Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1. Généralités :
Il y a 4 types de sciences :
Les sciences expérimentales :
Ce sont les discours qui relèvent d’une attitude de l’esprit humain et qui amènent
l’observateur à maintenir une posture objectivante.
Le sujet observant tente de se mettre entre parenthèses, en posture pour observer.
Ex : Cette montre est la mienne mais en tant qu'objet, cela reste une montre.
Ce comportement est assez aisé pour les sciences de la nature; il n'en va pas de
même pour les sciences de l'homme. En effet, quand on s'intéresse à quelque
chose, il faut de surcroît s'intéresser au reste: il convient d'être le plus objectif
possible. Quand je parle d'un objet, je dois faire abstraction de toute connotation
affective. Ex : la mort (thanatologie) nous concerne tous mais malgré les
connotations affectives qui y sont liées et qui touchent tout le monde
différemment, on peut en parler objectivement. Ex : l'amour : il nous est plus facile
d'être en posture objectivante face à ses sujets qui pourtant doivent avoir été vu ou
vécu par l'observateur. (>< sport, musique...)
La posture objectivante n'est pas donnée à l'homme. Elle n'apparaît que vers le 1
7ème-l8ème en Europe. Il s'agit de cette capacité de se tenir à distance des objets
quels qu'ils soient pour en parler le plus objectivement possible. Mais l'objectivité
n'est pas que la vérité. La subjectivité est aussi acquise avec la vérité (je t'aime...).
Cette capacité de tenir à distance les objets pour en parler de manière objective
est née en Europe occidentale par le développement de trois mouvements :
Le 18ème connaît des philosophes (amis de la sagesse) tels que Rousseau, Diderot,
Voltaire, Alembert, et tant d'autres. Ils vont profiter du développement de courants
qui sont au nombre de trois:
La rationalisation :
L’individualisation :
Le sujet doit être capable de se dégager, de penser comme individu, et plus comme
membre d'un ensemble (ex: sujet du Roi de France...) Il a la capacité de s'exprimer
en ces termes:« Moi,je... ». Dégagement pour se mettre en posture objectivante
(les philosophes inventent le savoir scientifique)
Le mouvement de sécularisation :
C'est entrer dans le siècle, devenir séculier par rapport à la religion qui devient
une affaire privée. C'est la privatisation de la religion, prendre ses distances, entrer
dans une sphère privée. C'est le courant qui englobe les deux autres. Le monde est
pensé non plus comme le fruit d'un être divin, mais en tant que tel et en termes
objectifs. La religion ne disparaît pas, elle entre dans une dimension non
objectivante; elle est vue comme une foi, non comme objectif (beaucoup de
croyants n'ont pas la foi et sont croyants parce qu'ils suivent le pari de Pascal = Il
vaut mieux croire que ne pas croire).
Rmq : Le pari de Pascal était: « Soit Dieu existe ou pas ». Selon cet auteur, la foi est
irrationnelle
La foi est de l'ordre de l'irrationnel. C'est souvent une tradition familiale ou un
engagement personnel.
Le mouvement de sécularisation a permis de mettre en place la posture
objectivante. C'est à la Renaissance, au 16ème, qu'apparaît le mouvement.
«L'homme est seul devant Dieu» (il y a un apport direct entre l'Homme et Dieu):
cela vient de la réforme en Allemagne, des protestants (Luther/Calvin). Suite à la
Réforme donc, il y a développement du rapport direct, de la notion de libre-
examen (Luther et Calvin) et diminution du dogmatisme.
discuter!) des mœurs. »+ Si le sida existe, c'est peut-être Dieu, mais ça n'a rien à voir
avec le savoir.
Ex. Si la terre tremble, c'est à cause des mini-jupes
Aux 17ème et 18ème, on se dit que si des lois de la Nature qui lui sont
inhérentes/immanentes, sont mises en évidence, on peut faire de même avec
l'homme? Les lumières avaient proposé des règles qui permettaient de gouverner
sans divinité.
Contrat: les Hommes se donnent des lois à partir du fait qu'ils sont ensembles,
unis par des liens de diverse nature (lien de parenté, d'amitié...), sont en relation
(contrat social). C'est donc au sein de la société que les lois sont élaborées,
promulguées et à respecter.
II en découle l'idée du contrat social qui comprend deux aspects, dont le second
découle du premier:
- tous les individus ont passé entre eux un contrat et le pouvoir
est attribué à une ou des personnes;
- ceux qui reçoivent le droit en fonction de ce mode de
gouvernement doivent respecter les clauses du contrat
(duquel ils ont eu le pouvoir.)
6. Le contrat social
HOBBES (1682) : contrat passé entre les hommes pour freiner leur capacité
de se détruire eux-mêmes. Le pouvoir est alors confié à un tyran qui l'exerce
despotiquement, à condition de respecter les libertés de tous. II est donc
despote éclairé. S'il abuse de son pouvoir, il peut être renversé. II s'agit d'une
délégation de pouvoir.
LOCKE: contrat conclu par tous qui confère le pouvoir de légiférer à des
représentants élus. Ils ont le pouvoir législatif, ils font les lois qui sont mises
en exécution par l'exécutif et protégées par le judiciaire. C'est la séparation
des pouvoirs. (théorie des 3 pouvoirs en germe) Ces représentants élus
doivent rendre des comptes. II s'agit donc d'un mandat.
ROUSSEAU (1856) : ('Contrat social ') au terme du contrat, un magistrat est
6
désigné (car les citoyens sont fort nombreux), révocable ad nutum, pour
interpréter la volonté du législateur. Ces magistrats prennent des décisions
ensemble. II est question de la volonté générale. Le pouvoir est au
commissaire. En fait, Rousseau est genevois et à l'époque, en cette ville, on
pouvait aisément convoquer tous les citoyens (les bourgeois mâles en fait).
II faut des lois et un contrat car la société humaine repose sur eux. Le contrat tout
comme les lois sont des métaphores. D'où viennent les lois? C’est la majorité plus
un qui décident. Qu'est-ce qui fait que tel pays a ses lois et que tel autre pays en a
d'autres?
Début 19ème, la sociologie va tenter d'énoncer des lois générales de la société dont
dérivent les lois juridiques que les hommes se donnent.
8. L'évolution :
1857 : DARWIN « origines des espèces » Cet ouvrage est l'idée d'une évolution qui
affecte l'ensemble de l'univers.
La science nous dit que l'univers dans lequel nous sommes est en perpétuelle
expansion, courbe et infini. Cf: Cziffren Jégood (?) « Théorie de l'évolution».
Darwin s'inscrit dans un courant qui va traverser tout le 19ème siècle. Mais lui est
dans un cadre biologique, expérimental et développe l'idée d'évolution et ce
particulièrement dans les espèces animales, vivantes.
La société anglaise considère que l'homme ne peut pas descendre du singe.
L'univers est en expansion tout en étant infini. L'univers aurait dix milliards
d'années. Tandis que l'histoire humaine, elle, ne commence qu'il y a dix mille ans.
L 'histoire du vivant commence avec une cellule, un gène, qui, on ne sait trop
comment, s'est reproduit et complexifié pour arriver à l'être le plus compliqué
connu pour l'instant: l'Homme. On part donc du plus simple pour aller au plus
compliqué, selon une ligne ascendante.
Par moments, il y a des' accidents génétiques', qui entraînent des mutations, si le
contexte environnemental la trouve efficace.
L'évolution ascendante:
Sauvage
Homme
Chimpanzé
Cette évolution est le résultat d'une mutation, par accident, qui permet une
sélection.
Le football est une religion primitive (relier = rassembler). La société que nous
connaissons veut trouver des lois qui rendent compte de phénomènes d'évolution.
Nous avons une organisation sociale très compliquée. D'autant plus que l'espèce
évolue sans cesse. Ex. On est beaucoup plus grand. On a également évolué du
point de vue du métissage (plus varié)
Quand le premier homme a -t -il parlé? On ne sait pas trop. En revanche, on sait
que l'on a chanté (pour accompagner la danse) avant d'avoir parlé.
Au l8ème siècle, les sauvages étaient coloniaux, ce que les chimpanzés sont à nous
aujourd'hui. D'où l'expression raciste: 'les macaques' pour désigner les Africains.
L'alibi de la colonisation: la civilisation!
Chaque groupe humain a dû trouver des modes efficaces d'adaptation à son
environnement. Peut-être que chaque société représente un mode d'adaptation.
N.B. : Nos sociétés ont mal résolu le problème des rapports homme/femme. Par
ex., en Polynésie, les rapports semblent être beaucoup plus harmonieux, moins
compliqués.
1912 : sort son ouvrage « les formes élémentaires de la vie religieuse » ; il y met en
évidence des comportements humains comme les rites funéraires.
Les sciences de la nature prennent leur essor à la fin du 18eme siècle. Les
universités deviennent des lieux de recherche (fin de la scolastique).
La question qui se pose est : est-il possible de faire une science des Hommes?
Biologiquement parlant: oui. Mais le problème est que l'Homme en tant qu'espèce a
pour caractéristique de ne pas faire la même chose d'une génération à l'autre. Et
même sans l'intervention de l 'Homme, il y a des choses qui se passent dans la
nature. (Mais les éléments fondamentaux ne changent pas). Les choses inanimées
n'ont pas d'histoire (C'est juste une évolution logique dans le cosmos). Les
Hommes (><Nature) ont une histoire qui change rapidement et constamment. On
ne sait pas ce que nous réserve la vie (changements d'orientation, perturbations,
accidents, découverte de nouvelles identités,...).
Le problème est que l'Homme, en tant qu'espèce, ne fait pas la même chose d'une
génération à l'autre; contrairement aux choses inanimées ou les fourmis...
Non, on ne peut y parvenir. La question dès lors qui se pose est de savoir ce qu'est
l'ordre humain ?
Nous sommes dans une société de variabilités, il n'y a pas de société stable.
Je n'ai pas inventé la langue que je parle, c'est comme ça depuis la naissance. Il est
question par exemple, du modèle holistique. La langue est structurante, elle
structure notre monde, nos pensées, la société à laquelle nous apportons quelques
modalités selon l'interlocuteur.
Nous faisons du social, nous bricolons donc. Nous devons trouver le bon outil
pour répondre. Ex du livre: un individu doit demander l’heure dans un pays dont il
ne connaît pas la langue. Il sera confronté à plusieurs difficultés. L'interlocuteur
devra répondre à un certain critère de compétence sociale, notamment (on ne
demande pas l'heure à un enfant, on tente de s'adresser à une personne qui sera
susceptible de répondre dans une langue étrangère, et qui devra être en mesure de
pouvoir lire l'heure, ainsi que de se référer au système connu du demandeur...).
Petit à petit, on entre dans des sous-mondes où des gens nous apprennent alors ses
règles (en première candidature, les étudiants des années supérieures donneront des
conseils...).
La biologie fixe certaines choses. (ex. : une femme ne peut avoir d'enfants avant 12
ans ni après 50 ans). Mais l'Homme a changé certaines données de la biologie, et ce
grâce à la symbolique (ex. l'aspect médical crée des changements). Dans l'ordre
structurel, l'Homme développe tout le temps le discours.
Ex. Le discours gastronomique, fort développé dans des pays comme la France et
l'Italie. L'Homme mange des choses comestibles -+ on demande au garçon -+
ordre structurel
Donc, les trois sous-ordres sont liés et présents en même temps. Ex. la faim; c'est
biologique.
→ Mais des interdits s'ajoutent à cela : un juif ou un musulman ne mangera pas de
porc. D'autres personnes, même indépendamment de toute religion, croyance, mais
idéologique, auront d'autres interdits ( ex. : certaines personnes ne veulent pas
manger de viande de cheval ).
Les sciences :
La biologie donne naissance aux sciences de la nature (étudier l'Homme en
tant qu'animal). On envisage de manière abstraite, pas subjectif. Ex.
géographie: environnement physique, biologique.
Le sous-ordre symbolique donne naissance aux sciences de l'individu.
(homme en tant que conscience de la temporalité). Ex. histoire de l'art,
critique littéraire, la psychologie.
Le troisième sous-ordre donne naissance aux sciences de la société (homme
en tant que conscience du pouvoir). Il y a un rapport avec l'extérieur, avec le
groupe. Dans tout groupe, il y a un pouvoir. (ex. : Dans la famille, c'est le
pater familias). Cf. : sociologie: étude de la façon dont l'homme s'organise en
société. Tout cela se base aussi sur la biologie et les problèmes biologiques
extrinsèques ou intrinsèques.
Les êtres humains se disent des choses, ils communiquent. Mais les gens parlent
dans la limite dans laquelle ils sont autorisés. C'est pareil dans les faits. Ex. A un
examen oral, on répond à la question et c'est tout.
Il y a des usages qui évoluent avec le temps. Certaines choses se font, d'autres pas
ou plus. Ex. Pet en public. Avant c'était un signe de bonne santé et maintenant de
goujaterie
Les sociétés humaines ne sont pas fixes. Elles sont au contraire d'une grande
variabilité. Ca veut dire que les sciences de l'homme sont des sciences différentes.
Les sciences mettent en place des explications, basées sur la causalité.
Les autres sciences expliquent des phénomènes. Ex. : lois physiques, climatiques, ...
12
Dès la fin du 19ème siècle, il y a une manière canonique de considérer les modes de
vie en société.
E. DURKHEIM (le représentant) a mis en évidence le fait que la société, selon lui,
fonctionne grâce à la conscience collective. → chacun d'entre nous reçoit dans sa
conscience une partie de la conscience collective. Ex. la langue que l'on parle, qui
est un instrument de connaissance du monde, n'est pas inventée par nous. On
reçoit cette langue et on la transmet. Donc, elle évolue mais elle aura gardé sa
structure, par sa structure phonétique.
JAVEAU privilégie (point de vue intérêt) le deuxième modèle. Mais une chose est
sûre, c'est qu'il faut tenir compte de l’histoire en fonction de la société dans laquelle
on se trouve.
Les individus communiquent, et ajoutent une certaine posture, une gestuelle à leur
discours. C'est ce que Javeau appelle: « le Bricolage du Social ». A tout moment, il
nous faut trouver le bon outil pour répondre à une question. Souvent on ne trouve
pas cet outil et on doit inventer.
Ex. Je me trouve à Oslo. Je dois prendre le train mais je n'ai pas l’heure. Que faire?
Je dois demander l'heure mais pas à n'importe qui (pas à un enfant ni à un
alcoolique par ex.) parce qu'il faut que la personne soit capable de me répondre. Par
ailleurs, il faut trouver la bonne langue (en l'occurrence, ce sera l'anglais car je ne
parle pas le norvégien). Et puis je dois comprendre son système (ex. : l'horaire' AM
-PM') et, pour ne pas froisser mon interlocuteur, trouver les formules adéquates.
Donc, on 'bricole'. Et ce dans toutes les occasions de la vie. Cet apprentissage, chez
l'enfant est assez long. La 'boîte à outils' dont nous disposons tous est variable dans
le monde et dans le temps.
Il faut une compétence sociale. Il s'agit de sa propre connaissance plus celle d'un
tiers. Mais la boite à outil est souvent incomplète et variable dans le temps. Un jour,
on a été socialisé, même si on ne l'a pas demandé! La cellule familiale (en général)
nous a conditionnés afin que l'on devienne un membre compétent et positif de la
société. Tel est le résultat de la domination et de la socialisation. Dans la société, il y
a aussi l'ordre religieux « Ne fais pas ça sinon tu vas faire de la peine au petit Jésus!
»
Donc:
- l'individu va s'individualiser et se désindividualiser → on n'est
pas les seuls au monde
- abord de la religion.
Dans chaque sous-monde où l'on arrive, les 'aînés', les anciens nous renseignent,
14
nous orientent, voire nous conseillent (parfois mal) ou nous disent ce qu'il faut
faire.
Ex. Quand on arrive pour la première fois à l'université.
C'est comme ça, par essais et par erreurs que nous allons préparer et traverser notre
vie. C'est ça que devrait étudier la sociologie afin de connaître la pertinence des
outils que l'on nous fournit. Elle doit nous apprendre comment fonder des
rapports avec les autres qui soient bénéfiques à l'un et à l'autre (= dimension
morale de la sociologie). Elle doit nous montrer comment fonctionne la vie
théorique, pour éviter certaines erreurs.
La compétence se subdivise en ressources collectives. Ex. : demander l'heure.
12. La situation :
Les situations sont en grande partie routinières. Elles sont cataloguées telles quelles
dans notre esprit. Si nous considérons que l'individu est un acteur (joue quelque
chose sur une scène), l'acteur joue des parties (worldparts) dans les situations.
Situation = (i) lieu (où ça se passe) + (ii) temps (période de journée) + (iii)
scénario (ce qui se passe)
Le tout est de ne pas se tromper entre lieu, temps et scénario car il peut y avoir
confusion. GOFFMAN : La situation se passe toujours dans un cadre (=contexte).
(i) Le cadre primaire est le cadre habituel. A partir du cadre primaire, on peut faire
15
1) « Good morning mister Chance» (film « La présence ») : l'homme vit avec son
beau-père dans une maison jusqu'à la mort du vieux. Il sort et une voiture le
renverse. Le conducteur est une femme. L'homme l'embrasse car il a vu ça à la
télévision. Après, bien qu'analphabète, il devient président des Etats - Unis [comme
« W »].
Anecdote: cette pièce a été jouée à la Scala et l'acteur a réellement été tué. C'était
criant de réalisme. Donc, le décryptage n'est pas simple! Il Y a confusion car il est
réellement mort. II faut donc être vigilant par rapport aux paramètres.
La vie n'est pas un théâtre! Ou du moins que partiellement. Ce qui est important,
c'est qu'on ne peut déroger à certaines choses. Dans le théâtre, le texte est écrit par
16
quelqu'un d'autre et on l'apprend par cœur. Dans la vie réelle, tout n'est pas écrit
d'avance! Elle est menée par des idées imprécises car l'Homme vit avec d'autres
Hommes. D'où la nécessité de communiquer (ce qui reste aussi imprécis). Mais
parfois certaines réponses sont prévisibles dans la vie. Les idées passent par le
langage. Parfois, il faut interpréter.
Ex. tirer la langue: plusieurs raisons (moquerie, problème médical, ...).
Quand on est plusieurs, il faut s'accorder sur la définition à la fois pour soi et à la
fois par respect de l'autre, pour ne pas lui tendre un piège. C'est une obligation
morale. Il y a nécessité de s'accorder avec l'autre → opération routinière → se
mettre d'accord sur la situation
Ex. pôle de gauche (PS-Ecolo) : une définition de la situation doit être faite avant
de faire un accord.
«. Si les hommes définissent une situation comme réelle, elle est réelle dans ses
conséquences. »
(If men define situation as real, it is considered as real in its consequences)
Mais nous pouvons déroger à une définition extérieure en inventant des nouvelles
définitions Donc, ce n'est pas l'extérieur qui définit les situations! On peut déroger
aux définitions extérieures. Ex. jeux des enfants: eux, ils y croient!
A notre vitesse de croisière (de l'ordre des choses banales), les situations sont définies
selon nos compétences, nos ressources cognitives, c'est-à-dire un 'stock de
connaissances'. Dans une situation compliquée, on établit un rapport minimal.
Ex. Nous parlons avec quelqu'un → nous connaissons la langue ou nous avons une
compréhension minimale. Si c'est le cas, nous faisons des efforts. On ne parle pas
bien le néerlandais, alors on prévient: « Ik spreek een beetje nederlands. »
Nous puisons dans ce stock de connaissances à chaque définition que l'on doit
interpréter. Ex. : 'traduction' d'un plat dans le menu d'un restaurant.
15. L'habitus :
BOURDIEU, sociologue français, a beaucoup utilisé cette notion qui vient du latin
(elle-même traduction du grec).
C'est l'ensemble des décisions/dispositions structurées et structurantes que nous
avons. C'est le résultat de la socialisation. Notre habitus personnel est l'ensemble
des dispositions que nous avons accumulées au cours de notre vie (depuis la
naissance).
La structuration de pensée par la langue sera plus ou moins rudimentaire lorsque je
parle avec quelqu'un de même classe sociale (langue maternelle) que la mienne (du
point de vue quantitatif). Ex. au niveau de la grammaire.
Celui qui a un code élaboré va le simplifier et celui qui a un code restreint va faire
un effort pour se faire comprendre. Cela peut être comique mais aussi tragique
(incompréhension, malentendu, …) Nous avons donc acquis des dispositions
structurées. Du point de vue structurant, nous les confrontons à d'autres
dispositions.
Ex. classe sociale inférieure → langue rudimentaire: la langue structurée sera
lacunaire.
Si je reste dans la même classe sociale, je n'aurai pas de problème.
Si classe supérieure → les habitus doivent se rejoindre
Dès lors, le supérieur ↓ et l'inférieur ↑ (on essaie)
L’habitus est donc un concept important qui régit les dispositions et leur mode
18
d'emploi.
Si nous possédons un habitus de classe, il nous renvoie aux classes sociales (un des
modes de la stratification sociale) mais on peut aussi développer un habitus
personnel (ex. : parler un français de niveau supérieur) et dès lors nous ne devons
pas nécessairement avoir les mêmes dispositions des classes.
N.B. : Les rapports de domination s'inscrivent sur les axes biologiques mais aussi
sur l'axe de la production (proportionnel à la productivité cf. : capitalisme).
Les classes sociales permettent une stratification sociale. Il existe plusieurs axes:
biologique (→ domination (ex. H/F)
production (symbolique) pour survie : - main (force de travail)
- argent (investissement → capitalisme)
2. Marx :
Les habitus sont liés à des positions de classe → Une hiérarchie sociale avec des
différents niveaux de positions sociales sont des positions statutaires résultant du
rapport de production et éléments symboliques de prestiges (Weber) qui
interviennent dans la définition d'une situation. Elles peuvent être modifiées:
Ex. je peux être quelqu'un d'important et quand j'ai besoin d'un plombier (pas élevé
dans hiérarchie), je dois le traiter avec beaucoup d'égard car il est difficile d'avoir un
plombier
19
Le monde social dans lequel nous vivons est le 'monde (du) vécu' ou monde de la
vie (phénoménologie), c'est-à-dire l'univers dans lequel nous vivons et où se
manifeste une praxis, combinaison de tous les éléments qui nous permettent de
vivre dans ce monde ('Lebenswelt').
3. Schütz:
La typicalité est le mode le plus habituel de ce que l'on perçoit des autres.
Le type est un invariant qui se rapporte à une culture. Une culture est un 'catalogue
de types'. Nous typicalisons constamment les autres. Nous vivons dans un monde
de types, qui constitue notre identité sociale. Elle correspond à la catégorie dans
laquelle la société m'a placé et qui perdure car nous souscrivons à cette catégorie.
D'ailleurs, la société est traversée par des modèles.
Ex. la façon d'annoncer quelque chose à quelqu'un.
Ex. l'enterrement (On réagit différemment selon les cultures: joie ou tristesse,...).
Nos types peuvent bien sûr évoluer dans le temps. On peut évoluer dans la vie et
donc nos différences avec les autres changent. Il existe différentes modalités de
passage du typique au singulier et inversement.
Ex. On peut passer du poste d'assistant à celui de magistrat.
La typique revient dans le singulier lorsque les amoureux reprennent une attitude
normale quand un étranger arrive.
Il y a toujours des interventions de typicalité dans des situations singulières de
l'Umwelt. Même si chaque couple a ses particularités, le modèle d'un bon mari et
d'une bonne épouse se base sur une tentative de comportement égale à un modèle
typique admis dans la société dans laquelle on vit. Dans l'Umwelt, le type dicte la
conduite (le bon mari) qui renvoie à la culture et donc à des règles de surface qui
21
Les règles de surface sont modulées par le cadre dans lequel on se trouve. Il y a
dans toute situation un cadre qui est soit primaire, soit une transposition du cadre
primaire.
Les débordements dans le Mitwelt apparaissent lorsque les gens veulent faire savoir
qui ils sont, ce qu'ils sont. Les typicalités sont là et +/- contraignantes suivant le
contexte. Dès lors, les indices de typicalité deviennent visibles.
Ex. Des amoureux qui veulent montrer qu'ils sont amoureux et donc, ils s'isolent
Ex. Il y a des règles de pudeur différentes selon les sociétés.
5. Ethnométhodologie :
C'est l'étude de la manière dont les gens rendent compte de ce qu'ils font.
Le problème est de mettre en évidence la manière dont les gens utilisent leurs
compétences pour montrer ce qu'ils sont en train de faire → on fait appel à la
rationalité → le monde va de soi. Ce monde est un monde dont il est possible de
montrer aux autres le sens commun. Pour être un membre actif « normal» (=qui
respecte les normes) d'une société, il faut toute une panoplie de compétences. Il ne
faut donc pas se contenter des caractérisations des gens..
La Mitwelt n'est pas une portion homogène du vécu mais des cercles concentriques qui
a un moment va toucher l'Umwelt.
Ex. Le statut de l'ex: c'est quelqu'un qui sait sur nous des choses que d'autres ne
savent pas. Danger !!!
Plus on s'éloigne, plus la silhouette de l'autre nous devient grossière (différence du
point de vue physique).
Ex. les professeurs qui jouent un rôle important mais qu'on perd de vue par après.
6. Sociotope :
= contexte dans lequel on est et qui nous sert de base de départ, caractérisé par les
habitus dans ce qu'il présente de dynamique.
Le sociotope, selon les événements de la vie, peut parfois être bouleversé. La voie
22
est toute tracée mais des événements peuvent renverser ce sociotope. Ex. : une
guerre.
La trajectoire de vie et une grosse partie de notre habitus est constitué par notre
enfance. Ce sont nos rencontres qui vont modifier tout cela.
Ex. Ecole: dispositif de bouleversement du sociotope.
L'habitus se manifeste dans un contexte (sociotope) qui nous sert de case de départ
Dans toute interaction qui prend place dans une situation, est, pour chaque co-
interactant, la recherche d'un intérêt. .
Ex. un cours: intérêt: avoir un diplôme Oe plus élevé possible) /gagner sa vie (donc
professeur).
Pour satisfaire ces intérêts, on met en œuvre des compétences. On peut assimiler
ces mises en œuvre de compétences à un investissement de capitaux.
Bourdieu: métaphore du marché: transactions de capital économique et
symbolique, social «( carnet d'adresses », qui parfois peut donner à une personne
plus de pouvoir qu'une autre ayant un capital économique (=pistons) culturel.
L'idée de Bourdieu est de convertir un type de capital à un autre. .
Ex. Les parents qui convertissent une partie de leur capital économique en un
capital social (puisqu'ils connaissent désormais des gens) pour que leurs enfants
aient une vie meilleure. Ils font leur possible pour qu'ils aillent à l'école, fassent des
études.
La sociologie canonique (celle qui a été la plus pratiquée jusqu'à nos jours; c'est la
science normale de la sociologique correspondant au paradigme holistique),
d'inspiration Durkheimienne, considère que la société repose sur un ordre social
souhaité et (plus ou moins) respecté par ses membres. Mais aux marges, il ya quand
même des zones de désordre. II faut donc 'renormaliser' les gens qui sont sortis de
la norme, soit de la manière douce, soit de manière plus brutale.
Ex. Forces de l'ordre
Le modèle de société fonctionne ainsi à partir d'un noyau central ('hypo-centre'), d'où
viennent les injonctions qui exercent une fonction déterminée.
→ vision fonctionnaliste → les injonctions que nous avons reçues pour nous
normaliser émanent d'institution qui met en œuvre des fonctions.
Nous avons dès la naissance affaire à des institutions (dispositifs institutionnels) qui
nous donnent des 'ordres' que nous avons appris à respecter, et à justifier. (cf:
Ramadan; grammaire: règles à respecter).
Cette conscience collective est donc articulée sur une des institutions dont elle justifie
l'existence, et chaque institution à des fonctions déterminées pour satisfaire les
besoins.
II y a des exigences sociales qui naissent dans une société, et ce sont des institutions
qui s'en chargent. Les fonctions sont manifestes (= explicites, qu'on perçoit) ou
latentes (perçoit pas).
Ex. un examen: fonction manifeste: sélectionner les bons élèves parmi les autres.
fonction latente: créer une solidarité entre plusieurs personnes
soumises à une même obligation.
La dysfonction : quand la fonction n'est pas assurée de manière correcte. Elle vient
d'une sorte de changement d'idéologie.
L'articulation sur les institutions a été fort étudiée; pour pouvoir montrer ce qui ne
va pas dans les institutions, on fait de la sociologie, on étudie la société.
Ex. Les universités (Oxford, Bologne,...).
Chaque phase: Les faits sociaux 'normaux' (tout est basé sur le critère de la
'normalité'), (ex. le fait, il Y a quelques années d'être avocat pour une femme), sont
considérés comme tels lorsqu'il se produit dans la « moyenne (= la plupart) des
sociétés de cette espèce considérée dans la phase correspondant à leur évolution ».
Donc, si on considère qu'il est normal dans une société féodale de ne savoir ni lire
ni écrire (sauf les clercs), c'est un fait 'normal'.
Ex. de fait anormal: le fait qu'un roi sache lire, écrire, fasse de la musique, écrive des
poèmes,...
Ceux qui ne sont pas dans cette 'normalité sont 'anormaux'.
C'est une conception statique qui est illustrée par des procédés de maintien de l'ordre
pour empêcher ce qui n'est pas normal, dans le sens où l'entend Durkheim. Elle ne
comprend pas le changement. Cf : trois figures de femmes:
la Vierge par rapport à Dieu
la mère par rapport au mari
la putain par rapport au client
Donc, accorder le droit de vote aux femmes était anormal. Aujourd'hui ne pas
l'accorder serait anormal!
II y a des différences d'une société à une autre. En effet, les sociétés évoluent à des
rythmes différents.
Cette conception statique est celle qui est à la base de beaucoup de discours
criminologiques, ce qui est normal et ce qui ne l'est pas. Les forces de l'ordre sont là
pour renforcer le respect de ce qui est normal. II y a différents stades: le normal
puis le délinquant puis le criminel.
Il s’agit de maintenir une homéostasie sociale.
La marginalité : c est être à la marge.
La déviance, c'est lorsqu'on ne répond plus aux injonctions normales de la société.
Mais ce n'est pas définitif. Le déviant peut redevenir marginal et même normal.
Le déviant suscite la désapprobation et s'il est pris par l'ordre judiciaire, il sera puni.
Attention: le déviant est différent du délinquant.
La délinquance n'est pas immuable dans le temps. Il y a des choses que l'on ne
pouvait pas faire mais que maintenant on peut faire. La délinquance peut aussi se
limiter à une portion de territoire (ex. : l'euthanasie est admis dans certains pays, pas
dans d'autres).
25
On n'est pas supposé quitter l'école avant 18 ans car c'est décidé par l'Etat. On
transforme une règle prise pour des raisons politique en une règle juridique. Le
problème sociologique est la manière qu'une partie de l'adolescence contribue au
désordre.
Le problème social n'est pas le crime, mais la stratification en fonctions des classes,
des races,... Pourquoi la Justice qualifie'! (crime ou pas ?)
Cf. : circonstances atténuantes: tolérance envers certaines catégories de personnes.
Ce sont des normes même si c'est discriminatoire.
26
Ex. Le problème n'est pas le divorce mais le mariage! On divorce car on est marié!
_ l'évolution des mentalités accuse l'institution du mariage d'être à la base du
nombre croissant de divorces.
Le problème du racisme n'est pas le problème de la race mais des institutions qui
ont inventé ce concept. Il n'y a pas de raisons biologiques, anthropologiques de
créer des races (comme l'ont fait les nazis avec les Juifs).
Donc il faut étudier pourquoi à un moment donné des Etats ont exclu (voire
exterminé) des 'races'.
Le problème social est différent du problème sociologique.
Le modèle limité affirme que le sociologue est censé savoir plus que l'acteur. Les
acteurs construisent l'ordre du social en mettent ensemble des intentions ou (ils ont
envie de faire qqchose), ce qui correspond à des intérêts, et, pour y parvenir, ils
mettent en œuvre des compétences (ex. voitures).
Cet ordre du social est un peu un jeu de construction 'à l'aveuglette' (Ex. : Je suis mu
par l'intention d'acheter une voiture. Et je dois l'acheter dans un endroit où ils en
vendent !) Qui produit une histoire (que nous ne connaissons pas).
Donc, au bricolage du social va correspondre un bricolage du chercheur.
La sociologie est une histoire de nombre. On est un certain nombre à adopter les
mêmes comportements.
Comment cela s'est fait? Par des individus qui ont rencontré d'autres individus, qui
ont travaillé entre eux.
Donc, c'est le fameux système du 'compromis à la belge'.
On a voulu mettre en évidence deux effets fondamentaux qui affectent les résultats
de ces regroupements circulaires:
- L'effet papillon: « Lorsqu'un papillon bat des ailes à Pékin, il y a une
tempête de neige à Washington. » → une cause minime peut avoir une
28
cause considérable
- L'effet escargot : Là, c'est l'inertie énorme des armatures, des institutions
qui nous régissent. Elles changent très peu (ex. Justice, bureaucratie). Cela
s'inscrit dans la longue durée (ex. la langue que l'on parle change mais
lentement).
Résultat: Désordre qui se situe sur la flèche du temps et que nous essayons
d'ordonner.
18. L'histoire :
En amont, il y a l'Histoire que nous ne pouvons plus changer. → «s'il n'y avait pas
eu ... il se serait passé...»
Certains penseurs ont essayé de trouver une raison dans l'Histoire, une philosophie
de l'Histoire. C'est la rationalisation.
On ne connaît pas assez 1 'Histoire, celle qui fait que notre biographie fait que nous
sommes là
19. Le temps :
La maladie d'Alzheimer: Les' chances' de l'avoir sont réduites chez les intellectuels,
ceux qui font travailler leur esprit. C'est la société qui s'empare de cela.
La société humai11e est tricheuse: Les gens ne font pas ce qu'on leur dit de faire.
Notamment parce que les groupes et les classes ne sont pas nets. On peut avoir des
cultures différentes mais les sociologues en tiennent rarement compte.
Ex. Aimer l'opéra et le rock
Donc, l'ordre social est un lieu de mensonge constant.
Il n'y a pas de correspondance univoque entre le discours des institutions et le
comportement des gens. Donc, le comportement des individus n'obéit pas aux
injonctions des institutions.
Ex. Le pouvoir en Belgique est très compliqué
Donc, les injonctions institutionnelles ne sont pas respectées, même par ceux qui
sont les gardiens de celles-ci.
(M. de Sirton, jésuite) Le pouvoir développe des stratégies, des tactiques (ex.
Schlieffenplan). Les officiers font cela en temps de guerre, nous le faisons au
quotidien et le pouvoir aussi. Mais on ne le respecte pas (dissidence).
30
Il Y a une déviance à l'égard de l'ordre établi. On est en retard pour certains aspects
et en avance pour d'autres. Cf. : les anachronismes. Ex. : Payer par chèque au lieu
d'utiliser sa carte bancaire.
On est pionniers de quelque chose, on est en avance sur notre temps. D'autres sont
en retard. Marx : «Les Hommes font l'histoire mais ne savent pas l'histoire qu'ils
font.»
C'est un récit que les Hommes se font de leur passé. Ce n'est pas un récit objectif,
même s'ils se basent sur des faits objectifs. Ce n'est pas «rationnel. L'Histoire est un
récit rétrospectif, on regarde en arrière.
Si c'est un récit personnel, c'est une autobiographie.
Le désir, c'est ce qui pousse les gens à aller à l'encontre de ce que les agences de
contrôle sociales, les institutions considèrent être bien. "
Mais il y a une liberté. Nous sommes libres. C'est ce qui nous distingue des animaux.
Les Hommes affirment leurs différences par leurs passions et c'est le mélange des
passions qui engendrent l'Histoire.
Ex :
- les phénomènes naturels (inondations)
- grève de train ( ?) Menaces intérieures.
- institution fragilisée : économie
- guerre. Menace externe.
L'ordre approximatif que l'on veut imposer à la société sous forme d'ordres se
trouve menacé avec des variations. Tout se voit menacé car fragilisé.
Il y a des agencements qui ne sont pas assurés (ex. : United Airlines a fait faillite).
La production n'est pas assurée effet boule de neige (11 sept.) Le terme de
reproduction est trompeur.
La société n'est pas un ensemble unifié car il y a des [ ???] contre les idéologies Ex.
Le discours démocratique n'est pas ce qu'il devait être (France)
Ex. L'enseignement est libre (mais on fait acheter aux enfants des livres, on les
oblige à regarder telle émission à la télévision,...).
Ex. Les codes sont factices → les peines ne sont pas applicables
32
La base est en dissonance avec la réalité sociale. La société se donne une image de
nous qui est en dissonance Ex. Le libre examen à l'ULB c'est de la foutaise
L'imaginaire social que nous partageons est causé par des visions historiques qui
nous sont plus ou moins imposées et qui nous conditionnent.
Ex. hymne national, supporters de football,. . .
Cf. citation dans « Le bricolage du social », page 80.
Cela ne se passe pas seulement au niveau macro mais aussi au niveau micro.
Toute l'interaction sociale est une négociation. On négocie. Les rapports imposés
par la vie se négocient. La vie sociale est une négociation.
maniaque de l'ordre non plus. Micro: «J'ai mis de l'ordre dans ma vie »
Les contraintes institutionnelles sont compatibles, s'enclenchent les unes sur les
autres.
Ex. Arriver à l'heure à un examen.
22. Giddens :
23. L'anxiété
On se demande ce qui va nous arriver. Il n'y a pas d'objet réel, mais on se demande
quoi. Cette anxiété, liée au fait de la liberté humaine (=indétermination) n'est pas
liée aux caractéristiques immanentes de l'individu (ce n'est pas qu'il y a des gens
plus peureux ou moins: c'est la liberté qui crée l'angoisse).
Nous avons acquis dans notre vie une compréhension de la réalité externe. Au
début, la routine est imposée par l'adulte. Ce n'est pas seulement un ajustement ou
un conditionnement. Elles sous-tendent l'émotionnel qui est indispensable sinon la
vie dotée de sécurité est impossible.
Si la mise en place dès l'enfance est ratée problème anxiété va augmenter
on va imposer des règles à l'enfant. Il ne faut pas garder l'enfant dans un cocon
émancipation.
La compréhension ontologique est nécessaire. Celle-ci se modifie avec le monde
(cf. cercles concentriques) Le but de l'éducation est l'émancipation de l'enfant. Les
parents savent qu'un jour leur enfant va partir. Il y a une mise en place du système
d'éloignement: les enfants sont destinés à quitter la maison familiale.
Dans les communautés peu nombreuses, les moments fatidiques sont collectifs. Ils
sont vécus collectivement. Ex. La mort d'un proche dans une famille paysanne.
Dans une société multiple, les voisins ne s'intéressent pas aux autres.
Dans les sociétés multiples comme chez nous, les moments fatidiques résultent de
la perte de l'individualité, la mise en place de systèmes experts (donc ce qui suppose
une haute activité cognitive).
Ex. Echouer à l'université. C'est un système expert compliqué. Plusieurs facteurs,
professeur, recours, ... entrent en jeu.
L'angoisse face à quoi? Excellente question! C'est pourquoi on prend toutes sortes
d'assurances pour se protéger.
Cela dit, les moments fatidiques sont aussi des moments dont on peut profiter pour
réorienter sa vie, pour 'corriger le destin'.
La société moderne n'est pas rationnelle! On peut concevoir, utiliser les moments
fatidiques (tragiques ou pas) de plusieurs façons différentes.
NB. : Quand on est parents, il faut veiller à ce qu'il n'y ait pas trop d'anxiété chez
l'enfant.
Selon la vision systématique, le système social est l'ensemble intégré, dynamique qui
tend vers la stabilité, fonctionnant en même temps même type/quantité d'entrée
et de sortie.
35
Schéma
La société n'a pas copié la vie humaine, elle est composée de vie humaine. Les
compétences individuelles sont puisées dans le stock. Ces compétences sont
précaires et jamais utilisées de manière rationnelle.
On appartient à plusieurs systèmes (familles, culture, unif...) et il y donc conflit
entre les systèmes. Il y a une ambiguïté/incertitude d'utiliser la précarité. Dans
l'interaction, les acteurs appartiennent à la même culture ma sont différents. Nous
avons des compétences communes (langue...)
Ex. même culture: l'interaction ne pose pas grand problème
Ex. différente culture avec certaines connaissances: l'interaction n'est pas trop
difficile _ il faut de 1 tolérance
Ex. différente culture: problème de l'anthropologie
Lecture standardisé :
d'abord motif puis raison
36
25. La culture
Le recours aux symboles est la matière première de le culture. Je peux décrire une
activité mais l'interprétation peut s'avérer difficile. Si je suis dans l'Umwelt de
l'autre, je peux tester différentes hypothèse ou demander des explications mais le
mensonge est toujours possible.
Sans mensonge, la société n'est pas vivable ni viable.
Dans la Mitwelt, l'interprétation reste possible s'il existe une action typique dans le
contexte qui le concerne. -+ système d'interprétation typique: nous nous
comportons typiquement et l'autre nous interprète typiquement. Les symboles
permettent l'interprétation.
Le sociologue est bercé dans le langage commun et repère les normes des acteurs
pour s'y référer; les règles de surface sont connues, mais il n'y a pas de
conditionnement. Ce sont des règles de description et elles ne conditionnent pas
l'Homme de la manière mécanique de ces règles.
Ex. Un bourgeois n'ira pas acheter son champagne chez Aldi.
C'est le discours de distinction que le sociologue comprend car il connaît les règles
de surface
Les règles normatives ou de surface permettent à l'acteur d'associer sa vision du
monde à celle des autres au cours d'une action sociale et de présupposer que le
consensus est fait.
Mais la vision des fonctions et différents à celles des Hommes. On peut déroger
37
aux règles de surface. Soit on les connaît pas, soit on en invente et on les impose.
Ex. Les artistes ayant un habillement spécial, on ne leur dit rien car ce sont des
artistes.
Ce sont des déviations pas graves. Il existe cependant des déviances qui appellent
sanction nous jugeons les autres de part leurs apparences et par leurs pensées.
Ex. Quelqu'un qui mange comme un porc ne sera plus invité
Cela peut se voir aussi à une échelle humaine plus grande. Cela s'appelle aussi des
effets pervers car l'histoire est raide et les institutions pesantes.
Pour lui, la société est basée sur les interactions entre les individus.
(interactionisme)
Il considère que l'essentiel de ses interactions est perceptible au travers de l'usage de
symboles, c'est à dire principalement de langages ou éventuellement d'autres
symboles tels que les postures et les façons de se comporter. Ceux-ci sont bien sûr
38
Lui ne s'occupe que des interactions des hommes telles quelles se produisent, au
jour le jour dans une société donnée. Il est donc un micro-sociologue. Il s'intéresse
uniquement à la société occidentale car il existe des modalités différentes dans les
autres sociétés.
C'est un environnement physique, càd temporel, dans lequel les individus sont à
portée perceptuelle les uns des autres. Il s'agit d'une situation au sens
anthropologique du terme. La situation constitue la trame de nos interactions.
Nous passons constamment d'une situation à une autre : Episode
La situation doit être définie correctement. Et de la même manière par tous. S'il y a
dissonance sur sa définition, la situation n'aboutira pas; on risque d'ailleurs de
graves problèmes relationnels avec les autres. On doit d'abord être d'accord sur la
situation.
Goffman se base sur une théorie élaborée au début du XX siècle par l'École
de Chicago.
Sociologue américain Thomas a énoncé un théorème:
« lf men define situations as real, they are real in their consequences» (si les
hommes définissent une situation d'ordre réel, elle est réelle dans ses
conséquences.)
Ex. si nous sommes d'accord que ceci est un cours d'université, les conséquences
qui découlent de cette situation sont réelles aussi. Le professeur se doit de donner
son cours, comme les élèves devront passer un examen.
Lieu: auditoire
Temps: journée
Scénario: un professeur qui parle et des élèves qui écoutent
Le scénario implique des obligations à chacune des parties. Il existe une vitesse de
croisière, un canon, des normes qui régissent les situations.
Le plus important est que chacun ait la même définition. C'est une règle absolue
pour vivre en société.
Dans les situations de MitweIt (la portion du monde vécu qui est appliquée par les
contemporains et non par les intimes) il faut que les typicalités respectives soient
respectées -+c'est un élément du scénario. En d'autres termes, les identités sociales
dont nous sommes porteurs, en raison des classifications que font la société,
doivent être perceptibles de manière uniforme.
Lorsque l'on est sur scène et le plus souvent à l'avant scène, on est« ON » =
EN REPRESENTATION Le script que l'on doit suivre et les éléments de
mise en scène sont impératifs.
Ex. l'examen oral exige un comportement mis en scène
Par contre lorsque l'on est en coulisses, on peut se relâcher: on est plus ou moins «
OFF ». On est dans une scène beaucoup moins impérative. On ne fait pas pour
autant n'importe quoi.
Ex. lorsque l'on est sous l'influence ou quand on dort, la mise en scène n'existe
plus.
(Également suite à une vive émotion, la torture ou une violente douleur)
Souvent, on est très proche du « OFF » mais l'on suit toujours des règles car on se
surveille quand même, on respecte quand même certains comportements: on
dépose les déchets à la poubelle, on va faire pipi à la toilette.
techniciens derrière les décors sont eux beaucoup plus « off >1.
La frontière entre le « on >1 et le « off >1 est donc une frontière floue.
Ex. si le professeur sort quelques instants dehors, le vacarme s'installe dans la salle
mais lorsque celui-ci revient le silence est de nouveau exigé = PHENOMENE
SCENIQUE
Les situations impliquent des interactions. La plupart d'entre elles nous sont
connues par socialisation, c'est à dire que l'on nous a appris petit à petit à
devenir des membres actifs et efficaces dans la société dans laquelle on
évolue.
Face à une situation, nous en repérons les paramètres. Quand les situations
ne nous sont pas familières, nous disposons souvent d'informateurs qui nous
disent ce qu'il convient de faire.
1 ° refuser celle-ci: se suicider ou pleurer sur son sort
2° imposer sa définition de la situation aux autres: ex le touriste
3° se renseigner sur les usages
41
Une fois définie, la situation entre dans notre répertoire. On enregistre ainsi
des situations que l'on a observées ailleurs. Ex : à la télévision
A ce propos, il existe un livre très amusant d'un anglais qui s'intitule « Being there » :
l'histoire d'un homme, qui ne sait ni lire, ni écrire et qui a vécu pendant trente ans à
l'intérieur - ayant comme seul contact avec le monde extérieur la télévision. Cet
homme applique à toutes situations, ce qu'il a appris à la télévision. Qu'aurait fait «
Starsky » à ma place, dans cette situation?
On peut observer des modes, dues à des phénomènes médiatiques ( TV, BD, etc...)
Ex. sur une expression le « A bon! » de Mme Bachelot.
Les évêques sont pour les enfants des messieurs qui donnent tous des bonbons
La plupart des interactions sont des rituels, càd une manière formelle de se
comporter qui indique à l'interlocuteur, ou à ce qu'il représente, la manière
dont on va le traiter dans l'interaction.
La fonction essentielle des rituels est de maîtriser le temps. Cela veut dire:
faire en sorte que les relations passent dans chaque cas de figure par les
mêmes entrées et les mêmes sorties.
Goffman ( « the rights of interaction» )
27. La ritualisation
Diderot ( « le paradoxe chez les comédiens» ) défend très bien cette idée: un bon
comédien est quelqu'un qui ne pense pas à s'identifier à son personnage, il donne
l'impression de le jouer très bien mais pense, en fait, le contraire. Hamlet ne pourrait
pas tuer son père tous les soirs!
Ces séries de représentations sont des moyens de maintenir une distance qui soit
relativement hypocrite, même avec des amis.
« Les Baisers de Judas » - « Il y a des mots gentils qui ne sont pas des mots gentils ».
Dans certains cas, 1 'hypocrisie est visible mais tout l'art est de veiller à ce que cela
ne soit trop visible. Mais on n'est pas dupe! Il ne faut pas croire toutes les flatteries...
Plus la distance sociale sera grande, plus la forme rituelle sera poussée. Dans les
sociétés démocratiques, il ne faut pas aller trop loin, non plus. Il ne faut pas trop en
remettre.
Il s'agit s'éviter de rentrer dans l'espace intime, dans lequel on ne peut pénétrer sans
autorisation. Bien évidemment, cela dépend de la densité de population à un
moment donné. Cela faut pour les paroles, les gestes mais aussi pour le regard.
Ce phénomène est réglé par des règles sociales, des règles de surface. Il y a des
sociétés où l'on peut se toucher facilement de type plutôt latin et d'autres où cela
est plus difficile du type scandinave, anglo-saxon.
En tout cas si l'on doit rentrer dans l'espace intime d'une personne, il faut faire un
acte de propitiation. (C’est le fait de toquer à la porte avant d'entrer) = le fait de
demander l'autorisation de rentrer dans la sphère intime de quelqu'un. Cela ne se
fait pas de regarder quelqu'un dans les yeux, sauf raison professionnelle.
Ex. dans un ascenseur les personnes n'osent pas se regarder.
On utilise aussi des actes de réparation, (excusez-moi, pardon) ici le rituel s'adresse
à la personne dans son identité personnelle, peu importe à qui l'on s'adresse
exactement.
Ex si vous parlez avec un ami dans la salle d'attente d'un médecin, une troisième
personne entre dans la salle: vous devriez baisser la voix. C'est tout le problème
notamment de l'utilisation de portable dans les lieux publics. Les gens ne se rendent
pas compte que l'on entre dans la sphère intime.
Ce dont les personnes se plaignent le plus à l'hôpital, c'est qu'une grande partie de
la ritualisation disparaît. L'enjeu fondamental est de sauver la face. C'est un enjeu
moral: les ritualisations se rapportent à des valeurs que l'on accorde à quelqu'un.
Ex Quand on vient voir ses copies, le professeur répond que l'examen n'a pas été
brillant et non que l'élève personnellement lui même est un raté. L'étudiant doit
avoir l'impression qu'il n'a pas perdu la face et donc qu'il est resté un être humain
43
=>La ritualisation est donc aussi le fait moralement de ne pas PERDRE LA FACE
DANS LES RELATIONS SOCIALES. Cela permet de ne jamais blesser l'autre.
Nos relations sont le plus souvent des situations de conflit. Les rituels permettent
d'édulcorer ces conflits. La ritualisation est un élément extrêmement important de
notre existence qui aide à supporter un certain nombre de conflits.
L'hypocrisie est un petit mensonge organisé. Le rituel est à la fois dans l'Umwelt
(pas compréhensible pour les gens extérieurs) et dans la Mitwelt (tout ce qui est
institutionnalisé, la société au sens large, fait appel à un social objectivé reposant sur
des institutions nous commandant délimite les paramètres qui nous permettent
de définir les situations).
28. L'individu
On respecte les situations, les épisodes. Les institutions nous commandent plus ou
moins dans ce que l'on doit faire. Les paramètres sont dès lors définis.
Dans la société au sens large, on présente aux autres un social construit que les
autres perçoivent grâce aux attributs.
Nous recevons des statuts qui constituent des rôles. Ces rôles sont les attentes que
les autres ont de notre comportement.
Les attributs correspondent à l'identité sociale, à des types.
Ex. Le statut de mère de famille commande qu'on lui cède la place dans le tram.
Mais il se peut que ce ne soit pas une mère de famille.
Le stigmate vient perturber les gens bien élevés. On s'efforce de ne pas stigmatiser
les autres. On fait comme s'il n'était pas alors qu'on sait très bien qu'il est.
On peut faire l'inverse aussi: on peut surévaluer quelqu'un = le chevron. C'est une
personne qui présente des caractéristiques qui se surclassent.
Pour définir une situation, il faut vérifier qu'il n'y ait pas des manques de
transposition de cadre. Si la situation est vraie, il y aura un comportement différent
que si c'est du faux. Les stigmates et les transpositions des cadres modifient la
situation.
M. Meyer [7]:
1) La liberté de l'être repose sur la liberté constituée: conditions/convictions dans
lesquelles un acteur se trouve à ce qu'il ne peut échapper. (Ex. On ne peut pas
échapper à son âge.) Les libertés interviennent pour déterminer la vie.
2) La liberté constituante: c'est la capacité de questionner. Je peux mettre en cause
la liberté cela engendre la réflexivité.
Les êtres humains ont une compréhension d'eux même en tant qu'agent. (voir p.
131).
46
Nous sommes capables d'un retour réflexif de ce que nous faisons, donc de nous
mettre en cause. 1) est l'ouverture de 2).2) permet de construire des espaces pour le
1). C'est un calcul d'insertion dans la trame de l'existence et de se dire qu'est-ce que
je fous ici. C'est un liberté de capacité de réfléchir sur soi. Les contraintes sont des
facteurs de liberté.
30. La réflexivité
Ce n'est pas une liberté juridique mais une liberté de réfléchir sur soi. Cela permet
de constituer des espaces de liberté constituée. Donc, c'est un tremplin pour créer
des libertés ?
1° Sens restrictif: le simple refus de la liaison sociale est une forme de liberté: je n'ai
pas de commerce avec les autres, je ne dépends pas d'eux.
Ex. Robinson Crusoë est tout à fait libre. Un ermite l'est tout aussi. A la limite, un
prisonnier qui est oublié dans son oubliette est pratiquement libre de toutes liaisons
sociales.
Au niveau microsocial: lorsque l'on boude, on est libre. Des groupes récusent tout
contrôle externe et se sentent alors enfin libres (ex. sectes).
Ex. tout le temps que mon domestique passe à s'occuper de mes affaires, c'est du
temps libre que je libère pour moi. Les grands dirigeants n'ont pas le temps de faire
leurs valises, etc...
1° La liberté n'est pas donnée d'emblée. Elle n'est pas une possession ferme,
substantielle. Car toutes liaisons entre états, parties, amis, amants ou membres
47
ALIENATION = cela veut dire ne pas être soi-même, aliéner un bien - c'est le
donner.
C'est ce que Simmel a appelé le complexe de Sapho: du nom d'une célèbre poétesse
grecque.
Son contenu provient d'un roman d'Alphonse Daudet dans lequel un homme
tombe profondément amoureux d'une femme plus âgée que lui et il ne parvient pas
à s'en débarrasser. On peut donc être complètement aliéné à quelqu'un.
- La liberté constituée: c'est le cadre dans lequel je vis qui offre ou non des
possibilités de liberté. - La liberté constituante: la manière de m'insérer dans ces
espaces, d'en profiter un maximum, ce qui va entraîner des conflits.
Chaque jour, nous partons à la conquête de la liberté constituante (même dans les
camps de concentration, il existait des tous petits espaces de liberté). Il existe un
conflit entre:
- La liberté positive: c'est le fait d'avoir des droits et de les exercer librement.
Ex. le droit de venir consulter sa copie d'examen, le droit à une sécurité sociale, etc..
Notre société a constitué des catalogues de droits mais où les espaces de liberté
négative ont tendance à se restreindre. On est entouré de systèmes de contrôles et
de surveillances. Le contrôle devient excessif.
Ex. on prolonge les conversations anodines, les heures de table, tous ces petits
moments de liberté. Une très grosse partie de notre activité consiste à résister par
des Gris-Gris (les porte-bonheurs, les horoscopes, etc..)
On n'est plus capable d'être signifiant, le monde devient alors insignifiant. On ne
peut donner du sens au monde que si celui-ci ne nous impose des sens.
Le drame de la cinquantaine: qu'ai-je fait de ma vie? (Simenon parle de ce moment
où tout bascule mais en même temps tout commence à prendre du sens.)
49
3. Le travail d’émancipation :
La culture était détenue par l'Eglise qui légitimait les clercs. Le savoir libère. Si la
population est savante, elle conquiert les instruments d'émancipation.
L'émancipation politique va de paire avec l'émancipation culturelle.
Ce double mouvement trouve son origine dans la Révolution française.
- Etats Généraux créés en mai, par Louis XVI.
- 4 août: Salle du 'Jeu des paumes' : décident d'abolir les actes, renversement des
privilèges; sauf pour la femme. Selon Rousseau: « La femme est aliénée si a un mâle
qui est propriétaire. »
- Déclaration de 1 'Homme et du citoyen.
- Emancipation politique: le citoyen
- Emancipation cognitive: (abbé Grégoire) = 'le français " faire passer tout le
monde pour le français.
- Emancipation économique: aliénation de l'employé à l'employeur. Le prolétariat,
'les brassiers' vient des campagnes, du surplus de la démographie des villes.
La fiction est de croire que l'un et l'autre sont sur un pied d'égalité, dans un système
contractuel.
Marx tente d'expliquer cette situation par une esquisse de la société, sous la forme
de classe sociale définie par le rapport à la production.
La classe bourgeoise est celle qui possède le capital et le prolétariat dispose lui
uniquement de sa force physique et qui met en valeur les moyens de production. Il
existe une troisième classe: la classe des propriétaires fonciers qui va devenir une
bourgeoisie foncière (càd ceux qui possèdent la terre).
Le système de classe de sociale est conflictuel: les bourgeois tentent de garder leur
position, en tenant à distance les classes prolétaires par l'intervention de l'État, alors
que le prolétariat veut prendre la place du patron, de décider lui-même des salaires.
(Débouchera sur révolution économique)
Sa théorie est basée sur l'idée du travail aliéné.
Selon la théorie du travail aliéné, Marx avance que le travail est la condition de
l'homme, la praxis. L'homme est appelé par nature à transformer la nature et à en
tirer des moyens de subsistance pour lui et pour les générations futures. La
méthode de transformation de la nature par les hommes est rationnelle. Les
animaux aussi ont cela mais pas de manière rationnelle. L'Homme invente
l'agriculture, l'élevage, l'industrie.
Cette transformation est médiatisée par la culture. Elle est enseignée de génération
en génération. Lorsque la distinction est faite entre travailleur et propriétaire, le
travailleur devient aliéné car il ne perçoit pas directement les fruits de son travail. Il
ne domine pas le processus du travail
Le patron paie le minimum pour reproduire les forces de travail. La plus-value, qui
correspond au travail de l'ouvrier, est prélevé par l'employeur et vient rémunérer le
capital mais l'ouvrier doit également être récompensé des risques qu'il a pris. C'est
donc un conflit entre la volonté d'être mieux payé de l'ouvrier et la confiscation de
la plus-value par le patron. L'ouvrier est l'aliéné car il ne sait pas ce qui advient de
ce qu'il a fabriqué et car sa rémunération n'est pas correcte.
biologiques:
La lutte des classes est entre la bourgeoisie et le prolétariat. Dans « La lutte des
classes en France », Marx va affirmer la classification:
La bourgeoisie est séparée en 3 :
- commercial (marchand),
- industriel (patron)
- financière (banquier)
La classe paysanne (elle s'exploite elle-même)
52
Ce qui unit idéologiquement les classes, c'est le travail : l’oisif est une figure
négative.
Trois systèmes l'ont essayé. Les systèmes qui ont échoués, se sont heurtés à la
nature humaine:
système anarchiste. Chaque citoyen était pris en charge par une institution et
devait collaborer avec l'Etat. Tout c'était basé sur une vision rationnelle de
l'économie pas de gaspillage. Ca n'a pas marché car une partie des gens
ont saboté puis le système totalitaire mis en place par la force a fait des
dérives. 11 s'est développé une classe de dirigeants bien nantie par rapport au
peuple. Nomenclotura
3. Le marxisme -léninisme (socialisme démocrate ou travailliste) : n'a pas
marché non plus. Dès le début, l'idée d’une économie planifiée ne peut pas
fonctionner. Les éléments naturels vont à J'encontre.
C'est un mode juridique. Les classes en lutte ont trouvé des points d'accord qui se
sont fondus en textes de loi. D'un côté les ouvriers en syndicats, idem pour patron
puis il y J'Etat. La mise en place de mesures légales, réglementaires ou conventionnelles qui
ont apporté aux ouvriers un bien-être L'Etat-Providence « Welfare state » illustré
par la sécurité sociale.
Les conflits de classe existent. I1s naissent par secteur mais il y a des solutions de
compromis (conventions collectives)
Ce système a profondément modifié le système des classes. D'un côté la classe
ouvrière traditionnelle avec sa conditionnelle matérielle s'est vue remonter la pente.
On a quitté la condition prolétarienne pour rejoindre la petite bourgeoisie. Une
circulation des élites a alimenté les autres classes. Cette classe ouvrière a eu plus à
perdre qu'avant.
Le patronat s'est doublé d'une classe de compétent pour gouverner
(technostructure).
En même temps, les activités manuelles ont baissé, remplacées par le secteur
tertiaire.
_ La classe dominante n'est plus la bourgeoisie traditionnelle. La classe dominante
est une petite bourgeoisie de bureaucrate
_ C’est le resserrement autour des valeurs centrales des revenus.
Mais il reste des conflits entre les classes car ce système revoie toujours aux
systèmes de production: Ceux qui possèdent la force de travail est maintenant qui
ont la capacité intellectuelle.
définit les conflits sur les marges de la distinction de notre société. Les systèmes de
goût, de jugement expriment des habitus en conflit et des modes de circulation
dans l'espace social qui sont très typés. Les systèmes de classement sont déterminés
par l'habitus de classe. Bourdieu dit que nos habitus sont négociables et sont en
partie de nous. Il ne faudrait pas déduire qu'il n'y a plus de classes sociales.
L'appartenance de classe détermine le contenu et le fonctionnement de l'habitus
mais on ne doit pas rester dans sa classe d'origine et l'habitus peut changer avec
nous, avec notre influence individuelle.
Weber a ajouté une dimension de prestige aux systèmes des classes. Tout n'est pas
affaire de revenus.
Ex. : Manger est au départ naturel mais maintenant, la nourriture est entourée de
codes, est socialisée. Le renard suit son plan en mangeant la poule = nature
Nous mangeons du poulet = culture avec du curry mélange d'épices
Tout ce qu'on ajoute aux données naturelles par le fait même qu'on est un
homme = la culture.
En même temps, la culture est un lieu de création. C'est la capacité avec une
détermination de créer du neuf. C'est le propre de l'Homme. La capacité de créer,
d'innover (littérature, sculpture,...) sont des données naturelles.
Ex. Religion:
liberté religieuse: il de pratiquer et il de dire non
Protection de la religion >< ne pas entrer en conflit avec il civil ; cela implique
des il : on ne peut pas interdire
on ne vient pas empêcher
Je peux faire ce que je veux dans un endroit
CSQ : rapport entre la liberté et la responsabilité : on peut être responsable
moralement et être jugé. Tout comportement implique une dimension morale.
56
Ex. Dans nos sociétés, nous considérons que ce que nous produisons est à nous :
plagiat
Religion: Adopter la croyance que l'on veut = liberté positive. D'où lieux de
cuIte.
Deux limites: aucune religion ne peut prétendre dominer les autres et aucune
religion ne peut proposer de privilèges particuliers ou rituels différents que ce qui
est accepté par le droit positif.
36. La temporalité
L'Homme est un singe qui parle. C'est le produit d'une production à laquelle il a
participé. Nous sommes chacun notre propre produit social. Une fois qu'on a été
socialisé, on devient socialisant à notre tour. C'est un processus de structuration.
Chacun produit les autres tout en étant produit par les autres. On est socialisant
tout en étant socialisé.
Ex. Le bébé: sa simple présence va modifier notre rapport au monde. L'enfant nous
socialise, nous éduque et nous conditionne.
Ex. Le professeur: il doit tenir compte de chaque génération d'étudiants. On le
socialise aussi.
On retrouve la longue durée également dans les toutes petites durées car routines.
La longue durée est inscrite dans la durée, les moments quotidiens.
Ex. La place de la femme dans la hiérarchie est un phénomène de longue durée. Cela
se répercute dans la vie de tous les jours.
l'avenir
Ex. L'enfant créé aura en 202320 ans
courte durée
Ex. La conception
- Le siècle: La lente évolution de la civilisation.
La longue durée apporte des codes qui se retrouvent dans la courte durée qui est le
lieu de l'effectuation des codes qui nous entourent. Il faut rester compétent (faut
bricoler) pour ne pas décrocher.
Problème des hommes aux mondes: la temporalité
Tout ce que nos vivons s'inscrit dans le temps. L'acteur est dans le temps et le
temps est dans l'acteur. Les consciences de l 'Homme sont pas isolées. La
conscience déploie ou constitue le temps. S'il n’y a pas de société, nos consciences
seraient différentes. Nos consciences sont sociales. La société est un ensemble de
consciences réunies à un moment donné.
Dans l'UmweJt, il y a une concurrence des flux de conscience. L'objet de ces
congruences est les interactions. Dans la Mitwelt, il y a un partage d'intermittence
temporelle (ex. on voit tous le prof) avec la rencontre de conscience mais elle est
limitée par des interactions humaines (ex normalement, on écoute le prof). La
concurrence est donc de faible interaction. Les êtres n'ont pas les mêmes statuts.
Tous les agents rencontrés dans la Mitwelt n'ont pas le même statut. Certains ne
dont que passer, d'autres auront un rôle important dans nitre existence.
Certaines personnes qu'on ne voit qu'une fois vont nous marquer profondément. Il
ne faut pas ramener la temporalité aux trois modalités (courte durée: débat,
émission télé, vie de tous les jours; durée moyenne: notre vie; longue durée: notre
histoire qui s'insère dans l'Histoire). Nous sommes encadrés par ces durées. Nous
fabriquons l’histoire, nous sommes des agents historiques. Si nous prenons la
prochaine guerre d'Irak, cet événement s'inscrira dans une longue durée qui
remonte à l'intervention des USA en 14-18.
Dans notre courte durée, on va voir ce qui se passe à la TV. C'est notre vie de tous
les jours. Dans ma vie, j'aurai vu plusieurs guerres. J'aurai été à trois niveaux agent
historique, soutenant ou pas la guerre, mes engagements auront marqués ma vie.
Ces trois modalités de durée ne sont pas homogène ni uniforme. D'abord il ya des
trous dans le temps (on oublie), des retours du temps sur lui-même (rêve éveillé
faisant appel à la mémoire). Il y a aussi des projections sur le futur (l'être humain est
un projet), des perturbations (maladie).
Ce qu'on appelle maintenant n'est pas passif; il comprend toujours le passé, le
présent et le futur. Le curseur se déplace avec l'âge (moins de présent). Le temps est
58
Nous vivons dans une société marquée de l'idée du progrès. Maintenant est mieux
que hier et demain sera encore mieux. Nous mesurons le progrès en termes de
facilités techniques caractérisées par des objets. Nous croyons à une amélioration
continue de l'existence.
L'âge d'or est un vieux rêve qui s'appose à l'idée de progrès. Pour certains, il est
devant et pour d'autres, il est derrière.
Le temps social est une constitution sociale.
1) Cadre temporal: Nous vivons dans des cadres spatiaux. Notre cadre spatial est une
cadre urbain avec une intense circulation d'autos. Ce cadre enferme le temps dans
lequel on vit. On vit dans un temps urbain.
L’espace enferme le temps. Il existe un temps enfermant qui sert de base aux
conventions de temporalité (les horaires, agendas).
Le paysan ne peut pas dire d'avance quand il va moissonner : inverse des villes
Le temps enfermé est celui auquel nous sommes soumis ou on s'y oppose. (ex.
nous sommes en retard). C'est un temps dans lequel nous sommes enfermés.
Le travail en usine ou en bureau ont des horaires rigides. Il y a imposition des
temps enfermant:
- la régularité (horaires sont les mêmes)
- la réitération (se reproduisent de la même manière)
- le retranchement (on ne bouge pas de son poste)
Ces caractéristiques sont fournies par un cadre temporel suivant le type de position
qu'on occupe.
Les cadres sont naturels (notre existence est limitée par le lever et le coucher du
soleil comme au M-A)
59
Nous sommes une société où le temps est une denrée rare. Ceux qui ont une
relative liberté par rapport au temps sont des privilégiés.
Le temps de l'enfance est celui où se mettent en place des disciplines temporelles
qui disparaissent avec le temps de la retraite (partie de la structuration du temps)
Règles - ressources
Structure
Nonnes - valeurs
On nous oppose des règles (ex. L'utilisation de couverts pour manger). La norme
n'est invoquée qu'en dernier ressort (ex. ne pas lécher le couteau).
Nous ne sommes pas conscients des valeurs qu'on invoque (ex. couper la parole -
valeur égalité). Les valeurs ne sont pas présentes dans l'esprit des acteurs.
Le système règle/norme et valeur n'est pas immuable. C'est constamment négocié
et renégocié.
De plus en plus, le jeune adulte devient l'égal de l'adulte. De plus en plus, les
employeurs et dirigeants engagent le plus possible en parité le même traitement.
C'est surtout dans le christianisme et l'islamisme que la femme a un statut inférieur.
Les aspects normatifs et cognitifs de notre comportement sont liés même si ce n'est
pas explicite. La reconnaissance comportementale va influencer.
Les socialisations à leurs différents stades confèrent des qualifications aux individus
qui permettent d'accéder à de nouveaux rôles.
Ex. Qualification de l'adolescent: il a la capacité financière.
L'ado à 10 ans n'a pas la capacité de faire des études universitaires
L'adolescent devient un jeune adulte grâce à un diplôme. C'est surtout un indicateur
social.
Le jeune adulte (>20 ans) devient un adulte mûr vers 40 ans car il est bien installé
dans sa position. C'est le stade de responsabilité qui indique une carrière. Le pré-
vieillard (>60) : indicateur social: la retraite (vieillard).
La compétence est la capacité de résoudre les problèmes. C'est l'habitus. Repose sur
notre capacité à avoir assimilé ressources et règles.
- Compétences de groupe: Ex. les étudiants reçoivent le même cours.
- Compétence individuelle: Ex. les personnes qui ont 'l'oreille absolue' càd qu'ils
reconnaissent les notes de musiques avec l'ouïe.
Les socialisations ont pour objet de faire de nous des compétents. La socialisation
primaire donne des outils de base pour par la première éducation. Ce sont les règles
élémentaires de la vie en société. D'abord il y a la socialisation primaire puis cela
devient mécanique.
Il y a une pluralité de sous-mondes qui vont appeler à des socialisations
secondaires.
Ex. l'école, le sport,... sont des mondes différents pour lesquels il faudra apprendre
les différentes règles. Il existe des socialisateurs institutionnels ou non-
institutionnels
Ce sont les socialisateurs non-officiels qui vont nous apprendre des choses. Les
agents socialisateurs sont chacun d'entre nous. Nous sommes en même temps
socialisés. -+ social objectivé
Socialisation: intériorisation du social objectivé au niveau institutionnel : indexicalité
Social objectivé: compétence acquise dans la mémoire, que nous reprenons quand il
y a un problème
Il y a des règles valables pour un très petit univers. Ces règles sont de l'ordre de
l'Umwelt. Donc sont interpersonnelles.
C'est intériorisé, donc cela va paraître naturel. C'est inscrit dans la mémoire
culturelle à titre de compétence. Donc, on ira le chercher lorsque le problème se
présent à nous. Lorsqu'un problème se pose, on met le reste du monde en suspend.
62
L'image de la modernité est brouillée car il n'y a pas de message clair, pas de pré-
destination.
'Ne pas trop penser' pour la femme ou le garder pour elle. Le narcissisme se
contente de l'image brouillée de la modernité
Maintenant, la voie n'est plus tracée. Il n'y a plus de grand récit hétéroclite qui se
façonne au jour le jour.
En fait cela recouvre des conduites standardisées, ce n'est plus 'je' mais c'est 'nous'.
Individualisme postmoderne.
Cela est dû à :
1. Les médias qui ont un énorme rôle.
2. Le rôle de la mode.
3. Le marché: nous ne sommes pas autonomes, nous sommes poursuivis par
des contraintes extérieures que nous assimilons faute de mieux.