Vous êtes sur la page 1sur 78

Guide de poche :

les OGM et leur


réglementation
Introduction
Introduction
L’agriculture est confrontée à des défis
majeurs et le sera davantage dans les
années à venir : répondre aux besoins alimentaires
d’une population mondiale en croissance rapide, aux
contraintes posées par le changement climatique ou encore
aux exigences d’une production plus durable.
La pression accrue sur les ressources alimentaires et
hydriques à l’échelle du globe, la disponibilité des terres
arables et la préservation de la biodiversité sont les nouveaux
enjeux de la planète.

3
Le thème de la productivité agricole fait son
retour sur l’agenda politique, avec la nécessité
d’introduire de nouvelles technologies dans l’agriculture pour
aider ceux qui ont choisi de s’attaquer au défi alimentaire
mondial. Pays du Nord et pays du Sud ont tout autant besoin
d’utiliser les différents outils mis à leur disposition pour
accroître la production agricole et participer à la lutte contre
l’insécurité alimentaire tout en minimisant les impacts négatifs
sur l’environnement.

Les outils du génie génétique contribuent depuis


déjà longtemps à l’amélioration de la production agricole et
joueront un rôle déterminant pour surmonter les défis présents
et futurs. Si la culture d’organismes génétiquement modifiés
(OGM) ne constitue pas la seule réponse, leur double potentiel
de réduction des intrants, d’énergie, d’utilisation d’eau, de
terres d’une part, d’augmentation des rendements d’autre part,
en fait une option intéressante pour développer une agriculture
durable et productive.

Cela fait maintenant 17 ans que la culture


et la consommation d’OGM ne cessent de
progresser à l’échelle de la planète. Dans le même
temps, les inquiétudes soulevées par leurs potentiels effets
négatifs sur la santé et l’environnement se sont avérées sans
fondement. La commercialisation des premières cultures
biotechnologiques remonte à 1996. En 2012, 17,3 millions
d’agriculteurs ont semé des cultures génétiquement modifiées
(OGM) sur une surface totalisant 170,3 millions d’hectares
à travers le monde. Scientifiques, responsables politiques
et agriculteurs en appellent de plus en plus ouvertement à
un débat rationnel basé sur des données scientifiques et les
années de pratique accumulées sur le terrain.
Ce guide donne un aperçu mondial de l’expérience des OGM
ainsi que des informations factuelles pour les décideurs
politiques, les journalistes et plus généralement pour toute
personne intéressée par le sujet.

4
CE QU’EN PENSENT
LES AGRICULTEURS

L’expérience enrichissante
d’une exploitante agricole
aux Philippines
Nom: Rosalie Ellasus
Profession: Maïsicultrice et rizicultrice
Pays: Philippines
Profil: diplômée du programme gouvernemental de Gestion intégrée
des nuisibles de l’Ecole d’agriculture (IPM-FFS), Rosalie s’est lancée
dans l’agriculture.
Problème rencontré: impossibilité d’écouler son maïs affecté par les
acariens, les maladies et les champignons qui produisent des toxines.
Opportunités: après avoir visité un site de démonstration de maïs
Bt à Santa Maria (province de Pangasinan), Rosalie a procédé à
une expérimentation de maïs Bt et de maïs conventionnel dans sa
propre exploitation. Constatant les bons résultats, elle a commencé à
cultiver du maïs OGM à la fois
résistant aux insecticides et
tolérant aux herbicides.

“J’ai retiré d’immenses


avantages : un rendement
supérieur et une récolte
de meilleure qualité, une
surveillance des parasites et
des maladies moins intense,
une pulvérisation d’insecticides
moins fréquente, un labour
minimal, une application
d’engrais réduite, une
simplification de la gestion
de culture, avec au final, une
amélioration de la rentabilité de
mon activité.”
5
LES

Aperçu
ORGANISMES
GENETIQUE-
MENT
MODIFIES
EN BREF
Que désigne-t-on par
modification génétique ?
La modification génétique permet d’améliorer les végétaux
de manière plus précise : les gènes existants sont modifiés
ou de nouveaux gènes incorporés afin de doter les variétés
de caractéristiques intéressantes, telles que la résistance à
certains parasites, la tolérance à des herbicides ou encore la
tolérance accrue à la sécheresse.
La modification génétique s’avère plus rapide et mieux
ciblée, dans la mesure où seuls quelques gènes possédant
des caractères connus sont transférés. Cette transformation
spécifique s’inscrit en complément des programmes de
sélection classique.

9
Pourquoi faut-il “améliorer”
les végétaux ?
La modification génétique est l’un des outils permettant
aux scientifiques d’aider les agriculteurs à accroître leurs
rendements en adaptant les cultures à des conditions
particulières.
C’est ainsi que le maïs génétiquement modifié (dit Bt)
résiste à la pyrale du maïs, un insecte ravageur capable
d’occasionner de graves dégâts aux cultures de maïs. Or
ce parasite affecte de plus de plus les surfaces agricoles
en Europe et ne peut être traité facilement par les moyens
conventionnels.
Les cultures OGM existantes et les nouvelles variétés
tolérantes à la sécheresse contribuent à améliorer les
performances sur le terrain. D’autres caractères utiles,
comme ceux aboutissant à un meilleur profil en acides
gras, connaissent actuellement une expansion rapide sur le
marché.

D’après les observations de


long terme et de nombreuses
Programme de
études scientifiques, l’effet recherche nationale
négatif des cultures OGM sur suisse
la santé n’est pas vérifiable.

10
Les OGM sont-ils sûrs
pour la santé et pour
l’environnement ?
Oui. Tous les OGM actuellement commercialisés (cultivés
ou importés) ont été soumis à une évaluation rigoureuse
obligatoire de la part des autorités compétentes et déclarés
aussi sûrs que les variétés conventionnelles de référence.
Dans l’UE, ce rôle est confié à l’Autorité européenne de
sécurité des aliments (EFSA).

En 2000 et 2010, la Commission européenne a publié deux


rapports couvrant 25 années de recherche consacrés aux
effets potentiellement néfastes des cultures ou aliments
OGM sur la santé humaine et l’environnement : “Dix ans
de recherche financée par l’Union européenne sur les
OGM” (2001-2010) et “Etude mandatée par la Commission
européenne sur la sécurité des organismes génétiquement
modifiés” (1985-2000).
Ces rapports concluent que
“l’utilisation de technologies plus
précises et le renforcement des
contrôles réglementaires rendent
probablement les OGM encore
plus sûrs que les végétaux et
aliments conventionnels.”1
et
“[Il] n’y a, à ce jour, aucune
preuve scientifique associant les
OGM à des risques accrus pour
l’environnement et pour la sécurité
des aliments destinés aux humains
ou aux animaux par rapport aux
végétaux et aux organismes
conventionnels.”2

11
Les OGM dans le monde
Combien d’agriculteurs
cultivent des OGM dans
le monde ?
Le nombre d’agriculteurs cultivant des OGM a atteint le
chiffre record de 17,3 millions en 2012, contre 16 millions
en 2011. Plus de 90 % d’entre eux sont des agriculteurs
disposant de faibles ressources et vivant dans les pays
en développement. A l’échelle planétaire, 170,3 millions
d’hectares de cultures OGM ont été récoltés dans 28 pays
– soit 100 fois plus que lors de leur introduction en 1996.
Ces chiffres sont respectivement supérieurs au nombre total
d’agriculteurs de l’UE et à la superficie totale de terres
arables de l’UE.

Notre Académie a conclu que les


méthodes récemment adoptées
pour développer les organismes Werner Arber
transgéniques obéissaient aux Président de
lois naturelles de l’évolution l’Académie pontificale
biologique et ne présentaient des sciences
aucun risque lié à la méthodologie
du génie génétique.

Source principale:
James, C. 2012. Global Status of
­Commercialized Biotech/GM Crops:
2012. ISAAA Brief 44-2012: Ithaca, NY

12
Quels pays cultivent
le plus d’OGM dans
le monde ?
Les dix pays utilisateurs de semences OGM ont cultivé
chacun plus d’un million d’hectares en 2012 :

Etats-Unis Brésil Argentine Canada Inde


69.5 36.6 23.9 11.6 10.8

Chine Paraguay Pakistan Afrique du Sud Uruguay


4.0 3.4 2.8 2.9 1.4

Pour la première fois en 2012, les pays du Sud ont cultivé


davantage d’OGM que les pays du Nord.
Le Brésil, par exemple, a considérablement développé
ses plantations de cultures OGM au point d’être le pays
à enregistrer la plus forte augmentation de la superficie
dédiée aux cultures biotechnologiques. L’adoption massive
des OGM contribue aujourd’hui à l’autosuffisance du
pays tout en répondant au niveau élevé de la demande
domestique et à celle d’exportation.

13
Quelles plantes OGM sont
cultivées dans le monde ?
Si l’on s’en tient à la superficie exploitée, les principales
cultures OGM sont le soja, le maïs, le coton et le colza.
D’autres OGM sont autorisés et cultivés dans certains pays,
comme la betterave à sucre, la luzerne, la papaye, la courge,
le peuplier, la tomate, la banane, le poivron, la pomme de
terre, le riz ou encore différentes fleurs ornementales.

La technologie est tout simplement


incontournable pour augmenter la
productivité et permettre un dévelop-
pement durable plus équitable (…), Daniel Gustavson
or les biotechnologies font bien sûr Directeur général adjoint,
Organisation des Nations
partie de ce tout. Les organismes Unies pour l’alimentation et
génétiquement modifiés sont un des l’agriculture (FAO)
outils des biotechnologies et ont cer-
tainement un gigantesque potentiel.

14
OGM : plantations annuelles
dans le monde depuis 1996
180
Millions d’hectares

160
140

120

100
80

60
40

20

0
96

97

98

00

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10
11
12
99
19

19

19

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20
20
20
19

Soja Maïs Coton Colza Source: James, C. (2012)

Estimation du nombre futur de


plantes OGM dans le monde
Nombre de plantes OGM

140

120

100

80

60

40

20

0
08

09

10

13

14

15
1

1
20

20

20

20

20

20

20

20

Coton Maïs Autres Riz Soja Colza Pomme


de terre
Source: Stein, A. & Rodriguez-Cerezo, E. (2010) International trade and the global pipeline of new
GM crops. Nature Biotechnology 28, 23-25

15
Taux d’adoption des cultures
OGM dans le monde
SOJA: 81%
93 % aux Etats-Unis, 100 % en Argentine, 88 % au Brésil

COTON 81%
94 % aux Etats-Unis, 93 % en Inde, 80 % en Chine

MAIS: 35%
88 % aux Etats-Unis, 75 % au Brésil

COLZA: 30%
93 % aux Etats-Unis, 97,5 % au Canada

Le marché des semences


biotechnologiques par
culture
En 2012, la valeur du marché mondial des semences
biotechnologiques a progressé de 10 % par rapport à 2011
pour s’élever à 11 milliards d’euros, soit 35 % du marché
mondial des semences commerciales (25 milliards d’euros).

Maïs 56%
Soja 32%

2012 Coton 9%
Colza 3%
Total = 11 milliards d’euros

16
Quelles sont les améliora-
tions les plus courantes ?
La plupart des variétés OGM commercialisées actuellement
présentent des caractéristiques améliorées pour la tolérance
aux herbicides (59 %), la résistance aux insectes (15 %), ou
les deux (26 %). D’autres caractères OGM permettent une
meilleure résistance aux maladies, une plus grande tolérance
à la sécheresse, des bénéfices sanitaires ou nutritionnels, une
durée de conservation accrue ou encore une transformation
industrielle plus efficace.

17
Pourquoi les agriculteurs
cultivent-ils aujourd’hui plus
d’OGM dans le monde ?

Facilité d’adoption
Augmentation de pratiques de
de la culture sans labour
Accrois- souplesse de ou de travail réduit
sement gestion de du sol, synonymes
l’exploitation de gain de temps et
des ren- d’usage réduit du
dements matériel

Diminution du
risque de perte
de rendement Augmen-
Réduction des en cas de
épandages liée à sécheresse tation des
l’amélioration de revenus
la lutte contre les agricoles
plantes adventices
et les parasites

Préservation
Réduction du des sols Amélioration de la
temps consacré qualité (ex : diminu-
à la surveillance tion de la teneur de
mycotoxines dans
des cultures et/
le maïs OGM résis-
ou à l’applica- tant aux insectes)
tion d’insecti-
cides

18
Des projets de R&D
prometteurs
Qui sont les nouveaux acteurs du développement
d’OGM ?

La Chine, l’Inde, le Brésil et d’autres nations émergentes

Instituts publics et partenariats public-privé

Sur quoi porte aujourd’hui le développement ?


Première génération : résistance aux insectes et tolérance
aux herbicides

Prochaine génération : valeur nutritionnelle, tolérance aux


stress, résistance aux maladies

Nouvelles variétés : priorité aux cultures des pays du Sud

Nouveaux caractères : atténuation et adaptation au


changement climatique

Amélioration des techniques de transformation

La prochaine génération
d’OGM recèle les plus Owen Paterson
formidables opportunités Secrétaire d’Etat à
l’Environnement du
pour améliorer la santé Royaume-Uni
humaine.

19
Des projets de R&D
prometteurs
Quels caractères ?

Tolérance aux stress biotiques et abiotiques


(tolérance au froid, à la sécheresse et à la salinité)

Efficience d’utilisation de l’eau, de l’azote

Contrôle de la fertilité

Amélioration de la qualité des grains

Modification de la teneur en huile, sucre et amidon


(ex. : soja riche en acide oléique, à faible teneur en
acides gras trans)

Qualité protéique et composition en acides aminés

Teneur en vitamines

Qualité nutritionnelle, gustative

Qualité post-récolte

Allergénicité réduite

Transformation des grains

Amylase pour la production d’éthanol

20
LES CULTURES
OGM POUR

Europe
L’ALIMENTATION
HUMAINE ET
ANIMALE EN
EUROPE
Comment la sécurité
sanitaire est-elle assurée
dans l’UE ?
Toutes les plantes OGM utilisées en alimentation humaine
et en alimentation animale, les fibres et le carburant issus
d’OGM subissent des contrôles de sécurité sanitaire
poussés dans le cadre d’une procédure d’autorisation avant
de pouvoir être mises sur le marché.
Dans l’UE, cette mission est confiée à l’Autorité européenne
de sécurité des aliments (EFSA), dont le groupe d’experts
scientifiques indépendants coopère étroitement avec les
autorités nationales en matière de sécurité alimentaire. Le
contrôle de l’innocuité des cultures OGM porte à la fois sur
leur mode de production et sur les nouvelles caractéristiques
spécifiques issues de la modification génétique. L’objectif
est de veiller à ce que le produit OGM soit aussi sûr pour la
consommation humaine et animale et pour l’environnement
que son équivalent conventionnel.

Que vous parliez de cellules souches,


de technologies OGM ou d’autre
chose, les preuves sont là. Ce qui se Prof. Anne Glover
passe, c’est que les gens ne savent Conseillère scientifique
pas pourquoi ils les rejettent et qu’ils principale auprès du
Président de la Commission
prennent des décisions sur la base de Européenne
critères philosophiques ou éthiques,
quels qu’ils soient.

23
En quoi consiste la procédure
d’autorisation des OGM dans
l’UE ?
La législation européenne appliquée aux OGM définit la procédure
d’autorisation et garantit que tous les produits OGM vendus sur le
marché communautaire sont aussi sûrs que leurs équivalents conven-
tionnels.

1. Une évaluation des risques est effectuée au cas par cas, étape par étape.

2. Lorsque l’EFSA a procédé à l’évaluation de la sécurité environnementale


et sanitaire humaine et animale, l’opinion scientifique qu’elle formule sert de
base à la rédaction d’un Projet de décision destiné à être présenté par
la Commission européenne.

3. Les Etats membres se prononcent par vote sur la proposition de la


Commission européenne.

4. Après autorisation, les OGM font l’objet de mesures de surveillance, de


traçabilité et d’étiquetage : des programmes de surveillance doivent être
approuvés avant la commercialisation du produit. La traçabilité est assurée
par l’étiquetage et la tenue de registres administratifs d’un bout à l’autre de
la chaîne alimentaire.

5. Information du public : des informations sont communiquées au public


tout au long du processus d’autorisation.

Avec ce cadre réglementaire, les OGM comptent parmi les produits


alimentaires les plus évalués de l’histoire. D’autres produits de grande
consommation, tels que le café, ne pourraient tout simplement pas
recevoir d’autorisation de mise sur le marché s’ils étaient évalués selon
la même méthode. Cela n’empêche pourtant pas sa consommation,
car les avantages procurés l’emportent sur les risques perçus.

24
Quels OGM peuvent être
importés dans l’UE ?
En mai 2013, ce sont au total 48 variétés d’OGM qui ont été
autorisées à être importées et traitées dans des produits
alimentaires destinés à l’homme et/ou aux animaux.
Plus de la moitié d’entre elles étaient des variétés de maïs
OGM, mais aussi du soja, du colza, de la betterave sucrière
et du coton.

25
Quels OGM peuvent être
cultivés dans l’UE ?
Sur les deux seules variétés OGM à être autorisées à la
culture en Europe, une seule (le maïs Bt résistant aux
insectes MON810) est actuellement cultivée dans certaines
régions du continent. Autorisé en 1998, ce maïs Bt
contribue à la lutte contre les insectes ravageurs. Certains
Etats membres ont imposé des interdictions nationales
juridiquement discutables sur la culture de l’une des variétés,
voire des deux, alors même qu’elle est approuvée au niveau
communautaire. Plusieurs de ces interdictions ont été
contestées devant la Cour de justice de l’Union européenne
et invalidées.
Par opposition, les agriculteurs en dehors de l’UE sont
autorisés à cultiver de nombreuses autres variétés.
{
Les coûts pour les entreprises
qui déposent des dossiers
d’autorisation varient entre 7 et
15 millions d’euros par variété,
montant qui s’explique avant tout
par le nombre et la complexité
des études à entreprendre.3
{

26
Statistiques des cultures
OGM dans les pays de l’UE

Source:
James, C. 2012.
Ministère de l’Agriculture, Espagne 2013

République tchèque
3.080 hectares de MAIS Bt

Slovaquie
Portugal 189 hectares de MAIS Bt
9.278 hectares de MAIS Bt
Roumanie
217 hectares de MAIS Bt
Espagne
136.962 hectares de MAIS Bt

27
Bénéfices de la culture du
maïs Bt en Espagne
L’Espagne est le premier pays européen
utilisateur de semences de maïs OGM. Le maïs Bt
qui y est cultivé permet de lutter contre la pyrale
du maïs, ravageur des cultures avec des pertes
pouvant atteindre 30% des récoltes. En 2012,
32% de l’emblavement espagnol a été cultivé.
Les données communiquées par le Ministère
de l’agriculture pour 20134 font état d’un record
historique de 136 962 hectares cultivés, soit une
hausse de 19% par rapport à 2012.5

Grâce à la culture de maïs Bt, les agriculteurs


espagnols ont dégagé un bénéfice (marge
brute) supérieur à 11 millions d’euros en 2012,
l’équivalent d’un gain de 95 euros à l’hectare,
selon une étude publiée en 2012 dans la Revue
espagnole de recherche agricole.6

28
Comment le choix des
consommateurs et des
agriculteurs est-il garanti ?
L’étiquetage OGM est obligatoire dans l’UE pour tous
les produits destinés à l’alimentation humaine et animale
qui contiennent ou qui sont issus d’OGM, si l’un des
ingrédients contient plus de 0,9% d’OGM. Cela permet aux
consommateurs de faire un choix éclairé, dans la mesure où
les produits sont disponibles. Les produits issus d’animaux
nourris avec des aliments OGM (pratique courante dans l’UE)
ne portent en revanche aucun étiquetage particulier. Le seuil
de 0,9 % fixé par les décideurs politiques ne correspond
à aucun niveau de problème sanitaire ou environnemental.
Dans les pays autorisant la culture d’OGM, les agriculteurs
ont le choix entre des cultures biologiques, OGM ou
conventionnelles en respectant les règles de coexistence.
Les mesures de coexistence se révèlent très efficaces.
A titre d’exemple, l’Espagne réussit à cultiver du maïs OGM
aux côtés de variétés conventionnelles et biologiques depuis
15 ans. Simples, efficaces et scientifiques, les mesures
de coexistence permettent aux agriculteurs espagnols de
bénéficier des technologies ou des méthodes de production
répondant le mieux à leurs besoins.

Que pensent les


Européens des OGM ?
Les questions et les résultats de certains sondages induisent
parfois en erreur. De manière générale, les questions
demandant de quantifier le “degré d’inquiétude” des

29
personnes interrogées au sujet d’une technologie donnée,
appellent à des réponses qui surestiment le niveau de
préoccupation des sondés. Une récente étude suédoise a
ainsi démontré que la plupart des enquêtes menées sur les
biotechnologies en Europe se concentraient excessivement
sur les risques.7 Or les sondages d’opinion les plus fiables
ne recourent pas à de telles méthodes trompeuses : ils
demandent plutôt aux personnes interrogées de classer
leurs différentes préoccupations sans les leur suggérer
indirectement.
L’Eurobaromètre a procédé ainsi en 2010 en posant à
16 000 Européens la question suivante : “… en vos propres
termes, quelles sont les choses qui vous viennent à l’esprit
lorsque vous réfléchissez aux problèmes ou risques pouvant
être associés à la nourriture et à l’alimentation ?” Résultat :
seuls 8 % des Européens se sont spontanément déclarés
inquiets de la présence d’OGM dans les aliments.8
Par ailleurs, une étude conduite en 2013 en Allemagne a
mis en évidence le fait que les jeunes générations étaient
beaucoup plus ouvertes et favorables aux biotechnologies
que leurs aînées.9 Les questions posées sur les OGM ne
permettent cependant pas de se faire une idée exacte de
l’opinion publique une fois sorties de leur contexte. Un autre
sondage réalisé par l’Eurobaromètre sur les biotechnologies
en 2006 a conclu que les sondés se montraient davantage
disposés à acheter des produits OGM si ceux-ci offraient
certains avantages, comme des incitations tarifaires,
une réduction des résidus de pesticides ou encore une
alimentation plus saine.10
Un pourcentage élevé de sondés reconnaissent par ailleurs
l’existence d’avantages. Selon un sondage de l’Eurobaromètre
réalisé en 2010 portant sur l’agriculture, 77 % des Européens
estimaient que l’UE devait encourager ses agriculteurs à
exploiter les biotechnologies dans l’agriculture.11

30
La majorité des enquêtes font état d’un faible niveau de
connaissance sur les aliments OGM. Or un consommateur se
montre beaucoup plus prudent s’il manque d’expérience directe
ou de données vérifiables. Dans un sondage récent, 34% des
Européens déclaraient manquer d’informations sur les OGM, ce
qui peut indiquer qu’ils sont encore nombreux à ne pas s’être
forgés d’opinion définitive à ce sujet.12

Comportement d’achat
des consommateurs
Le Projet de recherche CONSUMERCHOICE mis en œuvre
par l’UE s’est penché sur les comportements d’achat réels
de consommateurs auxquels était donnée la possibilité
de pouvoir choisir entre des aliments OGM et non-OGM.
Ses résultats montrent que les réponses données par
les consommateurs lors de sondages ou questionnaires
consacrés aux aliments OGM ne constituent pas des
données fiables pour évaluer leurs réelles pratiques d’achat
en magasin. De fait, l’étude conclut que les Européens
achètent des aliments OGM lorsque ceux-ci sont
présents sur les rayons et portent une étiquette indiquant
leur origine.13

31
CE QU’EN PENSENT
LES AGRICULTEURS

Les jeunes agriculteurs


misent sur l’innovation
Nom: Felipe Gatto
Profession: Producteur de soja
Pays: Brésil
Profil: Felipe fait partie de ces jeunes agriculteurs qui ont fait des
études avant de rejoindre leur exploitation familiale. Cette génération de
jeunes agriculteurs compte sur les avancées technologiques agricoles
pour maintenir la productivité et la durabilité de leurs fermes pour eux-
mêmes et les générations futures.
Problème rencontré : la pression des mauvaises herbes.
Opportunités : 20 % de la surface de soja de son exploitation est OGM
(tolérante au glyphosate).

“Puisque le glyphosate détruit


efficacement plusieurs mauvaises
herbes sans affecter le soja, nous
avons décidé, au cours des trois
dernières années, de cultiver en
alternance de petites parcelles
pour réduire la pression des
adventices”.

32
LES
CULTURES

Commerce
OGM ET LE
COMMERCE
Pourquoi l’UE importe-t-
elle des cultures OGM ?
Nous importons ce que nous ne pouvons pas cultiver ou
ne cultivons pas suffisamment sur notre sol. L’UE est le
premier importateur de produits agricoles au monde et les
OGM occupent une part substantielle et croissante de ces
importations.
La dépendance de l’Europe est particulièrement forte pour
le soja, puisque la production de l’UE couvre seulement
7% de ses besoins. Le soja est l’une des meilleures sources
de protéines et sert majoritairement à nourrir les animaux
de ferme, tandis que la lécithine de soja entre dans la
fabrication de nombreux produits alimentaires transformés.
Pour le coton, nous dépendons presque totalement de nos
importations.

L’Europe bénéficie
Owen Paterson
considérablement des Secrétaire d’Etat à
produits OGM cultivés l’Environnement du
dans le reste du monde. Royaume-Uni

35
Les principales
importations agricoles
de l’UE à 27
Sucre de
canne brut Maïs 1 542
1581 Graines de colza 1 265
Vin de raisin
frais 1 663 Préparations alimentaires
1 223
Tabac Viande de poulet
1 923 1 036

Huile de Viande bovine


palme brute désossée 998
2 805

Bananes
2 854 IMPORTATIONS TOTALES:
98 MILLIARDS d’EUROS

SéLECTION: 14 premières
catégories de produits,
Café
8 389
représentant 42% des parts
de marché

Fèves de
cacao 3 695

Graines de soja 4 732 Farine de soja 6 422

Source: DG de l’Agriculture et du Développement Rural


Chiffres donnés en millions d’euros
(2012). Commerce agricole en 2011 : l’UE et le monde.
Commission européenne.

36
Faut-il passer au standard
OGM ?
Dans les pays d’Amérique du Nord et du Sud qui constituent
les principaux exportateurs vers l’UE, les OGM constituent
désormais “le standard” pour plusieurs denrées agricoles, les
agriculteurs ayant en effet choisi de cultiver ces variétés en
grande majorité. Le Brésil occupe la première place des four-
nisseurs de l’Europe, suivi par les Etats-Unis et l’Argentine.
Il devient de plus en plus onéreux et contraignant pour les
acteurs européens de la chaîne agroalimentaire d’acheter
des cargaisons certifiées non-OGM ou sans OGM de certains
produits agricoles, et ce d’autant que cette ségrégation n’est
motivée par aucune préoccupation objective en matière de
santé ou de sécurité. Conséquence, les principaux détaillants
britanniques de la filière du poulet ont mis fin à leur politique
d’aliments pour animaux sans OGM.14

37
Comment la réglementa-
tion de l’UE affecte-t-elle
les échanges ?
En plus de la dépendance aux importations, il existe au sein
de l’UE des obstacles au commerce qui ont déjà pour effet
de perturber les échanges et de faire monter le prix des pro-
duits agricoles de base. Le mécanisme d’autorisation de l’UE
est en effet beaucoup plus lent que celui mis en place par les
pays exportateurs. Même lorsque la sûreté des produits est
confirmée, de longs mois s’écoulent en formalités adminis-
tratives avant qu’une variété ne soit autorisée à être importée
en Europe. Les cargaisons contenant des traces de cultures
OGM non autorisées dans l’UE sont ainsi renvoyées vers leur
pays d’origine. Selon un rapport publié par la Commission
européenne, les coûts supportés par l’économie européenne
au titre de ces incidents commerciaux pourraient s’élever
jusqu’à 9,6 milliards d’€ par an.15
Les délais d’autorisation n’ont rien à voir avec un pro-
blème de sécurité : les cultures en attente d’autorisation
ont déjà subi avec succès une évaluation complète assu-
rant leur sécurité sanitaire et environnementale, et la plu-
part d’entre elles sont déjà approuvées dans plusieurs pays
tiers au moyen d’évaluations similaires.
Les retards de mise en œuvre de la législation européenne
sur les OGM rendent imprévisibles les prises de décisions
sur les dossiers de demande d’autorisation d’OGM pour la
culture ou l’importation. Or sans visibilité en Europe, l’indus-
trie agroalimentaire, les négociants de produits agricoles et
les éleveurs risquent de se trouver confrontés à des défis
encore plus lourds à l’avenir.

38
Qu’entend-on par “tolé-
rance zéro” et pourquoi
n’est-elle pas réaliste ?
Il est à la fois difficile et coûteux de distinguer différentes
variétés de la même culture lorsqu’elles sont expédiées
et transformées. Le fait est que dans le monde agricole,
la “pureté” absolue est impossible : de la même manière
qu’il est probable de trouver un grain de sable entre deux
feuilles de laitue, la “présence à faible taux de présence
fortuite” d’une variété OGM donnée peut être relevée dans
une cargaison de denrées agricoles. Si ce grain se révèle
appartenir à une variété qui n’est pas encore autorisée dans
l’UE, la cargaison toute entière est jugée techniquement
illégale et n’est donc pas autorisée à entrer dans l’UE.
Ce principe de “tolérance zéro” appliqué par l’UE est aux
antipodes de la réalité actuelle des échanges, et cela dans
un contexte de multiplication rapide du nombre de variétés
OGM cultivées et vendues sur le marché mondial.
{

Environ 2 500 autorisations ont été


délivrées en faveur de produits OGM
par les différents gouvernements
à travers le monde. En Europe, le
chiffre se monte à 48, alors même que
quelque 74 produits OGM attendent
d’être autorisés selon la réglementation
européenne en vigueur.
{

39
Quelles sont les solutions ?
L’UE doit traiter les demandes d’autorisation de manière plus
efficace et dans les délais prévus dans sa propre législation
pour faire face à l’augmentation de nouvelles variétés d’OGM
déjà cultivées dans de nombreux pays. Des “solutions
techniques” pour les aliments humains et animaux contenant
des traces d’OGM non encore autorisés dans l’UE doivent
être adoptées pour atténuer les incertitudes juridiques
entourant la mise en œuvre du principe de “tolérance zéro”.
L’UE gagnerait à participer à la coopération internationale
actuelle pour trouver des solutions durables à la “présence
fortuite” d’OGM dont la sûreté est démontrée mais dont la
demande d’autorisation de commercialisation reste à obtenir.

L’industrie européenne de l’élevage


utilise des aliments pour animaux gé-
nétiquement modifiés, et les OGM sont
largement employés dans la fabrication Jack Bobo
du fromage, du vin et de la bière. Ces Conseiller senior en
informations étant données, il convient biotechnologies auprès du
d’ajouter ceci : “regardez, vous avez Département d’Etat des
Etats-Unis
consommé de la bière, du vin et du
fromage pendant tout ce temps-là, et
rien ne vous est arrivé”.

40
LES OGM ET
LA SECURITE
ALIMENTAIRE

alimentaire
Sécurité
La menace d’insécurité
alimentaire mondiale
est-elle réelle ?
Près d’un milliard d’individus souffrent chroniquement de
la faim, et près de deux milliards sont exposés à l’insécurité
alimentaire. Ces derniers n’ont pas toujours assez d’argent
pour se procurer des aliments de qualité et nutritifs, ou s’ils
pratiquent l’agriculture de subsistance, n’obtiennent pas une
récolte suffisante chaque année pour nourrir correctement
leur famille. Bien que les chiffres récents montrent que le
nombre de personnes souffrant de faim et de malnutrition
recule à l’échelon mondial, le problème demeure, car les
habitants des zones rurales sont de plus en plus nombreux
à s’installer en ville, où ils dépendent des excédents de la
production agricole.

Les biotechnologies constituent


un choix naturel pour que l’Afrique
commence à investir dans la R&D. Maciej J. Nalecz
Elles offrent non seulement des Directeur de la
perspectives de recherche passion- Division des sciences
fondamentales de
nante, mais également des appli- l’UNESCO
cations presque illimitées qui sont
cruciales pour le développement.

43
Croissance passée et
projetée de la population
mondiale (1960-2050)
Population en milliards

10

0
60

70

80

90

00

10

20

30

40

50
19

19

19

19

20

20

20

20

20

20
Pays développés

Pays en développement

Total

3 milliards 6 milliards 9 milliards


1960 2000 2050

44
Pourquoi nous faut-il
produire plus et mieux ?
Il y aura neuf milliards d’habitants sur notre planète en 2050.
Or les modes de consommation connaissent une évolution,
marquée notamment par la croissance de la demande de
produits carnés. L’Organisation des Nations Unies pour l’ali-
mentation et l’agriculture (FAO) estime que les productions
alimentaires mondiales doivent augmenter de 70 %. Mais
il faut aussi éviter la surexploitation des terres agricoles et
protéger l’environnement : 30 % des sols du globe sont déjà
dégradés, et le changement climatique a déjà fait perdre aux
agriculteurs des pays en développement entre 10 et 25 % de
leur productivité.16

Ce qu’il faut, c’est produire


plus de nourriture sur une
surface inférieure (FAOSTAT)
Population en milliards

3,0 milliards 4,4 milliards 6,0 milliards 7,5 milliards

1960 1980 2000 2020

1.8
2.2
3.0

4.3

Superficie de terres arables nécessaire par personne (hectares)

45
De quelle manière les cultures
OGM peuvent-elles contribuer
à une agriculture durable ?
80 % de l’augmentation de la production agricole requise
proviendra de l’augmentation des rendements et de
l’intensification des cultures. Au début de l’année 2013,
80 ministres de l’agriculture ont signé un communiqué
soulignant la nécessité d’“une agriculture durable, et [de]
son intensification”.17 En d’autres termes, il faut cultiver
plus avec moins : moins de terres, moins d’intrants, moins
d’eau et moins d’énergie. Or le recours aux biotechnologies
modernes constitue un moyen de réduire la pression exercée
sur ces ressources.
Les cultures biotechnologiques sont en effet capables
d’améliorer les rendements tout en permettant une utilisation
plus durable des sols : les rendements peuvent être accrus
de 6 à 30% sur la même surface de terres cultivées.18

46
Les projets biotechnologiques
en faveur du développement
Soucieux de participer au développement, les industriels
des biotechnologies et des centres de recherche publique
travaillent sur des variétés biotechnologiques de cultures
vivrières aussi importantes que le manioc, les bananes, le
sorgho et le maïs.
• Projet Riz doré : le riz enrichi en provitamine A est sur le
point d’être autorisé commercialement aux Philippines. Il
a été mis au point pour prévenir les maladies comme la
cécité, causée par la déficience en vitamine A.19
• Projet BioCassava Plus : amélioration de la qualité
nutritionnelle du manioc, principale source de calories
pour plus de 250 millions d’habitants d’Afrique sub-
saharienne.20
• Projet de sorgho biofortifié en Afrique : développement
d’un sorgho plus nutritif, facile à digérer et présentant
une teneur supérieure en acides aminés, vitamines, fer et
zinc. Le sorgho est la cinquième culture céréalière et se
trouve à la base du régime alimentaire de plus de
500 millions de personnes.21
• Maïs économe en eau pour l’Afrique (WEMA) –
développement d’un maïs tolérant à la sécheresse,
céréale constituant la principale source de nourriture pour
plus de 300 millions d’Africains.22

47
Combien d’agriculteurs
cultivent des OGM dans
les pays du Sud ?
Pour la première fois en 2012, la superficie de cultures OGM
dans les pays du Sud a dépassé celle des pays industrialisés.
Plus de 90% des 17,3 millions d’agriculteurs cultivant des
OGM vivaient dans les pays en développement et dispo-
saient de faibles ressources pour gérer leur petite exploi-
tation. En 2011, 51,2 % de l’ensemble des revenus agricoles
revenaient aux pays en développement, notamment grâce à
la culture de soja OGM et de coton OGM.23
Grâce aux OGM, de nouveaux caractères agronomiques
ou nutritionnels peuvent être développés pour répondre aux
besoins locaux des agriculteurs et des populations. Des
semences à haute performance peuvent rapidement être dif-
fusées et permettre d’élever le niveau de vie des agriculteurs
des pays en développement et contribue au développement
de leur région.

48
Dans quelle mesure les
politiques de l’UE en ma-
tière d’OGM influencent les
pays en développement ?
La réticence de l’UE à adopter les biotechnologies et à
importer les cultures biotechnologiques a déjà des effets
importants sur les pays en développement. Les craintes
infondées dans l’UE, mais aussi la prudence de son
approche réglementaire, sont source de perturbations
commerciales et d’une hausse de la demande et des prix
alimentaires mondiaux. Cette situation touche en premier lieu
les consommateurs des pays en développement.

Si l’Occident peut s’offrir le luxe de


choisir le type de technologie qu’il
compte utiliser pour produire ses ali-
ments, son influence et ses pratiques
privent tout simplement de nombreux Dr. Felix M’mboyi
habitants du monde en développe- African Biotechnology
ment de l’accès aux technologies Stakeholders Forum
susceptibles de renforcer l’appro-
visionnement alimentaire. Ce genre
d’hypocrisie et d’arrogance est le
propre d’un estomac bien rempli.

49
CE QU’EN PENSENT
LES AGRICULTEURS

Les biotechnologies et
les communautés locales
Nom: Karim Traoré
Profession: Cultivateur de coton
Pays: Burkina Faso
Profil: Karim a une passion pour l’agriculture depuis son enfance
et estime que les pratiques agricoles modernes vont permettre
aux agriculteurs d’accroître leur revenu et de subvenir aux besoins
fondamentaux de leur famille : les nourrir, les éduquer et les maintenir
en bonne santé.
Problèmes rencontrés: Climat sec et application fréquente de pesti-
cides, impliquant un travail physique important et des coûts élevés.
Opportunités: Augmentation de 30 % de la production après
adoption d’un coton OGM et réduction des épandages de pesticides.
Karim souhaiterait cultiver à l’avenir des céréales OGM résistantes à la
sécheresse et aux maladies.

“Nous avons été confrontés


à un problème parasitaire en
1987-1988. Cette année-là, les
agriculteurs ont traité jusqu’à
18 fois leurs cultures avec des
pesticides. Depuis, lorsqu’on fait
pousser du coton, on commence
à s’inquiéter dès le moment du
semis. Vous ne pouvez même
plus dormir tranquille car vous ne
savez pas si vous viendrez à bout
des parasites. Mais maintenant,
grâce aux OGM, on plante son
coton et on dort sur ses deux
oreilles”.

50
LES
CULTURES
OGM ET
L’ENVIRON-
NEMENT

Environnement
En quoi la hausse des
rendements des cultures
OGM bénéficie-t-elle à
l’environnement ?

Les OGM permettent d’augmenter les rendements de 6 à


30% selon les variétés et les lieux de culture. Cette hausse
de rendement, couplée à d’autres techniques agronomiques
comme le non labour, permet de produire plus par hectare.
Cela évite de mettre en culture de nouvelles terres et donc de
préserver des zones déjà dégradées ou riches en biodiversité
comme les forêts ou les marécages.

53
Quel est l’impact des
cultures OGM sur le
changement climatique ?
L’usage de variétés OGM peut réduire les émissions de
gaz à effet de serre induites par l’épandage d’engrais, la
consommation de carburant et le labourage.
Les cultures de plantes résistantes aux insectes permettent
d’abaisser la consommation de carburant liée à l’emploi
de tracteurs en réduisant la fréquence des pulvérisations
d’insecticides.24
Les cultures tolérantes aux herbicides permettent aux agri-
culteurs de lutter efficacement contre les plantes adventices
en se contentant d’un travail réduit du sol, voire même en se
passant de labour. En Argentine et aux Etats-Unis, le semis
de soja tolérant aux herbicides a réduit dans certains cas le
nombre d’opérations de labour jusqu’à 58 %.25 Le choix de
pratiques sans labour ou de travail réduit du sol contribue à
une meilleure séquestration du carbone par les sols enrichis
en cet élément, tandis que la réduction du labour peut abais-
ser les émissions de CO2 en économisant le carburant.
{

Les émissions de gaz à effet de


serre par unité de culture ont déjà
été massivement réduites dans
l’agriculture étasunienne depuis
1980 pour le maïs (-36 %), le
coton (-22 %) et le soja (-49).

(Field To Market 2012 V2)


{

54
Comment les cultures
biotechnologiques contri-
buent-elles à réduire la
consommation d’eau ?
On estime que près de la moitié de la population mondiale
vivra dans des conditions de stress hydrique aigu à
l’horizon 2030. Les pratiques agricoles de conservation
des sols, comme le sans labour ou le travail réduit du sol,
compatibles avec les variétés OGM, jouent un grand rôle dans
la diminution de la consommation d’eau en captant davantage
l’humidité des sols. Les biotechnologies peuvent aussi produire
des solutions pour augmenter l’efficience des plantes vis à
vis de l’eau et ainsi produire plus de récoltes par goutte d’eau
consommée.
Aux Etats-Unis, un maïs OGM tolérant à la sécheresse est
désormais disponible. Il permet aux agriculteurs d’augmenter
leur rendement en cas de sécheresse (comme l’été 2012), mais
n’engendre pas de perte de rendement en cas de pluie ou
d’irrigation suffisante.26

?Le
• Au cours de la période 1996-2011 :
> Les agriculteurs ont réduit l’utilisation de produits phytosani-
saviez- taires de 8,9 %, représentant une économie de 474 millions
vous ?
de kg de pesticides.
> La baisse cumulée de la consommation de carburant a atteint
5 471 millions de litres.
• Les cultures OGM ont permis d’éviter le rejet d’une quantité
de gaz à effet de serre équivalente aux émissions moyennes
annuelles de 10,2 millions d’automobiles.
• La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertifi-
cation (CNULD) estime que d’ici 2050, près de la moitié des
surfaces arables actuelles deviendront inexploitables.
55
CE QU’EN PENSENT
LES AGRICULTEURS

Les bénéfices en Europe


Nom: Maria Gabriela Cruz
Profession: Maïscultrice
Pays: Portugal
Profil: Gabriela appartient à la quatrième génération d’agriculteurs
exploitant la ferme familiale. Elle possède un diplôme en agronomie et
met en œuvre des pratiques d’agriculture durable.
Problèmes rencontrés: Forte pression parasitaire, érosion des sols et
nécessité de conservation de l’eau.
Opportunités : Le maïs Bt réduit la pression exercée par les insectes
ravageurs et réduit la consommation de pesticides en évitant trois
applications.

“Les cultures OGM sont un


moyen de favoriser la pérennité
des exploitations agricoles en
Europe. Si elles ne sont pas
plus largement pratiquées, nous
deviendrons moins compétitifs,
nous devrons importer plus
d’aliments et nous serons
forcés de renoncer à une
partie des pratiques agricoles
durables”.

56
LES OGM ET
L’INNOVATION

Innovation
Pourquoi faut-il faire le
choix de l’innovation en
agriculture ?
L’agriculture jouera un rôle capital pour répondre aux défis
soulevés par la croissance démographique. Et toute culture
impacte l’environnement. C’est pourquoi il est indispensable
de soutenir l’innovation dans l’ensemble du système
agricole, pour produire plus d’aliments tout en réduisant les
impacts sur l’environnement. Les biotechnologies agricoles
sont de bons outils pour surmonter ces contraintes : les
investissements effectués dans ces technologies aident déjà
plus de 17 millions d’agriculteurs à travers le monde.
La modification génétique des plantes est l’un des outils
permettant d’intensifier de façon durable la production
agricole en consommant moins de terres, d’eau, d’intrants
et d’énergie. Les cultures OGM actuellement utilisées, tout
comme les variétés appelées à être développées, vont
renforcer la capacité des agriculteurs à atténuer la pression
qu’ils exercent sur les ressources.

59
A quoi sert la Propriété
Intellectuelle ?
Les nombreux gains économiques et sociaux procurés par
les innovations biotechnologiques dépendent largement de
l’efficacité du système de protection adopté.
Dans toute industrie de haute technologie, les systèmes de
protection intellectuelle sont destinés à assurer, au moins
en partie, le retour sur investissement des processus de
recherche et développement (R&D), à la fois longs et coûteux.
Ainsi, une dizaine d’années sont nécessaires pour créer une
variété qui par exemple afficherait de meilleurs rendements et/
ou nécessiterait des apports hydriques réduits.
La protection des variétés, ou des innovations qu’elles
contiennent, sert donc à avoir un juste retour sur
l’investissement de recherche et à pouvoir continuer à financer
les travaux pour l’avenir.
Un obtenteur réalise en général deux démarches. La première,
obligatoire pour pouvoir produire et commercialiser les
semences de sa nouvelle variété, est l’inscription au catalogue
officiel. La seconde consiste à obtenir la protection de sa
variété.
La protection est accordée par les services officiels après
vérification que la variété est bien nouvelle, et reproductible
à l’identique, ce qui est vérifié par les critères de Distinction,
d’Homogénéité et de Stabilité. Ces critères sont d’ailleurs
les mêmes que ceux d’inscription au catalogue officiel et
garantissent l’originalité de la variété.

60
Comment s’applique-t-elle
aux semences?
En Europe, les variétés sont protégées par le Certificat
d’Obtention Végétale ou COV . Celui-ci a été conçu pour
s’appliquer à une matière vivante et comporte un principe
essentiel : l’exception du sélectionneur qui permet à quiconque
d’utiliser une variété protégée pour créer une nouvelle variété,
sans payer de droits et sans autorisation préalable. Grâce à ce
fonctionnement particulier aux semences, la biodiversité est
maintenue et élargie par les semenciers qui sont les premiers
à la préserver, parce qu’ils en ont besoin comme source
d’amélioration dans leurs programmes de sélection.
Le COV est en vigueur en France – qui en est à l’origine – et
dans 71 pays depuis 1961 dans le cadre de l’UPOV (Union
internationale pour la Protection des Obtentions Végétales).

61
COV ou brevet?
Le COV est la seule protection reconnue pour les variétés
en Europe et en France. Le système permet d’accélérer
le progrès génétique, il facilite les accès aux sources de
biodiversité tout en les enrichissant.
Le brevet est complémentaire dans la mesure où il s’applique
aux inventions biotechnologiques, et uniquement à elles.
Ainsi une variété protégée par COV peut contenir un élément
breveté.

?Le
• 3 des 6 plus grandes entreprises de biotechnologies
agricoles sont européennes.
saviez-
vous ?

• Les 10 premiers semenciers investissent chaque année


environ 2,25 milliards de $, soit 7,5 % des ventes
réalisées pour développer de nouveaux produits.27

• En moyenne, la mise sur le marché d’un OGM demande


13 ans et coûte 136 millions de $.28

62
LES
CONTRO-
VERSES SUR
LES OGM:
FOIRE AUX
QUESTIONS fréquentes
Questions
1. Les cultures OGM sont-elles sûres pour
la santé humaine et pour l’environne-
ment ? En savons-nous assez sur leurs
effets à long terme ?
Oui. Il existe un large consensus scientifique sur la sécurité
sanitaire des OGM mis sur le marché. Deux rapports
de la Commission européenne couvrant 25 années de
recherche consacrée aux effets des cultures OGM sur la
santé et l’environnement ont conclu à l’absence de toute
preuve scientifique associant les OGM à des risques
potentiels supérieurs à ceux des plantes et des organismes
conventionnels. Plus de 2 000 milliards de repas contenant
des ingrédients OGM ont été servis au cours des 17 dernières
années à des centaines de millions de personnes sans
qu’aucun effet secondaire sur la santé ne soit signalé.

2. La procédure d’autorisation des OGM


suivie par l’UE est-elle responsable ?
Le processus d’évaluation et d’autorisation est rigoureux
et prescrit par la loi. Tout aliment OGM humain ou animal
destiné à la vente ou à la culture dans l’UE est soumis à
une évaluation de sécurité sanitaire et environnementale par
des scientifiques indépendants de l’Autorité européenne de
sécurité des aliments (EFSA). La délivrance de l’autorisation
est du ressort des Etats membres de l’Union, qui votent
ou non en faveur des propositions de la Commission
européenne.

65
3. Les entreprises biotechnologiques
sont-elles les principales bénéficiaires
des technologies OGM ?
Les premiers bénéficiaires sont les agriculteurs : sans un
retour supérieur à leur investissement en semences OGM, ils
n’en cultiveraient pas. Une étude récente montre à quel point
les cultures OGM ont profité aux agriculteurs du monde
entier : entre 1996 et 2011, les gains de revenus procurés par
les biotechnologies aux agriculteurs se montaient à
98,2 milliards $ au niveau planétaire, dont 19,8 milliards pour
la seule année 2011, ce qui représente un supplément de
130 $ par hectare pour les agriculteurs ayant choisi de se
tourner vers les biotechnologies.29 En Europe, les agriculteurs
espagnols cultivant du maïs transgénique ont dégagé un
supplément de marge brute supérieur à 11 millions d’€ en
2012, l’équivalent de 95 € par hectare.
Aujourd’hui, les superficies d’OGM dans les pays
émergents et en développement dépassent celles des pays
industrialisés. Plus de 50 % des cultures OGM se trouvent
d’ailleurs dans les pays en développement, utilisées par de
petits agriculteurs disposant de ressources limitées. Sur les
28 pays cultivant des plantes transgéniques en 2012, 20
étaient des pays en développement.
Pourquoi 17,3 millions d’agriculteurs ont-ils choisi ce type de
culture sur 170 millions d’hectares dans le monde, dans
28 pays ? Tout simplement parce qu’ils retirent un bénéfice
de ces technologies.

66
4. Les plantes OGM sont-elles fertiles, ou
les agriculteurs doivent-ils acheter de
nouvelles semences chaque année ?

Toutes les plantes OGM commercialisées à ce jour sont aussi


fertiles que leurs équivalents conventionnels. Les opposants
aux OGM n’en affirment pas moins que les entreprises pré-
voient d’employer des Technologies de restriction de l’utilisa-
tion des ressources génétiques (TRUG), également appelées
technologies “terminator”, pour empêcher les agriculteurs de
ressemer les graines récoltées la saison précédente. La vente
de semences terminator prend aujourd’hui la forme d’un véri-
table mythe.
Ce type de cultures n’existe pas sur le marché. A noter qu’il
ne faut pas confondre les TRUG et les semences hybrides.
Nombre d’agriculteurs, notamment dans les pays développés,
préfèrent depuis longtemps renouveler leurs semences
chaque année parce que les hybrides leur offrent des
rendements nettement supérieurs. Dans le cas de certaines
cultures hybrides comme le maïs et de nombreux légumes, il
est préférable de se procurer de nouvelles semences, car les
graines récoltées ne produisent pas une culture homogène si
elles sont ressemées.

67
5. Les cultures OGM favorisent-elles vrai-
ment l’accroissement des rendements ?

Les cultures OGM permettent aux agriculteurs de protéger


les plantes et de préserver les rendements des dégâts causés
par les organismes nuisibles et la pression des adventices.
A l’échelle mondiale, au cours de la période 1996-2011,
les cultures OGM ont contribué à l’obtention de gains de
rendement substantiels d’une valeur de 328 millions de
tonnes. La hausse des rendements était à l’origine de
49 % des bénéfices économiques retirés par les agriculteurs
cultivant des variétés OGM. A titre d’exemple, l’augmentation
des rendements moyens des cultures de maïs et de coton
s’est élevée à 10,1 % et 15,8 %, respectivement.30

6. Les cultures OGM contribuent-elles à


réduire les épandages de pesticides ?

Les plantes tolérantes aux herbicides et résistantes aux


insectes représentent aujourd’hui plus de 95 % des
cultures OGM et contribuent toutes deux à la réduction des
épandages de produits phytosanitaires.
Une étude d’impact environnemental en 2013 montre que les
technologies OGM ont fait reculer de 474 millions de kg
(-8,9 %) la quantité de principes actifs des pesticides
employés durant la période 1996-2011, et de 18,1 % le
Quotient d’Impact Environnemental (QIE) (mesure simplifiée
de la toxicité des pesticides). En particulier, dans le cas du
maïs résistant aux insectes, le QIE a chuté de 41,7 % et la
quantité de principe actif de 45,2 % ; s’agissant du coton
résistant aux insectes, ces deux mêmes indicateurs ont
respectivement diminué de 27,3 % et 24,8 %.

68
7. Les cultures OGM, conventionnelles et
biologiques peuvent-elles coexister ?

Oui. En Europe, par exemple, l’expérience acquise depuis


plus de 15 ans avec le maïs Bt en Espagne a montré que les
agriculteurs pouvaient non seulement assurer la coexistence
des cultures mais également la mettre en pratique. Un seuil
d’étiquetage de 0,9 % a été fixé pour indiquer la teneur
maximale en OGM techniquement autorisée (présence
fortuite) des cultures conventionnelles et biologiques, à
condition que les cultivateurs prouvent avoir mis en œuvre
des précautions raisonnables pour empêcher les mélanges.
En Espagne, aucun déclassement n’a eu lieu.

8. Les cultures résistantes aux insectes


sont-elles toxiques pour les organismes
‘non ciblés’ comme les papillons ?

Des données de plus en plus abondantes montrent que


les cultures OGM n’ont aucun effet négatif notable sur les
organismes non ciblés. Nombre d’études confirment que
les cultures Bt , spécifiques à certaines classes d’insectes,
provoquent moins d’effets secondaires que les pesticides
conventionnels. De fait, le Bt (Bacillus thuringiensis) est
utilisé en agriculture biologique en remplacement des
insecticides conventionnels depuis plus de 40 ans ; il est
considéré comme hautement sélectif et respectueux de
l’environnement.
Les études menées sur le maïs, le coton et le riz Bt n’ont
décelé aucune différence significative dans les populations
d’organismes non ciblés. La technologie Bt a même affecté

69
positivement les cultures non Bt environnantes en réduisant
les besoins d’épandage d’insecticides.31
L’une de ces études a conclu que :
• Les organismes non ciblés sont généralement plus
abondants dans les champs de maïs Bt que dans les
champs non transgéniques traités avec des insecticides.
• Les variétés Bt cultivées à l’heure actuelle sont plus
spécifiques et provoquent moins d’effets secondaires sur
les organismes non ciblés que la plupart des insecticides
employés aujourd’hui. La technologie Bt contribue ainsi
à la préservation des prédateurs naturels et constitue un
outil utile dans le cadre des systèmes intégrés de lutte
contre les nuisibles.32
Le fait est que de nombreuses formulations à pulvériser
contenant cette bactérie répandue dans le sol sont utilisées
depuis plus de 40 ans pour la protection des cultures, en
particulier en agriculture biologique. Mais le maïs Bt présente
aussi un autre avantage environnemental par rapport à celui
traité au moyen d’insecticides organiques et de
synthèse : il assure en effet la protection des plantes contre
les insectes de manière nettement plus sélective et dispense
les agriculteurs des opérations de pulvérisation.
Après avoir appelé à l’origine à un moratoire sur les cultures
OGM, l’Union internationale pour la conservation de la nature
a déclaré en 2007 qu’il n’y avait “aucune preuve concluante
d’impacts négatifs directs des OGM disponibles dans le
commerce sur la biodiversité”.33

70
Index
Adoption des OGM Innovation, propriété intellectuelle
12, 13, 15, 16 32, 57, 59, 60, 61, 62
Agriculteurs Opinion publique
5, 32, 56, 66, 67 30
Autorité européenne de sécurité des Pesticides
aliments (EFSA) 4, 30, 50, 55, 66, 68, 69
11, 23, 24, 65 Population
Bénéfices économiques des OGM 3, 44, 45, 53, 59, 60, 69
29, 66, 70 Présence fortuite
Biodiversité 39, 40
3, 53, 70 Procédures d’autorisation des OGM
Bt (Bacillus thuringiensis) 24, 29, 38, 47, 62, 65
5, 26-28, 69-70 Réglementation
Changement climatique 38
3, 19, 45, 54, 61 Rendement
Coexistence 4, 5, 10, 10, 19, 46, 53, 60, 66, 68
69 Santé
Commerce, échanges 4, 10, 13, 17, 19, 24, 37, 50, 61, 65
15, 33, 36, 37, 39, 49 Sécheresse et érosion
Commission européenne 56
11, 24, 36, 65 Sécurité alimentaire
Cultures d’OGM 41, 43
13, 26, 28, 29, 45, 55, 65 Sol
Definition de la modification génétique 3, 4, 12, 45, 46, 53, 55, 56, 59
9 Solution technique
Eau 40
3, 4, 46, 47, 53, 55, 56, 59 Superficies des cultures OGM
Environnement 15
4, 11, 23, 45, 50, 53, 59, 65 Technique “terminator”
Raisons de l’adoption des OGM 67
18 Tolérance zéro
Etiquetage 39, 40
24, 29, 69
Golden rice
47

71
Références
Anne Glover. Proposed merger of British Antarctic survey and national oceanography
centre. House of Commons Oral Evidence. 29 October 2012. http://www.publications.
parliament.uk/pa/cm201213/cmselect/cmsctech/uc699-i/uc69901.htm
Daniel Gustavson. International Development – Minutes of Evidence.
House of Commons Oral Evidence. 26 March 2013. http://www.publications.parliament.
uk/pa/cm201213/cmselect/cmintdev/c933-ii/c93301.htm
Felix M’mboyi. African scientist accuses Europe of food hypocrisy over GM crops.
Kendalls. 24 October 2011. http://news.cision.com/kendalls/r/african-scientist-accuses-
europe-of-food-hypocrisy-over-gm-crops,c9177524
Jack Bobo. Hillary Clinton aide Jack Bobo tells EU: stop ‘bashing’ GM. The Grocer.
14 December 2012. http://www.thegrocer.co.uk/topics/environment/hillary-clinton-aide-
jack-bobo-tells-eu-stop-bashing-gm/235056.article?redirCanon=1
Maciej J. Nalecz. UNESCO urges popularisation of biotechnology in Africa.
BusinessDay. 1 March 2013. http://www.businessdayonline.com/NG/index.php/
entrepreneur/126-health/52379-unesco-urges-popularisation-of-biotechnology-in-africa
Owen Paterson. Rt Hon Owen Paterson MP speech to Rothamsted Research.
Department for Environment, Food & Rural Affairs. 20 June 2013. https://www.gov.uk/
government/speeches/rt-hon-owen-paterson-mp-speech-to-rothamsted-research
Swiss national research programme. (2005). Benefits and Risks from the Deliberate
­Release of Genetically Modified Plants (NFP 59). http://www.nfp59.ch/d_resultate.
cfm?kat=7
Werner Arber. Head of Pontifical Academy for Sciences says GMOs are step forward for
evolution. Catholic culture. October 2012. http://www.catholicculture.org/news/
headlines/index.cfm?storyid=15909

Crédit photos
Couverture: Nasturtium droplet. Kevin Krecjci.
Page 25: FDA ban. The Times in Plain English.

72
Notes
1. DG Research (2001). EC-sponsored Research on Safety of Genetically Modified
­Organisms (1985-2000). European Commission http://ec.europa.eu/research/
quality-of-life/gmo/
2. Commission publishes compendium of results of EU-funded research on genetically
modified crops (2010). European Commission. Press release http://europa.eu/rapid/
press-release_IP-10-1688_en.htm
3. Phillips McDougall (2011). The cost and time involved in the discovery, development
and authorisation of a new plant biotechnology derived trait. A Consultancy Study
for Crop Life International http://www.biotech.ucdavis.edu/PDFs/Getting_a_Biotech_
Crop_to_Market_Phillips_McDougall_Study.pdf.
4. Fundación Antama (2012). Biotechnology: food and agriculture. Bulletin 8. http://fun-
dacion-antama.org/wp-content/uploads/2013/01/
Boletin-Biotecnologia-N10-Antama.pdf
5. Estimation of the total surface of cultivated GMO varieties in Spain (Provisional Data,
July 2013). Ministry of Agriculture, Spain.
6. L. Riesgo, F. J. Areal, E. Rodríguez-Cerezo (2012). How can specific market demand
for non-GM maize affect the profitability of Bt and conventional maize? A case study
for the middle Ebro Valley, Spain. Spanish Journal of Agricultural Research, 10 p.4
http://revistas.inia.es/index.php/sjar/article/view/2119
7. Hess S, Lagerkvist C J, Redekop W, Pakseresht A (2013). Consumers’ Evaluation
of Biotechnology in Food Products: New Evidence from a Meta-Survey. Swedish
­University of Agricultural Sciences. http://ageconsearch.umn.edu/handle/151148
8. TNS Opinion and Social (2010) Food-related risks. Special Eurobarometer 354, p.19
http://www.efsa.europa.eu/en/factsheet/docs/reporten.pdf
http://www.efsa.europa.eu/en/riskperception/docs/riskperceptionreport.pdf
9. dicomm advisors GmbH (20013). Genetic engineering in agriculture report. Forums
Grüne Vernunft e.V. http://www.gruenevernunft.de/sites/default/files/meldungen/
Bericht-Gentechnik%20in%20der%20Landwirtschaft.pdf
10. Gaskell G, Stares S, Allansdottir A, Allum N, Corchero C, Fischleret C, et al. (2006).
Europeans and biotechnology in 2005: patterns and trends. Special Eurobarometer
244b, p3. http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_244b_en.pdf
11. European Opinion Research Group EEIG (2006). Special Eurobarometer 336. http://
ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_336_en.pdf
12. Opposition decreasing or acceptance increasing? (2009). GMO compass. http://www.
gmo-compass.org/eng/news/stories/415.an_overview_european_
consumer_polls_attitudes_gmos.html
13. Moses V. (2008) Do European consumers buy GM foods? (“CONSUMERCHOICE”).
European Commission: Framework 6. http://www.kcl.ac.uk/consumerchoice
14. Tesco: An update on poultry feed (2013). EuropaBio. http://www.europabio.org/news/
tesco-update-poultry-feed
15. DG for Agriculture and Rural Development. (2010). Study on the Implications of
Asynchronous GMO Approvals for EU Imports of Animal Feed Products. European
Commission. http://ec.europa.eu/agriculture/analysis/external/asynchronous-
gmo-approvals/summary_en.pdf
16. Climate-smart Approaches Key for Sustainable Development. ACDI/VOCA. http://
www.acdivoca.org/site/ID/about-us-climate-change-position-statement/

73
17. Ministers’ Communiqué (2013). Responsible investment in the food and agriculture
sectors –Key factor for food security and rural development. Global Forum for Food and
Agriculture. http://www.bmelv.de/SharedDocs/Downloads/Ministerium/Veranstaltun-
gen/GFFA2013/Abschlusskommunique_Agrarministergipfel2013_EN.pdf;jsessionid=E1
0BEDA402DAFE9F706B5B8AB469EDA8.2_cid296?__blob=publicationFile
18. Brookes G, Yu TH, Tokgoz S, Elobeid A (2010). The production and price impact of
biotech corn, canola and soybean crops. AgBioForum. http://www.agbioforum.org/
v13n1/v13n1a03-brookes.pdf
19. Golden Rice Humanitarian Board. http://www.goldenrice.org/
20. Donald Danforth Plant Science Center. BioCassava Plus.
http://www.danforthcenter.org/science/programs/international_programs/bcp/
21. Africa Harvest. Africa Biofortified Sorghum (ABS) project. http://biosorghum.org/
home.php
22. African Agricultural Technology Foundation (AATF-Africa). Water Efficient Maize for
Africa (WEMA) http://wema.aatf-africa.org/
23. Brookes G, Barfoot P (2013). The global income and production effects of g ­ enetically
modified (GM) crops 1996–2011. GM Crops and Food: Biotechnology in Agriculture
and the Food Chain, 4:1 p.77 http://www.landesbioscience.com/
journals/gmcrops/2013GMC0001R.pdf
24. Field to Market (2012). Environmental and Socioeconomic Indicators for Measuring
Outcomes of On-Farm Agricultural Production in the United States: Second Report.
http://www.fieldtomarket.org/report/
25. Brookes G & Barfoot P (2013). Key environmental impacts of global genetically modi-
fied (GM) crop use 1996–2011. GM Crops and Food: Biotechnology in Agriculture and
the Food Chain, 4:2. http://dx.doi.org/10.4161/gmcr.24459
26. Carpenter JE (2010). Peer-reviewed surveys indicate positive impact of commer-
cialized GM crops. Nature Biotechnology 28, 319–321. http://www.nature.com/nbt/
journal/v28/n4/abs/nbt0410-319.html
27. CropLife International. Intellectual property. http://www.croplife.org/intellectual_pro-
perty
28. Five Things You Need to Know About Agricultural Innovation and Intellectual
Property (2013). CropLife International.
29. Brookes G, Barfoot P (2013). The global income and production effects of
genetically modified (GM) crops 1996–2011. GM Crops and Food: Biotechnology in
Agriculture and the Food Chain, 4:1 p. 77
30. Ibid, p.78 http://www.landesbioscience.com/journals/gmcrops/2013GMC0001R.pdf
31. CropLifeInternational. Fast Facts. http://fastfacts.croplife.org
32. Carpenter J E (2011). Impacts of GM crops on biodiversity. GM crops. 2(1):7-23
http://www.agrobio.org/bfiles/fckimg/Carpenter%20-%20Impacts%20of%20GM%20
Crops%20on%20Biodiversity.pdf
33. The World Conservation Union (2007). Current knowledge of the impacts of
genetically modified organisms on biodiversity and human health. p.43
http://cmsdata.iucn.org/downloads/ip_gmo_09_2007_1_.pdf

74
44 rue du Louvre
75001 Paris
http://ibv-blog.com
Email: ibv@gnis.fr
Twitter: @IBVactu

Avenue de l’Armée 6
1040 Brussels
T. +32 2 735 03 13
F. +32 2 735 49 60 Website: www.growingvoices.eu
www.europabio.org E-mail: seedfeedfood@gmail.com
Twitter: @EuropaBio @SeedFeedFood

Vous aimerez peut-être aussi