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Dialogues FLE pour les niveaux B2, C1, C2

Niveau B2
Dialogue 1 - Discussion sur les vacances

- Salut Hélène, ça va ?

- Ça va et toi ? Alors ces vacances ?

- Bof… Il a fait un temps de chien, la nourriture était mauvaise et les Italiens vraiment pénibles…

- Non ?!

- Mais non, je rigole !

- Ah t’es bête ! J’ai failli te croire !

- Tu m’as cru, oui !

- Non, mais en vrai, raconte…

- Ben écoute, c’était vraiment bien. Déjà le logement, impeccable. Un bel appartement, en plein centre-ville, du coup
on a pu tout faire à pied ou presque. Et la ville, un vrai bijou ! C’est vraiment magnifique ! Y’a pas à dire, l’Italie, c’est
un pays superbe ! L’architecture, les vieux palais, les vieilles églises. Ma-gni-fique ! Et les restaurants !

- Ah ah, je te reconnais bien là ! Tu as pris quelques kilos d’ailleurs, non ?

- Ah, franchement, c’est possible ! Je me suis pas limité, je te le garantis !

- J’imagine ! Les pizzas, les pâtes…

- Oui, mais pas seulement… Ils font de très bons desserts aussi ! On a goûté un truc, j’ai oublié le nom, mais c’était
un régal… Une espèce de rouleau, avec de la pâte frite, de la ricotta, de la pistache… Mmm, c’était délicieux !

- Arrête, tu me mets l’eau à la bouche ! Et dis-moi, vous avez eu le beau temps ?

- Oui, on n’a pas vu une seule goutte de pluie !

- Ah, eh bien vous avez de la chance parce qu’ici, c’est le soleil qu’on a pas beaucoup vu…

- Ouais, c’est ce qu’on m’a dit. Heureusement pour toi, c’est bientôt les vacances…

- Oh oui, j’ai vraiment hâte !

- Vous allez au Maroc, c’est ça ?

- Ah mais non, on a dû annuler le Maroc… Je t’ai pas raconté ?

- Ben non…

© Français avec Pierre


- C’est à cause de Philippe… Son passeport est plus valide…

- C’est pas vrai ?

- Mais si ! Il s’en est aperçu au moment de prendre les billets d’avion. Son passeport est périmé depuis deux mois…

- Ah merde !

- Eh oui, du coup il est allé à la préfecture, il a demandé si c’était possible qu’ils lui en fassent un nouveau
rapidement. Mais ils lui ont dit qu’ils étaient débordés en ce moment, que ça allait prendre un mois minimum…

- Ah, pas de chance…

- Tu m’étonnes ! J’étais furieuse ! Heureusement, on avait pas encore réservé de logement… Mais bon, moi qui
attendais depuis longtemps ces vacances au Maroc…

- Du coup vous allez faire quoi ? Vous restez à Tours ?

- Ah ah, t’es fou ! C’est hors de question, j’ai besoin de prendre l’air. Non, ça va être des vacances plus classiques, on
va dans le Midi.

- Sur la Côte d’Azur ?

- Non, la Côte d’Azur, c’est devenu hors de prix, surtout quand tu réserves au dernier moment… Non, on va dans
l’Hérault, à Palavas-les-Flots…

- Palavas-les-Flots ?!

- Tu connais ?

- Ouais, j’y ai passé toute mon enfance ou presque ! J’ai un oncle qui avait un bungalow là-bas, on y allait chaque été
avec mes parents et ma sœur. J’y ai passé des moments formidables !

- Ah ben merci, tu me rassures ! Je t’avoue que j’étais pas très motivée au début, surtout qu’on va dans un camping…
Ça fait presque 20 ans que j’ai pas mis les pieds dans un camping. Mais vu qu’on a réservé au dernier moment, on
avait pas trop le choix !

- Et c’est quoi le nom du camping ? Si ça se trouve c’est celui où j’allais gamin ?

- Attends, je sais plus trop… Si, c’est la “Belle Bleue”, le camping de la Belle Bleue…

- Ah non, c’est pas ça. Ça aurait été une belle coïncidence ! Mais vous allez voir, Palavas, c’est très sympa, moi en tout
cas, j’en ai gardé de très bons souvenirs.

- Ben on verra bien, de toute façon, j’ai surtout besoin de repos et de baignades… Le camping est quasiment sur la
plage, c’est ce qui nous a décidés. Et puis, pour le Maroc, ce n’est que partie remise. L’année prochaine, on y va, c’est
sûr !

- Tu vérifieras bien ton passeport !

- Ah ah, t’inquiète pas, c’est déjà fait !

Dialogue 2 - Tourisme à Paris

© Français avec Pierre


- Bonjour, ce matin, j’ai le plaisir d’accueillir dans notre émission Jacques Bertrand, responsable du pôle tourisme à la
mairie de Paris. Bonjour monsieur Bertrand.

- Bonjour.

- Alors, comment se porte le tourisme dans la capitale ?

- Eh bien écoutez, après deux années difficiles, en raison de la pandémie, je crois que l’on peut dire que les visiteurs
sont de retour dans les rues de Paris. En tout cas, les chiffres de cette année sont très encourageants.

- On est revenu au niveau d’avant le covid ?

- Non pas encore, mais on espère y arriver rapidement et retrouver l'attractivité qui était la nôtre. Vous savez qu’en
2019 par exemple, il y avait en moyenne un touriste qui arrivait chaque seconde à Paris.

- Ah oui, impressionnant ! Et de quels pays viennent les personnes qui visitent Paris ?

- De tous les pays du monde ! Paris continue de bénéficier d’une image de marque dans le monde entier. Ça reste
une des destinations préférées des touristes étrangers !

- Et j’imagine qu’il y a des nationalités plus représentées que d’autres ?

- Oui, bien sûr. Avant la pandémie, les premiers touristes étrangers à Paris étaient les Américains, suivis par les
Chinois et les Japonais… Mais en fait, la majorité des touristes à Paris sont Français ! Eh oui, ce sont des gens qui
viennent des différentes régions de France et qui séjournent en général chez des amis ou de la famille. Cela montre
que Paris séduit non seulement à l’étranger mais aussi en France.

- Quels sont les monuments, les lieux les plus visités ?

- Alors depuis l’incendie de Notre-Dame, le trio de tête est constitué du Louvre, de la tour Eiffel et du centre
Pompidou, dans cet ordre-là.

- Et qu’est-ce que vous pourriez conseiller à nos auditeurs et à nos auditrices qui souhaitent faire quelque chose de
différent, quelque chose d’un peu insolite ?

- Oh, il y a plein de choses originales à faire à Paris, vous savez ! Il y en a pour tous les goûts ! Alors si vous aimez les
chats par exemple, je vous recommande le Café des chats, dans le IIIe arrondissement. C’est un endroit
extraordinaire, où vous pouvez siroter tranquillement un thé, entouré d'une dizaine de chats, tous plus gentils les uns
que les autres.

- Ah désolée, mais moi, je suis allergique aux chats !

- Ah, ben vous pouvez faire autre chose alors, si vous n’êtes pas allergique aux écrivains, vous pouvez suivre leurs
traces dans les rues de Paris. Ce sont deux femmes, passionnées de littérature et amoureuses de Paris, qui ont lancé
ce projet qui s’appelle Sur le pavé la plume et qui consiste à découvrir Paris en suivant une œuvre littéraire, comme
Les Misérables par exemple, de Victor Hugo.

- Ah, c’est plus intéressant pour moi, en effet. Eh bien je vous remercie, Jacques Bertrand, pour toutes ces précisions.

- Merci à vous de m’avoir invité.

- Au revoir.

Dialogue 3 - Train ou covoiturage ?

© Français avec Pierre


- Oh là là ! La SNCF a encore augmenté ses prix ! Je dois aller à Marseille la semaine prochaine et regarde le prix d’un
aller simple : 148 euros !

- Ah oui, c’est clair, c’est de l’arnaque ! Tu n’as qu’à y aller en voiture !

- Allons, tu sais très bien que je n’ai pas le permis…

- Mais non, mais en covoiturage, tu sais…

- En covoiturage ? Mais tu es fou ?

- Ben pourquoi ?

- Parce que c’est dangereux, le covoiturage ! Tu sais jamais sur qui tu vas tomber ! J’ai pas envie de finir en petits
morceaux !

- Arrête tes bêtises ! C’est super sûr, le covoiturage ! Moi, maintenant, je ne voyage plus que comme ça…

- Ah bon ? Je savais pas… Et ça fonctionne comment en fait ?

- Ben, c’est très simple, tu vas sur le site de blablavoiture.fr, tu mets la destination que tu souhaites faire, la date, et
ça te met les conducteurs qui ont une place disponible dans leur voiture pour le même trajet que toi. Tu les
contactes, et hop, c’est parti !

- Oui, mais c’est bien ce que je disais, c’est dangereux… Tu les connais pas ces gens-là…

- Non, mais grâce au système d’évaluation, avec les commentaires, les notes, etc., tu peux quand même avoir une
idée de la personne à qui tu vas avoir affaire. En tout cas, moi, j’ai déjà fait ça une quinzaine de fois, et j’ai jamais eu
de mauvaise expérience…

- Vraiment ? Genre tu n’es jamais tombé sur un type qui roulait trop vite ou quelque chose comme ça ?

- Non, je te dis, si dans les commentaires, je vois qu’il y a écrit “ce conducteur n’est pas prudent, il roule comme un
fou, c’est un psychopathe”, eh bien je passe mon chemin, et j’en choisis un autre… C’est vraiment toi qui décides
avec qui tu vas voyager.

- Et il y a beaucoup d’annonces ?

- Mais oui ! Pour un Brest-Marseille, je suis sûr que tu vas trouver ton bonheur ! Et à un très bon prix !

- C’est vraiment moins cher ?

- Ah oui, bien moins cher, même si les tarifs sont plus élevés ces derniers temps, avec l’augmentation du prix de
l'essence, ça reste quand même plus avantageux que le train au niveau financier. Et c’est bon aussi au niveau
écologique.

- Alors là, tu vas pas me faire croire que ça pollue moins que le train !

- Ah non, je dis pas ça, mais si la personne doit absolument aller de Brest à Marseille en voiture, eh bien c’est mieux
pour la planète qu’elle le fasse avec d’autres passagers, et pas seule !

- C’est vrai, tu as raison !

Dialogue 4 - Rendez-vous chez le directeur

© Français avec Pierre


- Bonjour monsieur le directeur. Vous avez demandé à me voir ?

- Oui, bonjour Valérie, asseyez-vous, je vous en prie. Comment allez-vous ?

- Ça va, merci…

- Écoutez, Valérie, on se connaît depuis longtemps, n’est-ce pas ?

- Oui…

- Vous travaillez chez nous depuis 15, 20 ans ?

- 17 ans, monsieur.

- Voilà, 17 ans, alors écoutez Valérie, je ne vais pas vous mentir, mais vos résultats, ces derniers mois, sont très
décevants, très en-dessous des performances auxquelles vous nous aviez habitués.

- Oui, je sais mais ça a été compliqué ces derniers temps. Je viens de divorcer…

- Oui, je sais, madame Jeunechamp m’en a parlé. Elle m’a expliqué que vous aviez vécu des moments difficiles au
niveau de votre vie privée. Mais vous comprenez que pour nous aussi, la situation est embarrassante. Un passage à
vide, ça peut arriver à tout le monde, bien entendu. Mais là, vous voyez, je viens de jeter un œil sur les chiffres des 6
derniers mois et chaque semaine, c’est vous qui avez les moins bons résultats parmi les 10 personnes de notre
équipe de vente. Ça fait quand même beaucoup..

- Oui, je comprends, monsieur le directeur, je vous promets que je vais faire un effort…

- Écoutez, je veux bien vous donner une chance, bien sûr, mais le temps presse. Vous savez, nous aussi, nous avons
nos soucis… Ces derniers temps, les ventes ne vont pas dans le bon sens. Notre chiffre d’affaires de cette année
risque d’être encore plus bas que celui de l’année dernière, qui n’était déjà pas très brillant.

- Oui, monsieur, mais c’est la crise… Vous savez, les clients sont intéressés par nos produits, mais ils se plaignent
toujours des prix, ils disent qu’ils n’ont pas les moyens, qu’il faudrait faire un geste commercial…

- Oui, Valérie, je comprends, mais des crises, notre entreprise en a connu d’autres, non ? Vous étiez déjà là en 2008,
n’est-ce pas ? Je crois qu’à l’époque, vous étiez l’une de nos meilleures vendeuses.

- Oui, c’est vrai.

- Écoutez, Valérie, je vous fais confiance. je suis convaincu que vous n’avez pas perdu toutes vos qualités du jour au
lendemain. Retrouvez l’esprit combatif que vous aviez… Je veux revoir Valérie Corgnac, la vendeuse qui battait tous
les records.

- Oui, monsieur, je vous promets que je vais me ressaisir.

- Allez, je ne vous retiens pas plus longtemps, Valérie. Passez un bon week-end, reposez-vous bien et revenez-nous en
pleine forme lundi !

- Oui, merci monsieur. Bon week-end à vous aussi.

Dialogue 5 - Appel téléphonique

© Français avec Pierre


- Allô.

- Bonjour, est-ce que je pourrais parler à madame Groseille s’il vous plaît ?

- Oui, c’est moi-même.

- Bonjour madame Groseille, ici Dominique Dubois de Citron Télécom. J’aimerais faire le point avec vous par rapport à
votre abonnement mobile… Est-ce que vous auriez deux minutes pour qu’on en discute ?

- Oui, pourquoi pas.

- Écoutez madame Groseille, j’ai vu que vous aviez actuellement un forfait Confort à 7,99 euros par mois, c’est bien
cela ?

- Oui, je crois…

- Eh bien écoutez, en ce moment, nous proposons une offre exceptionnelle sur le forfait Liberté.

- C’est-à-dire ? Je ne comprends pas trop la différence…

- C’est-à-dire qu’actuellement, avec votre forfait Confort, vous ne pouvez pas passer plus de deux heures d’appel par
mois. Avec le forfait Liberté, vous pouvez appeler 10 heures, 20 heures, 50 heures, comme vous voulez, il n’y a pas de
limites...

- Oh, vous savez, moi, je n’appelle pas souvent…

- Et est-ce que vous utilisez internet sur votre téléphone ?

- Oui, un petit peu, je vais sur Facebook, je regarde des vidéos…

- Ah, eh bien justement, les vidéos, ça consomme beaucoup de données internet… Vous êtes actuellement limitée à
1 Go par mois, ce qui est vraiment peu. Vous n’avez jamais eu de problème pour regarder des vidéos ?

- Ah si, ça bloque souvent.

- Ah oui, mais c’est normal, madame, c’est parce que 1 Go d’internet, ça part très vite, surtout quand on regarde des
vidéos. Avec le forfait Liberté, vous disposerez de 50 Go, 50 fois plus ! Je vous garantis que là, vous n’aurez plus de
problème, vous pourrez regardez toutes les vidéos que vous souhaitez…

- Ah oui ? Bon… Ça fait combien par mois alors ?

- Ça vous revient à 9,99 euros pour les 12 premiers mois.

- Bon, écoutez, pourquoi pas, je vais y réfléchir…

- Très bien. Et sachez que nous avons des offres spéciales sur les smartphones, si vous êtes intéressée, on peut
combiner le forfait Liberté et l’achat d’un nouveau téléphone…

- Non, non, merci, je suis très contente de mon téléphone, je n’ai pas envie d’en changer.

- Comme vous voulez, madame. Par contre, pour le nouveau forfait, il faut vous dépêcher car notre offre à 9,99 euros
n’est valable que jusqu’à la fin du mois, jusqu’au 31. Après, le forfait retrouve son prix traditionnel de 18,99 euros.
Donc si vous voulez en profiter, ne tardez pas trop.

- Ok, et comment je dois faire ? Je veux dire, il faut que je vienne chez vous ?

© Français avec Pierre


- Oui, exactement, vous pouvez vous rendre dans la boutique Citron Télécom la plus proche de chez vous et souscrire
à votre nouvel abonnement. Si vous voulez, je peux aussi vous préparer dès maintenant le contrat comme ça, quand
vous viendrez, vous n’aurez plus qu’à signer et votre abonnement commencera automatiquement…

- Eh bien pourquoi pas alors, oui. 9,99 euros par mois, c’est bien cela ? Il n’y a pas d’arnaque, hein ?

- Bien sûr que non, madame ! Et de toute façon, si vous changez d’avis, si quelque chose ne vous convient pas, vous
aurez toujours un délai d’une semaine pour vous rétracter, donc soyez tranquille…

- Ok, alors je viendrai en fin de semaine je pense. Vous ouvrez à quelle heure le matin ?

- Nos boutiques sont ouvertes tous les jours de 9 h 30 à 19 h 30, sauf le dimanche.

- Très bien, c’est noté.

- Je vous remercie, madame, passez une bonne journée.

- Merci, au revoir.

- Au revoir.

Dialogue 6 - Invitation à un mariage

- Allô.

- Salut Pascal, ça va ?

- Oh, Julie, ça va et toi ? Ça fait longtemps !

- Oui, en effet ! Quoi de neuf chez toi ? Tout va bien ?

- Ben écoute, oui, ça va, ça va…

- Et Laurence ?

- Oui, ça va, elle vient de trouver un boulot…

- Ah, génial ! Où ça ?

- Chez Castocasa, tu sais le nouveau magasin de bricolage, qui vient d’ouvrir sur la route de Saint-Marcellin. Ils lui ont
proposé un CDI direct, elle est trop contente.

- Trop bien !

- Ouais, depuis le temps qu’elle cherchait quelque chose de bien, ça fait plaisir… Et toi, ça va ?

- Ouais, super bien. En fait je vais me marier bientôt, c’est pour ça que je t’appelle.

- Non ?!

- Et si !

- Avec euh…

- Oui, avec Stéphane, que tu avais rencontré à la fête de Jérémie.

© Français avec Pierre


- Ah, mais c’est une grande nouvelle ! Félicitations !

- Merci !

- Mais je savais pas que c’était si sérieux entre vous. Vous vous êtes rencontrés il y a pas si longtemps, non ?

- Oh, ça fait déjà 9 mois !

- Oui, ben c’est ce que je dis, ça fait pas très longtemps…

- Ah oui, mais là, c’est le grand amour, le vrai ! J’ai l’impression de le connaître depuis toujours.

- Ah ben c’est génial alors.

- Oh, j’ai l’impression que ça ne te fait pas vraiment plaisir. T’es pas jaloux quand même ?

- Moi, jaloux ? Mais pas du tout ! C’est juste que c’est un peu rapide, je trouve… Et puis je te connais, hein !

- Oh, arrête ! Tu sais, je n’ai plus 15 ans ! Et puis, je te jure, je suis sûre que c’est l’homme de ma vie. Je suis tellement
heureuse avec lui.

- Eh bien tant mieux, je suis vraiment content pour toi alors…

- Vraiment ?

- Mais oui, bien sûr !

- Bon, ben merci, en tout cas je voulais vous inviter, toi et Laurence, au mariage.

- Ah ben c’est gentil, merci. Vous avez déjà une date ?

- Oui, ce sera le 24 juin ! Vous êtes dispos ?

- Je pense que oui. Je vais voir avec Laurence, mais je pense que oui. Je te confirme ça rapidement. Et ce sera où ?

- À la salle des fêtes de Vittreault.

- Ah, vous vous mariez à Vittreault ! Ça va rappeler des bons souvenirs !

- Oui !

- Et tu vas inviter Fabrice et Matou ?

- Oui, bien sûr, je les ai pas encore appelés mais je compte les inviter.

- Génial ! Ça va faire plaisir de les revoir ! Bon, alors écoute, je te confirme ça vite, ok ?

- Ça roule, merci ! Gros bisous alors, à bientôt !

- Salut, bisous ! Et encore toutes mes félicitations !

Dialogue 7 - Dialogue entre collègues

- Allô, Lucie ?

- Oui…

© Français avec Pierre


- Salut, c’est Pierre, ça va ?

- Oui, et toi ?

- Oui… En fait pas trop, j’ai un grand service à te demander…

- Qu’est-ce qui se passe ?

- Écoute, en fait, dimanche, c’est l’anniversaire de mon fils… Il va avoir 5 ans…

- Oui, et alors ? En quoi je peux t’aider ?

- Ben le problème, c’est que dimanche, c’est mon tour… Normalement je dois m’occuper d’un groupe de Brésiliens.
Quand Jean-Jacques a fait le planning le mois dernier, je lui avais dit que j’étais dispo, j’avais pas réfléchi… Et c’est
hier que je me suis aperçu de mon erreur… Ma femme m’a demandé si j’avais appelé mes parents pour l’anniversaire
du petit et là j’ai compris….

- Et tu voudrais que je te remplace dimanche, c’est ça ?

- Exactement… Ce serait vraiment génial…

- Écoute, Pierre, tu exagères… Moi en plus, j’ai déjà travaillé dimanche… J’ai une famille aussi, tu sais… Deux
dimanches de suite, c’est mon mari qui va être content…

- Oui, je sais, je suis vraiment désolé. Mais si j’annonce à ma femme que je suis absent pour l’anniversaire de Gabriel,
tu imagines sa réaction... Et le petit, il va être terriblement déçu, tu comprends bien…

- Écoute, franchement, ça m’arrange vraiment pas… Demande à Laurent plutôt, il est célibataire lui, il a plus de
temps que moi…

- Ben justement, je lui en ai parlé ce matin, mais il est pas là dimanche. Il a sa sœur qui se marie samedi en Bretagne,
du coup il est pas là du weekend…

- Et pourquoi vous n’organisez pas l’anniversaire de ton fils samedi par exemple ? Vous n’êtes pas obligés de le fêter le
jour même, non ? Ton fils ne va pas voir la différence.

- Oui, mais le problème, c’est que ma femme a déjà tout prévu… Elle a invité les beaux-parents, les cousins, les
oncles, les tantes… Bref, tout le monde… Alors si on annule ou qu’on change de date maintenant, ça va être le
drame, tu comprends…

- Et Jean-Jacques, il peut pas te trouver un remplaçant? C’est son boulot après tout…

- Oui, mais tu sais, en ce moment, il est sur les nerfs… J’ai peur qu’il le prenne vraiment mal… Déjà la dernière fois, il
m’a passé un savon à cause du problème avec le bus des Japonais, alors cette fois, je crains vraiment sa réaction…

- Bon, écoute, il faut que je voie ça… Je dois en parler à mon mari…

- Ah, tu me sauves la vie ! Je te revaudrai ça, promis ! Et bien sûr, je te paie la journée et même plus, pas de
problème…

- Attends, j’ai pas encore dit oui… Et puis c’est pas une question d’argent… C’est un groupe de Brésiliens, tu dis ?

- Oui, ils sont super sympas… Ils sont arrivés hier et franchement, c’est un groupe très agréable, très tranquille.

- En plus ça fait longtemps que j’ai pas eu de visite en portugais, moi, j’ai un peu oublié…

© Français avec Pierre


- Mais non, mais ça va bien se passer, j’en suis sûr. En plus c’est une excursion facile, c’est la visite du village puis le
tour du lac, tu as l’habitude. Si tout va bien, à 16 heures, tu es à la maison.

- Le départ est à quelle heure ?

- 9 h 30 devant l’hôtel des Trois-Croix.

- Ah, ben je te trouve bien optimiste… Si à 18 heures, je suis chez moi, je pourrais m’estimer heureuse.

- Mais non, tu sais, ils auront eu une longue semaine… À mon avis, tu pourras raccourcir la visite sans problème, ils
ne seront pas contre…

- Mouais… On verra. Bon écoute, je vais en parler à mon mari, vérifier s’il peut bien garder les petits et je te tiens au
courant. Mais c’est la dernière fois que tu me fais un coup pareil, hein !

- Oui, promis, merci, merci, t’es vraiment géniale, je ne l’oublierai pas.

- Allez, arrête ! Je te confirme ça rapidement.

- Merci Lucie, vraiment !

- Allez, salut !

- Salut !

Dialogue 8 - Paroles d’étudiants

- Vous écoutez Radio Campus, il est 9 heures, l’heure de notre émission “Paroles d’étudiants”. Aujourd’hui, j’ai le
plaisir d’accueillir Paloma. Bonjour Paloma.

- Bonjour.

- Ça va ? Pas trop stressée, Paloma ?

- Non, ça va, merci.

- Alors, Paloma, tu es espagnole et tu es venue étudier à Dijon, c’est bien ça ?

- Oui, c’est ça.

- Alors à la base, tu es originaire de quelle ville ?

- Je suis née et j’ai grandi à Madrid. J’y ai vécu jusqu’à l'âge de 19 ans et après, je suis parti faire mes études à
Salamanca… enfin on dit “Salamanque”, en français.

- Salamanque, Salamanque… C’est dans le sud, c’est ça ?

- Non, c’est dans le nord-est de l’Espagne.

- Ah, mais dans le sud, par rapport à la France, je voulais dire ! Bon, j’avoue, j’ai toujours été nul en géographie, ceux
qui suivent régulièrement cette émission le savent. Bon, alors Paloma, qu’est-ce qui t’a amené à Dijon ?

- En fait, j’ai toujours voulu partir étudier en France et comme mon université et celle de Dijon ont un partenariat,
c’était plus facile pour moi de choisir Dijon. Et puis, dans ma fac, j’avais rencontré des étudiants qui avaient passé un

© Français avec Pierre


semestre à Dijon et qui avaient bien aimé. Ils m’ont dit que c’était une ville sympa, que les cours étaient intéressants,
alors j’ai pas trop hésité.

- Et alors ça va ? Tu ne regrettes pas ton choix ?

- Non, non, pas du tout, je me plais bien ici.

- Alors tu étudies quoi, Paloma ?

- Alors je suis en licence de lettres modernes.

- En quelle année ?

- En troisième année.

- Très bien. Alors parle-nous un peu des cours, de ton intégration à la fac. Ça a été ?

- Oui, oui…

- Je veux dire… La langue par exemple, tu parles super bien français, mais au début, ça n’a pas été trop difficile ?

- Non, mais en fait, j’ai passé mon bac au lycée français de Madrid et ensuite je me suis inscrite au département de
littérature française, à la fac de Salamanque. Donc au niveau linguistique, je n’ai pas eu de problème.

- Ah ok, je me disais aussi ! Et alors au niveau des cours, tu n’as pas trouvé de différences entre la France et
l’Espagne ?

- Ah si, quand même !

- Ah, dis-nous tout !

- En fait, j’ai trouvé qu’en France, les étudiants étaient un peu plus livrés à eux-mêmes. Alors peut-être parce que je
suis arrivée directement en 3e année, mais tout de suite, il a fallu que je me débrouille toute seule, personne ne m’a
vraiment aidé…

- Ah oui ?

- Oui, sauf les autres étudiants étrangers, avec qui j’ai sympathisé dès le début.

- Et avec les étudiants français ?

- Alors franchement, c’était un peu difficile… Maintenant, j’ai des amis français, mais au début, je trouvais que les
étudiants français étaient un peu froids, un peu distants. Après, c’est une autre mentalité, c’est pour ça, au fur et à
mesure j’ai appris à les connaître et je me suis fait des amis, mais c’est vrai que les premiers contacts n’étaient pas
faciles. En Espagne, je crois qu’il est plus simple de rencontrer des gens.

- Et avec les profs en France ?

- Eh bien c’est pareil, dans mon université, les professeurs sont assez proches des étudiants : ils connaissent ton
prénom, tu peux leur parler facilement et tout. Ici, après 9 mois, je crois qu’il n’y a pas un seul prof qui sait comment
je m’appelle…

- Ah oui, c’est pas la même chose, en effet !

- Mais de l’autre côté, ce sont de bons profs quand même, en général. En tout cas j’ai appris plein de choses.

- Ah oui ?

© Français avec Pierre


- Oui, en littérature comparée par exemple, la prof est vraiment passionnante. Tu entres dans l’amphithéâtre et tu
oublies complètement le reste. Elle se met à parler de Rimbaud, de Baudelaire et tu te mets à voyager, tu te
retrouves à l’époque de ces grands poètes, et c’est vraiment génial…

- Et les examens ?

- Ils sont assez difficiles. Moi, j’ai eu de la chance, car comme j’étais au lycée français, à Madrid, je savais ce que
c’était une dissertation, un commentaire de texte. Mais j’ai des amis étrangers qui ont vraiment eu du mal avec la
méthode au début.

- Et dis-moi, alors, plus généralement, est-ce que Dijon te plaît ? Est-ce que tu aimes la vie ici ?

- Oui.

- Oui… Pour être honnête, l’hiver a été un peu long. Le problème ici, c’est que le campus est assez éloigné du
centre-ville.

- Tu habites dans une chambre U ?

- Oui, juste derrière la bibliothèque de Sciences. Et donc pour aller au centre-ville, il faut quand même 20, 25 minutes
de marche. Et quand il fait froid, l’hiver, c’est pas très motivant...

- En effet, mais tu as le bus aussi ?

- Oui, c’est vrai, mais bon…

- C’est gratuit pour les étudiants en plus…

- Oui, mais moi, j’aime bien tout faire à pied… Non, mais en fait, maintenant, ça va beaucoup mieux, surtout depuis
l’arrivée des beaux jours… J’aime de plus en plus cette ville.

- Qu’est-ce que tu apprécies en particulier ?

- Je sais pas… Déjà je trouve que le centre-ville est vraiment magnifique. Les bâtiments, les rues piétonnes. Au
niveau patrimoine, c’est exceptionnel. Il y a toujours de nouvelles choses à voir, à découvrir, il suffit de lever la tête. Et
j’aime bien l’atmosphère dans les cafés, les bistrots…

- Tu sors beaucoup ?

- De plus en plus, oui ! Maintenant qu’il fait beau, je passe beaucoup de temps en terrasse…

- Ah, attention, c’est le début de la fin ! On commence comme ça et après on passe plus de temps au café qu’à la fac !

- Non, mais je n’oublie pas mes études ! C’est juste que j’aime beaucoup cette atmosphère, quand on parle de tout et
de rien avec des inconnus, qu’on refait le monde, qu’on parle de politique, de littérature, de cinéma… C’est vraiment
cool !

- Ah, j’en connais une qui ne va plus vouloir repartir en Espagne !

- Ah ah, on ne sait jamais !

- Bon, merci Paloma, la fin de l’émission approche, deux questions rapides pour finir… Finalement, qu’est-ce qui te
plaît le plus à Dijon ?

- La moutarde !

© Français avec Pierre


- Ah ah !

- Non mais plus sérieusement, je vais dire les boulangeries…. Bon, c’est pas spécifique à Dijon et c’est un peu cliché,
mais je trouve qu’en France, le pain est vraiment bon ! Et les croissants ! Et les pâtisseries ! À chaque fois que je
rentre dans une boulangerie, je deviens folle !

- Ok. Et la chose que tu détestes le plus à Dijon ?

- Oh, c’est difficile à dire… Je veux pas me faire d’ennemis…

- Ne t’inquiète pas, nous n’avons pas beaucoup d’auditeurs sur Radio Campus, tu peux parler librement !

- Bon, je sais pas… Je vais dire peut-être… Enfin c’est un peu délicat. Disons que certains propriétaires de chiens
pourraient faire plus attention… Les trottoirs ne sont pas toujours très propres…

- Ah, je vois ce que tu veux dire ! Les fameuses crottes de chiens dijonnaises ! Merci beaucoup Paloma pour ce
moment de poésie !

- Ah, désolée !

- Non, mais merci pour ta franchise, vraiment ! Et merci beaucoup d’avoir répondu à notre invitation ! Bon courage
pour la suite !

- Merci à vous ! Au revoir !

Niveau C1
Dialogue 1 - Scène de ménage

- Dis donc, Patrick, je les ai encore entendues cette nuit…

- Qui ça ?

- Ben les souris !

- Mais quelles souris ? Je t’ai déjà expliqué qu’il n’y avait pas de souris ici !

- Écoute, je suis pas folle quand même ! Vers 3 heures du matin, j’ai entendu des bruits dans le plafond, et c’était pas
les voisins, j’en suis sûre… Ça faisait comme des petits pas, tu sais, comme ça, tac tac tac tac tac…

- Ben pourquoi tu m’as pas réveillé alors ? Je t’avais bien dit de me réveiller si ça recommençait !

- Mais j’ai essayé, mais tu ronflais comme une chaudière !

- Oh là là, tu exagères !

- Oh, et puis de toute façon, y a pas que les souris, hein ! Moi, j’en ai marre de vivre dans ce taudis ! Tu m’avais
promis qu’on déménagerait bientôt !

- Ben oui, je sais, mais qu’est-ce que tu veux ? Entre le boulot, les gosses, j’ai rien le temps de faire, moi…

- Ah ben, les gosses, ils te prennent pas un temps fou non plus, non ?

- Ah ouais ? Et qui c’est qu’amène Jordy au foot ? Et qui c’est qui leur fait à manger le mercredi soir ?

© Français avec Pierre


- Ouais, et les autres jours alors, qui est-ce qui prépare tout ?

- Oh, tu vas pas recommencer, hein… Moi aussi, si j’étais à la maison toute la journée, je ferais la cuisine. Mais bon,
faut que j’aille taffer moi, hein, faut bien que quelqu’un paie les factures…

- Arrête, je connais la chanson… En tout cas, tout tombe en rade ici, hier encore, il y a le porte-serviette, dans la salle
de bain, qui s’est cassé. J’en peux plus vraiment… C’est toi qui m’avais dit qu’on pourrait trouver mieux pour le même
prix.

- Mais je sais, bibiche, mais je peux pas faire trente-six choses à la fois. Je te promets que je vais regarder bientôt.

- Ouais, tu m’as déjà dit ça le mois dernier, et celui d’avant…

- Oui, ben c’est pas de ma faute si le temps file aussi vite. La semaine prochaine, normalement, j’aurai un peu moins
de taf, j’en profiterai pour aller voir Gégé. Et puis je mettrai un bout de colle sur le porte-serviette, t’inquiète pas,
c’est pas bien grave.

- Et ton Gégé, t’es sûr qu’il va nous trouver quelque chose de bien ?

- Mais oui, c’est le roi de la combine, Gégé. Je te rappelle que c’est lui qui nous a dégoté la 308.

- Oui, ben justement…

- Ben quoi, elle est très bien, cette bagnole, non ? Elle te plait plus ?

- Ben si, mais on a quand même souvent des tuiles avec…

- Oh, des petites pannes de rien du tout ! Et puis Gégé, il y est pour rien ! C’est la faute à pas de chance, voilà tout.

- Ouais, bon ben en tout cas, j’espère qu’on aura plus de chance avec le prochain appart…

- Mais oui…

- Ah ! tu entends ! Tu entends maintenant ! Tu vois qu’y a des souris là-haut !

- Mais non, c’est pas des souris… C’est des rats !

- Ah, c’est horrible !

- Mais non, tu vas voir, je vais acheter deux ou trois pièges, elles vont pas nous embêter longtemps, ces bêtes-là ! Et
la semaine prochaine, j’appelle Gégé, sans faute !

- Bon !

Dialogue 2 - Entretien d’embauche

- Donc monsieur Gilbert, vous pensez avoir le profil requis pour rejoindre notre équipe de commerciaux ?

- Parfaitement, madame. Je crois que ma longue expérience chez Monsieur Mobilier fait de moi un excellent
commercial. La relation avec les clients, l’analyse des problèmes, la capacité à trouver des solutions et à convaincre
les interlocuteurs, tout ça, ça me connaît.

- Oui, mais il y a quand même une différence entre vendre des meubles et vendre du vin, vous en avez conscience ?

© Français avec Pierre


- Oui, tout à fait, madame. Mais vous savez, quand on est un bon vendeur, on est capable de vendre de tout… Je
n'irai pas jusqu’à vous dire que je pourrais vendre de la glace à des esquimaux, je vous épargnerai ce cliché, mais
quand même… Je crois qu’avec mes qualités et mon expérience, je m’adapterai parfaitement à vos produits.

- Vous savez, la maison Pichard est une très ancienne maison. Nous avons une image de marque et une réputation à
défendre. Pour nous, il est absolument indispensable que les gens qui nous représentent maîtrisent les codes et le
langage du vin.

- Oh, mais je m’y connais en vin, je vous l’assure. J’en bois très régulièrement.

- Ah oui ? Et vous connaissez nos produits ?

- Oui, oui, bien sûr… Je trouve que votre gamme de rouge est très intéressante. Une belle couleur, avec de jolies
étiquettes et un goût très intéressant, très fruité… Les blancs sont très bons aussi. Mais je dois quand même avouer
que j’ai une petite préférence pour vos rosés.

- Mais nous ne vendons pas de rosé…

- Ah bon ? Ah, excusez-moi, j’ai dû confondre… Enfin, de toute façon, il faudra me briefer un petit peu, évidemment,
mais une fois que vous m’aurez expliqué l’essentiel, je vous garantis que je ferai des miracles. Avant d’entrer chez
Monsieur Mobilier, je n’avais jamais vendu un seul meuble de ma vie et au bout de quelques semaines, les collègues
m'appelaient déjà le roi du meuble, c’est vous dire ! Vous verrez, dans moins de trois mois, tout le monde chez
Pichard me surnommera le roi du pinard.

- Espérons-le… Et dites-moi, monsieur Gilbert, vous avez précisé dans votre CV que vous maitrisiez bien l’anglais ?
Est-ce exact ? Parce que nous avons une clientèle internationale importante, avec laquelle nous avons des contacts
extrêmement fréquents.

- Of course, madame, I speak very very well english. Ma petite sœur est prof d’anglais, donc vous voyez, c’est de
famille. L’anglais était ma LV1 au collège et puis il m’arrive de temps en temps de regarder des films américains en
VO, avec des sous-titres. Donc oui, je crois qu’on peut dire que je me débrouille bien en anglais. Of course !

- Très bien, monsieur Gilbert. Merci d’être venu. Nous vous recontacterons rapidement pour vous donner notre
réponse.

- Merci à vous !

Dialogue 3 - Le Sens de la fête

- Ben alors, t’es pas venu finalement hier soir ?

- Non, désolé, mais je t’avais dis, j’étais crevé…

- Oui, mais je pensais que tu passerais un petit coup quand même…

- Ouais, moi aussi, mais je suis tombé sur un super film à la télé, du coup j’ai perdu la motivation…

- Ah ouais ?

- Ouais, un film trop drôle : Le Sens de la fête, avec Jean-Pierre Bacri.

- Jean-Pierre Bacri ? Jamais entendu parler de lui…

© Français avec Pierre


- Mais si, je suis sûr que tu le connais. Tu sais, c’est l’acteur là, qui a toujours des rôles de râleur… Il rouspète tout le
temps dans ses films, il fait toujours la gueule… Il a joué dans Didier, tu sais, on l’avait vu ensemble, le film où il y a
Alain Chabat qui se transforme en chien…

- Ah oui ! Bien sûr, je suis bête ! Jean-Pierre Bacri ! Mais il est mort il y a pas longtemps, non ?

- Oui, exactement… C’est trop con, moi je l’adorais cet acteur, il était super drôle. En tout cas, hier soir, je me suis
vraiment bien marré devant le film…

- C’est quoi déjà le titre ?

- Le Sens de la fête !

- Ah oui, tout un programme !

- Oui, en fait Bacri joue le rôle d’un gars qui organise des mariages, tu vois, des mariages un peu bourgeois. Alors il
prépare tout, la bouffe, la déco, la musique, c’est une grosse organisation à chaque fois. Et là, il se retrouve
embauché pour un grand mariage, dans un château, tu vois, un château superbe, avec un parc splendide, genre
Versailles…

- Et alors ?

- Et alors, devine… Il lui arrive que des emmerdes ! Il a des problèmes avec le chanteur de l’orchestre, avec le
photographe, avec les serveurs, avec le futur marié aussi, qui est un type super chiant, super exigeant, qui critique
tout, la musique, les fleurs, etc. Bref, le gars, Bacri là, il essaie de garder son sang-froid mais c’est pas facile. En plus, il
y a sa maîtresse qui est là, qui lui demande de quitter sa femme. Enfin bref…

- Ouais, ça a l’air très sympa. Et c’est un film récent ?

- Ouais, ouais, c’était tourné, je sais pas, il y a 4 ou 5 ans… Le réalisateur, c’est celui qui a fait Intouchables aussi.

- Ah ouais ? Trop bien ! Je suis fan d’Intouchables !

- Ouais, ben tu vas voir, c’est pas exactement le même genre, c’est moins dramatique bien sûr, mais moi, perso, ça
m’a franchement fait rigoler.

- Bon, ben merci du tuyau ! Je vais essayer de le télécharger alors !

- Ben, c'est illégal ça ! eh !

- Ça va !

- Tu peux le voir sur Netflix.

- J'ai pas Netflix.

- Je te file mon code ?

- Ah ouais !

Dialogue 4 - La langue française en danger ?

- Bonjour ! La langue française est-elle en danger ? C’est la question autour de laquelle nous allons débattre
aujourd’hui en compagnie de nos deux invités, Jean-François Langlois, journaliste au Fidélio Magazine et linguiste de

© Français avec Pierre


formation, auteur de l’ouvrage “Ces anglicismes qui nous envahissent” et Anne Gargantua, professeure de
linguistique française à Tours, spécialiste de lexicographie et collaboratrice au célèbre dictionnaire Lablonde.
Commençons avec vous, madame Gargantua : est-ce que le français est vraiment en danger ?

- Bien sûr que non ! Je dirais même que le français ne s’est jamais aussi bien porté ! Le nombre de locuteurs
francophones s’élève à plus 320 millions, ce qui fait du français la cinquième langue la plus parlée dans le monde.
C’est aussi la deuxième langue la plus apprise à l’école et la seule langue, avec l’anglais, qui est parlée sur les 5
continents. Prétendre qu’elle serait menacée par quelque danger me semble complètement absurde.

- Monsieur Langlois…

- Et pourtant si, elle est en danger ! Vos chiffres sont bien jolis, mais la réalité, c’est que la langue anglaise est
devenue la lingua franca de la planète, qu’elle domine les échanges politiques, culturels, économiques. Au niveau
politique par exemple, le français n’a plus aucune influence. J’étais à Bruxelles la semaine dernière, et je peux vous
assurer que désormais, il faut se lever de bonne heure pour trouver un diplomate qui s’exprime autrement qu’en
anglais. Et encore, c’est un anglais d’aéroport, dévoyé, un charabia qui ferait retourner Shakespeare dans sa tombe.

- Oui, monsieur Langlois, mais vous devez regarder plus loin que la France et l’Europe. Sur le continent africain par
exemple, le français jouit d’une vitalité extraordinaire, sa pratique est en constante progression. Onze pays africains
ont fait du français leur langue officielle exclusive, et onze autres l’ont choisi en usage officiel. Tout cela contribue à
l’enrichissement et au développement de la langue française.

- Ah, justement, parlons-en, de l’enrichissement du français ! On assiste au contraire, de jour en jour, à


l’appauvrissement, au dépérissement de notre langue. Même les journalistes ne savent plus faire deux phrases sans
écorcher un mot, sans utiliser un terme anglais dont il existe pourtant un équivalent français. À la télévision, on est
littéralement envahi : “talk show”, “prime time”, “best of”, “morning”, “coach”… C’est infernal ! Dans mon livre
d’ailleurs, j’ai recensé des centaines et des centaines d'occurrences ! L’émission avec les chanteurs par exemple, celle
qui est très populaire là, eh bien comment ils l’ont appelée ? “The Voice” ! “The Voice” ! Ah c’est du propre, ça ! Sans
doute que “La Voix”, ça ne faisait pas assez chic, assez branché ! Et puis ne parlons même pas du langage des jeunes,
avec toutes leurs expressions incompréhensibles, qui dénaturent la langue française !

- Mais cela a toujours été comme ça, monsieur Langlois ! Déjà au XVIe siècle, certains puristes protestaient contre
l’emploi de mots italiens en français… Comme vous avec l’anglais aujourd’hui, ils affirmaient que les italianismes
corrompaient la beauté de la langue française ! Mais les langues évoluent, monsieur, c’est ce qui fait leur richesse !
Chaque génération apporte de nouvelles expressions, de nouveaux mots…

- Enfin, madame, vous n’allez pas me dire que des mots comme “meuf” ou “seum” enrichissent la langue française !
Toutes ces incorrections, tous ces barbarismes ne peuvent qu’avoir un impact négatif… pardon, un effet négatif sur
le bon usage du français.

- Très bien, alors désolé de vous interrompre, mais nous allons devoir terminer rapidement ce débat. Madame
Gargantua, un petit mot pour conclure.

- Oui, eh bien, si vous me le permettez, j’aimerais citer Victor Hugo : “La langue française n’est point fixée et ne se
fixera pas.” Cela résume bien mon sentiment que la langue française est une langue vivante, très vivante, qui a évolué
et qui continuera d’évoluer à l’avenir, n’en déplaisent aux puristes.

- Monsieur Langlois ? Monsieur Langlois ?

- Oui, moi, je voudrais juste rappeler que si l’usage fait évoluer la langue, un mauvais usage ne la fait pas évoluer dans
le bon sens. C’est pourquoi, à mon sens, il est grand temps de réhabiliter la langue française.

- Hum !

- Eh bien quoi ?

© Français avec Pierre


Dialogue 5 - Réseaux (pas très) sociaux

- Ah, mais on peut plus parler avec toi, tu as toujours le nez dans ton téléphone…

- Non mais là c’est urgent, c’est Charles, désolé…

- Oui, ben de toute façon, c’est toujours urgent. Moi, la prochaine fois, mon café, j’irai le boire toute seule.

- Ah, mais le prends pas comme ça. On doit se mettre d’accord pour la soirée de demain.

- Ben c’est pas si urgent alors, si c’est pour demain…

- Non mais tu connais pas Charles, il met toujours quinze ans pour répondre aux messages, alors quand il est en ligne,
il faut en profiter…

- Ouais ben écoute, tu ferais mieux de prendre exemple sur lui… J’en ai marre de te regarder taper des messages…
Moi aussi j’ai des choses à faire.

- Bon attends, deux secondes, je te jure, je finis ma phrase et j’arrête…. Voilà, c’est fini ! Tu vois, c’était rapide ! Bon,
qu’est-ce qu’on disait ?

- Ben je sais plus moi…

- Ah si, on parlait de Bénédicte et de son cousin…

- Oui, ben écoute, j’ai plus trop envie de parler d’eux.

- Oh arrête, sois pas vexée.

- Mais je suis pas vexée, je pense juste que tu as un sérieux problème d’addiction.

- Oh, tout de suite, les grands mots !

- Vraiment, je t’assure… Je pense que tu passes trop de temps sur les réseaux sociaux, que tu es trop dépendant de
ton téléphone…

- Ben écoute, je crois que je suis pas le seul, hein, regarde autour de nous… Regarde le gars là-bas, lui aussi il regarde
son tel. Et elle là-bas, pareil… Et puis d’ailleurs, tu me fais la leçon mais toi aussi, il me semble que tu n’es pas la
dernière à taper des messages quand on boit un café…

- Oui, mais moi je me soigne.

- Ah bon ? Tu te soignes ?

- Eh oui ! L’autre jour, j’ai vu une émission à la télé, sur Arte… Il y avait un spécialiste qui parlait des smartphones, des
nouvelles habitudes que ça avait créées. Eh bien il disait que c’était très nocif pour la santé.

- Ah ouais ?

- Ouais, ça provoque du stress, de la fatigue, des insomnies, des migraines…

- Oh là là ! Si tu veux mon avis, c’est la télé que tu ferais mieux d’éteindre, pas ton téléphone ! Tu sais, ce genre
d’experts, je les connais… Des soi-disant psychologues, spécialistes du comportement, qui gagnent leur vie en faisant
peur aux gens, qui squattent les plateaux télé en débitant leurs discours moralistes… Je suis sûr que le type, pendant

© Français avec Pierre


qu’il parlait, il avait son téléphone dans sa poche, comme tout le monde, et qu’il attendait impatiemment la pub
pour regarder s’il avait pas des nouveaux messages.

- Ouais, t’as peut-être raison mais n’empêche que depuis que j’utilise moins mon téléphone, je me sens mieux…
Maintenant, la nuit, je dors comme un bébé !

- Je suis content pour toi mais bon, il faut être réaliste, on va pas retourner à l’âge des cavernes parce qu’un
pseudo-expert prétend qu’on dort mieux sans téléphone…

- Non, mais je dis pas ça non plus… Il suffit juste d’appliquer quelques recettes…

- Ah oui, et je peux savoir lesquelles ?

- Je sais pas… Juste s’aménager quelques moments dans la journée sans téléphone… Quand tu vas te promener par
exemple… Ou le soir avant de te coucher… Ou quand tu bois un café avec une copine… Bref, être un peu plus
raisonnable, apprendre à ne pas compulser sans cesse son téléphone…

- Oui, bien sûr, c’est comme tout, il faut être raisonnable… Mais bon, moi j’en ai marre de tous ces gens qui nous
disent comment il faut vivre, ce qu’il faut faire, ce qui est bon pour la santé, ce qui est pas bon, ce qu’on peut manger,
ce qu’on peut pas manger… Moi, j’aime bien passer du temps sur mon téléphone, j’aime bien scroller pendant des
heures sur Facebook et Instagram, j’aime bien partager des conneries avec mes potes… Non, franchement, je vois
pas pourquoi je m’en priverais.

- Non mais écoute, si tu… Ah, attends, excuse-moi…

- Ah, ah, tu vois, toi aussi tu es dépendante ! Extrêmement dépendante ! Fais attention à toi !

- Non, mais c’est un message de mon chef… Je suis désolée mais il faut que je réponde, c’est urgent…

- Ben écoute, la prochaine fois, moi, mon café, j’irai le boire tout seul !

- Ah, ah, très drôle…

- Ah ah, l'autre...

Dialogue 6 - C’est quoi le vrac ?

758 mots : environ 7 min

- Bonjour à tous, aujourd’hui dans notre émission “Grands problèmes, petites solutions”, nous accueillons Antoine
Beaunois, propriétaire de l’épicerie vrac Le Panier frais dans le VIIe arrondissement de Paris. Bonjour Antoine.

- Bonjour.

- Merci d’avoir accepté notre invitation. Alors est-ce que vous pourriez d'abord nous expliquer en quelques mots ce
qu’est une épicerie vrac.

- Oui, bien sûr, c’est très simple, une épicerie vrac, c’est une épicerie sans emballage, une épicerie zéro déchet, qui
permet de consommer tout en respectant la planète.

- Donc c’est une sorte d’épicerie écologique, c’est ça ?

- Tout à fait. L’idée, à la base, c’est de réduire nos déchets. Et le meilleur moyen de réduire ses déchets, c’est tout
simplement de ne pas en produire. Quand vous allez faire vos courses dans un supermarché classique, tous les

© Français avec Pierre


produits ou presque que vous achetez sont emballés. Si vous achetez un kilo de pâtes par exemple, vous allez vous
retrouver avec du carton ou du plastique que vous allez jeter à la poubelle. Vous savez que chaque Français produit
en moyenne plus de 350 kilos de déchets par an. C’est énorme.

- En effet, ça fait beaucoup. Mais alors techniquement, comment ça marche ? Je veux dire, quand les gens viennent
faire leurs courses dans votre épicerie, comment ils font pour ramener les produits chez eux, s’il n’y a pas
d’emballage ?

- Alors ce n’est pas très compliqué, ils viennent avec un ou deux sac cabas, assez costauds, et puis ils utilisent des
petits sacs en tissu pour les aliments et des bocaux pour les produits liquides.

- Les produits liquides ?

- Oui, on vend aussi des produits liquides. Par exemple, si vous voulez acheter de l’huile ou du vinaigre, eh bien vous
vous servez selon la quantité dont vous avez besoin. Comme ça, il n’y a pas de gaspillage, vous achetez au juste poids.

- Ah, génial ! Et donc au niveau des produits alimentaires, on trouve les mêmes choses que dans un magasin
classique ?

- Oui et non. Disons que notre philosophie à nous, c’est de proposer à nos clients des produits sains et de qualité, des
produits qui soient respectueux de l’environnement. Donc tout ce qui est malbouffe, nourriture industrielle,
évidemment, vous ne trouverez pas ça chez nous. Mais sinon, oui, nous avons tous les produits nécessaires pour bien
manger, pour avoir une alimentation saine et équilibrée. Ça va des fruits et légumes de saison aux produits secs
comme les céréales, les féculents, etc. On a des choses sucrées aussi, des biscuits, des pâtisseries bio…

- Et vous avez aussi des produits pour la maison, je crois ?

- Oui, exactement, on a des produits d’entretien naturels. On a aussi des produits cosmétiques, des crèmes pour le
corps, du savon, voilà, toujours des choses qui s’inscrivent dans une démarche éco-responsable…

- Et ça marche ? Je veux dire, la clientèle suit ?

- Eh bien écoutez, oui, c’est beaucoup de travail, mais je crois que les gens sont assez réceptifs. Ils sont de plus en
plus sensibles à ces questions-là, ils ont envie de faire quelque chose au quotidien pour changer les choses, pour
consommer mieux, à la fois pour leur santé et pour la planète. Alors c’est vrai que parfois il y a des gens qui entrent
dans l’épicerie et qui ont l’air un peu effrayés, ils ne comprennent pas tout de suite de quoi il s’agit mais en général,
avec un peu de pédagogie, ils comprennent très bien l’intérêt de ne pas avoir d’emballage. Et puis de l’autre côté, on
a réussi à fidéliser une clientèle de base on va dire, des gens qui partagent nos inquiétudes par rapport à l’avenir et
qui veulent aussi agir au quotidien, en soutenant l’agriculture locale.

- Très bien. Et au niveau des prix ? Les produits bio ont souvent la réputation d’être plus chers pour les
consommateurs…

- Alors franchement, je ne crois pas qu’on soit plus cher que les autres, en tout cas, pour des produits de cette
qualité, les prix sont tout à fait abordables. Et justement, nous, notre objectif, c’est de proposer quelque chose qui
soit accessible au plus grand nombre. L’idéal, ce serait que tous les magasins se mettent à copier notre modèle, que
même les supermarchés se mettent au vrac.

- On peut toujours rêver !

- Oui, mais certains font des efforts en la matière, même si ça reste pour eux un argument purement marketing. Ils
ont compris eux aussi que les gens en avaient marre de gaspiller, de jeter des tonnes de déchets à la poubelle.

- Eh bien espérons que le message va passer. Merci encore à vous, Antoine Beaunois, d’avoir été notre invité et
bonne continuation.

© Français avec Pierre


- C’est moi qui vous remercie.

Dialogue 7 - Réclamation

- Agence Locavacances, bonjour.

- Oui, bonjour madame. Je vous appelle au sujet de l’appartement que j’ai loué pour mes vacances…

- Oui, quelles sont les références de votre dossier ?

- C’est un F1 à la Grande Motte, rue général Leclerc.

- Oui, mais quel est votre numéro de dossier ? Le numéro qui est inscrit sur votre contrat de location.

- Ah, attendez, je sais pas trop… Y a tellement de paperasse… C’est un papier jaune, c’est ça ?

- C’est possible, oui…

- Alors… Attendez… Le numéro de location, c’est ça ?

- Oui.

- Alors le voilà ! C’est le numéro 186 957.

- Très bien. Vous êtes monsieur Vouglois, n’est-ce pas ?

- Oui, c’est ça.

- Alors quel est votre problème ? Je vous écoute.

- Ben en fait, y a pas qu’un problème, y en a plusieurs … Enfin le plus pénible, c’est l’eau… Y a pas d’eau chaude…
Dans la cuisine oui, mais pas dans la salle de bain… C’est pas très agréable pour prendre une douche.

- Oui, je comprends. Et quels sont les autres problèmes ?

- Ben y a pas de fourchettes non plus. Y a des couverts, des couteaux, des cuillères mais y a pas de fourchettes. C’est
pas très pratique pour manger…

- Oui, en effet. Quelque chose d’autre ?

- Ben la porte-fenêtre pour accéder au balcon est bloquée… Du coup, on a un magnifique balcon avec vue sur la mer,
mais on peut pas en profiter… On mange nos tomates à la petite cuillère sur la table basse du salon… Y a mieux
quand même, pour les vacances…

- Oui, je comprends… Et c’est tout ?

- Oui, c’est tout, c’est tout… Enfin ça fait déjà beaucoup, non ? Pour 1000 euros la semaine, on pourrait quand même
avoir un logement correct.

- Oui, je comprends, monsieur, nous en sommes désolés. Nous allons essayer de vous envoyer un plombier dans la
semaine…

- Dans la semaine ? C’est une blague ? On reste pas deux mois, hein, nous, on repart samedi déjà… Et j’ai pas envie
de prendre une douche froide pendant une semaine… Ma femme non plus, d’ailleurs… Avec le sable qui colle
partout, ça serait pas un luxe de prendre une bonne douche chaude quand même…

© Français avec Pierre


- Oui, je comprends, monsieur, mais vous savez, les plombiers aussi prennent des vacances. En plein mois d’août, les
rares qui sont disponibles sont très débordés.

- Écoutez, madame, c’est pas mon affaire ça... Je veux bien être gentil mais ma patience a des limites… Alors vous
allez me régler ce problème dans la journée, ou sinon je fais un scandale…

- Oui, je comprends monsieur. Mais enfin, l’état des lieux a été fait à votre arrivée hier. Je l’ai sous les yeux, et rien de
spécial n’a été signalé…

- Oui, mais j’allais pas prendre une douche avec la dame de l’agence…

- Je comprends mais la porte-fenêtre, les couverts, tout était en état, tout était là, d’après l’état des lieux.

- Enfin bon, qu’est-ce que vous croyez ? Que je vais m’amuser à piquer des fourchettes ? Vous m’avez pris pour un
receleur ou quoi ? Et puis le balcon, de toute façon, votre dame là, elle y a même pas mis les pieds !

- Pourtant il est écrit que le balcon a été vérifié… Vous l’avez bien signé, cet état des lieux, non ?

- Oui, mais je lui faisais confiance, moi, j’ai pas tout relu en détail ! Bande de malhonnêtes ! Allez, ça suffit
maintenant, donnez-moi le numéro du directeur.

- Je regrette, monsieur, mais c’est impossible.

- Ah oui ? Alors c’est quoi votre adresse ? Où est votre agence ?

- Nous n’avons pas d’adresse physique, monsieur.

- Comment ça ? Qu’est-ce que ça veut dire ça ?

- Ça signifie que nos bureaux sont dématérialisés…

- Dématérialisés ! Et je fais comment alors, moi ! Je vous envoie un e-mail ?

- Le mieux est d’envoyer votre réclamation via notre site internet, il y a un formulaire dédié… C’est le plus efficace.

- Ah oui ! Et comment je vais faire ? Le wi-fi non plus ne marche pas ! J’avais oublié de vous le dire !

- Décidément…

- Vous l’avez dit, oui ! Bon écoutez, je crois que je vais aller voir directement la police, et comme ça, vous aurez de
mes nouvelles, je vous le garantis !

- C’est noté, monsieur. Bonnes vacances !

- Grrr !

Dialogue 8 - Les voies vertes

- Vous écoutez Radio Inter, il est 15 heures, l’heure de retrouver notre rendez-vous quotidien “3 minutes pour
comprendre la France”, avec Philippe Le Guérec. Bonjour Philippe, ça va ?

- Bonjour Anne-Sophie, ça va très bien, et vous ?

- Ça va, ça va… Alors Philippe, aujourd’hui, vous allez nous parler des voies vertes…

© Français avec Pierre


- Tout à fait, Anne-Sophie, les balades en famille le dimanche, en pleine nature, le long d’une rivière, à l’orée d’un
bois, à vélo ou à pied, ça fait envie, non ?

- Oh oui !

- Eh bien, voilà, pour profiter de tout cela, rien de mieux qu’une voie verte ! Alors une petite précision importante,
pour commencer : parfois les gens ont tendance à confondre piste cyclable et voie verte, mais ce n’est pas la même
chose. Vous connaissez la différence, Anne-Sophie ?

- Non… Enfin, je ne suis pas sûre…

- Eh bien, c’est très simple : sur une piste cyclable, on ne circule qu’à vélo alors que la voie verte est ouverte à tous les
modes de déplacements non-motorisés. On peut donc s’y promener à vélo, mais aussi à pied, en rollers et même à
cheval pourquoi pas !

- Et le vélo électrique y est autorisé également ?

- Oui, bien sûr, on en rencontre d’ailleurs de plus en plus souvent sur les voies vertes de France ! En revanche, pas de
motos, pas de voitures bien sûr, ces voies étant principalement destinées à un usage de loisirs, un usage récréatif et
sécurisé qui permet à tout le monde de se balader sereinement, sans stress, ce qui est un vrai plus pour les jeunes
enfants et leurs parents notamment, ou pour les cyclistes néophytes, qui découvrent le vélo et souhaitent éviter la
circulation automobile.

- Et alors, où est-ce qu’on les trouve, ces voies vertes ?

- Alors en général, les voies vertes traversent des paysages bucoliques, des paysages de campagne, en suivant le tracé
d’anciennes voies ferrées, en empruntant des chemins de halage, des routes forestières. On peut donc se promener
tout en admirant des lieux splendides, des rivières, des canaux, des viaducs, des bois, des champs… Bref, on respire
le grand air, on fait un peu de sport et on en prend plein les yeux, sans débourser un centime !

- Et il y a des voies vertes dans toute la France ?

- Quasiment oui. En tout cas, il existe déjà 18 848 kilomètres d’itinéraires aménagés sur le territoire métropolitain, et
de nombreuses voies sont en cours de réalisation, ce qui devrait permettre au réseau français d’être l’un des plus
développés et des plus attractifs en Europe.

- Est-ce que vous auriez un parcours à nous recommander en particulier ?

- Alors toutes les voies vertes valent le détour, évidemment, mais si je ne devais en retenir qu’une, ce serait celle qui
traverse ma région, la Bretagne, en suivant le canal de Nantes à Brest. C’est un parcours splendide, avec plus de 200
écluses, de nombreux ouvrages d’art, des paysages divers et contrastés, des villes historiques…

- Oh là là, ça met l’eau à la bouche, tout ça ! Merci à vous Philippe et à demain pour une nouvelle chronique !

- Merci Anne-Sophie !

Niveau C2
Dialogue 1 - En salle de rédaction

- Salut Laurent, ça va ?

- Non, je suis dans la mouise ! Le chef m’a demandé un article pour demain et j’ai toujours pas commencé…

© Français avec Pierre


- Ben, ça va, t’as encore le temps…

- Ben non, je dois lui envoyer à 15 heures, dernier carat.

- Ça va, il est pas encore midi, t’es large… T’as écrit combien de mots déjà ?

- Zéro ! Nada, rien du tout ! C’est bien ça le problème, je sèche complètement, j’ai absolument aucune inspiration…

- Ah, l’angoisse de la page blanche…

- Exactement… C’est la première fois que ça m’arrive, je comprends pas…

- Bon attends, je vais te donner un petit coup de main… C’est quoi ton thème ?

- Ben justement, le patron m’a laissé carte blanche… C’est pour la rubrique environnement…Il faut que je ponde
2000 mots environ…

- 2000 mots ? Ah ouais, en effet, t’es pas sorti de l’auberge ! Mais comment ça se fait qu’il t’ait prévenu si tard ?

- Apparemment, il y a eu un souci avec Mathilde... C’est elle qui était chargée de l’article et elle lui a fait faux bond à
la dernière minute… Il a pas voulu m’en dire plus, mais à mon avis, on n’est pas près de la revoir, celle-là… Il était
furax.

- Ouais, ça m’étonne pas… J’ai toujours trouvé que cette fille était pas très nette. Rien qu’avec sa dégaine, on voit de
suite qu’il y a quelque chose qui cloche chez…

- Oui, ben écoute, je m’en fous un peu de Mathilde, pour l’instant. Moi, mon problème, c’est cet article de mes
deux…

- T’as qu’à faire un truc sur le réchauffement climatique… Avec la canicule qu’il fait en ce moment, t’as de quoi écrire
un bon papier.

- Ah non, merci, je veux pas faire un truc bateau non plus... J’ai une réputation à tenir…

- Ah, excuse-moi, j’avais oublié que monsieur visait le prix Pulitzer…

- C’est pas ça, mais si le chef m’a demandé à moi, c’est qu’il attend quand même quelque chose d’un peu décalé…
D’ailleurs, les articles de Mathilde étaient pas mal dans le genre… La semaine dernière, son truc sur les applis vertes
a fait un carton…

- Ouais, et du coup le succès lui est monté à la tête… Je te parie qu’elle a demandé une augmentation, qu’elle a fait
du chantage, ou un truc comme ça. Ça m’étonnerait pas d’elle.

- Bon, au lieu de faire ta langue de vipère, tu voudrais pas m’aider ?

- Volontiers, mais monsieur trouve mes idées trop vulgaires…

- Arrête, j’ai pas dit ça… C’est juste qu’il me faut un sujet percutant, original, pas un énième papier sur le
réchauffement climatique… C’est bon, on a compris qu’il faisait chaud…

- Attention, tu vas virer climatosceptique…

- Tu parles, je suis surtout stressé…

- Bon, j’ai peut-être une idée…. J’ai lu un truc très sympa ce matin dans Le Courrier de Camargue…

- Ouais ?

© Français avec Pierre


- Ouais…

- Ben vas-y, accouche !

- Je sais pas si tu le mérites….

- Allez, arrête de me faire tourner en bourrique !

- Non, mais ça va peut-être pas te plaire

- Allez, je te dis !

- Bon. C’était un article sur deux types qui ont inventé une borne anti-moustique révolutionnaire…

- Et qu’est-ce que tu veux que je fasse de ça ? C’est quoi cette histoire ?

- Ben, c’est juste quelque chose de super écologique et d’hyper innovant… En plein dans ton sujet, quoi… En plus
c’est du made in France, le genre de truc qui plait bien aux lecteurs…

- Ah ouais ? Bon, attends, je vais regarder. Borne… Anti-moustique… Ah, voilà ! Bon, voyons ce que ça dit : “Deux
jeunes Arlésiens ont inventé un piège efficace qui tue près de 90 % des moustiques dans un rayon de 60 mètres sans
le moindre insecticide. Connectées, ces bornes collectent également des données pour mieux lutter contre l’invasion
du moustique tigre, vecteur de maladies infectieuses.” Mais c’est génial, ça !

- Qu’est-ce que je te disais !

- Ah ouais ! Le seul problème, c’est qu’on est pas les premiers sur le coup… Il y a déjà pas mal d’articles sur le sujet,
j’ai l’impression…

- Ouais, mais c’est surtout dans la presse régionale. Au niveau national, je crois que personne n’a encore repris
l’info…

- Exact, exact…. En plus, je vais tourner ça comme il faut…. Deux copains d’enfance, dans la Camargue infestée de
moustiques… Soudain, ils ont une idée de génie… Une idée qui va faire le tour du monde… La fin des piqûres de
moustiques et des nuits agitées ! Le triomphe de l’innovation à la française ! Oh là là ! Ça va faire un storytelling de
ouf !

- Ouais, ben t’emballe pas non plus !

- Non, mais si, ça y est, l’inspiration revient… Merci du tuyau ! Allez, laisse-moi bosser maintenant !

- Ouais ouais, de rien… T’auras intérêt à me remercier quand tu recevras ton Pulitzer !

- T’inquiète, t’inquiète, j’y veillerai !

Dialogue 2 - À Pôle emploi

- Bonjour monsieur Constant.

- Bonjour madame.

- Comment allez-vous ? Vos recherches d’emploi avancent ? Vous avez de nouvelles pistes ?

- Eh bien, rien de nouveau par rapport à la dernière fois… Je crois que le secteur de la traduction est bel et bien
bouché…

© Français avec Pierre


- Et vous avez été voir du côté des ONG, comme je vous l’avais suggéré lors de notre dernier entretien ?

- Oui, mais il y a vraiment pas grand-chose, et pour des salaires de misère… Ah si, j’ai fait une traduction pour une
association qui s’occupe des migrants… Ça m’a pris quatre heures, ils m’en ont payé une, au SMIC… Et encore,
quand je dis “payé”, j’attends toujours le virement sur mon compte…

- Oui, je vous avais prévenu… C’est un secteur difficile d’accès, surtout quand on a ni l’expérience, ni les diplômes
requis…

- Ben justement, en parlant de diplômes… J’ai eu une nouvelle idée… Une formation qui vous coûterait pas bien
cher… Et cette fois, ce serait la bonne, je vous le promets.

- Qu’est-ce qui vous est passé par la tête encore ?

- Écoutez, depuis l’enfance, je dévore des livres… Des BD, des classiques, des essais, des romans… J’ai toujours adoré
les bouquins… Du coup, je me suis dit que bibliothécaire, ce serait le métier parfait pour moi. C’est tellement évident
que je me demande comment je n’y ai pas pensé plus tôt…

- Écoutez, monsieur Constant, je vais jouer franc jeu avec vous. Ce genre de discours, vous me l’avez déjà servi
plusieurs fois… Il y a trois ans, quand vous avez voulu devenir codeur. Il y a deux ans, quand vous avez suivi une
formation de tailleur de pierre. Il y a six mois, quand vous m’avez annoncé que vous alliez profiter de vos notions
d’italien pour devenir interprète. Il faut être raisonnable, à un moment…

- Non, mais je vous assure que cette fois, c’est la bonne ! Je vous dis que j’ai la vocation, depuis l’enfance ! Dumas,
Balzac, Camus, j’ai tout lu !

- Mais il ne suffit pas d’être un grand lecteur pour être bibliothécaire… C’est un vrai métier, qui fait appelle à
différentes compétences…

- Gestion des stocks, relation avec le public, organisation d’événements, maîtrise des TIC… Je sais tout ça, madame
Champlin, ne vous inquiétez pas ! Je me suis déjà bien renseigné… En plus, c’est un secteur qui recrute…Toutes les
semaines en France, on ouvre une nouvelle médiathèque. Et puis c’est un concours national, c’est l’égalité
républicaine, les meilleurs sont retenus et c’est tout. Je risque pas d’être victime d’injustice ou de discrimination,
comme sur les chantiers…

- Je ne suis pas certaine, monsieur Constant… L’obtention du concours vous donne seulement l’autorisation de
postuler auprès des collectivités territoriales, il me semble…

- Oui, peut-être, mais enfin, vous m’avez compris… Si je réussis le concours, mes chances de décrocher un job seront
quand même très fortes. Et pour réussir le concours, j’ai juste besoin d’un petit coup de pouce de Pôle emploi pour
payer les cours de préparation…

- J’admire votre enthousiasme et votre optimisme, mais vous savez, Pôle emploi n’a pas vocation à financer toutes
vos lubies. Nous avons déjà été très généreux avec vous, nous ne pouvons pas vous payer une formation tous les six
mois…

- Mais celle-ci coûte trois fois rien... Tout est en ligne, le matériel est sur une plateforme, les contacts avec les
professeurs se font par e-mail, du coup ça limite les frais. Et puis c’est dans votre intérêt, car si je réussis le concours,
il y aura un chômeur de moins sur vos listes…

- Si seulement… Enfin, de toute façon, vous connaissez la procédure. Vous devez faire une demande en bonne et due
forme via le formulaire électronique sur notre site. Mais bon, ne vous faites pas trop d’illusions, monsieur Constant,
vu vos antécédents, il y a peu de chances que votre requête aboutisse…

- On peut toujours rêver !

© Français avec Pierre


- Oui, c’est vrai, ça, ça ne coûte rien !

- Et ben voilà, allons-y pour la requête !

Dialogue 3 - Nadal, ce héros ?

- Wahou ! T’as vu le match hier ? Phé-no-mé-nal !

- Tu parles de Nadal ?

- Bien sûr que je parle de Nadal ! 14e titre à Roland Garros, 22e victoire dans un tournoi du Grand Chelem ! C’est le
meilleur de tous les temps, c’est clair et net maintenant !

- Ouais, merci les piquouzes et la dope…

- Ah, n’importe quoi ! Tu dis ça parce que t’es frustré, parce que t’as toujours préféré Federer, l’élégant, l’esthète, le
toucher soyeux !

- Ouais, c’est ça… C’est surtout que j’ai jamais pu piffrer ce bourrin de Nadal… Mais alors là, ça dépasse
l’entendement ! Le gars, il avoue tranquille en conférence de presse qu’il est chargé comme une mule et tout le
monde l’applaudit ! On nage en plein délire !

- Mais qu’est-ce que tu racontes !?

- Ce que tout le monde sait, voyons… Que ton Nadal, il a joué sous infiltration pendant toute la quinzaine… Même
lui, quand on lui a demandé combien il avait reçu de piqures, il en a rigolé. Le gars, il boite, il a un genou en compote
et il fout un 3 sets à 0 en finale de Roland, tranquillou…

- Ben à ce que je sache, il n’y a rien d’illégal là-dedans… Il a pris que des choses autorisées.

- Mais c’est bien ça le problème ! C’est pas parce que c’est légal que c’est légitime… Je dis pas que Nadal est nul, bien
au contraire… Avec la carrière qu’il a derrière lui, c’est sûr qu’il est pas manchot. Mais bon, si tu lui enlèves ses
docteurs, eh bien ses tournois du Grand Chelem, tu peux lui en enlever la moitié au moins. Hier, par exemple, vu
l’état dans lequel il était, il aurait tout simplement pas pu jouer sans l’aide du toubib.

- Ouais, mais bon, c’est normal de se faire soigner, quand tu es blessé, non ? C’est pas parce que tu es sportif
professionnel que tu n’as pas le droit de prendre des médicaments et de soulager tes douleurs…

- Ouais mais y a “soulager” et “soulager”... Y a des limites quand même… Si t’es vraiment blessé, tu t’arrêtes de
jouer, point à la ligne. Tu vas te soigner et tu reviens quand t’es guéri, c’est pas plus compliqué… Je peux te dire que
les cyclistes, ils l’ont mauvaise, parce que eux, on les traite pas comme Nadal, hein… Dans le vélo, les infiltrations
pendant la compétition, c’est complètement interdit. C’est considéré comme du dopage, et c’est bien normal…

- Ben écoute, c’est pas Nadal qui a écrit les règlements non plus…

- Oui, je sais, mais ce deux poids, deux mesures, ça m’agace vraiment… Je te jure, Nadal, au fond j’ai rien contre lui,
c’est vrai qu’il m’a toujours énervé avec ses tics et tout, mais enfin, je reconnais quand même que c’est un grand
champion… Le problème, c’est le système qui lui permet de faire ça… À la limite, Nadal, je le plains même, il est en
train de bousiller sa santé pour ajouter une ou deux breloques à son palmarès… C’est triste quand même…

- Qu’est-ce que tu veux, c’est un vrai passionné ! Le tennis, c’est sa vie ! Et vu son niveau actuel, il aurait tort de
décrocher ! Comme tu dis, même sur une jambe, il reste intouchable sur terre battue… Si le règlement lui permet de
jouer comme ça, il a bien raison d’en profiter…

© Français avec Pierre


- Ouais, on verra… On en reparle dans quelques années… De toute façon, tu l’as bien dit, hein, terre battue, c’est
que ça qu’il sait faire parce que sur les autres surfaces c’est pas terrible !

- En tout cas, toi, t’es toujours aussi rabat-joie, même sans infiltration !

- Qu’est-ce que tu veux, moi aussi je suis un passionné !

Dialogue 4 - Le développement personnel

- Chers auditeurs, chères auditrices, bonjour ! Bienvenue dans “Grain de sel”, l’émission qui fait débat ! Aujourd’hui,
nous allons discuter d’un thème qui devrait faire monter la température de quelques degrés dans le studio, un thème
qui divise et qui fait couler beaucoup d’encre : le développement personnel. Pour en parler, j’ai le plaisir d’accueillir
deux invités. Jean Bourvil, vous êtes philosophe, auteur d’un petit livre corrosif, “Le développement personnel,
l’arnaque du siècle”, aux éditions Plomb. Marie-Edwige Magasin, vous êtes coach de vie et vous avez écrit un guide
de développement personnel qui est devenu un véritable best-seller, “Le bonheur à portée de la main”. Alors,
madame Magasin, comment expliquer un tel succès ?

- Je crois que les gens ont envie d’être heureux, tout simplement, de croquer la vie à pleines dents… Mes conseils et
ceux de mes collègues les aident à se réaliser, à concrétiser leurs projets, leurs envies…

- Et quelle est la recette du bonheur, selon vous ? Est-ce que c’est si facile que cela d’être heureux ?

- Alors il n’y a pas une seule recette, tout dépend aussi de chacun, de sa personnalité, de son caractère, c’est à
chaque personne, vraiment, de trouver sa voie…

- Oui, mais dans votre ouvrage, vous donnez bien des trucs, des astuces pour y parvenir ?

- Oui, bien sûr, je propose des pistes, des remèdes. Ça passe d’abord par une redéfinition de nos priorités… Il s’agit
pour chacun de voir ce qui est le plus important pour lui, de comprendre ce qui le rend heureux, malheureux, et
d’agir en connaissance de cause… Ça peut passer aussi par des exercices de relaxation, de maîtrise de soi, de
maîtrise de son corps. Ça passe aussi par la confiance en soi, la compréhension des autres, le lâcher-prise…

- Jean Bourvil, je vous vois sourire… Pourquoi ?

- Parce que c’est de la poudre aux yeux, tout ça ! Vous excuserez ma franchise, madame Magasin, mais pour moi, tout
ce discours sonne extrêmement creux. On nous ressort des lieux communs vieux comme le monde et on nous fait
croire que c’est révolutionnaire. Mais il n’y a rien de plus banal qu’un livre de développement personnel. C’est simple,
quand vous en avez lu un, vous les avez tous lus…

- Vous avez lu le livre de madame Magasin ?

- Non, je vous dis, c’est pas la peine, avant même de l’ouvrir, je sais déjà ce que je vais trouver dedans.

- Quel mépris !

- Non, mais ce n’est rien de personnel, ne le prenez pas pour vous… Je ne doute pas que vous soyez de bonne foi, je
dis juste que le développement personnel en soi est une arnaque, une escroquerie…

- Alors en quoi est-ce une arnaque ? Est-ce que vous pourriez un peu développer, monsieur Bourvil ?

- Oui, bien sûr ! En fait, le développement personnel s’appuie sur une seule chose : le moi, l’égo, le culte de l’individu.
Il renforce les pulsions narcissiques des gens. À l’ère des selfies, il dit à tout un chacun : “tu es le maitre de ta propre
vie, le bonheur dépend de toi et de toi seul”… C’est de la fiction, bien évidemment, ces théories fallacieuses font
complètement l’impasse sur les autres, sur la complexité des relations sociales, sur le rapport à l’autre… Elles

© Français avec Pierre


confortent les gens dans leur petit culte personnel, elles les enferment sur eux-mêmes au lieu de les ouvrir sur le
monde. Je trouve cette approche extrêmement malsaine.

- Marie-Edwige Magasin, comment réagissez-vous à ces critiques ?

- C’est tellement absurde que je ne sais pas par où commencer. Monsieur Bourvil n’a pas lu mon livre, c’est une
certitude, sinon il ne débiterait pas autant de sottises à la fois…

- Et après, vous allez dire que c’est moi qui suis méprisant !

- Non, mais écoutez, il n’y a pas besoin d’être un grand psychologue pour voir qu’il y a derrière les propos de
monsieur Bourvil beaucoup de jalousie et de ressentiment. Pendant des siècles, les philosophes ont cherché le
bonheur sans parvenir à le trouver… Alors forcément, maintenant qu’ils ont de la concurrence, qu’il y a des gens qui
ont trouvé des choses plus efficaces, ils sont bien embêtés… Ils tiennent à leur fonds de commerce, au fond, et c’est
bien normal, et c’est pour cela qu’ils essaient de surfer sur notre succès en nous dénigrant…

- Qu’est-ce que vous insinuez ? Qu’on fait ça par intérêt, c’est ça ? Je vous rappelle que mon livre coute 9 euros 99
seulement, alors que le vôtre est à plus de 20 euros !

- Oui, mais le mien a deux fois plus de pages que le vôtre ! Et il n’a pas été écrit avec les pieds !

- Bon écoutez, je crois qu’on s’éloigne un peu du sujet, je vous propose de faire une petite pause musicale et de
revenir ensuite avec les questions de nos auditrices et de nos auditeurs. Merci !

Dialogue 5 - Mère et fils

630 mots

- Coucou mon grand, ça va ? Je te dérange ?

- Non…

- T’es en train de réviser ?

- Non…

- Tu fais quoi ?

- Rien…

- Ben si, t’es bien en train de faire quelque chose, ne me prend pas pour une imbécile…

- Non mais c’est rien, je te dis, je fais un mème…

- Un mème ? C’est quoi ça ?

- C’est un truc sur internet… Tu peux pas comprendre…

- Tu penses que je suis trop bête pour comprendre, c’est ça ?

- Mais non, mais c’est pas de ta génération, c’est tout…

- Ah ben encore mieux ! Donc, je suis trop vieille, c’est ce que tu insinues ?

- Mais non, maman, mais c’est pas intéressant pour toi…

© Français avec Pierre


- Alors tu ne l’as peut-être pas remarqué, mais figure-toi que moi aussi j’utilise internet… Je suis peut-être née à l’âge
des cavernes, mais je sais me servir d’un clavier et d’une souris… J’ai même un compte Instagram.

- Ah ouais ? T’es sur Insta, toi ?

- Eh oui ! Ça t’épate, hein ? La vieille est branchée ! J’ai beau avoir 52 ans, je suis toujours à la page !

- Je vois ça… Tu vas bientôt finir sur TikTok !

- Et pourquoi pas ? Bon allez, explique-moi un peu c’est quoi, un mème…

- Ben en fait, c’est une image, une vidéo virale, avec un peu de texte… C’est quelque chose de marrant, c’est des
sortes de blagues, quoi…

- Et comment tu fais alors, pour faire ça ?

- Ben pour créer un mème, tu trouves un bon template, une bonne image, et après t'ajoutes le texte. Tu peux faire
des retouches aussi, avec Photoshop, trafiquer un peu l’image. Et hop, après tu postes ça sur Facebook, Snapchat,
Insta et voilà…

- Et c’est quoi le but ?

- Ben rien, c’est pour rigoler, quoi.

- Ah ok.

- Ben, après le but, c’est quand même d’avoir des reacs, des gens qui likent ton post et tout ça, quoi… Le mieux, c’est
quand t’arrives à faire un 3/4…

- Un trois quarts ?

- Ouais, c’est quand t’as plus de 1000 réactions sur un seul post.

- Ah, et ça arrive souvent ?

- Ben ça dépend de la page où tu postes. Moi, ça m’est déjà arrivé quelques fois… Regarde celui-là par exemple, il a
eu plus de 1500 likes…

- Ah ! Mais c’est ça que tu appelles un mème ? Moi, j’appelle ça un photo-montage, tout simplement… Vous, les
jeunes, vous croyez que vous avez inventé l’eau chaude, mais en fait vous faites des choses qui existent depuis
longtemps…

- OK boomer…

- Comment ? Attention, ça, je sais très bien ce que ça veut dire ! Je te conseille de me parler sur un autre ton, jeune
homme ! Je suis ta mère quand même !

- Ouais, ça va, désolé…

- Et d’ailleurs, c’est bien joli de faire des mèmes, mais je te rappelle que le bac approche à grands pas…

- Ça va, j’ai encore le temps…

- Oui, oui, c’est ce qu’on dit ! En attendant, je te vois pas beaucoup réviser… Je vais pas te répéter ce qu’on t’a déjà
dit avec ton père : pas de mention, pas de voiture ! Et il est hors de question qu’on te finance une prépa hors de prix
pour que tu passes ton temps à te tourner les pouces !

© Français avec Pierre


- Mais t’inquiète, maman, t’auras rien besoin de me payer du tout… Je vais être pris en prépa les doigts dans le
nez… Et puis avec la moyenne que j’ai eue cette année, le bac, ça va être une formalité…

- Oui, ben justement, avec tes facilités, c’est vraiment dommage que tu ne fasses pas plus d’efforts… À force de te
reposer sur tes lauriers, un jour, tu auras une mauvaise surprise…

- Ouais, c’est ça, on verra.

- J’espère me tromper, hein !

- Ouais, bon allez, il faut que je finisse ça, après je dois aller chez Marco…

- Tu sors encore ce soir ?

- Maman, on est vendredi… C’est le weekend…

- Bon, ben rentre pas trop tard quand même !

- Oui, maman… Bien sûr, maman…

Dialogue 6 - Réveil difficile

- Allo François !

- Ouais, salut Jeanne.

- J’ai vu que tu m’avais appelé…

- Ouais, c’est la grosse merde… J’ai encore paumé ma carte bleue…

- Non ?! C’est pas vrai ? Encore ?

- Ouais…

- C’est la combien ? La quatrième, la cinquième fois ?

- La septième…

- Oh là là ! Et je parie que t’avais encore bu comme un trou…

- Ouais, on peut rien te cacher… C’était l’anniv de mon cousin… Il fêtait ses 30 ans, alors forcément, on y est pas
allés de main morte…

- T’exagères quand même… Et t’as fais opposition ?

- Ouais, bien sûr, quand je m’en suis rendu compte, j’ai appelé la banque tout de suite… Je connais la procédure
maintenant…

- Tu m’étonnes ! N’empêche que ta banquière, elle va péter les plombs !

- Ouais, déjà la dernière fois, elle m’a passé un sacré savon… Ça plus les découverts à répétition, je lui en fais voir de
toutes les couleurs. Elle va finir par me dire d’aller voir ailleurs… Allez ouste, du balai ! ah ah...

- Ouais… Après, tant que tu paies ta nouvelle carte, c’est pas son problème, hein…

© Français avec Pierre


- Ouais mais quand même… Enfin, le truc qui craint le plus, c’est si quelqu’un a vidé mon compte entretemps…

- Tu t’en es rendu compte à quelle heure ?

- Ben à mon réveil, quoi… Vers midi…

- Aïe aïe aïe. T’abuses…

- Ouais.

- Et tu as pas pu vérifier ton compte ?

- Ben non, la banque est fermée… C’est des feignasses, le samedi, ils bossent que le matin…

- Et t’as pas une appli de ta banque sur ton téléphone ?

- Ben si, mais il y a toujours un décalage entre le moment où tu retires de l’argent et le moment où ils enregistrent ça
sur ton compte…

- Ouais, c’est vrai… Eh bien t’as plus qu’à prier alors…

- Ouais, exactement… Ce qui me rassure, c’est qu’il y avait pas beaucoup d’argent sur mon compte… En plus, avec
tout ce que j’ai dépensé hier.. J’ai rincé tout le monde, j’étais chaud comme la braise…

- Ah là là ! T’es incorrigible ! Ça va finir par te perdre un jour !

- Parle pas de malheur ! En tout cas, moi, je sais pas comment je vais faire… La banque ouvre pas avant mardi, et j’ai
presque plus un rond… Il doit me rester un billet de 10 et c’est tout…

- Ah, tu as vraiment le chic pour te mettre dans des situations à la con… Tu veux que j’te dépanne un peu ?

- Ouais, ce serait vraiment cool…

- T’as besoin de combien ?

- Je sais pas… Mon frigo est vide en plus… Au moins 50 ou 100 balles si tu pouvais…

- Oh là ! C’est la fin du mois en plus, je suis un peu ric-rac, moi…

- Ouais, je m’en doute bien mais bon…

- Écoute, passe à la maison ce soir, on bouffera ensemble… Ça te fera toujours un repas de moins à préparer. Pour les
100 balles, on va voir…

- Merci, c’est vraiment gentil…

- T’inquiète, jusqu’à mardi, on va bien réussir à s’arranger.

- Merci ma Jeanne, c’est vraiment cool ! T’es une vraie pote, toi…

- Ouais, allez, à ce soir !

- À toute, tchao.

- Tchao, tchao.

© Français avec Pierre


Dialogue 7 - Les cafés en France

- Bonjour à tous, dans notre émission d’aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir Jean-Marc Bistrot. Jean-Marc Bistrot,
vous êtes docteur en histoire et auteur d’un essai intitulé “Les cafés en France”, un petit ouvrage absolument
savoureux, que j’ai personnellement dégusté avec un grand plaisir.

- Merci.

- Alors Jean-Marc Bistrot, dites-nous tout ! À quand remontent les premiers cafés en France ?

- Alors les premiers établissements qui portent ce nom ouvrent leurs portes en France au XVIIe siècle. Ils suivent de
peu l’arrivée dans notre pays d’une nouvelle boisson, le café, tout droit venu de Constantinople.

- Oui, parce que le café, le lieu, est évidemment lié au café, la boisson ?

- Tout à fait, parce qu’il existait bien entendu, avant le XVIIe siècle, des endroits où les gens se rencontraient pour
discuter et pour boire, des débits de boissons comme les fameuses tavernes du Moyen ge. Mais le café en tant que
tel acquiert assez rapidement une aura particulière, un rôle bien à part dans la société.

- Vous écrivez dans votre livre que sans les cafés, il n’y aurait pas eu la Révolution française…

- Exactement, au XVIIIe siècle, le café constitue un lieu de sociabilité important, où circulent les idées nouvelles, où la
pensée des Lumières se diffuse. On y parle de politique, de philosophie, de religion, d’arts, on y échange des idées,
on évoque l’actualité… On assiste surtout à une sorte de démocratisation de la parole, car les cafés ne sont pas
seulement fréquentés par les riches bourgeois ou les gentilshommes, mais on y trouve aussi des gens du peuple, des
petits travailleurs, des indigents…

- D’ailleurs, au XIXe siècle, Balzac écrit que “le comptoir d’un café est le parlement d’un peuple.”

- Tout à fait, cela montre bien la dimension politique des cafés en France.

- Et qu’est-ce qu’on boit à cette époque dans les cafés ? Seulement du café ?

- Ah non, pas du tout, c’est un peu comme aujourd’hui, on peut y boire tout et n’importe quoi. Enfin, surtout
n’importe quoi, je dirais… On a le témoignage de Louis-Sébastien Mercier, un écrivain du XVIIIe siècle, qui nous
explique, je cite : “En général, le café qu'on y prend est mauvais et trop brûlé ; la limonade dangereuse ; les liqueurs
malsaines, et à l'esprit de vin : mais le bon Parisien, qui s'arrête aux apparences, boit tout, dévore tout, avale tout.”

- Ah oui, en effet, ça ne fait pas trop envie…

- Non, ce côté-là, je ne crois pas qu’on puisse dire que c’était mieux avant.

- Alors, justement, ce que j’ai apprécié dans votre ouvrage, c’est que vous ne vous contentez pas de sonder le passé,
de faire l’historique des bistrots en France. Vous tournez aussi votre regard vers le présent, vers aujourd’hui. Même si
ce que vous nous en dites n’est pas très réjouissant…

- Oui, c’est vrai, malheureusement, l’évolution récente des cafés est assez inquiétante…

- Vous nous expliquez qu’il y avait environ 200 000 cafés dans les années 60 et qu’il n’y en a plus que 30 000 environ
aujourd’hui… Comment expliquer cette chute vertigineuse ?

- Alors, il y a de multiples facteurs, comme toujours, la société, les mœurs évoluent, c’est normal. Enfin, pour
expliquer cette baisse, on peut mettre en avant les effets des campagnes de prévention routière, à partir des années
80, avec un discours anti-alcool beaucoup plus fort qu’avant, qui fait que les gens sont beaucoup plus prudents et
préfèrent boire chez eux. Il y a aussi eu la rénovation urbaine, dans les villes, qui a entraîné la fermeture de milliers

© Français avec Pierre


de cafés, ou la désertification des campagnes, l’exode rural qui a poussé de nombreux cafetiers de village à mettre la
clé sous la porte.

- Vous évoquez aussi l’interdiction de fumer dans les lieux publics, en 2008.

- Oui, évidemment, et plus récemment encore, il y a eu la crise covid, dont on mesure encore mal l’impact, mais qui a
forcément provoqué la faillite de certains bistrots.

- Alors, vous parlez de “bistrot” justement, pour finir sur une note plus positive, est-ce que vous pourriez nous dire
deux mots sur la richesse lexicale que vous évoquez dans votre livre ?

- Oui, alors je me suis amusé à recenser les termes qu’on utilisait pour parler de ces établissements et j’en ai trouvé
plus d’une dizaine… Donc, le café et le bistrot évidemment, mais aussi le troquet, le bar, le rade, la gargote, le
bounia, la taverne, le cabaret, l’assommoir… Alors, beaucoup de ces mots ont vieilli et sont sortis de l’usage, bien
sûr, mais ils témoignent, je crois, de l’importance que le café a eu et a encore dans notre histoire, de ses différents
visages, de ses différents avatars…

- Très bien, dernière question, un peu plus personnelle… Jean-Marc Bistrot, votre nom de famille n’est pas trop dur à
porter ?

- Non, ça va, ah ah ! Quand j’étais petit, on me faisait beaucoup de blagues à ce sujet mais aujourd’hui, je me dis que
c’était un patronyme prédestiné !

- Ah ah, merci Jean-Marc Bistrot d’avoir été notre invité !

- Merci à vous !

Dialogue 8 - Chez le concessionnaire

- Bonjour madame, je peux vous aider ?

- Oui, bonjour monsieur, je cherche une voiture.

- Oui, madame, vous êtes au bon endroit. Quel type de véhicule il vous faut ? Une berline, un break, un SUV ? Vous
avez un modèle précis en tête peut-être ?

- Oh là là, non, pour être franche avec vous, j’y connais pas grand-chose en voiture…

- Je comprends, je comprends, pas de souci, madame… Je suis là pour vous aider… C’est pour quel usage ? Plutôt de
la ville, de l’autoroute ?

- Ben en fait, un peu de tout… J’en ai besoin pour aller au boulot, mais aussi pour des trajets plus longs, pour aller en
vacances avec mes enfants par exemple…

- Ah ok, donc une voiture familiale plutôt…

- Oui, voilà. Je viens de divorcer et c’est mon ancien mari qui a gardé notre grosse voiture… Moi, j’ai une petite
Twingo, une trois-portes, mais avec les enfants, c’est pas très pratique, ils sont un peu à l’étroit…

-Ah, je comprends ! Et vous avez combien d’enfants ?

- Deux, mais ils poussent très vite, vous savez, l’aîné a 14 ans et le cadet 12, ils ont déjà de grandes jambes à cet
âge-là!

© Français avec Pierre


- Ah, je comprends, madame, je comprends. Alors écoutez, avec la 5008 que vous voyez là, c’est le confort assuré, à
l’arrière comme à l’avant. C’est la reine des familiales !

- C’est laquelle, la bleue là ?

- Non non, c’est celle en gris métallisé, juste derrière…

- Ah ! Ah oui, elle est très jolie, en effet ! Elle est à combien ?

- À 36 861 euros, avec la garantie constructeur…

- Ouh là ! Alors là non, on s’est pas bien compris, pas du tout… Il me faut quelque chose de beaucoup plus modeste
au niveau du prix… Je roule pas sur l’or, malheureusement…

- Ah ok, je comprends… Quel est votre budget alors ?

- J’avais pensé à 5 000 euros, 6 000 grand maximum.

- Ah ok, donc à ce prix-là, ce sera forcément un véhicule d’occasion…

- Ah oui bien sûr, je peux pas me permettre d’acheter du neuf…

- Bon alors, écoutez-moi, vous avez de la chance, j’ai justement une belle 308 qui est arrivée ce matin même et qui
pourrait, à mon avis, faire votre bonheur… Suivez-moi, je vais vous la montrer… Voilà, regardez, 5 995 euros,
garantie 6 mois, c’est vraiment une affaire… Moteur HDI, 92 chevaux moteur, 5 chevaux fiscaux et en plus les pneus
sont neufs et la courroie de distribution vient d’être changée…

- Ah oui, elle est pas mal… Mais elle est pas un peu… comment dire… un peu allongée ?

- Ah mais c’est normal, c’est la version SW, c’est un break… Avec ça, je peux vous assurer que vous aurez de la place
pour emmener vos enfants où vous voulez… Le coffre est extrêmement spacieux et les sièges très confortables…

- Oui, mais ça doit pas être très pratique pour les créneaux, non ?

- Ah mais si, au contraire, on se gare comme dans du beurre avec cette titine-là ! Il y a un système d’aide au
stationnement, avec des capteurs qui vous préviennent quand vous êtes trop près du trottoir ou d’une autre voiture.

- Ah ok, c’est le truc qui fait bip bip, c’est ça ?

- Exactement ! Et puis de toute façon, c’est comme pour chaque voiture, une fois que vous avez vos points de repère,
vous pouvez vous garez les yeux fermés…

- Si vous le dites ! Bon, et c’est quoi au niveau du carburant, une essence ou une diesel ?

- Diesel ! Un moteur extrêmement économique, 5 litres au cent à peine, avec ça vous n’aurez pas besoin d’aller à la
pompe trop souvent.

- Ah, c’est bien ça, c’est très bien… Et elle est pas trop vieille ?

- Non, elle est de 2011, et elle a même pas 190 000 kilomètres au compteur… Une vraie affaire, je vous dis !

- Ah, mais ça fait quand même beaucoup ça, non ?

- Mais non ! Vous savez aujourd’hui, vous pouvez en faire facilement le double, sans problème. Les moteurs sont
beaucoup plus solides qu’avant… Cette voiture, je vous le garantis, a encore de belles années devant elle… Vous
voulez l’essayer peut-être ?

© Français avec Pierre


- Je sais pas trop… Est-ce que j’ai le droit ?

- Mais bien sûr, madame !

- C’est que j’ai jamais conduit une grosse voiture comme ça, moi… Si jamais j’ai un accident…

- Mais non, vous inquiétez pas, de toute façon elle est assurée ! Et puis je vous accompagne, bien sûr…

- Ok, ben pourquoi pas alors ! Allons-y !

- Alors vous voyez ? Elle est agréable à conduire, n’est-ce pas ?

- Oui, ça va, je pensais que ce serait plus compliqué… Mais elle est nerveuse quand même, elle va vite…

- Ah ben ça, ça doit vous changer de votre Twingo, c’est sûr ! Elle en a sous le capot, celle-là !

- En effet, oui…

- Attention madame, le feu rouge !

- Ah mince, désolée, j’avais pas vu…

- Bon, c’est pas grave, y avait personne… Mais n’hésitez pas à vous servir des freins, hein ! Les disques sont neufs, ils
ont été changés lors du dernier contrôle technique…

- Ah ok… Et l’auto-radio, il ne marche pas ?

- Ah non, mais si vous voulez, on peut vous en installer un… Faudra juste payer un petit supplément…

- Ah ben oui, parce que sans musique, ça risque d’être un peu monotone. Et le clignotant, c’est normal qu’il fasse pas
de bruit quand je tourne à droite ?

- Non, mais ça c’est rien, ça doit être un petit problème d’électronique… Un bon mécano vous réparera ça en moins
de deux…

- Ah ! Bon, ben écoutez, je pense que je vais la prendre… Y a juste cette histoire de créneaux qui m’inquiète un
peu…

- Eh bien allez-y, essayez, vous allez voir… Regardez, y a justement une place qui se libère ici…

- Bon, allez, soyons fous alors !

- Voilà, tournez bien le volant… Braquez… Braquez à fond… Braquez je vous dis !

- Ah, ben c’est malin !

- Ah, ben désolée, je vous avais prévenu… Faut dire que c’est pas une voiture, c’est un paquebot… Bon, je crois que
je vais prendre un autre modèle…

- Chez un autre concessionnaire, oui !

© Français avec Pierre

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