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14201202t PDF
14201202t PDF
En vue de l'obtention du
DOCTORAT
Spécialité : Biochimie
Présentée par
KASSOUAR Schéhérazede
JURY
1
Merci à Dieu tout puissant de m’éclairer tout au long de ma vie, de
m’avoir aidé dans mes recherches et grâce à qui je présente aujourd’hui
ce travail.
Ce travail a été réalisé sous la direction des Dr. BABA HAMED M.B et
Jean-Jacques BONO. Je les remercie chaleureusement pour le travail
d’encadrement qu’ils ont fourni, pour leur soutien et leurs précieux
conseils.
Je ne remercierai jamais assez le Dr. Jean-Jacques BONO, tout
d’abord pour m’avoir accueilli au sein de son équipe, pour tous les
efforts qu’il a fourni pour que ce travail aboutisse sans oublier son
extrême gentillesse et son énorme patience.
Je souhaite également remercier le Professeur Gérard BECARS,
Directeur du laboratoire, je m’avoir accueilli au sein de l’UMR 5546
(INRA, Toulouse).
Je tiens à remercier vivement les Dr. Charles ROSENBERG et
Frédéric DEBELLE pour m’avoir consacré de leur temps et m’initier aux
techniques de transformation in planta sans oublier Olivier GODEFROY
pour sa précieuse construction.
Je souhaite remercier de tout cœur Mme Gisèle BORDERIES pour
son encadrement technique et ses précieux conseils.
Je remercie également Le Dr. Patrice pour m’avoir initié aux
techniques d’extractions et purification des noyaux.
Je souhaite particulièrement remercier Sandra pour m’avoir épaulé
tout au long de mes manipulations sans oublier toutes les personnes qui
ont contribué de près ou de loin à ce travail ne serait ce que par leurs
encouragements.
Je souhaite remercier Monsieur le Président ainsi que Madame et
Messieurs les membres du jury d’avoir accepter d’examiner ce travail.
Enfin, un grand merci à mon entourage hors du laboratoire, mes
parents qui n’ont cessé depuis ma première scolarité de m’aider, me
soutenir et m’encourager à des moments difficiles et à qui je souhaite à
travers cette thèse d’être comblés de satisfactions. Je souhaite enfin et
2
surtout remercier ma jeune sœur Sarah et ma fille Nouha qui m’ont
permis de penser à autre chose et qui me comblent de joies au
quotidien.
3
Résumé
4
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ………………………………………………………………………………… P1
1. La symbiose endomycorhizienne à arbuscules……………………….P1
1.1. La mise en place de l’interaction symbiotique mycorhizienne ……. P2
1.2. Echange de nutriments………………………………………………………………….. P5
2. La symbiose fixatrice d’azote ……………………………………………………..P6
2. 1. La symbiose rhizobium/légumineuses…………………………………………..P9
2. 2. Mise en place de la symbiose rhizobium/légumineuses……………….P10
2. 3. Intérêt écologique…………………………………………………………………………. P12
3. Dialogue moléculaire entre les partenaires symbiotiques….P13
3. 1. Les bases moléculaires de l’interaction rhizobium/légumineuses ……P16
3. 1. 1. Les flavonoïdes
3. 1. 2. Les facteurs de nodulation, ou facteurs Nod ………………………….P19
3. 2. Les réponses biologiques aux facteurs Nod………………………………..P21
3. 2. 1. Les réponses calciques……………………………………………………………..P21
3. 2. 2. Modification morphologiques…………………………………………………….P22
4. La perception et transduction du signal Nod ……………………P27
4. 1. Perception des facteurs Nod, les LysM-RLK récepteurs putatifs…P30
4. 2. Transduction du signal vers le noyau, implication de la protéine DMI2 et
de la signalisation lipidique……………………………………………………………….. P33
4. 3. Transduction du signal au niveau du noyau, génération du calcium
spiking……………………………………………………………………………………………………..P35
4. 4. Transduction du signal au niveau du noyau, décodage du calcium
spiking……………………………………………………………………………………………………..P39
4. 5. Les facteurs de transcription impliqués dans la signalisation Nod..P40
5. Position particulière de DMI3 dans la voie commune de
signalisation Nod et mycorhizienne …………………………………P44
6. Présentation du sujet de thèse …………………………………… P52
RESULTATS ET DISCUSSION……………………………………………………………P54
1Production et purification d’une forme tronquée DMI3 1-311
Article…………………………………………………………………………P54
5
A.Obtention de la protéine tronquée DMI3-311 …………………………..P55
1. Production de la protéine recombinante DMI3-311
2. Purification de la protéine recombinante DMI3-311 par chromatographie
d’affinité FPLC………………………………………………………………………………………..P62
3. Activité catalytique de la protéine DMI3-311 …………………………..P63
B. Caractérisation des fractions nucléaires des cellules en suspension de M.
truncatula A17 et du mutant dmi3 …………………………………………………...P66
1. Obtention des noyaux
2. Caractérisation des extraits nucléaires de cellules A17 et du mutant dmi3
par l’Anticorps polyclonal 315 SF ……………………………………………………P69
CONCLUSION GENERALE ET PESPECTIVES ……………………………… P73
ANNEXE
MATERIEL ET METHODES …………………………………………………………..P77
1. Matériel biologique et méthodes
1. 1. Production de la protéine DMI3 dans E. coli ………P77
1. 2. Obtention des extraits bactériens ………………………………P80
1. 3. Culture de plantes Médicago truncatula …………………… P81
1. 4. Obtention de noyaux à partir de cellules A17 de Médicago
truncatula et du mutant dmi3…………………………………………P82
2. Méthodes analytiques
2. 1. Le Western blot ……………………………………………………………P83
2. 2. Purification de DMI3-311 par chromatographie d’affinité FPLC
Superflow …………………………………………………………………………………………….P83
2. 3. Spectrométrie de masse MALDI TOF………………………………P84
2. 4. Test d’activité radio enzymatique ………………………………. P85
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………………P86
6
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
INTRODUCTION :
RESULTATS ET DISCUSSION
Figure 1a (Article): Effets de la concentration de l’IPTG sur l’expression de
la protéine recombinante DMI3 311……………………………………………………….P58
Figure 1b (Article): Expression de la protéine recombinante DMI3 311 après
induction par de faibles doses d’IPTG…………………………………………………….P59
Figure 2 (Article): Expression de la protéine DMI3 311 dans du milieu LB
classique et dans un milieu spécial auto inducteur « Overnight ExpressTM
Instant TB Medium »……………………………………………………………………………… P60
Figure 20 : Expression de la protéine recombinante DMI3 311 dans les
cellules Tuner DE3……………………………………………………………………………………..P61
Figure 3 (Article) : Purification de la protéine DMI3-311 recombinante par
chromatographique StrepTactin™ Sepharose™ …………………………………….P64
Figure 21 : Activité catalytique de la protéine DMI3 311 recombinante : Test
d’autophosphorylation de la protéine………………………………………….P65
Figure 22 : L’anticorps polyclonal (315 SF) reconnaît la protéine DMI3
recombinante entière à 58 kDa et la protéine tronquée DMI3-311 à 42
kDa……………………………………………………………………………………………………………….P68
Figure 23 : Obtention de noyaux à partir de cellules en suspension de M.
truncatula A17 (lignée sauvage) et du mutant dmi3……………………………….P70
Figure 24 : Caractérisation des fractions nucléaires de cellules A17 et du
mutant dmi3 par l’Anticorps polyclonal 315 SF………………………………………P72
8
Dans leur environnement biologique, les organismes vivants sont en
interaction permanente les uns avec les autres. Ces interactions
nommées symbiose impliquent différents types d’organismes et
différents degrés d’associations. Les endosymbioses par exemple
résultent de l'association à bénéfice réciproque de deux organismes, l'un
des deux partenaires résidant partiellement ou entièrement à l’intérieur
des cellules de l'autre partenaire. Ce type d’interactions nécessite la
mise en place de processus physiologiques et moléculaires spécifiques ;
chacun des deux partenaires doit être en mesure de percevoir l’autre et
de le reconnaitre en tant qu’organisme symbiotique ; de plus le
partenaire dont les cellules sont envahies doit être en mesure de
contrôler et de réguler cette infection.
11
Figure 1. Processus d’infection des cellules racinaires par un
champignon mycorhizien
Le développement d’un champignon mycorhizien à arbuscules
débute par la germination d’une spore et le développement d’un
mycélium pré-symbiotique présentant des ramifications importantes en
présence de la plante hôte (1). Au contact de la racine, ce mycélium pré-
symbiotique forme une structure différenciée, l’appressorium, qui est le
site d’entrée du champignon dans la racine (2). A partir de ce point
d’entrée, le champignon développe un mycélium intra-radiculaire,
essentiellement intercellulaire (3), qui forme au sein des cellules
corticales des structures très ramifiées, les arbuscules (4). Les
arbuscules sont le site des échanges de nutriments entre les deux
symbiotes. En parallèle à l’invasion de la racine, le champignon
développe un mycélium extra-radiculaire, au niveau duquel les
nutriments sont prélevés dans le sol pour être fournis à la plante. C’est
également au niveau du mycélium extra-radiculaire que de nouvelles
spores sont formées (5).
12
Les arbuscules représentent l’organe essentiel de la symbiose, à
l’intérieur des cellules corticales, ils sont séparés du cytoplasme par une
extension de la membrane plasmique et un dépôt de matériel pariétal.
Cette nouvelle interface symbiotique, entre arbuscule et cellule corticale,
constitue le lieu d’échanges de phosphate et probablement aussi de
carbone.
1. 2. Echange de nutriments
13
2. La symbiose fixatrice d’azote
15
2NH3 + H2
Protéine ox
N2
16
ammoniac, l’azote atmosphérique est transféré chez le partenaire
eucaryote sous une forme qui varie en fonction du couple de partenaires
: ion ammonium, acides aminés… Chez la plante, l’azote est
généralement intégré aux acides aminés via le cycle Glutamine
Synthétase/Glutamine – Oxoglutarate Aminotransférase (GS-GOGAT).
18
Le poil absorbant est le plus souvent le lieu d’entrée des bactéries
dans la racine des légumineuses. Après avoir subi une série de
déformations, le poil prend la forme d’une crosse de berger qui
emprisonne les bactéries. Une structure tubulaire appelée cordon
d’infection se forme au niveau de la crosse par dégradation locale de la
paroi cellulaire et invagination de la membrane plasmique. Le cordon
d’infection permet aux bactéries de progresser vers la base du poil et de
traverser plusieurs couches cellulaires jusqu’à atteindre le cortex
interne. Le cordon se ramifie au niveau du cortex interne où les cellules
en divisions ont formé un primordium nodulaire. Les Rhizobia ayant
cheminé dans le cordon d’infection sont relargués dans le cytoplasme
des cellules du primordium par endocytose. A l’intérieur de la cellule
végétale, les bactéries sont enfermées dans un symbiosome qui est le
lieu de la différenciation des bactéries en bactéroïdes et de la conversion
de l’azote en ammoniac (Figure 3) (Timmers et al., 1999). Cinq grands
types de bactéroïdes ont été identifiés sur des critères morphologiques,
et il semble que seul le type 4 fixe effectivement l’azote (Vasse, et al.,
1990). Les bactéroïdes de type 4 présentent un cytoplasme hétérogène
avec une alternance de zones riches en ribosomes et de zones riches en
matériel génétique.
21
Tableau 3 : Classification des rhizobium
22
Poils
absorbants
Épiderme
Cortex
Endoderme
Tissus
Vasculaires
23
3.1. Les bases moléculaires de l’interaction
rhizobium/légumineuses
24
Figure 4. Etablissement des symbioses Endomycorhizienne
et Rhizobienne
Lors de la symbiose rhizobium-Légumineuse, un véritable dialogue
moléculaire s’établit entre les deux partenaires. Des exsudats racinaires
riches en flavonoïdes sont perçus par les rhizobium, qui à leur tour
synthétisent les facteurs Nod. Les facteurs Nod sont responsables de
l’infection, de la nodulation et de la spécificité d’hôte.
25
Figure 5 : Exemples de structures chimiques de flavonoïdes
D’après Steinkellner et al., 2007
26
En réponse à la présence de flavonoïdes, la protéine NodD active
l’expression de ces gènes et la synthèse de facteurs Nod. Il s’agit donc
de la première étape du dialogue moléculaire entre les deux organismes
qui permet à la bactérie, présente dans le sol, de percevoir la plante, de
la reconnaître comme hôte potentiel et de se préparer à l’établissement
de la symbiose.
28
Ces décorations sont spécifiques d’un facteur Nod produit par une
espèce et sont à l’origine de la spécificité d’hôte.
Les facteurs Nod purifiés appliqués sur les racines de la plante hôte
déclenchent deux types de réponses, les réponses primaires qui
apparaissent quelques secondes ou quelques minutes après l’ajout de
facteurs Nod, et des réponses plus tardives, qui apparaissent dans les
heures et les jours qui suivent (Downie and Walker, 1999).
31
Figure 8. Flux de calcium en réponse aux facteurs Nod
32
l’infection par les rhizobium les facteurs Nod sont produits au niveau de
la microcolonie bactérienne et la réorientation de la croissance qui est
engendrée permet le recourbement du poil et l’enfermement des
bactéries dans la poche d’infection.
33
A
34
(Journet, et al., 2001). Ces résultats ont permis de valider l’utilisation
de la construction pENOD11::GUS en tant que marqueur des réponses
de l’épiderme.
Pour déclencher ces réponses chez la plante hôte les facteurs Nod
doivent être perçus physiquement par les cellules de la racine par
l’intermédiaire de récepteurs. L’information doit être transmise aux
différents effecteurs qui mettront en place les réponses moléculaires et
cellulaires nécessaires à l’établissement de la symbiose.
Ces trois gènes ont été nommés DMI pour « Does not Make Infections
», car, de façon surprenante, les trois mutants dmi sont également
affectés dans l’établissement de la symbiose mycorhizienne à
arbuscules. En effet, l’infection de ces mutants par un champignon
mycorhizien est bloquée au stade appressorium, étape cruciale dans la
reconnaissance entre la plante et le champignon. Il a ainsi été fait
l’hypothèse qu’il existe des signaux de reconnaissance fongiques
spécifiques de la symbiose mycorhizienne perçus par la plante par une
voie de signalisation recouvrant partiellement la voie de signalisation
des facteurs Nod. Par analogie avec ces derniers, ces facteurs fongiques
36
Figure 10. Modèle de perception des facteurs Nod et transduction du
signal chez M. truncatula
Les facteurs Nod sont perçus par un récepteur ou un complexe protéique faisant
intervenir le produit du gène NFP. Cette perception engendre des flux ioniques
au niveau de l’apex du poil absorbant, ainsi qu’un gonflement du poil (« root
hair swelling »). De la perception des facteurs Nod via NFP découle la mise en
place du calcium spiking qui requiert également les produits des gènes DMI1 et
DMI2. En aval du calcium spiking, l’intervention de la protéine DMI3 permet la
réorientation de la croissance du poil (« root hair branching ») et la transmission
du signal pour la mise en place du nodule. Cette mise en place ainsi que
l’activation de l’expression des gènes de nodulines requièrent également les
gènes NSP1 et NSP2.
37
hypothétiques ont été nommés facteurs de mycorhization ou facteurs
Myc. Ces composés ont été récemment identifiés à partir de Glomus
interadices et ils présentent une structure lipo-chitooligosaccharidique
similaire à celle des facteurs Nod (Maillet et al., 2011).
Ainsi, il semble que ces deux gènes interviennent en aval de DMI3 mais
en amont de l’induction de l’expression des gènes de nodulines et des
divisions corticales qui donnent naissance au primordium nodulaire
(Catoira, et al., 2000 ; Oldroyd and Long, 2003) (Figure 10).
38
Figure 11. Structure de NFP et LYK3, récepteurs potentiels des
facteurs Nod.
NFP et LYK3 sont des Ser/Thr kinases membranaires avec dans leur
partie extracellulaire trois motifs LysM (LysM-RLK). Les motifs LysM sont
impliqués dans la reconnaissance de composés comme la chitine (Kaku et
al., 2006; Miya et al., 2007; Wan et al., 2008) , suggérant que les LysM-
RLKs seraient capables de percevoir un dérivé d’oligochitine, comme les
facteurs Nod. NFP est dépourvue de boucle d’activation qui empêche le
domaine kinase d’être fonctionnel. Le domaine kinase de LYK3 par contre
est fonctionnel.
39
Cependant il est à noter que le domaine kinase de NFP ne présente ni la
boucle P (« P loop ») ni la boucle d’activation (« activation loop ») qui,
chez les autres sérine-thréonine kinases, sont nécessaires à l’activité de
phosphorylation. Ainsi, il semble que NFP soit capable de percevoir les
facteurs Nod mais incapable de transduire seul le signal Nod. Il est donc
probable que NFP fasse partie d’un complexe récepteur dont certaines
protéines seraient plus à même de transduire le signal Nod à l’intérieur
de la cellule (Arrighi, et al., 2006) (Figure 11).
(D’après Ané et al., 2004 ; Endre et al., 2002 ; Lévy et al., 2004 ; Smit et al.,
2005)
42
Chez les plantes, les protéines G sont notamment impliquées dans
la transduction du signal lors de la perception de certaines
phytohormones telles que l’auxine et l’acide abscissique. Elles pourraient
également jouer un rôle au cours de la transduction du signal Nod. En
effet, le traitement des racines de M. truncatula par du mastoparan, un
agoniste des protéines G, permet l’induction de l’expression de ENOD11
et ENOD12 en l’absence de stimulation par les facteurs Nod. De plus, un
antagoniste des protéines G, la toxine pertussique, bloque l’induction de
l’expression de ces gènes par les facteurs Nod. Enfin, il a été montré
que le mastoparan induit l’expression d’ENOD11 en absence de facteurs
Nod chez les mutants dmi1 et dmi2 mais pas chez dmi3, suggérant
qu’une protéine G intervient en aval de DMI1/DMI2 et en amont de
DMI3 (Charron, et al., 2004 ; Kelly and Irving, 2003; Kelly-Skupek and
Irving, 2006) (Figure 13).
43
2007). Chez le lotier deux gènes ont été identifiés comme étant
nécessaires à la fois pour la nodulation et la mycorhization.
44
Figure 13. Schéma du modèle proposé pour la voie de
perception/transduction du signal « facteurs Nod » au niveau du
poil absorbant
45
1 2
46
4.4. Transduction du signal au niveau du noyau, décodage du
calcium spiking
Ainsi les gènes NSP1 et NSP2 qui ont été placés dans la voie de
transduction en aval de DMI3 semblent de bons candidats. Le clonage
positionnel de ces gènes a révélé qu’ils codent pour des facteurs de
transcription de type GRAS (Kalo, et al., 2005 ; Smit, et al., 2005).
48
Figure 15. Structure de la protéine codée par le gène DMI3 : une
protéine kinase dépendante du calcium et de la calmoduline
(CCaMK)
49
Figure 16. Schéma du processus d’activation d’une CCaMK
La formation d’un signal calcique permet la fixation d’ions calcium sur les
mains-EF du domaine de type visinine (1). Cette fixation permet une
auto-phosporylation de la protéine qui entraine une augmentation de
l’affinité de la protéine pour la calmoduline (2). Celle-ci, liée au calcium,
se fixe alors sur le domaine central (3) permettant la levée de l’auto-
inhibition et l’activation du domaine kinase (4).
50
A
51
D’autres protéines de la famille des facteurs de transcription de
type AP2/ERF ont été identifiées comme étant impliquées dans la mise
en place des réponses symbiotiques.
- L’une d’entre elles, ERN (« ERF Required for Nodulation »), a été
identifiée par génétique à partir du mutant bit1 (« branching infection
threads ») de M. truncatula présentant un phénotype d’infection anormal
et impliqué dans le développement du nodule (Middleton, et al., 2007).
Enfin, des travaux de deux équipes italiennes ont montré une réponse
calcique des cellules de plante à des molécules émises par le champignon
mycorhizien. En utilisant des cultures de cellules de soja (Glycine max)
exprimant l’aequorine (une protéine émettrice de lumière en présence de
calcium) ils ont montré une élévation rapide et transitoire de la
concentration cytoplasmique en calcium en réponse à l’ajout d’un milieu de
culture dans lequel des spores de Gigaspora margarita avaient germé.
Cette réponse calcique semble élicitée par des molécules partiellement
lipophiles de moins de 3kDa (Navazio, et al., 2007).
53
Figure 18. Les trois gènes DMI sont impliqués à la fois dans
l’établissement de la nodulation et de la mycorhization
54
Il semble donc clair que des molécules diffusibles produites par des
champignons mycorhiziens peuvent avoir un effet à distance sur les
racines de plantes. Cependant ces réponses ne semblent pas toutes
dépendre des gènes symbiotiques identifiés à ce jour. Ainsi, si l’activation
des 11 gènes identifiés par Weidmann et collaborateurs est dépendante
de DMI3, l’activation de la formation de racines latérales dépend de DMI1
et DMI2 mais pas de DMI3, et l’expression d’ENOD11 est indépendante
des trois gènes DMI. L’identification récente et formelle des facteurs Myc,
produits par G. intraradices, a montré qu’ils étaient capables d’induire
des réponses biologiques, comme la formation de racines latérales et
l’induction de gènes. Ces réponses, dépendant des gènes DMI, confirment
l’existence de la voie de signalisation commune à l’établissement des
deux symbioses (Figure 19).
De plus, des travaux menés par l’équipe de Giles Oldroyd à Norwich
ont montré l’apparition d’un signal calcique intracellulaire dans les
cellules de poils absorbants lorsque les hyphes pré-symbiotiques sont à
proximité de la racine, mais sans contact. Ces oscillations calciques, bien
que très irrégulières semblent porter une signification biologique et
pourraient être considérées comme le pendant mycorhizien du « calcium
spiking » observé au cours de la symbiose rhizobienne. La formation de
ce signal calcique est dépendante de DMI1 et de DMI2 (Kosuta et al.,
2008). Toutefois la nature des signaux calciques générés en réponse à un
traitement des racines par les facteurs Myc n’a pas encore été établie.
Les molécules diffusibles produites par le champignon seraient
perçues par les racines de la plante par l’intermédiaire de récepteurs à
partir desquels un signal intracellulaire, nécessitant la présence de DMI2
et DMI1, conduirait à la formation d’un signal calcique intracellulaire
différent du « calcium spiking » induit par les facteurs Nod. Ce signal
calcique une fois décodé par DMI3 permettrait la mise en place des
réponses cellulaires (Figure 19).
55
Figure 19. Modèle de perception des « facteurs Myc » et de la
transduction du signal « Myc »
56
La protéine DMI3 pourrait orienter les voies de signalisation
des deux endosymbioses racinaires
57
Afin de déterminer si IPD3 et DMI3 sont capables d’interagir in vivo,
Messinese et collaborateurs ont utilisé la technique de « split YFP » qui
consiste à fusionner la partie C terminale ou N terminale de la YFP à une
protéine d’intérêt et à réaliser les constructions réciproques pour le
partenaire potentiel. Ainsi, si la protéine d’intérêt interagit avec son
partenaire potentiel, le rapprochement des parties C et N terminale de la
YFP permet l’observation de la fluorescence. Grâce à cette technique, ils
ont pu déterminer que dans le noyau des cellules de feuilles de tabac (N.
benthamiana), IPD3 interagit avec DMI3.
Par contre si IPD3 n’est pas phosphorylée par DMI3, elle pourrait être
une protéine affine de DMI3 qui pourrait réguler l’activité enzymatique de
DMI3, sa localisation au sein du noyau ou participer à la formation d’un
échafaudage moléculaire permettant les interactions avec d’autres
protéines.
59
6. Présentation du sujet de thèse
61
RESULTATS ET DISCUSSION
- ARTICLE
62
A - Obtention de la protéine tronquée DMI3-311
65
M 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
kDa S P S P S P S P S P
50
DMI3 311
37
Analyse par SDS PAGE des extraits protéiques obtenus, après lyse
par French presse, à partir de cellules E. coli BL21 (DE3) cultivées
dans du milieu LB à 28°C en présence de 1mM ou 2mM d’IPTG
pendant 30 ou 120 minutes. La fraction soluble est représentée
par(S) et la fraction insoluble par (P). Lignes 1 et 2 : cellules non
induites ; Lignes 3, 4, 5 et 6 : cellules cultivées pendant 30 minutes
en présence de 1 mM d’IPTG (lignes 3 et 4) ou 2mM d’IPTG (lignes 5
et 6). Lignes 7, 8, 9 et 10 : cellules cultivées pendant 120 minutes
en présence de 1 mM d’IPTG (lignes 7 et 8) ou 2mM d’IPTG (lignes 9
et 10).
66
M 1 2 3 4 5 6 7 8
kDa S P S P S P S P
50
DMI3 311
37
Analyse par SDS PAGE des extraits protéiques obtenus, après lyse
par French presse, à partir de cellules E. coli BL21 (DE3) cultivées
dans du milieu LB à 28°C en présence de 0,25Mm ; 0,50mM et
1mM d’IPTG pendant 120 minutes. Lignes 1 et 2 : cellules non
induites ; Lignes 3 et 4 : cellules induites par 0,25Mm d’IPTG.
Lignes 5 et 6 : cellules induites par 0,5Mm d’IPTG. Lignes 7 et 8 :
cellules induites par 1Mm d’IPTG. (S) correspond à la fraction
soluble et (P) à la fraction insoluble.
67
a) b)
M 1 2 3 4 5 6 7 8 M 1 2 3 4 5 6 7 8
kDa S P S P S P S P kDa S P S P S P S P
50
37
50
DMI3 311
37
68
M 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
kDa S P S P S P S P S P
50
DMI3 311
37
69
D’autres procédés ont été utilisés dans le but de solubiliser
davantage la protéine tronquée DMI3-311. En effet, nous avons tenté
différentes lyses cellulaires : la lyse par FRENCH Presse, technique
habituellement utilisée au laboratoire, la lyse par ultrasons (sonication) et
la perméabilisation cellulaire par le shaps (voir le chapitre Mat&Met). La
lyse par FRENCH Presse nous a permis d’obtenir les meilleurs résultats.
A l’issue de cette première partie des résultats, nous pouvons établir les
conditions optimales de production de la protéine tronquée DMI3 311
recombinante à savoir utiliser les cellules BL21 DE3 ou les cellules Tuner
DE3 comme souches de production, 28°C comme température
d’incubation, 0,1mM d’IPTG comme dose d’induction et 90 minutes
comme temps d’induction. L’expression de la protéine tronquée sous sa
forme soluble n’est pas très importante mais reste suffisante pour
procéder à la purification de la protéine.
71
M 1 2 3 4 5 6
kDa T NR L1 L2 FE1 FE2
50
DMI3-311
37
72
50
DMI3 -311
37
73
L’ensemble de ces résultats nous a permis d’obtenir une protéine
tronquée DMI3-311 recombinante sous forme soluble et fonctionnelle.
Cet outil moléculaire nous permettra de réaliser des phosphorylations in
vitro, tout d’abord dans des extraits de noyaux de cellules en suspensions
de M. truncatula A17 (lignée sauvage) et du mutant dmi3 (car les cellules
en suspension sont faciles à cultiver) puis dans des extraits racinaires,
dans le but d’identifier des substrats ou des partenaires moléculaires de
DMI3 impliqués dans le processus de nodulation ou de mycorhization.
75
a A17 (10X) b A17 (10X)
NI I NI I kDa
DMI3 (58kDa)
55
DMI3-311 (42kDa)
36
78
Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé un western blot
des mêmes échantillons en présence d’un sérum pré-immun. Notre
hypothèse serait que si la protéine visualisée à 34 kDa est une protéine
réagissant de manière non spécifique avec les IGGs, elle réagira alors en
présence d’un sérum pré-immun ; par contre, s’il n’y a aucune
interaction il se pourrait alors que cette protéine se révèle être un
polypeptide immunoréactif plus abondant chez le mutant. Les résultats
de l’analyse par western blot en présence d’un sérum pré-immun n’ont
révélé aucune protéine de poids moléculaire 34 kDa. Il semblerait donc
que l’anticorps puisse détecter un polypeptide plus abondant dans la
lignée cellulaire mutante. Il pourrait ainsi correspondre à une protéine
comportant un domaine kinase ou des EF-hands ayant des épitopes
communs à DMI3. Il serait ainsi interessant d’identifier cette protéine
afin de déterminer sa nature et sa relation directe ou indirecte avec
l’absence de CCaMK chez le mutant.
79
1 2 3 4
dmi3 A17 I NI
72
55
36
80
CONCLUSION GENERALE ET PESPECTIVES
Il est donc clair que des formes constitutivement actives de DMI3 sont
capables, in vivo, d’interagir avec certaines des cibles impliquées dans la
mise en place de la symbiose rhizobienne.
L’approche biochimique que nous avons envisagée pour l’identification
des effecteurs symbiotiques en aval de DMI3 semble donc valable.
Cependant, cette approche risque de ne pas nous permettre d’identifier
les protéines partenaires de DMI3 impliquées dans le processus
d’infection de la racine par les rhizobium. D’autre part, en ce qui
concerne la symbiose mycorhizienne, nous ne savons pas si la voie de
signalisation est activée par ces formes tronquées de DMI3. Pour
déterminer si c’est le cas, il nous faudrait disposer d’un gène marqueur
de la symbiose mycorhizienne à l’image d’ENOD11 pour la symbiose
rhizobienne. Les travaux de transcriptomique réalisés chez M. truncatula
et le riz ont révélé un certain nombre de gènes exprimés ou activés au
cours de la symbiose mycorhizienne (Brechenmacher, et al., 2004 ;
Frenzel, et al., 2005 ; Güimil, et al., 2005 ; Hohnjec, et al., 2005 ;
83
Küster, et al., 2004 ; Liu, et al., 2003 ; Manthey, et al., 2004 ;
Massoumou, et al., 2007 ; Sanchez, et al., 2005 ; Weidmann, et al.,
2004 ; Wulf, et al., 2003). Parmi ceux-ci, certains, exprimés très
précocement et activés à distance par le champignon mycorhizien de
façon DMI3 dépendante (Weidmann, et al., 2004) pourraient être utilisés
comme marqueurs de l’activation de la voie de signalisation
mycorhizienne et ainsi valider l’utilisation de la forme tronquée de DMI3
pour rechercher ses cibles dans le contexte de la symbiose
mycorhizienne.
84
MATERIEL ET METHODES
85
• La transformation cellulaire dans E. coli
Les BL21-DE3: ces cellules hôtes que l’on appelle les Gold
Standard, sont les plus utilisées dans le système expression. Déficientes
en protéases Ion et OmpT, elles ont l’avantage de conférer une certaine
stabilité aux protéines étiquetées.
86
ainsi une induction homogène (concentration dépendante) favorisant la
solubilité et l’activité des protéines étiquetées.
TM
- Culture sur milieu « Over night Express Instant TB
Medium » : Après transformation cellulaire, une colonie est introduite
dans 2.5 ml de milieu TB (Catalogue NOVAGEN) et incubée sous
87
agitation toute une nuit (environ 14 heures) à 37°C. Les cellules sont
ensuite centrifugées et les culots bactériens sont conservés à -20C°.
Les culots bactériens sont repris dans 500µl de tampon de lyse (50
mM Tris PH 8.0, 50mM Na Cl, 1Mm EDTA, 1mM AEBSF, 5mM DTT,
0,2mg/ml lysozyme, 0,5%, triton X-100, 0.6 µg/ml DNase) puis soumis
à une sonication (2 à 3 cycles par minute avec un pulse toutes les 0,5
secondes à une puissance de 80%). Les cellules sont ensuite
centrifugées à 15 000 rpm (27 200 xg) pendant 30 minutes à 2°C. La
fraction protéique soluble (contenue dans le surnageant) et insoluble
(culot) ainsi obtenues sont enfin conservées à -20°C.
88
- La lyse par FRENCH Press :
Les culots bactériens sont repris dans 500µl de tampon de lyse (50
mM Tris PH 8.0, 50mM Na Cl, 1Mm EDTA, 0,2mg/ml lysozyme, 5mM
βMercapto-Ethanol, 0,5% Shaps, 1mM AEBSF, 0.6 µg/ml DNase) puis
soumis à une sonication (2 à 3 cycles par minute avec un pulse toutes
les 0,5 secondes à une puissance de 80%). Les cellules sont ensuite
centrifugées à 15 000 rpm (27 200 xg) pendant 30 minutes à 2°C. Les
fractions soluble et insoluble sont conservées à -20°C.
90
2 - Méthodes analytiques
2 – 1 – Le Western blot
93
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