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Le dioxygène, communément
nommé oxygène, est une substance Dioxygène
constituée de molécules O2
(constituées chacune de deux atomes
d'oxygène). Gazeux dans les
conditions normales de température
et de pression, incolore, inodore et
insipide, il participe à des réactions
d'oxydoréduction, essentiellement la
combustion, la corrosion et la
respiration. Le dioxygène est l'une
Représentations du dioxygène
des formes allotropiques de
l'oxygène. Identification
Nom UICPA dioxygène
L'appellation « oxygène » sans autre
Synonymes
précision est ambiguë parce que ce oxygène moléculaire
terme peut désigner l'élément
oxygène (O) ou bien le gaz oxygène No CAS 7782-44-7
a
(O2) . Bien que l'ozone O3 soit aussi No ECHA 100.029.051 (http://echa.europa.eu/fr/substance-information/-/substanceinfo/100.029.051)
un composé moléculaire de l'élément No CE 231-956-9
oxygène, c'est généralement du
Code ATC V03AN01
dioxygène dont on parle quand on
PubChem 977
utilise les termes « oxygène
moléculaire » et « molécule No E E948
d'oxygène ». SMILES O=O
PubChem, vue 3D
Découvert indépendamment en 1772 InChI InChI : vue 3D
par le Suédois Carl Wilhelm Scheele InChI=1/O2/c1-2
à Uppsala, et en 1774 par le Apparence gaz incolore à température et pression ambiante ; gaz liquéfié : liquide incolore à bleu 1
Britannique Joseph Priestley dans le
Propriétés chimiques
Wiltshire, l'oxygène a été nommé
ainsi en 1777 par le Français Antoine Formule
O2 [Isomères]
brute
Lavoisier et son épouse à Paris à
partir du grec ancien ὀξύς / oxys Masse 31,9988 ± 0,0006 g/mol
molaire 2 O 100 %,
(« aigu », c'est-à-dire ici « acide »),
et γενής / genês (« générateur »), Diamètre
0,292 nm
moléculaire
car Lavoisier pensait à tort
— oxydation et acidification étant Propriétés physiques
11
reliées — que : T° fusion −219 °C 3
T°
« Nous avons donné à la −183 °C 3
ébullition
base de la portion Solubilité dans l'eau à 20 °C : 3,1 ml/100 ml 1,
respirable de l'air le nom
d'oxygène, en le dérivant 14,6 mg·l-1 (eau à 0 °C),
de deux mots grecs ὀξύς, 12,75 mg·l-1 (eau à 5 °C),
acide et γείνομαι, 10,07 mg·l-1 (eau à 15 °C),
j'engendre, parce qu'en 8,28 mg·l-1 (eau à 25 °C),
effet une des propriétés les 4,59 mg·l-1 (eau à 60 °C)
plus générales de cette base
[Lavoisier parle de Masse
volumique équation 4 :
l'oxygène] est de former
des acides en se combinant Masse volumique du liquide en kmol·m-3 et température en kelvins, de 54,35 à 154,58 K.
avec la plupart des Valeurs calculées :
substances. Nous
appellerons donc gaz
oxygène la réunion de cette T (K) T (°C) ρ (kmol·m-3) ρ (g·cm-3) T (K) T (°C) ρ (kmol·m-3) ρ (g·cm-3)
base avec le calorique. » 54,35 -218,8 40,77 1,3046 107,81 -165,34 32,74315 1,04775
Sommaire
Origine et évolution du
dioxygène de l'atmosphère
terrestre
Cyanobactéries
Évolution du taux de
dioxygène dans
l'atmosphère terrestre
Rôles biologiques
Photosynthèse
Respiration
Présence dans le corps
des vertébrés
Structure
Structure géométrique
Représentation de
Lewis
Diagramme d'orbitales
moléculaires
Spectroscopie Pression à −118 °C : 5 080 kPa 1
de vapeur
Magnétisme saturante
équation 4 :
Production
Production industrielle Pression en pascals et température en kelvins, de 54,36 à 154,58 K.
Au laboratoire Valeurs calculées :
Réactivité
Avec les corps simples T (K) T (°C) P (Pa) T (K) T (°C) P (Pa)
Les ions de O2 54,36 -218,79 1,4754E2 107,81 -165,34 465 799,69
Réaction du dioxygène
61,04 -212,11 948,08 111,15 -162 588 061,24
singulet 1O2
64,38 -208,77 2 052,11 114,49 -158,66 732 305,35
Utilisations
67,72 -205,43 4 086,78 117,83 -155,32 900 708,08
Notes et références
Notes 71,06 -202,09 7 582,68 121,17 -151,98 1 095 485,61
Références 74,4 -198,75 13 242,11 124,51 -148,64 1 318 896,19
Voir aussi 77,74 -195,41 21 949,77 127,85 -145,3 1 573 244,69
Articles connexes
81,09 -192,06 34 774,77 131,2 -141,95 1 860 889,25
Bibliographie
84,43 -188,72 52 964,81 134,54 -138,61 2 184 249,84
l'atmosphère terrestre 97,79 -175,36 209 790,81 147,9 -125,25 3 886 020,69
De nombreuses hypothèses ont été 101,13 -172,02 278 728,7 151,24 -121,91 4 427 205,65
avancées pour expliquer la présence 104,47 -168,68 363 385,6 154,58 -118,57 5,0206E6
de dioxygène dans l'atmosphère :
la plus communément
retenue est qu'il s'agit d'un
gaz produit lors du
fonctionnement des
cyanobactéries, et plus
généralement des végétaux
chlorophylliens, extrayant le
carbone du dioxyde de
carbone (sous forme de
composés organiques) et
rejetant l'oxygène (sous
forme de dioxygène) par le
mécanisme de la
photosynthèse ;
une seconde invoque la
décomposition, dans la
haute atmosphère, de
molécules d'eau en
dioxygène et dihydrogène,
sous l'effet des
rayonnements solaire et
cosmique. Le dihydrogène
s'échappant définitivement
dans l'espace (au rythme,
actuellement, d'environ
3 kg/s), le dioxygène
s'accumule dans
l'atmosphère.
Les deux phénomènes existants, la
réalité peut être une combinaison des
deux processus.
Point −118,67 °C
critique 50,422 bar
Cyanobactéries 0,6361 kg·l-1 3
Il y a 4 milliards d'années, la Terre Point triple −218,7916 °C 5
0,00149 bar 3
est presque totalement recouverte
d'océans et son atmosphère est Vitesse du
330 m·s-1 (27 °C, 1 atm) 6
son
composée de méthane, d'ammoniac
13 Thermochimie
et de dioxyde de carbone . Les
premières bactéries présentes dans ΔfusH° 213 kJ/kg
l'océan utilisent exclusivement la ΔvapH° 6,82 kJ·mol-1 (1 atm, −182,95 °C) 7
fermentation comme source
Cp
d'énergie. Peu à peu en évoluant,
équation 4 :
elles deviennent capables d'utiliser la
lumière solaire comme source
d'énergie, le CO2 comme source de Capacité thermique du liquide en J·kmol-1·K-1 et température en kelvins, de 54,36 à 142 K.
Valeurs calculées :
carbone et l'H2O ou l'H2S comme
source d'hydrogène. C'est
l'apparition de la photosynthèse. Ces T T Cp Cp T T Cp Cp
organismes autotrophes, c'est-à-dire (K) (°C) (K) (°C)
capables de créer leurs propres
nutriments, vont se développer, se 54,36 -218,79 53 650 1 677 101 -172,15 55 317 1 729
propager et muter en cyanobactéries 60 -213,15 53 099 1 659 104 -169,15 55 705 1 741
il y a 3,2 milliards d'années.
63 -210,15 53 035 1 657 106 -167,15 56 033 1 751
Ces cyanobactéries utilisent l'eau 66 -207,15 53 078 1 659 109 -164,15 56 660 1 771
comme source d'hydrogène et
68 -205,15 53 150 1 661 112 -161,15 57 488 1 797
rejettent du dioxygène dans leur
milieu, un poison mortel pour toutes 71 -202,15 53 301 1 666 115 -158,15 58 567 1 830
les autres bactéries anaérobies. Cette 74 -199,15 53 483 1 671 118 -155,15 59 955 1 874
compétition autour du dioxygène
77 -196,15 53 679 1 678 121 -152,15 61 713 1 929
entre les bactéries est un tournant
décisif dans l'évolution de la vie. La 80 -193,15 53 875 1 684 124 -149,15 63 906 1 997
prolifération des cyanobactéries 83 -190,15 54 063 1 690 127 -146,15 66 609 2 082
modifie totalement la composition de
86 -187,15 54 243 1 695 130 -143,15 69 898 2 184
l'atmosphère et des océans en les
enrichissant en dioxygène. En 89 -184,15 54 417 1 701 133 -140,15 73 856 2 308
parallèle, des bactéries évoluent pour 92 -181,15 54 595 1 706 136 -137,15 78 573 2 455
pouvoir utiliser ce dioxygène dans
95 -178,15 54 790 1 712 139 -134,15 84 142 2 630
leur métabolisme à la place de la
fermentation, ce sont les premiers 98 -175,15 55 022 1 719 142 -131,15 90 660 2 833
organismes à réaliser la respiration
cellulaire. En effet, les rendements
énergétiques de la respiration sont
bien supérieurs à la fermentation,
donnant à ces être-vivants un
avantage évolutif des plus
importants.
Il y a environ 2 milliards d'années,
une cellule eucaryote primitive
(anaérobie) avale une bactérie
capable de réaliser la respiration.
Cette bactérie internalisée par
phagocytose deviendra la
mitochondrie, actuellement présente
dans toutes les cellules aérobies. On
peut d'ailleurs noter que les
mitochondries ont leur propre ADN,
possédant toutes les caractéristiques
d'un ADN bactérien (ADN
circulaire).
Évolution du taux de
dioxygène dans
l'atmosphère terrestre
Le dioxygène était quasiment
inexistant dans l'atmosphère terrestre
avant que les archées et les bactéries
ne se développent, probablement il y
a environ 3,5 milliards d'années. Le
dioxygène à l'état libre apparaît pour
la première fois en quantité
Propriétés électroniques
significative durant le
paléoprotérozoïque (il y a entre 2,5 1re énergie 12,0697 ± 0,0002 eV (gaz) 8
et 1,6 milliard d'années environ). d'ionisation
Pendant le premier milliard d'années, Précautions
tout le dioxygène produit par ces SGH 9
organismes se combine à du fer
dissous dans les océans pour former
des formations ferrifères rubanées.
Quand ces puits d'oxygène sont
Danger
saturés, le dioxygène libre H270,
commence à être relargué des H270 : Peut provoquer ou aggraver un incendie ; comburant
océans, il y a 2,7 milliards d'années.
SIMDUT 10
Sa concentration atteint 10 % de son
niveau actuel il y a environ
20
1,7 milliard d'années .
A, C,
La présence d'une grande quantité de A : Gaz comprimé
dioxygène dissous dans les océans et température critique = −118,57 °C
dans l'atmosphère peut avoir conduit C : Matière comburante
cause ou favorise la combustion d'une autre matière
à l'extinction les organismes
anaérobies qui vivent alors, au cours Divulgation à 1,0 % selon les critères de classification
de la crise écologique nommée la
NFPA 704
Grande Oxydation il y a environ 2,4
milliards d'années. Toutefois, la
0
respiration cellulaire utilisant le
3 0
dioxygène permet aux organismes OX
aérobies de produire beaucoup plus
d'ATP que les organismes Transport
anaérobies, les aidant ainsi à
21 25
dominer la biosphère terrestre .
1072
Depuis le début du Cambrien il y a Code Kemler :
540 millions d'années, la 25 : gaz comburant (favorise l'incendie)
concentration d'oxygène dans Numéro ONU :
l'atmosphère a évolué, représentant 1072 : OXYGÈNE COMPRIMÉ
Classe :
au fil du temps entre 15 % et 30 % 2
22
de son volume . Vers la fin du Étiquettes :
Carbonifère il y a environ
300 millions d'années, le taux de
dioxygène atmosphérique atteint un
maximum : il représente alors 35 %
22 2.2 : Gaz ininflammables, non toxiques (correspond aux groupes désignés par un A ou un O majuscule);
du volume de l'atmosphère ce qui
pourrait avoir contribué à la grande
taille des insectes et des amphibiens
23
de l'époque . Cette culmination de
sa proportion dans l'atmosphère 5.1 : Matières comburantes
terrestre à cette époque est due à
l'expansion massive des forêts de 225
1073
fougères géantes sur la Pangée, et à
l'enfouissement progressif des Code Kemler :
produits organiques qui sont devenus 225 : gaz liquéfié réfrigéré, comburant (favorise l'incendie)
22 Numéro ONU :
les gisements de charbon . Les
1073 : OXYGÈNE LIQUIDE RÉFRIGÉRÉ
activités humaines, y compris la Classe :
combustion de 7 milliards de tonnes 2
de combustibles fossiles chaque Étiquettes :
année ont un très faible impact sur la
quantité d'oxygène libre dans
24
l'atmosphère . Au rythme actuel de
la photosynthèse, il faudrait environ 2.2 : Gaz ininflammables, non toxiques (correspond aux groupes désignés par un A ou un O majuscule);
2 000 ans pour produire la totalité du
dioxygène présent aujourd'hui dans
25
l'atmosphère .
Les dérivés réactifs de l'oxygène, comme l'ion superoxyde O2- et le peroxyde d'hydrogène H2O2, sont des sous-produits toxiques du dioxygène utilisés par les
24
organismes . Toutefois, certaines parties du système immunitaire des organismes évolués produisent du peroxyde, du superoxyde et de l'oxygène singulet pour
32
éliminer les micro-organismes envahisseurs . Les dérivés réactifs du dioxygène jouent également un rôle important dans la réponse hypersensitive des plantes
29
contre les attaques pathogènes .
33
Un adulte au repos inhale entre 1,8 et 2,4 grammes d'oxygène par minute . Cela équivaut à plus de six milliards de tonnes d'oxygène inhalées par l'humanité
c
chaque année .
La respiration aérobie consiste à absorber le dioxygène nécessaire au catabolisme oxydatif et à l'apport d'énergie aux cellules. Les organismes ont une capacité
limite d'absorption, appelée consommation maximale d'oxygène.
La consommation de dioxygène est un indice d'activité cellulaire. Cette remarque est à l'origine d'une caractérisation de la pollution biodégradable d'un
échantillon d'eau, la demande biologique en oxygène.
Structure
Structure géométrique
La molécule est diatomique et la distance moyenne entre les deux atomes est 120,74 pm dans son état fondamental.
Dans ses deux premiers états excités (voir la partie spectroscopie ci-dessous), cette distance augmente à 121,55 pm dans le premier état et à 122,77 pm dans le
deuxième.
Représentation de Lewis
La représentation courante de Lewis du dioxygène, afin que ses deux atomes respectent la règle de l'octet, est une liaison double, chaque atome portant en outre
deux doublets d'électrons non partagés. Cependant, cette structure ne rend pas compte du paramagnétisme de cette molécule. Il est possible de proposer un
schéma de Lewis qui respecte cette observation expérimentale avec une liaison simple (et non une liaison double) et un électron célibataire par atome
d'oxygène.
La représentation peu classique, avec une simple liaison, présente l'inconvénient de ne pas rendre compte de la courte distance de liaison (d = 120,74 pm), bien
plus courte qu'une liaison simple O-O comme dans le peroxyde d'hydrogène H-O-O-H pour lequel la longueur de liaison est 145,7 pm. Cela explique en
particulier pourquoi, dans la pratique, cette structure n'est utilisée qu'à titre pédagogique, pour mettre l'accent sur le caractère diradicalaire de la molécule. Une
description plus performante est obtenue avec les orbitales moléculaires.
Les deux orbitales 2s des deux atomes d'oxygène, initialement de même énergie, subissent une
dégénérescence, formant une orbitale σ2s liante et une orbitale σ*2s antiliante, toutes deux
complètement occupées, ne résultant en aucune liaison entre les deux atomes. Les six orbitales 2p
des deux atomes subissent elles aussi une dégénérescence, formant trois orbitales σ2px, σ2py et
σ2pz liantes et trois orbitales σ*2px , σ*2py et σ*2pz antiliantes. Les huit (2×4) électrons 2p se
répartissent ainsi :
Ce statut d'état triplet confère à la molécule des propriétés magnétiques (voir ci-dessous) et peut être rendu responsable de son inertie chimique à température
ambiante. En effet, la réaction de O2 avec une autre molécule (H2, molécules organiques) qui est presque toujours dans un état singulet pour former une
molécule en état singulet se déroule sans la conservation du spin total ; c'est la cause d'une grande lenteur des réactions chimiques impliquant le dioxygène à
température et pression ordinaire.
Spectroscopie
Les deux premiers niveaux excités du dioxygène sont deux états singulets à 15 800 cm-1
(94,72 kJ mol−1) et 21 100 cm-1 (157,85 kJ mol−1) (voir diagramme). Ces transitions sont
interdites de spin, ce qui conduit à ce que le dioxygène soit incolore. C'est le cas en phase
38
gazeuse, la couleur bleue de l'atmosphère étant due à la diffusion Rayleigh .
La couleur bleue à l'état liquide (voir ci-dessous) résulte de l'absorption de deux photons à
7 918 cm-1 sur une association de deux molécules de dioxygène (dimère O4).
Magnétisme
38
Le dioxygène est paramagnétique. Cette propriété a été observée par Faraday dès 1848 . Le
diagramme d'orbitale moléculaire du dioxygène tracé par la méthode CLOA en rend compte. La
configuration électronique contient en effet deux électrons célibataires sur les deux orbitales Π*
Diagramme des orbitales moléculaires de O2.
(état triplet).
En résonance magnétique nucléaire (RMN), pour des mesures fines, il est important de dégazer
l'échantillon pour éliminer le dioxygène moléculaire qui est paramagnétique et va gêner la détection en provoquant un élargissement des pics. Ce dégazage est,
en général, accompli en faisant buller un gaz inerte (azote ou argon) dans la solution pour remplacer les gaz dissous par ce gaz inerte et non paramagnétique.
Production
Production industrielle
Le dioxygène est obtenu de manière industrielle principalement (à 95 %) par séparation cryogénique des composés de l'air, c'est-à-dire par une liquéfaction de
l'air suivie d'une distillation fractionnée.
Les températures critiques du diazote N2 (Tc = −146,9 °C) et du dioxygène O2 (Tc = −118,4 °C) ne permettent pas la liquéfaction de l'air par simple
compression. L'air doit donc être comprimé entre 5 et 7 bar, puis filtré, séché, décarbonaté par adsorption sur tamis moléculaire et enfin refroidi par échange
thermique entre le gaz entrant et les gaz liquéfiés. Les pertes frigorifiques sont compensées par une détente de 5 à 10 % du débit gazeux traité, dans une turbine
dont le travail extérieur est récupérable.
La distillation, dans le procédé le plus utilisé, est effectuée dans une double colonne qui permet d'obtenir, en continu, des gaz purs. La première colonne
(moyenne pression, 5 bar) réalise une première séparation de l'air en diazote gazeux pur (à 99,999 %) au sommet et un liquide riche en dioxygène (environ
40 %), à la base. Ce liquide est alors envoyé à mi-hauteur de la deuxième colonne de distillation (basse pression, 1,3 bar). Le dioxygène O2 entre 99,5 % et
99,7 % est récupéré à la base de cette deuxième colonne. Il contient moins de 1 ppm de diazote, la principale impureté est l'argon.
Les colonnes de distillation ont entre 1 et 6 m de diamètre, et mesurent de 15 à 25 m de hauteur. Elles sont en acier inoxydable ou en aluminium et comportent
une centaine de plateaux. L'isolation thermique est réalisée avec de la perlite (sable de silice expansé). Le maintien en température des colonnes ne consomme
que 6 à 7 % de l'énergie totale dépensée.
La consommation en énergie est de 0,4 kWh m−3 de dioxygène gazeux, soit de 50 à 60 % du prix de revient.
Environ 5 % du dioxygène industriel est produit par un autre procédé, non cryogénique, appelé VPSA (Vacuum-pressure swing adsorption) ou adsorption par
alternance de pression et de vide.
L'air ambiant est séché et épuré par filtration, puis passe dans une colonne de zéolithes qui adsorbent plus rapidement le diazote N2 que le dioxygène O2. Les
zéolites peuvent fixer 10 litres de diazote par kilogramme. Lorsqu'elles sont saturées, l'air est envoyé sur une seconde colonne, pendant que le diazote de la
première colonne désorbe sous vide. La pureté du dioxygène obtenu ainsi par élimination du diazote de l'air peut atteindre 90 à 95 %. Ce dioxygène contient
encore 4,5 % d'argon qui, comme le dioxygène, n'est pas adsorbé. La consommation d'énergie est de 0,4 à 0,5 kWh·m-3 de dioxygène. Cette méthode est de
plus en plus employée dans les procédés industriels dont les besoins sont inférieurs à 100 tonnes par jour, ainsi que dans les respirateurs utilisés à domicile. Voir
aussi Concentrateur d'oxygène.
sous forme liquide ou gazeuse par des canalisations appelées oxyducs ou oxygénoducs ;
sous forme gazeuse comprimée dans des bouteilles ou réservoirs en acier à 200 bar ;
sous forme liquide, en camions-citernes.
En 1995, huit compagnies dans le monde fabriquaient la quasi-totalité du dioxygène industriel :
Au laboratoire
Le dioxygène a longtemps été préparé en petite quantité, au laboratoire, par réaction de l'oxylithe Na2O2 avec l'eau.
Il peut être produit par la décomposition catalytique de l'eau oxygénée en présence d'oxyde de manganèse(IV) MnO2.
Ces deux modes de production utilisent généralement un montage par déplacement d'eau pour recueillir le dioxygène produit.
Il peut aussi être préparé par électrolyse de l'eau pour des démonstrations pédagogiques, mais cette technique est lente et coûteuse en énergie.
Réactivité
Le dioxygène est thermodynamiquement très réactif, et la plupart de ses réactions sont fortement exothermiques. Cette grande réactivité n'a généralement pas
lieu à température ambiante. Les raisons cinétiques ont été détaillées ci-dessus.
Le fait que les oxydes existent pour quasiment tous les éléments chimiques a largement aidé Mendeleïev à classer les éléments (1869). Par ailleurs, le fait que
certains éléments possèdent plusieurs oxydes distincts (par exemple l'azote) a été à l'origine de l'émergence de la notion d'atome par Dalton (1800).
Les ions de O2
De nombreux ions de O2 sont connus :
Utilisations
40
Le dioxygène, dans l'air, est utilisé pour les combustions (chauffage, transport) .
Séparé du diazote, son principal usage est la sidérurgie. Le fer, en sortie des hauts fourneaux, est sous forme de carbure Fe3C, inutilisable car contenant plus de
4 % en masse de carbone. Ce carbone est brulé par injection de dioxygène directement dans le fer fondu. C'est le principe des convertisseurs. Il faut 60 m3
CNTP de O2 par tonne de fer. La consommation d'un site sidérurgique se chiffre en milliers de tonnes de O2 par jour.
La pétrochimie est également une importante consommatrice quand il est question de produire de l'oxyde d'éthylène, de l'oxyde de propylène, du chlorure de
vinyle par oxychloration, dans le raffinage des produits pétroliers, pour régénérer des catalyseurs, etc.
Notes et références
Notes
a. La même ambiguïté concerne de nombreux autres éléments (hydrogène, azote, chlore, etc.).
b. Le dioxyde de carbone est libéré d'une autre partie de l'hémoglobine via l'effet Bohr.
c. (1,8 gramme/minute par personne) × (60 minutes/heure) × (24 heures par jour) × (365 jours/an) × (6,6 milliards de personnes) ÷
(1 000 000 grammes par tonne) = 6,24 milliards de tonnes.
Références
1. OXYGENE (https://www.cdc.gov/niosh/ipcsnfrn/nfrn0138.html) et 14. (en)http://rstb.royalsocietypublishing.org/content/361/1470/903.full.p
OXYGENE (LIQUEFIED) (https://www.cdc.gov/niosh/ipcsnfrn/nfrn0 df
880.html), fiche(s) de sécurité du Programme International sur la 15. Archéen.
Sécurité des Substances Chimiques (https://www.cdc.gov/niosh/ipc 16. Début du Protérozoïque.
snfrn/french.html), consultée(s) le 9 mai 2009
17. Majeure partie du Protérozoïque.
2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements
2007 » (http://www.chem.qmul.ac.uk/iupac/AtWt/), sur 18. Fin du Protérozoïque.
www.chem.qmul.ac.uk. 19. Phanérozoïque.
3. Entrée du numéro CAS « 7782-44-7 » dans la base de données de 20. (en) Neil A. Campbell et Jane B. Reece, Biology, 7th Edition, San
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Voir aussi
Articles connexes
Oxymètre
Isotopes de l'oxygène
Antioxydant
Bibliographie
Davis J.C. (1975), Waterborne dissolved oxygen requirements and criteria with particular emphasis on the Canadian environment, in :
Associate Committee on Scientific Criteria for Quality, National
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