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Dans quelle mesure les guerres mondiales ont-elles transformé la nature de la

guerre ?

Mieux développer vos introductions :

Il manque souvent des ENJEUX précis qui dessinent les contours du sujet : évoquez quelques notions
clés : ampleur des moyens mobilisés (guerre de masse) ; entrée dans la guerre industrielle avec
l’usage prioritaire des armes lourdes ou légères de l’industrie ; la hausse des VIOLENCES (dans le
temps des combats mais pas seulement).

MAIS à noter que persistent des formes traditionnelles de combat : le combat individuel dans les
tranchées (1GM) ; les stratégies de harcèlement par les partisans soviétiques contre la Wehrmacht
(2GM)

D’où une problématique : Comment les combats très violents caractéristiques des guerres
mondiales ont-ils fait naître des conflits nouveaux marquées par la massification et la totalisation
de la guerre ?

OU BIEN :

Jusqu’à quel point l’extrême violence des deux guerres mondiales a-t-elle bouleversé les PRINCIPES
ET LES FONDEMENTS de la guerre ?

NB : ne sont pas précisés les exemples attendus. Comme indiqué lors des stages, tout argument (les
notions) doit être précisé par un exemple (chiffre, date, lieu, etc.). Vous les trouverez dans les
synthèses thématiques déjà envoyées (1re Guerre mondiale, 2è guerre mondiale).

I° / Extension et massification des combats : des guerres de masse

1) temps et espace : des guerres longues (la guerre courte de 1914 comme la « guerre-éclair » de
1940, imaginées par les stratèges, se sont révélées illusoires)

2) des guerres planétaires : TOUS les continents sont concernés : 1GM : Combats en Europe mais rôle
clé des empires coloniaux et tournant mondialisé de 1917 ; 2GM : deux grands théâtres
affrontements (Asie orientale, où les combats commencent dès 1931 par l’invasion de la Chine par le
Japon + Europe à partir de 1939/1940) ; en 1944, on se bat partout dans le monde sauf en Amérique.
Distinguez toutefois l’URSS qui combat uniquement en Europe et d’autres belligérants (EU)qui sont
actifs sur tous les fronts.

3) la guerre de masse : ampleur des effectifs engagés sur le temps long (dans les guerres
napoléoniennes, les troupes mobilisées sont également très nombreuses, mais non de manière
continue sur plusieurs années). Au XXè, la relève joue un rôle essentiel (voir ex. 1GM)

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II) La guerre industrielle fixe de nouvelle normes de combat et impose une mort de masse inédite

1) Progrès marquants dans l’armement de type industriel : des guerres de matériel.

Rappelez les armes connues améliorées (le canon principalement, avec capacité destructrice
substantiellement augmentée entre 1914 et 1918) et les armes nouvelles ( les gaz en 1915 ; l’armée
blindée, qui relance la guerre de mouvement en 1918 : cf. les Chars RENAULT) ; surtout durant la
2GM : missiles armés (V1/V2) ; arme atomique ; mettre en avant le rôle des ingénieurs et
scientifiques (cf. projet Manhattan)

2) des nouvelles normes de combat : le relatif équilibre des forces matérielles mises sur le champ de
bataille par les belligérants favorise les combats acharnés ; cf. durée des « batailles » comme Verdun
(plusieurs mois) ou Stalingrad. Quand un avantage matériel est nettement acquis , la défaite du camp
adverse est rapide (le Japon en 1945) ; volonté aussi de cibler les usines ou zones de production
militaire : ce sont les bombardement stratégiques, stratégie des clés des Alliés contre le Japon et
l’Allemagne à partir de 1942 ; la portée des armes permet enfin de supprimer la distinction classique
front/arrière (surtout 2GM avec les aviations ; ex. du BLITZ contre le RU) ; notez que perdurent des
formes traditionnelles voire archaïques de combats (le nettoyage de tranchées 1GM, avec armes
blanches).

3) une mort de masse d’une ampleur jamais connue : impuissance générale des combattants à pied
face aux armements modernes ; 1GM : on meurt d’abord sur le champ de bataille (la destruction des
corps est fréquente, d’où la difficulté de compter les morts… on distingue classiquement les morts
(authentifiés) des pertes, plus nombreuses du fait de la disparition de nombreux combattants) :
2GM : l’intensité des combats alourdit démesurément les pertes (cf. les pertes japonaises et
américaines dans les combats des îles du Pacifique) ; évoquez les BILANS chiffrés .

III) Des Expériences de la guerre totale

1) par la mobilisation de tous les moyens :

En hommes, en argent, en matériel : éléments connus évoqués dans les manuels. Notez que la
puissance économique devient un facteur déterminant de la puissance militaire (cas emblématique
du débarquement de juin 1944 ; 1GM : formule caractéristique de Pétain en mai 1917 : « j’attends
les Américains et les chars ») ; ne pas négliger la mobilisation psychologique : importance des
mobilisations des opinions (ex. nombreux dans les manuels : censures/propagandes)

2) par la volonté politique d’anéantir l’adversaire : jusqu’auboutisme combattant avec la volonté de


faire plier l’adversaire (1GM : guerre sous-marine à outrance menée par l’Allemagne à partir de
1917) ; 2gM : guerre à l’est : une « guerre à mort » contre le monde « judéo-bolchevisme ».

3) par les stratégies de domination et de destruction des populations civiles

Surtout vrai durant la 2GM (cf. exemples dans synthèse sur 2è GM) ; développer sur les circonstances
de la guerre qui ont permis à certains ETATS d’opérer des génocides ciblés (développer le thème de
la destruction des Juifs d’ EUROPE)

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Kennedy, 1963
Remarques méthodes de l’introduction

Evitez de dire seulement « Ce document est un discours… ». Précisez le public (ici, les citoyens de RFA
les Berlinois de l’ouest, partisans naturels de KENNEDY) et le type de discours : une allocution
solennelle prononcée aussi devant les hauts responsables de RFA (Adenauer ; Brandt, maire de
Berlin-Ouest et futur chancelier). Introduisez ensuite le contexte : juste après deux ans de très fortes
tensions qui ont mené les deux blocs au bord de la guerre atomique. Crise de Berlin août 1961 et
surtout crise de Cuba octobre 1962. Le contexte est donc très tendu et encore celui d’une logique
d’affrontement. Le discours de Kennedy est ainsi à interpréter comme un discours destiné à montrer
le soutien des Etats-Unis aux Allemands qui luttent contre l’Union soviétique et contre l’idéologie
communiste. Il est aussi prononcé pour souligner la faillite du système, du modèle soviétique. Le mur
érigé deux ans auparavant est le symbole de cette faillite.

Problématique : Il faut bâtir toute problématique de commentaire de texte en tenant compte de


l’orientation. Ne perdez jamais de vue ce que l’auteur veut démontrer. Il s’agira de montrer
comment Kennedy réactive, à l’occasion de sa visite en RFA, l’opposition américaine à l’Union
soviétique et au modèle communiste. (méthode : il vaut mieux rédiger la problématique à la forme
interrogative indirecte).

Plan proposé : I. Kennedy fait du mur le symbole de la faillite du système soviétique II. Kennedy
place les Etats-Unis dans le camp de la justice et dénonçant l’oppression communiste.

METHODE : souligner le texte par des éléments du contexte et d’explication. L’Analyse du texte
s’arrête à la date du texte. Toute évocation de la chute du mur sauf en conclusion est hors-sujet.

I. Pour KENNEDY, la réalité allemande et le mur de Berlin symbolisent la faillite du


système soviétique
- Adenauer chancelier « qui durant de si longues années a construit la démocratie et la liberté
en Allemagne » et Willy Brandt, bourgmestre de Berlin : Kennedy souligne politique des deux
hommes, antinazis et constructeur de l’Allemagne démocratique et libérale (la RFA) depuis la
fin de la guerre.
- Le mur est une réalité et révèle l’échec absolu de l’URSS et de l’idéologie communiste. Rappel
du « passage à l’Ouest » de plusieurs millions d’Allemands de l’Est. « Pour empêcher notre
peuple de s'enfuir ». S’enfuir de la difficulté de vivre côté Est : niveau de vie plus bas. La fin
des années 1950 et le début des années 1960 est celui du miracle allemand, du boom
économique de la RFA. Très fort taux de croissance et hausse du niveau de vie, société de
consommation. Stagnation et morosité à l’Est. Kennedy pense aussi à la liberté d’expression, à
la démocratie en RFA : pluralisme politique, élections libres mises en place à partir de 1949
mais même avant : dès 1946 élections municipales organisées dans les zones d’occupation de
l’Ouest. A l’Est, système de parti unique : les Soviétiques ont forcé le SPD, social-démocrate à
se fondre dans le KPD, le parti communiste et créer le SED, le parti socialiste unifié
d’Allemagne, parti unique de RDA. Censure : presse et littérature étrangère ou jugée
bourgeoise est interdite.
- Kennedy parle même d’esclavage à la fin du discours.

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- Rappel des différends entre URSS et Etats-Unis sur l’avenir de l’Allemagne entre 1945-1949 :
la construction du mur est l’aboutissement de ces tensions, de l’opposition entre deux
modèles.

II. Ce discours présidentiel est aussi l’occasion pour les Etats-Unis de rappeler le combat
juste mené pour défendre le « monde libre »
- « Litige entre le communisme et le monde libre » : rappel du contexte depuis la fin de la
guerre. Ici, deux idéologies face à face portées par les Etats-Unis, représentants du « monde
libre » et l’URSS. Les deux grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. K. reprend trait
pour trait les formules de HARRY TRUMAN, son prédécesseur démocrate, dans le discours du
containment en mars 1947. Kennedy évoque justement l’idéologie communiste porteuse
d’espoir : Kennedy lui oppose la réalité. « Qu'ils viennent donc ceux-là aussi à Berlin » répété
plusieurs fois dans le discours pour souligner la violence de la réalité imposée par le
communisme.
- Les Etats-Unis sont au côté de ceux qui luttent contre l’oppression. « bonne cause sur le front
de la liberté ». Hommage de Kennedy : « Je ne connais aucune ville qui ait connu dix-huit ans
de régime d'occupation et qui soit restée aussi vitale et forte et qui vive avec l'espoir et la
détermination qui est celle de Berlin-Ouest ». On pense aux multiples crises : certes le blocus,
mais aussi peut-être à la révolte des ouvriers de Berlin-Est à l’été 1953. A la mort de Staline,
révolte et répression qui fait 80 morts et plusieurs milliers d’arrestations. Rappel de la
légitimité du combat : « offense à l’humanité », « privé du droit à l’autodétermination »,
séparation injuste des familles avec l’évocation de « la présente génération allemande a
mérité le droit d'être libre, ainsi que le droit à la réunification de ses familles et sa nation ».
Mur est en effet infranchissable : tragédie de ceux qui ont voulu traverser : mort de Dieter
Wohlfahrt 20 ans en décembre 1961 agonise dans le no man’s land.
- Evocation de Lucius Clay : général « qui, dans cette ville, était à vos côtés aux plus grands
moments de crise » : gouverneur américain de la zone d’occupation allemande. Kennedy fait
référence à l’action de Clay : c’est lui qui met en place le pont aérien au moment du blocus de
Berlin de juin 1948-mai 1949. Rappel du rôle des Etats-Unis et de l’aide apportée à Berlin-
Ouest, cet « îlot de liberté » selon l’expression de Kennedy : isolement de Berlin-Ouest une
exclave en pleine RDA.
- Fin du texte est une évocation de l’avenir. Progrès et espoir selon Kennedy. Evocation de la
réunification : la Guerre froide a coupé en deux l’Allemagne et Berlin : pour Kennedy, il n’y a
qu’un responsable : l’URSS.

Conclusion : réponse à la problématique : Kennedy fait de Berlin l’épicentre de la Guerre froide en


soulignant la déchirure et le symbole du mur. FAITES UNE OUVERTURE : la fin du texte est marquée
par un appel à la réunification. Celle-ci a été difficile car les tensions restent très fortes dans les
années 1980 avec la crise des euromissiles. Le discours de Kennedy est donc d’abord d’une grande
portée symbolique. Les EU ont renoncé à intervenir sur le plan militaire pour contrer l’édification du
mur en 1961.

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