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DROIT DE L’ENTREPRISE
Dans un second plan (importance scientifique), le droit civil est la branche du droit la mieux construite, la mieux
élaborée.
C’est le droit civil principalement qui a forgé le vocabulaire et les concepts juridiques, c’est-à-dire ce langage, ce
mode de raisonnement propre aux juristes.
L’importance avérée du droit civil explique qu’une place de choix soit accordée dans le programme de première
année à une introduction, sorte de préparation à l’étude du droit, plus spécialement à l’étude du droit civil, mais
qui par suite de l’importance de cette matière, sert nécessairement d’introduction générale au droit.
L’espèce humaine se conjugue indiscutablement avec la vie communautaire. Du fait que les rapports humains
soient très souvent conflictuels, il est donc nécessaire que cette communauté se dote de mécanismes
susceptibles de régler ses rivalités. Cet impératif explique donc le droit.
L’approche du droit appelle une confrontation entre le droit objectif et les droits subjectifs.
Le droit désigne l’ensemble des règles de conduite s’imposant aux hommes vivant en société, règles de conduite
dont l’inobservation entraîne l’application de sanctions : on parle alors de Droit Objectif.
Les droits, ce sont les prérogatives, les pouvoirs, les privilèges, les avantages que les particuliers ou les
collectivités possèdent à l’égard de certains biens ou de certaines personnes et dont ils peuvent se prévaloir sous
la protection des pouvoirs publics. (Exemple : le droit de vote, le droit de propriété). Le titulaire de ce droit est
appelé sujet de droit, d’où l’expression Droits Subjectifs.
Ces deux significations du mot droit ne s'opposent pas, elles sont complémentaires. Ce sont deux façons
différentes d'envisager le même phénomène, les deux faces d’un même miroir : le droit. Le droit objectif tend à
déterminer les droits subjectifs des individus.
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donc le droit édicté ou intégré à l’ordonnancement juridique d’un Etat donné, à un moment donné. C’est le droit
posé, le droit tel qu’il existe réellement.
B. Le caractère coercitif.
La règle de droit comporte des sanctions. Celui qui l’enfreint s’expose à des sanctions
D. Le caractère étatique.
Les règles de droit sont de l’émanation des autorités publiques, autorités régulièrement investies par l’État.
Le droit a plusieurs ramifications. La plus grande division distingue d’une part le droit privé et le droit et d’autre
part le droit interne et droit international.
le droit privé : c’est l’ensemble des règles régissant les rapports entre les particuliers. Le droit privé
comprend plusieurs branches, notamment le droit civil, le droit commercial, le droit du travail.
Le droit public : il se défini comme l’ensemble des règles organisant l’Etat et régissant les rapports entre la
puissance publique et les particuliers. Le droit public comprend plusieurs branches qui sont, entre autres, le droit
constitutionnel, le droit administratif, le droit pénal.
Le droit interne : il est aussi appelé droit national. C’est le droit qui s’applique à l’intérieur d’un état donné.
Les nationaux et les étrangers sont tous soumis à la réglementation en vigueur dans l’Etat.
Le droit international : il régit les rapports entre les Etats qui peuvent conclure des accords internationaux.
Le droit a pour ambition de régler les relations extérieures des hommes entre eux pour y faire régner une certaine
paix sociale. Des auteurs illustrent cette idée par l’histoire de Robinson et Crusoé. Aussi, Robinson, seul dans
son île, n'a-t-il aucun besoin de droit. S'il souhaite tout de même en fonder un, le malheureux n'y parviendrait
jamais. Pour l'homme seul, la notion de droit n'a aucun sens. Robinson peut tout au plus se doter d'une morale,
celle de ses pères ou celle qu'il aura créée lui-même. Le droit, lui, suppose, la présence de l'autre : il n'a pas son
siège dans le for intérieur, mais dans les rapports sociaux qu'il organise. Les juristes le disent en latin : ubi
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societas, ibi jus (là où il y a société, il y a droit). Aussi, pour Robinson, la rencontre avec Vendredi change sa
situation. Comme l’a dit un auteur (F. Terré), « elle contient le droit en germe ». En d'autres termes, la nécessité
du droit ne se manifeste que lorsque l'homme vit en groupe. Or, l'homme, cet être sociable (Aristote) incline à
vivre en société.
Le Droit fournit un certain nombre de règles de conduite destinées à faire régner, tout à la fois, le progrès et la
Justice. Tout le monde s’accorde sur cette finalité du droit même si des divergences existent sur le sens et la voie
du progrès à suivre. Mais le droit n’est pas le seul à poursuivre cette finalité.
B. La fonction du droit
Le Droit entretient des rapports étroits et ambigus tout à la fois avec la règle religieuse, la règle morale et l'équité
car le Droit n'a seulement pour finalité de faire régner l'ordre, il a aussi pour ambition de faire régner un idéal de
Justice.
A. Droit et Religion
Fondée sur un rapport transcendant, la religion présente ses commandements comme venant de Dieu. La règle
religieuse veille au salut de l'être humain. La règle de droit n'en présente pas moins certains liens avec la règle
religieuse.
Il n'en est pas ainsi de toutes les règles juridiques. Il existe, en effet, des règles de droit dont on imagine mal
les relations avec des commandements religieux. Il en est ainsi des dispositions du Code de la route. Il en est
d'autres, au contraire, dont on perçoit aisément les possibles rapports avec la religion, par exemple celle qui
gouvernent le mariage ou le divorce (ou exemples de règles du droit pénal). Dans certaines civilisations (comme
les pays de l'Islam), l'Inde, certaines sociétés archaïques, fortement imprégnées par la religion, la distinction des
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règles de droit et des règles religieuses est souvent difficile et artificielle. Ce fut aussi le cas en France, sous
l’ancien régime : l’Eglise régissait certaines matières du droit privé (en particulier l’état des personnes et le droit
de la famille). Néanmoins, sur le plan méthodologique, on peut observer que Droit et Religion s'opposent sur un
certain nombre de points.
Il est, par exemple, des contradictions évidentes entre le contenu de certaines règles de droit et l'enseignement
de la religion, notamment judéo-chrétienne. Ainsi, il y a une contradiction évidente entre la légitime défense et le
comportement qui consiste à tendre l'autre joue ou encore le recours possible à l'avortement ou au divorce. De
plus, même lorsque le contenu de la règle juridique est directement inspiré par la loi religieuse (ne pas tuer, ne
pas voler, ...), l'on peut être conduit à considérer que les préceptes religieux concernent, au niveau de la sanction,
des relations de l'homme avec la divinité, tandis que les règles de droit entraînent une sanction du groupe social.
B. Droit et Morale
Ouverte aux impératifs de la conscience, la morale est plus exigeante que le droit, elle attend de l'homme, un
dépassement. La morale est individualiste. Le droit ne régit pas les consciences mais le corps social. Vous
pouvez, en toute impunité, avoir des envies de meurtre, des envies les plus inavouables, le droit ne s’en
préoccupe pas. La morale, quant à elle, tend à la perfection de la personne et à son épanouissement. Pour
illustrer l'opposition entre Droit et Morale, on cite souvent la phrase de Goethe : "Mieux vaut une injustice qu'un
désordre", pour montrer que le but premier du droit est l'ordre, non la Justice.
Mais, on peut faire remarquer que rien n'interdit que l'ordre soit fondé sur la morale, la justice. Bien au
contraire, la loi injuste ne peut que se heurter à la résistance des consciences individuelles et du corps social. Le
droit sera d'autant mieux respecté et assurera d'autant mieux l'ordre social qu'il sera fondé sur la morale. Certes
le droit peut s'imposer par la force, mais l'ordre juridique risque alors de dégénérer en désordre social. Que
deviendrait une société dont le droit permettrait ou encouragerait le vol ou la violence ?
Aussi, personne ne conteste sérieusement que la morale et le droit doivent, autant que possible, coïncider. le
droit doit, dans la mesure du possible, s'inspirer de la morale.
C. Droit et Equité
L'équité a pu être joliment défini par un auteur comme la "justice avec un "j" minuscule, non celle qui se clame de
la République à la Bastille, mais la justice discrète des cas particuliers (Jestaz). Le droit s'oppose, dès lors, à
l'équité. Le juge, chargé d'appliquer la règle de droit, ne peut l'écarter parce qu'elle conduit à une injustice. Le
juge statue selon le droit et non selon ce qui lui paraît juste. Les raisons en sont simples. Une des nécessités,
inhérentes au droit, est de faire régner, non seulement la justice, mais aussi l'ordre, la sécurité, la paix.
La question des sources du droit a pour but de déterminer l’origine des règles juridiques, les instruments, les
textes desquels découlent les règles de droit. On distingue les sources directes ou écrites et les sources
indirectes ou complémentaires.
A. Les sources directes
La classification de ces textes obéit à un ordre qui est fonction de l’importance des textes envisagés, et constitue
le bloc de légalité ou pyramide de légalité.
Ces sources sont constituées par la Constitution, les traités internationaux, la loi et les règlements administratifs.
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1. La Constitution :
C’est l’une des dispositions qui fixent les modalités d’organisation et de fonctionnement des pouvoirs publics. Elle
se situe au sommet de la hiérarchie des normes juridiques. C’est la loi fondamentale, la loi suprême à laquelle
doivent se référer toutes les autres règles du droit. Elle se défini comme l’ensemble des règles relatives aux
principaux organes de l’État, à leur désignation, leurs compétences et leur fonctionnent, et les modalités de
dévolution et de l’exercice du pouvoir. La Constitution détermine par ailleurs les droits et libertés reconnus aux
citoyens.
3. La Loi ordinaire
a. Définition :
Au sens strict, la loi est l’acte qui provient du pouvoir législatif. C’est une règle juridique votée par l’Assemblée
Nationale et promulguée par le Président de la République.
Lato sensu, la loi englobe l’ensemble des règles générales édictées par un organe étatique compétent. Elle
renferme donc tous les textes formulés dans l’État.
b. Elaboration de la loi
Les différentes étapes d’élaborations de la loi sont : l’initiative, le vote, et la promulgation, publication.
L’initiative :
Elle appartient aussi bien au gouvernement (projet de loi) qu’aux députés (proposition de loi).
Le vote :
Le texte (projet ou proposition de loi) est examiné par les députés. Ils en discutent, peuvent l’amender puis
procèdent au vote.
La promulgation :
C’est l’ordre donné par le président d’exécuter la loi. Le décret de promulgation doit intervenir dans les 15 jours
du vote après vérification que le texte a été régulièrement établi par rapport à la Constitution.
La promulgation donne force obligatoire à la loi.
La publication :
La loi, une fois votée et promulguée est publiée au journal officiel de la RCI. Cette publication a pour but, de
porter la loi à la connaissance des citoyens. Ainsi trois jours francs après sa publication « nul n’est censé ignorer
la loi ».
Les lois impératives ou les lois d’ordre public : ce sont les lois qui ne peuvent être écartées par la volonté
des sujets de droit car elles sont obligatoires.
Exemple : pour être électeur, il faut être ivoirien de 18 ans révolus (cf. Constitution 23- juillet 2000)
Les lois supplétives : ce sont des lois qui s’imposent aux individus (ou aux personnes morales) qui ne
manifestent pas de volonté contraire.
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Exemple : avant le mariage, le couple peut choisir son régime matrimonial, adopter ou non la communauté de
biens ; mais si la volonté de séparation de biens n’a pas été clairement définit avant le mariage, alors le couple
sera marié sous le régime de la communauté de biens.
c. L’application de la loi
La loi entre en vigueur lorsqu’elle est promulguée et publiée. Cependant, l’entrée en vigueur peut-être différée :
-Si le texte de loi lui-même le prévoit
-Si la mise en application de la loi est subordonnée à la publication d’un acte réglementaire (décret d’application).
L’application de la loi dans le temps présente un intérêt lorsqu’une loi en vigueur est abrogée par une loi
nouvelle. Il est important de déterminer le domaine d’application dans le temps des deux lois successives : à
quels actes ou faits s’appliquera la loi ancienne ou la loi nouvelle ? Selon le principe de la non rétroactivité de la
loi : « la loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a point d’effet rétroactif ».
d. Abrogation de la loi
Le règlement englobe l'ensemble des décisions du pouvoir exécutif et des autorités administratives. Cette
notion regroupe, en réalité, différentes sortes de textes qui se situent, les uns par rapport aux autres, dans un
ordre hiérarchique plus marqué que celui des lois et qui correspond aux hiérarchies internes de l’autorité
publique.
Il s’agit :
Des ordonnances de l’article 75 de la Constitution. Ce texte dispose que « Le Président de la République
peut, pour l'exécution de son programme, demander à l'Assemblée nationale l'autorisation de prendre par
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ordonnance, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. Les ordonnances
sont prises en Conseil des ministres après avis éventuel du Conseil constitutionnel ». Les ordonnances sont
donc des textes pris par le Président de la République, dans un domaine qui est normalement réservé à
celle de la loi.
Des décrets : le Président de la République se voit reconnaître une compétence d’exception. L'exercice de ce
pouvoir s'effectue par voie de décret. Ce pouvoir trouve son fondement dans l’article 44 de la Constitution qui
l'investit du pouvoir réglementaire : « Le Président de la République assure l'exécution des lois et des décisions
de justice. Il prend les règlements applicables à l'ensemble du territoire de la République ». Les décrets sont par
conséquent les décisions qui émanent du Président de la République.
Des arrêtés : ce sont les règlements émanant des ministres (arrêtés ministériels), des préfets (arrêtés
préfectoraux), des maires (arrêtés municipaux). Car ces autorités, dans le cadre de leurs attributions, peuvent
aussi prendre des arrêtés réglementaires.
Il faut ajouter à cette liste, les circulaires par lesquelles un ministre ou une autorité supérieure donne des
instructions à des fonctionnaires ou à des agents pour le fonctionnement du service. Il convient également de
distinguer deux sortes de circulaires : la circulaire réglementaire et la circulaire interprétative. Elle est
réglementaire lorsqu’elle accorde des droits aux administrés, droits dont ils peuvent se prévaloir ; elles sont
interprétatives lorsqu’elles se bornent à interpréter une loi ou une autre disposition émanant d’une autorité
supérieure.
La jurisprudence
C’est l’ensemble des décisions rendues par les tribunaux dans les affaires qui leur sont soumises. Les décisions
précédentes peuvent servir de référence au juge dans les affaires similaires.
La doctrine
Ce sont les opinions des auteurs sur des questions précises de droit. Ces opinions sont contenues soit dans des
ouvrages (manuel, mémoire) soit dans des articles (chroniques). Ces opinions peuvent influencer le juge dans
son interprétation de la loi et le législateur dans le sens des reformes.
La coutume
C’est un usage suivi de façon générale et prolongée et dont la croyance en l’existence d’une sanction à
l’observation de cet usage a rendu obligatoire. C’est une règle de droit non écrite. La coutume comble le vide
laissé par les matières non traitées par le droit. Son existence suppose la réunion de deux éléments cumulatifs.
Un élément matériel consistant en une pratique ancienne et générale. Il doit avoir une habitude dans
la répétition de l’usage.
Un élément psychologique : résultant de l’idée que la conduite définie par l’usage a un caractère
obligatoire. C’est à dire la conscience de la société qu’en suivant cet usage on obéit à une règle de droit.
N.B. La loi abroge la coutume, tandis que la coutume ne peut pas abroger la loi. Cependant la coutume reste une
source importante.
En effet, la loi renvoi souvent à la coutume de même la coutume peut s’appliquer en l’absence de toutes solutions
légale comblant les lacunes de la loi. Le législateur ne peut en effet tout prévoir tout réglementer.
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Les droits subjectifs sont multiples et variés : droits de famille, droits sur les biens, droits envers l’Etat, etc. Si l’on
ne peut tous les énumérer, il est au moins possible de les classer en droits patrimoniaux et en droits
extrapatrimoniaux.
Pour un sujet de droit déterminé ; la naissance des droits subjectifs est liée à certains événements ou
comportements reconnus par le droit objectif et qui en constituent les diverses sources : ce sont les actes
juridiques et les faits juridiques.
Les droits subjectifs naissent des actes juridiques et des faits juridiques. Ces deux catégories de comportements
ont donc en commun de produire des effets de droits : création, modification, transmission, extinction de droits
subjectifs et des obligations correspondantes.
Ils s’opposent ainsi aux actes ou faits purement matériels qui sont neutres sur le plan juridique, tels que cultiver
son jardin, lire un livre, faire une promenade, préparer un repas…
La différence entre faits juridiques et actes juridiques se situe au niveau de l’objectif poursuivi par l’auteur.
Les faits juridiques sont des comportements qui produisent des conséquences juridiques : ils font naitre des droits
subjectifs et des obligations, mais ces effets n’ont pas été recherchés par leur auteur : ils sont la conséquence
légale de son comportement. Ces faits peuvent être :
Soit involontaires
Exemples
La naissance entraine la création de droits au profit du nouvel individu ; ce sont les droits de la
personnalité que le droit objectif attribue à toute personne, du fait même de son existence.
Je fais tomber par mégarde un pot de fleurs sur la tête d’un passant ; je renverse un piéton que je
n’avais pas vu. Ces faits involontaires font naitre à mon encontre l’obligation de réparer les dommages
subis par la victime : je suis responsable ; la victime acquiert des droits subjectifs à réparation de son
préjudice. Ces faits sont des quasi-délits civils.
Soit volontaires
Exemples
Je publie des propos mensongers pour nuire à une personne qui me déplait. Celle-ci acquiert un droit
à réparation du dommage moral qu’elle subit : j’en suis responsable : j’ai commis un délit civil.
Je change la serrure du voisin qui a été victime d’un cambriolage. Il nait à mon profit un droit à
remboursement de mes dépenses. On dit qu’il y a quasi-contrat.
Qu’ils soient volontaires ou involontaires, les faits juridiques ont un caractère commun : les conséquences
juridiques qu’ils produisent n’ont pas été voulues.
Exemple : lorsque je blesse volontairement une personne, je veux lui causer un préjudice, mais je ne veux pas
être responsable et lui verser des dommages-intérêts.
a- Définition
L’acte juridique est toujours volontaire : c’est une manifestation de volonté en vue de produire des conséquences
juridiques.
L’acte juridique diffère donc du fait juridique par l’objectif poursuivi :
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Pour le fait juridique, les conséquences de droit n’ont pas été voulues, elles découlent légalement du
comportement de l’auteur du fait.
L’acte juridique, au contraire, n’est accompli que pour produire des effets de droit.
Exemple : j’achète un bien pour en devenir propriétaire.
L’importance de la volonté dans l’acte juridique a pour conséquence que des conditions strictes destinés à
préserver l’intégrité de cette volonté sont posés pour sa validité : consentement, capacité.
L’acte juridique, en tant que manifestation de volonté n’exige, en principe, pour être valable, aucun document
(exceptions : les actes solennels, les actes réels). Il faut en effet distinguer l’opération juridique de l’écrit qui est le
plus souvent destiné à en faire la preuve.
Les droits subjectifs ne présentent une utilité pour leurs titulaires qu’à condition que ceux-ci puissent librement les
exercer. Lorsque le droit est contesté, il devient nécessaire d’en établir l’existence, c'est-à-dire de le prouver. A
défaut de pouvoir faire la preuve des droits subjectifs, tout se passe en pratique, comme s’ils n’existaient pas.
Le problème de la preuve a généralement un aspect contentieux : il se pose au cours d’un procès par lequel le
droit est contesté. Il s’agit alors de déterminer :
- ce que l’on doit prouver : c’est l’objet de la preuve
- qui doit prouver : c’est la charge de la preuve ;
- comment prouver : ce sont les moyens de preuve.
1- L’objet de la preuve
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Exemple : les articles du Code civil posent les règles légales de l’héritage ; la mort (fait juridique) entraine
l’application de ces règles aux héritiers.
En ce qui concerne la loi, en principe, les plaideurs n’ont aucune preuve à apporter : le juge doit connaitre les lois
et les appliquer
Il n’en est pas de même pour la coutume et les lois étrangères.
L’existence d’une coutume ou d’un usage doit être prouvée par celui qui l’invoque, au moyen de témoignage ou
d’attestation écrites, c'est-à-dire, les parères qui sont des attestations délivrées par une autorité compétente qui
peut être une chambre de commerce, un organisme professionnel, un syndicat, etc., pour faire la preuve d’un
usage professionnel.
La loi étrangère, lorsqu’elle est applicable en Côte d’Ivoire, doit également être prouvée par la production de texte
ou par des certificats de coutume établis par les agents diplomatiques.
2- La charge de la preuve
Lorsqu’une contestation s’élève sur la réalité d’un fait ou l’existence d’une situation juridique, qui doit prouver ce
fait ou cette situation ?
Exemple : Pierre a acheté une bicyclette à Jean. Jean réclame le paiement du prix à Pierre. Il faut prouver
l’existence de la vente et le non-paiement du prix. Est –ce Jean, créancier, qui devra faire cette preuve ? Ou au
contraire, est –ce Pierre qui devra démontrer qu’il a payé le prix ?
En matière civile, le juge est neutre : il se borne à apprécier les preuves qui lui sont apportées par les parties ; il
ne peut y suppléer, ni les compléter par la connaissance personnelle qu’il a de l’affaire et moins encore
rechercher lui-même ces preuves.
La procédure est dite accusatoire. C’est donc aux parties de prouver leurs prétentions. Au contraire, en matière
répressive ou dans le contentieux administratif, le juge doit rechercher les preuves ; la procédure est dite
inquisitoire.
En principe, la charge de la preuve pèse sur celui qui invoque l’existence d’un fait ou d’une situation
juridique.
Exemple : Dans l’exemple précédent : Jean, demandeur doit prouver l’existence de la vente de la bicyclette,
Pierre qui prétend avoir payé le prix doit faire preuve du paiement.
Par exception, dans certains cas, la loi dispense le demandeur d’apporter la preuve de ses affirmations.
Elle suppose, a priori, l’existence de la prétention : ce sont les cas de présomption légale. On distingue les
présomptions simples et les présomptions irréfragables.
les présomptions simples (ou relatives) ont pour effet de renverser la charge de la preuve : dans certains
cas, la loi (ou la jurisprudence) décident que celui qui invoque un fait ou une situation juridique n’aura pas à
prouver sa prétention. Mais son adversaire est admis à faire la preuve que cette prétention est fausse. On dit que
les présomptions simples admettent la preuve contraire.
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Exemples : -Un enfant cause un dommage. La victime n’a pas à prouver que les parents, à qui elle en réclame
réparation, ont commis une faute de surveillance, car la loi présume tout dommage causé par la faute d’un enfant
est dû à un défaut de surveillance des parents. Mais les parents pourront établir qu’ils n’ont pas commis de faute :
la présomption est simple.
-le possesseur d’un bien en est présumé propriétaire. Il n’a donc pas à faire la preuve de son droit de propriété.
Cette présomption est relative : son adversaire est admis à prouver qu’il n’est pas propriétaire.
les présomptions irréfragable (ou absolues) ont pour effet de dispenser le demandeur de faire la preuve de
sa prétention et d’interdire au défendeur d’apporter la preuve contraire, sauf par l’aveu et le serment décisoire.
Les présomptions absolues sont énumérées limitativement par la loi.
Exemple : le créancier qui a remis à son débiteur l’acte écrit qui constate la créance, ne peut qu’en réalité il n’y a
pas eu paiement : la présomption de paiement est irréfragable.
On peut citer : l’autorité de la jugée, la présomption d’interposition de personne…
a- L’écrit
L’écrit, en tant qu’instrument de preuve est un acte rédigé en vue de faire preuve.
Le terme « acte » a donc deux sens ; il désigne :
-la manifestation de volonté (negotium),
-le document qui constate (instrumentum).
a1- Principe
Le Code civil pose le principe qu’ « il doit passer acte… de toute chose excédant la somme ou la valeur de cinq
cents francs » (article 1341 du code civil).
En exigeant ainsi que la preuve soit faite au moyen d’un document établi avant toute contestation, le Code civil
adopte le système de la « preuve préconstituée ».
Ce principe s’applique :
Aux actes juridiques.
Lorsqu’un acte est volontaire, son auteur peut s’en ménager une preuve au moment où il l’accomplit.
Au contraire, en principe, la preuve des faits juridiques est libre ; elle peut être apportée par tous moyens :
témoignages, présomptions (exception : la naissance, la mort).
En matière civile, aux actes civils d’une certaine importance. Au-dessous de cinq cent francs ; les parties
retrouvent la liberté de la preuve.
En matière commerciale, au contraire, la preuve est fréquemment libre, elle peut être faite par tous moyens et
notamment par les livres de commerce.
L’acte authentique.
Il est rédigé par un officier public compétent, le plus souvent un notaire, signé par lui et les parties.
L’acte authentique fait foi de son contenu et de sa date qui ne peuvent être contestés que par une procédure
judiciaire longue, coûteuse et compliquée, la procédure d’inscription de faux.
L’original de l’acte notarié ou minute est conservé par le notaire qui peut délivrer des copies de l’acte : les
expéditions ; la première copie ou grosse, remise au créancier, porte la formule exécutoire qui lui permet de faire
procéder immédiatement à l’exécution forcée et notamment à la saisie sans avoir à obtenir au préalable un
jugement de condamnation.
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L’acte sous seing-privé
L’acte sous seing-privé est signé seulement par les parties intéressées et sa rédaction est entièrement libre.
l’acte sous seing-privé ne fait foi de sa date et de son contenu que jusqu'à preuve du
contraire
Néanmoins l’acte sous seing-privé peut acquérir date certaine dans trois cas :
o Par l’enregistrement,
o A compter du décès de l’un des signataires,
o A compter du jour où l’acte sous seing-privé est mentionné dans un acte authentique.
La preuve contraire contre un acte écrit ne peut être apporté ni par témoin, ni par présomptions. A un
« écrit valant preuve ne peut être opposé qu’un autre écrit : « il n’est reçu aucune preuve par témoins
outre et contre le contenu aux actes (art. 1341 du Code civil)
a2- Exceptions
La preuve d’un acte juridique peut être apportée par d’autres procédés que l’écrit (présomptions, témoignage),
dans quatre cas :
2° le titre a été perdu par la suite d’un cas fortuit ou de force majeure.
Exemple : une guerre, un cataclysme.
4° une partie n’a pas conservé l’original et présente une copie qui est la reproduction non seulement fidèle
mais durable (c'est-à-dire une reproduction indélébile entrainant une modification irréversible du support).
b. Les présomptions
Les présomptions sont des modes de raisonnement juridique en vertu desquels, de l’établissement d’un
fait on induit un autre fait qui n’est pas prouvé.
Ces présomptions, dit « de l’homme » sont les conséquences que le magistrat tire d’un fait connu à un fait
inconnu (art.1349 du Code civil). Elles s’opposent aux présomptions légales, qui concernent la charge de la
preuve.
Afin de limiter l’incertitude de ces déductions, les présomptions doivent être « graves, précises et concordantes »
(art. 1353 du Code civil).
Les témoignages
Ce sont les déclarations faites en justice, sous serment, lors d’une enquête, par des personnes qui ont eu
personnellement connaissance des faits contestés.
La preuve testimoniale doit être distinguée de la preuve par commune renommée : dans la première, les témoins
ont perçu eux-mêmes les faits alors que dans la seconde, ils rapportent les « on –dit »
L’aveu
L’aveu est la déclaration par laquelle une personne reconnait pour vrai un fait de nature à produire contre elle des
conséquences juridiques.
L’aveu est la reine des preuves : il fait pleine preuve contre celui qui la fait.
Il est irrévocable et indivisible : le juge est lié par toutes les assertions contenues dans l’aveu ; son auteur ne peut
le rétracter que pour cause d’erreur.
Le serment
Le serment est l’affirmation solennelle faite par une partie, de la réalité d’un fait ou d’un acte qui lui est favorable.
On distingue deux types de serment :
le serment décisoire, par lequel un plaideur démuni de preuve, demande à son adversaire de
jurer que la prétention qu’il affirme est exacte (il « défère » le serment).
Celui-ci peut ou bien prêter le serment (il gagne son procès) ou bien refuser de prêter serment (ce refus sera
interprété comme l’aveu que sa prétention n’est pas fondée) ou bien référer le serment a celui qui lui a déféré : si
le premier plaideur prête serment, il gagne le procès ; s’il refuse il perd.
Le serment supplétoire est déféré d’office par le juge à l’un des plaideurs quand il n’est pas
totalement convaincu par les preuves produites.
Le serment supplétoire (donné ou refusé ne lie pas le juge qui garde sa liberté d’appréciation.
Les attributs de la personnalité juridique encore appelés droits des personnes physiques sont divers. Certains de
ces droits sont évaluables en argent tandis que d’autres n’ont pas de valeur économique. D’autres encore ont le
caractère de droits mixtes.
a. La notion de patrimoine
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Le patrimoine est l’ensemble des droits et des obligations appartenant à une personne et ayant une
valeur pécuniaire à l’exclusion des droits extrapatrimoniaux. La somme des droits correspond à l’actif qui
comprend les biens présents et futurs. Le passif comprend la somme des obligations.
Le patrimoine a 3 caractères :
le caractère nécessaire du patrimoine. Toute personne a un patrimoine même si elle ne possède aucun
bien. La notion de patrimoine est intimement liée à celle de personne juridique. Le nouveau-né, dès lors qu’il
bénéficie de la personnalité juridique a un patrimoine.
le caractère unique du patrimoine : toute personne ne peut avoir qu’un seul patrimoine quelles que soient
ses activités. Le patrimoine d’affectation est prohibé.
Le patrimoine forme une universalité : les biens qui entrent dans le patrimoine répondent des dettes qui
existent. Aucun éléments de l’actif ni aucun élément du passif ne doit être envisagé séparément.
Tous les droits patrimoniaux ont une valeur vénale. Lorsque les droits patrimoniaux portent sur une chose
matérielle, on parle de droit réel. En revanche, lorsque les droits patrimoniaux mettent en rapport deux
personnes, la terminologie utilisée est celle de droits personnels on droits de créances.
Le droit réel est un droit qui confère à son titulaire un pouvoir direct sur une chose. Il comporte en deux
éléments : un sujet actif, le titulaire du droit ; et un objet, la chose sur laquelle s’exerce le droit : exemple : le droit
de propriété.
Le droit de propriété est le droit réel qui confère à son titulaire la plénitude des pouvoirs sur une chose. Ses trois
attributs sont : le droit d’user de la chose (l’usus) ; le droit de percevoir et de jouir des fruits et revenus de la
chose (le fructus) ; et enfin le droit de disposer de la chose soit à titre gratuit, soit à titre onéreux (l’abusus).
La servitude est une charge imposée à un immeuble (fond servant) au profit d’un autre immeuble appartenant à
un propriétaire distinct (fond dominant)
D’autre part, il y a les droits réels accessoires qui ont pour objet de garantir une créance, et constituent donc
l’accessoire d’un droit de créance. Lorsqu’ils portent sur un immeuble, on parle d’hypothèque. S’agissant de biens
meubles, on parle de nantissement ou de gage.
Ce sont des droits qui permettent à une personne appelée « créancier » d’exiger d’une autre personne, le
« débiteur », l’exécution d’une certaine prestation. Le droit de créance ou droit personnel unit donc deux
personnes. Le rapport qui unit le créancier et le débiteur est appelé obligation.
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Les droits extrapatrimoniaux sont des droits qui ne sont pas directement évaluables en argent. Ils ne peuvent pas
cependant, faire partie du patrimoine.
Exemple : le droit à l’image, la liberté d’opinion, la liberté religieuse.
Ces droits auxquels se réfère le préambule de la constitution sont contenus dans divers textes tels que la
déclaration française des droits de l’homme de 1789, la déclaration universelle des droits de l’homme élaborée en
1948 dans le cadre de l’ONU. Il faut aussi ajouter la charte africaine des droits de d’homme et des peuples
adoptée à Nairobi (Kenya) en juin 1981 et entrée en vigueur le 21 octobre 1986.
Les libertés morales : le droit à la liberté d’expression. La liberté d’expression comprend la liberté
d’opinion, la liberté de pensée, la liberté de conscience, la liberté religieuse, les libertés de réunion et
d’association, les libertés d’enseignement, le droit à l’éducation.
Les droits de la propriété littéraire, artistique et industrielle sont des droits qui portent sur les œuvres de l’esprit.
Ces droits sont des droits à la fois patrimoniaux et extrapatrimoniaux.
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Introduction
Une juridiction est un organe crée par la loi qui a pour but de trancher des litiges en droit et dont la décision a une
autorité qui s'impose aux parties au litige. (Un arbitre n’est pas une juridiction)
Le mot "juridiction" est un terme générique désignant toutes les institutions que nous allons étudier. Cependant
aucune juridiction ne porte ce nom. Tantôt, elles se nomment "tribunal" et correspondent aux juridictions du
premier degré tantôt "cour" et appartiennent, le plus souvent, au second degré. Mais la règle n'est pas absolue.
En principe, les tribunaux rendent des "jugements" et les cours des "arrêts".
Par ailleurs, le droit ne peut atteindre son but (le maintien de l’ordre social) que dans la mesure où il prévoit des
sanctions contre toutes violations des règles de droit. Pour remplir cette mission d’intérêt générale, la justice est
soumise à une organisation rigoureuse qui aménage sa saisine, ainsi que les principes impératifs qui fixent
l’organisation des tribunaux et leur compétence.
Nous étudierons d’abord de ce fait, l’organisation des juridictions ensuite la procédure judiciaire.
La connaissance de l’organisation des juridictions, arrive à observer, les principes sur lesquels reposent cette
organisation, les différentes juridictions et le personnel judiciaire.
§ I-Principes fondamentaux :
L’organisation juridique Ivoirienne est fondée sur les principes tels que :
- Le principe de l’égalité des citoyens devant la justice.
- Le principe de la gratuité de la justice
- Le principe d’une justice collégiale
- le principe de l’unité juridictionnelle
- Le principe du contradictoire
- Le principe de la neutralité du juge
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Il permet à tout justiciable de porter un litige, déjà jugé par une première juridiction devant une juridiction
hiérarchiquement supérieure si celui-ci n’est pas satisfait de la 1ère décision rendue.
F- Le principe du contradictoire
Les impératifs de justice nécessitent le respect des droits de la défense. Une certaine loyauté doit exister de la
part des parties et du juge. Le principe du contradictoire est un principe fondamental gouvernant le procès. En
effet, chacune des parties doit être en mesure de se faire entendre afin d'exposer son point de vue et discuter les
éléments qui peuvent être utilisés pour aboutir à la solution du litige. L’article 144 du Code de Procédure Civile
est l'illustration de l'application de ce principe. L'article 144 précise que « sont contradictoires les décisions
rendues contre les parties qui ont eu connaissance de la procédure soit parce que l'acte introductif d’instance leur
a été signifié ou notifié à personne, soit parce qu'elles ont comparu en cours de procédure, soit elles-mêmes soit
par leurs représentants ou mandataires soit parce qu'elles ont fait valoir à un moment quelconque de la
procédure leurs moyens ».
Ce principe oblige les parties à se communiquer mutuellement les pièces sur lesquelles elles fondent leurs
prétentions et ce, dans un délai suffisant avant le jugement, pour qu'elles puissent organiser leur défense. Les
communications doivent être faites "en temps utile". On a néanmoins organisé une procédure par défaut pour
éviter que l’adversaire ne se dérobe. Des précautions ont été prises pour garantir les droits de la partie
défaillante. On lui a permis si le jugement a été rendu en son absence de faire opposition : le même tribunal sera
saisi pour que l’affaire soit à nouveau jugée dans son entier.
Ce sont les juridictions qui connaissent les litiges qui leurs sont expressément confié par la loi.
On distingue :
- La cour d’assises, la haute cour de justice, le tribunal du travail, la cour sûreté de l’Etat, le tribunal militaire, la
cour suprême, le conseil constitutionnel.
1. Cour d’Assises :
Elle est chargée de juger les personnes soupçonnées d’avoir commis un crime (viol, meurtre….). Elle n’est pas
une juridiction permanente. Elle est itinérante, elle n’a donc pas de siège. Elle tient ses assises deux fois par ans
et un siège de chaque TPI.
3. Le Tribunal du travail :
Il connait des litiges existant entre employés et employeurs et des questions relatives à l’exécution du contrat de
travail.
5. Le tribunal militaire
IL est chargé de juger les militaires qui commettre des infractions dans l’exercice de leur fonction.
6. Le Conseil Constitutionnel :
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la loi n° 94-438 du 16 août 1994. Il est régi aujourd’hui par les dispositions de la Constitution du 1er août 2000
(articles 88 à 94) qui fixe ses attributions et par la loi organique n° 2001-303 du 5 juin 2001 qui en détermine
l'organisation et le fonctionnement.
Le conseil constitutionnel est juge de la constitutionnalité des lois. Il est l'organe régulateur du fonctionnement
des pouvoirs publics. Il contrôle la régularité des opérations de référendum et en proclame les résultats. Il statue
également sur l'éligibilité des candidats aux élections présidentielles et législatives, les contestations relatives à
l'élection du président de la république et des députés, et proclame les résultats définitifs des élections. Le conseil
constitutionnel constate la vacance de la présidence de la république, il contrôle la conformité des engagements
internationaux et des lois organiques à la constitution. Les projets et propositions de lois peuvent lui être soumis
pour avis.
Aux termes de l’article 102 de la Constitution de 23 juillet 2000, « La Justice est rendue sur toute l'étendue du
territoire national au nom du peuple par des Juridictions suprêmes : Cour de Cassation, Conseil d'Etat, Cour
des Comptes, et par des Cours d'Appel et des tribunaux. Des lois organiques fixent la composition, l'organisation
et le fonctionnement de ces juridictions. »
Ainsi, et ce depuis la révision constitutionnelle de 1998, la Cour Suprême a été remplacée par ces trois
juridictions autonomes que sont :
Le Conseil d'Etat,
La Cour de Cassation,
La Cour des Comptes.
A ce jour, le Conseil d’Etat et la Cour de Cassation ne sont pas fonctionnels. De sorte que la Cour Suprême
continue de jouer son rôle de juridiction suprême, avec deux de ses chambres : la chambre judiciaire et la
chambre administrative.
La Chambre judiciaire connaît des demandes de révision et des pourvois en cassation formés contre les
décisions des juridictions inférieures sur lesquelles elle exerce un contrôle de légalité.
La Chambre administrative connaît des recours en annulation pour excès de pouvoir contre les décisions
d’autorités administratives, ainsi que des affaires auxquelles une personne morale de droit public est partie.
La Cour des Comptes, qui remplace la chambre des comptes dissoute en 1998, contrôle l’application des
règles de gestion des finances publiques et sanctionne les fautes de gestion.
Après avoir examiné les différentes juridictions, quelques mots sur ceux qui les composent. On distingue les
juges et les greffiers d’une part et de l’autre les auxiliaires de justice
a. les magistrats :
La magistrature est, divisée en deux branches distinctes. Le terme "magistrat" désigne à la fois les juges du siège
et les membres du parquet représentant le ministère public. Les magistrats du siège et du parquet ne forment
qu'un seul corps et sont recrutés et formés de la même manière mais ils ne sont pas soumis aux mêmes
obligations et ne bénéficient pas des mêmes droits.
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Les magistrats du siège (magistrature assise) ont pour fonction de juger ou d'instruire les procès. Il est
indispensable que les magistrats du siège, qui composent les cours et les tribunaux, remplissent leurs fonctions
en toute indépendance, et ne soient l'objet d'aucune pression. C'est la raison pour laquelle ce ne sont pas des
fonctionnaires hiérarchisés, dépendants du Gouvernement. L'essentiel des droits qui leur sont reconnus visent à
garantir leur indépendance, notamment en soustrayant l'organisation de leur carrière aux aléas politiques et aux
pressions de toute sorte, et en la confiant à un organe indépendant, le Conseil national de la magistrature (mais
indépendance suspectée car membre nommés en partie par le Président de la République).
Les magistrats du siège sont inamovibles, ce qui signifie qu'ils ne peuvent recevoir, sans leur consentement,
aucune affectation nouvelle, même en avancement. Ils ne sont pas destitués, suspendus ou déplacés à la
discrétion du gouvernement.
Les magistrats du siège sont indépendants. Ils statuent en toute indépendance et doivent faire preuve
d’impartialité.
Le ministère public
Les magistrats du ministère public, dits du Parquet (la magistrature debout : ils doivent requérir debout) sont
présents en tant qu'agents du pouvoir exécutif auprès des tribunaux : ils représentent l'Etat, ils requièrent
l'application de la loi dans l'intérêt de la société. Leur indépendance à l’égard du pouvoir exécutif, notamment du
Garde des Sceaux, est moins effective.
En matière pénale, leur rôle est considérable. Le Ministère public a le monopole de l'exercice et de l'opportunité
des poursuites, il est la partie principale opposé au délinquant : il joue le rôle d'accusateur. En matière civile, son
rôle est plus modeste. Il est souvent seulement partie jointe et expose son opinion. Il n'a pas, en principe,
l'initiative de l'action en justice. Néanmoins, son rôle est important en matière d'état des personnes (nationalité,
nullité du mariage) ou de "faillites" des sociétés.
Ils rédigent et conservent les actes de procédure (assignation, appel) et les décisions de justice. Ils sont chargés
également de délivrer les copies des extraits de casiers judiciaires, le registre de commerce, la grosse de
décision de justice en collaboration avec le juge.
Ce sont les personnes qui ont pour rôle de facilité le déroulement du procès en assistant les magistrats ou les
parties à un procès. Ils apportent dont leur concours aux bons déroulements de la justice.
Ce sont :
L’huissier de justice : il est chargé de l’exécution forcée des jugements ou arrêtés (saisies, expulsion…).
Il est aussi chargé de signifier à porter à la connaissance d’une personne les actes de justice.
L’avocat : Il consulte, conseille, assiste et représente sa clientèle et assure sa défense.
Le notaire : Il est chargé de dresser les actes authentiques, de procéder au partage des biens ou en cas de
divorce ou de décès. Il rédige également les testaments.
Le commissaire-priseur : Il est chargé de vendre aux enchères publiques, les objets saisis par l’huissier et
de remettre le montant à ceux au bénéfice desquels la saisie a été opérée.
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L’expert : il collabore occasionnellement avec le juge, en raison de ses connaissances techniques et
spéciales dans un domaine donné en vue d’éclairer les débats.
Elle se définit comme étant l’ensemble des règles qui gouvernent l’organisation et le fonctionnement de la justice
en vue d’assurer aux particuliers la mise en œuvre et la sanction de leurs droits.
En effet tout droit comporte une sanction destinée à en garantir l’exercice. Ainsi, quand un droit a été méconnu
par un tiers, le titulaire de ce droit, doit le faire reconnaître par le juge au moyen d’une action en justice.
Pour atteindre cet objectif, la loi a pris soin de déterminer la manière dont l’action devra être exercée, les formes
qui doivent être suivies, les règles à respecter afin d’assurer la loyauté des débats et une saine manifestation de
la vérité.
Ces règles déterminent les compétences des juridictions, le déroulement du procès et les différentes voies de
recours.
§ I- L’action en justice
I. Définition
L’action en justice est le pouvoir reconnu en une personne, de s’adresser à la justice pour obtenir le respect de
ses droits.
Cette personne voudrait que le juge lui dise si sa présentation est bien ou mal fondée.
A. La capacité
Le demandeur doit avoir, la capacité d’agit en justice. Cela signifie que les mineurs et les majeurs incapables en
peuvent agir en justice. Ils ne peuvent agirent que par voie de représentation.
B. L’intérêt
L'intérêt est le fondement de l'action. Il ne suffit pas, en effet, d'être titulaire d'un droit pour agir. Il faut justifier d'un
intérêt. Seul celui qui a un avantage à voir sa prétention reconnue en Justice peut exercer une action : "Pas
d'intérêt, pas d'action".
L'intérêt doit remplir quatre conditions. Le demandeur doit :
justifier d’un intérêt personnel : notre droit ne connaît pas d'action populaire, c'est-à- dire celle qui serait
exercée par un particulier au nom de la société. C'est le ministère public qui est chargé de représenter les intérêts
de la société. Il faut donc pouvoir justifier d'un intérêt personnel au succès de la prétention invoquée : à chacun
de défendre ses intérêts. Cependant, dans certains cas, la loi reconnaît à certains groupements la faculté
d'exercer l'action en réparation d'un préjudice qu'ils n'ont pas subi personnellement et qu'aucun des membres n'a
subi personnellement.
Justifier d’un intérêt direct, car en principe nul ne peut agir en justice par personne interposée. Cela signifie
que l'intérêt doit découler directement du succès de l'action judiciaire. Il doit être lié au droit dont il est demandé
reconnaissance au juge.
justifier d’un intérêt légitime, défendre un droit qui est reconnu par un texte légal, en d’autres termes, le droit
que l’on veut défendre ne doit pas être contraire à la loi et aux bonnes mœurs (coutumes, règles morales.).
Exemple : louer une maison pour la débauche, et se plaindre en cas de non-paiement par le locataire.
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L'intérêt doit être né et actuel. Cette exigence signifie qu'aucune action n'est accordée pour faire réparer un
préjudice éventuel, hypothétique. On ne peut faire respecter un droit dont on n'est pas sûr qu'il a été violé. On ne
sait pas encore si le préjudice existe. Cela signifie pas pour autant qu'il soit nécessaire que le préjudice soit
précisément déterminé, il suffit qu'il puisse être déterminable. Un préjudice futur peut être certain, si l'on est sûr
qu'il se réalisera, mais qu'on ne connaît pas précisément la date de cette réalisation.
I. Notion de compétence :
La compétence est l’aptitude d’un tribunal à connaître d’une affaire. En d’autres termes, c’est l’étendue du pouvoir
de juger qui appartient à chaque juridiction. En face d’un litige déterminé, il faut donc, rechercher d’abord la
juridiction compétente : c’est la compétence d’attribution ; ensuite il faut déterminer la juridiction territorialement
compétente : c’est la compétence territoriale.
A. Principe :
En principe c’est le tribunal du domicile du défendeur qui est territorialement compétent. A défaut de domicile,
c’est celui de sa résidence qui est compétent.
B. Exceptions :
Il y a quelque exception à ce principe :
En matière immobilière le tribunal compétent est celui de la situation de l’immeuble.
Exemple : s’il y a une action en revendication à propos d’un immeuble situé à Bouaké, même si le défendeur est
domicilié à Abidjan le tribunal compétent est celui de Bouaké.
En matière de pension alimentaire : le tribunal compétent est celui du domicile du demandeur.
En matière de responsabilité civile : (contrat, délit, quasi-délit). Le demandeur peut saisir son choix aussi
bien le tribunal du domicile du défendeur que celui du lieu où le fait dommageable s’est produit.
En matière contractuelle : en contractuelle le tribunal compétent est celui du lieu où le contrat a été signé
ou devrait être exécuté.
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Le déroulement du procès est une suite d’actes de procédure, allant de la demande en justice jusqu’au jugement.
Le premier acte de procédure, est la saisine du tribunal manifestée par la demande en justice. Il existe à cet
égard des modalités de saisine et des voies de recours.
A. L’assignation
C’est un exploit d’huissier par lequel, le demandeur invite l’adversaire à comparaître devant le tribunal.
L’assignation doit préciser clairement l’objet de la demande et les motifs ou arguments invoqués, ainsi que
l’identité du tribunal, qui doit connaître de la demande, la date et l’heure de l’audience.
B. La requête
Dans ce cas, le demandeur ou son représentant, s’adresse directement au greffier du tribunal, et le greffier doit
se charger de convoquer l’adversaire.
La requête est donc, un acte par lequel le demandeur ou son représentant (avocat), s’adresse directement au
greffier du tribunal pour inviter son adversaire à comparaître devant le tribunal, afin que le litige qui les oppose
soit tranché.
Remarque : l'instance peut être introduite par voie de requête dans les actions personnelles ou mobilières dont
l'intérêt pécuniaire n'excède pas la somme de 500. 000 francs,
C. La comparution volontaire
Les parties peuvent sans assignation ni requête se présenter volontairement devant la juridiction compétente
pour y être jugées.
Après toutes ces modalités, le tribunal n’est totalement saisi que par la mise au rôle et consignation.
E. La consignation
C’est le fait pour le demandeur, de déposer au greffier du tribunal, la somme d’argent nécessaire pour garantir le
paiement des frais de justice.
Le tribunal est ainsi totalement saisit, le président du tribunal, désigne un juge d’instruction qui est chargé de
mener une enquête et d’apporter toute modification aux dossiers concernant le litige. Les parties au procès
déposent leur conclusion. Le président du tribunal fixe alors le jour et l’heure de l’audience.
Pendant l’audience, les débats sont contradictoires et les parties apportent leurs argumentations et contre
argumentations. Les juges délibèrent et rendent leur décision (jugement ou arrêt).
II. Le jugement
A. Notion de jugement
Au sens large, le mot "jugement" désigne toute décision judiciaire. C'est la décision rendue par une juridiction
spécialement organisée pour trancher, en observant une procédure minutieusement réglementée, les
contestations que les plaideurs lui soumettent.
Dès lors, il faut constater que les décisions émanant d'une juridiction ne sont pas toutes des jugements. Il
convient de distinguer les jugements contentieux, les actes d'administration et les décisions gracieuses. Seuls les
jugements contentieux sont de véritables actes juridictionnels.
Entre les jugements, il existe une classification courante par laquelle on oppose les jugements déclaratifs aux
jugements constitutifs.
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Les actes déclaratifs se bornent à constater une situation juridique qui existait antérieurement à la demande en
justice. Ainsi, est déclaratif le jugement qui reconnaît le droit de propriété de l'un des plaideurs. Le juge se borne
à reconnaître un état de droit qui existait déjà mais qui était contesté.
Les jugements constitutifs sont ceux qui créent un état de droit nouveau, une situation nouvelle. Ainsi est
constitutif de droits, le jugement qui prononce un divorce. Le juge transforme l'état des plaideurs : ils passent de
l'état de personnes mariées à l'état de personnes divorcées. Les jugements constitutifs créent des droits pour
l'avenir.
1/ Définition
Les voies de recours sont des moyens mis à la disposition des plaideurs insatisfaits pour obtenir d’une juridiction,
la réformation ou l’annulation d’une décision juridictionnelle, leur faisant grief.
L’opposition : c’est la voie de recours qui permet à celui qui est condamné par défaut (n’ayant pas comparu à
l’audience pendant le jugement) d’avoir nouveau jugement en sa présence. L’opposition permet également de
saisir la même juridiction qui a rendu la décision contestée pour un nouveau jugement. Le délai pour faire
l’opposition est de 15jours à compter de la de signification de la décision.
Remarque : seuls les jugements des TPI et arrêts de la cour d’appel sont susceptibles d’opposition. Le condamné
par défaut est souvent le demandeur.
L’appel : c’est une voie de recours qui tend à obtenir, la réformation ou l’annulation d’une décision rendue par
un TPI ou jugement d’une section détachée. La juridiction d’appel saisie examine l’affaire à nouveau et rend un
arrêt confirmatif ou infirmatif.
Le délai pour faire un appel est d’un mois à compter de la signification du jugement contesté
Le pourvoi en cassation : c’est un recours contre une décision de dernier recours portée devant la Cour de
Cassation et fondé sur la violation de loi, l’excès de pouvoir, l’incompétence…
La Cour de Cassation ne juge pas l’affaire selon les faits (selon le fond) comme les juridictions de 1er et 2nd
degré ; mais elle juge selon le droit. Elle vérifie si la règle de droit a été régulièrement appliquée dans l’arrêt
attaquée. Lorsque le droit a été appliqué, elle rend un arrêt de rejet de la demande en cassation. Lorsque le droit
n’a pas été appliqué elle rend un arrêt de cassation ou (elle casse l’arrêt attaqué) et renvoie l’affaire devant une
cour d’appel autrement composée, pour rejuger l’affaire dans son fond. Le délai pour se pourvoir en cassation est
d’un mois à compter de la signification de l’arrêt contesté.
C. Force du jugement
Quand le litige a été définitivement tranché, il va acquérir une force particulièrement importante. Le jugement va
acquérir l'autorité de la chose jugée. Cela signifie que ce qui a été définitivement jugé ne peut plus être remis en
cause. Il convient de circonscrire le domaine de l'autorité de la chose jugée (1) avant d'en examiner les conditions
(2).
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L'article 1351 du Code civil dispose que : « l’autorité de la chose jugée n’a lieu qu’à l’égard de ce qui a fait l’objet
du jugement. Il faut que la chose demandée soit la même ; que la demande soit fondée sur la même chose ; que
la demande soit entre les mêmes parties, et formée par elles contre elles en la même qualité »
Cet article exige trois conditions pour que la décision ait l'autorité de la chose jugée : une identité d'objet, de
cause et de parties.
Il faut qu'il y ait identité d'objet. Cela signifie que la chose demandée doit être la même. Si la demande n'est
pas la même, le juge peut donc l'examiner sans se heurter à l'autorité de la chose jugée. Ainsi après avoir
échouer dans une demande en divorce, le juge peut examiner une demande en séparation de corps.
Il faut qu'il y ait identité de cause. Cela signifie que la demande doit être fondée sur la même cause, sur le
même fondement juridique pour que puisse être opposée l'autorité de la chose jugée. Si la cause n'est pas la
même, le juge peut examiner la demande. Ainsi, après avoir échoué dans une demande en divorce sur demande
acceptée, il est possible de demander au juge de prononcer un divorce pour faute ou une simple séparation de
corps.
Il faut qu'il y ait identité des parties. Cela signifie que l'autorité de la chose jugée est, en principe, relative. La
chose jugée n'est opposable qu'aux parties aux procès. Pour invoquer l'autorité de la chose jugé, il faut en
principe que «... la demande soit entre les mêmes parties et formée par elles ou contre elles en la même qualité »
(art. 1351 CPC).
La chose jugée, le défaut d’intérêt, le défaut de qualité, la prescription sont des fins de non-recevoir c’est-à-dire
qu’elle interdit au juge d’examiner la demande. Il ne peut statuer sur le fond. Il doit refuser d’examiner la
demande.
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En règle générale, tout individu, tout être humain est un sujet de droit. Cela signifie qu’il peut détenir des
prérogatives ou être soumis à diverses obligations.
La qualité de sujet de droit est donc une aptitude, une possibilité d’avoir des droits subjectifs ou inversement, être
tenu de certaines obligations dans ses rapports avec les autres.
Cependant, l’aptitude à être sujet de droit n’est pas propre aux individus, aux personnes physiques, elle est
également reconnue à certains groupements que l’on appelle personnes morales.
La personnalité juridique est l’aptitude des êtres humains à être titulaires de droits et à assumer des
obligations. Cette personnalité juridique, caractéristique de l’être humain n’appartient pas aux animaux. Un
animal ne peut avoir de droits, ni être tenu d’obligations. Les lois protectrices des animaux ont pour unique objet
d’imposer des obligations aux hommes et non la reconnaissance de la personnalité juridique aux animaux.
L’attribution de la personnalité juridique aux êtres humains suscite néanmoins deux interrogations :
Quand commerce la personnalité juridique ?
Quand prend fin la personnalité juridique ?
Pour le droit, la personnalité juridique commence en principe à la naissance. Mais, elle peut commencer
exceptionnellement à la conception.
Tout être humain acquiert la personnalité juridique à la naissance. Mais la naissance n’est pas une condition
suffisante. Car l’enfant doit naître vivant, c’est-à-dire respirer après l’accouchement. L’enfant mort-né n’acquiert
pas la personnalité juridique. L’enfant doit en plus naître viable, c’est-à-dire être apte à la vie. Ce qui suppose une
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maturité suffisante du fœtus (180 jours) ou sa bonne conformation (naître avec tous les organes essentiels pour
lui permettre d vivre).
Le début de la personnalité juridique peut être exceptionnellement reporté à la conception. L’exception a pour
origine un adage romain exprimé en latin : « infans conceptus pro nato habetur quoties de commodies ejus
agitur », ou simplement « infans conceptus ». Cet adage signifie que ‘’l’enfant simplement conçu sera considéré
comme déjà né chaque fois qu’il y va de son intérêt’’.
En somme, l’acquisition anticipée de la personnalité juridique ne peut bénéficier qu’à l’enfant déjà conçu, chaque
fois qu’il s’agira pour lui d’acquérir un droit. Toutefois le droit attribué ne sera effectif que si l’enfant naît vivant et
viable.
A- Le décès
La personnalité juridique prend fin avec la mort. A côté de cette hypothèse dans laquelle il n’y a aucun doute de
la personnalité juridique, il y a une seconde hypothèse qui regroupe les situations où il existe une incertitude sur
la vie ou la mort de l’individu : Ces situations sont celles de l’absence et de la disparition.
B- L’absence et la disparition
1- L’absence
a. Définition
Une personne est absente lorsqu’elle a cessé de paraître au lieu de son domicile ou de sa résidence habituelle
sans que l’on ait eu de ses nouvelles et que l’on ignore si elle est encore en vie ou déjà morte. Aucun délai
n’étant fixé, l’appréciation de l’absence relève du pouvoir souverain des juges du fond.
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La période d’absence déclarée avec l’envoi en possession provisoire.
Cette période s’ouvre à l’expiration de la 1ère. Au cours de celle-ci on procède à la déclaration officielle de
l’absence.
L’envoi en personne provisoire consiste pour le tribunal à procéder à une réparation provisoire des biens de
l’absent entre ses héritiers présomptifs (enfants, père, mère, collatéraux, conjoint). Ces héritiers présomptifs ne
deviennent pas propriétaire, ils n’ont donc pas le droit de disposer de ces biens.
c. La fin de l’absence
le décès de l’absent
Si le décès de l’absent vient à être connu et prouvé, la procédure de l’absence prend automatiquement fin, quelle
que soit la période. Tous les transferts de droits effectués doivent être reportés à la date du décès.
le retour de l’absent
L’époux absent dont le conjoint a contracté un nouveau mariage peut demander au tribunal de prononcer la
nullité de ce mariage pour bigamie. Une fois de retour, l’absent marié peut aussi exercer l’action en désaveu de
paternité pour les enfants nés plus de 300 jours après la date des dernières nouvelles.
Au regard des biens de l’absent, il faut tenir compte de l’une ou l’autre des périodes.
Si l’absent revient pendant la période de la présomption d’absence, il peut mettre fin à l’administration de
ses biens par le mandataire à qui il a laissé procuration ou le demander au juge en cas de mandataire judiciaire.
Les actes accomplis demeurent opposables à l’absent réapparu.
Si le retour se situe pendant la période de l’absence déclarée, les effets du jugement qui aura déclaré
l’absence cesseront c’est-à-dire que l’absent réapparu doit demander au tribunal de prononcer la nullité du
jugement déclaratif d’absence.
Les envoyés en possession provisoire devront restituer totalement les biens.
Quant à leurs revenus, c’est leur cinquième qui est restitué si l’absent réapparaît avant 15 ans révolus. Après 15
ans révolus, c’est le dixième qui est restitué.
Si le retour de l’absent se situe pendant la période de l’envoi en possession définitive, il faut
également distinguer entre les biens et les revenus.
Les biens sont retrouvés dans l’état ou ils se trouvent. S’ils ont été aliénés, les prix de vente devront être
restitués. Quant aux revenus provenant de ces biens, les envoyés en possession définitive en conservent la
totalité des revenus.
2- La disparition
a. Définition
La loi relative à l’état civil envisage les hypothèses dans lesquelles il y a disparition sans en donner la définition.
La 1ère hypothèse est celle d’une personne disparue dans des circonstances de nature à mettre sa vie en danger
(art 64 al 1er).
La deuxième hypothèse est celle dans laquelle le décès est certain mais que le corps n’a pu être retrouvé (art 64
al 3 – explosion d’un aéronef en plein vol)
A la différence de l’absence, la disparition se caractérise par la quasi-certitude ou par la certitude même du
décès.
Le point commun est l’absence de corps.
Le disparu est un individu dont on a la quasi-certitude ou la certitude qu’il est mort sans que son cadavre ne
puisse être retrouvé.
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b. Le régime juridique de la disparition
La situation juridique du disparu sera assimilée à celle d’un défunt dès le prononcé du jugement déclaratif de
décès (action intentée par le Procureur de la République (PR) ou les parties intéressées – conjoint éventuel,
enfants, ayant droits, créanciers, tout autre intéressé.)
La détermination du tribunal compétent pour prononcer le jugement déclaratif de décès est fonction de plusieurs
hypothèses.
1ère hypothèse : la disparition s’est produite sur le territoire de la R CI : la requête doit être présentée au
tribunal ou à la section du tribunal du lieu de la disparition.
2ème hypothèse : la disparition a eu lieu à l’étranger. La requête doit être présentée au tribunal ou la
section de tribunal du domicile ou de la résidence du disparu.
3ème hypothèse : la disparition a eu lieu à l’étranger à bord d’un navire ou d’un aéronef. La requête doit
être présentée au tribunal ou à la section du tribunal du lieu du port d’attache de l’aéronef ou du navire.
4ème hypothèse : à défaut de tout autre, le tribunal d’Abidjan est compétent.
Le jugement déclaratif de décès tient lieu d’acte de décès. Après la transcription du jugement déclaratif de décès
sur les registres de l’état civil du lieu réel ou présumé du décès ou du lieu du dernier domicile du défunt, s’opère
l’ouverture de la succession du disparu. Tous les droits viagers dont le défunt pourrait être titulaire sont éteints. Si
le disparu est marié, son mariage est dissout.
c. La fin de la disparition
Si le décès réel du disparu vient à être reconnu et prouvé, le jugement déclaratif de décès doit être alors
rectifié.
Si celui dont le décès a été judiciairement déclaré réapparaît postérieurement, le PR ou tout autre
intéressé peut demander au tribunal de prononcer l’annulation du jugement déclaratif de décès. L’annulation aura
pour effet de rétablir la personnalité juridique du disparu.
Par l’effet de l’annulation, le régime matrimonial reprend son cours comme l’indique l’al 3 de l’article 69 de la loi
sur l’état civil cette disposition est bien contestable car c’est tout à fait légitime que le conjoint a contracté ce
second mariage.
En ce qui concerne les biens du disparu, il pèse sur les héritiers un objet de restitution des biens reçus.
Aborder la question de la capacité juridique, c’est indirectement s’intéresser aux incapacités qui constituent des
limites aux droits des personnes physiques. Ces incapacités sont relatives aux mineurs et aux majeurs
incapables qu’il convient de voir après les règles générales les concernant, non sans avoir défini la notion de
capacité juridique.
La capacité juridique se définit comme l’aptitude à détenir des droits et des obligations et à les exercer. Aussi
distingue t- on deux degrés dans la capacité juridique :
d. La capacité de jouissance : l’aptitude à devenir titulaire d’un droit ou d’une obligation.
Exemple : propriétaire, créancier, débiteur etc... .
La capacité d’exercice : l’aptitude à faire valoir par soi-même et seul un droit dont on est titulaire sans avoir
besoin d’être représenté ni assisté à cet effet par un tiers. Cette capacité s’acquiert en principe à l’âge de la
majorité (21 ans révolus).
La capacité juridique est donc la règle. Mais certaines personnes sont pourtant privées de la faculté d’exercer les
droits et les obligations dont elles sont titulaires. On les appelle les incapables.
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Nous énumérons d’abord les différentes catégories d’incapacité qui existent avant de voir les remèdes éventuels
à ces incapacités.
On a :.
1. Les incapacités de jouissance : il y a incapacité de jouissance lorsqu’un individu est privé d’un droit.
Autrefois, il existait des incapacités générales de jouissance c’est à dire qui privait les personnes de leurs droits.
C’était le cas des esclaves. Mais aujourd’hui, il n’y a que des incapacités spéciales de jouissance c’est-à-dire
certains individus sont prives de certains droits seulement. En effet, ces dernières incapacités visent plus à
protéger ces incapables ou à les sanctionner.
2. Les incapacités d’exercice : il y a incapacité d’exercice lorsqu’un individu est titulaire de droits, mais la loi
pose des restrictions à l’exercice par lui dudit droit. Ces incapacités sont des incapacités générales.
1. Les mesures préventives : il s’agit du mécanisme de représentation qui convient au mineur et au majeur
interdit judiciaire et le mécanisme d’assistance qui correspond au cas du faible d’esprit.
L’incapable peut accomplir les actes conservatoires qu’il peut faire seul. En effet les actes conservatoires sont
des actes nécessaires et urgents qui tendent à empêcher les biens de sortir du patrimoine de l’incapable. Il peut
aussi accomplir les actes de disposition qui sont des actes du patrimoine qui ne porte pas atteinte à l’intégrité et à
la consistance du patrimoine. Mais concernant les actes de disposition qui sont graves il ne peut les accomplir
seul.
2. Les mesures répressives : si l’incapacité est une mesure de protection de l’incapable, la nullité est relative
c’est-à-dire que seul l’incapable ou son représentant peut l’invoquer. Par contre si c’est une mesure de
sanction, la nullité est absolue c’est-à-dire qu’elle peut être demandée par tout intéressé.
Le mineur est défini par la loi comme l’individu de l’un ou l’autre sexe qui n’a pas encore atteint l’âge de 21 ans
accomplis.
Le mineur émancipé et le mineur non émancipé n’ont pas la même condition juridique.
1- Le mineur non émancipé : il est incapable de contracter. C’est son représentant qui doit agir à sa place. Il suit
de là que le mineur non émancipé est frappé d’une incapacité générale d’exercice qui concerne tous les actes
juridiques et les actions en justice. Mais, il y a des exceptions qui sont relatives aux faits juridiques tel qu’un
accident, des coups de blessure…pour lesquels le mineur devra en répondre et les actes de la vie courante
(actes conservatoires et les actes d’administration).
2- Le mineur émancipé : l’émancipation est l’acte par lequel le mineur acquiert la pleine capacité d’exercice et
se trouve de ce fait assimilé à un majeur. Cependant, pour l’exercice du commerce et pour son mariage ou son
adoption, il faut l’autorisation ou le consentement des détenteurs de la puissance paternelle. L’émancipation peut
être légale (ex : par le mariage) ou volontaire (décision des détenteurs de la puissance paternelle).
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Il y a le système normal qui est celui où le mineur a au moins l’un de ses deux parents. Dans ce cas, il s’agit de la
puissance paternelle et de l’administration légale. Il y a aussi le système exceptionnel qui est l’hypothèse où le
mineur n’a plus de père et de mère ou quand ces derniers sont dans l’impossibilité de manifester leurs droits. Il
s’agit des lors de la tutelle.
C’est un ensemble de pouvoirs conférés aux parents sur la personne et les biens de l’enfant mineur. Ce pouvoir
était exercé par le père en sa qualité de chef de famille. Mais en cas d’empêchement, la mère le remplace. Les
attributions de la puissance paternelle sont relatifs à la personne de l’enfant mineur (le droit de consentir au
mariage, à l’adoption, le droit de garde et de surveillance, le droit à l’entretien et a l’éducation, l’obligation de
répondre des dommages causés par son enfant) et aux biens du mineur (il s’agit notamment du droit
d’administrer les biens de l’enfant et du droit de disposer des revenus de l’enfant.
2- La tutelle
C’est une institution permettant de protéger par voie de représentation certains mineurs. La tutelle s’ouvre de
plein droit quand il y a décès, absence, éloignement ou déchéance des droits de la puissance paternelle des père
et mère .Elle peut s’ouvrir par l’intervention du juge des tutelles s’il estime que le mode de protection normal ne
protège pas l’enfant.
La tutelle comprend des organes de gestion (le tuteur et exceptionnellement l’administrateur ad hoc quand les
intérêts du tuteur et ceux du mineur sont opposés) et des organes de contrôle(le conseil de famille et le juge des
tutelles). Relativement au fonctionnement de la tutelle, il faut dire le tuteur étant le mécanisme de substitution de
la puissance paternelle, il a les mêmes fonctions que le titulaire de la puissance paternelle qui consiste en
général en la protection de la personne et des biens du mineur non émancipé. Quant au juge, il veille ou surveille
la gestion de la tutelle. La majorité ou l’émancipation met un terme à la tutelle.
Pour les majeurs, la règle est la capacité juridique. Dès lors qu’elles pourraient être les causes de l’incapacité du
majeur ? De façon globale, c’est l’altération de la volonté qui justifie son incapacité d’exercice. Certains parmi ces
incapables sont protégés d’autre non.
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Toute incapacité, même si elle est une atteinte à la liberté, doit être comprise comme une mesure de protection.
Ainsi un système de protection très varié suivant la gravité du handicap qui frappe la personne a été mis en
place : la tutelle, la curatelle et la sauvegarde de justice.
1. La tutelle
C’est le régime de protection le plus complet de notre droit ; il concerne les plus graves handicapés, ceux qui ont
besoin d’être représentés de manière continue dans les actes de la vie civile (administration, gestion, location,
vente de meubles etc...). Pour cela le conseil de famille nomme un tuteur généralement un proche pour gérer au
mieux le patrimoine du majeur incapable.
2. La curatelle
Il s’applique au majeur qui a besoin d’être conseillé et contrôlé pour accomplir les actes de la vie civile. Le seul
organe de la curatelle est le curateur. La sanction des actes accomplis sans le curateur est la nullité.
3. La sauvegarde de justice
C’est un régime très souple. Ici le majeur placé sous sauvegarde de justice conserve l’exercice de ses droits.
Sauf que les actes qui sont préjudiciables pourront être par la suite modifiés.
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Le droit des obligations est une matière fondamentale : c’est le socle commun des échanges entre patrimoines,
par les contrats, mais aussi de la réparation des dommages, par le droit de la responsabilité.
au sens étroit, on entend par obligation, les devoirs qui résultent d'une règle de droit et qui sont donc
assortis d'une sanction juridique. Cette sanction juridique permet de d’identifier l'obligation juridique. Elle
est à différencier des obligations morales (religieuses).
au sens large, on entend par obligation, un rapport d'obligation car cela implique deux personnes. En
droit, il n'y a aucune obligation envers soi-même. Relation entre le débiteur et le créancier (= le
bénéficiaire de l'obligation).
L’obligation, en somme, est lien de droit entre deux ou plusieurs personnes en vertu duquel, une
personne appelée créancier peut contraindre une autre, le débiteur à exécuter une prestation définie.
L'obligation civile : un lien de droit assortit d'une sanction juridique (opposition à l'obligation naturelle).
L’obligation naturelle : elle est de nature intermédiaire, elle se trouve entre l'obligation juridique et l'obligation
morale. Elle a le caractère de l'obligation civile (lien), mais il manque les sanctions juridiques. C’est donc
l’obligation dont l’inexécution n’est pas juridiquement sanctionnée et ne contraint qu’en conscience ; son
exécution spontanée vaut paiement et n’est pas susceptible de répétition.
L'obligation naturelle a deux sources :
Elle peut prendre source dans un devoir de conscience (ex : un frère décide de prendre en charge son
autre frère, pas d'obligation légale).
Elle peut se trouver dans une obligation civile imparfaite.
Deux hypothèses :
Obligation civile dégénérée (ex : action en réparation prescrite)
Obligation civile avortée (quand il y a un vice à l'origine du contrat)
Régime juridique :
Deux aspects :
On ne peut contraindre le débiteur d'une obligation naturelle à s'exécuter. Ces actions en paiement sont
irrecevables.
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Si l'obligation naturelle est volontairement exécutée, elle se transforme en obligation civile.
Conséquence de la transformation : il est impossible d'obtenir le remboursement de ce qui a été versé ; ces
actions en répétition sont irrecevables.
A. L'obligation de moyens :
Définition : C'est le débiteur qui doit tenter d'atteindre un résultat en mettant en œuvre toute sa diligence.
Manquement : le manquement à cette obligation se fait « in abstracto » car on se réfère au « bonus pater
familias » (bon père de famille).
Régime : pour mettre en œuvre la responsabilité du débiteur il faut prouver une faute. La faute consiste à
ne pas avoir mis en œuvre à sa disposition pour atteindre le résultat.
Dans quel cas la trouve ton ? Dans une obligation de veiller à la conservation d'une chose, dans
l'obligation de faire relatif à une prestation de service, dans l'obligation de sécurité.
B. L'obligation de résultat :
Régime : il faut prouver que le résultat n'a pas été atteint donc on ne doit pas prouver obligatoirement
une faute. Elle crée un régime de responsabilité sans faute. On parle également de responsabilité
objective (différence de responsabilité subjective = responsabilité pour faute) ou responsabilité de plein
droit ou régime de présomption de responsabilité.
Exonération : l'absence de faute n'exonère pas. Sauf la preuve de la cause étrangère ou de la force
majeure.
Où la retrouve-t-on ? : dans l'obligation de donner, de livrer ou de restituer une chose, d'obligation de ne
pas faire, dans certaines obligations de sécurité.
Celle pour faute : le demandeur doit prouver que le débiteur a commis une faute, l'exonération se fait par
la preuve de l'absence de faute.
Celle pour présomption de responsabilité : la victime doit prouver rien car c'est le défendeur qui doit le
faire. L'exonération se fait par la cause étrangère.
Celle pour prescription de faute : la victime ne doit rien prouver, c'est au débiteur de le faire.
L'exonération se fit par la preuve de l'absence de faute.
Critère de distinction entre les deux obligations : c'est la jurisprudence qui la fait, il y a plusieurs critères :
L’aléa : quand le débiteur de l'obligation n'a pas d'aléas dans l'obligation, on est en présence d’une
obligation de résultat. En cas d'aléa, l'obligation sera de moyen. Exemple du médecin tenu d'une obligation
de moyens.
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Le rôle de la victime : si elle a un rôle actif on a une obligation de moyens. Ex : piscine, fête forain. Si elle a
un rôle passif, il n'y a une obligation de résultat.
Théorie de l'acceptation des risques : cela crée une obligation de moyens.
La jurisprudence définit au cas par cas, la nature des obligations à la charge des contractants par l'utilisation des
critères qui peuvent se résumer avec celui de l'aléa.
L’objet désigne ce à quoi le débiteur est tenu envers le créancier. L’article 1101 Code Civil expose les obligations
selon leur objet :
obligation de donner (transférer la propriété)
obligation de faire (exécuter un travail)
obligation de ne pas faire (obligation de s'abstenir de faire certains actes : ne pas nuire à autrui).
On classifie en distinguant d'une part les actes juridiques (contrats de vente, de bail, d'entreprise…) ; et d'autre
part, les faits juridiques (évènements auxquels la loi attache des effets juridiques qui n'ont pas été spécialement
voulus par les intéressés)
L’obligation, comme déjà vu, est un lien de droit existant entre deux personnes (ou deux groupes de personnes)
en vertu duquel l’une doit faire quelque chose au profit de l’autre.
L’obligation présente donc trois caractères :
I. Elle met en relation deux personnes : le créancier de l’obligation et le débiteur de la dette. Le droit du
créancier est la contrepartie de l’obligation du débiteur.
II. Elle consiste en une ou plusieurs prestations : il existe des obligations de donner, de faire ou de ne pas
faire.
L’obligation de faire impose au débiteur d’accomplir un fait positif.
Exemple : l’obligation pour une société de transport de transporter les voyageurs.
Exemple : Dans la vente d’une chose, le vendeur s’engage à transférer la propriété de la chose à l’acquéreur.
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III. Elle a un caractère obligatoire : le créancier dispose d’un pouvoir de contrainte qui lui permet de recourir à
la force publique pour obtenir l’exécution forcée de la prestation. Le caractère obligatoire distingue l’obligation
juridique de l’obligation dite « naturelle » qui n’a pas ou qui a perdu la sanction étatique, mais qui peut être
volontairement et valablement exécutée.
Exemples :
l’obligation alimentaire entre frères et sœurs est une obligation de conscience qui n’est pas
sanctionnée par la loi.
L’obligation prescrite n’est pas susceptible d’exécution forcée. Elle subsiste comme obligation
naturelle.
La source d’une obligation est l’élément donnant naissance à cette obligation : acte juridique ou fait
juridique. Le code civil classe les sources en 5 catégories :
A cette classification légale, s’ajoute une sixième source d’obligations : la volonté unilatérale de celui qui
s’engage.
Exemple : La renonciation à une succession
§I- DEFINITION
De nombreux contrats sont conclus chaque jour. Par exemple l’achat d’un journal par un contrat de vente,
l’utilisation d’un bus par un contrat de transport. « Le contrat est une convention par laquelle une ou
plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire
quelque chose » (article 1101 du code civil). Ainsi le contrat est une convention qui crée des obligations.
La convention est tout accord de volontés tendant à produire un effet juridique, tel que créer, modifier ou
éteindre une obligation.
Le contrat est l’espèce particulière de convention qui crée une obligation.
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Tout contrat est une convention, mais toute convention n’est pas un contrat
Il existe de multitudes classifications des contrats, selon que l’accent est mis sur le caractère, la nature, la
durée des obligations créées, les formes utilisées, l’importance de la personne des contractants, etc. On distingue
notamment :
N B. Le contrat unilatéral n’est pas à confondre avec l’acte unilatéral. Le contrat unilatéral implique
nécessairement un accord de volontés de deux ou plusieurs personnes. L’acte unilatéral résulte de la volonté
d’une seule personne et produit des effets.
Exemple 1- le testament (acte unilatéral).
Exemple 2 : dans le contrat de prêt, emprunteur et prêteur sont d’accord ; alors que dans la renonciation à une
succession, la volonté émane du seul héritier.
Intérêt de la distinction :
Quant aux formes de l’écrit rédigé pour servir de preuve :
Le contrat synallagmatique doit être établi en autant d’originaux qu’il y a de parties ;
Le contrat unilatéral doit être signé par celui qui s’oblige et comporter la mention écrite de sa main de la somme
ou de la quantité en toutes lettres et en chiffres.
Quant à la cause des obligations
Dans le contrat synallagmatique, l’obligation de chaque partie sert de cause l’autre ; si une partie n’exécute pas
son obligation, l’autre peut refuser d’exécuter la sienne ;
Dans le contrat unilatéral, la notion de cause est différente
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B- CONTRAT A TITRE GRATUIT ET CONTRAT A TITRE ONEREUX
1/ Définitions
a-contrats commutatifs
Le contrat commutatif est celui dans lequel les prestations et avantages réciproques de chaque contractant sont
certains, déterminés et connus dès la conclusion du contrat.
Exemple : la vente d’un immeuble à tel prix.
b-contrats aléatoires
Les contrats aléatoires sont des contrats dans lesquels l’existence ou la valeur d’une prestation dépend d’un
évènement futur incertain, d’un aléa.
Exemple 1 : la vente d’un immeuble moyennant le versement d’une rente viagère au vendeur : le prix payé par
l’acheteur dépend de la durée de survie du vendeur.
Exemple 2 : je loue ta maison à Abidjan si je suis affecté dans cette ville.
2/ Intérêt de la distinction
L’action en rescision pour lésion :
- elle est possible pour les contrats commutatifs
- elle n’est pas possible pour les contrats aléatoires.
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1- Contrat à durée déterminée
Ce sont des contrats dont le terme (la fin) est fixé de manière certaine lors de la conclusion du contrat. Il ne peut
être modifié que par accord des parties.
Exemple : je loue un studio à Marcory pour trois mois, le temps que durera mon stage.
1– Contrats consensuels : ils se forment uniquement par l’accord des parties, c’est à dire dès l’échange des
consentements, sans qu’aucune forme ne soit requise. Si un écrit est rédigé il n’a qu’un rôle de preuve des
obligations. C’est le principe du consensualisme. En vertu de ce principe, la plupart des contrats sont
consensuels. Exemple : la vente verbale est valable.
3 - Contrats réels
Ce sont des contrats pour la formation desquels, ils est exigé non seulement l’accord des parties , mais
aussi la remise d’une chose à l’autre partie (réel vient de « res » qui signifie chose en latin)
Exemple : les contrats de prêt, de dépôt, de gage ne sont valablement formés qu’après la remise matérielle de
la chose ; sans cette remise, en effet, l’obligation de restituer ne peut prendre naissance.
1-Contrats individuels
Le contrat individuel est celui qui crée des droits et obligations au profit ou à la charge des seuls parties au
contrat. Le contrat individuel traduit nettement le principe de l’effet relatif des contrats, principe en vertu
duquel les contrats ne peuvent produire des effets qu’entre les parties.
2-Contrats collectifs
Le contrat collectif est celui dans lequel des personnes se trouvent liées sans avoir eu à manifester leur
consentement. Dans ce cas et très souvent, le contrat lie une collectivité, les membres d’un groupe plus ou moins
important de personnes.
Exemple : la convention collective interprofessionnelle de travail.
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2-Contrat innommé
Les contrats innommés ne sont pas réglementés expressément par la loi sous une dénomination particulière.
Exemples de contrat innommés : contrat de déménagement.
Comment s’oblige-t-on ? Pour produire leurs effets créateurs de droits et d’obligations, les contrats doivent être
légalement formés. C’est-à-dire que les parties doivent respecter les conditions fixées par la loi.
L’article 1108 du Code civil exige la réunion de quatre conditions pour la validité des contrats : ce sont le
consentement des parties, la capacité de contracter, un objet certain et licite, et une cause licite. Ces conditions
sont des conditions de fond.
S/Section I – LE CONSENTEMENT
Le consentement consiste dans la manifestation de la volonté des contractants. Il doit exister et émaner d’une
volonté libre et éclairée.
§ I – L’existence du consentement.
A- La volonté de contracter
Elle se manifeste expressément ou tacitement.
Le consentement exprès.
Le consentement est exprès lorsqu’il se manifeste par des signes extérieurs : paroles, écrits, gestes.
Le consentement tacite.
Le consentement est tacite lorsqu’il se déduit de certains actes, et notamment d’actes d’exécution du contrat.
Exemple : Le bénéficiaire d’une offre de vente paye l’objet. On en déduit qu’il a implicitement accepté de
l’acheter.
La valeur du silence.
Le silence constitue-t-il une manifestation tacite de volonté ?
Contrairement à l’adage « qui ne dit rien consent », le silence n’a en principe aucune signification juridique.
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Exemple : Le silence de celui qui reçoit des offres de livres ou de bijoux ne vaut pas acceptation et ne permet pas
à l’expéditeur de réclamer le prix des objets envoyés.
Cependant, le silence peut être interprété comme une manifestation de volonté tacite, lorsqu’il est entouré de
circonstances particulières :
♣ Lorsque les parties sont habituellement en relation d’affaires ;
♣ En matière de contrat à exécution successive arrivé à expiration : ils sont automatiquement renouvelés sauf
volonté contraire exprimée par les contractants. C’est la tacite reconduction.
Exemple : les contrats de bail se renouvellent par tacite reconduction.
Dans les cas dits de ״silence éloquent ״où l’offre adressée est dans l’intérêt de celui à qui elle est faite ; il
n’a aucune raison de refuser.
Exemple : remise de loyer, convention d’assistance au profit de victimes de guerre.
La jurisprudence décide que la détermination du lieu et du moment de la rencontre des consentements est une question
de fait laissée à l’appréciation des tribunaux. Ceux- ci ont tendance à préférer le système de la réception.
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Le consentement doit émaner d’une volonté libre et éclairée ; il ne doit pas être donné par erreur ou obtenu par
violence ou par tromperie. L’erreur, le dol et la violence constituent des vices de consentement. Le code civil y a
ajouté la lésion.
I- L’erreur.
Le contractant commet une erreur lorsqu’il se trompe sur l’un des éléments constitutifs du contrat.
L’influence de l’erreur sur la validité du contrat varie selon la nature de l’élément sur lequel elle porte. On
distingue :
Elle entraîne la nullité relative du contrat. Elle porte soit sur la substance, soit, dans certains cas, sur la personne.
1- L’erreur sur la substance de la chose.
La substance consiste dans la qualité substantielle de la chose qui a déterminé le contractant à conclure le
contrat. Cette qualité essentielle peut-être la substance matérielle de la chose.
Exemple : je crois acheter un bijou en or, alors qu’il est en métal doré ; un trophée en argent, alors qu’il est en
cuivre.
Elle peut également consister en un autre élément considéré comme déterminant.
Exemples :
- je crois acheter un Picasso, alors que le tableau n’est en réalité qu’une reproduction habile.
-je crois acquérir une voiture d’occasion qui n’a que 10.000 km, alors qu’elle en a déjà parcouru 100.000.
L’erreur constitue un vice du consentement, même si elle n’est commise que par l’une des deux contractants. En
revanche, les deux parties doivent être informées du caractère essentiel de l’élément sur lequel l’erreur a été
commise.
L’erreur dépourvue de conséquences sur le contrat ?
Il en est ainsi de l’erreur qui porte sur :
Les qualités non substantielles de la chose ;
La qualité du contractant dans les contrats qui ne sont pas conclu intuitu personae ;
Les mobiles qui ont poussé une personne à contracter ;
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La valeur de la chose (sous réserve des cas où la lésion est admise)
II- Le dol
A- Définition
Le dol consiste dans l’usage de moyens frauduleux destinés à tromper une personne et à la déterminer à
contracter.
Le dol ne constitue pas en lui-même un vice du consentement ; c’est l’erreur provoquée par le dol qui vicie le
consentement. Le contractant qui commet une erreur se trompe ; le contractant victime d’un tel dol est trompé.
Le dol consiste en des manœuvres ; des machinations, mises en scène, etc. Sont néanmoins considérés comme
suffisants :
Le mensonge, à condition qu’il soit réprimé par les mœurs : le simple fait de vanter les qualités d’un produit,
considéré comme ״bon dol ( ״dolus bonus) n’est pas constitutif de dol ;
La réticence, c’est-à-dire le silence gardé sur les éléments importants du contrat (dol négatif)
Exemple : je vends un animal malade en évitant d’en informer l’acheteur.
III- La violence.
A- Définition
La violence est constituée par la contrainte exercée sur la volonté d’un contractant, afin de l’amener par crainte,
à conclure le contrat.
C’est donc la crainte, inspirée par la violence et non la violence elle-même qui porte atteinte à la libre volonté du
contractant et constitue un vice du consentement.
La violence comprend trois éléments :
1/ Une menace :
D’un mal considérable et présent ;
Mettant en danger la personne ou les biens du contractant ou de ses proches.
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De l’homme ou des événements.
Exemple : un homme qui se noie dans la tempête promet une forte somme à son sauveteur : la violence provient
des événements.
La menace par un créancier de recourir à des mesures d’exécution sur les biens de son débiteur n’est pas un cas
de violence.
IV- La lésion.
Définition.
La lésion est le préjudice résultant pour l’un des cocontractants de la disproportion entre la prestation qu’il fournit
et celle qu’il reçoit.
Cette notion d’ordre purement économique n’est incluse dans les vices du consentement que parce qu’elle fait
présumer l’erreur, le dol ou la violence. Elle est plus facile à prouver que l’un de ces trois faits.
L’existence d’une lésion entraîne la nullité relative (rescision) du contrat, à moins que le cocontractant ne propose
une révision du contrat en offrant un supplément de prix ou de part (dans le partage).
Les incapacités constituent des limites à la jouissance ou à l’exercice des droits de la personne physique. En
principe, l’individu peut jouir de tous ses droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux, et les exercer selon son seul
gré : il peut conclure des engagements, acheter, vendre des biens, se marier, divorcer, s’instruire…On dit qu’il est
capable. La capacité est donc la règle, et l’incapacité, l’exception. A l’inverse de la capacité, l’incapacité est
l’inaptitude d’une personne à acquérir un droit et à l’exercer.
A l’instar de la capacité, il existe une incapacité de jouissance, celle qui empêche l’individu d’être titulaire d’un
droit, et une incapacité d’exercice qui prive l’individu de l’exercice du droit dont il est déjà titulaire.
Les personnes frappées d’incapacité sont appelées les incapables. On distingue les incapables mineurs et les
incapables majeurs.
I- Définition
Il en résulte que l’objet est toujours le même pour chaque type de contrat (créer des obligations de livrer la chose
et de payer le prix pour le contrat de vente, de restituer dans le dépôt, de payer les intérêts dans le prêt à intérêts,
etc.) alors qu’il varie avec chaque obligation assumée (un meuble, une somme d’argent, exécuter tel travail, etc.).
L’objet de l’obligation est donc variable à l’infinie. Il doit néanmoins présenter un certain nombre de caractères.
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B– Lorsque l’obligation consiste à faire ou à ne pas faire quelque chose, la prestation doit être :
Possible.
La prestation doit être possible car « à l’impossible, nul n’est tenu ». L’impossibilité est appréciée au moment de
l’accord.
Déterminée.
La prestation doit être déterminée dans sa nature et dans sa durée.
Licite.
La prestation doit être licite, c’est-à-dire non contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
S/Section IV – LA CAUSE
La cause du contrat doit exister et être licite (article 1108 du code civil). La cause de l’obligation du débiteur est le
but immédiat et direct qui le conduit à s’engager. Ainsi, la cause permet de répondre à la question : pourquoi ?
I- Définition
Le terme de « cause » comme celui d’objet, recouvre deux notions.
A- La cause du contrat
La cause du contrat est constituée par les mobiles, les raisons qui ont poussé les parties à contracter :
elle a un caractère subjectif. La cause du contrat existe donc toujours (sinon le contrat serait l’œuvre d’un fou) et
elle est variable à l’infini.
La question essentielle qui se pose à son égard est donc de savoir si les mobiles des parties sont juridiquement
réguliers : c’est le problème de la licéité de la cause.
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B - La cause de l’obligation
La cause de l’obligation, au contraire a un caractère abstrait : elle est déterminée pour chaque type de contrat,
l’analyse du mécanisme juridique de l’acte. Dans les contrats unilatéraux à titre gratuit (ex : testament, donation),
on a envie de gratifier une personne : intention libérale.
Elle est donc identique pour chaque catégorie de contrat. Le problème qui se pose à son égard est celui de
l’existence de la cause.
Exemple : Je loue une maison au village. La cause de mon obligation de payer le loyer est l’engagement pris par
le propriétaire de m’assurer la jouissance des locaux. La cause du contrat peut être l’intention de me loger ou d’y
installer un repaire de gangsters…
La cause de l’obligation doit exister : la sanction de l’absence de cause est la nullité absolue du contrat, quel qu’il
soit.
III- La licéité de la cause du contrat
Parmi les nombreux mobiles qui motivent la conclusion d’un contrat, il importe d’isoler ceux qui ont été
déterminants de la volonté des contractants ; Ils constituent la cause impulsive et déterminante du contrat.
La cause du contrat ainsi définie doit être licite.
Est illicite :
- La cause contraire à l’ordre public et aux lois impératives ;
Exemple : Des choses sont achetées pour les revendre au mépris du monopole accordé à une personne morale
(une collectivité publique par exemple).
- La cause immorale.
Exemples :
- Un prêt est consenti à un joueur pour lui permettre de continuer à jouer.
- Un immeuble est acheté pour en faire un établissement de débauche. L’illicéité de la cause entraîne la
nullité absolue du contrat.
- A L’acte notarié
Les actes juridiques pour lesquelles la forme notariée (authentique) est exigée, à peine de nullité sont rares. En
droit patrimonial, ce sont essentiellement la donation, la constitution d’hypothèque, la subrogation conventionnelle
par la volonté du débiteur, la vente d’immeuble…
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On a vu que la remise de la chose est une condition de formation d’un certain nombre de contrats qui font naître
une obligation de restitution de cette chose : prêt, dépôt, gage, etc.
Le contrat légalement formé fait naître des obligations qui doivent être exécutés par ceux qui en sont tenus. Le
défaut d’exécution provoque des recours du créancier contre le débiteur.
En principe, les obligations prévues au contrat naissent à la charge de l’un des contractants, qui est tenu de les
exécuter, au profit de l’autre qui peut en exiger l’exécution, au besoin par la contrainte : (contrat
synallagmatique) : c’est l’effet obligatoire du contrat entre les parties.
Les droits et les obligations ainsi crées dans les patrimoines des parties au contrat réagissent sur la situation des
tiers qui ont des droits sur ces patrimoines : c’est l’effet relatif du contrat à l’égard des tiers.
Cet effet est déterminé par l’article 1134 du Code civil : « les conventions légalement formées tiennent lieu de
loi à ceux qui les ont faites ».
Les obligations nées du contrat s’imposent donc aux parties avec une force égale à celle de la loi. Cette règle a
un fondement moral : le respect de la parole donnée ; et un aspect utilitaire : la sécurité des relations juridiques.
IL faut examiner quelles sont les parties soumises au contrat et les conséquences de l’effet obligatoire du contrat.
Seuls sont tenus d’exécuter le contrat, les contractants, le représenté, et les ayants cause à titre universel des
contractants
A- Les contractants
Les contractants qui ont personnellement manifesté leur volonté de conclure le contrat et d’en assurer les
obligations, ont le devoir de l’exécuter.
B- Le représenté
Lorsque le contrat est conclu par l’intermédiaire d’un représentant, le représentant est la personne sur qui pèse
l’obligation d’exécuter le contrat.
Le représentant peut être :
- légale : cas des mineurs et des majeurs incapables ;
-volontaire : celui qui désir passer un contrat, mais ne souhaite pas en accomplir lui-même les
formalités (discussion, signature de l’acte, etc.) donne mandat (ou pouvoir, ou procuration) à un mandataire de
conclure l’acte en son nom.
Le représentant n’est pas tenu personnellement. Seul le mandant est soumis à l’effet obligatoire du contrat.
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Ceux-ci sont les héritiers universels (de tout le patrimoine) ou à titre universel (d’une partie du patrimoine) du
contractant défunt : les héritiers par le sang, le conjoint, les légataires (universels ou à titre universel).
Ils continuent la personne du défunt et sont tenus d’exécuter tous les contrats passés par celui-ci, à l’exception :
- des contrats viagers ;
-des contrats conclu intuitu personae : mandat, société de personnes, contrat de travail (pour les salariés), etc.
II- Les conséquences de l’effet obligatoire des contrats entre les parties
Il arrive, en effet, que les contractants créent une situation juridique apparente différente de la situation juridique
véritable. Pour parvenir à ce résultat, ils font un acte apparent et simultanément, une convention secrète appelée
contre lettre, dans laquelle ils expriment leur véritable intention. IL y a alors simulation.
La simulation suppose deux accords de volontés concomitants : l’un apparent et mensonger, l’autre véritable et
secret.
1- Le consentement mutuel
Seul l’accord de volontés de toutes les parties au contrat peut défaire ce que l’accord avait créé. Le contrat ne
peut disparaître que par une convention en sens contraire.
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IL en résulte que la volonté unilatérale de l’une des parties ne peut en principe mettre fin au contrat. Elle est
néanmoins prise en considération dans certains contrats à durée indéterminée : la protection de la liberté
s’oppose à ce que les individus soient liés définitivement sans limitation de durée.
Le juge doit appliquer le contrat. S’il est obscur, il a le pouvoir de l’interpréter à l’égal de la loi. Le juge doit
rechercher la volonté réelle des parties, même si celle-ci diffère de l’expression qu’elles en ont donnée.
Lorsqu’une convention est équivoque, elle doit être interprétée en faveur du débiteur et dans le sens où elle
est valable.
L’interprétation des contrats est de la compétence souveraine des juges du fond. La chambre judiciaire de la
cours suprême ne contrôle pas l’interprétation ; Elle n’intervient qu’en cas de dénaturation du contrat.
b) La volonté des parties Les parties conviennent souvent que le montant de leur obligation variera
automatiquement en fonction d’un indice déterminé. Ce sont les clauses d’indexation. Elles ont pour objet de
protéger le créancier contre la dévaluation monétaire. Il existe de nombreuses clauses d’indexation :
Les clauses or ou les clauses-devises, selon que le paiement doit être effectué en métal précieux (or
ou diamant) ou en devise étrangères.
Exemple : un paiement est stipulé remboursable à l’échéance en dollars.
Les clauses valeur or ou valeur devise : la dette doit être payée en monnaie nationale, mais son
montant à l’échéance est calculé par référence à l’or ou à une devise étrangère.
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Exemple : le prix d’un loyer indexé sur le dollar : le locataire devra payer chaque trimestre la contre-valeur en
franc CFA de 300$ (300 $) au cours du jour de chaque échéance.
Les clauses d’échelle mobile : le montant de la dette est calculé par référence au prix d’un bien ou d’un
ensemble de biens. L’indexation peut être basée sur l’essence, le SMIG, indice du cours de la vie. Ces clauses
d’indexation sont contraires au principe du nominalisme monétaire, qui veut que la valeur d’une unité monétaire
reste constante au cours du temps, quels que soient son pouvoir d’achat ou son cours sur le marché des
échanges.
Aussi ces clauses sont –elles réglementées. Les clauses-or, devises, valeur-or ou valeur-devises ne peuvent être
utilisées que dans les transactions avec l’étranger.
« Les conventions n’ont d’effets qu’entre les parties contractantes ; elles ne nuisent point aux tiers et elles ne lui
profitent que dans le cas prévu par l’article 1121 » (article 1165du code civil).
Ce texte formule donc un principe (les contrats n’ont pas d’effets à l’égard des tiers) et une exception ils peuvent
profiter au tiers dans un cas particulier. Sont des tiers tous ceux qui ne sont pas parties au contrat. Les « tiers »
comprennent trois catégories de personnes à l’égard desquelles le contrat conclu entre les parties a un effet
variable.
I - Les ayants-cause à titre particulier :
L’ayant-cause à titre particulier est l’acquéreur d’un bien ou d’un droit déterminé. Exemple : l’acheteur, le
donataire ou le légataire d’un bien sont les ayants cause à titre particulier du vendeur, du donataire ou du défunt
qui est l’auteur.
Dans certains cas les contrats relatifs à ce bien conclu par l’auteur peuvent produire effet à l’égard de l’ayant-
cause à titre particulier.
Il faut distinguer les contrats constitutifs des droits réels, des contrats relatifs à des droits personnels.
Exemple : le débiteur est lui-même créancier d’un tiers. Sachant qu’en récupérant les sommes dues par le tiers,
elles seront automatiquement saisies par son propre créancier il préfère ne pas agir ; son créancier peut se
substituer à lui et poursuivre le recouvrement de la créance.
Ce sont ceux qui sont complètement étrangers au contrat, parce qu’ils n’y ont pas participé et qu’ils ne sont ni des
ayants cause, ni des créanciers chirographaires des contractants.
A l’égard de ces tiers, les effets des contrats varient selon que ceux-ci ont été conclus à leur intention ou au
contraire, dans le seul intérêt des contractants.
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Cependant, les tiers ne peuvent méconnaître le contrat :
Les droits réels constitués ou transférés sont opposables aux tiers ;
La personne morale (société, association) née du contrat s’impose à tous.
Les droits acquis par le contractant doivent être respectés par les tiers qui ne doivent se rendre complices de la
violence de se obligations par le débiteur.
Exemple : l’entrepreneur qui débauche le salarié d’un employeur au mépris d’une clause de non-concurrence, est
complice de la violation de cette clause et engage sa responsabilité. Il doit donc respecter le contrat conclu entre
l’employé et son concurrent
Ce sont notamment la promesse de porte- fort, la stipulation pour autrui et certains contrats collectifs
1. la promesse du porte-fort
C’est l’engagement pris par une personne d’obtenir d’un tiers l’exécution d’une obligation résultant d’un
acte auquel elle n’est pas partie.
C’est la promesse par A à B, qu’une troisième personne (le tiers) C, s’obligera à son égard ou ratifiera ou
approuvera l’acte passé entre A et B.
Si le tiers, C s’engage ou ratifie l’acte, le porte-fort A a exécuté son obligation : il est libéré. Si le tiers refuse de
s’engager, le porte-fort n’a pas exécuté son engagement : il est donc libre de s’engager ou de refuser d’exécuter
le contrat.
Exemple : le mari vend un bien propre de sa femme et se porte fort envers l’acquéreur que sa femme ratifiera la
vente. Si la femme refuse de ratifier l’acte, la vente n’a pas lieu ; le mari doit des dommages-intérêts au tiers.
La stipulation pour autrui est un contrat entre deux personnes, le stipulant et le promettant, par lequel le
promettant souscrit un engagement envers une troisième personne étrangère au contrat, le tiers bénéficiaire.
L’opération se justifie par l’existence de rapports préalables entre les parties, à titre gratuit ou onéreux :
Le promettant est débiteur du stipulant, c’est pourquoi il accepte de fournir sa prestation à un tiers ;
Exemple : dans le contrat d’assurance : l’assurée, paye des primes de l’assureur. En contrepartie, celui-ci doit
verser un capital ou une rente. Si le versement est fait à une autre personne que l’assuré : il y a stipulation pour
autrui.
Le donateur d’un immeuble impose au donataire de verser une rente viagère à une troisième personne.
Le bénéfice de la stipulation n’est pas imposé au tiers bénéficiaire : il doit manifester sa volonté en acceptant la
stipulation faite à son profit.
Tant que la stipulation n’est pas acceptée par le bénéficiaire, elle peut être révoquée par le stipulant ;
l’acceptation la rend irrévocable.
Les contrats collectifs sont des contrats passés entre deux ou plusieurs personnes, mais dont les clauses
s’imposent à un ensemble d’individus ayant un intérêt commun, appartiennent notamment à cette catégorie :
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Ces accords s’appliquent aux membres des organisations signataires et également à tous les employeurs et
salariés de la profession, lorsqu’ils font l’objet d’une décision ministérielle d’extension.
b) Le concordat commercial
Le concordat commercial est une convention passé par un commerçant en état de redressement judiciaire (car il
ne paie plus ses dettes), et la majorité de ses créanciers. Ce contrat s’impose à l’ensemble des créanciers, y
compris la majorité qui l’a rejeté. Les contrats collectifs constituent donc les seuls contrats qui produisent un effet
obligatoire à l’égard des tiers, en dehors de toute manifestation de volonté de leur part.
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Chapitre V- LA RESPONSABILITE
Les obligations que la loi et la coutume mettent à la charge du débiteur (même si elles ne sont pas
expressément citées dans l’acte)
Exemple : Dans un contrat de transport : l’obligation de sécurité.
Le délit pénal est strictement déterminé par dans ses éléments constitutifs par une loi ( le principe des
délits et des peines).
Au contraire, le délit civil est constitué par tout acte dommageable quel qu’il soit.
Exemple : « Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage …» (Acte 1382 du code civil)
Le délit pénal existe, même s’il n’a causé aucun dommage. A l’inverse, le délit civil n’est pris en
considération que s’il a entraîné un préjudice.
Le délit pénal est sanctionné par une peine infligée au coupable : prison au profit de l’état.
Le délit civil a pour conséquence la réparation du préjudice par les dommages-intérêts attribués à la
victime.
Le fondement de la sanction est différent : le droit pénal protège l’intérêt de la société , le droit civil, celui
de la victime.
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La pratique des faits illicites n’est pas (délit pénal) n’entraîne pas de réparation au profit de la victime.
Section II- Les principes généraux de la responsabilité civile délictuelle de droit commun
Les principes généraux de la responsabilité civile délictuelle de droit commun sont posés par les articles 1382 à
1386 du code civil.
Ces textes :
- Définissent des conditions générales de la responsabilité civile
- Distinguent différents régimes de responsabilité : Responsabilité du fait personnel, du fait d’autrui, du fait
des choses.
Des dispositions particulières régissent les accidents de la circulation. Par ailleurs, la réparation du préjudice ne
peut être obtenue que par l’exercice d’une action en responsabilité devant les tribunaux.
3.2.2. La responsabilité délictuelle ( du fait personnel, du fait d’autrui, du fait des choses).
§I- Différents régimes de responsabilité : du fait personnel, du fait d’autrui, du fait des choses
La responsabilité du fait personnelle est prévue par les articles 1382 et 1383 du code civil.
A ce sujet, l’article 1382 indique « tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui
par le fait duquel il est arrivé, à le réparer ». Quant à l’article 1383, il dispose que « chacun est responsable du
dommage qu’il a causé non seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou par son imprudence ».
La responsabilité résulte de la conjonction de trois éléments : une faute, un dommage et un lien de causalité
entre la faute et le dommage. La responsabilité du fait personnelle est une responsabilité pour faute prouvée ; la
responsabilité de l’auteur du dommage ne peut être recherchée que si deux conditions sont réunies : il doit avoir
commis une faute ; cette faute doit lui être imputable.
A- La culpabilité
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Les tribunaux ont tendance à se montrer plus sévère dans l’évaluation des dommages-intérêts quand la
faute est intentionnelle.
B- L’imputabilité
La faute doit pouvoir être imputée à son auteur. Il en est ainsi lorsque la conduite de celui-ci est l’effet d’une
volonté capable et libre et qu’il n’existe pas de fait justificatifs.
a- la responsabilité du mineur
Le mineur n’est pas responsable lorsqu’il est incapable de distinguer le bien du al : il en est ainsi de l’enfant. Au
contraire, l’adolescent est pleinement responsable.
Le caractère fautif d’un acte peut être effacé par certaines circonstances qui en justifient la commission. Ce sont :
1° la légitime défense
Exemple : une personne blesse un individu qui l’agresse.
3° L’état de nécessité.
Une personne cause un dommage afin d’éviter le plus important ;
Exemple : le chauffeur d’un autobus freine brusquement pour ne pas écraser un piéton et l’un des passagers est
blessé.
4° le consentement de la victime.
Il fait disparaitre le caractère fautif du fait dommageable dans tous les cas d’atteinte aux biens : chacun est maître
de son patrimoine ;
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Exemple : un propriétaire autorise son voisin à passer sur son champ avec un camion. Il ne peut se plaindre du
dommage qui en résulte.
Pour les atteintes à la personne, les solutions sont nuancées :
- Le meurtre de la victime, commis à sa demande (euthanasie) n’est pas justifiable ;
- En revanche, l’opération est une atteinte licite à la personne ;
- Il en est de même des dommages résultant de la pratique des sports violents.
Exemple : au nom de la liberté du commerce, on peut ouvrir un magasin à côté de celui d’un concurrent et lui
causer préjudice.
La sanction de ces abus consiste dans l’attribution, à la victime, de dommages et intérêts, voire même, dans la
prescription par le tribunal, de mesures très précises destinées à atténuer le préjudice.
Exemple :
- Démolition d’une cheminée élevée dans le seul but de cacher la vue au voisin.
- Changement d’une installation défectueuse au frais du propriétaire, etc.
L’article 1384, al. 1 du code civil dispose qu’ « on est responsable du dommage causé par le fait des personnes
dont on doit répondre ».
Les alinéas 4,5 et 6 du même article désignent trois catégories des personnes civilement responsables pour
autrui. Ce sont :
- Les parents du fait de leurs enfants mineurs,
- Les instituteurs et les artisans du fait de leurs élèves et apprentis ;
- Les maître et commettants du fait de leurs domestiques et préposés.
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L’alinéa 4 de l’article 1384 pose le principe que « le père et la mère, en tant qu’ils exercent le droit de garde, sont
solidairement responsables du dommage causé par leur enfants mineurs habitants avec eux ».
1- Fondement de la responsabilité
Les parents ont un devoir d’éducation et de surveillance envers leurs enfants. Le dommage causé par le
mineur laisse supposer que les parents l’ont mal éduqué et mal surveillé : il pèse sur ceux-ci une présomption
de faute.
Le défaut de cohabitation met fin à la présomption de faute qui pèse sur les parents, à moins qu’il ne soit dû à un
défaut de surveillance de ceux-ci ;
Exemple : l’enfant fait une fugue ; les parents l’ont chassé de la maison familiale.
c- Est lui-même responsable du dommage qu’il a causé, soit qu’il ait commis une faute, soit à titre de
gardien d’une chose.
d- Si la responsabilité du mineur est supprimée par une cause étrangère ou une cause de non imputabilité
(à l’exception de l’état de minorité), la responsabilité des parents est également écartée.
3- Effets de la présomption
a- La présomption de faute dans l’éducation ou la surveillance qui pèse sur les parents est une présomption
simple : les parents peuvent faire la preuve qu’ils n’ont commis aucune de ces fautes.
b- La victime peut demander réparation :
- Au père, à la mère ou aux deux : ils sont solidairement responsables ;
- Au mineur qui est également responsable.
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L’étude du commerçant relève du droit des affaires, plus précisément du droit commercial.
Le droit commercial est l’ensemble des règles juridiques qui régissent les commerçants, les actes de
commerce, les sociétés commerciales et les opérations juridiques qu’ils effectuent.
Il ressort de cette définition que certaines activités ne sont pas régies par le droit commercial. Il s’agit des
activités agricoles, artisanales et les productions de l’esprit.
L’expression « droit des affaires » a supplanté progressivement celle de droit commercial. L’optique du droit
des affaires est plus large ; il est élargi en plus du droit commercial :
A d’autres disciplines :
Le droit pénal (ex. : abus de biens sociaux commis notamment dans les sociétés commerciales) ;
Le droit du travail (ex. : statuts des dirigeants des entreprises)
Droit public (ex. : intervention de l’Etat dans la vie économique) ;
Et aussi : le droit de la consommation, le droit de la publicité, les droits intellectuels, le droit monétaire et
financier, le droit de la concurrence…
La source principale du droit commercial est constituée par le traité portant Organisation pour l’Harmonisation
en Afrique du Droit des Affaires, dit traité OHADA.
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Chapitre I- LE COMMERCANT
Aux termes de l’article 2 de l’Acte Uniforme portant Droit Commercial Général révisé, «est commerçant celui
qui fait de l’accomplissement d’actes de commerce par nature sa profession». Partant de cette définition, il
ressort que la connaissance du commerçant passe par une étude préalable des actes de commerce.
La loi ne donne pas une définition des actes de commerce par nature. Ainsi, l’Acte Uniforme, à l’instar du code de
commerce procède à une énumération desdits actes. La doctrine les regroupe en quatre catégories : les actes de
commerce par nature, les actes par la forme, les actes de commerce par accessoire et les actes mixtes. Il
convient donc d’établir une classification des actes de commerce en fonction des catégories citées.
Ils ont toujours le caractère commercial quels que soient l’objet et le but de l’acte, qu’ils soient faits
professionnellement par un commerçant ou à titre isolé par un non commerçant.
La lettre de change est effet de commerce par lequel une personne appelée ‘’tireur’’ donne l’ordre à une
autre appelée ‘’ tiré’’ de payer une certaine somme d’argent à une troisième personne appelée
‘’bénéficiaire’’ ou au porteur de la Lettre de change.
Le billet à ordre est un titre par lequel une personne s’engage à payer une somme déterminée à une date
déterminée à un bénéficiaire ou à l’ordre de celui-ci.
Quant au warrant, il est un billet à ordre garanti par un nantissement (nantissement : sorte de gage sans
dépossession débiteur).
IL résulte des dispositions du texte que toute personne qui signe une lettre de change, un billet à ordre ou un
warrant fait un acte de commerce et est tenue dans les conditions du droit commercial.
Aux termes de l’article 6 al. 2 de l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du Groupement
d’Intérêt Economique, « sont commerciales en raison de leur forme et quel que soit leur objet les sociétés en nom
collectif (SNC), les sociétés en commandite simple (SCS), les sociétés à responsabilité limitée (SARL) et les
sociétés anonymes ». Ainsi, une SARL constituée pour exploiter une entreprise agricole est commerciale par la
forme.
En raison donc de leur forme commerciale, tous les actes accomplis par ces sociétés sont commerciaux.
Les actes de commerce par nature sont ceux qui concernent exclusivement l’opération elle-même. L’article 3
de l’Acte Uniforme révisé 2010 en donne la définition : « l’acte de commerce par nature est celui par lequel une
personne s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète ou par lequel elle fournit des
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prestations de service avec l’intention d’en tirer un profit pécuniaire». Pour ces actes, on ne prend en
considération ni la personne qui les effectue, ni la forme de ces actes. Ce sont :
C’est l’acte de commerce par excellence. Toutefois, pour que cette opération ait un caractère commercial,
certaines conditions doivent être remplies :
Il faut qu’il y ait achat préalable de biens à vendre, sinon il n’y a pas d’actes de commerce Ainsi en est –il des
exploitations agricoles dont la vente ne constitue pas un acte de commerce, faute d’achat préalable. Ces
exploitations sont exclues parce que l’agriculteur vend les produits du sol. Sans doute, certains agriculteurs
transforment-ils le produit de leur exploitation, par exemple en huile, en farine etc. Mais la jurisprudence maintient
le caractère civil à ce type d’exploitation agricole.
Toutefois, lorsqu’un agriculteur achète les produits des autres pour les transformer et les revendre dans une
proportion plus importante que sa propre production, il accomplit des actes de commerce.
De même lorsqu’il loue aux autres ses machines, il accomplit des actes de commerce. Aux exploitations
agricoles, on assimile les exploitations de pêche et d’élevage. Cependant, en cas d’élevage, l’activité devient
commerciale dans la mesure où les animaux sont engraissés exclusivement ou en majeure partie avec des
produits achetés en dehors de l’exploitation.
Enfin, faute d’achat préalable, l’auteur d’une œuvre littéraire ou artistique ne fait pas d’actes de commerce s’il
cède son œuvre. En revanche, l’éditeur ou l’exploitant d’un brevet qui utilise les œuvres d’autrui dans un but
lucratif fait un acte de commerce car il spécule sur le travail d’autrui.
Il faut qu’il y ait intention de revente de la part de l’acheteur ; il faut et il suffit que cette intention ait existé au
moment de l’achat, peu importe que par la suite, le bien n’ait été vendu.
IL faut que l’intention de revente traduire de la part de l’acheteur, la recherche d’un profit, peu importe qu’il ait
en perte à la suite de la vente.
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Ce sont des actes de nature civile qui deviennent acte de commerce parce qu’accomplis par un commerçant
dans l’exercice de sa profession. Ainsi l’achat d’un véhicule par un commerçant pour son usage personnel est un
acte civil. Mais si l’achat est effectué pour les besoins du commerce, il devient un acte de commerce. Il est ici
question de l’application de la règle selon laquelle « l’accessoire suit le principal »
A. Principe
Deux contions sont exigées par la jurisprudence :
L’auteur de l’acte doit être commerçant (personne physique ou société commerciale)
L’acte doit être accompli pour les besoins de l’activité commerciale de son auteur.
Exemple : un commerçant achète pour ses besoins personnels, un mobilier de bureau, il s’agit d’un acte civil. Si
le même achat est fait pour son entreprise, il devient commercial en tant qu’accessoire de l’activité
professionnelle.
B. Application
Afin de faciliter la preuve du rattachement de l’acte à l’activité de son auteur, la jurisprudence a posé une
présomption de commercialité des actes accomplis par un commerçant dans l’exercice de sa profession. Cette
présomption est simple, la preuve contraire peut être apportée soit par le commerçant lui-même, soit par son
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contractant. Ainsi tous les actes accomplis par un commerçant sont présumés faits pour les besoins de son
commerce quelle que soit leur nature.
3- En matière de solidarité
La solidarité se présume entre codébiteurs commerçants d’un créancier civil. La réciproque n’est pas valable,
c’est-à-dire que la solidarité ne se présume pas entre codébiteurs civils d’un créancier commerçant.
4- En matière de mise en demeure
La mise en demeure est l’acte par lequel un créancier demande à son débiteur d’exécuter son obligation. Elle a
pour effet principal de faire courir les dommages et intérêts moratoires. En matière civile, elle est faite par exploit
d’huissier alors qu’en matière commerciale elle est faite par tous moyens. Le créancier commerçant ne peut donc
mettre le débiteur civil en demeure que par les modes du droit civil alors que le civil peut mettre le commerçant en
demeure par tous moyens.
Le code de commerce loin de définir les actes de commerce en donne une énumération. Cette énumération tout
en étant incomplète est faite dans un grand désordre. La doctrine va donc s’attacher à la recherche d’un critère
général de ces actes en vue de permettre leur étude.
a- Le critère de la circulation
Selon cette théorie, l’acte de commerce est un acte qui s’interpose dans la circulation des richesses, depuis la
production jusqu’à la consommation, un acte d’entremise donc. Cette théorie est certes exacte, mais ne s’adapte
qu’aux opérations d’intermédiaires. L’entreprise d’édition ne répond pas toujours à l’idée de circulation.
b- Le critère de la spéculation
L’acte de commerce est un acte de spéculation, un acte réalisé dans le seul but du profit. Ce critère est pertinent
certes, mais le commerçant ne se contente pas de spéculer : il travaille. De plus, plusieurs activités civiles
recherchent aussi du profit (les activités agricole par exemple).
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c- Le critère de l’entreprise
L’acte de commerce serait celui fait par une entreprise, c’est-à-dire une organisation qui met en œuvre des
moyens matériels et humains en vue de la production de biens et services marchands. Cet autre critère se révèle
aussi insuffisant dans la mesure où les entreprises ne sont pas exclusivement commerciales. Il existe des
entreprises artisanales, agricoles… De plus, plusieurs actes ont un caractère commercial alors qu’ils sont
accomplis de façon isolée.
Faire des actes de commerce à titre de profession habituelle confère la qualité de commerçant ; c’est ainsi
qu’en la matière, la qualité exigée est plus stricte.
La prescription : elle est de 5 ans pour les créances commerciales et 30 pour les créances civiles.
La preuve : elle est libre en matière commerciale. En matière civile, l’écrit est exigé dès lors que l’intérêt
pécuniaire de l’affaire dépasse 500 F en principal.
La faillite et la liquidation des biens ne peuvent être encourues qu’en cas de défaut de paiement d’une dette
commerciale.
La solidarité se présume en matière commerciale alors qu’elle doit résulter clairement de l’acte en matière
civile. Elle ne se présume donc pas en matière civile.
Les intérêts moratoires sont plus élevés en matière commerciale.
Pour les dettes résultant d’une lettre de change, d’un billet à ordre, le délai de grâce est écarté.
L’exercice de l’activité commerciale est dominé par un principe : c’est celui de la liberté du commerce et
d’industrie. Ce principe applicable en CI a été consacré par l’acte uniforme en ce qu’il ne soumet l’exercice de
l’activité commerciale à aucune autorisation ni restriction particulières. Le corollaire de ce principe est le libre
accès et la libre exploitation de l’activité commerciale. Cette étude se ramènera à trois préoccupations à savoir :
la qualité de commerçant ;
les conditions d’exercice de la profession commerciale ;
les obligations du commerçant.
Aux termes de l’article 2 l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général « sont commerçant ceux qui
exercent des actes de commerce et en font leur profession habituelle ». Le texte pose donc deux conditions qui
permettent d’acquérir la qualité de commerçant :
L’exercice d’actes de commerce ;
à titre de profession habituelle.
IL s’agit d’actes de commerce par nature ; c’est la répétition professionnelle d’actes de commerce par nature qui
confère la qualité de commerçant. Cette règle vaut pour les commerçants personnes physiques, car en ce qui
concerne les sociétés, à l’exception de quelques-unes, elles sont commerciales par la forme
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L’idée de profession implique la répétition habituelle d’actes de commerce. Ainsi quelques actes isolés ne
confèrent pas la qualité de commerçant. Quant à la répétition habituelle, il faut qu’elle constitue véritablement une
profession c’est-à-dire une activité suivie, avec les habitudes sociales qui y sont attachées, traduisant la volonté
de tirer de celle-ci tout ou partie des ressources nécessaires à l’existence.
L’activité exercée n’a pas à être exclusive pour conférer la qualité de commerçant. Ainsi, l’étudiant qui achète
pour revendre des chemises en vue d’assurer sa subsistance et financer ses études est un commerçant. Mais il
ne faut pas que les actes de commerce constituent l’accessoire d’une profession civile ; sinon il s’agira d’actes
civils et ne donneraient pas à leur auteur la qualité de commerçant. C’est l’exemple du directeur d’auto-école,
enseignant, qui vendrait des codes de la route à ses élèves.
C- L’exercice d’actes de commerce à titre indépendant
Pour avoir la qualité de commerçant, il faut, en plus agir pour son propre compte, à ses risques et périls et en
toute indépendance. Ceux qui, bien que participant à une activité commerciale, ne jouissent pas d’une
indépendance suffisante ne sont pas commerçants.
Exemple : les salariés du commerçant liés par un contrat de travail.
Remarque : L’artisan
Le statut de l’artisan
Principe : n’étant pas commerçant, l’artisan n’est pas soumis aux règles du droit commercial. Les actes qu’il
accomplit dans ses rapports avec ses clients et fournisseurs sont des actes de nature civile et soumis à la
compétence des tribunaux civils. Il n’est en outre pas soumis aux obligations professionnelles du commerçant et
ne peut pas encourir la liquidation des biens, le règlement judiciaire ou la faillite.
Atténuation du principe : cependant, les artisans bénéficient de l’application de dispositions du droit commercial
qui leur sont favorables, telles le renouvellement de leurs baux dans les mêmes conditions que le renouvellement
des baux commerciaux.
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Aux termes de l’article 6 de l’Actes Uniforme relatif au Droit Commercial Général, « nul ne peut accomplir des
actes de commerce à titre de profession habituelle, s’il n’est juridiquement capable d’exercer le commerce».
Cette condition concerne les mineurs et les majeurs incapables.
A – Les mineurs.
Est mineur celui qui est âgé de moins de 21 ans. Le mineur est frappé d’une incapacité générale d’exercice. Il ne
peut donc en principe pas faire le commerce. Cependant le mineur être émancipé. Auquel cas, il est considéré
comme un majeur sur le plan civil et pourra faire le commerce. Le mineur non émancipé ne peut pas faire le
commerce quel que soit son âge. Aucune autorisation ne peut lever cette interdiction. C’est la traduction de
l’article 7 alnéa1 de l’Acte Uniforme qui dispose que « le mineur, sauf s’il est émancipé, ne peut avoir la qualité de
commerçant ni effectuer des actes de commerce ». Ses représentants légaux ne peuvent le faire en son nom ;
tous les actes de commerce qui pourraient être accomplis par lui-même ou en son nom, sont nuls de nullité
relative. Ainsi ; si le père commerçant décédé laisse un fils mineur, il n’y a d’autre solution que la vente du fonds
ou sa location gérance.
Pour ce qui est donc du mineur émancipé, la seule émancipation ne confère pas de facto la capacité
commerciale :
-IL faut qu’il ait 18 ans révolus
-qu’il ait une autorisation spéciale du père ou de la mère qui a l’exercice de la puissance paternelle.
-Enfin que cette autorisation soit inscrite au registre de commerce et du crédit mobilier.
IL sera donc réputé majeur pour tous les besoins de son commerce.
Les majeurs incapables sont ceux qui sont dans un état habituel de fureur de démence, d’imbécillité pour
lesquels l’interdiction a été prononcée par le tribunal. Assimilés aux mineurs, ces personnes ne peuvent
nullement faire le commerce. De même leurs représentants ne peuvent le faire en leur nom.
II – La femme mariée commerçante
La capacité civile de la femme mariée a été expressément affirmée par l’article 61 de la loi n° 64 –374-du
7octobre 1964 relative au mariage ; modifiée par la loi n°83-800 du 2 août 1983 qui dispose : «La femme mariée
a la pleine capacité de droit. L’exercice de cette capacité n’est limité que par la loi. ».
L’acte uniforme n’a, en la matière, apporté aucune restriction à cette liberté pour la femme d’exercer le
commerce. Le problème qui pourrait se poser est relatif à ses pouvoirs dans l’exercice d’un commerce qui doit
être séparé de la profession du mari.
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La loi de 1983 va affranchir la femme de cette prérogative du mari, en indiquant en son article 67 nouveau que
« la femme peut exercer une profession séparée de celle de son mari, à moins qu’il ne soit judiciairement établit
que l’exercice de cette profession est contraire à l’intérêt de la famille ». À partir de ce moment, il appartient au
mari de saisir le juge s’il veut obtenir que sa femme cesse une activité qui s’avère contraire à l’intérêt de la
famille. Avec la nouvelle loi sur le mariage, le problème ne se pose plus.
Dans l’exercice de son activité séparée, quels sont les pouvoirs qui sont reconnus à la femme ?
Lorsqu’elle exerce une activité séparée de celle de son mari, tous les gains et salaires que la femme acquière
sont réservés à son administration et à sa libre disposition. Sur ces biens, elle a les mêmes droits que ceux
reconnus au mari pour administrer les biens communs.
Quels sont les biens qu’elle engage dans l’exercice de sa profession ? La réponse à cette question est fonction
du régime matrimonial adopté par le couple.
S’il s’agit d’un régime de séparation de biens, la femme n’engage que ses propres biens.
S’il s’agit d’un régime de communauté de biens, il faut distinguer entre les biens propres de chacun des
époux, les biens communs et les biens communs réservés.
1/ La femme exerçant le commerce engage toujours les biens réservés.
2/ Pour les autres catégories de biens, il faut distinguer selon que le mari a fait une opposition fondée ou
non.
-s’il y a eu opposition et que malgré cela la femme continue d’exercer son commerce, elle n’engage que ses
propres biens en plus des biens réservés.
-s’il n’y a eu aucune opposition ou si celle –ci n’est pas fondée, elle engage tous les biens du ménage à savoir
les biens communs (plus les réservés), ses biens propres et ceux du mari.
1- Les incompatibilités.
L’incompatibilité est une interdiction faite à certaines personnes d’exercer le commerce en raison de leur
profession. Aussi l’exercice de la profession commerciale est-elle incompatible avec la qualité de militaire de
carrière et de fonctionnaire, la qualité d’officier ministériel et d’auxiliaire de justice (notaires, huissiers, greffiers,
commissaires-priseurs etc.)
Les actes de commerce accomplis malgré une incompatibilité conservent leur caractère commercial, et peuvent
entraîner pour l’auteur l’acquisition de la qualité de commerçant, le prononcé de sanctions professionnelles
disciplinaires ou propres au droit commercial (Exemple du notaire qui spécule avec l’argent que lui ont confié ses
clients Il peut être déclaré en liquidation des biens et en faillite personnelle.)
2- Les interdictions.
Les commerces susceptibles de compromettre la sécurité publique ou la défense nationale (trafic d’armes de
guerre), la moralité publique (sans autorisation, l’ouverture d’une maison de jeux n’est pas permise), ou la santé
publique (la vente de stupéfiants) sont interdits.
Certains commerces sont interdits parce qu’ils sont du monopole de l’Etat pour les raisons d’intérêts publics.
Exemple : vente des timbres.
D’autres sont étroitement surveillés par l’Etat ou par des organismes spécialisés.
Exemple : La profession du pharmacien doit être exercée dans le cadre des règles professionnelles établies par
l’ordre des pharmaciens. D’autres sont subordonnées à des conditions techniques d’exploitation (exemple des
boulangeries). D’autres encore à des garanties financières (les banques, les agences d’affaires). D’autres enfin à
l’obtention d’une carte professionnelle ou d’une licence (café, transports).
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3- Les déchéances.
La déchéance consiste dans la défense faite à une personne de moralité douteuse d’exercer le commerce pour
son compte ou pour le compte d’autrui, dans le but de moraliser la profession commerciale. Il s’agit des
personnes ayant subi certaines condamnations pénales : condamnation pour escroquerie, abus de confiance,
infraction fiscale, crime et délits de droit civil ou infraction en matière économique ou douanière. Le commerce
repose sur le crédit c’est- à- dire la confiance. IL est donc nécessaire que les individus à la moralité douteuse en
soient interdits. Si un commerçant n’inspire pas confiance, il est déchu par la justice du droit d’exercer la
profession commerciale.
Les lois commerciales et fiscales imposent de nombreuses obligations aux commerçants. Ces obligations
concernent
-l’immatriculation au RCCM
-La tenue de livres de commerce
-La loyale concurrence
Et d’autres obligations
I -L’obligation d’immatriculation.
Comme le commerçant vit de crédit, il est bon que les personnes appelés à faire crédit à des commerçants
puissent obtenir assez vite un ensemble de renseignement susceptible de justifier ce crédit, ou au contraire,
d’inspirer une resserve. On souhaiterait savoir si telle personne est vraiment commerçante, et sous quel régime
matrimonial elle est mariée, car ce régime influe sur la valeur du gage offert aux créanciers ; on désirerait
également savoir si l’exploitant du fonds en est le propriétaire ou seulement un gérant libre.
C’est précisément dans le but de renseigner les tiers que le législateur oblige les commerçants à s’inscrire sur un
registre spécial : Le Registre de Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM) sur lequel sont mentionnés tous les
faits susceptibles d’intéresser les personnes qui veulent traiter avec eux.
En résumé le RCCM est un instrument de publicité qui fournit des informations relatives au commerçant et à son
activité. Il est établi au greffe du tribunal ayant compétence en matière commerciale.
A- Organisation.
Le RCCM comprend 3 éléments : les registres locaux, le registre central, et la publication au journal officiel.
1- Le registre local.
Le registre local est tenu au siège de chaque tribunal de première instance (TPI) ou section de chaque tribunal.
C’est le greffier en chef qui est chargé de la tenue de ce registre sur la surveillance du juge. Le registre local
comprend deux parties : une partie chronologique et une partie analytique.
Le registre chronologique est un registre à souche. Le commerçant qui veut s’inscrire fait une déclaration
d’immatriculation. Cette déclaration est enregistrée sous un numéro d’ordre. IL est délivré au déclarant un
récépissé contenant un numéro, la date de dépôt, le nom du commerçant, l’adresse de l’établissement
commercial, le numéro de registre analytique.
Le registre analytique se présente comme un tableau divisé en colonnes. Chaque entreprise est enregistrée
sur ce registre sous un numéro précédé des lettres RCCM. C’est ce numéro qui est celui du commerçant ou
de la société commerciale.
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2-Le registre central
IL est tenu au greffe de la Cour d’Appel d’Abidjan. IL contient les synthèses des renseignements enregistrés dans
les registres locaux. En effet les greffiers des tribunaux sont tenus d’envoyer chaque mois au greffe de la Cour
d’Appel d’Abidjan les renseignements qu’ils ont enregistrés dans les registres locaux
3- La publication
La publication dans le Journal Officiel des déclarations faites au registre de commerce est obligatoire. Le greffier
est tenu de faire parvenir au Journal Officiel un relevé des inscriptions qu’il a reçues au cours du trimestre. Par
ailleurs il est possible à toute personne intéressée d’obtenir des certificats ou des copies d’inscription en
s’adressant au registre central ou local.
B- Fonctionnement du RCCM
1 –Déclaration à faire pour s’inscrire.
Pour s’inscrire au RCCM, le commerçant doit adresser une déclaration en trois exemplaires sur papier libre et
signé par lui au greffier du tribunal dans le ressort duquel il va exploiter son fonds : les unes concernent le
commerçant, les autres, le fonds de commerce.
a) Indications relatives au commerçant.
La déclaration doit indiquer les nom et prénoms du commerçant, le nom sous lequel il exerce son commerce et
s’il y a lieu son surnom ou son pseudonyme, ses date et lieu de naissance, sa nationalité ; s’il s’agit d’un mineur
l’autorisation expresse de faire le commerce qui lui a été donnée, le régime matrimonial du commerçant ; pour les
étrangers, le titre de séjour.
Le commerçant une fois inscrit a l’objet de notifier les modifications importantes qui peuvent intervenir dans sa vie
et dans son activité. C’est l’objet des inscriptions modificatives lorsque sa situation matrimoniale change par
exemple ou lorsque l’entreprise change
L’inscription au RCCM est une obligation professionnelle du commerçant. Elle confère automatiquement à l’inscrit
la qualité de commerçant. L’inscription établit une présomption positive de la qualité de commerçant, c'est-à-dire
qu’une personne inscrite au RCCM est réputée être commerçante. Cependant le non inscrit au RCCM ne peut se
prévaloir de sa qualité vis à vis des tiers ou des administrations publiques. C’est ainsi qu’il ne peut non plus
opposer la prescription commerciale, employer des modes de preuve du droit commercial, bénéficier du droit au
renouvellement des baux commerciaux.
En revanche, les personnes non inscrites au RCCM ne peuvent invoquer leur défaut d’inscription pour se
soustraire aux obligations et aux responsabilités inhérentes à la qualité de commerçant. Elles peuvent donc être
assignées devant le tribunal de première instance qui appliquera les règles du droit commercial, être mises en
faillite et se voir opposer les moyens de preuve du droit commercial.
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IL faut noter pour terminer que l’immatriculation au RCCM a un caractère personnel et que nul ne peut être
immatriculé à titre principal sur plusieurs RCCM ou sur un même registre sous plusieurs numéros.
1 – Le livre journal.
C’est un registre qui présente jour par jour les opérations d’un commerçant, ses créances, ses dettes, tout ce qu’il
paye ou reçoit. Il peut le faire mensuellement à condition de conserver les documents permettant de vérifier ces
opérations jour par jour.
2- Le livre d’inventaire.
Le commerçant doit dresser tous les ans un inventaire des éléments actifs et passifs de son entreprise. Le bilan
et le compte pertes et profits sont copiés sur ce livre d’inventaire.
3- Le grand livre
IL est tenu par compte de client et de fournisseur. Ainsi chaque fois qu’une opération est passée avec un client
déterminé, l’opération est reportée sur son compte. Le grand livre doit récapituler la balance générale pour
permettre l’appréciation de l’équilibre comptable.
C – Les livres facultatifs
A l’ouverture de l’activité : pour rendre impossible toute adjonction ou toute suppression de pages, les livres
doivent être côtés et paraphés soit par le juge, soit par le maire ou un adjoint, soit par le chef de
circonscription administrative ou son adjoint.
En cours d’exercice : ces livres doivent être tenus chronologiquement sans blanc ni altération d’aucune sorte.
(Rectification par contre-passation d’écriture).
Après usage, ces livres doivent être conservés pendant 10 ans.
Les livres de commerce régulièrement tenus par le commerçant font preuve contre lui pour faits de commerce.
Les livres de commerce ne peuvent pas servir de preuve contre des personnes non commerçantes.
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F-La production des livres en justice.
Dans le cours d’une contestation, une partie peut demander à son adversaire de présenter ses livres de
commerce. La présentation peut aussi être ordonnée d’office par le juge. Le commerçant ne présente que la
partie des livres qui intéresse le litige afin de sauvegarder le secret des affaires.
G- Les sanctions
Le commerçant qui ne tient pas sa comptabilité peut être condamné à une peine d’emprisonnement qui peut aller
jusqu'à 2 ans et à une amende qui peut atteindre 24.000.000.F CFA. Si le commerçant tient irrégulièrement ou
incomplètement sa comptabilité il est passible d’une peine d’emprisonnement de 1 à 6 mois et d’une amende de
50.000 F à 1.000.000 F CFA. (Idem en cas de refus).
En cas de falsification : 5 ans d’emprisonnement plus amende 100.000 F à 1.000.000 F CFA. Dans tous ces cas,
il peut en outre être prononcé :
-la fermeture de l’établissement pendant 3 mois au moins et 1 an au plus
-L’interdiction d’exercer le commerce pendant 6 mois au moins et 5 ans au plus.
Les commerçants ont des obligations fiscales particulières liées à leur activité commerciale même s’ils ne sont
pas inscrits au registre de commerce. Ils doivent payer la patente, les impôts sur le bénéfice industriel et
commercial (BIC), la taxe sur le chiffre d’affaires, les impôts sur salaires (pour ceux qui emploient de la main
d’œuvre).
Dans la pratique, l’Etat fait preuve de beaucoup de clémence à l’égard du secteur informel c’est-à-dire des
commerçants non-inscrits au registre de commerce.
En contrepartie des obligations qui lui sont imposées par la loi, le commerçant dispose de certains droits.
Le droit d’élire les membres des chambres de commerce et d’industrie. La chambre de commerce et la
chambre d’industrie sont des groupements professionnels de commerçants et industriels en vue de défendre
les intérêts professionnels de ceux –ci vis à vis des pouvoirs publics. Ces établissements représentent les
intérêts des commerçants et industriels dans les problèmes juridiques, économiques et fiscaux.
Le droit au renouvellement du bail lorsque celui –ci arrive à terme.
Le droit à la protection de certains éléments de son fonds de commerce comme la clientèle, le nom
commercial, l’enseigne …qui doivent être protégés contre la concurrence déloyale c’est-à-dire la concurrence
qui nuit aux intérêts du commerçant.
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La réforme de l’OHADA qui date de 2010 a introduit une nouvelle catégorie d’acteur intervenant dans le domaine
des affaires : l’entreprenant. Le statut de l’entreprenant introduit dans l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial
Général constitue une réelle innovation. Ce statut concerne tout professionnel entrepreneur individuel, qui exerce
une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole (Art. 30 AUDCG).
(Journal Officiel de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires-Acte uniforme portant sur
le Droit commercial général, adopté le 15 décembre 2010)
I- Définition de l’entreprenant
« L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration prévue
dans le présent Acte uniforme, exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou
agricole». (Art. 30 AUDCG).
L’entreprenant conserve son statut si le chiffre d’affaires annuel généré par son activité pendant deux exercices
successifs n’excède pas les seuils fixés dans l’Acte uniforme portant organisation et harmonisation des
comptabilités des entreprises au titre du système minimal de trésorerie.
Ce chiffre d'affaires annuel est en ce qui concerne les commerçants et les artisans, d’une part, celui de leurs
activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures et denrées ou de fourniture de logement et, d’autre
part, celui de leurs activités de prestations de services, et, en ce qui concerne les agriculteurs, celui de leurs
activités de production.
Lorsque, durant deux années consécutives, le chiffre d’affaires de l’entreprenant excède les limites fixées pour
ses activités par l’État partie sur le territoire duquel il les exerce, il est tenu, dès le premier jour de l’année
suivante et avant la fin du premier trimestre de cette année de respecter toutes les charges et obligations
applicables à l’entrepreneur individuel. Dès lors, il perd sa qualité d'entreprenant et ne bénéficie plus de la
législation spéciale applicable à l'entreprenant.
Il doit en conséquence se conformer à la réglementation applicable à ses activités.
L’entreprenant, qui est dispensé d’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, est tenu de
déclarer son activité tel qu'il est prévu dans le présent Acte uniforme.
Chaque État partie fixe les mesures incitatives pour l’activité de l’entreprenant notamment en matière d’imposition
fiscale et d’assujettissement aux charges sociales. » (Art. 30 AUDCG).
Les seuils de chiffre d’affaires annuel visé par l’alinéa 2 de l’article 30 précité, sont fixés comme suit :
Trente (30) millions de F CFA pour les entreprises de négoce ;
Vingt (20) millions de F CFA pour les entreprises artisanales et assimilés ;
Dix (10) millions de F CFA pour les entreprises de services.
Le recours au statut de l’entreprenant est simplifié : il suffit d’une simple déclaration. Le numéro de déclaration est
strictement personnel. De même, nul ne peut être déclaré comme entreprenant à plusieurs registres ou sous
plusieurs numéros à un même registre. Par ailleurs, l’entreprenant ne peut être en même temps immatriculé au
registre de commerce et du crédit mobilier. Il n’a pas le même statut que les personnes immatriculées au RCCM.
(Article 64 AUDCG)
Il apparait à l’évidence, que les greffiers des tribunaux compétents doivent tenir des registres spéciaux, différents
du RCCM, destiner à recevoir les déclarations des entreprenants.
Il peut être titulaire d’un fonds de commerce et bénéficie des dispositions propres au bail professionnel (Art. 101
AUDCG).
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L’entreprenant est tenu d’établir, dans le cadre de son activité, au jour le jour, un livre mentionnant
chronologiquement l’origine et le montant de ses ressources en distinguant les règlements en espèces des autres
modes de règlement d’une part, la destination et le montant de ses emplois d’autre part. Ledit livre doit être
conservé pendant cinq ans au moins. (art.31)
En outre, l’entreprenant qui exerce des activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures et denrées ou
de fourniture de logement doit tenir un registre, récapitulé par année, présentant le détail des achats et précisant
leur mode de règlement et les références des pièces justificatives, lesquelles doivent être conservées. (Article
32)
III- Prescription
Il résulte de l’article 33 que les obligations nées à l’occasion de leurs activités entre entreprenants, ou entre
entreprenants et non entreprenants, se prescrivent par cinq ans si elles ne sont pas soumises à des prescriptions
plus courtes.
Cette prescription extinctive est soumise à la loi régissant le droit qu’elle affecte.
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L’OBLIGATION DE LOYALE CONCURRENCE.
En régime d’économie libérale, la concurrence constitue la loi du commerce en ce qu’elle est le corollaire du
principe de la liberté du commerce et de l’industrie. Il est en effet sain que les commerçants se fassent
concurrence pour s’attirer de la clientèle car cela permet au marché d’accueillir de meilleurs produits à des prix
compétitifs. Toutefois, la concurrence doit être loyale, faute de quoi des sanctions pourraient être prises à
l’encontre de l’auteur de la concurrence déloyale.
A- Définition
La concurrence déloyale est le fait d’un commerçant qui de mauvaise foi, détourne ou tente de détourner, nuit ou
tente de nuire aux intérêts d’un concurrent par des moyens contraires aux lois ou à l’honnêteté professionnelles.
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Elle est constituée par les faits et ou actes déloyaux commis par négligence ou imprudence ou
intentionnellement. La preuve de la mauvaise foi ou de l’intention de nuire n’est pas exigée.
Exemple : un commerçant commet une faute s’il utilise, sans le savoir, la même enseigne qu’un concurrent.
Le préjudice
Le préjudice causé peut être soit matériel consistant ainsi en une perte de clientèle, soit moral en cas d’atteinte à
la réputation. IL peut en outre être actuel ou éventuel.
Le lien de causalité entre la faute et le préjudice.
La perte de la clientèle doit être la conséquence des actes déloyaux de concurrence.
2 – Effets de l’action
Le commerçant victime de concurrence déloyale peut obtenir condamnation du concurrent à des dommages
intérêts compensatoires du préjudice subi.
Le juge peut également prononcer des mesures préventives. Il pourra par exemple ordonner à un commerçant de
faire cesser la confusion en adjoignant un prénom à son patronyme.
B- La protection conventionnelle contre la concurrence
En dépit de la libre concurrence instituée par la loi n° 91.999 du 27 décembre 91, il n’est pas exclu que
conventionnellement les parties limitent leur propre activité afin de ne pas se faire concurrence. Les procédés
utilisés sont les clauses de non concurrence, les clauses de non rétablissement, et les conventions d’exclusivité.
Elles sont généralement insérées dans les contrats de vente ou de location gérance de fonds de commerce ; et
cela chaque fois que la personnalité du commerçant, son nom, son activité ont une influence sur la conservation
de la clientèle. Il est donc interdit au commerçant d’exercer un commerce semblable à celui qu’il exerçait. Cette
clause pour être valable doit être limitée soit dans le temps, soit dans l’espace.
Dans ce cas d’espèce, les parties s’entendent pour réserver l’exclusivité de l’activité ou de la fourniture d’un
produit à l’une d’entre elles. Ainsi un représentant de commerce peut recevoir d’un fabricant une exclusivité de
représentation dans un secteur déterminé. De même un commerçant ou un industriel peut prendre l’engagement
de s’approvisionner exclusivement auprès d’un fabricant. Tous les contrats d’exclusivité sont valables à condition
d’être limités dans le temps ou dans l’espace.
En sens inverse, un fabricant peut réserver à un client l’exclusivité de sa production
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Introduction
Un commerçant pour s’établir et s’attacher à une clientèle doit affecter un certain nombre de biens à l’exploitation
de son commerce. Ces biens meubles, en raison de leur affectation à une même activité commerciale forment un
ensemble soumis à un régime juridique particulier. Cet ensemble est appelé ‘’FONDS DE COMMERCE’’.
Aux termes de l’article 103 alinéa 1 de l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général, « le fonds de
commerce est constitué par un ensemble de moyens qui permettent au commerçant d’attirer et de
conserver une clientèle. »
§I- Composition
L’alinéa 2 de l’article 103 précise que le fonds de commerce regroupe différents éléments mobiliers, corporels et
incorporels. C’est à dire que le fonds de commerce est uniquement composé de biens meubles.
« Le fonds de commerce comprend obligatoirement la clientèle et l’enseigne ou le nom commercial ces éléments
sont désignés sur le nom de fonds commercial. »
A. La clientèle ou l’achalandage.
C’est l’ensemble de personnes qui sont en relation d’affaires avec une maison de commerce. On réserve le nom
de clientèle à l’ensemble des personnes qui ont, avec la maison des relations suivies, tandis que l’achalandage
désigne les clients occasionnels ou de passage.
1. Le droit au bail :
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Le bail est un contrat par lequel un propriétaire accorde à un tiers le droit de jouir d’un bien meuble ou immeuble
pour un prix et un temps déterminés. En général le commerçant n’est pas propriétaire de l’immeuble dans lequel
il exploite son commerce. Il y est du fait d’un contrat de bail. Il a droit au renouvellement de ce contrat de bail.
Peuvent prétendre au renouvellement de leurs baux arrivés à expiration les locataires des immeubles ou locaux à
usage commercial, industriel, artisanal ou professionnel.
Le locataire doit remplir certaines conditions pour bénéficier de ce droit. Il doit justifier avoir exploité le local
conformément aux stipulations du contrat de bail, l’activité prévue à celui-ci, pendant une durée minimale de 2
ans. Lorsque le bail est à durée déterminée, le locataire qui veut obtenir le renouvellement de son droit au bail
doit en faire la demande au plus tard 3 mois avant la date d’expiration du bail, sous peine de déchéance.
Le bailleur s’il ne veut pas renouveler le contrat de bail doit manifester son refus dans un congé donné au
locataire 6 mois à l’avance (contrat à durée indéterminée) ou s’opposer à l’occasion de la demande de
renouvellement.
Dans ce cas, le bailleur devra régler au locataire une indemnité d’éviction. Elle est égale au préjudice causé par
le défaut de renouvellement ou à la valeur marchande du fonds de commerce, déterminée suivant les usages de
la profession. Mais le bailleur peut ne pas indemniser le locataire dans les cas suivants :
Motifs graves et légitimes à l’encontre du locataire sortant.
S’il est établi que l’immeuble doit être détruit (démoli) en vue de sa restauration parce qu’étant vétuste ou
insalubre, et donc ne pouvant être occupé sans danger en raison de son état. Après la reconstruction, le locataire
aura un droit de priorité à la relocation. Si le local change de destination ou si le bailleur n’offre pas au preneur un
bail dans les nouveaux locaux, il devra lui verser une indemnité d’éviction.
Il constitue une universalité, c’est – à – dire un tout soumis à un régime juridique distinct du régime
applicable aux éléments qui le composent. Ainsi le fonds de commerce en tant qu’entité, peut faire l’objet de
conventions différentes de celles qui porteraient sur chacun des éléments le composant. De même, sa
composition peut varier. Il peut ne plus avoir par exemple de droit au bail.
Les éléments conservent leur individualité. Le commerçant peut vendre séparément chaque bien et
le séparer du fonds.
Il ne forme pas un patrimoine séparé (à part le cas de la société unipersonnelle). Le fonds reste un
élément du patrimoine du commerçant. Il ne constitue pas un patrimoine autonome. En conséquence, les
créanciers personnels du commerçant, en cas de non-paiement, peuvent saisir non seulement les biens
personnels du commerçant, mais aussi le fonds de commerce. De même les créanciers commerciaux n’ont pas
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de droit de préférence sur le fonds de commerce par rapport aux créanciers personnels qui peuvent également le
saisir. Le fonds de commerce ne constitue donc pas un patrimoine d’affectation.
N.B. : Le fonds de commerce ne comprend que des éléments mobiliers.
La cession ou la vente du fonds de commerce est le fait pour le commerçant propriétaire du fonds, de céder
(vendre) à un tiers ses droits sur le fonds. La cession du fonds de commerce est un acte de commerce pour
l’acheteur et pour le vendeur. L’acquéreur doit donc avoir la capacité d’être commerçant.
Ces règles ont pour but de garantir l’acheteur contre le risque d’être trompé par le vendeur sur la valeur du fonds.
Cette protection tend à rendre responsables de l’inexactitude des mentions, les intermédiaires qui sont intervenus
dans la vente du fonds, à assurer l’acheteur la possibilité de vérifier la comptabilité, enfin à prendre à l’égard des
intermédiaires des mesures tendant à exiger d’eux certaines garanties de moralité.
Le nom du vendeur ;
Le nom du précédent vendeur ;
La date et la nature de la précédente acquisition (achat, donation etc.), le prix en cas d’achat ;
Le chiffre d’affaires réalisées pendant les 3 dernières années d’exploitation ;
L’existence d’un bail s’il y a lieu.
Si l’une de ces mentions obligatoires a été mise, l’acquéreur peut demander au bailleur de prouver la milité de
l’acte de vente.
En cas d’inexactitude, l’acheteur sera en droit de réclamer des dommages et intérêts.
La comptabilité du vendeur doit être arrêtée au jour de la cession et visée par chacune des deux parties
contractantes. Il en est de même des livres qui se rapportent aux trois dernières années précédant la vente. Le
vendeur doit les laisser à la disposition de l’acquéreur pendant les 3 ans à partir de son entrée de jouissance.
Les intermédiaires sont solidairement responsables avec le vendeur de l’inexactitude des mentions de l’acte de
vente, s’ils ont eu connaissance de celles-ci.
Le vendeur d’effet mobilier peut, s’il n'est pas payer du prix par l’acheteur, demander la résolution de la vente. Il
peut d’autre part demander à être payé par préférence sur le prix de l’aliénation (privilège + action résolutoire).
Pour en bénéficier, le vendeur doit faire publier la vente au registre du commerce et du crédit mobilier.
III. Règles tendant à la protection des intérêts des créanciers du vendeur du fonds de commerce.
La mesure de publicité. La publicité a lieu à la diligence de l’acquéreur dans un délai de 15 jours dans un
journal d’annonces légales.
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Le droit des oppositions des créanciers ou saisies- arrêt. L’opposition ou saisie arrêt est l’acte par lequel un
créancier interdit à une personne qui doit de l’argent à son débiteur de lui verser cet argent.
L’opposition doit être faite par exploit d’huissier (délai de 10 jours pour compter de la publicité ou insertion
dans le journal). L’opposant se fera après autoriser par le bailleur à prendre possession de l’argent bloqué entre
les mains de la personne qui le détient.
Le nantissement est le contrat par lequel un débiteur affecte en garantie de sa dette son fonds de commerce à
son créancier. Le commerçant peut affecter son fonds de commerce en garantie pour plusieurs raisons. Il peut
s’agir du financement d’importantes opérations ou d’une urgence, par exemple lorsque le recouvrement de la
créance du créancier est en péril, le créancier peut demander au commerçant de consentir un nantissement sur
son fonds.
Le nantissement du fonds de commerce n’emporte pas dépossession du propriétaire, c’est-à-dire que le débiteur
continu à exploiter le fonds sur lequel porte le nantissement.
I. Le nantissement conventionnel
C’est une garantie offerte par l’exploitant à ses créanciers. Il porte sur le fonds commercial c’est-à-dire la
clientèle, l’enseigne, le nom commercial, mais aussi sur le droit au bail et les licences d’exploitation. Les autres
éléments du fonds de commerce font l’objet d’une mention expresse, d’un écrit qui peut être authentique ou sous
seing privé dûment enregistré.
Il résulte d’une décision du juge. Le juge peut donc autoriser un créancier à prendre pour sûreté de sa créance en
péril une inscription de nantissement sur le fonds ce commerce de son débiteur. Ce nantissement pore sur les
mêmes éléments que le nantissement conventionnel.
Exemple d’application :
Pour un fonds de commerce cédé à 3.000.000 F CFA, combien devra payer un créancier nanti qui entend faire
une surenchère ?
Réponse :
La surenchère est donc 1/6 que ce soit un créancier nanti ou un créancier chirographaire ayant fait opposition.
Montant de la surenchère : 3.000.000 x 1/6= 500.000 F CFA
Prix à payer : 3.000.000+ 500.000=3.500.000 F CFA
La location-gérance est le contrat par lequel le propriétaire d’un fonds de commerce appelé bailleur ou loueur,
confie en vertu d’un véritable contrat de location, l’exploitation de son fonds à une personne appelée ‘’gérant’’, qui
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exploite ce fonds en son propre nom, pour son propre compte et à ses risques et périls, et qui paie au propriétaire
un loyer. Le locataire gérant à la qualité de commerçant.
Le locataire doit avoir la capacité de faire le commerce. Il ne doit pas être frappé d’une incompatibilité, d’une
déchéance ou d’une interdiction de faire le commerce. Il doit en outre mettre à la tête de tous ses documents
(factures, lettres, bulletins de commande, ainsi que toutes les pièces signées en son nom ou par lui-même) sa
qualité de locataire gérant et son numéro d’immatriculation au registre du commerce de crédit mobilier.
C. La publicité de location-gérance
Le contrat de location-gérance doit être publié dans un journal d’annonces légales dans les 15 jours qui suivent
sa passation par écrit. Le locataire gérant doit se faire immatriculer au RCCM. Le bailleur quant à lui doit modifier
son inscription personnelle avec la mention expresse de la location-gérance. Il demeure toutefois inscrit au
RCCM.
La location-gérance confère au locataire gérant la qualité de commerçant. Le bailleur cesse d’être commerçant
pendant la période de location mais demeure inscrit au RCCM avec sa nouvelle qualité de bailleur.
Le bailleur ne doit pas troubler le locataire dans sa jouissance notamment par l’exploitation d’un commerce
concurrent.
Le locataire doit payer le loyer ou la redevance, ne doit pas modifier la destination du fonds ou en étendre l’objet.
Le contrat étant conclu intuitu personae, le locataire ne peut ni céder ses droits, ni sous-louer le fonds sans
autorisation du bailleur. Il doit restituer le fonds à la fin de la location.
N. B. : Jusqu’à la publication du contrat de location gérance, le bailleur est solidairement responsable avec le
locataire gérant des dettes contractées par celui-ci à l’occasion de l’exploitation du fonds. Ainsi :
Pour les dettes nées avant le contrat de location-gérance, le bailleur est le seul responsable.
Pour les dettes nées après et avant publication du contrat, le bailleur et le locataire gérant en sont
solidairement responsables.
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Pour les dettes survenues après la publication du contrat, le locataire est seul responsable.
B. A l’égard des tiers.
Dans le délai de 3 mois à dater de la publicité du contrat de la location-gérance, dans un journal d’annonces
légales, les créanciers du bailleur du fonds de commerce peuvent, s’ils estiment que la location-gérance met en
péril le recouvrement de leurs créances afférentes à l’exploitation du fonds de commerce, saisir le tribunal qui
pourra déclarer celles-ci immédiatement exigibles.
De même, la fin de la location-gérance rend immédiatement exigibles les dettes afférentes à l’exploitation
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