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Analyse numérique de la rupture ductile sous traction

Conference Paper · December 2014

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4 authors, including:

Malika Khodja Ahmed Ouadah Bouakkaz


Council for Scientific and Industrial Research, South Africa University of Sidi-Bel-Abbes
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CNMI-2014 CNMI, UMAB, 09-10 Décembre, 2014

Analyse numérique de la rupture ductile sous


traction
Saib Yassine 1, Bouakkaz Ahmed Ouadah2 ,Khodja Malika.3 , Belhouari Mohamed.4
1,2,3,4
LMPM, Département de Génie Mécanique, Université de Sidi Bel Abbes, BP 89 Cité Ben M’hidi
22000, Sidi Bel Abbes.

Résumé — Les structures métalliques sont soumises Rupture ; est le résultat de mode d’ouverture (mode I). De
en service à des sollicitations mécaniques donnant lieu nombreuses études expérimentales et des simulations
à des états de contraintes provoquant leurs numériques ont été effectuées sur la rupture en mode mixte
endommagements ou leurs ruptures. L’objet de la [1-2].
présente étude porte sur une analyse numérique par la
méthode des éléments finis tridimensionnelle de l’effet II. RÉSULTATS ET ANALYSE
du chargement sur le niveau de l’énergie de rupture et
l’étendue de la zone plastique en pointe de fissure. A. Modèle géométrique et numérique Premier sous-titre
L’approche énergétique, de la mécanique non linéaire
Le modèle géométrique de la plaque chargée en mode
de la rupture fondée sur l’intégrale de contour J, est
d'ouverture (mode I) est représenté sur la figure III.1. La
utilisée pour décrire le comportement en rupture d'une
plaque en aluminium 2024 T3 de hauteur H = 40 mm et
plaque métallique dont la loi de comportement est de
largeur W = 20 mm ; présente une fissure débouchante de
type contrainte-déformation. L’influence des
longueur a. En mode I pur la plaque est chargée dans une
propriétés mécaniques de la plaque, ainsi que son
direction parallèle à l'axe y et perpendiculairement au plan
épaisseur, de la taille de la fissure et le type de
de fissuration. Le chargement mécanique σ= 50 MPa.
sollicitation sont mises en évidence sur les variations de
l’énergie de rupture et l’étendue de la zone plastique en La structure étant modélisée par des éléments cubiques
pointe de fissure. (hexaèdres) à huit nœuds. Le maillage de l´éprouvette
Les principaux résultats montrent que l'énergie de utilisée dans le modèle 3D d’éléments finis est représenté
rupture et la plastification en pointe de fissure sollicitée sur la figure III.2. Un maillage régulier est effectué pour
en mode I, est directement liée à la taille de fissure, aux toute la structure. Ce maillage reste le même tout au long
propriétés mécaniques du matériau et à l’épaisseur de du calcul afin d’éviter toute influence du maillage sur les
la structure. L'effet de ces différents paramètres résultats. La fissure entraine une singularité géométrique
apparait lorsque la fissure dépasse sa valeur critique. provoquant une concentration de contrainte. Par
Mots clés — ; Elément finis ; Fissure ; Intégrale J ; conséquent, un maillage raffiné est effectué autour de la
Rupture ; Zone plastique. fissure. Le nombre total d’éléments de la structure est égal
à 30000. La taille du côté d’un élément loin de la fissure
est égale à 0,016 mm pour toute la structure et 0,004 mm
I. INTRODUCTION au voisinage de la fissure.

L ES problèmes d'amorçage et de propagation de


fissures dans des structures telles que les ailes d'avion
constituent une source d'ennuis permanente pour les
La plaque en aluminium à un comportement élasto-
plastique, dont la loi de comportement (contrainte-
déformation) est représentée sur la figure 3
professionnels du domaine. Les recherches accomplies sur
ce terrain visent, dans un premier temps, à tenter de
comprendre le phénomène de propagation de fissures pour
la prédiction de la durée de vie des structures
aéronautiques. Actuellement, de nouvelles techniques sont
développées pour réduire la vitesse de propagation de la
fissure augmentant ainsi la durée de vie de la structure.
La rupture des structures en fonctionnement normal est, le
plus souvent due à la fatigue. La propagation de fissure ne
se produit pas uniquement à la suite de sollicitations en
mode pur. En effet, la rupture est en général due à un mode
mixte qui associe au moins deux des trois modes de
Figure 1 : Modèle géométrique de la plaque (mode I).
Figure 2 : Maillage de la plaque et au voisinage de la
fissure (mode I)

Figure 4 : Variation de l'intégrale J en fonction de la


longueur de fissure pour différentes épaisseurs (2024-T3).

Figure 3 : Courbe contrainte déformation de


l’Aluminium 2024-T3 et 7078-T6.
Les propriétés mécaniques des deux matériaux sont
regroupées dans le tableau 1
Tableau 1 : Propriétés élastique du 2024-T3 et 7075-T6.
Figure 5 : Variation de l'intégrale J en fonction de la
longueur de fissure pour différentes épaisseurs (7075-T6).

L'alliage d'aluminium 7075-T6 σe = 580 MPa) est plus


résistant que le 2024-T3 (σe = 350 MPa) et par conséquent
il conduit à des intégrales J plus faibles (Fig.6).

Pour les faibles tailles de fissure (a< 6 mm), les énergies


de rupture sont quasiment identiques ; ceci peut être dû
aux faibles intensités des champs de contraintes et
déformation en pointe de fissure. Par ailleurs, l’intégrale J
B. Propagation en mode I
décroît lorsque la limite élastique du métal augmente. Ce
La figure 4 illustre les variations de l'intégrale J du phénomène est plus marqué lorsque la taille de fissure
2024-T3 en fonction de la longueur de fissure pour augmente. En effet, on constate un écart plus ou moins
différentes épaisseurs de la plaque.
important entre les valeurs de l’intégrale J. Il ne dépasse
pas les 36% pour une fissure de longueur a = 12 mm.
champ de contraintes en pointe de fissure est représenté sur
la figure 8. Ainsi, la contrainte équivalente de Von-Mises
est fortement liée à l'épaisseur de la plaque, cet effet est
plus marqué pour le 7075. L’augmentation de l'épaisseur 'e'
conduit à des concentrations de contraintes les plus élevées
en pointe de fissure. Par contre, la diminution de cette
épaisseur conduit à la relaxation des contraintes ; cette
relaxation de contraintes engendre une plastification
importante qui ralentit la propagation de fissure. Ceci
montre clairement qu'une faible épaisseur emmagasine de
l’énergie sous forme de déformation plastique. Une grande
quantité de l’énergie en tête d’une fissure contenue dans le
métal est absorbée sous forme de déformation plastique.
Cette augmentation d’énergie caractérise l’étendue de la
zone plastique.
Figure 6 : Comparaison des intégrales J (e = 0,5 mm).

La figure 7 confirme les constatations faites sur les


figures 4 et 5 Cette dernière compare les énergies de
ruptures obtenues pour les deux matériaux en fonction de
l'épaisseur 'e'.
Les résultats obtenus montrent clairement que l'énergie
de rupture maximale est obtenue pour les faibles
épaisseurs. Lorsque l’épaisseur 'e' augmente, la variation
de l’intégrale J est presque constante. Cet effet est plus net
pour les faibles longueurs de fissure.
Les 2024 conduits à des intégrales J plus importantes
que le 7075. L'écart constaté entres les énergies de ruptures
des deux matériaux passe de 30 % à 13 % lorsque
l'épaisseur augmente de 0,5 mm à 5 mm.

Figure 8 : Effet de l'épaisseur 'e' sur les contraintes


équivalentes (a = 4 mm).

Les résultats montrent qu'une propagation de fissure


conduit à l’augmentation du paramètre J et par conséquent
à l’augmentation de la taille de la zone plastifiée en pointe
de fissure (Fig.9). Celle-ci illustre l’étendue de la zone
plastique pour différentes longueurs de fissure pour le
2024-T3. Les étendues des zones plastifiées ont été
déterminées en utilisant le critère de Von-Mises.
L’étendue de la zone plastique dépend fortement de la
longueur de fissure. En pointe de fissure les champs de
Figure 7 : Effet de l'épaisseur de la plaque sur les déformation sont considérables entraînant une étendue de
variations de l'intégrale (a = 12 mm). la zone plastique plus importante. Dans ce cas, l’énergie
mécanique en tête de fissure est absorbée par le matériau
La figure 8, illustre les variations des contraintes sous forme de défauts. Plus cette énergie est importante
équivalentes maximales de Von-Mises en fonction de la plus la densité du défaut augmente conduisant à une taille
longueur de fissure. Pour la même épaisseur e = 2 mm, la importante de la zone plastique. Les tailles des zones
contrainte équivalente du 7075 dépasse sa limite élastique plastifiées obtenues pour les faibles longueurs de fissure
(σe=580 MPa). Cette concentration de contrainte provoque sont faibles voire négligeables comparées à celles obtenues
des déformations irréversibles conduisant à la création pour les fortes longueurs de fissures. En effet, l'aire de la
d’une zone plastique en pointe de fissure. Par contre, zone plastique pour a= 12 mm vaut presque cinq fois celle
quelle que soit la taille de fissure, l'aluminium 2024 de la longueur a=5 mm. Cette augmentation de la zone
conduit à des rapports σéq / σe < 1, pour une épaisseur de 2 plastique peut être due aux déformations plastiques
mm la concentration de contrainte en pointe de fissure est importantes provoquées par la propagation de fissure.
faible. La figure 10 confirme cette constatation. Cette dernière
L’effet de l'épaisseur de la plaque sur la variation du montre la variation du rayon maximal de la zone plastique
en fonction de la longueur de fissure. Les résultats obtenus l’étendue de la zone plastique apparait pour des épaisseurs
montrent clairement que le rayon maximal de la zone e < 2 mm (Fig.12), où la taille de la zone plastique
plastique est obtenu pour les longueurs de fissures élevées. augmente. Par conséquent, pour les épaisseurs de la plaque
Nos résultats montrent une taille critique de fissure a = 8 (e > 2 mm) on peut dire qu’on est en plasticité confinée où
mm au-delà de laquelle le rayon maximal de la taille de la nous pouvons appliquer les concepts de la mécanique
zone plastique croît rapidement. Pour les fissures linaire de la rupture.
inferieures à cette longueur (a= 8 mm), nous observons que
le rayon de la zone plastique est presque constant. Une
fissure de 12 mm de long conduit à un rayon de zone
plastifiée qui vaut presque quatre fois de celui obtenu pour
la taille a = 5 mm. Par conséquent pour les faibles
longueurs de fissures on peut dire qu’on est en plasticité
confinée où nous pouvons appliquer les concepts de la
mécanique linaire de la rupture.

Figure 11 : Effet de l'épaisseur sur l'étendue de la zone


plastique.

Figure 9 : Zone plastique en pointe de fissure pour


différentes longueurs de fissures.

Figure 12 : Effet de l'épaisseur sur le rayon maximale de


la zone plastique.

Figure 10 : Rayon maximale de la zone plastique en III. CONCLUSION


fonction de la longueur de fissures.
L’environnement extérieur d’une structure est souvent
Nos résultats montrent que la diminution de l’épaisseur la source de nombreux dommages. Ces structures sont
de la plaque conduit à l’augmentation du paramètre J et par soumises en service à des sollicitations mécaniques
conséquent à l’augmentation de la taille de la zone donnant lieu à des états de contraintes généralement
plastifiée en pointe de fissure (Fig.11). Celle-ci illustre multiaxiaux et à amplitude variable. Cela a bien
l’étendue de la zone plastique pour les différentes valeurs évidemment des conséquences, telles que l’apparition de
de l’épaisseur de la plaque et une longueur de fissure a = 2 fissures provoquant leurs endommagements ou leurs
mm. ruptures. L'étude de la propagation de fissures est un
Nous observons que la diminution de l’épaisseur de la problème fondamental dans l'étude de la durée de vie d'une
plaque engendre une plastification importante en pointe de structure. Elle repose sur les principes de la mécanique de
la rupture, notamment par le calcul des paramètres de
fissure. En effet, les aires des zones plastiques obtenues
rupture, qui eux même permet de déterminer les critères de
pour les faibles épaisseurs sont légèrement supérieures à
propagation, de déviation de fissures et de rupture.
celles des épaisseurs élevées. L’effet de l’épaisseur sur
L’objet de la présente étude est d’analyser le
comportement en rupture d'une structure sollicitée par ces
modes de rupture. L’ensemble des études réalisées
numériquement par la méthode des éléments finis
tridimensionnels permettent de dégager les conclusions
suivantes :
L’énergie de rupture ainsi que l’étendue de la zone
plastique en pointe d’une fissure dépend à la fois de la
longueur de la fissure, des propriétés mécaniques du
matériau, de l’épaisseur de la structure ainsi que du mode
de sollicitation mécaniques.
L’augmentation de la longueur de la fissure, entraîne un
accroissement de l’énergie de rupture et de la taille de la
zone plastique. Il existe donc une taille critique de la
fissure (a= 8 mm) au-delà de laquelle l’intégrale J
augmente fortement. Ces deux paramètres croissent non
seulement avec l’accroissement de la fissure mais
également avec la diminution de l'épaisseur de la plaque.
La contrainte équivalente de Von Mises est fortement
liée à l'épaisseur de la plaque. L’augmentation de cette
épaisseur conduit à des concentrations de contraintes plus
élevées en pointe de fissure. La diminution de cette
épaisseur conduit à la relaxation des contraintes
engendrant une plastification importante en pointe de
fissure qui ralentit sa propagation.

REFERENCES

[1] M. Shixiang . Propagation de fissure en mode mixte dans un milieu


élasto-plastique avec prise en compte des contraintes résiduelles.
Thèse de Doctorat. Université BLAISE PASCAL – Clermont II.
2005.
[2] Dahlin, P. and M. Olsson. "Fatigue crack growth ‐ Mode I cycles
with periodic Mode II loading." International Journal of Fatigue
30(5): 931‐941. 2008.

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