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À Paris

Pardon madame. Où est le métro Saint-Michel?


Le métro Saint-Michel? Attendez une minute...
Nous sommes au boulevard Saint-Michel.
La fontaine est là-bas.
Oui, d’accord. Mais où est le métro s’il vous plaît?
Mais bien sûr! Voilà la Seine, et voici le pont.
C’est joli; mais s’il vous plaît...
Ce n’est pas à gauche, alors c’est à droite.
Voilà. Le métro est à droite!
Mais vous êtes sûre?
Non. Je suis touriste aussi!

Au magasin
S’il vous plaît, madame, est-ce qu’il est cher, ce chapeau ?
Non, il n’est pas cher. Il coûte quarante francs.
Bon. Et... Où sont les gants ?
Les gants sont là-bas. Vous voyez ?
Ah, merci... Mais, est-ce qu’ils sont en laine ?
Non, ils ne sont pas en laine, ils sont en nylon.
Bon. Euh... est-ce qu’il est cinq heures ?
Comment? Ah! Est-ce que vous attendez votre mari, par hasard?
Oui, c’est ça... et... il pleut dehors...
Alors, non, madame...Il n'est pas cinq heures!
Est-ce que...? Est-ce qu'il...? Est-ce qu'il est cinq heures?

Au café
Messieurs, vous désirez ?
Deux cafés, s’il vous plaît, et deux croissants chauds.
Alors, vous êtes anglais? - Oui, je suis de London, pardon, Londres.
Mais vous parlez bien le français. – Merci, vous êtes gentil.
Nous, Français, nous sommes tous gentils !
(Le garçon à une autre table:)
Pardon messieurs, voici les cafés et les tartines beurrées.
Et alors ? Où sont les croissants ?
Excusez-moi, messieurs... – Et dépêchez-vous !
(A notre table:)
Alors, vous êtes sûr qu’ils sont toujours gentils?

Au café
Alors, commandons :
Deux tartines beurrées, s'il vous plaît, et deux cafés chauds !
Trois bières allemandes et un verre de vin blanc.
(Au tabac)
Trois paquets de cigarettes brunes, s’il vous plaît, et un cigare hollandais !
C’est tout ?
Non ; est-ce que vous avez un briquet rouge ?
Non monsieur. Excusez-moi.
(Dans la rue)
Pardon monsieur. Est-ce que vous avez du feu, s’il vous plaît ?
Non, je ne fume pas.
Alors, moi non plus !
Je ne fume pas ; est-ce que vous fumez ?

Une converstation téléphonique


Est-ce que monsieur Legrand est là, s’il vous plaît ?
Non, il est absent pour le moment.
Ah bon. Est-ce qu’il est là cet après-midi ?
Oui. Il arrive à trois heures.
Merci beaucoup, mademoiselle. – De rien, monsieur.
(et des proverbes...)
Les Français aiment les voitures rapides...
mais les Anglais aiment les voitures confortables.
es bons comptes font les bons amis.
Une hirondelle ne fait pas le printemps.
Je ne suis pas ; vous n'êtes pas ; il n'est pas ; elle fait ; ils font.

Les achats
Bonjour, monsieur Lefèvre. Comment ça va ?
Bien, merci, et vous ? – Ça va, merci.
Est-ce que vous avez du beurre ? – Oui, bien sûr.
Alors, une livre de beurre. Est-ce que vous avez du fromage italien ?
Du parmesan ? Non, je n’ai pas de fromage italien. – Dommage !
Eh bien, donnez-moi du fromage ordinaire.
Mais, Monsieur Lefèvre, nous n’avons pas de fromage ordinaire en France.
Nous avons un fromage pour chaque jour de l’année !
Alors, donnez-moi le fromage d’aujourd’hui !

Une visite
Bonjour mademoiselle, est-ce que votre père est à la maison ?
Non, monsieur ; il est au bureau.
Vous voulez parler à ma mère ?
Non, ne la dérangez pas.
À quelle heure est-ce qu’il rentre normalement ?
Oh, pas avant huit heures.
Vous voulez l’adresse de son bureau ?
S’il vous plaît. – Attendez, je la cherche.
Voilà. Sept rue Marbeuf, dans le huitième.
Merci beaucoup, mademoiselle. Au revoir.
De rien, monsieur. Au revoir.
A quelle heure... ? Il est huit heures. "Est-ce que vous avez l'heure s'il vous
plaît ?"

Très simple!
Ce monsieur s’appelle Henri Laforge et cette dame est sa femme.
Ils sont à la mairie pour chercher une carte d’identité pour leur fils, Jean.
Cet enfant, il a quel âge ? – Il a huit ans, monsieur.
Et il s’appelle Laforge ? Est-ce qu'il est votre enfant ? – Oui monsieur.
Bien. Et il habite chez vous ? – Mais évidemment ! Il a huit ans !
D’accord. Je fais mon travail, c’est tout.
Est-ce que vous avez le formulaire B-52 ?
Oui monsieur, nous l’avons. – Et l’imprimé A-65 ?
Ça aussi, nous l’avons. – Ah bon ? Mais est-ce que vous avez son extrait de
naissance ?
Bien sûr. Nous avons même une photo.
Très bien. Alors je vous fais la carte. Voilà. Ça fait cent vingt francs.
Zut ! J’ai oublié mon portefeuille !

Bonsoir, Monsieur Duclos


Monsieur Duclos rentre chez lui a sept heures tous les soirs.
D’habitude, il achète quelque chose à manger au supermarché et il monte à son
appartement.
D’abord, il décroche le téléphone parce qu’ il n’aime pas être dérangé.
Puis il dîne, fume une cigarette et allume la télévision.
Il regarde les actualités et peut- être un film.
Après, il lave ses assiettes et se couche à dix heures.
Il aime cette vie tranquille et paisible.
Mais ce soir, il n'y a pas de film à la télévision et il pense aller au cinéma.
Il y a un film d'horreur au Gaumont et un film politique au Paramount...
Non ! Je pense que je vais écouter la radio. C'est plus calme.

Un peu de révision
A quelle heure est le film ce soir ? -A huit heures et demie.
Et qu'est-ce que c'est ? - C'est un film espagnol.
Et c'est bien ? -Je ne sais pas, je ne connais pas le metteur en scène.
Ah bon ? Alors, qu'est-ce qu'il y a à la radio ?
Rien d’intéressant. -Bon, je vais lire un roman !
Un jour, à Lyon, un jeune homme monte dans un bus
et commence à mâcher du chewing-gum.
Il y a une vieille dame assise en face.
Elle regarde le jeune pendant cinq minutes et elle dit :
C'est inutile d'articuler comme ça, jeune homme,
je suis complètement sourde !

Un tour dans Paris


Bonjour mesdames, bonjour mesdemoiselles, bonjour messieurs ! Je suis votre guide.
Alors, commençons ici par la place du Panthéon : à ma droite, vous voyez le
Panthéon même ,
et à ma gauche, l'église de Saint-Etienne du Mont.
Pardon monsieur, dit un touriste, mais où. . . ? - Tout à l'heure, répond le
guide.
Le Panthéon était d'abord une église et ensuite. . .
S'il vous plaît, monsieur, dit le même touriste, mais où sont. .. ?
Mais laissez-moi terminer, je vous en prie , répond le guide.
Mais monsieur, c'est très important !
Eh bien, qu'est-ce que vous voulez savoir ?
Où sont les toilettes?!

La belle musique
Est-ce que vous aimez cette chanteuse ?
Bof , elle a une assez belle voix. . .
mais je trouve que ses chansons sont idiotes ;
les paroles sont bêtes et la musique est triste.
De toute façon , j'aime seulement la musique classique.
Vous n'aimez pas du tout la musique moderne ?
Si, mais seulement quand les chansons sont intelligentes et belles.
Qui aimez-vous par exemple ?-J'aime bien Coco et les Clowns .
Une affiche dans la vitrine d'un magasin :
Nous cherchons un vendeur : jeune ou vieux ; plein temps ou temps partiel ;
expérimenté ou débutant.
Et, en-dessous, au crayon : "Mort ou vivant".

Petites annonces
Recherche jeune fille pour garder mes enfants le soir.
Téléphoner le matin au 20.31.56
Je vends un canapé et deux fauteuils modernes. Prix à débattre.
A louer. Petit studio. Calme et clair. Salle de bains.
Ecrire à Mme DELAYE, 3 boulevard Malesherbes, Paris huitième.
Bonjour Madame. Je vous appelle au sujet de votre annonce.
Très bien. Comment vous appelez-vous ?
Je m'appelle Martine Lenoir, Madame.
Et quel âge avez-vous , Martine ?
J'ai quatorze ans, Madame.
Oh, mais vous êtes beaucoup trop jeune !
Je suis désolée . Au revoir.

Des achats...!
Bonjour, madame. Je cherche un piège à rats . Vous en avez un ?
Bien sûr, monsieur. Attendez une minute, je vais en apporter un.
Dépêchez-vous , madame. J’ai un train à prendre.
Un train ? Oh, monsieur, je suis désolée,
je n'ai pas un modèle assez grand !
Un douanier arrête un voyageur à la sortie de la douane :
Bonjour monsieur. Ouvrez votre sac, s'il vous plaît.
Le voyageur ouvre son sac. . .qui est plein de diamants.
Ces diamants sont pour mes lapins, dit le voyageur.
Pour vos lapins, vous dites ? s'exclame le douanier.
Parfaitement. S'ils ne veulent pas de diamants, ils n'auront rien à manger !

Au téléphone
Allô ? . . . Oui, c'est moi. Qui est à l'appareil ?
. . Ah, bonjour Sophie. . . Bien, et vous ? . . . Oh, quel dommage !
J'espère que ce n'est pas grave....Heureusement .
Jacques ?.....oh, il va assez bien, mais il a beaucoup de travail en ce moment.
. . .Des vacances ? Ne me faites pas rire ! Nous n'avons pas assez d'argent. Et
vous ?
... Comme tout le monde...Avec plaisir. Quand ? Samedi prochain ?
Attendez, je vais voir. Ne quittez pas.
Non, samedi , ma mère vient dîner à la maison.
Dimanche ? Je pense que nous sommes libres. Oui, dimanche est parfait.
A huit heures. D'accord. Soignez-vous ! Merci. Au revoir.

Au téléphone
Allô, Anne-Marie ? . . C'est Sophie. Comment allez-vous ?
Moi, j'ai la grippe...Non, ce n'est pas trop grave.
Et comment va Jacques ? ...Vous prenez des vacances bientôt ?
Non, malheureusement, ça coûte trop cher.
Dites-moi, est-ce que vous voulez venir dîner un soir ?
Disons samedi prochain . . . Tant pis . Eh bien, dimanche ?... Ça vous va ?
Parfait. Venez vers huit heures. Pas trop tôt.
...Oui, oui. Je prends beaucoup de médicaments, beaucoup trop !
Allez , dites bonjour à Jacques pour moi.
Je vous embrasse . Au revoir. A dimanche.

Deux conversations au restaurant


Qu'est-ce que vous mangez ? Ca sent bon !
C'est une daube de boeuf. Vous en voulez ?
Non merci. Je n'ai pas faim. J'ai déjà mangé.
Alors, prenez un verre de vin.
Non merci ; je n'ai pas soif non plus . Mais je vais prendre un café.
Bien. Garçon ! Deux cafés et l'addition, s'il vous plaît.
Je ne vais pas prendre de vacances cette année.
Ça coûte beaucoup trop cher. Et vous ?
Moi je vais en Grèce en septembre pour deux semaines.
En Grèce ? Vous avez de la chance ! Je suis jaloux.
Janvier ; février ; mars ; avril ; mai ; juin ;
juillet ; août ; septembre ; octobre ; novembre ; décembre.

Encore un peu de révision


Aujourd'hui, nous allons revoir quelques expressions utiles .
Venez vers huit heures, d'accord ? -Parfait.
Elle est malade et elle prend beaucoup de médicaments.
Je cherche un nouveau stylo . Vous en avez un ?
Il n'a pas faim et il n'a pas soif : il a déjà mangé.
Qui est à l'appareil ? Oh, c'est Sophie. Comment allez-vous ?
Ma femme a beaucoup de travail en ce moment.
Des diamants pour vos lapins ? Ne me faites pas rire !
Vous voulez un verre de vin ? -Avec plaisir.
Comment vous appelez-vous ? Je m'appelle Sophie Délayé.
Je suis désolé , je suis pris samedi soir.-Eh bien tant pis !
Cette nouvelle robe vous va très bien.

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Les trois jeux nationaux


Il y a trois grands jeux d'argent France :
Le Loto, la Loterie Nationale et le Tiercé.
Les deux premiers sont des jeux de hasard
et le dernier est un jeu où on parie sur des chevaux .
Ils ont tous lieu une fois par semaine
On achète des billets de loterie à des guichets
ou, comme pour le Loto , au tabac.
Si vous voulez jouer au Tiercé ,
vous allez dans un café spécial
qui s'appelle un P.M.U.
Tous ceux qui jouent espèrent faire fortune !

Qu'est-ce que vous faites là, Jean ?


Je fais mon Loto. C'est un jeu très intéressant.
Regardez : vous prenez cette carte et vous choisissez une série de chiffres.
Par exemple, ici, j'ai le cinq, le vingt-deux, le quarante-trois et le quarante
huit
Ensuite, vous mettez une croix sur ces chiffres
et vous donnez la carte au patron du tabac.
Et alors ? -Ben vous attendez les résultats.
Si vous avez choisi les bons chiffres, vous gagnez.
Et vous avez gagné? Non, pas encore.
Bon, moi je vais jouer : je choisis le seize ;
ensuite le treize, le quatorze et le vingt.

Il y a un quatrième jeu que nous avons oublié.


C'est un jeu qui vient du Sud de la France :
le jeu de boules, ou la "pétanque" !
Partout où il y a un peu d'espace,
vous voyez des joueurs de boules
qui jouent dans les parcs ou sur la place du marché .
C'est un jeu qui demande beaucoup d'habileté,
beaucoup de concentration. . . et un peu de passion.
Mais il y a un autre passe-temps en France.
Les gens le font ; ils en parlent, ils le vivent à chaque moment.
C'est la passion nationale numéro un : bien manger.

Après une audition, un producteur dit à une chanteuse :


Mademoiselle, votre chanson est comme l'épée de Charlemagne.
Toute fière, la fille dit Ah bon ? Comment cela ?
Eh bien elle est longue, plate et mortelle !
Deux alpinistes sont bloqués dans une tempête de neige.
Après douze heures ils voient arriver un Saint-Bernard
avec un tonneau de cognac autour du cou.
Regardez cela ! -dit un des hommes
Voilà le meilleur ami de l'homme !
Oui, dit l'autre -et regardez la taille du chien qui le porte !
Tout est bien qui finit bien !
Que fait Monsieur Duclos le matin ?
Nous avons parlé de ce que fait M. Duclos le soir.
Regardons-le maintenant le matin , quand le réveil sonne.
D'abord, il se lève . . . très lentement.
Il va à la salle de bains et se lave le visage
... à l'eau froide, pour se reveiller.
Ensuite, il se rase et se brosse les dents.
De retour dans sa chambre, il commence à s'habiller.
Les jours de travail, il met une chemise blanche , une cravate bleue
et un costume gris foncé .
Il met des chaussettes et des chaussures noires .
et un imperméable s'il pleut.
Enfin, il prend sa serviette et descend dans la rue.

Quand vous voulez du pain, vous allez chez le boulanger .


Là, vous trouvez non seulement des baguettes
mais aussi des croissants, des tartes et des gâteaux .
Si vous avez besoin de viande, vous allez chez le boucher.
Vous pouvez y acheter toutes sortes de viandes et de volailles ;
et si vous avez envie de bon jambon, ou de pâté ,
ou d'autres produits du porc, vous allez chez le charcutier.
Le lait, le beurre, la crème et les oeufs :
on les trouve à la crémerie .
Chez l'épicier, il y a des conserves, du thé, du vin. . .
Et quand vous avez mangé tout ce que vous avez acheté. . .
vous allez à la pharmacie - pour acheter de l'Alka-Seltzer !

Questions ridicules
Lequel est le plus lourd : un kilo de plomb ou un kilo de plumes ?
Ben, un kilo de plomb, bien sûr.
Le plomb est plus lourd aue les plumes !
Mais non ! un kilo, c'est un kilo. Ils ont le même poids .
Qu'est- ce que vous pensez de mon nouveau petit ami ?
Il est sans doute plus intelligent que le dernier,
et il est plus beau et plus gentil aussi.
Mais...il a un petit défaut : il bégaie
Oui, d'accord, mais seulement quand il parle !
Alors ma chérie , j'ai deux pommes.
Laquelle voulez-vous ?-La plus grosse.

L'appartement de Monsieur Duclos est composé de deux pièces ,


d'une cuisine et d'une salle de bains.
Il se trouve dans un vieil immeuble dans la banlieue parisienne.
Il y a six étages... et une concierge !
Il vous ouvre la porte et vous arrivez dans l'entrée.
A droite, il y a la cuisine et, à côté, la salle de bains.
Plus loin, on voit la pièce principale, le salon
qui est meublé avec beaucoup de goût .
Il y a deux beaux fauteuils et un canapé confortable.
Au milieu de la pièce, il y a une table basse .
Derrière, sur les murs, il a pendu des jolis tableaux.
Les fenêtres du salon donnent sur une petite cour.

Dans sa chambre, M. Duclos a un grand lit,


une armoire où il range parfois - ses vêtements ,
et une table de nuit ; un réveil électrique est posé dessus .
Tout autour de la chambre, il y a des photographies
des beaux paysages de France.
M. Duclos est citadin mais il rêve de vivre à la campagne
Néanmoins, il a des voisins sympathiques.
L'appartement au-dessus appartient à un homme d'affaires
qui voyage beaucoup et qui n'est jamais chez lui,
et en-dessous , vit un vieil homme sourd.
Donc M. Duclos n'a jamais de problèmes de bruit !

La meilleure façon de visiter Paris c'est à pied,


mais si vous voulez aller d'un endroit à un autre rapidement
faites comme les Parisiens : prenez le métro.
Le système est très efficace et, en plus, il n'est pas cher
Le prix de votre ticket ne dépend pas de la longueur du trajet :
il coûte le même prix pour deux stations que pour dix.
Les trains roulent tous les jours, de cinq heures et demie
jusqu'à une heure du matin .
Pour aller de Vincennes au Quartier Latin prenez la ligne numéro un.
Vous changez à Châtelet et vous descendez à Saint-Michel.
La deuxième voiture, c'est le métro

Que font les Parisiens quand ils veulent voyager rapidement ?


Pourquoi le métro est- il bon marché ?
Combien de billets y-a-t-il dans un carnet ?
Comment va-t-on de Vincennes au Quartier Latin ?
Quel est le nom de la station où on change de ligne ?
Au guichet
(Un touriste demande un ticket )
Un aller-retour pour la Gare de l'Est, s'il vous plaît.
Mais monsieur, il n'y a pas de billets aller-retour
et, d'ailleurs , le ticket coûte toujours le même prix ;
mais prenez plutôt un carnet de dix tickets.
D'accord. Ça fait combien ?

La galerie d'art
Un vieux colonel fait le tour d'une galerie avec un guide.
Il s'arrête devant un tableau et il déclare :
Celui-ci c'est un Monet. Je le reconnais .
Timidement, le guide dit : -Vous vous trompez , mon colonel,
celui-ci est un Seurat, celui-là est un Monet.
Oui, bien sûr, dit le connaisseur, un peu gêné .
Il s'arrête devant une statue ; tout de suite , il dit :
Très bien : cette statue est un Degas !
Pas du tout , mon colonel ; celle-ci est un Rodin.
D'accord, mais regardez-moi ça : c'est certainement un Picasso.
Eh bien non, mon colonel ; celui-là, c'est un miroir!
celui-ci ; celui-là ; celle-ci ; celle-là.

Une femme téléphone au bureau de son mari


Je voudrais parler à M. Martin. -Il est absent.
Est-ce que je peux prendre un message ?
S'il vous plaît. Je pars en voyage, alors dites-lui
que j'ai repassé ses chemises, j'ai fait le lit,
j'ai envoyé les enfants chez sa mère
et j'ai laissé un repas froid dans le frigo .
Très bien madame. Je vais lui dire. Qui est à l'appareil ?
Une femme rencontre par hasard la secrétaire de son mari.
Je suis très heureuse de vous connaître, mademoiselle.
Mon mari m'a dit si peu de choses sur vous !

Une soirée au théâtre


Jean et Marie-Claude vont au théâtre pour voir une pièce
qui s'appelle "L'amour, toujours l'amour".
Ils arrivent au théâtre à huit heures et quart,
un quart d'heure avant le lever du rideau .
L'ouvreuse leur montre les fauteuils et Jean lui donne un pourboire .
La pièce commence : deux comédiens entrent en scène :
Je vous aime Gisèle. Vous m'entendez? Je vous aime .
Ah bon ? Mais je ne vous aime pas. J'aime Pierre.
Pourquoi ? -Parce qu'il me donne des bijoux
et vous ne me donnez rien.
A ce moment, Jean commence à ronfler très fort. Il dort .

Jean-Pierre Legros est un monsieur bien difficile !


Un jour, il va voir un film de suspense.
Il paie et il entre ; l'ouvreuse lui montre sa place .
Ah non ! dit-il. C'est trop loin de l'écran.
Elle lui montre une autre place. -Mais je suis trop près !
Essayant de rester calme , l'ouvreuse indique un autre fauteuil ,
mais là, il y a une dame avec un énorme chapeau.
Enfin , il trouve une bonne place au milieu de la salle ...
et il donne une pièce de vingt centimes à l'ouvreuse.
Elle la regarde avec un air de mépris et lui dit :
C'est le mari qui est l'assassin !

Un argument valable
Vous n'avez pas un franc pour moi, monsieur ?
Un franc ? Bien sûr que non !
Oh monsieur, je n'ai rien, je n'ai pas d'argent,
je n'ai pas de maison et je n'ai plus d'amis.
Je n'ai plus qu'une chose au monde. -Quoi ?
Ce petit revolver ; alors, vous n'avez toujours pas franc ?
A la fortune du pot
Je vous ai invité à dfner, mon cher ami, mais regardez :
je n'ai plus rien dans mon garde-manger ;
plus de sucre, plus de pain, plus de riz, plus de biscuits,
plus de conserves . . .tenez . .si . . il y a quelque chose :
une énorme toile d'araignée ! Bon appétit !

Le dimanche matin, Madame Martin va au marché de la rue Mouffetard.


C'est un très vieux marché en bas d'une petite rue étroite.
Il y a toujours beaucoup de monde et c'est très vivant.
On y trouve des gens qui jouent de l'accordéon ou de la guitare
et d'autres qui distribuent des tracts politiques et des journaux. . .
et il y a aussi des gens qui achètent des fruits et des légumes.
Tous ces gens se parlent en même temps !
Madame Martin s'arrête devant l'éventaire d'un marchand de primeurs .
Quelle est la différence entre ces deux sortes de haricots ?
Ceux ci sont cultivés en France et ceux-là sont importés.
Je vais prendre les moins chers. Avez-vous aussi des carottes ?
Oui, bien sûr. Celles-ci sont très bonnes. Je vous en mets un kilo ?

Bonsoir. Est-ce bien le restaurant "Aux Savoyards" ? -Oui monsieur.


Je voudrais réserver une table pour quatre personnes pour ce soir.
Quatre couverts. Vers quelle heure voudriez-vous ?
Vers huit heures, si c'est possible.
Désolé , monsieur, mais nous sommes complets jusqu'à dix heures.
Ça fait un peu tard . Vous êtes sûr que vous n'avez rien ?
Je vous assure. A part une toute petite table
qui est près de la cuisine et...
Ça ne fait rien. Je la prends. Je m'appelle Desroches.
Vous voulez bien l'épeler, s'il vous plaît?
D.E.S.R.O.C.H.E.S. -Merci monsieur. A tout à l'heure.
L'appétit vient en mangeant , la soif s'en va en buvant Rabelais.

Quand on quitte l'école de nosjours , on a un grand choix d'emplois ;


on peut devenir ingénieur ou technicien, médecin ou avocat par exemple.
Ces dernières professions nécessitent plusieurs années d'études supérieures
à l'université ou dans une grande école.
D'autres préfèrent devenir journaliste ou professeur.
Et n'oublions pas les artisans tels le menuisier, le plombier ou le maçon.
Certaines personnes ne peuvent pas supporter de travailler à l'intérieur
dans des usines, des ateliers ou des bureaux ,
alors elles peuvent devenir représentants, ou même chauffeurs de taxi.
Et, malheureusement, il y a ceux qui ne trouvent pas de travail , les chômeurs .
Définition d'une administration
Une administration est un service où ceux qui arrivent en retard
croisent ceux qui partent en avance.

M. Duclos accueille un client


Notre ami Duclos est cadre dans une grande société pétrolière.
Aujourd'hui il est à l'aéroport de Roissy pour accueillir un client suisse.
Il l'attend devant la sortie de la douane.
Le vol Air France six cent soixante- trois, en provenance de Genève,
vient d arriver à la porte numéro six - annonce le haut-parleur.
M. Duclos cherche parmi la foule des gens qui sortent de la douane,
mais il ne reconnaît personne . Attendez . . .
Là-bas, l’homme en costume gris avec un magazine sous le bras.
Ça doit être lui, se dit M. Duclos. -Je vais me présenter.
Il avance vers l'homme et, tendant la main, lui dit :
Permettez-moi de me présenter, je suis M. Duclos de la société I.P.F.
Je ne comprends pas le français, dit l'homme avec un fort accent allemand.

M. Duclos trouve son client


M. Duclos se sent très gêné à cause de son erreur.
Derrière lui, une voix dit : -Vous me cherchez, peut-être ?
Je suis Maurice Chavan. Heureux de vous connaître.
Enchanté. Je suis Michel Duclos de la.
Je sais, répond le Suisse avec un sourire ironique
Euh. .. Voulez-vous me suivre ? Nous allons chercher ma voiture.
Les deux hommes se dirigent vers les ascenseurs.
J'espère que vous avez fait un bon voyage ?
Oui, ce n'était pas mal , quoique je n'aime pas l'avion.
Voulez-vous aller tout de suite à votre hôtel
ou voulez-vous passer au bureau d'abord ?
Non, je veux prendre une douche et me raser avant tout.

Les deux hommes arrivent ensemble dans l'entrée de l'hôtel de Meaux.


C'est un hôtel trois étoiles situé non loin des Champs-Elysées.
La première chose qu'ils voient est une affiche marquée "Complet",
mais ils ne s'inquiètent pas parce que M. Chavan a réservé sa chambre.
Il s'approchent de la réception et le Suisse s'adresse à la réceptionniste :
Bonjour, madame ; j'ai un chambre réservée au nom de Chavan.
Une minute, s'il vous plaît. Quel nom avez-vous dit ? Je ne trouve rien
Oh pardon. Voilà. Une chambre avec salle de bains et w.c ,
réservée pour trois nuits. Signez ici, s'il vous plaît.
C'est la chambre trois cent un (301), au troisième étage. Voilà le chasseur.
Merci madame ; je préfère porter mes propres valises.
Vous en êtes sûr. Monsieur ? L'ascenseur est en panne !
Pas si vite
Devant un cinéma, les gens font patiemment la queue
attendant leur tour malgré la pluie.
Tout à coupun jeune homme arrive, bouscule quelques personnes
et se dirige résolument vers le début de la queue.
Une énorme main le saisit par le col de sa veste.
Dites donc le resquilleur ! Vous allez faire la queue comme tout le monde...
ou bien. .. Le costaud n'a pas besoin de terminer sa phrase !
C'est comme vous voulez, monsieur, répond le jeune,
mais si je ne passe pas maintenant
vous tous vous allez attendre longtemps .
Le projecteur est en panne et je suis le réparateur !

Ne faites pas de bruit , je suis en train de faire un enregistrement !


Qu'est-ce que c'est que ce machin ? C'est pour écrire à l'envers .
Laquelle des ces deux cartes postales voulez-vous ? - Ça m'est égal.
Ce n'est pas la peine décrier ; je suis sourd comme un pot.
J'espère qu'il a l'habitude de conduire à droite s'il va en France.
Passez-moi un coup de fil quand vous avez le temps.
Est-ce que je peux vous poser une question ? -Allez-y.
Qu'est-ce qu'il ya ?Vous êtes malade?
Il vaut mieux être riche et en bonne santé
que d'être pauvre et malade !

Chers parents,
Me voilà - enfin - en vacances dans le Midi .
J'ai fait beaucoup de choses et j'ai rencontré plein de gens.
Avant hier, j'ai visité la Camargue. Quelle merveille !
J'ai même essayé de monter à cheval...
Hélas ! Le résultat n'était pas brillant !
Hier, j'ai téléphoné à oncle Jacques, qui vous embrasse,
et aussi j'ai acheté plein de cadeaux pour vous.
Malheureusement, j'ai oublié d'apporter mon appareil de photo.
J'ai emprunté celui de Michel, mais il n'a pas marché.
Donc, j'ai acheté des cartes postales ; c'est mieux que rien.
Les vacances arrivent à leur fin : je pars après-demain.
Je sais que cette lettre n'est pas très longue
mais au moins, ça prouve que j'ai pensé à vous.
Je vous embrasse bien fort. Votre fils Paul.

R.S.V.P.
Et maintenant, quelques questions : Où est Paul ?
Qu'est-ce qu'il a fait avant-hier ?
Est-ce qu'il a visité Montpellier ?
A qui est ce qu'il a téléphoné ?
Est-ce-qu'il a pris des photos ? Pourquoi pas ?
Qu'est-ce qu'il a essayé de faire en Camargue ?
Quand est-ce que les vacances se termihent ?
Quelle dure journée aujourd'hui au bureau !
Nous avons travaillé comme quatre.
Vous devez être épuisé!
Pas tellement . Nous sommes huit au bureau !
J'ai téléphoné ; il a acheté ; nous avons oublié

Un entretien d'embauche
Eh bien, Monsieur Neveu, vous voulez travailler pour nous ?
Oui, ç'est ça. Je n'ai pas d'emploi actuellement .
Alors racontez-moi ce que vous avez déjà fait.
Oh, j'ai fait beaucoup de métiers dans ma vie.
J'ai conduit des camions, j'ai joué du piano dans un cabaret . . .
Oui, très intéressant, mais est-ce que vous avez travaillé dans la haute-couture ?
Ben, en quelque sorte . Mais j'ai aussi construit des maisons ,
j'ai vendu des glaces aux Esquimaux. . .
Sans doute. Mais dans la haute-couture ?
Vous tenez absolument à le savoir ? -Bien sûr !
Eh bien, quand j'étais en prison, j'ai repassé des chemises !

Encore le passé !
Regardez ce que j'ai trouvé ! Un billet de cent francs !
Ça alors ! J'en ai justement perdu un!
Est-ce que vous avez vu le nouveau film de Godard ?
Non, j'ai voulu le voir mais je n’ai pas encore eu le temps.
Qu'est-ce qu'il y a ? Le cafard ?
Oui ; ce matin, j'ai reçu ma feuille d'impôts ;
hier, j'ai reçu deux factures, un relevé d'électricité
et mon relevé de banque : je n'ai pas le sou .
Est-ce qu'ils ont fini leur repas ? Je veux débarrasser la table.
Ils ont commencé il y a deux heures à peu près
mais ils n'ont pas encore pris le dessert.

Un jour, à Paris, Monsieur Le Clerc va faire des courses .


Au marché il rencontre un étranger, un grand homme habillé en noir.
L'étranger lui dit : Mais que faites-vous ici M. Le Clerc ?
Qui êtes-vous ? répond notre homme. - Je suis la Mort.
Terrifié , M. Le Clerc rentre à la maison, fait sa valise
et dit à sa femme : -J'ai rencontré la Mort.
Je pars pour Toulouse. Adieu chérie !
Mme Le Clerc est furieuse : elle croit à une mauvaise plaisanterie .
Alors elle va au marché et trouve le grand étranger.
Alors, pourquoi vous avez effrayé mon mari ?
La Mort lui répond :-Bien, Madame, je suis surpris ;
j'ai vu votre mari à Paris, mais j'ai rendez-vous avec lui
ce soir ... à Toulouse.

L'autre soir, M. Martin a assisté à un cocktail au bureau.


Il a mangé quelques petits sandwichs et des canapés
mais il a surtout bu !
Il a bu quatre grands whiskys
et ensuite il a vidé une bouteille de champagne !
A dix heures, il a décidé de rentrer chez lui.
Il a laissé sa voiture et il a pris un taxi.
Arrivé devant sa maison, il a réalisé qu’il n’avait pas ses clefs.
Alors il a voulu entrer par la fenêtre mais, étant (N-3) un peu ivre,
il n'a pas pu : il a cassé un carreau.
Tout à coup, quelqu'un a ouvert la fenêtre en haut
et a crié : - Mais qu'est-ce que vous faites, nom de Dieu !
C'était son voisin. Ce n'était pas sa maison !

Un homme est assis dans un bus, une pipe à la bouche .


Un contrôleur lui dit : -Vous ne pouvez pas fumer ici !
Je ne fume pas, répond l'homme calmement.
Mais vous avez une pipe à la bouche ! s'écrie le contrôleur.
D'accord. J'ai aussi des chaussures aux pieds
mais je ne marche pas !
Visitant la Sorbonne , un touriste voit une bibliothèque impressionnante.
Au-dessus de la porte est marqué : "Bibliothèque Félix Fournier"
Je ne connais pas cet auteur ; qu'est-ce qu'il a écrit ?
Son guide sourit et lui répond : - Un gros chèque !
St-Jean-le-Mont est un ravissant petit village qui se trouve
à cinquante kilomètres de Paris en pleine forêt .
Vous sortez de l'autoroute et vous prenez la R N 6 ;
ensuite vous prenez une petite route, bordée d'arbres
et vous entrez dans le village au bout de trois kilomètres.
Vous passez d'abord devant un étang et tout de suite
vous arrivez devant la Mairie et la place du marché.
Il faut aller d'abord au Syndicat d'initiative
pour savoir ce qu'il y a à visiter.
Ensuite, une visite à l'église s'impose;
elle date du quatorzième siècle et elle est splendide.
Comme la plupart des églises en France, elle est catholique.

Nous sommes toujours dans notre joli village


et nous venons de visiter l’église de Sainte-Marie.
Nous allons maintenant faire un petit tour dehors
pour admirer les beaux jardins publics avec leurs pelouses,
leurs rosiers et leurs arbres en fleurs .
Maintenant, si ça vous dit , on peut visiter le musée
où l'on peut voir toute l'histoire de St-Jean-le-Mont. . .
Ah bon ? Vous n'êtes pas friands de musées ?
Quoi alors ? Ah, ça y est ; j'ai compris.
Nous continuons alors notre promenade, contournant la gendarmerie
et nous nous dirigeons vers la place du marché ;
et voici la fin de notre voyage : le "Restaurant de France".

Une moitié de la France attend le téléphone


et l'autre moitié attend la tonalité.
Cette boutade était vraie il y a quelques années,
mais aujourd'hui elle ne l'est plus ,
parce que depuis dix ans le réseau s'est modernisé
et maintenant il est l'un des meilleurs du monde.
Si vous n'avez pas le téléphone chez vous
il vous suffit de trouver l'une des nombreuses cabines publiques
ou bien, vous pouvez téléphoner à partir d'un café ,
ou encore d'un bureau de poste.
Mais faites attention : à partir de certaines cabines,
vous ne pouvez téléphoner qu'à Paris.

Pour téléphoner, il est préférable de connaître le numéro de votre correspondant .


Si vous ne le connaissez pas, vous pouvez le chercher dans l'annuaire
ou, plus simplement, faire le douze et demander aux Renseignements.
Ensuite, vous décrochez le combiné, mettez vos pièces
et faites le numéro au cadran. Simple, n'est-ce pas ?
Zut ! Occupé ! Raccrochez et essayez plus tard.
Pardon Madame, pouvez-vous m'aider, s'il vous plaît ?
Je n'arrive pas à obtenir ce numéro.
Qu'est-ce que c'est comme numéro ? Le 86.53.97
Et c'est à Paris ?-Non, à Lyon
Eh bien, vous devez faire le 16 pour la province
et ensuite l'indicatif pour Lyon et, enfin, votre numéro.

Ne soyons pas trop sérieux


Un homme baratine une jolie serveuse dans un restaurant :
Ma chère, n'y a t-il pas trois petits mots que vous aimeriez entendre ?
En effet répond la fille - et ils sont "Gardez la monnaie"
Un Breton fête la naissance de l'enfant de sa soeur.
Patron, servez une tournée générale : c'est moi qui paie.
Ma soeur vient d'accoucher !
Le patron du bistrot lui demande : - C'est un garçon ou une fille ?
Le Breton se tait brusquement. -J'ai oublié de le demander ;
Je ne sais pas si je suis un oncle ou une tante
Pendant un entretien un journaliste ose demander à Brigitte Bardot :
Qu'est-ce que vous vous mettez la nuit ?
Réponse : —Du Chanel numéro cinq !

(Yannick, un jeune Canadien, est en vacances en France) Chers parents,


Mon séjour à Paris se passe très bien, -mais si vite !
Hier, je suis allé à la Tour Eiffel. Que c'est impressionnant !
Je suis monté au deuxième étage, qui est déjà très haut :
quelque chose comme cent quinze mè très, je crois.
Alors , je suis descendu au bout de cinq minutes.
(Pierre est resté plus longtemps, au moins un quart d'heure).
Je sais que c'est très sûr, mais j'ai quand même eu peur.
La semaine dernière, paraît-il quelqu'un est tombé !
Pierre est redescendu enfin et nous som mes partis voir les fontaines du Trocadéro.
Nous sommes rentrés à la maison à sept heures du soir.
Que j'ai bien dormi !

Gustave Eiffel est né en mil huit cent trente deux -1832-, à Dijon.
Il est devenu ingénieur très jeune.
Il a toujours voulu construire quelque chose d'extraordinaire,
donc il est venu à Paris en mil huit cent quatre-vingt-six -1886-
pour la Grande Exposition, où sa tour a gagné le premier prix
La construction a commencé en mil huit cent quatre - vingt - sept-1887- et a duré
deux ans.
La tour est construite en fer et mesure trois cent vingt mètres de haut .
Il y a trois étages et une antenne de télévision tout en haut.
Heureusement, depuis mil neuf cent soixante-cinq -1965- il y a un ascenseur
électrique.
Mais en mil neuf cent vingt - trois, -1923- un journaliste est descendu du
troisième étage en bicyclette !
La tour a coûté six millions et demi de francs à construire
et elle appartient maintenant à la ville de Paris.
Gustave Eiffel est mort en mil neuf cent vingt-trois -1923-.

La famille Leclerc a bien déjeuné ce dimanche


et les enfants viennent de terminer la vaisselle
pendant que les parents font une petite sieste ;
mais maintenant, ils vont se promener dans les bois.
Ils s'apprêtent à partir quand, tout à coup. . .
Valérie : -Oh, ça y est. Il pleut. Quel dommage !
Pierre : -Ça ne fait rien . Je vais chercher nos imperméables et nos bottes.
Bon. A qui est ce manteau ? Jean : C'est le mien.
Pierre : -Voilà le tien, Valérie. Et tes bottes. A qui sont celles-là ?
Valérie : -Ce sont les miennes, je crois. Pierre : D'accord ; et voilà les tiennes,
Jean.
Tout le monde est prêt ? Bon. On y va !
Le mien ; le vôtre ; la mienne ; la vôtre ; le/la nôtre.

La bouteille est à moitié pleine - La bouteille est à moitié vide !


(Au Nouvel An) Bonne année ! -Un an de moins à vivre !
Après la pluie vient le beau temps" -Quel temps de chien !
Enfin les premiers beaux jours ! -Une hirondelle ne fait pas le printemps.
Ah ! Un mois de vacances au soleil ! -La rentrée va être triste et dure.
Le vin va être très bon cette année ! - Les prix du vin vont augmenter.
Cette leçon est facile -Attendez demain !
Quelle différence y a-t-il entre un homme politique et un miroir ?
Les miroirs, eux , réfléchissent sans parler.
alors que les hommes politiques parlent sans réfléchir.

Le corps de l'homme et de la femme est composé de trois parties :


la tête, le tronc et les membres.
La tête est d'habitude couverte de cheveux , sinon on est chauve.
Les yeux , les sourcils, le nez, la bouche et le menton
forment le visage, beau ou laid !
Entre la tête et le tronc, il y a le cou.
Le tronc porte généralement deux bras et deux jambes.
Il y a d'autres usages pour ces mots que nous venons de voir.
Par exemple on parle d'un tronc d'arbre ou des membres d'un gouvernement.
La Bible nous apprend : oeil pour oeil, dent pour dent
et si vous n'aimez pas ça, vous pouvez toujours faire la tête !

Les bras se plient aux coudes et aux poignets.


Ils sont terminés par les mains, formées de cinq doigts dont le pouce
est un des plus utiles. Les doigts se terminent par les ongles.
Les jambes se plient aux genoux et aux chevilles.
D'habitude, on se tient debout sur ses pieds,
et on dort couché sur le dos .
Les gens peuvent être grands ou petits, gros ou maigres.
Nous espérons en tous cas que vous êtes en bonne santé.
Si vous avez faim et que vous êtes très pressé,
vous pouvez manger sur le pouce et si vous avez besoin d'aide
vous pouvez demander un coup de main — et si on vous le refuse
on dit qu'on vous a tourné le dos.

Anne, est-ce que c'est vrai que les Français aiment bien manger ?
Mais oui. Cela fait partie de nos qualités (ou de nos défauts !) ;
mais pourquoi tu me poses cette question ?
Avant de venir en France, tout le monde m'a dit :
“Ah, vous verrez, en France, on manqe bien ;
vous mangerez des spécialités, des produits frais,
vous goûterez à des "petits vins de pays" et tout et tout ".
Mais ça fait trois jours que je suis ici
et, aux Champs Elysées, par exemple, je n'ai vu que
des restaurants à hamburgers ou des pizzerias ... pas très typiques !
Oui, mais le prix du mètre carré est tellement élevé là
que seuls les restaurants "industriels" sont rentables.
Mais ne t’en tais pas, mon touriste affamé.
Demain, je t'emmènerai dans un vrai restaurant français.

Le lendemain, au grand restaurant


Cette carte ! Quelle merveille ! Je n'ai jamais vu une chose pareille !
Oui, c'est impressionnant ... et ce cadre . Quel luxe !
Dis-moi, Anne, qu'est-ce que c'est que ce machin-là ?
Cardinal de l'océan avec son accompagnement de diamants du Périgord
Je suppose que c'est tout simplement un homard avec des truffes.
Ah bon ... ? Heu, dis-moi Anne : tu es bien une fille moderne ?
Tu me dis toujours que tu vis avec ton époque , n'est-ce pas ?
Mais oui, et j'en suis fière ; mais où veux-tu en venir ?
Heu, voilà...je propose que chacun paye sa part de l'addition. D'accord ?
Mais bien sûr ! Maintenant, tu pourras manger tranquillement !

C'était comment la France avant la guerre, grand-père ?


Ah tu sais, c'était bien différent de maintenant!
Nous n'étions pas aussi riches et nous n'avions pas autant de belles choses,
mais je pense que nous vivions mieux qu'aujourd'hui .
Mon père avait un grand jardin et il cultivait tous nos légumes ,
et moi et mes copains travaillions pour un fermier
qui nous donnait des oeufs frais et du lait qui était encore tiède .
On ne mangeait pas beaucoup de viande à cette époque.
Mais il y avait autre chose : les gens étaient plus aimables.
Ils se parlaient, ils se connaissaient tous et nous demandaient toujours des
nouvelles .
Puis, il y a eu la guerre et les hommes sont partis.
Et les enfants étaient mieux élevés que de nos jours !
Ils ne s'endormaient pas pendant que leur grand-père leur parlait !

Madame, mademoiselle, monsieur bonsoir et bienvenue à "Mardi-Cinéma"


Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir l'acteur Jean Belmont.
Merci d'être venu Jean. Alors vous avez eu une vie fabuleuse, n'est- ce pas ?
Oui, en effet. Très variée. Mais j'ai toujours été très apprécié.
Quand j étais à l'école, tout le monde m'aimait énormément.
Il faut dire que j'étais très doué et j'avais la cote avec les filles.
Puis, à l'armée, les autres gars me respectaient.
J'ai quitté l'armée après la guerre — ils m'ont demandé de rester —
et là, j'ai rencontré Brigitte Chariot, avec qui j'ai commencé ma brillante
carrière.
J'étais, d'abord cascadeur , mais ensuite, comme je suis si beau,
Jules Bassin m'a sorti des figurants et... me voilà aujourd'hui.
Et quelle est la qualité que vous préférez chez les gens ?
La modestie.

Le docteur Leblond est non seulement médecin, mais un peu psychiatre aussi.
Un jour, un homme entre dans son cabinet
en se plaignant de maux de tête affreux.
Alors, dit le docteur, ça dure depuis combien de temps ?
Oh, depuis que je suis au monde. Enfin, depuis quelques années.
Et vous avez mal maintenant ? -Oh que oui, docteur.
J'ai bigrement mal depuis . . oh, depuis dix minutes.
Qu'est-ce que vous faites comme travail - Je suis guitariste de rock.
Et où habitez-vous ?
J'habite à côté de l'aéroport d'Orly depuis cinq ou six ans.
Le docteur a compris depuis longtemps. Il se lève
et va à un placard d'où il sort une énorme scie.
Bon, on va examiner votre cerveau, pour voir.
Ce n'est pas la peine, docteur, je me sens mieux depuis deux minutes. Au revoir !

Après un concert donné par l'orchestre de Paris, un spectateur -


sans doute pas très futé - passe un petit mot au chef d'orchestre :
Je ne veux pas paraître rapporteur , cher monsieur,
mais je crois utile de vous signaler que l'homme qui joue de la grosse caisse
ne frappe que lorsque vous le regardez".
Ma femme voulait une nouvelle voiture pour Noël
alors je lui ai offert un collier de perles.
Je sais ce que tu vas dire, mais tu comprends
on ne fabrique pas encore de fausses Citroën.
Jean Michel Dupont était arriviste à tel point que
lorsqu'il entrait derrière vous dans une porte à tambour
il réussissait quand même à en sortir le premier !
Méfie-toi de ce dragueur ! C'est un vrai nouveau riche
et je te préviens qu'il est beaucoup plus nouveau que riche !

Jean et Mireille font l'inventaire de leur magasin de vêtements :


M. : Bon, ici, j'ai vingt-deux jupes gris clair , taille trente-trois. . .
J. : Oui, mais attends. Michelle en a commandé une, n'est-ce pas ?
M. : Je la lui ai donnée la semaine dernière. On peut continuer ?
J. : D'accord. M. : Après, nous avons dix chemisiers en soie, dix écharpes.
J. : Stop ! Dix ? J'en ai douze. Où sont les deux autres ?
M. : Mais tu ne te souviens de rien ! Les deux Japonais ! Je leur en ai vendu deux
hier !
J. : Ça va alors. Ensuite il y a quarante paires de bas et.
M. : Qu'est-ce qu'il y a ? J. : Je ne trouve pas mon crayon.
M. : Mais je te l'ai passé tout à l'heure. . Le voilà, sous l'escabeau."
J. : Tu sais je suis un peu fatigué ; on peut s'arrêter deux minutes, s'il te plaît
?
M.: Je te l'ai déjà- dit : on s'arrêtera quand on aura fini - et pas avant
J. : Qu'est-ce que tu es dure comme patronne alors !

La semaine prochaine, les Français voteront pour élire un nouveau président.


Ces élections présidentielles tous les sept ans .
Tous ceux qui ont plus de dix ans ont le droit de voter.
L'élection se passe en deux temps ou "tours", comme on les appelle.
Au premier tour il y a souvent une dizaine de candidats,
mais ce sont les deux qui ont obtenu le plus de voix
qui peuvent se présenter au deuxième tour.
Donc il y a deux semaines, les candidats se sont présentés
et les électeurs leur ont donné leurs voix.
Maintenant il ne reste qu'un candidat de droite et un de gauche.
Lequel va être choisi ? Nous n'en savons rien,
mais nous vous rappelons ce dicton, qui dit :
Le capitalisme est l'exploitation de l'homme par l'homme
alors que le socialisme, c'est le contraire !

Pendant la période des élections, il y a beaucoup de sondages


qui donnent parfois des résultats curieux . . .
Pardon, Monsieur, voulez-vous répondre à quelques questions, s'il vous plaît ?
Pour qui avez-vous l'intention de voter ? -Aucune idée.
Y a-t-il un candidat dont vous avez entendu parler davantage ? - Non.
A qui pensez-vous quand on vous dit "Président” ? -A personne.
De quoi parlez-vous avec vos amis ? -Je n'en ai pas.
Y a-t-il un meeting auquel vous avez l'intention d'assister ? -Aucun.
Bon. Je dois noter que vous n'avez aucune opinion politique. Au revoir,
dit le sondeur, qui écrit sur ses papiers et s'en va.
Derrière lui, il entend la voix de l'homme qui marmonne :
Qu'est-ce qu'ils sont bêtes , ces sondages !

Ah la ! la ! la! Que c'est dur de trouver un appartement !


Je fais les petites annonces depuis un mois et je n'ai rien trouvé
jusqu'à présent. C'est désolant, non ?
Qu'est-ce que tu cherches ? Oh, un grand studio ou un truc comme ça,
mais tout est vachement cher . Bon, tu as ton loyer ,
mettons deux mille balles mais en plus, il faut payer une caution
et si tu passes par une agence, il faut compter les frais d'agence en plus !
J'en ai vu un qui était chouette mais je n'avais pas le fric .
En plus ce n’est pas le bon moment. Il vaut mieux attendre
les grandes vacances, quand tout le monde s'en va ;
et là, avec un peu de veine, tu trouveras quelque chose.
Oh et puis j'en ai marre ! Allez, on va boire un pot et parler d'autre chose.

Je veux partir ce week-end - dit un jour Mme Martin à son mari.


N'importe où , mais je veux partir ! J'en ai marre de Paris !
Tiens i On peut aller à Beaune. Comme ça, les enfants verront les Hospices,
et nous pourrons acheter du vin pour notre cave. Qu'en penses-tu ?
Superbe ! Je veux partir maintenant ! Tout de suite !
Ne sois pas bête ! Tu sais bien qu'entre huit heures et neuf heures, c'est l'heure
de pointe,
et les routes sont bloquées. Prépare-nous un pique-nique
et on partira vers onze heures. Comme ça on évitera les embouteillages.
Où est-ce qu'on va coucher ? Tes amis sont toujours là-bas ?
Non, mais on choisira un hôtel dans le guide Michelin
N'importe lequel -ils sont tous bons. Et si on ne trouve rien à Beaune même
on ira ailleurs . Allez ! Appelle les enfants et on y va !

A onze heures, la voiture chargée d'enfants, de nourriture et d'essence ,


les Martin s'en vont pour Beaune. A la Porte d'Orléans
ils prennent l'autoroute du Sud. Il n'y a pas trop de monde.
Il fait un temps magnifique et tout le monde est heureux.
Ils ne s'arrêtent pas mais ils mangent les sandwichs, que Mme Martin a préparés,
dans la voiture.
Bientôt, ils arrivent en Bourgogne.
C'est facile à reconnaître à cause des vignobles qui couvrent toutesles collines.
Ils prennent la sortie de Beaune et M. Martin s'arrête au péage .
Ils passent quelques minutes à chercher des pièces dans leurs poches
et, les ayant trouvées , M. Martin paie.
La famille continue son chemin vers le centre ville.

Les Martin sont arrivés à Beaune à trois heures dix,


et ils se sont précipités pour voir les Hospices,
ces bâtiments, aux toits polychromes datent du quinzième siècle ;
ils sont toujours habités mais aujourd'hui il n'y a ni malades ni mendiants
mais des personnes du troisième âge.
Une fois ta visite finie ils se sont rendus dans une cave
pour déguster du vin et pour en acheter.
Qu'est-ce que tu penses de celui-ci ? -Il est franchement mauvais.
Et celui-là n'est pas fameux non plus. -Et ce Côtes du Rhône ?
Beurk ! C'est le pire de tous ! -Moi même , je trouve qu'il n'est pas mauvais.
D'accord. Commande-le et moi, comme d'habitude, je le paierai .
Après cet épisode hautement culturel, M. Martin a décidé
de chercher un petit hôtel sympathique pour y coucher.
Mais, n'ayant rien trouvé ni à Beaune, ni dans les environs,
ils sont repartis pour Paris à huit heures.

L'institutrice s'adresse à ses élèves à la fin de la leçon :


Allons, mes petits je vous ai appris les temps de tous les verbes.
Vous connaissez le présent, le passé, le futur et l'imparfait.
J'espère que vous avez bien compris. Voyons voir. . .
Yvon, si je te dis "Je me suis lavé, tu t'es lavé, il s'est lavé,
nous nous sommes lavés, vous vous êtes lavés, ils se sont lavés; qu'est-ce que
c'est ?
Ben, Mademoiselle, c'est dimanche !
Passons à autre chose. Laurence, nous avons parlé de sens civique :
alors, qu'est-ce qu'on fait d'une voiture qui est trop vieille,
qui est rouillée et dont on ne veut plus ?
On la vend à mon père, Mademoiselle !
Aie ! Qu'est-ce que j'ai mal au genou ! dit le cancre .
Ah, un peu de migraine, répond son professeur.

Voici quelques exemples de l'emploi du verbe "faire" :


Il fait bon ici. Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid.
Je crois que je vais faire une petite promenade.
Excusez-moi de vous faire attendre.
Si je rentre trop tard, mon mari va faire des histoires.
Ne fais pas l'idiot ! Tu m'as fait peur avec tes bêtises.
Le fromage n'était pas assez "fait" ; en revanche , le poisson l'était trop.
J’ai fait une gaffe monumentale ! Je croyais que c'était sa femme !
Ce tableau faisait deux cents francs au marché. Je l’ai payé cent francs. -On vous
a refait !
Si tu leur téléphones maintenant, tu feras d'une pierre deux coups.
L'habit ne fait pas le moine.
Il a gagné au loto mais il a perdu son ticket ! Faut le faire !

Le "petit écran" devient de plus en plus répandu .


Presque tous les foyers en possèdent au moins un.
Très souvent, on l'allume et on y passe des heures
sans vraiment regarder ni y faire attention.
La télévision en France est un monopole d’Etat.
Il y a trois chaînes dont deux passent de la publicité.
(Les trois chaînes sont en couleur)
La télé -comme on dit - est financée par la publicité
et une partie de l'argent versé pour les redevances .
Mais il y en a qui ne sont pas très "chauds" pour la télévision,
entre autres les instituteurs et les producteurs de cinéma.
Et aussi cet acteur célèbre qui a dit : -Je hais la télévision :
je la hais autant que les cacahuètes,
mais je ne peux pas m'empêcher de manger des cacahuètes !

Cette course cycliste célèbre a beaucoup changé depuis sa création en mil neuf cent
trois.
A cette époque,le Tour ne comptait que six étapes
tandis qu'aujourd'hui, il en compte plus de vingt.
Aussi, à son origine, le Tour ne quittait pas la France alors que
de nos jours, les coureurs, se rendent en Espagne, en Belgique et aux Pays-Bas .
L'année dernière, cent cinquante participants venus de partout ont couru.
Le Belge, Robet, a porté le maillot jaune pendant dix jours de suite,
et le Français Moutet l'a porté pendant quinze jours ;
il ne l'a perdu qu'une fois, lors d' une étape contre la montre.
La dernière étape - l'entrée triomphale dans Paris - était très excitante:
le Français et le Belge se sont disputés la première place pendant douze
kilomètres ;
quand le Français a crevé et a dû s'arrêter.
Ainsi, le Tour de France a été gagné par un Belge.

Quand le Tour de France, a-t-il été créé ?


Combien y avait-il d'étapes à l'origine ?
Combien y en a-t-il aujourd'hui ?
Dans quels pays les coureurs se rendent- ils ?
Pendant combien de temps le Français a-t-il porté le maillot jaune ?
Quand l'a-t-il perdu ? Comment s'appelait -il ?
Pourquoi le Français s'est - il arrêté ?
Ma chère, je suis en train de lire un bouquin passionnant !
Il y a un tel suspense ! On ne sait pas s'il va finir bien
ou en catastrophe !
J'espère que vous me le prêterez quand vous l'aurez fini.
Je suppose que c'est un roman policier?
Pas du tout. C'est un livre de cuisine !

Voilà que nous arrivons à la dernière semaine de notre étude ;


bien sûr, en quatre-vingt-dix-neuf leçons vous ne pouvez pas connaître à fond une
langue ;
ce serait trop demander ! Mais ce qu'on peut faire,
c'est apprendre à manier la langue et se familiariser avec ses mécanismes ;
apprendre ses particularités et ses idiotismes à travers des conversations
réelles.
(Si vous écoutiez deux - ou plusieurs - Français parler maintenant
vous n'auriez pas trop de mal à les comprendre).
Et surtout, essayez de comprendre l'esprit des gens qui parlent la langue.
Par exemple, ces deux dames d'un certain âge qui, pour la première fois,
vont à Longchamp pour savoir ce qu'est une course de chevaux.
N'ayant jamais parié, elles misent sur des chevaux tocards
et perdent leur argent ; mais elles sont contentes de l'expérience.
Après, dans le taxi qui les ramène chez elles, l'une dit à l'autre :
C'est bien de ne pas avoir gagné.
Qu'est-ce que nous ferions d'un cheval ?

Le Savoir-faire
Dans son compartiment de chemin de fer, M. Cachan attend le départ.
Dès que le train démarre, il sort un cigare et il l'allume.
Un des passagers dans le compartiment lui dit : — Je vous prie d'éteindre ce
cigare.
Vous êtes dans un compartiment non-fumeurs. Sinon, j'aopellerai le contrôleur.
Appelez qui vous voudrez , répond Mr Cachan. Fâché, l'homme part à la recherche du
contrôleur.
Il le trouve, et les deux reviennent dans le compartiment.
Le contrôleur est sur le point de parler, quand Mr Cachan lui coupe la parole .
Je vous prie de demander son billet à Monsieur.
Le voyageur tend son billet et le contrôleur s'exclame :
Mais vous voyagez en première classe avec un billet de seconde !
Venez avec moi. Vous aurez une amende !
Quand ils sont partis, un autre passager demande à Mr C. :
Dites-moi, comment avez-vous su que l’autre n'était pas en règle ?
C'était facile. Son billet dépassait de sa poche
et j'ai vu qu'il avait la même couleur que le mien !

Les Français — selon eux — sont des gens débrouillards , indisciplinés, cultivés.
Les Anglais sont "fair-play" , un peu froids et pragmatiques.
Les Allemands sont disciplinés, mélomanes, martiaux.
Ce sont là des stéréotypes qui influencent notre façon de penser,
mais aussi notre façon de parler. Nous disons, par exemple,
“filer à l’anglaise” pour "partir discrètement” ;
Quelqu'un qui a trop bu est "saoul comme un Polonais".
Une personne que l'on attaque systématiquement est "une tête de Turc"!
Si l'on ne gagne pas beaucoup d'argent on dit "ce n'est pas le Pérou" !
Et si l'on parle mal le Français - ce qui n'est point votre cas -
on dit qu'on parle comme une "vache espagnole".
L'Allemagne est faite pour y voyager ;
l'Italie pour y séjourner,
L'Angleterre pour y penser
et la France pour y vivre" (D'Alembert)

Aujourd'hui et demain nous verrons des expressions pratiques qui vous aideront en
voyage.
D'abord, des expressions de politesse (dont vous connaissez déjà un bon nombre) :
Excusez-moi de vous déranger... Pouvez-vous me dire .. ?
Je voudrais savoir .,. Pourriez-vous m'aider ... ?
C'est très gentil ... Vous êtes bien aimable ...
Merci beaucoup — Je vous en prie(ou - De rien).
Est-ce que cette place est prise ? Est-ce que ça vous gêne si ... ?
Allez-y. Ça ne fait rien. C'est sans importance. Ce n'est pas grave.
Je ne l'ai pas fait exprès . Je suis désolé. Excusez-moi.
Bon appétit ! Ça a l'air très bon . C'était délicieux.
Pardon ? Voulez-vous répéter s'il vous plaît ? Je n'ai pas entendu.
Mes amitiés à votre femme / votre mari. Au revoir. Bon retour.
On ne peut pas être poli tout le temps cependant ...
Allez-vous en ! Fichez-moi la paix ! Taisez-vous !

Dans un bureau de poste


Je voudrais un timbre pour l'Amérique. Combien je vous dois ?
Où puis-je trouver un téléphone ? Avez-vous de la monnaie ?
Au magasin
Il faut que j'achète des chaussures. J'ai mal aux pieds !
Vous chaussez du combien ? — Ah, je ne connais pas ma pointure en français.
Payez à la caisse. — Acceptez - vous des travellers-chèques ?
Avec une pièce d'identité. — Voici mon permis de conduire.
A l'hôtel
Je voudrais une chambre simple.
Il ne reste que des doubles.
Je la veux avec douche et W.C. Est-ce que le petit déjeuner est compris ?
Voulez vous me préparer la note ? Je pars demain matin.
Enseignes
Entrée. Entrée interdite. Sortie. Sortie de secours.
Stationnement gênant . Défense d'afficher. Complet.
Lavabos. Vestiaire . Service en sus . Pourboire interdit.
(Propos entendu dans un piège à touristes à Paris :)
Garçon ! Est-ce que le service est compris ? — Oui Monsieur,
mais le pourboire ne l'est pas !

Ça y est ! Elle pleure. Tu as encore mis les pieds dans le plat !


S'il continue à étudier comme ça, il risque de réussir son examen.
Mais il ne travaille pas du tout ! Il fait semblant .
Je ne peux pas continuer. J'en ai ras le bol !
Ce type-là, je ne peux pas le voir en peinture — Moi non plus .
Au moins, elle dit ce qu'elle pense. Elle ne tourne pas autour du pot .
Jeudi étant férié, je vais faire le pont. A lundi !
On n'arrive pas à le joindre . Tu crois qu'il est sorti ?
Vous êtes au courant ? Ils ont pu vendre leur maison.
On a eu son message , mais on ne sait pas ce qu'il veut dire.

Nous voici à la fin de notre livre, mais non pas à la fin du voyage.
Il ne faut pas que vous vous arrêtiez maintenant.
Bien entendu, vous ne parlez pas encore le français comme un Parisien-né,
mais vous êtes capables de comprendre une conversation
et de vous faire comprendre dans les circonstances usuelles de la vie quotidienne.
Reprenez le livre tous les jours et feuilletez-le. Choisissez une leçon,
réécoutez les enregistrements et continuez à faire la deuxième vague.
Il y a des points de grammaire, d'expression et de vocabulaire que nous n'avons pas
encore vus.
Ainsi nous vous donnons rendez-vous dans notre deuxième tome : "La pratique du
français",
où nous continuerons ensemble notre découverte de cette langue française
que vous avez apprise "sans peine".
Ce qui n'est pas clair n'est pas français (Rivarol)

Vous avez ce livre entre les mains et vous vous demandez s'il est pour vous ;
alors, tournez le dos au vendeur un instant et écoutez ce dialogue :
Que voulez-vous dire par « la pratique du français » ?
Je vous vois venir, vous ! Dites, parlez-vous français ?
Mais oui. Du moins, je me fais comprendre. Je peux dire ce que je veux et les
autres...
Vous voulez dire que vos interlocuteurs vous comprennent. — Pardon ?
Donc, ce livre est en effet pour vous. Vous avez de bonnes bases grammaticales
et un vocabulaire assez riche, mais il vous manque le « petit quelque chose ».
Le petit quoi ? — Le petit quelque chose qui fait que vous vivez la langue ;
vous connaissez ses particularités de style, ses humeurs,
ses « trucs » ; vous savez que la langue est le reflet du pays et des gens qui la
parlent.
Bref, vous avez besoin de la pratique.
C’est bien plus que les textes ; c’est un voyage à travers la France et le français
que nous ferons ensemble.
Alors, on y va ? Mais d'abord, voyons ce que l'avenir nous réserve...

Bélier : Vous avez bien travaillé mais vous avez encore des choses à apprendre.
Vous ferez de grands progrès en travaillant tous les jours.
Taureau : Vous êtes en train de vivre une période difficile, mais quand vous
finirez ce livre
tout ira bien. Le 21 novembre sera un bon jour pour vous.
Gémeaux : Malgré quelques difficultés au départ, vous pourrez désormais vous
débrouiller partout.
Apprenez vos verbes irréguliers !
Cancer : Si vous y passiez un peu plus de temps, vous pourriez apprendre plus vite.
Ne vendez pas votre voiture à un homme aux cheveux noirs,
Lion : Il ne faut pas que vous preniez votre étude trop sérieusement. C’est un
plaisir et une distraction.
De quel signe du zodiaque êtes-vous? — Vous plaisantez !
Nous, les Scorpions, nous ne croyons pas à ces choses-là !

Nous allons suivre l’histoire de deux jeunes gens dans leur vie de tous les jours :
nous verrons leurs préoccupations et leurs plaisirs
et de cette façon, nous saurons peut-être mieux comment on vit aujourd’hui en
France.
Place aux dames ! Voici Anne-Marie ; elle a vingt-deux ans et elle est agent de
voyages.
Elle travaille à Paris, avenue de l’Opéra et habite la banlieue ouest.
Elle est passionnée de musique et adore le cinéma.
Et voici Laurent; ce jeune homme de vingt ans est en deuxième année de Lettres à la
Sorbonne.
Ils se connaissent depuis six mois.
Ils se sont rencontrés par hasard, au Quartier Latin,
mais leur première rencontre n'a pas été très romantique.
Ecoutons plutôt la version d'Anne-Marie.

Je suis à Paris depuis quatre ans seulement ; je suis originaire du Havre


mais je me suis décidée à venir faire carrière dans la capitale.
J'avais des amis qui y travaillaient; ils m'ont dit qu'il y avait du travail.
Je suis venue en janvier et j'ai commencé aussitôt dans l'agence où je suis
aujourd'hui.
J’avais une mobylette à l’époque et un jour je suis allée faire une course au
Quartier Latin.
En sortant du magasin, j’ai vu un type en train d’enfourcher ma mobylette !
J'ai crié tout de suite : « Hé ! Qu’est-ce que vous faites ? »
Le type me répond ; <« Ben, je rentre chez moi. Pourquoi ? »
Je lui dis : « Alors prenez le métro ou le bus, mais laissez-moi ma mobylette ! »
Le pauvre ! Il a rougi jusqu'aux oreilles ; il croyait qu’elle était à lui
parce que, juste à côté, il y en avait une autre presque pareille !

Ecoutons Laurent quand il raconte la suite de cette rencontre.


Oh là là ! J'étais tellement gêné que je ne savais pas où me mettre.
J’ai invité la jeune fille à boire un verre à côté, pour m'excuser.
Nous avons bu un café et nous nous sommes mis à bavarder de tout et de rien.
Je l’ai trouvée très sympathique ; elle ne connaissait pas grand-monde à Paris,
alors je lui ai proposé d’aller au restaurant le lendemain.
Elle a hésité un petit peu, puis elle a fini par accepter :
Voulez-vous un autre café ? — Si vous voulez. — Garçon, deux cafés, s’il vous
plaît.
Dites, que faites-vous demain soir? — Rien. Pourquoi ?
Je pensais... c’est-à-dire... enfin, si vous voulez, nous pourrions aller dîner
ensemble.
Je ne sais pas... j'habite en banlieue et puis je travaille demain.
Pas de problème. Je vous raccompagnerai après.
En mobylette, je suppose...

II y a un tel choix de restaurants et de cuisines en France


que parfois on ne sait pas où donner de la tête.
Alors on prend souvent un guide qui commente le choix :
Chez Irène: Ce charmant petit bistro vous offre — et c’est bien le mot —
un remarquable menu à 40 francs S.N.C. Plein comme un oeuf.
Le Matefaim : Ce restaurant de quartier affiche complet tous les soirs. N'oubliez
pas de retenir.
Aux Savoyards : Dans un cadre pas luxueux pour un sou.
on sert une cuisine raffinée avec un excellent rapport qualité-prix.
Aux Armes de Bordeaux : Il manque au cuisinier le petit « rien » qui fait la
différence. Décor paysan, prix parisiens.
A la Bonne Franquette : Le décor est terne, la cuisine quelconque
et l'addition ruineuse. A éviter à tout prix.

Comme dans toutes les grandes villes un peu partout, Paris connaît des problèmes de
circulation,
surtout aux heures de pointe.
On a beau dire que les Français sont individualistes,
cela n'empêche qu’ils ont tendance à prendre leurs voitures...
tous en même temps et souvent pour aller au même endroit !
Le résultat s'appelle « embouteillages » ou « bouchons ».
Pour rouler à Paris, il faut des nerfs solides, une vieille « bagnole » et beaucoup
de patience.
F.I.P. Il est quinze heures ; voici le point sur la circulation :
On roule encore très mal sur les périphériques et tous les grands boulevards sont
bloqués ;
quant à la rue de Rivoli, on a tendance à y prendre racine.
Un conseil : si vous devez sortir, prenez le métro !

Si on n’a envie ni de conduire ni de prendre le métro, on peut toujours essayer de


prendre un taxi.
II y a des milliers de taxis à Paris, sauf quand il pleut, alors on n en trouve
nulle part.
Si vous faites la demande, le chauffeur doit vous remettre un reçu, appelé « une
fiche »,
qui contient des renseignements. En voici un extrait :
« Gares SNCF : la prise en charge est majorée de deux francs sur les stations
signalées par une pancarte.
Bagages : bagages à main, première valise ou premier colis GRATUIT.
Colis encombrants (skis, vélos, voitures d'enfants) : un franc cinquante chaque,
sans franchise.
II est d’usage de donner un pourboire au conducteur, mais celui-ci ne peut
l’exiger. »
Taxi ! Emmenez-moi à la rue de Sévigné, s’il vous plaît.
Montez. La rue de Sévigné est en sens unique ; je la prendrai par la rue de Rivoli.
Cela vous dérange si je fume? — Pas du tout. Allez-y.
Voilà. Nous sommes arrivés. — Combien vous dois-je ? — Cent deux francs.
En voici cent vingt. Gardez la monnaie. — Merci, monsieur.

Conduire un taxi est un métier difficile et il faut avoir le sens de l'humour.


Un jour, un Américain un peu chauvin saute dans un taxi à Paris.
Gare Saint-Lazare, s’il vous plaît. Le taxi longe les quais de la Seine devant la
Tour Eiffel.
C'est ça votre Tour? Il a fallu combien de temps pour la construire ?
Environ cinq ans, je crois. — Chez nous, il faudrait cinq mois !
Ils continuent et passent devant les Invalides.
Et ça ? Ils ont mis combien de temps pour le faire ?
Ah, ça, monsieur, environ dix ans. — Autant? Chez nous il ne faudrait que dix
semaines. .
Le client continue ses propos pendant une demi-heure et le chauffeur s’énerve.
Tout à coup, le taxi prend la rue Royale et VLAN ! Il rentre dans l'église de la
Madeleine !
Alors il se retourne vers son client ahuri et lui dit :
Excusez-moi, monsieur. Je ne comprends pas. Ce n’était pas là hier !

Que fait-on quand on a envie de sortir le soir et qu’on ne sait pas où aller?
Eh bien, on regarde dans le journal ou encore dans une revue spécialisée, comme «
Paris-rama ».
« En exclusivité cette semaine : Jean Au- mont dans « L’épouvantail ».
Pour cinéphiles, reprise de: « Der blaue Engel » avec Marlène Dietrich. En V.O.
Nouveauté : un film écrit et réalisé par Michel Vion : « Vive le Roi ».
Ce film, drôle et tendre, a déjà battu tous les records d'entrées dans les salles
parisiennes. »
Si l’on n’a pas envie d’aller au cinéma, on peut choisir dans la rubrique « Autres
spectacles et manifestations ».
II y a de très bonnes pièces de théâtre, ou encore le café-théâtre ou bien les
chansonniers ;
mais si l’on trouve qu’il y a trop de choix, on peut simplement
flâner sur les Champs-Elysées et regarder les queues devant les cinémas !
Tu as vu le dernier Duffaut ? — Non, pas encore.
On y va ? — Quoi, maintenant? C'est trop tard !
Il est huit heures moins dix. On a encore dix minutes avant la séance.

La France a une grande tradition en matière de cinéma.


Depuis les grands « maîtres » comme Abel Gance, Jean Renoir ou Marcel Carné,
jusqu'aux cinéastes de la <« Nouvelle vague» tels Truffaut et Lelouch.
Le « septième art » doit beaucoup au talent des réalisateurs et des acteurs
français.
Mais aujourd’hui le cinéma est en crise : les gens vont de moins en moins au
cinéma.
En mil neuf cent soixante (1960), trois cent cinquante-quatre millions de
spectateurs sont passés aux guichets
mais en mil neuf cent soixante-dix, ce chiffre n’était que de cent soixante-dix
millions.
soit la moitié.
En moyenne, le Français va trois fois par an voir un film.
Une autre statistique : un Français sur cinq cents mesure plus d'un mètre quatre-
vingts
mais c’est toujours celui-là qui sera devant vous au cinéma !
Le Réalisateur : — Votre scénario est excellent, mais il n’est pas du tout original
;
c’est la copie exacte des « Enfants du Paradis’» de Carné.
Le jeune auteur: — Et alors? Ce n'était pas un merveilleux film, « Les Enfants du
Paradis » ?

Ne tournez pas autour du pot. Expliquez- vous tout de suite.


Inutile de continuer ; c'est chercher une aiguille dans une botte de foin.
Je n'ai pas pu savoir ce qu'il voulait dire ; il coupe toujours les cheveux en
quatre ;
et qui plus est, il ment comme un arracheur de dents.
Il va sûrement sortir en ville ce soir ; il est sur son trente et un.
Elle se sent bien ici ; elle est comme un poisson dans l'eau ;
et qu'est-ce qu’elle travaille bien ! — Elle vaut son pesant d’or.
On ne sait pas ce qu'il devient ; on n'a pas de nouvelles. — Pas de nouvelles,
bonnes nouvelles.
Qu’est-ce qu'il m'énerve celui-là. Il fourre son nez partout.
Tiens! Voilà Henri! Quand on parle du loup, on en voit la queue !
Il ma traité de lâche; j’étais hors de moi !
Ne vous en faites pas pour lui ; il a plusieurs cordes à son arc.
Qu’est-ce que j’avais peur ! J’avais la chair de poule !

J'avais dix-huit ans et je venais de finir l'école ; je n'avais pas envie d’aller à
l’Université.
Je connaissais des gens que j’avais rencontrés en vacances à La Baule,
et qui travaillaient dans une agence de voyages à Paris.
Ils venaient de mon pays, mais ils étaient partis pour Paris deux ans auparavant.
Je ne trouvais pas d'emploi au Havre et je ne voulais pas y rester.
Mes amis m'avaient dit que je pouvais trouver du travail avec eux.
J'avais économisé de l’argent en travaillant le week-end comme caissière dans un
supermarché,
donc j'ai décidé de tenter ma chance.
J'ai demandé à mes parents la permission de partir ;
ils avaient compris depuis longtemps que je voulais m'en aller
donc, malgré leur inquiétude, ils ont accepté.
Alors, j’ai fait mes valises et... me voilà ; je suis ici depuis quatre ans
et je m'y plais beaucoup. Et vous ?

Quel âge avait Anne-Marie quand elle a décidé de quitter Le Havre ?


Où avait-elle rencontré ses amis? Que faisaient-ils ?
Quand étaient-ils partis du Havre ? Pour quoi faire ?
Où Anne-Marie avait-elle travaillé pour gagner de l'argent?
Quel était l'avis de ses parents sur ses projets ?
Depuis combien de temps était-elle à Paris avant qu'elle ne rencontre Laurent ?
Voici une belle, vieille chanson française ; écoutez bien :
A la claire fontaine
A la claire fontaine, m'en allant promener,
J'ai trouvé l’eau si belle que je m'y suis baigné.
II y a longtemps que je t’aime ; jamais je ne t'oublierai.
Sur la plus haute branche un rossignol chantait,
Chante, rossignol, chante, toi qui as le coeur gai.
II y a longtemps que je t'aime, jamais je ne t’oublierai.
Chantez-la avec nous...

Excusez-moi, monsieur, mais est-ce que cela vous dérange


si j’ouvre la fenêtre ? Il fait horriblement chaud ici.
Mais pas du tout, madame. Ne bougez pas. Je vais le faire.
(Au magasin) — Qu'y a-t-il pour votre service, mademoiselle ?
Vous permettez que je regarde ? Je cherche un cadeau.
Mais, je vous en prie
Dites donc ! Voulez-vous baisser un peu votre chaîne ?
Excusez-moi, monsieur. Je vais le faire tout de suite.
(Au téléphone) — Allô ? Bonjour, madame, je vous demande pardon, mais suis-je bien
chez M. Prévôt? — Non, vous faites erreur.
Excusez-moi de vous avoir dérangée. — Il n’y a pas de quoi.
(Dans un bus) — Pardon, monsieur, mais permettez-vous que je m'assoie à votre place
?
Je suis désolée, mais je suis enceinte. — Mais bien sûr !
Je sais que ça ne se voit pas ; ce n’est que depuis hier,
mais que c’est fatigant!

Où vas-tu ? — A la poste. Je dois envoyer cette lettre recommandée.


Tu pourrais me prendre des timbres? Je n’en ai plus.
D'accord. Tu en veux combien? — Oh, prends m’en dix.
Je te rembourserai tout à l’heure, O. K. ? — O. K. Salut.
Pardon, madame ; je voudrais un renseignement s’il vous plaît. — Guichet vingt-
deux.
Ah voilà. Excusez-moi, monsieur, pourriez-vous me dire... — C’est fermé.
Mais enfin ! Ne pourriez-vous pas me donner un renseignement ?
Je vous en ai donné un. On est fermé — Ça alors !
Dans un compartiment de wagon-lit, deux hommes essaient de s'endormir.
Ou plutôt l'un d'eux - et il n'y arrive pas car l'autre ne cesse de gémir :
Oh que j’ai soif! C’est horrible, j’ai si soif !
L’autre ne tient plus ; il se lève et va au wagon-bar.
II achète une bouteille d'eau minérale, revient et la donne à l'assoiffé.
Maintenant qu'il a bu, je vais dormir, dit-il, en fermant les yeux.
Mais il n’y arrive toujours pas car l'autre commence à gémir : — Que j'avais soif !
Mon Dieu que j'avais soif !

L'argent rentre par petites gouttes et s’en va au galop, dit-on souvent.


Que l'on touche un bon salaire, des honoraires ou des appointements.
que l’on reçoive les allocations de chômage ou que l’on joue dans le métro pour
gagner son pain,
il y aura toujours des factures à régler, des relevés à payer et des dépenses à
faire.
Gagner de l’argent devient de plus en plus dur, d'autant plus que le pouvoir
d’achat
est rongé par l’inflation, même si on ne jette pas l'argent par la fenêtre.
Certes, il y a toujours des banques ou des Caisses d'épargne pour vous conseiller,
ou bien vous pouvez acheter des actions à la Bourse
mais, à la fin, on tire toujours le diable par la queue.
Tant pis! Moi, je suis optimiste. Tiens, je vais manger un plateau d’huîtres.
Mais tu es fauché ! Avec quoi veux-tu les payer, tes huîtres ?
Eh bien, avec la perle que je trouverai dedans ! Salut !

Voilà ; cela vous fait deux cent cinquante francs. Comment-voulez-vous régler ? En
espèces ?
Non, par chèque s'il vous plaît. — Bien. Avez-vous une pièce d’identité ?
Voici mon permis de conduire. A l'ordre de qui dois-je mettre le chèque ?
Oh, laissez-le en blanc ; nous avons un tampon.
(Vu dans un café) Nous avons un accord avec la banque.
Ils ne servent pas de vin, et nous n'acceptons pas les chèques.
Je croyais qu’il avait du mal à boucler ses fins de mois
mais voilà qu’il m'achète pour quatre cents francs de marchandises et il me règle
en espèces !
II n'y a pas eu un hold-up ces jours- ci ?
Les traites arrivent à échéance à la fin de la semaine ;
peut-on faire un virement sur notre compte courant ?
Il vaut mieux, sinon nous allons signer des chèques en bois !
Je ne veux pas de vos cartes de crédit ici.
Je veux être payé rubis sur l'ongle.
L’argent, c'est comme les femmes; il faut s’en occuper un peu.
sinon, il va faire le bonheur de quelqu’un d'autre !

Bonjour, monsieur Perrier ; bienvenue à Lyon. Avez-vous fait bon voyage ?


Ça a été, je vous remercie. Ce train est en effet remarquable.
Le T.G.V. ? N'est-ce pas ? Maintenant, on peut faire le trajet en deux fois moins
de temps.
N’avez-vous pas d'autres bagages ? Non ? Alors, allons chercher un taxi.
Excusez-moi du retard ! J’aurais été deux fois plus vite si j’avais pris un taxi ;
je connais mal les rues de Paris et je me suis perdu. Et quelle circulation
affreuse !
Je vous en prie, ne vous excusez pas. L'essentiel est que vous soyez arrivé.
Vous êtes bien aimable. Votre bureau est-il encore loin ?
A une vingtaine de kilomètres. — Cela vous génerait-il de conduire ?
Du tout! Passez-moi les clés. Hop! Allons-y.
Salut, Jean. Enfin te voilà. J'espère que tu n'es pas trop fatigué ?
Non, ça va merci. Où allons-nous maintenant ?
Nous allons prendre le bus pour aller jusqu’à la maison. C’est tout ce que tu as
comme bagages ?
Non, les autres sont à la consigne. — Bon, allons les chercher.

A l'aéroport
Air France annonce le départ de son vol AF 809 à destination de Copenhague.
Embarquement immédiat à la porte numéro quatre.
A la porte
Mesdames, messieurs, nous allons procéder à rembarquement.
Veuillez ne plus fumer et présenter vos cartes d'accès à bord à l’hôtesse.
Dans l'avion
Bienvenue à bord de cet Airbus d’Air France. Nous allons décoller dans quelques
instants.
Veuillez vérifier que la tablette et le dossier de votre siège sont relevés
et éteindre votre cigarette jusqu'à l’extinction du signal lumineux.
En vol
Voici votre plateau-repas, monsieur. Désirez-vous boire quelque chose ?
Je prendrais bien un jus de fruit. Un jus de pamplemousse.
Combien vous dois-je? — C’est offert, monsieur. — Merci bien !
Nous allons procéder à la distribution des cartes de débarquement
pour tous les passagers qui ne sont pas ressortissants de la C.E.E.
Mesdames, messieurs, nous allons bientôt atterrir. Veuillez éteindre vos cigarettes
et ne plus fumer jusqu'à ce que vous soyez à l'intérieur de l'aérogare.
Nous venons d’atterrir à Copenhague où l’heure locale est seize heures vingt.
Nous espérons que vous avez passé un agréable moment en notre compagnie
et nous souhaitons vous revoir bientôt sur nos lignes. Au revoir.

Michelle et Claude devaient déjeuner ensemble mais Claude fait envoyer ce mot :
Chère Michelle, j'ai enfin trouvé du travail : je commence aujourd’hui même,
alors je doute que je puisse me libérer pour déjeuner avec toi et j'en suis désolé.
mais ce n'est que partie remise. Je t’embrasse. Claude.
Michelle lui envoie la réponse suivante :
Mon cher Claude, que je suis contente pour toi !
Bien sûr, je suis désolée que tu ne puisses pas venir,
j'avais plein de choses à te raconter mais, comme tu dis,
ça sera pour un autre jour. C’est dommage que nous ne nous voyions pas
mais je te félicite et je te dis à bientôt. Michelle.
Un journaliste de la télévision s'entretient avec un député.
Je regrette, Monsieur le Député, mais je comprends mal votre comportement et votre
logique :
je suis étonné que vous ayez voté contre un projet de loi
visant à la modernisation des écoles maternelles et primaires
et voilà que, deux mois plus tard, vous votez des crédits importants
pour l’amélioration de la vie à l'intérieur des prisons. Etonnant, n'est-ce pas?
Mais pas le moins du monde, répond l'homme politique,
je suis même surpris que vous n'y ayez pas songé :
c'est simplement qu'il n'y a aucune chance que je retourne à l’école...

Allô, le Garage Lamotte ? Passez-moi l'atelier, je vous prie.


L’atelier ? J'ai déposé ma voiture ce matin pour une révision ;
non seulement vous avez oublié de vérifier les freins mais vous ne l'avez pas
vidangée.
II faut que j'aie cette voiture demain matin au plus tard !
Je veux que vous m’envoyiez quelqu'un la chercher tout de suite,
et j'exige qu elle soit réparée au plus vite, sinon vous aurez de mes nouvelles !
Voulez-vous que je vous dise ce que je pense de votre entreprise... ?
Merci, non, monsieur, mais par contre, j’aimerais que vous me donniez vos nom et
adresse. — Oh...
Les Galeries Farfouillette ? Passez-moi le service après-vente s’il vous plaît. Le
poste vingt.
Allô, monsieur Leblanc est-il là ? C’est de la part d'une cliente.
Je regrette, madame, mais Monsieur Leblanc s'est absenté quelques instants.
Voulez-vous patienter, ou préférez-vous que je vous passe une autre personne ?
Dans ce cas, je préfère laisser un message. Qu’il rappelle madame Béraut. Merci.

Un homme vieux et tout rabougri se présente au bureau du directeur d'un grand


magasin parisien.
Que puis-je pour vous ? dit la secrétaire. — Je veux acheter le magasin.
Pardon ? Je ne suis pas sûre que je vous aie bien compris.
Je doute fort que vous puissiez acheter un pareil magasin comme ça.
Je ne pense pas qu’il soit à vendre. Mais l'homme s'obstine: — Présentez-moi au
directeur.
Le directeur est tout aussi étonné et il croit à une mauvaise plaisanterie.
Admettons que vous possédiez les moyens, qu'en feriez-vous ?
Cela me concerne, mais disons que c’est un cadeau pour ma femme.
Le directeur réfléchit et se dit : — Il vaut mieux que je me débarrasse de cet
individu.
Bien, dit-il à haute voix. J’accepte de vendre... pour quarante milliards de francs
!
Puis-je téléphoner? répond l'homme. — Faites donc.
Le vieil homme décroche le combiné et fait un numéro au cadran.
Allô, Sandra ? Oui, c’est moi. Ça marche pour les Galeries Tartempion.
Pour le règlement, tu cherches sous le lit. Là. tu trouveras deux valises. C’est
entendu ?
Bien. Alors, apporte-moi la petite!

Votre mari n'a pas bonne mine. Quel âge a-t-il ?


J'ai bien peur que vous ne me croyiez pas. Il a quinze ans.
Comment, quinze ans? Mais il a l’air beaucoup plus âgé.
Comment se fait-il que vous ayez la quarantaine et que votre époux ne soit qu’un...
gamin ?
J’ai honte de vous l’avouer : il est né dans une année bissextile
et il n’a un anniversaire que tous les quatre ans !
Qu'y a-til ? Vous avez l’air souffrant. Ça ne va pas ?
Mais si ! Seulement, j’ai froid, j’ai sommeil, j'ai mal à la tête.
et mal au dos... et, en plus, c’est mon anniversaire.
Heureusement qu’il n’a lieu qu’une fois par an !
J’en ai assez de son soi-disant sens de l’humour! Il ne dit que des bêtises.
Mais non, tu te trompes. En réalité, il a beaucoup d’esprit.
II a dit une très belle phrase l’autre jour
« On a toujours tort d’avoir raison. » Amusant, n'est-ce pas ?

Lisons les notes que Laurent a prises pendant un cours d'histoire sur la Révolution
française :
« Hiver 1789 : mauvaises récoltes, chômage, froid exceptionnel — et le trésor royal
vide.
Le roi Louis XVI va réunir les Etats Généraux (il y a trois « états », avec 300
députés chacun
pour la noblesse et le clergé, et 600 pour les paysans et les bourgeois :
on appelle ce dernier état « Le Tiers Etat »).
Les Etats discutent sans résultat, les députés du Tiers état se séparent des autres
en juin 1789.
Ils se proclament « Assemblée Nationale » ; le roi s'y oppose d'abord mais finit
par accepter.
Avec l’accord de Louis, ils forment l'Assemblée Constituante. Le 9 juillet, la
monarchie absolue n’existe plus.
Mais Louis veut se venger. Le 11 juillet, il rappelle ses troupes à Paris
et il renvoie le ministre Necker.
Les Parisiens son furieux; ils se rassemblent pour donner l’assaut à la Bastille.
Ils l’attaquent, libèrent les prisonniers et le gouverneur est décapité.
Le roi reprend Necker, accepte la cocarde bleu, blanc, rouge.
En octobre, la foule va à pied jusqu’à Versailles et force Louis à venir résider à
Paris.
L’Ancien Régime est terminé. »

Laurent veut vérifier ses notes, aussi il prend un livre d’histoire et l’ouvre au
chapitre correspondant :
La situation en cet hiver de 1789 était catastrophique ;
le chômage et les mauvaises récoltes, aggravés par un froid exceptionnel, sapaient
le moral du peuple.
Le roi Louis XVI réunit alors les Etats Généraux ; ces trois assemblées
comptaient 300 députés chacune pour le clergé et la noblesse,
et 600 pour la bourgeoisie et les paysans : le Tiers état.
Les Etats discutèrent des réformes mais sans résultat et, en juin 1789,
les députés du Tiers état se séparèrent des autres.
Ils se proclamèrent « Assemblée Nationale ». Le roi s’y opposa mais dut finir par
accepter.
Avec l’accord de Louis, les députés formèrent l'Assemblée Constituante et, le 9
juillet,
la monarchie absolue cessa d’exister.
Mais Louis voulait se venger de son humiliation: le 11 juillet, il rappela ses
troupes à Paris
et il renvoya Necker. le ministre qui lui avait conseillé la modération.
Les Parisiens furent excédés ; la foule se rassembla place Royale et se dirigea
vers la forteresse de la Bastille,
où elle donna l’assaut; les prisonniers furent libérés et le gouverneur, de Launay,
fut décapité.
Louis, ému par la violence, reprit Necker et accepta la cocarde tricolore.
En octobre, la foule se rendit à pied au palais de Versailles « chercher le
boulanger, la boulangère et le petit mitron ».
Louis dut venir habiter la capitale ; l'Ancien Régime n'existait plus.

Ah, vous êtes Français ? Vous êtes donc de Paris !


Combien de fois ai-je entendu cette réflexion ? Pour bon nombre d’étrangers, la
France, c’est Paris.
Remarquez, les Français eux-mêmes n’aident en rien : ils divisent leur pays en «
Paris » et « la province ».
On entend à la radio : « L’autoroute A 6 est bouchée dans le sens Paris-province
» ;
ou encore : « Jean-Pierre ? Oh. il habite la province ».
II peut vivre à Marseille dans le Midi, à Strasbourg en Alsace.
au Havre dans le Nord ou encore au diable vauvert
mais c’est encore et toujours la province !
Cependant, les régions de France sont riches en histoire, en traditions, en couleur
locale ;
un Bourguignon ou un Breton, un Basque ou un Provençal
vous parleront de leur « pays » et en effet, ils sont bien plus que de simples «
régions » ;
ils font de la France l’un des pays les plus diversifiés d'Europe.
Si vous le permettez, nous allons partir de Paris ensemble pour découvrir cette «
province »
dont on parle tant et que l'on connaît si mal.
Vous verrez que, comme a dit un auteur français,
La France est le seul pays du monde où, si vous ajoutez dix citoyens à dix autres,
vous ne faites pas une addition mais vingt divisions.

Nous vous avions promis de visiter quelques régions de France. Eh bien, pour notre
premier voyage, allons en Bretagne.
Cette péninsule, située au Nord-Ouest de la France, lui fut rattachée en 1491.
Cette année-là, la duchesse Anne de Bretagne épousa le roi de France, Charles VIII,
puis, plus tard, Louis XII.
Elle apporta la Bretagne en dot ; ce fut un cadeau magnifique.
Terre relativement pauvre, mais splendide, de landes et de granit, peuplée de
Celtes ombrageux et romantiques,
la Bretagne est surtout un pays de marins. Ils furent corsaires, pirates,
découvreurs,
ils restent parmi les meilleurs pêcheurs du monde.
Qu’ils soient des champs - artichauts, oignons, choux-fleurs -, ou de bord de mer -
pêche et tourisme-,
les Bretons sont fiers et secrets, se réfugiant volontiers dans le particularisme
de leur langue et de leur culture.
Assez réservés, si vous savez les comprendre et les apprivoiser, vous vous en ferez
des amis fidèles, joyeux, mais... susceptibles !
Tous les Bretons emploient le français dans la vie quotidienne.
Voici, cependant, deux mots bretons utiles qui vous procureront un petit succès à
coup sûr : Démad déoc'h (Bonjours à vous) et Kénavo (au revoir).

J'ai des problèmes, vous savez. Je suis non seulement myope mais daltonien ;
en plus j’ai une calvitie avancée (c'est pourquoi je porte une perruque).
Malgré des consultations hebdomadaires chez un spécialiste, ça ne s’améliore pas.
La dernière fois, il m'a défendu de boire du café lyophilisé !
En conduisant par temps neigeux, n'oubliez pas de regarder souvent dans le
rétroviseur
et de rétrograder avant de freiner ; cela vous évitera des accrochages.
Tu parles d'une distraction ! Nous devons sortir ce week-end
et j'ai le choix entre un concours hippique,
une exposition d'horticulture ou une exposition canine.
Faites attention ! L'eau dans les trains n’est pas potable.
J’ai acheté un service de couteaux en acier inoxydable.
La police a relevé des empreintes digitales sur les lieux du crime.
C'est un pays qui doit se situer quelque part en Afrique australe.
Tous ces mots peuvent vous paraître bien compliqués
mais ne vous en faites pas : rappelez- vous ce qu'on dit :
« Ce n’est qu'une question de mots. Il n'y en a jamais eu d'autres en France. »

Dans chaque langue, il existe des mots qui désignent des choses ou des coutumes
propes à chaque pays et pour lesquels il n’y a pas toujours d’équivalent. Regardez
ces phrases :
Présentez-vous à la mairie avec votre carte d'identité, votre livret de famille et
un extrait de casier judiciaire.
Pour téléphoner, faut-il des jetons ou des pièces ?
N'oublie pas de t’arrêter à la charcuterie en revenant ; il nous faut des
cochonnailles pour ce soir.
Pour acheter la vignette de votre voiture, vous devez vous rendre dans un bureau de
tabac
avec la carte grise de votre véhicule.
Pouvez-vous mettre un peu de chauffage ? Je suis frileux.
L’entreprise sera fermée le vendredi 22 ; les employés font le pont.
Surtout ne va pas voir ce dentiste; il prend très cher et il n’est pas
conventionné.
Il ne gagne pas gros. Il est payé au SMIC,
mais il fait des économies à la maison ; c'est un bricoleur-nè.
Désirez-vous prendre l'apéritif? — Non, merci. — Alors nous passerons tout de suite
au hors-d’oeuvre.

Laurent amena Anne-Marie dans un restaurant qu’il ne connaissait pas


mais dont il avait lu une critique élogieuse une semaine auparavant.
Dites-moi, que veut dire : « Homard S.G. » ? demanda Anne-Marie. — Ça veut dire
que le prix dépend de la grosseur ;
plus il est gros, plus il est cher, mais dis-moi « tu », je t'en prie. — Si vous...
si tu veux.
A ce moment, le garçon arriva. — Que prenez-vous? — Un homard à l’armoricaine pour
mademoiselle
et une langouste pour moi. Rien avant.
Bien, monsieur. Et que boirez-vous ? — Montrez-moi la carte des vins s'il vous
plaît.
(Une demi-heure plus tard le repas arriva... et il était froid.) Laurent s'énerva :
Monsieur, s'il vous plaît. Voulez-vous bien ramener ceci à la cuisine. Les deux
plats sont froids.
Pour un restaurant de cette catégorie, ce n’est franchement pas très sérieux !
Le repas se termina dans un silence glacial...
jusqu’au moment où arriva l’addition.
Garçon ! Je crois qu'il doit y avoir une erreur. — Vraiment ?
Ou bien c’est une erreur ou vous avez inscrit ma date de naissance.
Veuillez vérifier s'il vous plaît.

Malheureusement, il n’y avait pas d'erreur dans l’addition et Laurent était


furieux.
C’était se payer la tête du monde ! Un guet-apens pareil !
Non seulement leur cuisine était froide, mais en plus c’était le coup de fusil !
Anne-Marie était, elle aussi, en colère, mais pour une toute autre raison :
Comment? Tu m’invites à dîner et tu passes toute la soirée à râler comme ça ?
Quel mufle ! Raccompagne-moi s’il te plaît.
Soudain Laurent éclata de rire et lui dit : — Ça fait deux fois qu’on se dispute
et on se connaît depuis deux jours seulement ! Un bon début, n’est-ce pas ?
Anne-Marie se permit un sourire et répondit : — Je boirais bien un café...
Dans un bar très chic, un client commande un magnum de champagne.
Une demi-heure après, il commande quelque chose de plus petit et on lui apporte une
bouteille.
L’ayant terminée, il demande qu'on lui apporte une demi-bouteille.
Tout à coup, d'une voix furieuse, il crie : — Mais c'est un scandale !
Garçon ! Expliquez comment cela se fait
que moins je bois, plus je suis saoul ?

Nous connaissons bien ce verbe faire ; mais nous allons en apprendre d’autres
utilisations. Lisez plutôt :
Quand il fait beau, Paul se lève tôt et va faire un tennis au parc à côté.
Après avoir fait sa toilette, il se fait un café et il s’en va.
Comme il fait un peu frais aujourd'hui, Paul prend sa voiture .
pour faire les deux kilomètres jusqu’aux courts de tennis.
Malheureusement, aujourd’hui il y a beaucoup de monde et Paul n’a pas fait de
réservation.
II va voir le préposé qui, lui, fait le sourd et ne répond pas.
Alors Paul n'a qu'à attendre - il n’y a rien à faire.
Enfin il peut jouer. Il fait un bon match et rentre chez lui, content.
Sa femme l’attend à la porte. Elle fait la tête.
Fais-moi plaisir, chéri, lui dit-elle. La prochaine fois,
ne pars pas sans avoir fait un peu de ménage.
Jacques Prévert ne fut pas seulement un poète sublime ; il avait un sens de
l'humour très développé,
voici un de ses conseils : Si quelqu’un vous dit : « Je me tue à vous dire... »
laissez-le faire !

Nous avons surpris cette conversation entre deux boxeurs à propos d'un ami.
Dis donc! Tu sais que Bébert a fait fortune et a pris sa retraite.
Quoi, Bébert? Ce grand bon à rien qui ne faisait que perdre ? Il était toujours K
O. ! Ne me fais pas rire.
C’est bien lui. Il a fait graver des slogans publicitaires sur les semelles de ses
chaussures !
Ne range pas la lettre de Michel. Ta fille ne l’a pas encore lue
Je la lui ferai lire demain ; je l'ai fait lire à tout le monde sauf à elle.
A propos, quelle heure est-il ? — Qu’est- ce qu’elle a, ta montre. ?
Je ne sais pas. Je l’ai fait réparer, mais elle ne marche toujours pas.
Jean-Jacques fait installer une piscine dans son salon, tu sais ?
Mais il n'aime pas nager. Il est vraiment sot, ce garçon !
Du tout! C’est beaucoup moins cher que de faire réparer le toit.
Et connaissez-vous ce joli jeu de mots du grand gourmet Curnonsky ?
II a dit que le bifteck peut être de la viande que les restaurateurs font cuire
ou du cuir que les restaurateurs font viande !

Les sigles et les initiales sont très usités en français parlé et écrit ; regardez
ces exemples :
II a une belle situation ; il est P.-D.G. d’une grosse société qui s'appelle SO-
FACOM S.A.
Aux abords de la ville, il y avait des cités d’H.L.M. et de tristes villes-
dortoirs.
Zut ! Il y a la grève des P.T.T. Le télégramme n'arrivera jamais à temps.
Le taxi l’a déposée devant la gare S.N.C.F. deux minutes avant que le train ne
parte.
Seul le S.M. I.C. n'est pas touché par le blocage des prix et des salaires.
La RATP annonce l’ouverture d'une nouvelle ligne R.E.R. entre Châtelet et Roissy.
Les négociations P.S.-P.C. sont arrivées aujourd'hui au point mort, un porte-parole
du P.S. l'a fait savoir.
Après les émeutes de la semaine dernière. le ministre des DOM-TOM est arrivé ce
matin dans l'île
où une compagnie de C.R.S. est déjà en place.
Monsieur Richard vous appelle en P.C.V. de Bordeaux ; acceptez-vous de payer ?
Visites des égouts de Paris. R.V. à 10 heures, pont de l'Alma.
A partir de certains sigles, nous fabriquons même des noms.
Bien qu’il soit smicard, il n'est pas syndiqué, mais son grand-père est cègétiste
depuis belle lurette.
Un énarque est un homme qui utilise plus de mots qu’il ne faut
pour en dire plus long qu'il ne sait.

Le dossier qui défraye la chronique cette semaine est celui du débat à l'Assemblée
sur le budget.
Monsieur Salin, député de la Marne, a accusé le gouvernement d’avoir mis la charrue
avant les boeufs avec les nouvelles mesures contre le chômage.
Le ministre, a-t-il dit, a voulu dorer la pilule en annonçant de nouvelles
indemnités,
mais ce sont les contribuables qui en feront les frais.
Le premier projet gouvernemental est tombé à l'eau, faute de préparation et
maintenant nous attendons impatiemment des solutions concrètes
Je sais bien, a continué le député, que les parlementaires ont du pain sur la
planche mais, après tout,
n’est-ce pas pour cela qu’ils ont été élus ?
Ses remarques, semble-t-il, on fait mouche car c’est le ministre du Budget lui-même
qui étonné, a répondu :
Monsieur le député, vos critiques à notre égard sont quelque peu tirées par les
cheveux et manquent d'honnêteté.
On vous pose une question et vous, vous sautez du coq à l’âne pour éviter de donner
des réponses exactes, n’est-ce pas vrai ?
Car, vous le savez pertinemment, c’est le gouvernement qui veille au grain,
c’est votre gouvernement qui vous fera sortir de l’ornière
et c’est pour cela que je dis aux Françaises et aux Français de soutenir le
gouvernement dans son action. Il faut nous soutenir !
Mais, monsieur le Ministre, n’avez-vous pas oublié le dicton qui dit
qu'un gouvernement que l’on soutient est un gouvernement qui tombe ?

Décidément, nos amis Laurent et Anne- Marie n'ont pas de chance ! Ou peut-être
Laurent aime-t-il se plaindre.
Toujours est-il qu'ils s'en allèrent en vacances dans un grand hôtel sur la Côte-
d’Azur
où ils restèrent trois semaines. Quand ils furent repartis, Laurent adressa cette
lettre au directeur de l'établissement :
Monsieur le Directeur. Je voudrais vous faire part des conditions dans lesquelles
s’est déroulé notre séjour dans votre hôtel.
D'abord, j'ai fait une réservation par lettre pour une chambre double avec salle de
bains ;
quand mon amie et moi. nous sommes arrivés, on nous a dit qu'on n'avait pas reçu la
lettre et qu'il ne restait que des chambres simples.
Nous avons dû accepter, mais ces chambres -exiguës de surcroît- se trouvaient à
côté de la cage de l'ascenseur.
Pis encore, les portes ne fermaient pas à clé.
Quant à la cuisine gastronomique dont vous vous enorgueillissiez dans votre
brochure,
il suffit de dire que les prestations apportées ne valaient même pas ce que l’on
peut trouver dans des restaurants self-service.
Le sous-directeur, à qui je me suis adressé, nous a accordé une réduction sur le
prix des chambres
mais il n'en reste pas moins que nous avons payé fort cher pour un désastre !
J'espère que vous jugerez bon de me dédommager et, dans cette attente, je vous prie
d’agréer, Monsieur le Directeur, l'expression de mes sentiments distingués.
Dès qu’il eut pris connaissance des commentaires de Laurent, le directeur envoya la
réponse suivante :
Monsieur, suite à votre courrier du 20 courant, je me suis renseigné auprès de mes
èmployés
et il semble qu’il y a eu effectivement quelques difficultés.
Entre autres, notre Chef de cuisine était malade et son remplaçant n’était pas
encore rodé.
Je vous envoie avec la présente un chèque de trois cents francs et j’espère, malgré
ces incidents, vous revoir dans notre établissement.
Je vous prie d’agréer. Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.
Comme quoi, tout est bien qui finit bien.

Les Français ont une longue tradition humoristique qui remonte aux oeuvres
paillardes de Rabelais
et qui a continué au fil des années pour produire des esprits tels qu'Alphonse
Allais ou Sacha Guitry
pour ne citer que deux des plus sémillants. Allais était un spécialiste de l'humour
noir
(l’argent aide à supporter la pauvreté) et de l’observation pointue, par exemple :
« Plus les galets ont roulé, plus ils sont polis. Pour les conducteurs, c’est le
contraire... »
Guitry maniait un humour corrosif, souvent aux dépens de la femme.
II disait : « Le meilleur moyen de faire tourner la tête à une femme, c'est de lui
dire qu elle a un beau profil ».
Mais il était aussi un peu philosophe dans son genre : quelqu’un qui peut dire :
« Quand on donne un baiser à quelqu’un, c’est qu’on a envie d’être embrassé soi-
même »
est sans doute moins cynique qu'il n’en a l’air.
La littérature française est parsemée d’auteurs humoristiques et l’un des plus
grands plaisirs qu’il y a à parler une langue
est de pouvoir rire avec les gens du pays... et à la fin, faire quelque
plaisanterie soi-même.
Mais cet humour ne se borne pas aux belles lettres, il est présent aussi dans la
vie quotidienne.
Tout amusant qu'il est, il comporte toujours une pointe de réalisme qui lui est
propre.
J’ai entendu un jour le propos d'un plombier qui répondait à une cliente qui
chantait les louanges de la vie parisienne.
II lui répliqua : « Paris, c’est la seule ville en France où on est réveillé par le
bruit des oiseaux qui toussent ».
Ou bien cette enseigne qui orne la plupart des cafés se trouvant devant les
cimetières :
« Quoi qu'on dise, quoi qu’on fasse, on est mieux ici qu’en face » !
Parfois on rit jaune, mais au moins on rit.

Sous un beau soleil printanier un touriste anglais s’assit à une terrasse de café,
commanda un thé et se mit à lire son journal.
Quelques minutes plus tard, le garçon lui apporta la consommation ; l’Anglais
s'apprêtait à la boire quand il se rendit compte
qu’un insecte flottait à la surface. Il héla le serveur : « Garçon, s'il vous
plaît, fit-il avec un fort accent,
il y a un mouche dans mon thé ! » Un Français assis à une table voisine, voulut
aider l'étranger qui semblait ignorer la langue de Racine.
II se pencha, tapota l'Anglais sur l’épaule et lui dit : « Monsieur, je vous prie
de m’excuser, mais c'est une mouche ».
L'autre était éberlué. Il regarda son voisin d’un air admiratif et s'exclama : «
Monsieur, quelle vue extraordinaire ! »
II s’agit là, bien sûr, d'une plaisanterie, mais vous qui parlez bien le français,
vous vous rendez compte de l’importance des genres.
Certes, vous ne croyez plus que « l’ascenseur » est féminin mais c'est d’autant
plus important
qu’il y a des mots qui changent de sens selon qu’ils sont au masculin ou au
féminin.
Vous en connaissez déjà certains, mais regardez bien les exemples suivants :
Passez-moi le mode d'emploi pour le lave-vaisselle, MAIS : Elle suit toujours la
mode pour s'habiller.
Elle ne craint pas la mort, MAIS : L'accident a fait un mort et deux blessés.
II a un beau physique, MAIS : La physique nucléaire est la science de l’avenir.
Ils habitent une grande tour Place d’Italie à Paris, MAIS : Qui a gagné le Tour de
France cette année ?
Ces moules sont-elles fraîches? MAIS: Elle a besoin d'un moule à tarte pour faire
le gâteau.
Donnez-moi une livre de betteraves, MAIS : Son nouveau livre vient de paraître.
Vous voyez que ce n’est pas bien compliqué — il faut simplement faire un petit peu
attention.
As-tu entendu la nouvelle? Jean-Pierre s'est marié avec une Anglaise !
Parle-t-elle français ? — Oui, elle a fait d'énormes progrès depuis deux mois.
Et elle a une chance inouïe : c'est son mari qui lui fait la cuisine. Une bonne
cuisine française !
Mais comment cela se fait-il ? Autrefois, il brûlait même les oeufs au plat!
Je vais te donner un conseil : ton mari ferait pareil si tu avais fait comme elle.
— Ah bon ?
Oui. Le premier soir elle lui a dit : Viens, chéri, je vais te faire bouillir un
steak. Et depuis lors... !
J'ai un travail pour toi. Peux-tu déplacer ce meuble pour le mettre derrière la
porte ?
N’éteins pas la télévision après les informations: je voudrais voir la météo.
A quoi bon ? Tu sais bien que, quoi qu'ils disent, il fera un temps de chien ce
weekend.
Quelle belle chanson ! — Oui, c’est une vieille poésie française mais sur une
musique très moderne.
Il a un comportement bizarre depuis quelque temps, notre Michel. Il doit travailler
trop.
Tu sais, il essaie de gagner plus d'argent que sa femme n'en dépense.

Un peintre abstrait invita un critique d’art à sa maison de campagne pour le


weekend.
Quand il fut rentré, sa femme lui demanda comment il avait passé son temps.
C’était fort agréable : calme, détendu mais quand même stimulant
intellectuellement.
Vois-tu, lui passait ses journées à peindre et sa femme était toujours fourrée à la
cuisine.
Le soir, ils se mettaient à table dans l'atelier et chacun essayait de deviner ce
qu’avait fait l’autre.
Il semblerait que les critiques passent leur temps à démolir des pauvres artistes :
La première pièce qu'on ait jouée dans le Théâtre de la Ville à Paris en 1950 était
une pièce de Jean Dupont.
... Et pourtant le théâtre est toujours là !
A propos d’un barbier qui s’était converti en acteur — d’un talent et d’une
sensibilité discutables —
un critique écrivit : Cet acteur minaudier se permet maintenant
d’écorcher les auteurs qu’il rasait autrefois!
C’est à croire parfois que ces malotrus sont inspirés du diable, selon les
artistes.
Un auteur dont l'oeuvre avait été ridiculisée par un critique particulièrement
acide, l’invita à dîner pour s’expliquer avec lui.
Mais vous n'avez donc aucune àme, aucun sens de la religion si vous critiquez mes
pièces.
Ne croyez-vous pas dans l'au-delà ?
Le critique regarda autour de lui le beau décor du restaurant somptueux
et répondit : — Non, je crois que je préfère le vin d'ici.

La scène était bien sinistre. Dans la cuisine d'un pavillon vétuste, un homme était
affalé sur la table, mort.
Un revolver était à côté de sa main. Il y avait en plus un couvert, une assiette et
une salière renversée.
Le sergent de police faisait son rapport à un inspecteur en civil : « Il s’agit
d'un certain Paul Houssard, âgé de cinquante ans.
II était peintre, mais sans grande réussite, d’après ce que j’ai pu apprendre.
Il y a deux mois environ, il a eu une crise cardiaque et il s’est retiré dans cette
maison.
J’en ai conclu qu'il n’avait plus de raison de vivre ; il s’est fait un dernier
repas et ensuite, il s'est donné la mort.
Mourir comme ça, quelle horreur! Qu'en pensez-vous, monsieur l'inspecteur?»
Les deux policiers étaient en manches de chemise car il faisait une chaleur
torride.
C'est la seule hypothèse que vous ayez pu retenir? répondit l'inspecteur. Peut-
être y a-t-il des indices que vous avez négligés.
Bien qu’il ait été dans la misère pendant longtemps une galerie venait de lui
commander vingt tableaux.
Regardons cette pièce à présent. Voyons voir, un couvert.
II s'approcha de l'évier où il trouva une assiette, un verre et une fourchette
propres.
Regardez; ici on a jeté les restes du repas, mais il n'y a pas trop longtemps, vu
la chaleur.
Là-dessus, j’ai une théorie, dit le sergent. C'était un homme méticuleux et il ne
voulait pas laisser sa maison sale.
Pensez-vous ! Il débarrasse la table, fait la vaisselle et ensuite il se tire une
balle dans le crâne ?
Quelles que fussent ses habitudes, il ne serait pas allé jusqu'à ce point.
Non, regardez bien. Il avait invité quelqu'un à déjeuner et c'est cet invité qui
l’a tué !
Ensuite, il a voulu effacer les traces de sa visite. Non, il ne s'agit pas d'un
suicide... mais d’un meurtre !
Comment l'inspecteur a-t-il pu déduire la présence d'une autre personne? Relisez
les indices. (Vous trouverez la solution à la leçon 49 !)

Que savons-nous de cette langue que nous parlons tous les jours ? Quelles sont ses
origines, d'où viennent sa grammaire et ses mots ?
Pendant les premiers siècles, après Jésus-Christ, les envahisseurs romains, les
colons et les marchands apportèrent une langue latine
bien différente de celle des poètes et penseurs de l’Empire romain, étant plus
populaire.
Elle supplanta petit à petit les langues régionales gauloises et devint le gallo-
romain.
Plus tard, vers le X'* siècle, on retrouve deux groupes de langues à peu près
séparés par le cours de la Loire :
la langue d’oc dans le sud du pays et la langue d’oil dans le nord, ces deux mots
correspondant aux différentes façons de dire « oui ».
Lentement mais sûrement, ce fut la langue d’oil - celle parlée en Ile-de- France et
par la famille royale qui prit le dessus.
Mais le français n’était pas encore fixé, il n’y avait pas d’orthographe
officielle, le même mot étant orthographié de plusieurs façons.
Enfin, au XVI* siècle. Malherbe vint ; ce poète et auteur commença l'oeuvre de la
fixation de la langue.
Un autre grand événement fut la fondation de l’Académie Française en 1635: le
français était en train de devenir la langue que nous connaissons aujourd’hui.
Justement, on parle aujourd’hui d'une « crise du français », d’invasion de mots
étrangers :
il n'en est rien, sinon peut-être un manque de souplesse de la part de ceux qui
décident de ce qui est « bon » et de ce qui est « mauvais ».
Cette langue qui fut celle. des cours royales étrangères reste de nos jours celle
de la diplomatie, de la mode, de la cuisine, des arts... certains diraient de
l'amour !
Elle est précise, juste et claire - un auteur célèbre a écrit : ce qui n’est pas
clair n'est pas français,
mais elle est aussi une langue littéraire magnifique, souple et sensuelle. Nous
allons vous présenter quelques-uns des meilleurs auteurs avec des extraits de leur
oeuvre.

Victor Hugo fut la plus grande figure de la littérature française du XIX" siècle :
son oeuvre était très diversifiée — romans, drames, poésie,
et il réussit dans tous ces genres, étant un homme à la fois politique, populaire
et le témoin de son temps.
Sa vie oscillait entre la gloire publique et la tragédie personnelle — et tout fut
reflétée dans une production artistique prodigieuse.
Hugo naquit à Besançon en 1802 et eut une enfance heureuse. Il effectua plusieurs
séjours à l'étranger — en Italie et en Espagne — en suivant son père qui était
général ét comte de l’Empire.
II montra très jeune non seulement sa vocation littéraire mais aussi cette vision
de l'homme et de l’artiste qui allait diriger sa vie.
« Je veux être Châteaubriand ou rien ! » écrivit-il en 1816.
Deux années plus tard, il publia son premier roman dont le succès convainquit son
père de son talent alors que celui- ci le destinait à une carrière académique.
En 1819. avec ses frères, il fonda un journal et, en même temps, il tomba amoureux
d'Adèle Foucher, qu’il épousa en 1823.
Sa carrière de poète débuta la même année, et il publia deux autres romans. C’était
l'époque du schisme entre le classicisme et le romantisme.
Hugo se déclara d'abord conciliateur entre ces deux tendances, mais il était en
fait plus tourné vers le romantisme.
Entre 1827 et 1830, il publia trois pièces de théâtre dont la dernière — Hernani —
provoqua une vraie bataille entre le monde littéraire traditionnel et une nouvelle
vague de jeunes écrivains.
Ces derniers, en soutenant la pièce, en assurèrent le succès et, enfin, le triomphe
du romantisme et de l'art nouveau.
Hugo commença alors à connaître la gloire artistique — et le drame personnel — ;
son salon était devenu le rendez- vous du « Tout Paris » littéraire,
mais sa femme Adèle commença à avoir une liaison avec l’auteur — et l'ami d'Hugo —
Sainte-Beuve.
Hugo, à son tour, s’éprit de Juliette Drouet, qui devint sa maîtresse et sa
compagne fidèle.
Ce fut à cette époque qu’il écrivit l’un de ses chefs-d'oeuvre : Notre-Dame de
Paris.
Sa vie — toujours partagée entre la célébrité et la souffrance — connut une
nouvelle tragédie en 1843 lorsque le premier de ses quatre enfants— Léopoldine— se
noya dans un accident de bâteau.
Peut-être fut-ce à cause de cette perte cruelle qu'il se lança dans la vie
politique.
Nommé pair de France en 1845, il combattit en libéral pour les droits des peuples.
Il essaya de soulever le peuple de Paris contre le prince Louis-Napoléon
mais en vain, et, craignant l'arrestation, il fuit le pays en décembre 1851.
Hugo l'exilé, d’abord à Bruxelles, se réfugia enfin dans les îles anglo-normandes ;
du haut des falaises de Guernesey, il put contempler les côtes de France
et il ressentit le besoin de s’expliquer — de se venger.
II publia une série de pamphlets et d'écrits sur la situation politique dans son
pays — et c’est à Guernesey aussi
qu’il acheva son roman peut-être le plus célèbre : Les Misérables.
En 1870, Victor Hugo put regagner Paris, mais la tristesse guettait toujours son
bonheur : sa femme mourut en 1868 et son fils, Charles, trois ans après.
Toujours actif en littérature et en politique, F^ugo décéda en 1885, écrivain du
siècle et écho de son époque.
« Ce siècle est à la barre et je suis son témoin ».

(Gavroche, panier à la main, va chercher des munitions sur les cadavres gisant
devant la barricade - en pleine vue des soldats.)
« Il rampait à plat ventre, galopait à quatre pattes, prenait son panier aux dents,
se tordait, glissait, serpentait d’un mort à l’autre
et vidait la giberne ou la cartouchière comme un singe ouvre une noix.
De la barricade, dont il était encore assez près, on n’osait lui crier de revenir,
de peur d’appeler l’attention sur lui.
A force d'aller en avant, il parvint au point où le brouillard de la fusillade
devenait transparent.
si bien que les tirailleurs, massés à l’angle de la rue, se montrèrent soudainement
quelque chose qui remuait dans la fumée.
Au moment où Gavroche débarrassait de ses cartouches un sergent gisant près d'une
borne, une balle frappa le cadavre.
Fichtre ! fit Gavroche. Voilà qu’on me tue mes morts.
Une deuxième balle fit étinceler le pavé à côté de lui. Une troisième renversa son
panier. Gavroche regarda et vit que cela venait des tirailleurs de la banlieue.
II se dressa tout droit, debout, les cheveux au vent, les mains sur les hanches,
l'oeil fixé sur les gardes nationaux qui tiraient, et chanta :
« On est laid à Nanterre, c’est la faute à Voltaire. Et bête à Palaiseau, c’est la
faute à Rousseau. »
Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les cartouches qui
en étaient tombées, et, avançant vers la fusillade, alla dépouiller une autre
giberne.
Là, une quatrième balle le manqua encore. Gavroche chanta [...]. Cela continua
ainsi quelque temps.
Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche, fusillé, taquinait la
fusillade. Il avait l’air de s'amuser beaucoup [...]. On le visait sans succès, on
le manquait toujours.
II se couchait, puis se redressait, s’effaçait dans un coin de porte, puis
bondissait, disparaissait, reparaissait, se sauvait, revenait, ripostait à la
mitraille par des pieds de nez. [...]
La barricade tremblait; lui, il chantait. Ce n'était pas un enfant, ce n’était pas
un homme ; c’était un étrange gamin fée. [...]
Les balles couraient après lui, il était plus leste qu'elles. Il jouait on ne sait
quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort.
Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par
atteindre l’enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s’affaissa.
Toute la barricade poussa un cri ; mais Gavroche n'était tombé que pour se
redresser ; [...] un long filet de sang rayait son visage,
il éleva ses deux bras en l'air, regarda du côté d'où était venu le coup, et se mit
à chanter :
« Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire. Le nez dans le ruisseau,
c’est la faute à... »
II n'acheva point. Une seconde balle du même tireur l’arrêta court. Cette fois, il
s’abattit la face contre le pavé et ne remua plus.
Cette petite grande âme venait de s'envoler ».

Nous continuons notre périple à travers la France et la Navarre en faisant un saut


dans le Sud-Ouest.
La région commence sur la côte de l'océan Atlantique (de Bordeaux à la frontière
espagnole vers Biarritz)
et, en suivant les Pyrénées enneigées, elle atteint la mer Méditerranée et va
presque jusqu'au port de Marseille.
Basques, Occitans, un peu Sarrasins, un peu Catalans, un peu Espagnols.
les habitants du Sud-Ouest sont fiers, bagarreurs et très sympathiques.
(D'Artagnan, le héros des Trois Mousquetaires, était de ce pays.)
Les industries sont variées : vins à Bordeaux. technologie et avions à Toulouse,
pruneaux à Agen, fois gras et truffes à Périgueux...
Et tourisme partout : neige, plages, cheval, campagne, pèche sportive, surf et. si
vous préférez, gastronomie.
Goûtez les fameux cassoulets, le foie gras frais, les petits vins du pays !
Et, si vous « sentez » bien le pays, vous allez pouvoir parler de religion avec les
gens du Sud-Ouest.
De leur religion évidemment: le Rugby!
Et ils le prennent au sérieux ! Lors d'un match de coupe entre Béziers et Narbonne,
l’ailier narbonnais réussit une percée spectaculaire et, prenant ses jambes à son
cou, marqua un essai magnifique.
Un petit homme dans la foule applaudit très fort en criant : — Bravo ! Oh ! Bravo !
Mais son accent le trahit - il n'était pas du pays !
Un énorme supporteur biterrois se retourna vers l'intrus : — Vous êtes Narbonnais ?
fit-il.
Euh... non, bredouilla l'autre. — Alors vous êtes peut-être Biterrois ? renchérit
le malabar.
Mais, c’est-à-dire, je suis Parisien. Un moment de lourd silence et le colosse lui
dit :
Alors, taisez-vous et ne vous mêlez pas de choses qui ne vous concernent pas !

Qu’est-ce qui caractérise la France d’aujourd’hui ? Est-ce encore le commis-


boulanger qui livre les baguettes croustillantes au jour levant,
ou ces trains à grande vitesse, ces avions supersoniques, et ces ordinateurs qui
sortent des nouveaux centres industriels ?
Est-ce la partie de pétanque sur la place du village, sous les platanes et avec les
accents et visages de Pagnol,
ou les jeunes cadres dynamiques qui s'engouffrent dans les bouches du métro tous
les matins pour arriver à huit heures au bureau ?
Dans cette France d’autoroutes, de voitures neuves, de gratte-ciel, trouve-t-on
encore les sentiers paisibles qui mènent aux villages somnolents ?
A toutes ces questions, l’étudiant peut répondre « oui » car, avant tout, la France
est un pays de contradictions et de contrastes.
Le Général de Gaulle, dans une saillie exaspérée, a lancé : — Comment est-il
possible de gouverner un pays où il y a trois cent soixante-cinq sortes de fromages
?
Depuis la deuxième guerre mondiale, le pays a connu des changements qui ont
bouleversé l’édifice social.
Plus de quatre millions de personnes ont quitté la campagne pour chercher du
travail dans les villes qui n'étaient pas équipées pour un tel afflux ;
une économie artisanale est devenue une économie de grande consommation et les
structures sociales et administratives n’étaient pas adaptées à ces changements.
La modernisation s’est faite non seulement au niveau national mais aussi au niveau
individuel.
L'introduction des congés payés avant la deuxième guerre a permis au gens d’élever,
avec un flair tout ce qu'il y a de français, les loisirs au niveau d'un art.
Le « week-end » était devenu une institution.
Avec plus de temps libre et avec une plus grande mobilité, les Français se sont
aventurés au-delà de leurs frontières deux fois plus nombreux qu'avant 1939.
Le développement des médias -et surtout de la télévision- a ouvert de nouveaux
horizons et a fourni matière au passe- temps national : le débat.
De nos jours, les habitants d'un Clochemerle se passionneraient pour des événements
plus éloignés que ceux concernant leur propre village.
Toutes ces transformations ne se sont pas faites dans l'unanimité, et peut-être les
événements de mai 1968 étaient-ils une expression populaire de malaise.
Mais que l'on soit rassuré: la douce France restera ce foyer de contradictions. de
diversités, de frustrations qui attire l’admiration -et parfois l'incompréhension-
du reste du monde.
Autant on verra les fruits d’une évolution technique et sociale radicale.
autant on entendra le boucher et le notaire changer le monde autour d'un « canon »
au Café du Commerce.

Malgré l’opinion désobligeante de la Fontaine qui disait que « tout faiseur de


journaux doit tribut au Malin »,
la presse écrite en France est une industrie qui emploie 90 000 personnes,
journalistes, photographes, rédacteurs et pigistes confondus,
et qui consomme près d'un million de tonnes de papier par an !
Chaque jour, quelque douze millions d’exemplaires sont acheminés vers des points de
vente,
qu'il s’agisse de boutiques, de kiosques ou de « crieurs » qui vendent les journaux
et les périodiques dans la rue.
En moyenne, le Français consomme vingt kilos de journaux par an contre une
cinquantaine pour un Américain.
Mais que le choix est vaste Ml y a, bien sûr, des grands quotidiens -à Paris on en
compte vingt-cinq,
et en province, il y a quatre fois ce chiffre ; mais on trouve aussi des
hebdomadaires. des mensuels et des périodiques de toutes nuances.
Peut-on lire ce que l'on veut? La liberté de la presse est inscrite dans la
Constitution,
mais cette liberté n'exclut pas la responsabilité juridique : on peut, par exemple,
critiquer les décisions, les choix du Président de la République,
mais on doit s’arrêter là où commence l’offense au Chef d’Etat.
Le Directeur d’un journal peut avoir à répondre de tout ce qui paraît dans sa
publication,
mais ce sont quand même les journalistes et rédacteurs qui sont responsables de
leurs écrits.
Le plus prestigieux de tous les journaux français est sans doute Le Monde, qui fut
fondé en 1944.
Ce journal très sérieux, de présentation assez austère -il n'y a pas de
photographies, par exemple-
est lu et en France et à l’étranger par les gens d'influence dans tous les milieux,
qui respectent ses opinions
même s’ils ne les partagent pas (d'ailleurs Le Monde accorde une grande place aux
tribunes libres de toutes tendances).
Que l'on achète un journal pour les petites annonces ou pour les informations
politiques et sociales,
pour lire la critique du dernier film sorti ou pour faire les mots croisés,
le lecteur est sûr tous les jours de pouvoir choisir parmi un très large éventail
d’opinions et d’orientations, qui, pour la plupart, ne doivent rien au diable !

On dit que les fous construisent des châteaux en Espagne, que les névrosés les
habitent -et que les psychiatres encaissent les loyers.
Honoré de Balzac -sans doute l'un des plus grands romanciers de tous les temps- a
créé un univers imaginaire tellement complet
qu’il devait l'habiter de plus en plus -laissant au monde réel les soucis d'argent
qui le hantaient continuellement-,
jusqu'au moment où cet univers « balzacien » devint sa réalité quotidienne et qu'il
y mourut, nous laissant une peinture des moeurs hors pair.
Honoré de Balzac naquit à Tours dans la dernière année du XVIIIe siècle et monta à
Paris en 1814 pour y faire ses études.
il travailla chez un avocat et étudia le Droit mais, en même temps, il suivit les
cours à la Sorbonne et obtint l'autorisation de ses parents
de tenter sa chance comme écrivain. Installé dans sa mansarde parisienne, Balzac
s'acharna à écrire une tragédie -qui ne connut aucun succès.
Ce fut alors que, pour gagner sa vie, il entra en collaboration avec un autre
écrivain pour écrire des romans d'aventures « à succès ».
Un tournant dans sa vie. qui devait marquer son avenir et sa façon de percevoir le
monde, intervint en 1825 lorsqu'il se lança dans les affaires.
Après s'être associé avec un libraire, il acheta une imprimerie ; il fréquenta
alors le milieu des éditeurs, des journalistes et des écrivains,
fréquentation dont il allait tirer profit dans ses futurs romans ; mais entretemps,
son imprimerie fit faillite et Balzac contracta de lourdes dettes.
Pour rembourser les cent mille francs qu'il devait, il se plongea dans la rédaction
de romans et en « sortit » une dizaine en cinq ans.
II essaya tous les styles et ses efforts prodigieux aboutirent à deux chefs-
d'oeuvre : Eugénie Grandet et Le Père Goriot.
De là, il se mit à créer tout un monde autour des personnages de ses romans et
ainsi à peindre une toile morale et sociale
qu’il baptisa « La Comédie Humaine ». Sa production était extraordinaire- il
écrivit, en plus d'une dizaine de romans, de nombreuses pièces de théâtre.
II s'était épris d'une Polonaise, Madame Hanska, à qui il rendit visite plusieurs
fois à l'étranger et qu’il épousa en 1850.
Mais Balzac s’était épuisé ; il buvait des quantités de café, et avait ruiné sa vue
en travaillant à la chandelle.
II mourut en 1851 ; son monde imaginaire s’était tellement emparé de lui que, sur
son lit de mort,
il réclama le médecin Horace Bianchon pour le sauver -mais ce docteur n'était qu'un
personnage d'un de ses romans.

Le père Goriot, riche bourgeois, a marié ses filles et reste maintenant seul dans
la pension de famille de Madame Vau- quer ;
ses enfants l'ont délaissé, ne lui rendant visite que pour demander de l'argent -et
il se sacrifie toujours pour elles.
Vers la fin de la troisième année, le père Goriot réduisit encore ses dépenses, en
montant au troisième étage et en se mettant à quarante-cinq francs de pension par
mois.
II se passa de tabac, congédia son perruquier et ne mit plus de poudre. [...]
Sa physionomie, que des chagrins secrets avaient insensiblement rendue plus triste
de jour en jour, semblait la plus désolée
de toutes celles qui garnissaient la table [de la pension].
Quand son trousseau fut usé. il s’acheta du calicot pour remplacer son beau linge.
Ses diamants, sa tabatière d’or, sa chaîne, ses bijoux disparurent un à un.
II devint progressivement maigre ; ses mollets tombèrent ; sa figure, bouffie par
le contentement d’un bonheur bourgeois se vida démesurément.
Durant la quatrième année de son établissement rue Neuve-Sainte-Geneviève, il ne se
ressemblait plus. Le bon vermi- celier de soixante-deux ans,
qui ne paraissait pas en avoir quarante [...], qui avait quelque chose de jeune
dans le sourire, semblait être un septuagénaire hébété, vacillant, blafard.
Ses yeux bleus, si vivaces, prirent des teintes ternes et gris-de-fer, ils avaient
pâli, ne larmoyaient plus, et leur bordure rouge semblait pleurer du sang.
Aux uns il faisait horreur; aux autres il faisait pitié. [...]
Un soir, après le dîner. Madame Vauquer lui ayant dit en manière de raillerie : «
Eh bien, elles ne viennent donc plus vous voir, vos filles ? »
en mettant en doute sa paternité, le père Goriot tressaillit comme si son hôtesse
l’eut piqué avec un fer.
Elles viennent quelquefois, répondit-il d'une voix émue. — Ah ! ah ! vous les voyez
encore quelquefois ? s'écrièrent les étudiants. Bravo, père Goriot !
Mais le vieillard n'entendit pas les plaisanteries que sa réponse lui attirait ; il
était retombé dans un état méditatif
que ceux qui l'observaient superficiellement prenaient pour un engourdissement
sénile, dû à son défaut d’intelligence.

Voilà que notre tour de France se poursuit ; nous nous sentons un peu las de toute
cette bousculade: où irons-nous?
Si on vous parle de Saint-Tropez, Cannes, Nice, Menton ou Monte-Carlo, vous direz :
— Riviera !
En France, nous appelons cette région la « Côte d’Azur » — car la mer et le ciel y
sont (presque) toujours bleus.
La Côte d'Azur, c’est une certaine idée des vacances : soleil, plages, palmiers,
palaces, luxe, animation !
En été, c'est une assez bonne approximation de la Tour de Babel - une tour très,
très peuplée !
Des millions d’« estivants » font du coude à coude, se disputant deux mètres carrés
de sable ou une table de restaurant.
- Stop ! C'en est déjà trop ! D'accord, c’est très beau mais cette foule
grouillante me fatigue !
- Oui, mais pendant, ce temps, à une dizaine de kilomètres à l’intérieur des
terres, des lacs sauvages,
des auberges fraîches et accueillantes vous attendent : c’est la calme Provence.
La vraie Provence, pour qui la connaît, c’est un repas dans une de ces auberges,
à une table tranquille, à l’extérieur; l’ombre d’un figuier, d'un platane ou d’un
olivier vous abritera du soleil...
Vous commencerez, bien entendu, par un pastis et, après un long, frais et délicieux
repas.
vous ferez une petite partie de pétanque entre amis, non ?
Ensuite, comme ce sacré soleil vous aura « ensuqué » vous irez faire une petite
sieste
que bercera le chant de quelques cigales amicales. Ça ira comme programme? - Es un
programme que fai veni l'aigo a la bouco !
Aussi, là-bas, les gens prennent leur temps ; tellement il fait beau, à quoi bon se
presser ?
Assis à une table de restaurant en Provence. un client interpelle le serveur —
Garçon ! Voulez-vous venir goûter à ma bouillabaisse ?
— Mais, Monsieur, je n’ai pas le temps : j'ai deux clients à servir. Mais l'autre
ne se décourage pas et, pendant une demi- heure,
par intervalles, il répète sa demande : — Garçon, venez goûter à ma bouillabaisse !
— Mais il est fada ! dit le garçon.
Bon, d’accord, j’arrive ! Il s’asseoit à la table, passe la serviette autour du
cou. Il approche l'assiette et demande:
— Alors, la cuiller, où est la cuiller? A quoi le client répond : — Ah !

— Madame, Mademoiselle, Monsieur, bonsoir ; d'abord les titres de l'actualité bien


remplie de ce soir :
Préavis de grève dans les transports en commun ; les syndicats entendent réduire la
durée hebdomadaire du travail.
Arrestation à Montpellier d’un gros bonnet de la pègre ; la police a réussi un joli
coup de filet.
Hausse des prix, plus zéro neuf pour cent : un score plutôt médiocre ;
et, enfin, sports, le football : le Paris-St- Germain face aux Belges ce soir au
Parc des Princes. Le coup d’envoi était il y a une demi-heure.
Regardons maintenant ces informations dans le détail :
Remous demain dans la capitale : les trois principaux syndicats ont déposé hier
soir un préavis de grève de vingt- quatre heures dans les transports en commun.
Avec le dossier, Jean Caban: - Trente- cinq heures de travail hebdomadaires, la
révision du système des primes :
voilà ce que revendiquent la C.F.D.T., la C.G.T. et F.O. depuis quatre mois. Les
négociations se poursuivaient entre patrons et syndicats jusqu’à hier soir. Ne
trouvant aucun accord, les agents de la R.A.T.P. menacent de se mettre en grève à
partir de ce soir minuit.
Dans les derniers mois, il y a déjà eu quelques grèves sauvages mais cette fois-ci,
disent les responsables syndicaux, c’est une action concertée.
Dans le métro, une rame sur deux circulera et, côté bus, il y en aura un sur
quatre. De beaux embouteillages en perspective !
— On le surnommait « Le Parrain » ou simplement « Didi ». Didier Colfani, trente-
six ans, a longtemps été mêlé à des affaires plus ou moins crapuleuses.
II a été condamné une première fois à quatre ans de prison dont deux avec sursis
pour trafic de stupéfiants.
II refait surface dans le Milieu niçois où l'on parle de fabrication de faux
billets sur la Côte d'Azur,
et voilà qu’hier soir, les agents de la Brigade spéciale ont opéré une descente
dans une boîte de nuit à Montpellier.
Colfani et deux complices ont été pris en flagrant délit avec des faux billets dans
leur portefeuille, ainsi que des documents compromettants.
Ils ont été mis sous les verrous à la prison centrale de la ville.
Le juge d'instruction a ouvert une information pour faux et usage de faux.

Le Quai d'Orsay a fait savoir ce matin que l'archéologue français arrêté en Ni- mie
avait été entendu par les autorités
et sera remis en liberté à la fin du mois. Plusieurs associations de droits de
l'homme avaient émis des protestations auprès du gouvernement nimien.
D'après les dernières statistiques publiées par l'INSEE ce matin, l'indice de la
hausse des prix est de zéro virgule neuf pour cent pour ce mois-ci,
alors que le chômage serait en baisse, avec deux virgule six pour cent de moins
pour les quatre derniers mois en données corrigées.
Conseil des Ministres demain à l'Elysée, le Président de la République se
prononcera sur un éventuel remaniement au sein du Cabinet
et sur la question que tout le monde se pose : y aura-t-il un changement d’occupant
à Matignon ?
Le sport maintenant, au Parc des Princes, où se jouent depuis bientôt cinquante
minutes les huitièmes de finale de la Coupe d’Europe
entre le Paris St-Germain et l'équipe belge d'Anvers.
A la mi-temps, la marque était d'un but partout. Vous vous souviendrez que, lors de
leur dernière rencontre, les deux équipes ont fait match nul.
Un mot du temps pour demain, qui sera maussade un peu partout sur le pays, avec des
averses et le mistral et la tramontane dans le Midi.
Attention aux risques de brouillard sur les côtes et dans le bassin parisien.
Ce journal est maintenant terminé. Nous vous donnons rendez-vous pour une dernière
page d’actualités à vingt-trois heures.
Bonsoir à toutes et à tous.
Un journaliste de la télévision effectuait un reportage « sur le vif » sur des
familles nombreuses.
II arrêtait des gens dans la rue en leur demandant combien d'enfants ils avaient.
II fut étonné quand une jolie dame lui répondit : — Dix.
— Dix, mais c’est extraordinaire; et depuis combien de temps êtes-vous mariée ? —
Depuis douze ans.
— Mais pourquoi avez-vous arrêté? — C’est très simple : nous nous sommes acheté une
télévision !

Quel plaisir que de découvrir la langue d’un pays à travers sa littérature!


Jusqu'ici nous n’avons lu que des extraits de romans ; il est maintenant temps de
regarder un peu
dans ce « miroir brouillé » (comme disait Aragon) qu'est la poésie.
On a tort de dire que d’essayer de lire des poèmes dans une langue étrangère est
ditficile.
Certes il est des poètes qui sont plus *< difficiles » que d'autres, mais la
littérature française en offre un tel choix
Nous avons choisi un poème de celui qui a peut-être inventé la « nouvelle-poésie »,
Arthur Rimbaud.
Quoi qu'il en soit, il a donné à la poésie un nouveau souffle avec le vers libre
et une imagination débordante, éclatante, qui explique en quelque sorte pourquoi ce
génie s’est arrêté d écrire à l’âge de... vingt et un ans !
Voici un sonnet qui s'intitule : Le Buffet.
C'est un large buffet sculpté, le chêne sombre, Très vieux, a pris cet air si bon
des vieilles gens ;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre Comme un flot de vin vieux, des
parfums engageants.
Tout plein, c'est un fouillis de vieilles vieilleries, De linges odorants et
jaunes, de chiffons
De femmes ou d'enfants, de dentelles flétries. De fichus de grand-mère où sont
peints des griffons.
C'est là qu'on trouverait les médaillons, les mèches Decheveux blancs ou blonds,
les portraits, lesfleurs sèches
Dont le parfum se mêle à des parfums de fruits. Ô buffet du vieux temps, tu sais
bien des histoires
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis Quand s’ouvrent lentement tes
grandes portes noires.
Comme vous avez pu le constater jusqu'à présent, la langue française est pleine de
richesses.
Vous avez étudié - agréablement, nous l’espérons - le langage de tous les jours.
la langue littéraire et celle des médias, entre autres.
En France (ou dans l'Hexagone, comme on l'appelle parfois), on trouve aussi
d'autres langues régionales, qui sont plus que des dialectes,
en ce qu'elles possèdent non seulement une grammaire et un vocabulaire
particuliers,
mais aussi une vraie littérature : on dénombre le breton, l'occitan, le provençal
(dont vous avez eu un petit échantillon),
sans oublier la langue de l'Ile de Beauté, le corse.
Depuis quelques années, il y a une forte renaissance d’intérêt pour ces langues -
et les écoliers peuvent même passer une partie de leur baccalauréat en une langue
régionale, s’ils le désirent.
Si elles vous intéressent, vous pouvez en apprendre plus long avec les excellentes
méthodes ASSIMIL.
A l'intérieur du français même, on trouve aussi d'autres modes d’expression comme,
par exemple, l'argot.
Cette « langue verte » était à l’origine, au XVe siècle, le langage des Coquillards
- ces voleurs qui portaient la coquille des pèlerins de Saint-Jacques de
Compostelle -
inventé pour se protéger des intrus. Là- dessus, au fil des siècles, se sont
greffés d’autres parlers - ceux des métiers par exemple -
pour former une façon originale - et crue - de s’exprimer.
Pour peu que vous flâniez dans certains quartiers de Paname, pardon, de Paris, vous
entendrez « jacter » les « titis parisiens »
et vous n’« entraverez » (ou comprendrez) pas grand-chose.
Mais où s’arrête l’argot et où commence le langage populaire ? Beaucoup de mots
argotiques sont devenus monnaie courante.
Vous entendrez les gens de tous bords parler de leur « fric », leur « boulot » ou
leur « bagnole »,
au lieu de leur argent, leur travail ou leur voiture - ces mots, parmi d'autres,
sont passés dans les moeurs.
Un grand explicateur de l'argot pense que la langue verte est la première défense
des déshérités.
Somme toute, c’est une façon peu élégante mais croquante de dépeindre certains
côtés d’une société qui se reflète dans une langue parfois trop pure.

Hier, nous nous sommes intéressés à l’argot -véritable langage parallèle ;


aujourd’hui, nous allons parler d'un autre phénomène
-n’en déplaise aux puristes-, celui que l’on appelle le « franglais », qui est à la
fois événement linguistique et manifestation sociale.
En fait, le « franglais » n’est ni langue ni vraiment langage mais est constitué
par un certain nombre d’expressions et mots anglais et américains
(qui ne sont pas toujours utilisés à bon escient), qui figurent de plus en plus
dans le langage de tous les jours et dans les médias.
Certains sont des mots dits d'emprunt, c'est-à-dire qu’ils signifient des choses
pour lesquelles il n’y a pas de mot français ;
c’est ainsi que nous trouverons un smoking, un self, un footing ou un parking
usités couramment.
Dans certains domaines aussi -des sports ou des techniques-, lorsque la France
adopte la chose, le Français adopte le mot qui l’accompagne.
Si cela fait longtemps que ces mots sont arrivés, ils sont pour ainsi dire «
francisés », ainsi les mots un boulingrin
ou une redingote ne choqueraient personne ; après tout, la langue française a assez
prêté de mots à son tour.
Mais il est des mots de franglais qui sont utilisés par snobisme (tiens...). Quand
le mari est dans le marketing, sa femme fait plutôt son shopping que son marché.
On doit éviter de tels abus et, périodiquement, l'Académie française, voire le
gouvernement même, à coups de lois,
mènent la bataille contre cette prétendue « invasion » -qui n'en est pas une en
vérité-
car, si certains de ces mots ont fait souche de ce côté de la Manche ou de
l’Atlantique.
il existe bel et bien des équivalents « bien de chez nous » pour la plupart de ces
intrus.
Et ne soyons pas xénophobes: une langue s’enrichit au contact de ses voisines.
Déjà, au XVIll° siècle, un auteur français avait écrit
que, entre l’anglais et le français, « nous établirons, pour chercher l’abondance,
un commerce de mots, sans change ni tarif ».
Ainsi voit-on que le français est riche de tous ces parlers « marginaux » et nous
espérons que vous profiterez de cette abondance.
Un auteur, candidat à l’un des quarante sièges à l’Académie française, a fait cette
confidence a un ami :
Si je suis élu, je serai Immortel ; mais si je ne suis pas élu, je n'en mourrai pas
!

Notre tour des régions de France tire à sa fin ; nous allons aujourd’hui vers l’est
pour visiter l'Alsace et La Lorraine.
Ces deux régions ont été longtemps un symbole patriotique pour le Français moyen :
Pendant près d’un siècle, elles ont été l’un des enjeux des terribles guerres
franco-allemandes, puis mondiales.
Annexées à l'Empire allemand en 1871, elles furent à nouveau rattachées à la France
en novembre 1919.
Réoccupées pendant la deuxième guerre, elles durent attendre la Libération de 1944
pour enfin, être rendues françaises.
Temps révolus, heureusement ! De nos jours ces deux provinces sont régulièrement
envahies par des Allemands, certes,
mais des Allemands touristes, souriants et amicaux ; et si l’on garde un mauvais
souvenir,
cela se traduit plutôt par des boutades, tel ce touriste d'Outre-Rhin qui demanda,
à un autochtone, en regardant un ciel gris et nuageux au-dessus de Strasbourg,
s’il faisait toujours un temps aussi maussade en Alsace ; à quoi la réponse fut : —
Pas du tout !
Ces nuages sont des emballages vides qui reviennent de chez vous !
On y parle français, mais aussi des langues régionales comme l’Elsasser, très
influencées par la langue allemande.
Strasbourg -capitale de l'Alsace- a une vocation européenne (le Conseil de l’Europe
y siège).
L'Alsace est un pays typique de vignobles et de chasses, d'industries et -vous vous
en serez doutés- de gastronomie !
La Lorraine, elle, est plus tournée vers l'industrie: mines de fer, de charbon,
aciéries.
Sans oublier l’art : cristalleries d'une renommée mondiale (Baccarat et St-Louis)
et la merveilleuse place Stanislas à Nancy.
qui, à elle seule, «vaut le voyage» comme dirait un guide touristique célèbre !
Régions au particularisme développé, attachantes et souriantes, l’Alsace et la
Lorraine vous attendent !

Dans nos extraits littéraires jusqu’à présent, nous nous sommes cantonnés au XIX,J
siècle ; le problème, quand on parle des auteurs de notre temps,
n’est pas qui citer, mais qui omettre ! Va- t-on passer sous silence Anatole
France, Paul Claudel, André Gide, Paul Valéry ?
Qui oserait passer à côté d’un André Malraux ou d'un Jean-Paul Sartre ?
Non, nous avons tranché ; nous allons vous présenter un auteur qui eut peut- être
la plus grande influence sur le roman contemporain.
C’était un homme maladif, qui passa beaucoup de sa vie sur un lit de malade et qui
écrivait l’histoire de sa vie intérieure
en essayant d’échapper au temps : Marcel Proust.
Sa vaste oeuvre « A la Recherche du Temps Perdu » fut inspirée par un petit
incident, désormais célèbre...
— [...]Un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais
froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé.
Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de
ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines,
qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille St-Jacques.
Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un
triste lendemain,
je portai à mes lèvres une cuillerée de thé où j’avais laissé s’amollir un morceau
de madeleine.
Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes de gâteau toucha mon palais,
je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi.
Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m'avait
aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes.
ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère
l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse
ou plutôt, cette essence n’était pas en moi, elle était moi.
J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu venir cette
puissante joie ? Je sentais qu elle était liée au goût du thé et du gâteau,
mais qu’elle les dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature.
D'où venait-qlle? Que signifiait-elle? Où l’appréhender ?

— Laurent, consentez-vous à prendre pour épouse Anne-Marie... ? Eh oui ! Nous


avions perdu de vue nos jeunes amis Laurent et Anne-Marie depuis quelques temps.
mais eux, ils n'ont pas perdu leur temps, comme vous pouvez le constater.
Ils se fréquentèrent pendant quatre ans après leur première rencontre ; oh, tout
n'était pas un lit de roses ; ils eurent leur bonne part
de disputes et de querelles d'Allemand, mais il y avait toujours le plaisir de la
réconciliation après !
De fil en aiguille, et quand Laurent eut reçu son diplôme, il invita Anne-Marie à
dîner pour fêter l’évènement.
Laissons-les pudiquement pendant que Laurent fait sa demande en mariage, et
qu’Anne-Marie hésite longuement
- au moins dix secondes - avant d'accepter.
Après, ce fut le branle-bas dans les deux familles. Laurent ne voulait pas de
cérémonie religieuse.
il préférait se marier à la mairie, entouré de copains, mais après un bref
entretien avec son père et son futur beau-père, il se ravisa...
Ensuite, il fallut choisir la date, publier les bans, choisir les témoins, retenir
une salle pour la fête.
Le choix de sa robe de mariée mit Anne- Marie dans tous ses états - et puis il
fallait choisir les alliances...
Mais enfin, tout rentra dans l’ordre et le jour J arriva à grands pas.
Laurent avait choisi deux de ses camarades de faculté pour être ses témoins — et
ils étaient bien plus inquiets que lui.
Dans la voiture, avant de partir pour l'église, ils se demandaient: — Alors, on n’a
rien oublié? — Non, j'ai les télégrammes.
— Et moi, j'ai les fleurs et leurs billets d'avion. Allons-y. Ils démarrèrent en
trombe, sifflant la Marche Nuptiale à tue- tête.
Ils n'avaient guère fait qu’une centaine de mètres lorsque Pierre pila. — Qu’est-
ce que tu as ? demanda Alain. — Tu as oublié quelque chose ?
— Oui, répondit Pierre ! On est partis sans lui.
Malgré de petits désastres de ce genre, tout se passa merveilleusement bien. Après
les deux cérémonies, les invités firent une fête qui dura jusqu'à l'aube,
tandis que, discrètement, vers deux heures du matin, les nouveaux mariés partaient
pour leur lune de miel.
Pierre et Alain regardèrent disparaître la voiture. Pierre dit : — Quand je pense à
toutes les femmes qu'il a rendues heureuses !
— Mais voyons, répondit Alain. Tu n'es pas très discret, le jour de leur mariage.
— Non, je veux dire toutes les femmes qu'il a rendues heureuses en épousant Anne-
Marie.

II a beaucoup été question dans ce livre de gastronomie - et ce n’est pas seulement


dû à la gourmandise de l'auteur.
Dans un pays qui prend parti passionnément pour les idées, et d’habitude celles qui
vont à l'encontre des idées du voisin,
la cuisine est une façon de réunir femmes et hommes autour d'une table pour
oublier, le temps d'un repas, leurs querelles.
parce qu'on y parle que de ce qu'on a mangé à d'autres repas !
Comme disait Brillat-Savarin : La table est le seul endroit où on ne s’ennuie
jamais pendant la première heure.
Etrange coutume. Vous, l'étranger, l'invité d’honneur, vous vous pâmez sur un plat
- disons un cassoulet -
qu'a mijoté votre hôtesse pendant des heures. Vous lui exprimez votre délectation -
et elle vous répond :
— Mouais... mais c'était meilleur la dernière fois !
Alors vous sortez de table rassasié avec encore sur le palais ces parfums de rêve.
ayant la nette impression que vous êtes toujours passé à côté des meilleurs festins
qui aient jamais été !
Même la langue est embaumée des odeurs de gourmandise, de cuisine et de
gastronomie...
Imaginez-vous que tout va mal, vous n'avez pas de travail, c’est la fin des
haricots et les carottes sont cuites.
Vous n êtes pas dans votre assiette, mais il ne faut pas s'en faire : on vous
trouvera quelque chose pour mettre du beurre dans les épinards.
Mais ce qu’on vous propose n’est pas très net, vous n’êtes pas sûr : c’est du lard
ou cochon ? mais vous êtes certain que cette affaire-là va partir en brioche.
Vous en discutez entre la poire (à moins qu’elle n’ait été coupée en deux) et le
fromage et vous voilà reparti.
Vous n'êtes pas encore sorti de l’auberge (qu elle soit espagnole ou autre) ; vous
êtes certain que quelqu’un va faire ses choux gras de cette affaire
et il ne vous restera qu’à manger de la soupe à la grimace - et vous vous inquiétez
tellement que vous finissez par tomber dans les pommes.
Nous espérons que vous n'avez pas une indigestion. Pour la faire passer, nous
voulons vous raconter notre anecdote préférée à propos de la table.
Elle concerne Alexandre Dumas, gastronome avisé - et redoutable mangeur pardessus
le marché.
On l'invita à un dîner où il ne put manger à sa faim.
Tout à coup un silence tomba autour de la table, et un invité dit, comme beaucoup
en pareille circonstance : — Tiens, un ange passe.
Dumas leva sa belle tête léonine et, d’une voix lugubre, lança : — Qu'on le découpe
!
Bon appétit !

Tout n’a qu’un temps - et nous voilà à la dernière leçon. Si nous pouvons nous
permettre de remanier une phrase célèbre.
nous avons gagné la bataille, pas la guerre !
Effectivement, nous avons vaincu l'accord du participe passé et nous nous sommes
tirés d’affaire avec le passé simple et le passé antérieur.
La petite escarmouche avec le participe présent s’est bien passée (on peut passer
sous silence la rixe avec les adjectifs),
et nous avons sagement contourné les embuscades tendues par l’imparfait du
subjonctif.
Mais, sérieusement, apprendre une langue n'est point une série de batailles ; il y
a des difficultés qu'il faut surmonter, certes,
mais cela ne fait qu’ajouter à notre plaisir quand nous pouvons lire des pages
d'Hugo ou de Proust
en savourant les nuances, les finesses, les richesses de leur langage et de leur
pensée.
Vous avez approfondi vos connaissances . non seulement de la grammaire et de la
syntaxe,
mais surtout de ce que représente une langue : le pays qui l’a bercée et les gens
qui la parlent,
et n’est-ce pas le but de toute étude linguistique
de pouvoir communiquer avec d’autres? D’autant que les Français aiment à parler et
admirent celui qui s'exprime bien.
D’après l’avis d’un éminent Anglais, si Dieu redescendait sur terre, tous les
peuples se mettraient à genoux,
excepté les Français, qui diraient: — Alors, vous êtes là ? Il était grand temps !
On va pouvoir discuter un peu !
Ne mettez pas ce livre de côté ; relisez- le un peu tous les jours,
mais nous espérons que vous vous sentez prêts à lire des romans, des journaux en
français,
à écouter la radio, à aller voir des films, à voyager - et ce n’est pas uniquement
en France que cette langue vous sera utile - elle est utilisée
en Suisse, en Belgique, au Québec et Montréal, dans certains pays d'Afrique,
ainsi que partout où se trouvent les gens qui aiment l'esprit, les discussions, la
culture - même la cuisine -,
et dont vous faites désormais partie grâce à votre bonne pratique du français.

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