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L’ethnopharmacologie et la recherche de molécules antipaludéennes dans la


biodiversité ivoirienne, béninoise et camerounaise

Article · June 2008

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1 995

1 author:

Latifou Lagnika
University of Abomey-Calavi
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DOSSIER SPÉCIAL : Les parasitoses tropicales

L’ethnopharmacologie et la recherche de
molécules antipaludéennes dans la biodiversité
ivoirienne, béninoise et camerounaise
B. Weniger1*, L. Lagnika2, B. Ndjakou Lenta3, C. Vonthron4

Des études ethnopharmacologiques réalisées en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Cameroun ont permis de recenser une sélection d’es-
R é s u m é

pèces médicinales utilisées traditionnellement comme antipaludique, mais dont l’activité antiparasitaire n’avait pas fait l’objet d’étu-
des scientifiques. Parmi les plantes ivoiriennes, 3 espèces ont montré une activité antipaludique très significative in vitro (IC50 < 10
µg/mL) sur la souche multi-résistante de Plasmodium falciparum K1. Dans le même essai, 9 plantes béninoises et 3 plantes came-
rounaises se sont également montrées très actives, avec des
IC50 < 10 µg/mL. Le fractionnement bioguidé des espèces
potentiellement les plus intéressantes a permis d’isoler et
d’identifier plusieurs composés purs, présentant des activités
antipaludiques marquées, à partir de Croton lobatus et de
Thalia geniculata. Par ailleurs, certains des extraits et compo-
sés purs obtenus à partir de plantes camerounaises ont montré
des activités leishmanicides marquées, notamment les guttifé-
rones A et F, isolées respectivement de Symphonia globulifera
et de Allanblackia monticola.

INTRODUCTION

Le paludisme est le problème de santé publique le plus crucial dans


les pays d’Afrique subsaharienne où 74% de la population vit dans
des zones de forte endémie et 18% dans des zones d’épidémie.
Environ 600 millions de personnes sont exposées au risque de
contracter le paludisme. On dénombre près de 300 millions de cas
chaque année, et près de 1 million de décès. Le paludisme est
directement responsable du décès d’un enfant sur cinq en Afrique et
il contribue indirectement à des états morbides dus à des infections
respiratoires, à des maladies diarrhéiques et à la malnutrition. On se

Thalia geniculata
trouve ainsi dans une situation paradoxale où, malgré la lente amé-
lioration des conditions de vie et l’accès à un médicament bon mar-
ché, la chloroquine, malheureusement de plus en plus inefficace
dans de nombreux pays africains, le nombre de décès d’enfants dus

Contact
au paludisme en Afrique est aujourd’hui plus élevé qu’il y a vingt ans
(WHO, 2007).
1. Unité Pharmacognosie et Molécules Naturelles Bioactives,
UMR 7175-LC1, Fac de Pharmacie, BP 60024, 67401 Illkirch Cedex
Parmi les quatre espèces de parasites responsables du paludisme 2. Laboratoire de Biochimie et de Biologie Moléculaire,
qui s’attaquent à l’homme, le plus dangereux est Plasmodium falci- Département de Biochimie et de Biologie Cellulaire,
Université d’Abomey-Calavi, Cotonou 04 BP 0320, Bénin
parum, qui est aussi le plus répandu en Afrique subsaharienne.
3. Département de Chimie, Ecole Normale Supérieure,
L’explication la plus probable de cette remontée des taux de morta- Université de Yaoundé 1, BP 47 Yaoundé, Cameroun
lité paludéenne est la propagation, dans toute l’Afrique, de souches 4. Laboratoire de Biologie et Biotechnologies Marines UMR M
IFREMER 100, Université de Caen, Basse Normandie, Esplanade
de Plasmodium falciparum résistants à la chloroquine. Ce parasite
de la Paix, 14032 Caen Cedex
s’est montré capable d’acquérir une résistance à la quasi-totalité
* Correspondance : bernard.weniger@pharma.u-strasbg.fr
des antipaludiques actuellement sur le marché, à l’exception nota-

Ethnopharmacologia, n°41, juin 2008


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DOSSIER SPÉCIAL : Les parasitoses tropicales

ble de l’artémisinine. Ainsi, les médicaments de remplacement ne DONNÉES ETHNOPHARMACOLOGIQUES


sont généralement efficaces que pendant quelques années, laissant ET MATÉRIEL VÉGÉTAL
place à une pharmaco-résistance (WHO, 2007).

Ces faits montrent bien l'importance et l'urgence de la découverte de Côte d’Ivoire


nouveaux médicaments, et dans la mesure du possible, de molécu-
les originales, permettant de renouveler l'arsenal thérapeutique Les données concernant l’usage traditionnel de plantes médicinales
dans cette lutte sans fin contre les résistances. La richesse de la bio- contre le paludisme ont été recueillies lors d’enquêtes ethnopharma-
diversité végétale et l’apport des savoirs issus des médecines tradi- cologiques préliminaires réalisées directement auprès d’un certain
tionnelles sont susceptibles d’ouvrir de nouvelles voies dans le nombre de tradipraticiens ivoiriens. Une sélection bibliographique
domaine de la thérapeutique antipaludéenne, comme ce fut le cas parmi les espèces les plus utilisées, et les moins étudiées d’un point
pour la quinine et l'artémisinine. de vue pharmacochimique, a permis de retenir quatre espèces bota-
niques pour leur intérêt potentiel : Anogeissus leiocarpus (DC.) Guill.
Nous avons choisi, pour notre part, de nous intéresser prioritaire- and Perr., Cochlospermum planchonii Hook. f. ex Planch.,
ment aux savoirs traditionnels liés à l’usage de plantes médicinales Hymenocardia acida Tul., et Microdesmis keayana J. Leon. (tableau 1).
à réputation antipaludique en Côte d’Ivoire, au Bénin et au
Cameroun, et d’approfondir ces connaissances à travers l’évalua- Les espèces sélectionnées furent ensuite récoltées entre juin et août
tion de l’activité antipaludique in vitro d’extraits préparés à partir des 2001 dans leur milieu naturel, à savoir dans les zones de savanes
espèces végétales sélectionnées lors d’enquêtes ethnopharmacolo- de Bouandougou, près de Séguéla, dans le Nord de la Côte d’Ivoire,
giques (Tableau 1). Les extraits présentant le meilleur potentiel anti- pour A. leiocarpus, C. planchonii et H. acida, et dans la région fores-
parasitaire ont ensuite été soumis à un processus de purification tière près d’Abidjan (sud de la Côte d’Ivoire) pour M. keayana. Les
phytochimique bioguidé, afin d’en isoler les principes actifs. déterminations botaniques furent effectuées par le Dr. L. Aké Assi
(Centre National de Floristique, Université de Cocody, Abidjan). Des
Notre programme de recherche s’est également élargi à la mise en exemplaires d’herbiers des espèces considérées ont été déposés à
évidence de l'activité biologique des extraits sur d'autres parasitoses l’herbier du Centre National de Floristique (CNF) (tableau 1).
tropicales provoquées par des protozoaires. En effet, certains
extraits issus de la sélection des plantes antipaludéennes béninoi- D’un point de vue ethnopharmacologique, il est intéressant de noter
ses, ivoiriennes et/ou camerounaises ont montré des activités leish- que les feuilles d’Anogeissus leiocarpus sont également utilisées
manicides ou antitrypanosomiales, permettant d’envisager de nou- comme antipaludique au Nigéria et en Guinée (Adjanohoun et al.,
velles pespectives dans la recherche de molécules actives contre 1991 ; Bhat et al., 1990 ; Gbile et al., Pobeguin, 1912). D’autres
les parasites responsables de certaines formes de leishmaniose ou usages traditionnels pour cette espèce sont rapportés dans la litté-
contre la trypanosomiase africaine. rature, tels que emmenagogue (Berhault, 1974), antitussif (Baoua et

Tableau 1 : Plantes à réputation antipaludique de Côte d’Ivoire, Bénin et Cameroun, sélectionnées pour l’évaluation de l’activité antiparasitaire

Espèces Famille Parties utilisées N° d’herbier

COTE D’IVOIRE

Anogeissus leiocarpus (DC.) Guill. and Perr Combrétacées Feuille CNF 14798
Cochlospermum planchonii Hook. f. ex Planch Cochlospermacées Racine CNF 14643
Hymenocardia acida Tul. Euphorbiacées Feuille CNF 8705
Microdesmis keayana J. Leon Pandacées Feuille CNF 17789

BENIN

Canthium setosum Hiern. Rubiacées Parties aériennes Houngnon 3435


Croton lobatus L. Euphorbiacées Racine et p. aériennes Hp 565a
Dichapetalum guineense (DC.) Keay Dichapétalacées Feuille Av 1551
Gomphrena celosioides Mart. Amaranthacées Parties aériennes Souza 46c
Hybanthus enneaspermus (L.) F. Muell. Violacées Parties aériennes Houngnon 3708
Pavetta corymbosa (DC.) F.N. Williams Rubiacées Parties aériennes Houngnon 4870
Schrankia leptocarpa DC. Mimosacées Parties aériennes Houngnon 954b
Secamone afzelii (Schutt.) K. Schum. Asclépiadacées Parties aériennes Souza 1202a
Thalia geniculata L. Marantacées Racine Av 2468

CAMEROUN

Albizia zygia J.F. Macbr. Mimosacées Ecorce 2338/SRFK


Allanblackia monticola Staner L.C. . Clusiacées Racine et p. aériennes 61168/HNC
Harungana madagascariensis Lam. ex Poir. Clusiacées Graine 4224/SRFK
Rauvolfia macrophylla Ruiz & Pav Apocynacées Ecorce 1697/SRFK
Stereospermum acuminatissimum K. Schum Bignoniacées Ecorce 3011/SRFK
Stereospermum zenkeri K. Schum. ex De Wild Bignoniacées Ecorce 1012/SRFK
Symphonia globulifera L. f. Clusiacées feuille 32192/HNC

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al., 1976), antiseptique, antidiarrhéique, antilépreux (Vasileva,1969) Cameroun


et pour le nettoyage des dents (Bhat et al., 1990). Le rhizome de C.
planchonii est utilisé comme antipaludique au Niger (Adam et al., Les données ethnopharmacologiques relatives à l’usage de plantes
1972 ; Dakuyo, 1989), alors que la racine de H. acida possède le en tant qu’antipaludique furent compilées à partir d’entretiens réali-
même usage au Nigéria (Ainslie, 1937). D’autres usages tradition- sés avec des thérapeutes traditionnels des départements de Ndé et
nels sont cités pour cette dernière espèce : contre la maladie du Mifi dans l’ouest du Cameroun. Une recherche bibliographique
sommeil (Kerharo, 1974), dans les affections cutanées, le diabète, associée à des critères chimiotaxonomiques permit de retenir neuf
les blessures infectées, les infections urinaires et les caries dentai- espèces pour leur intérêt potentiel. Ces espèces furent collectées
res (Muanza et al., 1994) et comme aphrodisiaque (Muanza et al., dans leur habitat naturel en septembre 2004 :
1994; Bouquet et Debray, 1974).
• Allanblackia monticola Mildbr. ex Engl. (Clusiacées) et
Harungana madagascariensis Lam. ex Poir. (Clusiacées) à Bazou
Bénin • Symphonia globulifera L. f. (Clusiacées) à Bangant’é
• Albizia zygia J.F. Macbr. (Fabacées), Rauvolfia macrophylla
Nous avons pu avoir accès à un registre réalisé par la Direction de Ruiz & Pav. (Apocynacées), Stereospermum acuminatissimum
la Protection Sanitaire du Ministère de la Santé du Bénin, faisant K. Schum. (Bignoniacées) et Stereospermum zenkeri K.
état d’un corpus de 88 remèdes traditionnels relevés auprès de tra- Schum. ex De Wild. (Bignoniacées) à Bafoussam
dipraticiens béninois opérant sur toute l’étendue du territoire natio-
nal. Une sélection parmi les espèces les plus utilisées, et les moins Les déterminations botaniques furent effectuées par M. Nana Victor,
étudiées d’un point de vue pharmacochimique après consultation de botaniste à l’Herbier National du Cameroun (NHC), où des exemplaires
diverses banques de données, a permis de retenir neuf espèces d’herbiers de chacune des espèces furent déposés (tableau 1).
appartenant à neuf genres et huit familles botaniques. Ces espèces
furent récoltées entre décembre 2001 et janvier 2002 dans leur D’autres usages traditionnels, en Afrique ou ailleurs, sont rapportés
habitat naturel au Bénin : dans la littérature pour les espèces camerounaises sélectionnées.
Ainsi, A. monticola est utilisée au Cameroun contre les douleurs
• dans la région de l’Ouémé (sud-est du Bénin) pour Canthium dentaires, les infections respiratoires et certaines pathologies para-
setosum Hiern. (Rubiacées), Dichapetalum guineense (DC.) sitaires (Azebaze et al., 2004). H. madagascariensis est réputée
Keay (Dichapetalacées), Hybanthus enneaspermus (L.) F. contre les diarrhées au Congo et les affections parasitaires en Inde
Muell. (Violacées), Pavetta corymbosa (DC.) F.N. Williams (Tona et al., 1998; Prajapati et al., 2003). S. globulifera est utilisée
(Rubiacées) et Schrankia leptocarpa DC. (Mimosacées) comme tonique et laxatif dans l’ouest du Cameroun (Aubreville,
• dans la région de Zou (Centre du Bénin) pour Secamone afzelii 1950). A. zygia est utilisée dans le sud du Cameroun contre les
(Schutt.) K. Schum. (Asclepidacées) eczémas et les maladies vénériennes (Laird et al., 1997), alors que
• dans la région atlantique (sud du Bénin) pour Croton lobatus L. l’écorce de R. macrophylla est réputée contre la syphilis en Afrique
(Euphorbiacées), Gomphrena celosioides Mart. de l’ouest (Court, 1974).
(Amaranthacées) et Thalia geniculata L. (Marantacées).

Les déterminations botaniques furent effectuées par des taxonomis-


tes de l’Herbier National de l’Université Abomey-Calavi (Bénin) et EVALUATION DE L’ACTIVITÉ
les exemplaires d’herbiers des espèces considérées furent déposés ANTIPARASITAIRE ET DE LA CYTOTOXICITÉ
au même herbier (BENIN) (Tableau 1).
L’évaluation des activités antiparasitaires in vitro contre trois proto-
Outre leur usage traditionnel comme antipaludique au Bénin, certai- zoaires, Plasmodium falciparum, Leishmania donovani et
nes des espèces récoltées présentent soit une utilisation similaire Trypanosoma brucei rhodesiense, responsables respectivement du
dans d’autres pharmacopées, soit d’autres utilisations populaires. paludisme, de certaines formes de leishmaniose et de la trypanoso-
D. guineense est utilisée comme antipaludique au Togo (Gbeassor miase africaine, a été effectuée en collaboration avec l’Institut
et al., 1989). Les parties aériennes de H. enneaspermus sont utili- Tropical Suisse de Bâle, et réalisée dans un premier temps sur les
sées contre la jaunisse, les infections urinaires et les morsures de extraits obtenus à partir des plantes sélectionnées pour leur réputa-
serpent en Inde (Gopal et Shah, 1985 ; Pushpangadan et Atal, tion antipaludéenne. Les valeurs des concentrations inhibitrices 50
1984 ; Majumder et al., 1979) et contre la stérilité masculine en Côte (CI50) obtenues ont permis de sélectionner les extraits présentant le
d’Ivoire (Kheraro et Bouquet, 1950). Diverses espèces du genre meilleur potentiel, qui ont été soumis à un fractionnement phytochi-
Pavetta sont traditionnellement utilisées en tant qu’antipaludique en mique en vue de l’isolement de leurs principaux constituants.
Afrique de l’ouest (Vlietinck et al., 1995 ; Gessler et al., 1994; L’évaluation de l’activité antiparasitaire de ces constituants sur les
Chagnon M., 1984). S. leptocarpa est réputée efficace dans la trois protozoaires cités plus haut a permis ensuite de mettre en évi-
même région, contre les fièvres éruptives et l’hypertension, alors dence les molécules les plus actives et de procéder à leur détermi-
que S. afzelii est utilisée comme aphrodisiaque et contre les pneu- nation structurale.
monies (Adjanohoun et al., 1989). Diverses espèces de Croton sont
réputées antipaludique dans les zones d’Afrique où le paludisme est L’évaluation quantitative de l’activité antipaludique in vitro sur la sou-
endémique (Prozesky et al., 2001 ; Johns et al., 1994) alors que G. che résistante K1 (Thaithong et Beale, 1981) a été déterminée au
celosioides a le même usage en Tanzanie (Gessler et al., 1994). moyen de la technique radio-isotopique basée sur la méthode

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décrite par Desjardins et coll. (1979) et modifiée par Ridley et coll. présence de différentes concentrations des extraits ou composés
(1996). Le test consiste à utiliser comme indicateur de viabilité purs à tester, [3H] hypoxanthine est additionnée à chaque puits et
l’absorption de [3H] hypoxanthine par le parasite maintenu en culture l’incubation est poursuivie pendant 24 heures à la même
continue dans des suspensions d’érythrocytes humains (Trager et température. La CI50 est calculée par interpolation linéaire entre les
Jensen, 1976). Après 48h d’incubation des parasites à 37 °C en deux concentrations de drogues encadrant le 50% (Huber et
Koella, 1993). La chloroquine et l’artémisinine ont été utilisées
comme références positives.

Les activités leishmanicide et trypanocide ont été évaluées in vitro


au moyen du test au Bleu Alamar® (résazurine) décrit par Räz et al.,
1997. La croissance du parasite est mesurée quantitativement par
fluorimétrie, après ajout d’un indicateur fluorescent du métabolisme
parasitaire dans le milieu de culture, la résazurine. L’activité leish-
manicide a été évaluée sur des cultures continues de formes amas-
tigotes de la souche MHOM/ET/67/L82 de Leishmania donovani, en
condition axénique. L’activité trypanocide a été évaluée sur des cul-
tures axéniques de trypanosomes sanguins (souche STIB 900, Baltz

Microdesmis keayana
Cochlospermum planchonii
Hybantus enneaspermus
Croton lobatus
Secamone afzelli
Pavetta corymbosa
Schrankia leptocarpa
(de haut en bas,
de gauche à droite)

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Gomphrena celosioides

et al., 1985). Les extraits ou les substances pures sont mis en ner les tanins présents dans certains des extraits méthanoliques,
contact avec les parasites, à différentes concentrations. Après 72 h ceci afin d’éviter des effets aspécifiques dans l’évaluation des activi-
d’incubation à 37°C, la résazurine est ajoutée à chaque puits et l’in- tés biologiques sur cultures cellulaires. Les extraits dichlorométhani-
cubation se poursuit de 2 à 4 h. La fluorescence est mesurée et ques et méthanoliques, ces derniers débarrassés de leurs tanins,
exprimée en pourcentage du contrôle. Les valeurs de CI50 sont cal- ont ensuite fait l’objet d’essais visant à l’évaluation de leurs activités
culées par le logiciel Softmax Pro (Molecular Devices) à partir des antiparasitaires et cytotoxiques. Les parties de plantes utilisées tra-
données obtenues. La miltéfosine a été utilisée comme référence ditionnellement au Cameroun ont fait l’objet, pour leur part, de deux
positive pour le test leishmanicide et la mélarsoprol pour le test try- extractions successives à l’acétate d’éthyle et au méthanol.
panicide. La cytotoxicité a été évaluée à l’aide du même test sur des
cellules de myoblastes du muscle squelettique de rat (cellules L6), Pour les extraits présentant le meilleur potentiel antiparasitaire, les
la podophyllotoxine ayant servi de référence positive. méthodes de purification et d’isolement des molécules actives ont
été fondées principalement sur le partage liquide-liquide et sur la
La mesure de la cytotoxicité sur des cultures cellulaires non tumo- combinaison de différentes méthodes chromatographiques sur sup-
rales permet de déterminer, pour chaque extrait ou molécule testée, ports variés, telles que chromatographie sur couche mince sur gel
un indice de sélectivité (IS), qui est égal au rapport de la valeur de de silice, la chromatographie flash utilisant un système de moyenne
la CI50 de la cytotoxicité observée divisée par celle de l’activité bio- pression (Biotage®), la chromatographie par filtration sur gel de
logique. Plus la valeur de l’indice de sélectivité est importante, plus Sephadex LH-20 et la chromatographie liquide préparative à haute
l’activité biologique est sélective. Dans les essais d’activité antipara- performance, sur colonne de gel de silice en phase inverse.
sitaire sur les protozoaires, on estime classiquement qu’un IS > 10
est le signe que l’activité antiparasitaire observée n’est pas due à La détermination structurale des molécules isolées a été réalisée
une toxicité cellulaire générale, donc aspécifique. au moyen de techniques physico-chimiques et spectrométriques :
spectrométrie ultra-violette, infrarouge, spectrométrie de masse
et résonance magnétique nucléaire mono- et bidimensionnelle
(RMN 1H et 13C).
EXTRACTION, ISOLEMENT BIOGUIDÉ
ET DÉTERMINATION STRUCTURALE

Après une délipidation


préalable par du cyclo-
hexane, les parties de
Tableau 2 : Activités antipaludique et cytotoxique des espèces sélectionnées de Côte d’Ivoire
plantes utilisées tradition-
nellement en Côte d’Ivoire
Espèces Parties Type Activité antipaludique Activité cytotoxique Index de
et au Bénin, séchées et utilisées d’extrait P. falciparum souche K1 Cellules L6 sélectivité
broyées, ont fait l’objet mml
IC50 /µ IC50 /µmml SI

d’extractions successives
A. leiocarpus Feuille D 3,8 ± 1,3 71,9 19
par deux solvants de A. leiocarpus Feuille M > 20 nd nd
polarité croissante, le C. planchonii Racine D 4,4 ± 1,3 67,3 15
C. planchonii Racine M > 20 nd nd
dichlorométhane et le
H. acida Feuille D 6,9 ± 1,0 65,4 10
méthanol, au moyen d’un H. acida Feuille M 10,7 ± 3,6 71,8 6
extracteur de Soxhlet M. keayana Feuille D 12,2 ± 1,8 nd nd
M. keayana Feuille M > 20 nd nd
semi-automatisé
Chloroquine 0,064
(Soxtec®). Une filtration Artémisinine 0,0015
sur gel de Sephadex LH-
20 a permis dans un D : extrait dichlorométhanique / M : extrait méthanolique / nd : non déterminé / les valeurs d’IC50 de l’activité antipaludique
deuxième temps d’élimi- sont des moyennes ± variations standards (n = 2), P < 0.05 (Snedecor and Cochran, 1980).

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RÉSULTATS ET DISCUSSION Tableau 4 : Activités antipaludique et cytotoxique des composés


isolés de C. lobatus et T. geniculata collectées au Bénin

Plantes à réputation antipaludique de Côte d’Ivoire Composés P. falciparum Cellules L6 Index de


souche K1 IC50 µg/ml sélectivité
IC50 µg/ml SI
Les activités antipaludiques in vitro les plus marquées sur la souche
résistante K1 de Plasmodium falciparum on été observées avec les Acide (Z,Z,Z)-9,12,15-octa 3,2 58,4 18,4
décatriènoïque méthyl ester
extraits dichlorométhaniques des parties aériennes de Anogeissus
Acide 8,11,17,21-tétraméthyl-8, 3,9 > 90 > 20
leiocarpus (IC50 = 3,8 µg/ml) et de la racine de Cochlospermum 10,17,21-tétraèntétracosanoïque
planchonii (IC50 = 4,4 µg/ml). Les extraits méthanoliques et Géranylgéraniol 1,1 27,0 24,5
dichlorométhanique de feuille de Hymenocardia acida ont montré Acide bétulinique 1,5 6,6 4,5
des valeurs d’IC50 égales respectivement à 6,9 et 10,7 µg/ml, alors Acide (E)-3-(4-méthoxy-phényl) 4,9 47,9 9,8
que l’extrait dichlorométhanique de feuille de Microdesmis keayana -2-phényl-acrylique
présentait une valeur d’IC50 = 12,2 µg/ml (Vonthron-Sénécheau Tiliroside 7,1 > 90 > 12
et al., 2003) (Tableau 2). Vitexine 4,4 3 0,7
Géranylfarnésol 12.5 > 90 >7
Chloroquine 0,07 nd nd

Plantes à réputation antipaludique du Bénin Artémisinine 0,0015 nd nd

Les activités antipaludiques in vitro les plus marquées sur la souche


résistante K1 de Plasmodium falciparum ont été observées avec les
extraits dichlorométhaniques des parties aériennes de Hybanthus
L’étude phytochimique de Croton lobatus a permis l’isolement et la
enneaspermus (IC50 = 2,6 µg/ml) et de la racine de Croton lobatus
détermination structurale de douze constituants principaux. Parmi
(IC50 = 2,8 µg/ml). Les extraits dichlorométhaniques de
ces constituants, cinq composés apolaires, l’acide (Z,Z,Z)-9,12,15-
Dichapetalum guineense (feuille), Gomphrena celosioides (parties
octadécatriènoïque méthyl ester, l’acide 8,11,17,21-tétraméthyl-
aériennes), Pavetta corymbosa (parties aériennes) et Secamone
(E,E,E,E)-8,10,17,21-tétraèntétracosanoïque, le géranylgéraniol,
afzelii (parties aériennes), ainsi que les extraits méthanoliques de
l’acide bétulinique et l’acide (E)-3-(4-méthoxy-phényl)-2-phény-
Canthium setosum (parties aériennes), Croton lobatus (racine et
lacrylique ainsi que deux dérivés flavonoïdiques, le tiliroside et la
parties aériennes), Schrankia leptocarpa (parties aériennes) et
vitexine, ont montré des activités marquées (IC50 < 8,0 µg/ml) sur la
Thalia geniculata (racine) ont montré, pour leur part, des valeurs
même souche résistante K1 (Attioua et al., 2007 ; Lagnika, 2005)
d’ IC50 < 10,0 µg/ml (Weniger et al., 2004) (Tableau 3).
(Tableau 4).

Par ailleurs, l’étude phytochimique de Thalia geniculata a permis de


Tableau 3 : Activité antipaludique des espèces béninoises sélectionnées mettre en évidence cinq constituants identifiés comme étant le
sitoindoside I [β-sitostérol-(6-O-hexadecanoyl)-3-O-β-D-glucoside],
Espèces Parties Type Activité le daucostérol (β-sitostérol-3-O-β-D-glucoside), le stigmastérol,
utilisées d’extrait antipaludique
P. falciparum souche K1 le β-sitostérol et le géranylfarnesol. Le géranylfarnésol se montre
IC50 /µml
actif in vitro sur la souche K1 de Plasmodium falciparum
C. setosum P. aériennes D 4,8 ± 0,1 (IC50 = 12,2 µM) ainsi que sur la forme amastigote de Leishmania
C. setosum P. aériennes M > 20 donovani (IC50 = 13,2 µM), avec d’excellents indices de sélectivité
C. lobatus Racine D 2,8 ± 0,1
C. lobatus Racine M 4,9 ± 0,7 (Lagnika et al., 2008) (Tableau 4).
C. lobatus P. aériennes D 3,6 ± 0,5
C. lobatus P. aériennes M > 20
D. guineense Feuille D 7,4 ± 1,6
D. guineense Feuille M 15,7 ± 2,1
G. celosioides P. aériennes D 6,8 ± 1,2
Plantes à réputation antipaludique du Cameroun
G. celosioides P. aériennes M 15,0 ± 1,3
H. enneaspermus P. aériennes D 2,6 ± 0,4
H. enneaspermus P. aériennes M > 20
P. corymbosa P. aériennes D 5,5 ± 0,8 Trois extraits des plantes camerounaises sélectionnées ont montré
P. corymbosa P. aériennes M 17,5 ± 2,3 une activité antipaludique significative in vitro sur la souche
S. leptocarpa P. aériennes D 3,4 ± 0,6
résistante K1 de Plasmodium falciparum, avec des valeurs
S. leptocarpa P. aériennes M > 20
S. afzelii P. aériennes D 6,5 ± 1,3 d’ IC50 < 5,0 µg/ml, à savoir les extraits méthanoliques de l’écorce
S. leptocarpa P. aériennes M > 20 de Albizia zygia (IC50 = 1,0 µg/ml), de graines de Harungana mada-
T. geniculata Racine D 14,3 ± 1,7
T. geniculata Racine M 6,4 ± 2,3 gascarensis (IC50 = 3,6 µg/ml) et de feuille de Symphonia globuli-
Chloroquine 0,07 fera (IC50 = 4,1 µg/ml).
Artémisinine 0,0015

D : extrait dichlorométhanique / M : extrait méthanolique / les valeurs Par ailleurs, cinq des extraits testés ont montré de fortes activités
d’IC50 sont des moyennes ± variations standards (n = 2), P < 0.05 leishmanicides in vitro, avec des valeurs d’IC50 < 5,0 µg/ml sur des
(Snedecor and Cochran, 1980)
formes amastigotes de Leishmania donovani en condition axénique,

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l’extrait méthanolique de graines de Harungana madagascariensis CONCLUSION


montrant la meilleure activité (IC50 = 1,6 µg/ml). Pour sa part,
l’extrait méthanolique d’écorce de Albizia zygia a montré une très Les résultats de ces études montrent l’intérêt de l’approche ethno-
forte activité in vitro contre Trypanosoma brucei rhodesiense pharmacologique dans la recherche de substances actives contre
(IC50 = 0,2 µg/ml). Les extraits méthanoliques de graines de les pathologies parasitaires provoquées par des protozoaires. Pour
Harungana madagascariensis et de fruits de Allanblackia monticola certains des extraits montrant des activités antiparasitaires mar-
montrent également des activités significatives sur le même quées, associées à un fort index de sélectivité, la mise au point de
parasite, avec des valeurs d’ IC50 < 8,0 µg/ml (Ndjakou Lenta et al., médicaments traditionnels améliorés (MTA) peut être envisagée,
2007a) (Tableau 5). après vérification de l’absence de toxicité chez l’animal. Il faut toute-
fois garder à l’esprit que la plupart des extraits ou substances, dont
l’activité est mise en évidence dans des tests in vitro, ne donnent
Une recherche phytochimique bioguidée complémentaire sur les pas naissance à de nouveaux médicaments utilisables en thérapeu-
extraits de Symphonia globulifera et Allanblackia monticola a permis tique, pour des raisons liées à leur manque de sélectivité, à leur toxi-
d’isoler deux benzophénones, la guttiférone A à partir de cité chez l’homme, à des problèmes de biodisponibilité in vivo, ou
S. globulifera et la guttiférone F à partir de A. monticola. Ces encore à des difficultés propres au développement adéquat d’une
deux molécules ont montré de très fortes activités leishmanicides forme médicamenteuse. Néanmoins, ces substances sont suscepti-
in vitro (IC50 ≤ 0,2 µM pour les deux molécules), comparables et bles, soit d’être des modèles pour la synthèse d’analogues plus
même supérieures à celle de la substance de référence, la actifs ou moins toxiques, soit d’être utilisées en association avec des
miltéfosine (IC50 ≅ 0,5 µM). Malheureusement, le profil cytotoxique antipaludéens commerciaux comme la chloroquine, s’il s’avère,
de ces molécules ne permet pas d’envisager, à ce stade, une comme cela a été montré dans des travaux récents
évaluation de l’activité leishmanicide in vivo (Ndjakou Lenta et al., (Ramanitrahasimbola et al., 2006), qu’elles sont susceptibles de
2007b) (Tableau 6). réverser la résistance du parasite à cet antipaludéen.

Tableau 5 : Activités antipaludique et cytotoxique des espèces camerounaises les plus actives

Espèces Parties Type Activité Activité Index de


utilisées d’extrait antipaludique cytotoxique sélectivité
P. falciparum souche K1 Cellules L6 SI
IC50 /µml IC50 /µml

A. zygia Ecorce M 1,0 ± 0,1 4,5 4,5


H. madagascariensis Graine M 3,6 ± 0,3 28,1 7,8
S. globulifera Feuille M 4,1 ± 0,5 52,3 14,0
Chloroquine 0,039 nd nd
Artémisinine 0,002 nd nd

M : extrait méthanolique / nd : non déterminé / les valeurs d’IC50 de l’activité antipaludique sont des moyennes ± variations
standards (n = 2), P < 0.05 (Snedecor and Cochran, 1980).

Tableau 6 : Activités leismanicide et trypanicide des espèces camerounaises les plus actives et des molécules
isolées par fractionnement bioguidé

Espèces Parties Type Activité Activité trypanicide


utilisées d’extrait antipaludique Trypanosoma brucei
Leishmania donovani rhodiense
IC50 /µml (sauf*= µM) IC50 /µml

A. zygia Ecorce M 3,5 ± 1,8 0,2 ± 0,0


A. monticola Fruit M 1,8 ± 0,5 7,2 ± 0,3
H. madagascariensis Graine M 1,6 ± 0,6 7,8 ± 0,3
R. macrophylla Ecorce M 9,4 ± 6,6 11,2 ± 0,2
S. acuminatissimum Ecorce AE 6,1 ± 3,5 10,8 ± 0,6
S. zenkeri Ecorce AE 3,7 ± 1,9 9,6 ± 0,3
S. globulifera Feuille M 2,1 ± 0,8 11,5 ± 0,5
Gutiférone A 0,16* nd
Gutiférone F 0,20* nd
Miltéfosine 0,47* nd
Mélarsoprol nd 0,002

M : extrait méthanolique / AE : extrait acétate d’éthyle / nd : non déterminé / pour les extraits testés, les valeurs d’IC50 des
activités antiparasitaires sont des moyennes ± variations standards (n = 2), P < 0.05 (Snedecor and Cochran, 1980).

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Remèdes traditionnels béninois

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