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Manuscrit déposé le 31/10/2001 Ann. Méd. Vét.

, 2002, 146, 1-8

FORMATION CONTINUE – ARTICLE DE SYNTHESE

L’herpèsvirus B du singe,
un agent d’anthropozoonose méconnu

MEURENS F.1, 3, GALLEGO P.2, BOURGOT I.1, THIRY E.1

1. Département des Maladies Infectieuses et Parasitaires


Service de Virologie, Epidémiologie et Pathologies des Maladies Virales
Faculté de Médecine Vétérinaire, Université de Liège,
boulevard de Colonster, 20, bât. B43b, 4000 Liège
2. Service de Pathologie Générale
Faculté de Médecine Vétérinaire, Université de Liège,
boulevard de Colonster, 20, bât. B43, 4000 Liège
3. Aspirant FNRS

Correspondance : Etienne THIRY, tél : 32(0)4/366.42.50 ; fax : 32(0)4/366.42.61 ; e-mail : etienne.thiry@ulg.ac.be

RESUME : Le virus B ou Cercopithecine herpesvirus 1 (CeHV-1) est présent de manière enzootique chez
les singes asiatiques du genre Macaca. Ce virus, génétiquement et antigéniquement très proche de l’her-
pèsvirus humain 1 et de l’herpèsvirus humain 2, est responsable d’une infection à haute prévalence (80 %
et même 100 % dans certaines colonies) chez le macaque adulte. Le virus B peut également être à l’ori-
gine de méningoencéphalites suraiguës potentiellement mortelles ou laissant des séquelles chez l’homme.
Depuis sa découverte en 1933, le CeHV-1 a été clairement associé à 24 décès chez l’être humain. La
maladie du virus B résulte habituellement de la contamination d’une lésion cutanée ou muqueuse par le
virus. Lorsque le patient est pris en charge rapidement avec mise en place d’un traitement antiviral adapté,
les probabilités de guérison sont plus élevées.

INTRODUCTION les singes du genre Macaca (figure 1 ; pathogène pour l’homme (Eberle et
tableau I). Il présente en outre la Hilliard, 1995). En effet, non moins
Le virus B du singe ou Cerco- caractéristique d’être le seul herpès- de 24 morts humaines sont attribuées
pithecine herpesvirus 1 (CeHV-1) virus de primates non humains à être à des infections par ce virus qui
appartient à la famille Herpesviridae
et plus précisément à la sous-famille
Tableau I : au sein de l’ordre des primates et de la classe des mammifères, la famille des
Alphaherpesvirinae. Ce virus proche cercopithécidés comprend de nombreux genres et espèces. L’infection par le CeHV-1 a
de l’herpèsvirus humain 1 (human déjà été décrite chez les espèces de macaques dont le nom scientifique est accompagné
herpesvirus 1 ; HHV-1) et de l’her- d’un astérisque.
pèsvirus humain 2 (human herpesvi-
rus 2 ; HHV-2) est endémique chez NOM SCIENTIFIQUE NOM FRANCAIS NOM ANGLAIS
Macaca arctoides* Macaque à face rouge, macaque Stump-tail / Bear macaque
brun
Macaca assamensis Macaque d'Assam Assam macaque
Macaca brunnescens Macaque de Muna Muna-Butung Macaque
Macaca cyclopis* Macaque de Formose Formosan rock / Taiwan macaque
Macaca fascicularis* Macaque crabier (ou d'Indonésie)
Cynomolgus macaque
Macaca fuscata* Macaque japonais Japanese Snow macaque
Macaca hecki Macaque à crête
Macaca maura Macaque de Célèbes Celebes/Moor macaque
Macaca mulatta* Macaque rhésus Rhesus macaque
Macaca nemestrina* Macaque à queue de cochon Pigtail macaque
Macaca nigra Macaque nègre Celebes crested macaque
Macaca nigrescens Macaque de Temminck Black macaque
Macaca ochreata Macaque de Célèbes à bras gris Booted macaque
Macaca radiata* Macaque bonnet chinois Bonnet macaque
Macaca silenus Macaque ouandérou Liontail macaque
Macaca sinica Macaque couronné, macaque à Toque macaque
toque
Macaca sylvanus Macaque de Berbérie, magot Barbary macaque
Macaca thibetana Macaque du Tibet Tibetan stump-tailed / Pere David's
macaque
Figure 1 : le macaque rhésus (Macaca mulatta), hôte
Macaca tonkeana Macaque de Tonkean Tonkean macaque
naturel le plus fréquent du virus B (P. Gallego).

1
pénètre dans l’organisme suite à un le macaque rhésus (Macaca mulatta). présentent environ 50 % d’identité
contact entre une lésion muqueuse ou Depuis 1932, plus d'une quarantaine avec l’HHV (excepté gG) et les sites
cutanée et du matériel contaminé par de cas humains ont été décrits de glycosylation sont conservés. Tout
un macaque (salive, urines et (Whitley et Hilliard, 2001). Les hôtes cela suggère que les structures secon-
matières fécales par exemple) naturels du virus, ses modes de trans- daires des glycoprotéines du virus B
(Whitley et Hilliard, 2001). Le virus mission, sa pathogénie et sa biologie sont similaires à celles de l’HHV
B présente un neurotropisme et une moléculaire sont de mieux en mieux (Eberle et Hilliard, 1989). Harrington
neurovirulence marqués et est mortel connus. Toutefois des zones et collaborateurs (1992) ont égale-
dans 80 % des cas en l’absence de d’ombres persistent, constituant un ment montré que la disposition des
traitement. Toutefois, un traitement défi d’envergure pour les nombreux gènes au sein de la séquence unique
antiviral précoce et adapté permet de laboratoires travaillant sur le sujet. courte US est similaire à celle obser-
réduire considérablement la morbi- vée chez l’HHV. Actuellement, plu-
dité et la mortalité humaine (Whitley sieurs gènes viraux ont été séquencés
LE VIRUS
et Hilliard, 2001). (gB, gD, gC, gG, gJ et gI) mais, étant
Le virus B du singe porte différents donné l’implication de nombreux
Une meilleure connaissance de la
noms : Herpesvirus simien, Herpes- laboratoires de par le monde, une
biologie de ce virus ainsi que l’adop-
virus simiae, Herpesvirus B ou séquence génomique complète
tion de mesures préventives strictes et
encore Cercopithecine herpesvirus 1 devrait bientôt être publiée.
adaptées sont cruciales pour protéger
toutes les personnes en contact avec (CeHV-1) (Van Regenmortel et al., Le comportement du CeHV-1 en cul-
2001). Il fait partie de la famille des ture cellulaire est similaire à celui de
des macaques ou avec des tissus et
Herpesviridae et plus précisément de l’HHV-1. Le cycle de multiplication
cellules provenant de ces primates.
la sous-famille des Alphaherpes- virale (attachement, pénétration,
La mort d’une jeune employée au
virinae au sein de laquelle il appar- réplication et maturation) du virus est
centre de primatologie de Yerkes
tient au genre Simplexvirus (figure identique à celui observé chez les
(Atlanta, 10/12/1997), et plus récem-
2). C'est donc un virus enveloppé à autres Alphaherpesvirinae (Burnet et
ment l’élimination de 200 macaques
ADN bicaténaire linéaire. Le virion a al., 1939 ; Whitley et Hilliard, 2001).
crabiers (Macaca fascicularis) infec-
une taille avoisinant les 200 nm et sa Le virus B se multiplie à hauts titres
tés au Woburn Safari Park (Londres,
nucléocapside est de symétrie icosa- dans différentes lignées cellulaires
3/3/2000), d’une centaine de maca-
édrique (Ruebner et al., 1975 ; issues de singes de l’Ancien Monde
ques au West Midlands Safari Park
Ludwig et al, 1983). Son ADN est (cellules véro, cellules de singe vert
(Worcester, 16/3/2000) et de 89 particulièrement riche en guanine et
macaques au Blair Drummond Safari d’Afrique, cellules de rein de vervet)
en cytosine, qui représentent 75 % des ainsi que dans les cellules de rein de
Park (Stirling) l’ont rappelé de bases présentes dans l'ADN du virus
manière effrayante. Le présent article lapin (Hull et al., 1958 ; Hopps et al.,
(Harrington et al., 1992). Le génome 1963).
abordera successivement, l’histo- du virus B, à l’instar de celui d’autres
rique, le virus, la pathogénie, la membres de la famille, comporte
symptomatologie, l’épidémiologie, deux régions uniques (UL et US)
les méthodes de diagnostic, le PATHOGENIE
flanquées chacune par une paire de
contrôle et enfin les mesures de pré- répétitions inversées. Cette disposi- Lors d’infections par le virus B, la
vention relatives à cette anthropozoo- tion génomique est à l’origine de voie d’infection et la dose ont une
nose. l’existence des quatre formes isomé- importance considérable (Weigler,
riques décrites (Harrington et al., 1992 ; Jainkittivong et al., 1998).
HISTORIQUE 1992). La taille du génome (162 kpb) Elles influencent non seulement le
est légèrement supérieure à celle de déroulement de la maladie, mais aussi
La première description connue de l’HHV-1 (152 kpb) et de l’HHV-2 la propagation du virus dans le sys-
l'anthropozoonose associée au virus (155 kpb). Les homologies de tème nerveux central et les organes
B du singe remonte au début des séquences entre les génomes de ces viscéraux. Plusieurs espèces animales
années’30 et plus exactement à l'an- différents virus sont nombreuses, sont touchées par le virus et trois
née 1933 qui vit succomber, suite à environ 75 % du contenu G+C est types d’hôtes sont classiquement
une morsure de macaque rhésus conservé entre les gènes des glyco- reconnus : l’hôte naturel, les hôtes
(Macaca mulatta) le docteur W.B. protéines des trois virus. En outre, les infectés expérimentalement ou acci-
L'agent responsable, un agent fil- gènes de glycoprotéines séquencés dentellement et les humains infectés.
trable, ne tarda pas à être découvert,
d'abord par Gay et Holden en 1933,
ensuite par Sabin et Wright, en 1934,
qui le nommèrent virus B en hom- FAMILLE SOUS-FAMILLES GENRES
mage à la première victime connue
(Gay et Holden, 1933 ; Sabin et Simplexvirus: CeHV-1
Wright, 1934). En 1949, un second Alphaherpesvirinae Varicellovirus
cas d’encéphalomyélite mortelle est
HERPESVIRIDAE Betaherpesvirinae « Marek’s disease-like viruses »
décrit chez l’homme. En 1954, le
virus est isolé à partir du système ner- Gammaherpesvirinae « Infectious laryngotracheitis-like viruses
veux central d’un macaque. Quatre
ans plus tard est réalisée la première Figure 2 : le Cercopithecine herpesvirus 1 (CeHV-1) appartient au genre Simplexvirus au même titre par exemple
description des signes cliniques chez que le Human herpesvirus 1 (HHV-1) responsable de l’herpès labial humain.

2
Chez tous ces hôtes, le virus B est le poulet ont été utilisés comme deuxième temps, de la lymphangite
retrouvé dans le système nerveux modèles expérimentaux (Gay et est observée. A partir des ganglions
central, peu de temps après le début Holden, 1933 ; Sabin, 1934 ; Sabin et lymphatiques et des terminaisons ner-
de l’infection. Hurst, 1935). L’infection n’aboutit veuses locales, le virus se dissémine
Chez l’hôte naturel, en l’occurrence pas toujours à une maladie grave chez ensuite vers le reste de l’organisme
le macaque, l’infection est le plus la souris et le cobaye. Chez le rat, une (viscères et système nerveux central).
souvent inapparente (Weir et al., paralysie postérieure secondaire à Même si la virémie a été documentée
1993) (tableau I). Parfois après une une myélite transverse est observée. chez le lapin et le singe, elle n’a pas
courte période d’incubation, allant de Le lapin, suite à de nombreuses expé- encore été démontrée chez l’homme
quelques jours à quelques semaines, riences, semble être le meilleur (Whitley et Hilliard, 2001). La fré-
des lésions herpétiques cutanées sont modèle expérimental pour reproduire quence des cas atténués ou asympto-
observées (Hunt et Melendez, 1969 ; la maladie étant donné que le virus matiques est inconnue. Cependant, en
Keeble, 1960). Après multiplication s’y multiplie à hauts titres. raison de la rareté de la maladie et de
au site initial d’infection, le virus Chez l’homme, cette maladie est une l’importante fréquence des contacts
gagne le ganglion nerveux local par zoonose majeure ayant un mode de avec des primates non humains, ils
un nerf périphérique. Dans ce gan- transmission direct (morsure, griffure doivent être nombreux et ils montrent
glion, l’infection latente est établie et et aérosol par exemple) (Holmes et que l’homme n’est pas très sensible au
des épisodes de réactivation intermit- al., 1990 ; Weigler et al., 1992 ; virus. A ce jour, aucun cas n’a été
tents peuvent survenir au cours de la Davenport et al., 1994) (figure 3). Les signalé en Europe continentale.
vie du macaque (Hunt et Melendez, infections par le virus B se caractéri-
1969 ; Vizoso, 1975). Une virémie n’a sent par une implication importante SYMPTOMATOLOGIE
été observée que dans de rares cas du système nerveux central et plus
(Simon et al., 1993). Le virus peut se particulièrement de la moelle épinière Une bonne connaissance du tableau
retrouver dans les urines ainsi que et du cerveau. Ces zones constituent, clinique associé à la maladie est
dans plusieurs organes. Durant la en effet, les principaux sites de multi- importante pour fournir un diagnostic
phase de multiplication active du plication virale (Fierer, 1986). La rapide des infections à CeHV-1 chez
virus, l’isolement viral peut être réa- mort du patient est le plus souvent le macaque et l’homme. Chez l’hôte
lisé à partir des muqueuses buccale, associée à une insuffisance respira- naturel, une reconnaissance précoce
conjonctivale et génitale (Anderson toire consécutive aux lésions de myé- de l’infection permet d’éloigner les
et al., 1994). La fréquence des infec- lite transverse ascendante (Artenstein singes infectés de leurs congénères.
tions actives chez les macaques séro- et al., 1991 ; Whitley et Hilliard, Dans les colonies indemnes de virus
positifs est faible et les périodes per- 2001). L’infection par le virus débute B, il est important de ne pas intro-
mettant un isolement viral brèves généralement par un stade de réplica- duire des animaux séropositifs et
(Weigler et al., 1993). tion au niveau cutané avec développe- d’isoler les animaux avec des résul-
Le lapin, la souris, le rat, le cobaye et ment d’un érythème localisé. Dans un tats douteux afin d’éviter l’infection
des membres de la colonie. Dans une
colonie séropositive, il est important
de se séparer rapidement du sujet
Morsure, griffure, salive, Tissus frais, Blessure Matériel atteint afin de minimiser les risques
fluide corporel culture de tissus, par aiguille
de cellules encourus par les personnes en
contact. Les macaques ne sont pas
Au contact d’un traités avec des substances antivirales
Non infecté Infecté Inconnu macaque contaminé
étant donné la haute prévalence de
Contaminée l’infection chez cette espèce qui rend
par : Non Oui, en le coût d’une telle mesure prohibitif.
contact
Macaque sain Macaque malade avec :
Dans le cas de la maladie humaine,
une reconnaissance précoce de la
maladie facilite le traitement avec des
substances antivirales, principale-
Macaque stressé, Lésion Cerveau Muqueuse ment des analogues nucléosidiques,
gestant,
immunodéprimé tel l’aciclovir, le valaciclovir ou le
ou de statut famciclovir. Ce traitement précoce
inconnu Oeil Système
nerveux Sang réduit significativement la morbidité
et la mortalité associée à la maladie
(Holmes et al., 1990 ; Davenport et
Pas de risque
al., 1994).
Les humains exposés au virus B mon-
Risque faible trent des signes cliniques variables.
Liquide provenant Urine, Peau Le plus souvent, la maladie apparaît
de la lésion salive, intacte
Risque élevé sang, quelques jours à quelques semaines
larmes après l’exposition et dure de 1 à 3
semaines avec une issue mortelle
Figure 3 : évaluation des risques d’exposition humaine au virus B sur base de la source et de la voie de contami-
dans 80 % des cas en l’absence de
nation (d’après Holmes et al., 1995). traitement. Cependant, la maladie

3
peut apparaître avec un certain retard Tableau II : singes non-macaques pour lesquels l’infection par le CeHV-1 a déjà été
dont les causes sont inconnues. Dans décrite.
un premier temps, la zone d’inocula- Nom scientifique Nom français Nom anglais
tion du virus devient congestive, dou- Erythrocebus patos Singe rouge, patas Patas / Soldier monkey
loureuse et prurigineuse. Des lésions Colobus guereza Guéreza du Kilimandjaro Abyssinian colobus
vésiculeuses autour de la plaie, une (Eastern black and white)
lymphadénopathie régionale et une Cebus apella Singe capucin Black-capped / Tufted
capuchin
légère fièvre sont également consta- Callithrix jacchus Marmouset commun Common marmoset
tées. Par la suite, l’apparition d’un Cercopithecus neglectus Cercopithèque de Brazza De Brazza's Monkey
syndrome pseudo-grippal avec mal
de gorge est observé. En outre, le virus. Une excrétion virale a lieu important des macaques dans le
patient signale des paresthésies et des durant l’infection primaire et lors domaine de la recherche biomédicale.
fourmillements à partir du site d’ex- d’épisodes de réactivation du virus. Elle doit être estimée prudemment au
position, ainsi qu’une faiblesse mus- Le macaque dissémine du virus pen- vu du peu de données, relatives à la
culaire au niveau de l’extrémité expo- dant une longue période lors de l’in- source virale, disponibles à partir des
sée. Ensuite, se développe un fection primaire et pendant une cas cliniques reconnus (Whitley et
syndrome méningo-encéphalitique, courte période lors d’épisodes de Hilliard, 2001).
avec douleurs musculaires, céphalée, réactivation. Les concentrations
raideur et vomissements. L’évolution virales mesurées sur des échantillons
se fait vers l’ataxie, la paralysie et DIAGNOSTIC
provenant de muqueuses infectées
finalement la mort par défaillance varient de 102 à 103 unités formant Le diagnostic d’une infection à virus
respiratoire. Des signes d’atteintes plage/ml (Whitley et Hilliard, 2001). B chez l’animal vivant se fait par un
des nerfs crâniens sont également
L’infection à virus B est rarement examen clinique minutieux de la
présents, tel du nystagmus et de la
contractée par l’être humain qui bouche, de la langue et du carrefour
diplopie. De la sinusite et de la
constitue un hôte accidentel. pharyngien, par isolement du virus et
conjonctivite ont aussi été observées.
Cependant, lorsqu’il y a infection et par des tests sérologiques (Cole et al.,
L’étendue des symptômes peut être 1968 ; Kessler et Hilliard, 1990 ;
reliée à la dose virale d’infection ainsi absence de traitement, la mortalité
atteint les 80 %. Les enquêtes épidé- Hilliard et Weigler, 1999). Le test de
qu’à la voie d’inoculation (Palmer, neutralisation est l’outil diagnostic
1987 ; Simon et al., 1993). miologiques montrent que le virus est
le plus souvent acquis par transmis- principal chez les macaques et
sion zoonotique à partir de macaques, l’homme. Des tests dot-blot, Elisa,
EPIDEMIOLOGIE de cellules ou de tissus infectés RIA et Western-blot ont été dévelop-
(figure 3). Cependant un cas docu- pés (Whitley et Hilliard, 2001). Trois
La plupart des macaques sauvages de ces tests utilisent des anticorps
sont séropositifs pour le virus B menté de transmission du virus entre
humains indique que le virus peut être monoclonaux (dot-blot, Elisa et
(Weigler et al., 1990) (tableau I). Western-blot).
Toutefois des colonies indemnes du transmis de manière similaire à
virus existent. La plupart de ces colo- l’HHV-1 et à l’HHV-2. Toutefois la A ce jour, aucun outil sérologique ne
nies ont été établies en captivité afin faible incidence de l’infection chez permet d’identifier de manière rigou-
de répondre aux besoins de la com- l’homme rend difficile l’obtention de reuse les macaques non infectés.
munauté scientifique en animaux conclusions statistiquement significa- L’évaluation sérologique des
séronégatifs. Ainsi le profil épidémio- tives (Weigler, 1992 ; Whitley et macaques est optimale lorsque l’ana-
logique de l’infection virale a été Hilliard, 2001). lyse est réalisée sur plusieurs échan-
modifié par l’homme. La séropréva- Une simple rupture de la barrière tillons à multiples reprises, spéciale-
lence élevée, l’infectivité importante cutanée en présence du virus ou l’ins- ment dans les situations où les titres
et la mortalité faible, rencontrées tillation de ce même virus au niveau en anticorps sont faibles. L’isolement
chez les macaques sauvages, plaident d’une muqueuse peut aboutir au viral reste une méthode de choix pour
en faveur d’un rôle d’hôte naturel déclenchement de la maladie suggé- le diagnostic de l’infection au virus
pour le macaque (Weigler et al., rant que la capacité du virus à initier B. Malheureusement, cet outil n’est
1993). Des études menées en capti- la maladie pourrait être indépendante pas particulièrement sensible et le
vité chez cet animal ont montré une de la dose, du moins dans certaines risque d’obtention de résultats fausse-
séroprévalence élevée, surtout après circonstances. La quantité de virus ment négatifs persiste. La présence
la puberté (Weigler et al., 1990 ; nécessaire ou suffisante pour per- du virus en culture de cellules est
Weigler et al., 1993). L’augmentation mettre l’infection reste, en effet, attestée par un effet cytopathogène.
post-pubertaire de la prévalence inconnue chez l’homme (Weigler, Cependant, une confirmation non
apparaît être associée à la transmis- 1992 ; Whitley et Hilliard, 2001). Le équivoque nécessite soit l’analyse
sion vénérienne au sein de la colonie macaque Rhésus constitue le réser- électrophorétique des polypeptides de
(Weigler et al., 1995). Chez les très voir majeur de virus, toutefois la cellule infectée, soit un profil de
jeunes animaux et les animaux à l’âge d’autres espèces de primates (cerco- restriction de l’ADN. Plus récem-
de la puberté, l’incidence de l’infec- pithèques, patas et colobes) sont liées ment, plusieurs tests PCR ont été
tion est très faible (Weigler et al., à des infections zoonotiques (Palmer, décrits pour démasquer le virus
1990). Toutes les espèces de 1987) (tableau II). L’incidence des (Whitley et Hilliard, 2001).
macaques étudiées à ce jour semblent infections humaines est à mettre en D’autres espèces de singes sont par-
constituer des hôtes naturels pour le parallèle avec un usage plus ou moins fois infectées par le virus B (tableau

4
II). Ce sont le plus souvent des ani- for Disease Control and Prevention base d’ADN sont testés avec des
maux ayant été en contact avec des (CDC, USA) ont publié des recom- résultats préliminaires encourageants
macaques infectés (Weigler, 1992). mandations pour la reconnaissance et (Loomis-Huff et al., 2001 ; Whitley
Chez bon nombre d’espèces de la prise en charge des infections et Hilliard, 2001).
singes, hébergeant des alphaherpèsvi- humaines par le CeHV-1. Lorsqu’une Le traitement antiviral a démontré
rus indigènes, l’aspect diagnostic infection par le virus est suspectée son efficacité, particulièrement
important sera de différencier les (anamnèse et examen clinique), la lorsque les substances actives sont
anticorps spécifiques du virus B de méthode de choix pour confirmer le administrées tôt après l’exposition.
ceux spécifiques des autres alphaher- diagnostic consiste en l’isolement L’aciclovir et les analogues nucléosi-
pèsvirus (Hilliard et al., 1989). En viral, du moins quand cet isolement diques apparentés à fortes doses (aci-
effet la parenté antigénique impor- est réalisable. Lorsque l’isolement clovir 10 mg/kg IV 3X/j durant 14 à
tante entre le virus B et d’autres n’est pas possible, des tests d’amplifi- 21 j) suivis d’un traitement per os
alphaherpèsvirus (HHV-1, HHV2) cation en chaîne de l’ADN (PCR) (aciclovir, valaciclovir ou famciclo-
complique singulièrement le diagnos- peuvent être utilisés. Le diagnostic vir) à vie donnent de bons résultats.
tic tout en n’offrant malheureusement sérologique est rendu complexe par Le traitement ne pourra être inter-
pas de protection croisée (Boulter un certain nombre d’éléments. Tout rompu étant donné les risques de
et al., 1982 ; Sasagawa, 1986). d’abord le fait que les anticorps anti- reprise évolutive de la maladie.
L’euthanasie est généralement préco- HHV-1, HHV-2 (incapables de neu-
nisée en cas d’infection de singes non D’autres substances se sont montrées
traliser le virus B) et CeHV-1 (inca-
macaques et ce pour deux raisons ; la efficaces in vitro, toutefois leur toxi-
pables de neutraliser l’HHV) sont
première est que l’animal va proba- cité doit encore être évaluée avant de
proches ensuite parce que les titres en
blement succomber assez rapidement les utiliser en routine (Whitley et
anticorps sont parfois faibles (Boulter
à l’infection, la seconde est que cet Hilliard, 2001).
et al., 1982 ; Sasagawa, 1986). Toutes
animal présente un risque important les manipulations de cultures infec- Il apparaît clairement que la rapidité
pour toutes les personnes se trouvant tées par le virus, l’amplification et la de mise en place d’un traitement adé-
dans son entourage. L’infection au concentration du virus ainsi que l’hé- quat après exposition (griffures, mor-
virus B a été identifiée chez les singes bergement des animaux infectés sures et projections par exemple) est
patas (Erythrocebus patas) et les nécessitent des installations de niveau primordiale. Des recommandations
colobes (Colobus guereza) (Weigler, de sécurité 4 (niveau maximum). pour l’asepsie des plaies notamment
1992). Des infections expérimentales sont fournies par les CDC. Chaque
ont produit une maladie neurologique institution travaillant avec des
fatale chez trois espèces du Nouveau CONTROLE DE L’INFECTION macaques devraient disposer d’un
Monde : le marmouset commun protocole de conduite à tenir en cas
(Calcithrix jacchus), le singe capucin La prévention des infections au de blessure, du matériel nécessaire et
(Cebus capucinus) et le cercopi- CeHV-1 peut se faire à différents de personnes qualifiées pour la prise
thèque de Brazza (Cercopithecus niveaux. Soit en éliminant le virus en charge des sujets exposés.
neglectus) (Kaup, 1998). Cependant des colonies de macaques par établis-
aucune information ne rapporte sement de colonies indemnes, soit par
l’existence d’infection naturelle de le respect de mesures de précautions MESURES DE PREVENTION
singes du Nouveau Monde (Weigler, très strictes dans les milieux à risque. DE LA MALADIE
1992) (tableau II). Actuellement le Les CDC ont publié des recomman-
dations détaillées visant à maximiser Chez l’animal
test le plus sensible pour le diagnostic
est un Elisa compétitif. la protection des individus travaillant - Le macaque étant quasiment la
avec des macaques (CDC, 1987 ; seule espèce animale à l’origine des
Sur l’animal mort, le diagnostic se 1995 ; 1998).
fait par examen histologique des cas d’herpès B, il convient de
lésions des muqueuses buccale, lin- Lorsque le virus est détecté, il peut réduire son utilisation au stricte
guale, oesophagienne et parfois gas- être inactivé soit par la chaleur (56 °C minimum. Si néanmoins le macaque
trique (Whitley et Hilliard, 2001). pendant 30 min), par le formaldé- s’avère indispensable, l’achat d’ani-
Une acanthose et une dégénérescence hyde, l’hypochlorite de sodium dilué maux garantis séronégatifs est vive-
bulleuse des cellules de Malpighi et 10 X, l’éthanol à 70 % et la glutaral- ment conseillé ;
des acanthocytes accompagnées de déhyde à 2 %. Toutefois, les per- - Le dépistage des animaux infectés
cellules géantes sont observées. Des sonnes travaillant dans une zone à est obligatoire en période de quaran-
inclusions intranucléaires éosino- risque doivent être impérativement taine (6 ou 8 semaines selon l’ori-
philes caractéristiques et parfois une informées des risques de contamina- gine asiatique ou africaine des
nécrose du tube digestif supérieur tion occasionnés par des blessures singes) sur toutes les espèces de
sont également observées. D’autres cutanées. l’ancien monde, par un examen
lésions telles qu’une pneumonie Dès les années’30, des tentatives de minutieux et complet des lèvres, de
aiguë interstitielle lobaire hémorra- production d’un vaccin ont été la bouche et de la langue, complété
gique lors d’atteinte respiratoire et menées. Des tests ont été réalisés sur de recherches histologiques, sérolo-
des foyers de gliose nodulaire lors des volontaires humains mais les giques et virologiques. Ces examens
d’encéphalite sont parfois décrites. résultats n’ont guère été concluants : doivent être pratiqués deux fois à un
Chez l’homme, des techniques séro- anticorps non persistants et titres trop mois d’intervalle sur des animaux
logiques et virologiques sont dispo- faibles notamment. Actuellement, des tranquillisés ;
nibles pour le diagnostic. Les Centers vaccins recombinants et des vaccins à - Tout animal reconnu infecté, por-

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teur sain ou malade, devra être (CDC, 1987 ; 1995 ; Holmes et al., CONCLUSION
euthanasié ; 1995 ; CDC, 1998)
L’infection humaine par le CeHV-1,
- Tout animal n’ayant pas été reconnu Le protocole de prévention de l’infec- dont l’hôte naturel est le macaque,
séronégatif pour le CeHV-1 doit être tion humaine à CeHV-1 recommande peut conduire à une maladie rapide-
considéré comme infecté et par de procéder dans les 2-3 premières ment mortelle. Toutefois lorsque le
conséquent manipulé avec précau- minutes qui suivent l’accident à : diagnostic est posé suffisamment tôt
tion ; - Un lavage immédiat du site d’inocu- et que le traitement antiviral adéquat
- Il est recommandé de ne pas mélan- lation à grande eau et au savon de est entrepris rapidement, la probabi-
ger des espèces africaines et asia- Marseille pendant 3 à 5 minutes ; lité de guérison du patient est élevée.
tiques ; pour les plaies profondes, faire sai- Les recommandations relatives au
gner sous le robinet ; traitement et à la prévention de la
- Il faut tenter d’établir des colonies maladie émises par les CDC sont lar-
exemptes de CeHV-1 ; - Désinfection par trempage de la gement disponibles dans la littérature
- Les animaux non garantis négatifs plaie pendant 10 minutes avec de et sur le réseau internet. Suite à l’uti-
pour le virus B devront êtres logés l’eau de javel diluée 10 fois ; lisation de nouvelles méthodes de
dans des cages individuelles ne pré- - En cas de blessures par projection diagnostic (PCR par exemple) le seuil
sentant pas d’aspérités susceptibles oculaire, remplacer ces soins par un de détection du pathogène a été amé-
de blesser le personnel ; rinçage à l’eau courante pendant 10 lioré et les contraintes d’interpréta-
à 15 minutes ; tion liées aux réactions croisées avec
- Le personnel travaillant avec des le HHV sont de moins en moins
macaques doit impérativement être - En cas de section distale d’un importantes. Etant donné les risques
informé du risque encouru. Les pre- membre, traiter la plaie selon le pro- pour la santé humaine occasionnés
miers symptômes de l’infection tocole ci-dessus et appliquer un pan- par cet alphaherpèsvirus, des précau-
ainsi que la conduite à tenir en cas sement compressif en cas d’hémor- tions drastiques doivent être prises.
d’exposition doivent être connus par ragie. Par ailleurs, recueillir le Une attention particulière sera portée
le personnel. segment amputé, le rincer à l’eau de notamment au logement et à la ges-
(CDC, 1987 ; 1995 ; Holmes et al., javel diluée au 1/10e, puis le conser- tion des macaques captifs ainsi que
1995 ; CDC, 1998) ver sur une compresse sèche placée sur la conduite à suivre après exposi-
dans un sac plastique lui-même mis tion humaine à un animal ou à du
dans un deuxième sac contenant de matériel contaminé.
Chez l’homme la glace.
- Les manipulations d’animaux (CDC, 1987 ; 1995 ; Holmes et al., SUMMARY
devront se faire de façon à éviter 1995 ; CDC, 1998)
toutes blessures. Ainsi elles seront B virus, an underevaluated
réalisées soit après tranquillisation zoonotic alphaherpesvirus
des animaux (kétamine), soit à Lors de manipulation de cultures
B-virus or Cercopithecine her-
l’aide de dispositifs prévenant les primaires de cellules de reins de
macaque rhésus pesvirus 1 (CeHV-1) is a zoono-
contacts directs avec l’animal
tic alphaherpesvirus enzootic in
(fonds de cage mobiles par - Les cellules de rein de macaques
exemple) ; Asian monkeys of the genus
rhésus doivent être manipulées avec
un niveau de sécurité microbiolo- Macaca that is genetically and
- Le port de gants anti-morsure, d’un
gique de deux au minimum ; antigenically closely related to
masque adéquat, et de vêtements de
travail régulièrement changés et sté- - Toute culture qui, avant une inocu- the human herpesvirus 1 and
rilisés est vivement recommandé. lation intentionnelle, présente des the human herpesvirus 2.
Les avants-bras doivent être spécia- lésions cellulaires pouvant être CeHV-1 infection is highly pre-
lement protégés ; apparentées à un effet cytopatho- valent (80 % to 100 %) in adult
- Les mesures d’hygiène classiques gène, doit être considérée comme macaques and may lead to ful-
doivent être strictement appliquées : contaminée par le CeHV-1 ; minant encephalomyelitis with
douches après le travail, interdiction - Après manipulation les cellules doi- severe aftereffects or even cau-
de manger, fumer et boire dans les vent être autoclavées. S’il existe une sing death in humans. Since its
animaleries ; raison valable pour laquelle l’agent discovery in 1933, it has been
contaminant doit être isolé, il
- Stériliser avant destruction tout positively linked with two dozen
importe de les manipuler avec un
matériel perforant souillé ; human deaths. B-virus disease
niveau de sécurité microbiologique
- Eviter la formation d’aérosols lors de type 4 ; in humans usually resulted from
du nettoyage des cage s ; - Tout accident de contamination breach of primary skin or muco-
- Lors d’autopsies, commencer par humaine à partir de cellules néces- sal defenses and subsequent
inspecter la cavité buccale de l’ani- site une prise en charge identique à contamination of the site with
mal ; celle résultant d’une morsure de pri- virus. Timely antiviral interven-
- Toute morsure de singe devra être mate non humain. tion is a good mean of reducing
traitée avec prudence par un méde- (CDC, 1987 ; 1995 ; Holmes et al., CeHV-1 associated morbidity
cin de référence. 1995 ; CDC, 1998) and preventing a fatal outcome.

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