Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
- il a fréquenté nombre de personnages politiques qui sont réputés être responsables des
malheurs de la cité
- il n’est pas comme tout le monde (il dédaigne les valeurs matérielles, tourne en dérision les
autorités, sème le doute… bref il est dangereux pour l’ordre de la cité puisqu’il en sape les
fondements)
- il a agacé tout le monde à travers ses questionnements incessants…
- 3 parties :
Il est important de préciser le climat intellectuel de l’époque pour bien comprendre ces
accusations. Cf. les deux grands mouvements philosophiques pré-socratiques :
consiste à dire que si Mélétos accuse Socrate de corrompre la jeunesse, alors il sait qui rend
les jeunes gens mauvais ; donc il doit aussi savoir qui les rend meilleurs (24d) ; qui sont-ils
alors ?
- les gens méchants causent du tort à leurs proches, alors que les gens de bien leur procurent
du bien ; d’où deux questions :
- existe-t-il des personnes qui préfèrent recevoir du mal que du bien ?
- M. accuse-t-il S. De vouloir corrompre la jeunesse à dessein ou sans le vouloir ?
- il ne professe aucune doctrine ; pour le montrer il recourt à l’oracle de Delphes (ou Apollon)
: S. raconte qu’un de ses amis, lors d’un voyage à Delphes, consulte la Pythie sur la question
suivante : existe-t-il un homme plus sage que Socrate ? La Pythie a répondu que non
- Socrate explique en quoi il est le plus sage : c’est que contrairement à bon nombre de gens,
il sait reconnaître son ignorance
- tout au long de l’œuvre il affirme que pour rien au monde il n’acceptera d’abandonner sa «
mission » divine qui consiste à éprouver la sagesse des hommes
Cf. 29b : « ce que je sais bien, c’est qu’être injuste, et désobéir à ce qui est meilleur que soi,
dieu ou homme, est contraire au devoir et à l’honneur »
- Il est légaliste, respectueux des lois de sa cité jusqu’au scrupule, jusqu’à risquer sa vie dans
l’affaire des généraux (32b-c), jusqu’à préférer la mort au plan d’évasion de Criton (Criton,
50a-54d)
- Pourquoi ? Parce que, comme tout citoyen, il doit tout aux lois puisqu’elles ont réglé le
mariage de ses parents, sa naissance, son enfance, son instruction, ses propres engagements
d’adulte, les droits et la sécurité dont il a joui
- Pourtant il sait désobéir aux lois de la cité au nom d’une autorité supérieure, lors de
l’arrestation de Léonde Salamine (32c-e) ; il n’hésite pas non plus à braver le tribunal
populaire et à réclamer comme peine, après sa condamnation, d’être nourri au Prytanée
(autant dire de recevoir la légion d’honneur !)
Ce souci scrupuleux de la justice explique que Socrate ait refusé de gémir sur son sort et n’ait
pas cherché à sauver sa peau : cela reviendrait en effet à ridiculisé la Cité qui vient d’émettre
son jugement ; par ailleurs puisqu’il a toujours mis la justice au-dessus de la vie (plutôt
mourir dignement que mourir injustement !), il remettrait en question le principe même qui lui
valait le nom de « sage »
Cela incline à penser que la mort serait préférable à la vie ! Cf. dualisme platonicien (l’âme
incarnée dans un corps aspire à s’en défaire)