du corridor ce pied qui mío, c on una voluntad casi abs oluta.
avait piétiné sur le mien, avec une volonté ¡Acecho incluso en la escalera, donde
20 si absolue. Affût jusque dans l’escalier, où creía poder encontrarla, y donde la vie-
je croyais pouvoir la rencontrer, et où la ja Olive me sorprendió un día, para mi
vieille Olive me surprit un jour, à ma gran- gra n ve rgüenza, monta ndo guar d i a !
de confusion, en sentinelle ! Affût à ma ¡Acecho en mi ventana — esa ventana
fenêtre - cette fenêtre que vous voyez - que ve — junto a la que me plantaba
25 où je me plantais quand elle devait sortir cuando ella tenía que salir con su ma-
avec sa mère, et d’où je ne bougeais pas dre, y de la que no me separaba hasta
avant qu’elle fût rentrée, mais tout cela que no l a veí a regresar, per o tan en
aussi vainement que le reste ! Lorsqu’elle vano como todo lo demás! Cuando sa-
sortait, tortillée dans son châle de jeune lía, e nvuelta en su chal de jovencita, —
30 fille, un châle à raies rouges et blanches : je un chal de rayas rojas y blancas: ¡no he
n’ai rien oublié ! semé de fleurs noires et olvidado nada! estampado con flores ne-
jaunes sur les deux raies, elle ne retournait gras y amarillas en las dos rayas, no gi-
pas son torse insolent une seule fois, et raba ni una sola vez su cintura insolen-
lorsqu’elle rentrait, toujours aux côtés de sa te, y cuando regresaba siempre al lado
35 mère, elle ne levait ni la tête ni les yeux vers de su madre, ¡no levantaba ni la cabeza
la fenêtre où je l’attendais ! Tels étaient les ni los ojos hacia la ventana en la que la
misérables exercices auxquels elle m’avait esperaba! ¡Esos eran los miserables ejer-
condamné ! Certes, je sais bien que les cicios a los que me había condenado!
femmes nous font tous plus ou moins Bi e n s é que l a s muj e r e s n o s ha c e n
40 valeter, mais dans ces proportions-là ! Le ir de cabe z a, pero ¡hasta ese extremo!
vieux fat qui devrait être mort en moi ¡El viejo fatuo que debería estar ya
s’en révolte encore ! Ah ! je ne pensais muerto en mí se revela todavía! ¡Ah! ¡ya
p lus au bonheur de mon uni forme ! no pensaba en la felicidad de mi unifor-
Qua nd j ’a vai s fa it le s er vic e de l a me! En cuanto había acabado el servi-
45 journée, - après l’exercice ou la revue, cio del día — después del ejercicio o de
- je rentrais vite, mais non plus pour la revista —, regresaba rápidamente,
l i r e d e s pi l e s de mé moi r e s ou de pero no para leer los montones de me-
romans, mes s eules lec tures dans ce morias o de novelas, mis únicas lectu-
temps-là. Je n’allais plus chez Louis de ras en aquel tiempo. Dejé de visitar a
50 Me ung. J e ne touc ha i s pl us à me s Loui s de Meung. Ya no toc a ba mi s
fleurets. Je n’avais pas la ressource du floretes. No tenía el recurso del tabaco
tabac qui engourdit l’activité quand elle que adormece la actividad cuando ésta
vous dévore, et que vous avez, vous os devora, y que vosotros, ¡jóvenes que
autre s j eunes ge ns qui m’ avez sui vi me habéis seguido en la vida, tenéis!
55 dans la vie ! On ne fumait pas alors au Entonces no se fumaba en el 27, excep-
27e, si ce n’est entre soldats, au corps to entre soldados, en el cuerpo de guar-
de garde, quand on jouait la partie de dia, jugando la partida de brisca encima
brisque sur le tambour... Je restais donc del tambor... Mi cuerpo permanecía ocio-
oisif de corps, à me ronger.., je ne sais so, carcomíendose ... no sé si era el co-
60 pas si c’était le coeur, sur ce canapé qui razón, sobre aquel canapé que ya no me
ne me fa is ai t pl us le bon froid que proporcionaba el frescor que tanto me
j’aimais dans ces six pieds carrés de agradaba en aquellos seis pies de habi-
chambre , où je m’ agitais c omme un tación, en la que me agitaba como un
lionce au dans sa cage, quand il sent la le oncillo en su jaula, oliendo cerca car-
65 chair fraîche à côté. ne fresca.

29
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios

“ Et si c’était ainsi le jour, c’était aussi «Y si era así de día, también lo era gran
de même une grande partie de la nuit. Je parte de la noche. Me acostaba tarde. Ya
me couchais tard. Je ne dormais plus. Elle no dormía. ¡Despierto me tenía aquella
5 me tenait éveillé, cette Alberte d’enfer, qui Alberte del infierno, que me lo había en-
me l’avait allumé dans les veines, puis qui cendido en las venas, y se había alejado
s’était éloignée comme l’incendiaire qui como el incendiario que ni siquiera vuel-
ne retourne pas même la tête pour voir son ve la cabeza para ver el fuego tras él! Corrí
feu flamber derrière lui ! Je baissais, la cortina, tal y como está esta noche», —
10 comme le voilà, ce soir, - ici le vicomte aquí el vizconde pasó el guante por el cris-
passa son gant sur la glace de la voiture tal que tenía delante, enjugando el vaho
placée devant lui, pour essuyer la vapeur que comenzaba a condensarse, « — esa
qui commençait d’y perler, - ce même misma cortina carmesí, en esa misma ven-
rideau cramoisi, à cette même fenêtre, qui tana, sin más persianas que las de ahora,
15 n’avait pas plus de persiennes qu’elle n’en con el fin de que los vecinos, más curio-
a maintenant, afin que les voisins, plus sos en provincias que en cualquier otro
c ur ie ux e n pr ovinc e qu’a il le ur s, ne sitio no pudieran curiosear toda la habi-
dévisageassent pas le fond de ma chambre. tación. Era una habitación de época, —
C’était une chambre de ce temps-là, - une una ha bita ci ón de es til o i mpe r io ,
20 chambre de l’Empire, parquetée en point entarimada en punto de Hungría, sin al-
de Ho ngrie, sa ns tapis , où le bronze fombras, donde el bronce cubría por to-
plaquait partout le me risie r, d’abord en das partes la madera de cerezo, primero
tête de sphinx aux quatre coins du lit, et en forma de cabeza de esfinge en las cua-
en pattes de lion sous ses quatre pieds, tro esquinas de la cama, y de garras de
25 puis, sur tous les tiroirs de la commode et león en las cuatro patas, luego, en todos
du secrétaire, en camées de faces de lion, los cajones de la cómoda y del escritorio
avec des anneaux de cuivre pendant de en forma de camafeos con caras de león,
leurs gueules verdâtres, et par lesquels on y aros de cobre colgando de sus fauces
les tirait quand on voulait les ouvrir. Une verdosas, y de los que se tiraba para abrir.
30 table carrée, d’unmerisier plus rosâtre que Enfrente de la cama, arrimada a la pared,
le reste de l’ameublement, à dessus de entre la ventana y la puerta de un amplio
marbre gris, grillagée de cuivre, était en cuarto de aseo, había una mesa cuadrada,
face du lit, contre le mur, entre la fenêtre de un cerezo más rosado que el resto del
et la porte d’un grand cabinet de toilette ; mobiliario, con la encimera de mármol
35 et, vis-à-vis de la cheminée, le grand ca- gris, y enrejado de cobre; y, en el lado
napé de maroquin bleu dont je vous ai déjà opuesto a la chimenea, el gran canapé de
tant parlé... A tous les angles de cette tafilete azul del que tanto le he hablado...
chambre d’une grande élévation et d’un En todos los ángulos de aquella habita-
large espace, il y avait des encoignures ción espaciosa y alta de techos, había
40 en faux laque de Chine, et sur l’une d’elles rinconeras de laca falsa de China, y sobre
on voyait, mystérieux et blanc, dans le noir una de ellas se veía, misterioso y blanco,
du coin, un vieux buste de Niobé d’après en la oscuridad del rincón, un viejo busto
l ’a nti que, qui é tonna it l à , che z ce s de Niobe, reproducción del clásico, que
bourgeois vulgaires. Mais est-ce que cette desentonaba en casa de aquellos burgue-
45 incompréhensible Alberte n’étonnait pas ses corrientes. ¿Pero no desentonaba mu-
bien plus? Les murs lambrissés, et peints cho más aquella incomprensible Alberte?
à l’huile, d’un blanc jaune, n’avaient ni Las paredes estucadas, y pintadas al óleo,
tableaux, ni gravures. J’y avais seulement de un blanco amarillento, no tenían cua-
mis mes armes, couchées sur de longues dros ni grabados. Tan sólo había coloca-
50 pattes-fiches en cuivre doré. Quand j’avais do mis armas, colgadas de largos clavos
l oué c ette gr a nde c ale bas s e de ala de mosca en cobre dorado. Cuando
d ’ a p p a r te me nt, - c omme di s a i t alquilé esa gran calabaza de habitación,
é l é ga mme nt le l i e utena nt Loui s de — como decía elegantemente el teniente
Meung, qui ne poétisait pas les choses, Louis de Meung, quien no poetizaba las
55 - j’avais fait placer au milieu une gran- cosas, mandé colocar en el centro una gran
de table ronde que je couvrais de cartes mesa redonda que recubría con cartas
militaires, de livres et de papiers : c’était militares, libros y papeles: era mi despa-
mon bureau. J’y écrivais quand j’avais cho. Escribía en ella cuando tenía que es-
à écrire... Eh bien, un soir, ou plutôt une cribir... ¡Pues bien! un atardecer, o mejor
60 nuit, j’avais roulé le canapé auprès de dicho, una noche, había arrastrado el ca-
cette grande table, et j’y dessinais à la napé junto a aquella mesa y allí me puse a
lamp e, non pas pour me distrair e de dibujar a la luz de la lámpara, no para
l’ uni que pens ée qui me s ubmer gea it evadirme del único pensamiento que me
depuis un mois, mais pour m’y plonger inundaba desde hacia un mes, sino para
65 davantage, car c’était la tête de cette sumirme más en él, pues estaba dibujan-

30
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
énigmatique Alberte que je dessinais, do l a ca be za de a quel la enigmá ti ca
c’était le visage de cette diablesse de Alberte, era el rostro de aquella diablesa
femme dont j’étais possédé, comme les de mujer que me tenia poseído, como di-
dévots disent qu’on l’est du diable. Il cen los devotos que posee el diablo. Era
5 était tard. La rue , - où passaient chaque ya tarde. La calle, — por la que cada no-
nuit deux diligences en sens inverse, - che pasaban dos diligencias en dirección
comme aujourd’hui, - l’une à minuit trois opuesta, — tal como hoy, — una a la una
quarts et l’autre à deux heures et demie menos cuarto y la otra a las dos y media
du matin, et qui toutes deux s’arrêtaient de la madrugada, y ambas paraban en el
10 à l ’hôtel de la Poste pour relayer, - la rue Hotel de la Posta para el relevo, — la ca-
était silencieuse comme le fond d’un lle estaba silenciosa como el fondo de un
puits. J’aurais entendu voler une mouche pozo. Se hubiera oído el vuelo de una
; mais si, par hasard, il y en avait une mosca; pero si, por casualidad, había una
dans ma chambre, elle devait dormir dans en mi habitación, debiera estar dormida
15 quelque coin de vitre ou dans un des plis en cualquier rincón del cristal o en uno
canne lés de ce rideau, d’une forte étoffe de los pliegues acanalados de aquella
de soie croisée, que j’avais ôté de sa cortina, de recia tela de seda asargada, que
patère et qui tombait devant la fenêtre, había sacado del alzapaño y que caía de-
perpendiculaire et immobile. Le seul lante de la ventana perpendicular e inmó-
20 bruit qu’il y eût alors autour de moi, dans vil. El único ruido que había entonces a
ce profond et complet silence, c’était moi mi alrededor, en aquel profundo y com-
qui le faisais avec mon crayon et mon pleto silencio, era el ruido que yo hacía
e st o mpe . Oui, c ’ é ta it e l l e que j e con el lápiz y el difumino. Sí, la estaba
dessinais, et Dieu sait avec quelle caresse dibujando a ella, y ¡Dios sabe con qué
25 d e ma i n e t que l l e pr é oc c upati on suavidad de mano y qué inflamada pre-
enflammée ! Tout à coup, sans aucun ocupación! De repente, sin que el menor
bruit de serrure qui m’aurait averti, ma ruido de cerradura me lo advirtiese, la
porte s’entrouvrit en flûtant ce son des puerta se entreabrió, emitiendo el estri-
portes dont les gonds sont secs, et resta dente sonido de las puertas cuyos goznes
30 à moitié entrebâillée, comme si elle avait están resecos, y quedó medio entornada,
eu peur du son qu’elle avait jeté ! Je ¡como si se asustara del ruido que acaba-
relevai les yeux, croyant avoir mal fermé ba de hacer! Levanté los ojos, creyendo
c e tte p or te qui , d’ e l l e - mê me , haber cerrado mal la puerta que, por sí
inopinément, s’ouvrait en filant ce son misma, inopinadamente, se abría lanzan-
35 plaintif, capable de faire tre ssaillirdans do su quejido, capaz de estre me cer en la
la nuit ceux qui veillent et de réveiller noche a los que velan y de despertar a los
ceux qui dorment. Je me levai de ma table que duermen. Me levanté de la mesa para
po ur a ller la fermer ; mai s la por te ir a cerrarla; pero la puerta entornada se
entrouverte s’ouvrit plus grande et très abrió un poco más y con igual suavidad,
40 doucement toujours, mais en recommençant pero emitiendo de nuevo el sonido agudo
le son aigu qui traîna comme un que se prolongó como un gemido en la
gémissement dans la maison silencieuse, et casa silenciosa, cuando se hubo abierto
je vis, quand elle se fut ouverte de toute sa de par en par, ¡vi a Alberte! — Alberte
grandeur, Alberte ! - Alberte qui, malgré les quien, pese a las precauciones de un mie-
45 précautions d’une peur qui devait être do que debería ser inmenso, ¡no había
immense, n’avait pu empêcher cette porte podido impedir que aquella maldita puer-
maudite de crier ! ta chirriase!

“ Ah ! tonnerre de Dieu ! ils parlent de — «¡Ah, ira de Dios! los que creen ha-
50 visions, ceux qui y croient ; mais la vision blan de visiones, pero la visión más so-
la plus surnaturelle ne m’aurait pas donné brenatural no me hubiera sorprendido tan-
la surprise, l’espèce de coup aucoeur que to, aquel vuelco en el corazón que sentí y
je ressentis et qui se répéta en palpitations que se repitió, en palpitaciones insensa-
insensées, quand je vis venir à moi, - de tas, cuando vi venir hacia mí, — desde
55 cette porte ouverte, - Alberte, effrayée au aquella puerta abierta, — a Alberte, ate-
bruit que cette porte venait de faire en morizada por el ruido que la puerta aca-
s’o uvrant, et qui allai t rec ommencer baba de hacer al abrirse, y ¡que volvería a
encore, si elle la feutrait ! Rappelez-vous repetirse, si la cerraba! ¡Le recuerdo que
toujours que je n’avais pas dix-huit ans ! todavía no tenía dieciocho años! Tal vez
60 Elle vit peut-être ma terreur à la sienne : vio mi terror reflejado en el suyo: repri-
elle réprima, par un geste énergique, le cri mió, mediante un gesto enérgico, el grito
de surprise qui pouvait m’échapper, - qui de sorpresa que podía escapárseme, —
me serait certainement échappé sans ce que sin duda se me hubiera escapado sin
geste, - et elle referma la porte, non plus aquel gesto — y cerró la puerta, no lenta-
65 lentement, puisque cette lenteur l’avait fait mente, ya que la lentitud la había hecho

31
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
crier, mais rapidement, pour éviter ce cri chirriar, sino rápidamente para evitar el
des gonds, - qu’elle n’évita pas, et qui ruido de los goznes, — que no evitó, y
recommença plus net, plus franc, d’une que se repitió más nítido, más claro, de
seule venue et suraigu ; - et, la porte una sola vez y muy agudo; — y, pegando
5 fermée et l’oreille contre, elle écouta si el oído a la puerta ya cerrada, escuchó si
un autr e brui t, qui a ur ai t é té pl us otro ruido, que hubiera resultado más pre-
inquiétant et plus terrible, ne répondit pas ocupante y terrible, no respondía a aquel...
à celui-là... Je crus la voir chanceler... Creí verla tambalearse... Me precipité
Je m’élançai, et je l’eus bientôt dans les hacia ella y al instante la tuve en mis bra-
10 bras. zos.

- Mais elle va bien, votre Alberte, dis- — Se encuentra bien, su Alberte, —


je au capitaine. le dije al capitán.

15 - Vous cr oyez peut-ê tre, r eprit- il, — Acaso creerá usted, — continuó,
c omme s’ il n’ avai t pas ente ndu ma como si no hubiera oído mi comenta-
moqueuse observation, qu’elle y tomba, rio burlón, — que cayó en mis brazos,
dans mes bras, d’effroi, de passion, de tête presa de espanto, de pasión, de enaje-
perdue, comme une fille poursuivie ou nación, como una joven perseguida o
20 qu’on peut poursuivre, - qui ne sait plus que pue de n per segui r, — que ya no
ce qu’elle fait quand elle fait la dernière sabe lo que hace cuando está cometien-
des folies, quand elle s’abandonne à ce do la última de sus locuras, cuando se
démon que les femmes ont toutes dit-on - abandona a ese demonio que todas las
quelque pa rt, et qui ser ait le maître mujeres albergan, — según se dice —
25 toujours, s’il n’y en avait pas deux autres en alguna parte, y que seguiría siendo
aussi en elles, - la Lâcheté et la Honte, - dueño, si no tuvieran otros dos más en
pour contrarier celui-là ! Eh bien, non, ce el cuerpo, — la Cobardía y la Vergüen-
n’était pas cela ! Si vous le croyiez, vous za, — ¡para contrariar a éste! Pues no,
vous tromperiez... Elle n’avait rien de ces ¡no era eso! Si lo creyera, se engaña-
30 peurs vulgaires et osées... Ce fut bien plus ría... No sentía ninguno de esos mie-
elle qui me prit dans ses bras que je ne la dos vulgares y atrevidos... Más bien fue
p ri s d ans l e s mie ns ... Son pre mie r ella la que me tomó en sus brazos que
mouvement avait été de se jeter le front yo a ella... Su primer movimiento, fue
contre ma poitrine, mais elle le releva et el de apoyar su frente contra mi pecho,
35 me regarda, les yeux tout grands, - des pero la levantó y me miró, con ojos bien
yeux immenses ! - comme pour voir si a bi e r tos , — ¡uno s oj os i nme ns o s !
c’était bien moi qu’elle tenait ainsi dans ¡como para asegurarse de que era yo el
ses bras ! Elle était horriblement pâle, et que estaba entre sus brazos! Estaba ho-
comme je ne l’avais jamais vue pâle ; mais rri bleme nte pálida , y como nunca la
40 ses tra its de Princ esse n’avaie nt pas había visto; pero sus rasgos de Prince-
bougé. Ils avaient toujours l’immobilité sa no habían cambiado. Seguían tenien-
et la fermeté d’une médaille. Seulement, do la inmovilidad y la firmeza de una
sur sa bouche a ux lè vres l égèrement medalla. Sin embargo, sobre su boca de
bombées errait je ne sais quel égarement, labios ligeramente abombados vagaba
45 qui n’était pas celui de la passion heureuse no sé qué extravío, ¡que no era el de la
ou qui va l’être tout à l’heure ! Et cet pasión feliz o que va a serlo dentro de
éga rement avait quel que chose de si poco! Y ese extravío tenía un algo tan
sombre dans un pareil moment, que, pour sombrío en un momento así, que, para
ne pas le voir, je plantais sur ces belles no verlo, ¡estampé sobre esos bellos
50 lèvres rouges et érectiles le robuste et labios rojos y firmes el potente y ful-
foudroyant baiser du désir triomphant et mi na nte be so de l des eo tr iunfante y
roi ! La bouche s’entrouvrit... mais les real! La boca se entreabrió... Pero los
yeux noirs, à la noirceur profonde, et dont ojos negros, de una negrura profunda,
les longues paupières touchaient presque y cuyos largos párpados rozaban casi
55 alors mes paupières, ne se fermèrent point, los míos, no se cerraron, — ni siquiera
- ne palpitèrent même pas ; - mais tout au palpitaron; — pero en el fondo de ellos,
fond, comme sur sa bouche, je vis passer al igual que en su boca, ¡vi pasar la
de la démence ! demencia!

60 Agrafée dans c e ba ise r de feu et Enganchada en aquel beso de fuego


c omme e nl evé e par le s l èvr es qui y como raptada por los labios que pe-
pé né tr aie nt l es si ennes , as pir ée par ne tr aban los suyos , as pi rad a po r el
l’haleine qui la respirait, je la portai, aliento que respiraba, la llevé, pegada
toujours collée à moi, sur ce canapé de a mí, a aquel canapé de tafilete azul,
65 mar oq uin bl eu, - mon gril de s a int — mi parrilla de San Lorenzo, desde

32
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
Laurent, depuis un mois que je m’y roulais hacía un mes que me revolcaba en él
en pensant à elle, - et dont le maroquin se pensando en ella, — y cuyo tafilete se
mit à voluptueusement craquer sous son puso a crujir voluptuosamente bajo su
dos nu, car elle était à moitié nue. Elle es palda de snuda, pues es taba med io
5 sortait de son lit, et, pour venir, elle avait... desnuda. Salía de su lecho y, para ve-
le croirez-vous ? été obligée de traverser nir... ¿podrá créerselo? ¡debía cruzar la
l a chambr e où son pèr e et sa mèr e habitación en la que su padre y su ma-
dormaient ! Elle l’avait traversée à tâtons, dre dormían! La había cruzado a tien-
les mains en avant, pour ne pas se choquer tas, palpando con las manos, para no
10 à quelque meuble qui aurait retenti de son tropezar con algún mueble que con el
choc et qui eût pu les réveiller. choque los hubiera podido despertar.

- Ah ! fis-je, on n’est pas plus brave à — ¡Ah! — dije, — nada tenía que en-
la tranchée. Elle était digne d’être la vidiarle al valor de las trincheras. ¡Mere-
15 maîtresse d’un soldat ! cía ser la amante de un soldado!

- Et elle le fut dès cette nuit-là, reprit — Y lo fue desde aquella primera
le vicomte. - Elle le fut aussi violente que noche, prosiguió el vizconde. — Lo fue
moi, et je vous jure que je l’étais ! Mais con la misma violencia que yo, y ¡le
20 c’est égal... voici la revanche ! Elle ni juro que yo lo era! Pero no importa...
moi ne pûme s oublier, dans les plus vifs ¡he aquí la revancha! Ni ella ni yo pu-
d e no s tr ans por ts , l ’ é pouva nta bl e dimos olvidar en nuestros más fogosos
situation qu’elle nous faisait à tous les arrebatos, la espantosa situación en que
deux. Au sein de ce bonheur qu’e lle ella nos ponía a ambos. En el seno de
25 venait chercher et m’offrir, elle était alors aquella felicidad que venía a buscar y
c o mme s tupé fi é e de l ’ a cte qu’e l l e a ofrecerme, estaba como estupefacta
accomplissait d’une volonté pourtant si del acto que realizaba con tan firme vo-
ferme, avec un acharnement si obstiné. luntad, con tan obstinado empeño. No
Je ne m’en étonnai pas. Je l’étais bien, me extrañaba de ello. También estaba
30 moi, stupéfié ! J’avais bien, sans le lui yo ¡estupefacto! Sentía, sin decírselo
d ir e et sa ns l e l ui montre r, la plus ni mostrárselo, una terrible ansiedad en
effroyable anxiété dans le coeur, pendant el corazón, cuando me estrechaba has-
qu’elle me pressait à m’étouffer sur le ta ahogarme contra el suyo. A través de
sien. J’écoutais, à travers ses soupirs, à sus suspiros, a través de sus besos, a
35 travers ses baisers, à travers le terrifiant través del aterrador silencio que pesa-
s il enc e qui pes ai t s ur ce tte mai son ba sobre aquella casa dormida y con-
endormie et confiante, une chose horri- fia da, escuchaba algo hor ribl e: ¡que
ble : c’est si sa mère ne s’éveillait pas, si despertara su madre, que se levantara
son père ne se levait pas! Et jusque par- su padr e! ¡y ha sta por e ncima de su
40 dessus son épaule, je regardais derrière hombro, observaba detrás de ella si esa
elle si cette porte, dont elle n’avait pas puerta cuya llave Alberte no había re-
ôté la clef, par peur du bruit qu’elle tirado, por temor a hacer ruido, no iba
pouvait faire, n’allait pas s’ouvrir de a abrirse de nuevo y a mostrarme, páli-
no uve a u e t me montre r, pâ l es e t das e indignadas, aquellas dos cabezas
45 indignées, ces deux têtes de Méduse, ces de Medusa, a aquellos dos ancianos, a
deux vieillards, que nous trompions avec quienes estábamos engañando con tan
une lâcheté si hardie, surgir tout à coup audaz cobardía, surgir de repente en la
dans la nuit, images de l ’hospital ité noche como imágenes de la hospitali-
violé e et de l a Justice ! Jusqu’ à ces dad violada y de la Justicia! Hasta los
50 volup tueux cr aquements du mar oquin voluptuosos crujidos del tafilete azul,
bleu, qui m’avaient sonné la diane de que hicieron resonar en mí la diana del
l ’ Amo ur, me fa i sa i e nt tr e s s a il l i r Amor, me hacían estremecer de espan-
d’épouvante... Mon coeur battait contre to... Mi corazón latía contra el suyo,
le sien, qui semblait me répercuter ses que parecía devolverme sus latidos...
55 b a tte me nts... C’ é tai t e ni vr ant e t Era embriagador y decepcionante a la
dégrisant tout à la fois, mais c’était te- vez, ¡pero era terrible! Me acostumbré
rrible ! Je me fis à tout cela plus tard. A a todo ello más tarde. A costa de repe-
force de renouveler impunément cette tir impunemente aquella imprudencia
i mpr ud e nce s a ns nom, j e de vi ns si n nombre , a cabé tra nquili zá ndo me
60 tranquille dans cette imprudence. A for- dentro de esa imprudencia. A fuerza de
ce de vivre dans ce danger d’être surpris, vivir inmerso en el peligro de ser sor-
je me blasai. Je n’y pensai plus. Je ne prendido, acabé acostumbrándome a él.
pensai plus qu’à être heureux. Dès cette No pensaba en ello. Sólo pensaba en
première nuit formidable, qui aurait dû ser feliz. Desde aquella primera y for-
65 l’épouvanter les autres, elle avait décidé mi dable noche , que de bie ra ha ber la

33
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
qu’elle viendrait chez moi de deux nuits espantado de las que siguieron, había
en deux nuits, puisque je ne pouvais aller decidido venir a mi habitación cada dos
chez elle, - sa chambre de jeune fille noches, ya que yo no podía visitarla,
n’ aya nt d’ a utr e i s s ue que da ns — pues su habitación no tenía otra sa-
5 l’appartement de ses parents, - et elle y lida que la de sus padres, — y vino re-
vint régulièrement toutes les deux nuits ; gularmente cada dos noches; pero nun-
mais jamais elle ne perdit la sensation, - ca perdió la sensación, — ¡el estupor
la stupeur de la première fois ! Le temps de la primera vez! El tiempo no produ-
ne produisit pas sur elle l’effet qu’il jo en ella el efecto que produjo en mí.
10 produisit sur moi. Elle ne se bronza pas El peligro que debía afrontar cada no-
au danger, affronté chaque nuit. Toujours che no la endureció. Se quedaba, inclu-
elle restait, et jusque sur mon coeur, so apoyada en mi pec ho, si lencio sa,
silencieuse, me parlant à peine avec la susurrando apenas, pues, por lo demás,
voix, car, d’ailleurs, vous vous doutez ya habrá sospechado que era elocuen-
15 bien qu’elle était éloquente ; et lorsque te; y cuando más tarde me sosegué, a
plus tard le calme me prit, moi, à force fuerza de afrontar peligros y salir airo-
de danger affronté et de réussite, et que so de ellos, l e hablé, como se suele
j e l ui p a rl a i, comme on pa rl e à s a hablar a una amante, de lo que había
maîtresse, de ce qu’il y avait déjà de pasado entre nosotros, — de aquella
20 passé entre nous, - de cette froideur inex- frialdad inexplicable y demencia¡, aho-
plicable et démentie, puisque je la tenais ra que la tenía entre mis brazos, y qué
dans mes bras, et qui avait succédé à mes había sucedido con sus primeras auda-
premières audaces ; quand je lui adressai cias; cuando por fin la interrogué por
enfin tous ces pourquoi insatiables de todos aquellos porqués insaciables del
25 l’ amo ur, qui n’es t peut-ê tre au fond amor, que en el fondo no son más que
qu’une curiosité, elle ne me répondit una curiosidad, sólo me respondió con
jamais que par de longues étreintes. Sa cálidos abrazos. Su boca triste perma-
bouche triste demeurait muette de tout... necía muda ante todo .... ¡salvo para los
excepté de baisers ! Il y a des femmes besos! Hay mujeres que dicen: «Por vos
30 qui vous disent: “ Je me perds pour vous me pierdo»; otras di cen: «¡cómo me
”; il y en a d’autres qui vous disent: “ Tu vais a despreciar!»; y son maneras di-
v as me mé pr i se r ” ; ce sont l à de s ferentes de expresar la fatalida d del
mani èr e s di ffé re ntes d’ e xpr i me r l a amor. Pero ella, ¡no! No decía nada...
fatalité de l’amour. Mais elle, non ! Elle ¡Cosa extraña! ¡Y aún más extraña mu-
35 ne di sait mot... Chose étrange ! Plus chacha! Me producía el efecto de una
étrange personne ! Elle me produisait gruesa y dura losa de mármol que abra-
l’effet d’un épais et dur couvercle de saba, ca lenta da por debajo.. . Estaba
ma rb r e qui br ûl a it, c ha uffé pa r e n convencido de que llegaría un momen-
dessous... Je croyais qu’il arriverait un to en el que el mármol se resquebraja-
40 moment où le marbre se fendrait enfin ría al fin por el calor abrasador, pero
sous la chaleur brûlante, mais le marbre el mármol nunca perdió su rígida den-
ne perdit jamais sa rigide densité. Les sidad. Las noches en que venía, no de-
nuits qu’elle venait, elle n’avait ni plus mostraba más abandono ni decía más
d’abandon, ni plus de paroles, et, je me palabras, y, si me lo permiten utilizaré
45 permettrai ce mot ecclésiastique, elle fut este término eclesiástico, fue siempre
toujours aussi difficile à confesser que tan difícil de confesar como la primera
la première nuit qu’elle était venue. Je noche que vino. No conseguí sacarle
n’en tirai pas davantage... Tout au plus nada más... A lo sumo un monosílabo
un monosyllabe arraché, d’obsession, à arrancado, con obsesión, de aquellos
50 ces belles lèvres dont je raffolais d’autant hermosos labi os que me enloquecían
plus que je les avais vues plus froides et cuanto más fríos e indiferentes los veía
plus indifférentes pendant la journée, et, durante el día, y aún así, un monosíla-
encore, un monosyllabe qui ne faisait pas bo que no arrojaba mucha luz sobre la
grande lumière sur la nature de cette fille, naturaleza de a quell a muchacha, que
55 qui me paraissait plus sphinx, à elle seule, me parecía más esfinge, ella sola, que
que to us les Sphinx dont l ’image se todas las Esfinges cuyas imágenes se
mul ti p li a it a utour de moi, da ns ce t multiplicaban a mi alrededor, en aque-
appartement Empire. lla habitación estilo Imperio.

60 - Mai s, ca pitai ne, inte rrompi s- je — Pero, capitán, — interrumpí de


encore, il y eut pourtant une fin à tout cela nuevo, — ¿algún final tuvo que tener
? Vous êtes un homme fort, et tous les aquello? Usted es un hombre fuerte, y
Sphinx sont des animaux fabuleux. Il n’y todas las esfinges son animales fabulo-
en a point dans la vie, et vous finîtes bien sos. No los hay en la vida real, y tuvo
65 par trouver, que diable ! ce qu’elle avait usted que descubrir ¡diablos!, ¡lo que

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
dans son giron, cette commère -là ! escondía en su regazo aquella pájara!

- Une fin ! Oui, il y eut une fin, fit le — ¡Un final! Sí, si que hubo un fi-
v ic o mte de Br as s ar d e n ba is s ant nal, — dijo el vizconde de Brassard ba-
5 brusquement la vitre du coupé, comme si ja ndo brus ca mente la ve ntani lla d el
l a r es p ir ati on ava it ma nqué à s a cupé, como si la respiración le faltara a
monumentale poitrine et qu’il eût besoin su monumental pecho y necesitara aire
d’ ai r po ur a chever c e qu’i l avai t à para acabar aquello que tenía que con-
raconter. Mais le giron, comme vous dites, tar. — Pero el regazo, como usted dice,
10 de cette singulière fille n’en fut pas plus de aquella singular muchacha no reveló
ouvert pour cela. Notre amour, notre nada más por ello. Nuestro amor, nues-
relation, notre intrigue, - appelez cela tra relación, nuestra intriga, — llámelo
comme vous voudrez, nous donna, ou como quiera, — nos dió, o mejor dicho
plutôt me donna, à moi, des sensations que me dió, a ml, sensaciones que creo no
15 je ne crois pas avoir éprouvées jamais haber experimentado nunca desde en-
depuis avec des femmes plus aimées que tonces con mujeres a las que he amado
cette Alberte, qui ne m’aimait peut-être más que a aquella Alberte, que tal vez
pas, que je n’aimais peut-être pas ! Je n’ai no me amaba, ¡y a quien tal vez yo tam-
jamais bien compris ce que j’avais pour poco amaba! Nunca llegué a saber lo que
20 elle et ce qu’elle avait pour moi, et cela sentía por ella ni lo que ella sentía por
dura plus de six mois ! Pendant ces six mí, y ¡todo esto duró más de seis me-
mois, tout ce que je compris, ce fut un ses! Durante esos seis meses, todo lo que
genre de bonheur dont on n’a pas l’idée alcancé a comprender, fue una especie
dans la jeunesse. Je compris le bonheur de felicidad que desconoce la juventud.
25 de ceux qui se cachent. Je compris la Comprendí la felicidad de los que se es-
jouissance du mystère dans la complicité, conden. Comprendí el placer del miste-
qui, même sans l’espérance de réussir, rio en la complicidad, que, aun sin la
fer a it enc or e de s c ons pi r ate ur s esperanza de triunfar, contarla todavía
incorrigibles. Alberte, à la table de ses c on c ons pi r a dor e s i nc or r e gi b l e s .
30 parents comme partout, était toujours la Alberte, en la mesa con sus padres como
Madame Infante qui m’avait tant frappé en todas partes, era siempre la Señora
le premier jour que je l’avais vue. Son Infanta que tanto me chocó el primer día
front néronie n, sous ses cheveux bleus à que la vi. Su frente neroniana, bajo sus
force d’être noirs, qui bouclaient durement cabellos azules de tan negros que eran,
35 et touchaient ses sourcils, ne laissaient que se rizaban fuertemente y rozaban
rien passer de la nuit coupable, qui n’y sus cejas, no desvelaba nada de la no-
étendai t a uc une rougeur. Et moi qui che culpable, ni reflejaba rubor alguno.
essayais d’être aussi impénétrable qu’elle, Y yo que intentaba ser tan impenetrable
mais qui, j’en suis sûr, aurais dû me trahir como ella, pero que, estoy seguro, de-
40 d ix foi s si j’ avai s eu a ffa ir e à de s biera haberme delatado diez veces si me
o bs e rv a te urs , j e me r as s as i ai s las tuviera que haber visto con observa-
o rguei l le use me nt et pre s que dores, me saciaba orgullosa y casi sen-
sensuellement, dans le plus profond de sualmente, en lo más profundo de mi ser,
mon être, de l’idée que toute cette superbe con la idea que toda aquella soberbia
45 indifférence était bien à moi et qu’elle indiferencia era mía y tenía para mí to-
avait pour moi toutes les bassesses de la das las bajezas de la pasión, ¡si es que
passion, si la passion pouvait jamais être la pasión puede llegar a ser baja! Nadie
basse ! Nul que nous sur la terre ne savait en el mundo excepto nosotros lo sabía...
cela.., et c’était délicieux, cette pensée ! ¡y esta idea era deliciosa! Nadie, ¡ni si-
50 Personne, pas même mon ami, Louis de quiera mi amigo Louis de Meung, con
Meung, avec lequel j’étais discret depuis quien mantenía una cierta discreción,
que j’étais heureux ! Il avait tout deviné, desde que era feliz! Sin duda, lo había
sans doute, puisqu’il était aussi discret que adivinado todo, pues era tan discreto
moi. Il ne m’interrogeait pas. J’avais como yo. No me interrogaba. Había re-
55 repris avec lui, sans effort, mes habitudes anudado con él, sin el menor esfuerzo,
d’intimité, les promenades sur le Cours, mis habituales intimidades, los paseos,
en grande ou en petite te nue , l’impériale, de gala o de diario, la imperial, la es-
l’escrime et le punch ! Pardieu ! quand on grima y ¡hasta el ponche! ¡Ya lo creo!
sait que le bonheur viendra, sous la forme Cuando uno sabe que la felicidad llega-
60 d’une belle jeune fille qui a comme une rá, bajo la forma de una bella muchacha
rage de dents dans le coeur, vous visiter que tiene como rabia en el corazón, a
régulièrement d’une nuit à l’autre, à la visitarle regularmente, una noche tras
même heure, cela simplifie joliment les otra, a la misma hora, ¡esto simplifica
jours ! hermosamente los días!»
65

35
Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
- Mais ils dormaient donc comme les — ¿Pe r o l os pa dr e s de a q ue l l a
Se pt Do rma nts, les pare nts de c ette Alberte, dormían como los Siete Dur-
82 Célebre leyenda oriental en la que se nos cuenta que Al berte ? ” fis-je raille use me nt e n mientes (82)? — exclamé, cortando en
siete niños cristianos fueron emparedados en una
cueva, pero no murieron; permanecieron milagro- coupant net les réflexions de l’ancien seco los comentarios del viejo dandi
samente dormidos hasta ser descubiertos doscien-
tos años después. 5 dandy par une plaisanterie, et pour ne pas con una broma, y para no parecer de-
paraître trop pris par son histoire, qui me masiado enganchado a su historia, que
prenait, car, avec les dandys, on n’a guère me enganchaba, pues, con los dandis,
que la plaisanterie pour se faire un peu la única forma de hacerse respetar es
respecter. la broma.
10
“ Vous croyez donc que je cherche des — ¿Entonces cree usted que busco
effets de conteur hors de la réalité ? dit le efectos de cuentista fuera de la realidad?
vicomte. Mais je ne suis pas romancier, — dijo el vizconde. — ¡Pero yo no soy
moi ! Quelquefois Alberte ne venait pas. un novelista! A veces Alberte no venia.
15 La porte, dont les gonds huilés étaient La puerta, cuyos goznes engrasados es-
moelleux comme de la ouate maintenant, taban ahora suaves como el algodón, no
ne s’ouvrait pas de toute une nuit, et c’est se abría en toda la noche, porque la ma-
qu’alors sa mère l’avait entendue et s’était dre la había oído y se había echado a gri-
écriée, ou c’est que son père l ’avait tar, o el padre la había visto, deslizarse a
20 aperçue, filant ou tâtonnant à travers la tientas a través de la habitación. Sin em-
chambre. Seulement Alberte, avec sa tête bargo Alberte, con su cabeza de acero,
d’acier, trouvait à chaque fois un prétexte. encontraba cada vez un pretexto. Se en-
Elle était souffrante... Elle cherchait le contraba mal... Buscaba el azucarero sin
s uc rie r s ans fl ambea u, de peur de el candelabro, por miedo a despertar a
25 réveiller personne... alguien...

- Ces têtes d’acier-là ne sont pas si — ¡Esas cabezas de acero no son tan
rares que vous avez l’air de le croire, raras como usted cree, capitán! — inte-
capitaine ! interrompis-je encore. J’étais rrumpí de nuevo. Le estaba llevando la
30 contrariant. - Votre Alberte, après tout, contraria. — Su Alberte, al fin y al cabo,
n’était pas plus forte que la jeune fille qui no era más fuerte que la jovencita que re-
recevait toutes les nuits, dans la chambre cibía cada noche, en la habitación de su
de sa grand-mère, endormie derrière ses abuela, dormida tras las cortinas, a un
rideaux, un amant entré par la fenêtre, et amante que había entrado por la ventana,
35 qui, n’ayant pas de canapé de maroquin y que, a falta de un canapé de tafilete azul,
bleu, s’établissait, à la bonne franquette, se acomodaba, a la buena de Dios, en la
sur le tapis... Vous savez comme moi alfombra... Usted conoce como yo la his-
l’histoire. Un soir, apparemment poussé toria. Una noche, un suspiro más fuerte
par la jeune fille trop heureuse, un soupir que los otros, aparentemente exhalado por
40 plus fort que les autres réveilla la grand- la jovencita gozosa en exceso, despertó a
mère, qui cria de dessous ses rideaux un : la abuela, que detrás de las cortinas gritó
“ Qu’as-tu donc, pe tite? ” à la faire un: «¿Qué te ocurre, pequeña?» que la
évanouir contre le coeur de son amant ; hizo desmayarse encima del pecho de su
mais elle n’en répondit pas moins de sa amante; pero no le faltó tiempo para con-
45 place : “ C’est mon busc qui me gêne, testar desde donde se encontraba: «¡Abue-
grand maman, pour chercher mon aiguille la, me molesta la ballena para buscar la
tombée sur le tapis, et que je ne puis pas aguja que se ha caído en la alfombra, y
retrouver ! ” que no puedo encontrar!»

50 - Oui, je connais l’histoire, reprit le — Sí, conozco la historia, — prosi-


vicomte de Brassard, que j’avais cru guió el vizconde de Brassard, al que ha-
humilier, par une comparaison, dans la bía creído humillado, por la comparación,
personne de son Alberte. C’était, si je con la persona de su Alberte. — La jo-
m’en souviens bien, une de Guise que vencita a la que se refiere usted era, si
55 la jeune fille dont vous me parlez. Elle recuerdo bien, de la casa de los Guisa.
s’en tira comme une fille de son nom ; Salió del trance como corresponde a una
mais vous ne dites pas qu’à partir de muchacha digna de su apellido; pero us-
ce tte nuit-l à el le ne rouvri t pl us l a ted no dice que a partir de aquella noche,
fenêtre à son amant qui était, je crois, no le volvió a abrir la ventana a su aman-
60 M. de Noirmoutier, tandis qu’Alberte te, que c re o que e ra el Se ño r d e
revenait le lendemain de ces accrocs Noirmoutier, mientras que Alberte volvía
terribles, et s’exposait de plus belle au al día siguiente de esos terribles contra-
danger bravé, comme si de rien n’était. tiempos, yse exponía cada vez más al pe-
Alo rs , j e n’é tai s, moi , qu’ un sous - ligro osado, como si tal cosa. Entonces,
65 l i e ute n a nt a s s e z mé di oc r e e n era tan solo un alférez bastante mediocre

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
mathé matiques , et qui m’en occ upais en matemáticas, por las que no me pre-
fort peu ; mais il était évident, pour qui ocupaba mucho; pero era evidente, para
s a i t fa i r e l e moi ndr e c a l c ul de s quien sabe hacer el más mínimo cálculo
probabilités, qu’un jour... une nuit... il de probabilidades, que un día... una no-
5 y aurait un dénouement... che... habría un desenlace.

- Ah! oui, fis-je, me rappelant ses paroles — ¡Ah, s(! exclamé, recordando sus
d’avant son histoire, le dénouement qui palabras anteriores, — el desenlace que
devait vous faire connaître la sensation de tendría que hacerle sentir la sensación del
10 la peur, capitaine. miedo, capitán.

- Précisément, répondit-il d’un ton plus — Preci same nte, — c onte stó con
grave et qui tranchait sur le ton léger que un tono más grave y que cor taba por
j’affectais. Vous l’avez vu, n’est-ce pas ? lo sano el tono ligero que yo apar en-
15 d ep ui s ma mai n pr is e sous l a ta bl e taba. — ¿Lo ha vis to, verda d? de sde
jusqu’au moment où elle surgit la nuit, que me cogió la ma no bajo la me sa
comme une apparition dans le cadre de has ta el mome nto e n el que s urgió en
ma porte ouverte, Alberte ne m’avait pas la noc he , como una apari ci ón e n el
marchandé l’émotion. Elle m’avait fait mar co de la puerta abier ta, Al berte no
20 passer dans l’âme plus d’un genre de me había esca timado la emoc ión. Ha-
frisson, plus d’un genre de terreur ; mais bía hecho que mi al ma si ntier a más de
ce n’avait été encore que l’impression des una cl ase de esc alofríos, más de un
balles qui sifflent autour de vous et des tipo de espanto; pe ro er a como la s en-
boulets dont on sent le vent ; on frissonne, sac ión de las balas que silban en tor-
25 mais on va toujours. Eh bien, ce ne fut no a uno o de las balas de ca ñón c uyo
plus cela. Ce fut de la peur, de la peur vie nto s e per cibe; Tiembla uno, p ero
complète, de la vraie peur, et non plus sigue adelante. ¡Pues bi en! ya no fue
pour Alberte, mais pour moi, et pour moi así . Fue miedo, mie do total, verda de-
tout seul ! Ce que j’éprouvai, ce fut ro miedo, y ya no por Al berte sino por
30 positivement c ette sens ation qui doit mí, ¡y por m( sólo! Lo que experimen-
rendre le coeur aussi pâle que la face ; ce té , fue posi ti va me nte es a se ns ac ió n
fut cette panique qui fait prendre la fuite que debe dejar el corazón tan pálido
à des régiments tout entiers. Moi qui vous como el rostro; fue ese pánico que hace
parle, j’ai vu fuir tout Chamboran, bride huir a regimientos enteros. ¡Quien le
35 ab attue e t ventre à te rre , l ’hér oïque e stá ha bl ando, ha vi sto huir a tod o
83 Célebre regimiento que tomó el nombre de su coro- Chamboran, emporta nt, da ns son flot Chamboran (83), llevando consigo, en
nel, el marqués de Chamboran.
épouvanté, son colonel et ses officiers ! su aterrorizada marcha, a su coronel y
Mais à cette époque je n’avais encore rien a sus oficiales! Pero en aquella época
v u, et j ’ appri s.., c e que j e c royai s yo no había visto nada aún, y descu-
40 impossible. brí... lo que crea imposible.

“ Écoutez donc... C’était une nuit. «Escuche pues... Ocurrió una noche.
Avec la vie que nous menions, ce ne Con la vida que llevábamos, sólo podía
pouvait être qu’une nuit... une longue nuit ocurrir de noche... una larga noche de
45 d’hiver. Je ne dirai pas une de nos plus invierno. No diré una de las más tran-
tr a nq ui l l es . El le s é ta ie nt toute s quilas para nosotros. Nuestras noches
tranquilles, nos nui ts. Ell es l’éta ient eran todas tranquilas. Se habían vuelto
devenues à force d’être heureuses. Nous tranquilas a fuerza de ser felices. Dor-
dor mions sur ce canon chargé. Nous míamos sobre aquel cañón cargado. No
50 n’avions pas la moindre inquiétude en sentíamos la mínima preocupación al
faisant l’amour sur cette lame de sabre hacer el amor sobre aquella hoja de sa-
posée en travers d’un abîme, comme le ble atravesada en un abismo, ¡como el
pont de l’enfer des Turcs ! Alberte était puente de l i nfie r no de l os Tur co s !
venue plus tôt qu’à l’ordinaire, pour être Alberte había llegado antes que de cos-
55 plus longtemps. Quand elle venait ainsi, tumbr e , par a que dar se má s tie mpo .
ma p r emi è re c ar e s se , mon pr e mie r Cuando llegaba as(, mi primera caricia,
mouvement d’amour était pour ses pieds, mi primera manifestación de amor era
ses pieds qui n’avaient plus alors ses para sus pies, sus pies que ya no calza-
brodequins verts ou hortensia, ces deux ban sus borceguíes verdes u hortensia,
60 coquetteries et mes deux délices, et qui, esas dos coqueterías y mis dos delicias,
nus p o ur ne pa s fa ir e de brui t, y que, descalzos para no hacer ruido, lle-
m’arrivaient transis de froid des briques gaban a mí transidos de frío a causa de
sur lesquelles elle avait marché, le long las baldosas por las que había camina-
du corridor qui menait de la chambre de do, a lo largo del pasillo que conducía
65 ses parents à ma chambre, placée à l’autre de la habitación de sus padres a mi ha-

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
bout de la maison. Je les réchauffais, ces bitación, situada al otro extremo de la
pied s glacé s pour moi, qui peut- être casa. Calentaba yo aquellos pies hela-
ramassaient, pour moi, en sortant d’un lit dos para mí, que tal vez recogían, para
chaud, q ue lque horr ible ma la di e de mí, al salir del lecho caliente, alguna
5 poitrine... Je savais le moyen de les tiédir horrible enfermedad de pecho... Sabía
et d’y mettre du rose ou du vermillon, à como entibiarlos y convertir en rosados
ces pieds pâles et froids ; mais cette nuit- o bermellones aquellos pálidos y fríos
là mon moyen manqua... Ma bouche fut pies; pero aquella noche mis esfuerzos
impuissante à attirer sur ce cou-de-pied no fueron suficientes... Mi boca fue im-
10 cambré et charmant la plaque de sang que potente para hacer nacer en aquel em-
j’aimais souvent à y mettre, comme une peine curvo y encantador, la señal de
rosette ponceau... Alberte, cette nuit-là, sangre que a menudo me gustaba plas-
était plus silencieusement amoureuse que marle, como una amapola... Alberte, es-
j amai s. Se s é tre inte s a va ie nt ce tte taba aquella noche, más silenciosamen-
15 langueur et cette force qui étaient pour te enamorada que nunca. Sus abrazos te-
moi un langage, et un langage si expressif nían esa languidez y esa fuerza que eran
que, si je lui parlais toujours, moi, si je para mí un lenguaje tan expresivo que,
lui disais toutes mes démences et toutes aunque yo seguía hablándole, si seguía
mes ivresses, je ne lui demandais plus de diciéndole todas mis demencias y mis
20 me ré po ndr e e t de me par ler. A s es arrebatos, ya no le pedía que me con-
étreintes, je l’entendais. Tout à coup, je testara y que me hablara. Con sus abra-
ne l’entendis plus. Ses bras cessèrent de zos la oía. De repente, dejé de oírla. Sus
me presser sur son coeur, et je crus à une brazos dejaron de estrecharme contra su
de ces pâmoisons comme elle en avait pecho, y pensé que se trataba de uno de
25 so uve nt, quoi que or dinair ement el le los desmayos que solían darle aunque
gardât, en ses pâmoisons, la force crispée habitualmente solía guardar, aun en sus
de l’étreinte... Nous ne sommes pas des desmayos, la crispada fuerza del abra-
bég ue ule s entre nous . Nous sommes zo... Ni usted ni yo somos unos mojiga-
de ux hommes, et nous pouvons nous tos. Somos dos hombres y podemos ha-
30 parler comme deux hommes... J’avais blar como tales... Tenía la experiencia
l’expérie nce des spasmes voluptueux de los espamos amorosos de Alberte, y
d’Alberte, et quand ils la prenaient, ils cuando le ocurrían, no interrumpían mis
n’interrompaient pas mes caresses. Je caricias. Permanecía como estaba, so-
restais comme j’éta is, sur son coeur, bre su pecho, esperando que volviese a
35 attendant qu’elle revînt à la vie conscien- la vida, con la orgullosa certeza de que
te, dans l’orgueilleuse certitude qu’elle recobraría sus sentidos bajo los míos, y
reprendrait ses sens sous les miens, et que que el rayo que la había herido la resu-
l a fo ud r e qui l ’ a va it fr a ppée l a citaría volviéndola a herir... Pero mi
ressusciterait en la refrappant... Mais experiencia me engañó. La miré como
40 mo n e xp é r ie nc e fut tr ompé e . Je l a estaba, liada a mí, sobre el canapé azul,
regardais comme elle était, liée à moi, espiando el momento en el que sus ojos,
sur le canapé bleu, épiant le moment où desaparecidos bajo sus amplios párpa-
s e s ye ux, di s par us s ous s e s l a rge s dos, me volverían a mostrar sus bellas
paupières, me remontreraient leurs beaux órbitas de terciopelo negro y fuego; en
45 orbes de velours noir et de feu ; où ses el que sus dientes, que se apretaban y
dents, qui se serraient et grinçaient à rechinaban hasta casi quebrarse el es-
bri ser leur émail a u moindr e bais er malte con el menor beso dado brusca-
appli qué brus quement s ur son c ou et mente en el cuello y deslizado lentamen-
tr aî né longue me nt s ur s e s é pa ule s , te sobre sus hombros, dejarían pasar su
50 laisseraient, en s’entrouvrant, passer son respiración al entreabrirse. Pero ni vol-
souffle. Mais ni les yeux ne revinrent, ni vieron los ojos, ni se separaron los dien-
les dents ne se desserrèrent... Le froid des tes... El frío de los pies de Alberte ha-
pieds d’Alberte était monté jusque dans bía subido hasta sus labios y bajo los
ses lèvres et sous les miennes... Quand míos... Cuando sentí aquel horrible frío,
55 je sentis cet horrible froid, je me dressai me incorporé un poco para verla mejor;
à mi-corps pour mieux la regarder ; je me aparté sobresaltado de sus brazos,
m’arrachai en sursaut de ses bras, dont uno de los cuales cayó sobre ella y el
l’un tomba sur elle et l’autre pendit à otro quedó colgando, del canapé en el
terre, du canapé sur lequel elle était que estaba tumbada. Pasmado, pero to-
60 couchée. Effaré, mais lucide encore, je davía lúcido, le puse la mano en el co-
lui mis la main sur le coeur... Il n’y avait razón... ¡No sentí nada! nada en el pul-
rien ! rien au pouls, rien aux tempes, rien so, nada en las sienes, nada en las arte-
aux artères carotides, rien nulle part... rias carótidas, nada en ninguna parte...
que la mort qui était partout, et déjà avec sólo la muerte presente por doq uier,
65 son épouvantable rigidité ! ¡con su ya espantosa rigidez!

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios

“ J’étais sûr de la mort... et je ne «Estaba seguro de la muerte... ¡y no


voulais pas y croire ! La tête humaine a querí a c ree rlo! La mente huma na es
de ces volontés stupides contre la clarté dada a tener estúpidos empeños a pe-
5 même de l’évidence et du destin. Alberte sar de la claridad de la evidencia y del
était morte. De quoi ?... Je ne savais. Je de stino. Alberte e staba muer ta. ¿De
n’ étai s pa s mé deci n. Mais elle éta it qué ?... No lo sabí a. No era médi co.
morte ; et quoique je visse avec la clarté Pero ella estaba muerta. Y aún viendo
du jour de midi que ce que je pourrais con claridad meridiana que todo cuan-
10 faire était inutile, je fis pourtant tout ce to podía hacer era inútil, hice sin em-
q ui me s e mbl a i t s i dé s e s pé r é me nt bargo todo cuanto me parecía desespe-
inutile. Dans mon néant absolu de tout, radamente inútil. En mi absoluta caren-
de c onnai ss anc es , d’i nstrume nts , de cia de todo, de conocimientos, de ins-
ressources, je lui vidais sur le front tous trumentos, de recursos, vacié sobre su
15 les flacons de ma toilette. Je lui frappais frente todos los frascos de mi tocador.
résolument dans le s mains, au risque Le golpeé resueltamente en las manos
d’éveiller le bruit dans cette maison où aun a riesgo de despertar el ruido, en
le moindre bruit nous faisait trembler. aquella casa, en la que el menor ruido
J’avais oui dire à un de mes oncles, chef nos hacía temblar. Había oído decir a
20 d’escadron au 4e dragons, qu’il avait un uno de mis tíos, jefe de escuadrón en
j o ur s a u vé un de s e s a mi s d’ une el 4° de dragones, que un día salvó a
apoplexie en le saignant vite avec une un amigo de apoplejía sangrándolo al
de ce s flamme s dont on se sert pour punto con uno de esos f/emes que se
saigner les chevaux. J’avais des armes uti lizan para sangr ar a los c aball os.
25 plein ma chambre. Je pris un poignard, Tenía armas por toda mi ha bitaci ón.
et j’en labourai le bras d’Alberte à la Cogí un puñal, y le hice una raja en el
saignée. Je massacrai ce bras splendide pliegue del codo. Destrocé aquel es-
d ’ o ù l e s a ng ne c oul a mê me pa s . pléndido brazo del que ni siquiera sa-
Quelques gouttes s’y coa gulè rent. Il lió sangre. Algunas gotas se coagula-
30 était figé. Ni baisers, ni succions, ni ron. La sangre se había cuajado. Ni be-
mo r s ur e s ne pur e nt ga l va ni s e r c e sos, ni succiones, ni mordeduras pudie-
cadavre raidi, devenu cadavre sous mes ron galvanizar a aquel cadáver rígido,
lèvres. Ne sachant plus ce que je faisais, convertido en cadáver bajo mis labios.
je finis par m’étendre dessus, le moyen Sin saber ya lo que hacía, acabé por
35 q u’ e mp l oi e nt ( di s e nt l e s vi e i l l e s acostarme encima, método que emplean
hi s to i r e s ) les Tha uma tur ge s (dicen las viejas historias) los Tauma-
r e s s us c i te ur s , n’ e s pé r a nt pa s y turgos resucitadores, no esperando vol-
réchauffer la vie, mais agissant comme verla a la vida, ¡pero actuando como si
si je l’espérais ! Et ce fut sur ce corps lo esperara! Y sobre aquel cuerpo he-
40 glacé q u’une idée, qui ne s’éta it pas lado una idea, que no había desapare-
d é ga gé e du c ha os da ns l e que l l a cido del caos en el que me había sumi-
bo ulev ers ante mort subi te d’Alber te do la repentina y espantosa muerte de
m’avait jeté, m’apparut nettement... et Alberte, me vino a la mente... y ¡tuve
que j’eus peur ! mie do!
45
“ Oh !... mais une peur... une peur —» ¡Oh... pero un miedo... un mie-
immense ! Alberte était morte chez moi, do inmenso! Alberte había muerto en mi
et sa mort disait tout. Qu’allais-je de- habitación, y su muerte lo revelaba todo.
venir ? Que fallait-il faire ?... A cette ¿Qué iba a ser de mí? ¿Qué debía ha-
50 p e ns ée , j e s enti s l a ma i n, l a ma i n cer?... Al pensar aquello, sentí la mano,
physique de cette peur hide use, dans la mano física de ese horrible miedo, en
mes cheveux qui devinrent des aiguilles mis cabellos ¡que se volvieron agujas!
! Ma colonne vertébrale se fondit en une Mi columna vertebral se fundió en un
fange glacée, et je voulus lutter - mais fango helado, y quise luchar — pero en
55 en v ai n - contre ce tte dé shonor ante vano — contra aquella deshonrosa sen-
sensation... Je me dis qu’il fallait avoir sación... Me dije que debía tener sangre
du sang-froid... que j’étais un homme fría... que al fin y al cabo era un hom-
après tout... que j’étais militaire. Je me bre... Y era militar. Me cogí la cabeza
mis la tête dans mes mains, et quand le entre las manos, y cuando todo me daba
60 cerveau me tournait dans le crâne, je vueltas, me esforcé en razonar sobre la
m’efforçai de raisonner la situation ho- horrible situación en la que estaba atra-
rrib le dans laquelle j’ étais pris... et pado... Y en detener, para fijarlas y exa-
d’arrêter, pour les fixer et les examiner, minarlas, todas las ideas que me golpea-
toutes les idées qui me fouettaient le ban el cerebro como una cruel peonza,
65 cerveau comme une toupie cruelle, et y que todas iban, en cada vuelta, a es-

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
qui toutes all aient, à c haque tour, se trellarse contra aquel cadáver que esta-
heurter à ce cadavre qui était chez moi, ba en mi cuarto, contra aquel cuerpo
à ce corps inanimé d’Alberte qui ne inanimado de Alberte que ya no podía
pouvait plus regagner sa chambre, et que regresar a su habitación y al que su ma-
5 sa mère devait retrouver le lendemain dre debía encontrar al día siguiente en
dans la chambre de l’officier, morte et la habitación del oficial, ¡muerta y des-
déshonorée ! L’idée de cette mère, à honrada! La imagen de aquella madre,
laquelle j’avais peut-être tué sa fille en a la que tal vez había matado a la hija
la déshonorant, me pesait plus sur le deshonrándola, me pesaba más en el co-
10 coeur que le cadavre même d’Alberte... razón que el propio cadáver de Alberte...
On ne pouvait pas cacher la mort ; mais No se podía ocultar la muerte; pero el
le déshonneur, prouvé par le cadavre deshonor, que se podía probar por el
chez moi, n’y avait-il pas moyen de le cadáver en mi habitación, ¿no habría
cacher?... C’était la question que je me medio de esconderlo?... Tal era la pre-
15 faisais, le point fixe que je regardais gunta que me hacía, el punto fijo que
dans ma tête. Difficulté grandissant à miraba en mi mente. Dificultad creciente
mesure que je la regardais, et qui prenait a medida que lo miraba y alcanzaba las
le s pr op or ti ons d’ une imposs ibil ité proporciones de una imposibilidad ab-
absolue. Hallucination effroyable ! par soluta. ¡Monstruos a aluci nación! por
20 mo me nts l e c a da vr e d’ Al be r te me momentos el cadáver de Alberte me pa-
semblait emplir toute ma chambre et ne recía llenar toda la habitación y no po-
pouvoir plus en sortir. Ah ! si la sienne der salir de ella. ¡Ah, si la suya no hu-
n’ a v a i t pa s é té pl a c é e de r r i è r e biera estado situada detrás de la habita-
l’appartement de ses parents, je l’aurais, ción de sus padres, la hubiera devuelto,
25 à tout risque, reportée dans son lit ! Mais con todos los riesgos, a su lecho! Pero
pouvais-je faire, moi, avec son corps ¿podía hacer, con su cuerpo en brazos,
mort dans mes bras, ce qu’elle faisait, lo que hacía, ella, en vida, con tanta
elle, déjà si imprudemment, vivante, et imprudencia, y aventurarme así a cru-
m’ a v e ntur e r a i ns i à tr a ve r s e r une zar una habitación que no conocía, a la
30 chambre que je ne connaissais pas, où que nunca había entrado, y en la que
je n’étais jamais entré, et où reposaient descansaban dormidos en el liviano sue-
e nd o r mi s du s omme i l l é ge r de s ño de los ancianos el padre y la madre
v ie il l ar ds le pè re et la mè re de l a de la desdichada?... Y sin embargo, el
malheureuse ?... Et cependant, l’état de estado de mi mente era tal, el miedo al
35 ma tête était tel, la peur du lendemain día siguiente y a aquel cadáver en mi
et de ce cadavre chez moi me galopait habitaci ón me ator mentaba c on ta nta
avec tant de furie, que ce fut cette idée, furia, que aquella idea, aquella temeri-
cette témérité, cette folie de reporter dad, aquella locura de restituir a Alberte
Alberte chez elle qui s’empara de moi en su habitación se apoderó de mí como
40 c o mme l ’ uni que moye n de s a uve r el único medio de salvar la honra de la
l ’ ho nne ur de l a pa uvr e fi l l e e t de pobre joven y de evitar la vergüenza de
m’épargner la honte des reproches du los reproches del padre y de la madre,
père et de la mère, de me tirer enfin de de librarme de aquella ignominia. ¿Lo
cette ignominie. Le croirez-vous ? J’ai creerá usted? ¡A mí me cuesta creérme-
45 peine à le croire moi-même, quand j’y lo, cuando lo pienso! Tuve fuerzas para
pense ! J ’eus l a forc e de prendre le tomar el cadáver de Alberte y levantán-
cadavre d’Alberte et, le soulevant par dolo por los brazos, cargarlo sobre mis
les bras, de le charger sur mes épaules. hombros. ¡Horrible capa, mucho más
Horrible chape, plus lourde, allez ! que pesada, que la de los condenados en el
50 celle des damnés dans l’enfer du Dante infierno de Dante! ¡Hay que llevarla,
! Il faut l’avoir portée, comme moi, cette como yo, esa capa de carne que me her-
c ha p e d ’ une c ha i r qui me fa i s a i t vía la sangre de deseo no hacía ni una
bouillonner le sang de désir il n’y avait hora y que ahora me estremecía!... ¡Hay
q u’ une heure , e t qui mai nte na nt me que llevarla para saber realmente lo que
55 transissait !... Il faut l’avoir portée pour es! Abrí la puerta así de cargado, y des-
bien savoir ce que c’était ! J’ouvris ma calzo como ella para no hacer el menor
porte ainsi chargé et, pieds nus comme ruido, me adentré en el pasillo que con-
e l le , p our fai r e moi ns de br ui t, j e ducía a la habitación de sus padres, y
m’ e nfo nç a i da ns l e c or r i dor qui cuya puerta estaba al fondo, detenién-
60 conduisait à la chambre de ses parents, dome a cada paso sobre mis piernas des-
et dont la porte était au fond, m’arrêtant fallecidas para escuchar el silencio de
à chaque pas sur mes jambes défaillantes la casa en la noche, ¡que no conseguía
pour écouter le silence de la maison dans escuchar debido a los latidos de mi co-
la nuit, que je n’entendais plus, à cause razón! Empleé mucho tiempo. Nada se
65 des battements de mon coeur ! Ce fut movía... Un paso tras otro... Pero, al lle-

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
long. Rien ne bougeait... Un pas suivait gar a la terrible puerta de la habitación
un pas... Seulement, quand j’arrivai tout de sus padres, — que tenía que cruzar y
contre la terrible porte de la chambre de que Alberte al ir a verme, no había ce-
ses parents, - qu’il me fallait franchir et rrado del todo para hallarla entornada a
5 q u’ e l l e n’ a va i t pa s , e n ve na nt, la vuelta, al oír la lenta y tranquila res-
entièr ement fermée pour la retrouver piración de aquellos dos pobres ancia-
entrouverte au retour, et que j’entendis nos que dormían con toda la confianza
l e s d e ux r e s pi r a ti ons l o ngue s e t del mundo, ¡no me atreví!... No me atre-
tranquilles de ces deux pauvres vieux ví a tras pas ar a que l umbra l negro y
10 qui dormaient dans toute la confiance abi erto en las tini eblas ... Re troce dí;
de la vie, je n’osai plus !... Je n’osai plus ¡Casi salí huyendo con mi carga! Regre-
passer ce seuil noir et béant dans les sé a mi habitación más espantado toda-
ténè br e s... J e r ec ul a i ; j e m’ enfui s vía. Volví a dejar el cuerpo de Alberte
presque avec mon fardeau ! Je rentrai encima del canapé, y volvieron a surgir
15 chez moi de plus en plus épouvanté. Je en cuclillas junto a ella, las suplicantes
replaçai le corps d’Alberte sur le cana- preguntas: «¿Qué hacer? ¿qué iba a ser
pé, et je recommençai, accroupi sur les de mí?...» En e l aba timiento que me
genoux auprès d’elle, les suppliantes inundaba, la idea insensata y atroz de
questions : “ Que faire ? que devenir?... tirar el cuerpo de aquella hermosa jo-
20 ” Dans l’écroulement qui se faisait en ven, ¡mi amante durante seis meses! por
moi, l’idée insensée et atroce de jeter le la ventana, me vino a la mente. ¡Des-
corps de cette belle fille, ma maîtresse précieme! Abrí la ventana... descorrí la
de six mois ! par la fenêtre, me sillonna cortina que usted está viendo... y miré
l’e spri t. Mé pri se z-moi ! J ’ouvr is la en el agujero oscuro al fondo del cual
25 fenêtre.., j’écartai le rideau que vous estaba la calle, pues aquella era una no-
voyez là... et je regardai dans le trou che muy cerrada. No se veía la calzada.
d’ombre au fond duquel était la rue, car «Pensarán en un suicidio», pensé, y vol-
il faisait très sombre cette nuit-là. On ví a coger a Alberte, y la levanté... ¡Pero
ne voyait point le pavé. “ On croira à un en ese instante un destello de sentido
30 suicide ”, pensai-je, et je repris Alberte, común se interpuso en mi locura! «¿des-
et j e la soulevai... Mais voilà qu’un de dónde se habría matado? ¿Desde dón-
éclair de bon sens croisa la folie ! “ de se habría tirado si la encuentran de-
D’où se serait-elle tuée? D’où sera-t- bajo de mi ventana mañana?...» me pre-
elle tombée, si on la trouve sous ma gunté. ¡La imposibilidad de lo que pre-
35 fenêtre demain ?... ” me demandai-je. tendía hacer se me apareció brutalmen-
L’impossibilité de ce que je voulais faire te! Cerré la ventana que rechinó en su
me souffleta! J’allai refermer la fenêtre, falleba. Corrí la cortina de la ventana,
qui grinça da ns son espagnol ette. Je más muerto que vivo de los ruidos que
retirai le rideau de la fenêtre, plus mort hacía. Además, por la ventana, — en la
40 que vif de tous les bruits que je faisais. escalera, — en el pasillo, — en todas
D’ailleurs, par la fenêtre, - sur l’escalier, partes por donde podía dejar o tirar el
- dans le corridor, - partout où je pouvais cadáver, eternamente acusador, la pro-
laisser ou jeter le cadavre, éternellement fanación era inútil. El examen del cadá-
accusateur, la profanation était inutile. ver lo revelaría todo, y el ojo de una
45 L’examen du cadavre révélerait tout, et madre, ta n cruelmente avisa da, vería
l’oeil d’une mère, si cruellement avertie, todo cuanto el médico o el juez quisiera
verrait tout ce que le médecin ou le juge ocultarle... lo que estaba experimentan-
voudrait lui cacher... Ce que j’éprouvais do era insoportable, y la idea de aca-
était insupportable et l’idée d’en finir bar pegándome un tiro, dada la cobar-
50 d’un coup de pistolet, en l’état lâche de dí a de mi alma de smor ali zada (¡una
mo n â me dé mor a l i s é e ( un mot de palabra del Emperador que más tarde
l’Empereur que plus tard j’ai compris!), comprendí!), me vino al ver relucir las
me traversa en regardant luire mes ar- armas en la pared de mi hab itaci ón.
mes contre le mur de ma chambre. Mais Pero ¿qué quiere usted?... Seré franco:
55 que voulez-vous ?... J e sera i franc : tenía diecisiete años, y me gustaba... mi
j’avais dix-sept ans, et j’aimais... mon espada. Era soldado por gusto y senti-
épée. C’est par goût et sentiment de race mi ento de raza. Nunca ha bí a id o al
que j’étais soldat. Je n’avais jamais vu frente y quería verlo. Tenía ambición
le feu, et je voula is le voir. J’avais militar. En el regimiento bromeábamos
60 l’ambition militaire. Au régiment nous a propósito de Werther, un héroe de la
plais antions de Werthe r, un hér os du época, al que compadecíamos, ¡noso-
temps, qui nous fai sait pitié, à nous tros oficiales! La idea que me impidió
a utr e s o ffi c i e r s ! La pe ns é e qui sustraerme, suicidándome, al innoble
m’ emp êcha de me s oustr air e, en me miedo que me seguía dominando, me
65 tua nt, à l’ignoble peur qui me tenait condujo a otra que ¡me pareció la sal-

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
toujours, me conduisit à une autre qui vación misma en el callejón sin salida
me parut le salut même dans l’impasse en el que me retorcía!»¿Y si fuera en
où je me tordais ! “ Si j’allais trouver le busca del coronel?» me dije. — El co-
colonel ? ” me dis-je. - Le colonel, c’est ronel representaba la paternidad mili-
5 la paternité militaire, - et je m’habillai tar, — y me vestí tal y como se viste
c o mme on s ’ ha bi l l e qua nd ba t l a uno cuando toc an a gener al a, e n un
générale, dans une surprise... Je pris mes abrir y cerrar de ojos... Cogí mis pisto-
pistolets par une précaution de soldat. las por una precaución propia del sol-
Qui savait ce qui pourrait arriver ?... dado. ¿Quién sabe lo que podría ocu-
10 J’embrassai une dernière fois, avec le rrir?... Besé por última v ez, c on el se n-
sentiment qu’on a à dix-sept ans, - et on timie nto que s e ti ene a l os d ie ci si ete
est toujours sentimental à dix-sept ans, a ños, — la boca muda , y q ue si em-
- la bouche muette, et qui l’avait été pre l o habí a si do, de a que ll a her mo -
to uj o ur s , de c e tte be l l e Al be r te s a Al ber te di funta , y que d es d e ha -
15 trépassée, et qui me comblait depuis six c ía un mes me c ol maba c on s us má s
mois de ses plus enivrantes faveurs... Je e mbr i a ga do r e s fa vor e s . .. Ba j é d e
d e s c e nd i s s ur l a poi nte de s pi e ds punti ll a s la es ca le r a de aque ll a c as a
l’escalier de cette maison où je laissais e n la que de ja ba l a mue rte.. . Ja de an-
la mort... Haletant comme un homme qui do como un hombre que huye, ta rd é
20 se sauve, je mis une heure (il me sembla una hor a ( ¡o por l o me nos e s o me
q ue j ’ y me tta i s une he ur e !) à pa re ci ó a mí !) e n de sc or re r el c er ro -
déve rrouill er la porte de la rue et à j o de la puer ta de l a c al le y en gi ra r
tourner la grosse clef dans son énorme l a gr ues a ll a ve e n s u e norme c er ra -
serrure, et après l’avoir refermée avec dur a, y tr a s ha ber la ce rr a do c o n la s
25 l e s p r é c a uti ons d’ un vo l e ur, j e pre ca uci ones de un l adr ón, sa l í co -
m’encourus comme un fuyard, chez mon r ri endo, c omo un fugiti vo, ha c ia l a
colonel. c as a de mi cor onel .

“ J’ y s onna i c omme a u fe u. J ’ y «Toqué al timbre como si anunciara


30 retentis comme une trompette, comme fuego. Volví a tocar como una trompe-
si l’ennemi avait été en train d’enlever ta, ¡como si el enemigo estuviera reti-
le drapeau du régiment ! Je renversai rando la bandera del regimiento! Todo
tout, jusqu’à l’ordonnance qui voulut lo arrollé a mi paso, incluso al asistente
s’opposer à ce que j’entrasse à pareille que quiso oponerse a que entrase a se-
35 heure dans la chambre de son maître, et mejante hora en la habitación de su se-
une foi s l e c ol one l r é ve i ll é pa r l a ñor, y una vez se hubo despertado el
tempête du bruit que je faisais, je lui dis coronel con el vendaval que organicé,
tout. Je me confessai d’un trait et à fond, le conté todo. Me confesé a él de un ti-
r a p i d e me nt e t c r â ne me nt, c a r l e s rón y a fondo, rápida y valientemente,
40 moments pressaient, le suppliant de me porque el tiempo apremiaba, suplicán-
sauver... dole que me salvara...

“ C’était un homme que le colonel ! «¡El coronel sí que era un hombre!


Il vit d’un coup d’oeil l’horrible gouffre A primera vista se percató del horrible
45 dans lequel je me débattais... Il eut pitié abismo en el que me debatía... Se apia-
du plus jeune de ses enfants, comme il dó del menor de sus hijos, como me lla-
m’appela, et je crois que j’étais alors mó, y ¡creo que me encontraba en una
assez dans un état à faire pitié ! Il me dit, situación lo suficientemente digna de
avec le juron le plus français, qu’il fallait lástima! Me dijo, en el más puro fran-
50 c o mme nc e r pa r dé c ampe r cés, que lo primero que tenía que hacer
immédiatement de la ville, et qu’il se era salir pitando de la ciudad, y que él
char gerait de tout... qu’il verrait les se encargaría de todo... que vería a los
parents dès que je serais parti, mais qu’il padres en cuanto yo me hubiese marcha-
fallait partir, prendre la diligence qui do, pero que debía irme, tomar la dili-
55 allait re laye r dans dix minutes à l’hôtel gencia que cambiaría de tiro dentro de
de la Poste, gagner une ville qu’il me diez minutos en el Hotel de la Posta, lle-
désigna et où il m’écrirait... Il me donna gar a una ciudad que me indicó y a la
de l ’ar ge nt, c ar j’ ava is oubl ié d’ en que me escribiría... Me dió dinero, pues
prendre, m’appliqua cordialement sur les me olvidé de coger, me estampó cordial-
60 joues ses vieilles moustaches grises, et mente su bigote gris sobre las mejillas,
di x minutes après c ette e ntr evue, je y diez minutos después de la entrevista,
grimpais (il n’y avait plus que cette pla- subía yo (no quedaba otro sitio) a la
ce) sur l’impériale de la diligence, qui imperial de la diligencia, que hacía el
faisait le même service que celle où nous mismo servicio que hace la actual, y
65 sommes actuellement, et je passais au pasaba al galope bajo la ventana (ima-

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
galop sous la fenêtre (je vous demande gínese las miradas que le dirigí) de la
quels regards j’y jetai) de la funèbre fúnebre habitación en la que habla de-
chambre où j’avais laissé Alberte morte, jado a Alberte muerta, y que estaba ilu-
et qui était éclairée comme elle l’est ce minada como lo está esta noche.» El
5 soir. ” Le vicomte de Brassard s’arrêta, vizconde de Brassard se detuvo, con su
sa forte voix un peu brisée. Je ne songeais potente voz un poco quebrada. Yo no
plus à plaisanter. Le silence ne fut pas pensaba ya en bromear. El silencio no
long entre nous. fue muy largo entre nosotros.

10 “ Et après ? lui dis-je. — ¿Y después? — le dije

- Eh bien, voilà, répondit-il, il n’y a — ¡Pues bien, eso fue todo! — res-
pa s d’a pr ès ! C’ est c ela qui a bi en pondió, — ¡no hubo después! Ha sido eso
l o ngte mps tour me nté ma c ur i os i té lo que ha atormentado durante la rgo
15 exaspérée. Je suivis aveugléme nt les tiempo mi curiosidad exasperada. Seguí
instructions du colonel. J’attendis avec ciegamente las instrucciones del coronel.
impatience une lettre qui m’apprendrait Esperé con impaciencia una carta que me
ce qu’il avait fait et ce qui était arrivé hiciera saber todo cuanto había hecho y
après mon départ. J’attendis environ un todo cuanto habla ocurrido desde mi par-
20 mois ; mais au bout de ce mois, ce ne fut tida. Esperé así como un mes; pero, al
pas une lettre que je reçus du colonel, cabo de aquel mes, no fue una carta lo
qui n’écrivait guère qu’avec son sabre sur que recibí del coronel, que sólo escribía
la figure de l’ennemi ; ce fut l’ordre d’un con su sable sobre el rostro del enemigo;
changement de corps. Il m’était ordonné fue la orden de un cambio de cuerpo. Me
25 de rejoindre le 35e, qui allait entrer en ordenaron unirme al regimiento 35, que
campagne, et il fallait que sous vingt- iba a entrar en campaña, y en un plazo
quatre heures je fusse arrivé au nouveau de veinticuatro horas debía incorporar-
corps auquel j’appartenais. Les immenses me al nuevo cuerpo al que pertenecía. Las
distractions d’une campagne, et de la inmensas distracciones de una campaña
30 p re mi è re ! le s bata il l es a uxquel le s ¡y de la primera! las batallas en las que
j’assistai, les fatigues et aussi les aven- tomé parte, las fatigas y también las aven-
tures de femmes que je mis par-dessus turas con mujeres que tuve después de
celle-ci, me firent négliger d’écrire au aquella, me hicieron descuidar el escri-
colonel, et me détournèrent du souvenir birle al coronel, y me alejaron del cruel
35 c rue l d e l’ hi stoir e d’ Al be r te, s ans recuerdo de la historia de Alberte, sin
pouvoir pourtant l’effacer. Je l’ai gardé poder sin embargo borrarla. La he guar-
comme une balle qu’on ne peut extraire... dado como una bala que no se puede ex-
Je me disais qu’un jour ou l’autre je traer... Pensaba que un día u otro me en-
rencontrerais le colonel, qui me mettrait contrarla con el coronel, quien me pon-
40 enfin au courant de ce que je désirais dría al fin al corriente sobre lo que de-
savoir, mais le colonel se fit tuer à la tête seaba saber, pero el coronel murió a la
de son régiment à Leipzig... Louis de cabeza de su regimiento en Leipsick...
Meung s’était aussi fait tue r un mois Louis de Meung también habla muerto
auparavant... C’est assez méprisable, un mes antes... Todo ello es bastante des-
45 c el a, a j outa l e c apita ine, ma is tout preciable — añadió el capitán, — pero
s’assoupit dans l’âme la plus robuste, et en el alma más robusta todo acaba ale-
p eut- êtr e pa r ce qu’ e ll e es t la plus targándose, y tal vez por ser la más ro-
ro bus te ... La c uri osi té dé vor ante de busta... La curiosidad devoradora de sa-
savoir ce qui s’était passé après mon ber lo que había ocurrido desde mi par-
50 départ finit par me laisser tranquille. tida acabó dejándome tranquilo. Hace
J’aurais pu depuis bien des années, et años que podía haber vuelto, con lo cam-
changé comme j’étais, revenir sans être biado que estaba, sin que me reconocie-
re connu dans ce tte petite vi lle- ci et ran en esta pequeña ciudad e informar-
m’informer du moins de ce qu’on savait, me al menos de lo que se sabía, y de lo
55 de ce qui y avait filtré de ma tragique que se habla filtrado de mi trágica aven-
aventure. Mais quelque chose qui n’est tura. Pero algo que, ciertamente, no es el
pas, certes, le respect de l’opinion, dont respeto al que dirán, que me ha traído sin
je me suis moqué toute ma vie, quelque cuidado durante toda la vida, algo que
chose qui ressemblait à cette peur que je se asemejaba a aquel miedo que no que-
60 ne voulais pas sentir une seconde fois, ría sentir por segunda vez, me lo ha im-
m’e n a toujours empêc hé. ” Il se tut pedido siempre.» Calló de nuevo, aquel
encore, ce dandy qui m’avait raconté sans dandi que me había contado sin el me-
le moindre dandysme, une histoire d’une nor dandismo, una historia de tan triste
s i tr i s te r é a l i té . J e rê va i s s ous realidad. Me quedé soñando bajo la im-
65 l’ imp re ssi on de cette hi stoire , et je presión de aquella historia, y comprendí

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Notes Barbey’s rideau tr. de J. Bueno & C. Palacios
comprenais que ce brillant vicomte de que aquel brillante vizconde de Brassard,
Brassard, la fleur non des pois, mais des no la flor y nata sino uno de los más or-
plus fiers pavots rouges du dandysme, le gullosos representantes del dandismo, el
buveur grandiose de claret, à la manière bebedor empedernido de claret, a la ma-
5 anglaise, fût comme un autre, un homme nera inglesa, fuese como cualquier otro,
plus profond qu’il ne paraissait. Le mot un hombre más profundo de lo que pare-
me re v e na it qu’ il m’ a vai t di t, e n cía. Veniame a la memoria, la palabra que
co mme nça nt, s ur la tac he noire qui, habla dicho, al empezar, sobre la man-
pendant toute sa vie, avait meurtri ses cha negra que, durante toda su vida, ha-
10 plaisirs de mauvais sujet... quand tout à bla torturado sus placeres de calavera...
coup, pour m’étonner davantage encore, cuando de repente, para mayor asombro
il me saisit le bras brusquement : mío, me cogió bruscamente el brazo:

“ Te n e z ! me di t - i l , v oye z a u — ¡Mire ! — dij o, — ¡obs erv e la


15 r i d e a u ! ” L’ o mb r e s v e l t e d’ une cortina! ¡La s ombr a es bel ta de una
ta i l l e d e fe mme v e na i t d ’ y pa s s e r si l ueta de muj er a c aba ba d e p as a r
e n s ’ y d e s s i na nt ! di bujá ndose e n e ll a!

“ L’ombre d’Alberte ! fit le capitaine. — ¡La sombra de Alberte! — dijo el


20 Le hasard est par trop moqueur ce soir ”, capitán. — El azar se muestra muy bur-
ajouta-t-il avec amertume. lón esta noche, añadió con amargura.

Le r i de au a vai t déj à r epr i s s on La c or ti na vo l ví a a s e r e l c ua -


c a rr é v ide , rouge e t lumi neux. Ma i s dr o va c í o, r oj o y l umi nos o . Pe r o e l
25 l e c ha r r on , q ui , p e nd a nt q ue l e c a rr e t e r o , que, mientras hablaba el
v ic omte par la it, avai t tr avai ll é à son vizconde, había estado trabajando en su
é c ro u, v e na i t d e t e r mi ne r s a tuerca , acababa de terminar su tarea. Los
b e s o g n e . Le s c he v a ux d e r e l a i s caballos de refresco estaban dispuestos
é t a i e nt pr ê t s e t p i a ff a i e nt, s e y piafaban, produciendo chispas en el
30 s a b ota nt de feu. Le conducteur de la roce con el adoquín. El conductor del
voiture, bonnet d’astrakan aux oreilles, coche con gorro de astracán calado has-
registr e aux dents, prit l es l onges et ta las orejas, con el registro entre los
s ’ e nl e v a , e t une foi s hi s s é s ur s a dientes, tomó las riendas y se encaramó
banquette d’impériale, cria, de sa voix a la imperial, y una vez instalado en la
35 cla ire, le mot du comma ndeme nt, dans banqueta, gritó, en la no che, con su voz
la nuit : “ Roulez ! ” Et nous roulâmes, clara, la palabra de mando: «¡En ma r -
e t n o us e û me s bi e ntôt dé pa s s é l a c ha !» Y nos ma r c ha mos , y p r o nto
my s té r i e us e fe nê tr e , q ue j e vo i s dej amos atr ás l a mis ter ios a ve nta na ,
touj o ur s da ns me s r ê ves , ave c s on que s i go vi endo en mi s s ueñ o s , c o n
40 rideau cramoisi. s u c or ti na ca r mes í .

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