L’électrodynamique Les courants électriques issus des piles électriques sont en
fait de l’électricité en mouvement ou, si l’on veut, de l’électricité dynamique.
Dans le premier chapitre de ce volume, nous avons parlé des effets chimiques, thermiques et lumineux de l’électricité dynamique. En 1820, les scientifiques ont également découvert des forces mécaniques associées à l’électricité dynamique. Ces forces sont en action au sein des électroaimants et des moteurs électriques, et leur étude fait l’objet de ce qu’on appelle l’électrodynamique, sur quoi porte le présent chapitre. Voici donc un survol de ce que tu pourras y découvrir à ce sujet. L’électricité dynamique allait permettre de faire le lien entre la science du magnétisme et celle de l’électricité, lorsque Oersted, en 1820, connecte un fil conducteur aux bornes d’une pile électrique et approche ensuite ce fil d’une boussole. Il constate, alors, que le courant électrique dans son fil fait dévier l’aiguille aimantée ! À partir de cette expérience historique, en deux semaines seulement, Ampère va établir les bases conceptuelles de l’électrodynamique. Entre le 11 et le 25 septembre 1820, il découvre que les courants circulaires se comportent comme des aimants et que deux courants parallèles s’attirent ou se repoussent, selon qu’ils sont dans le même sens ou en sens contraire. Quelques jours plus tard, Arago et lui inventent l’électroaimant, perfectionné par Henry en 1827. D’autres physiciens ont apporté une contribution fondamentale à la compréhension de l’électricité dynamique dans la première moitié du 19e siècle. Il s’agit de Jean-Baptiste Biot, Felix Savart, Michael Faraday, Georg Simon Ohm, James Prescott Joule et Wilhelm Weber, dont nous explorerons les découvertes dans ce chapitre. L’électroaimant est à l’origine de plusieurs applications importantes, dont le télégraphe, qui révolutionne les communications dans les années 1840 et traverse l’Atlantique en 1866. Les électroaimants sont également au cœur des premiers moteurs électriques, qui font leur apparition dans les années 1830. Toutefois, il faudra attendre les années 1870 pour que Gramme et Siemens inventent des moteurs électriques réellement performants. Ces moteurs trouveront rapidement des applications dans les mines et le transport. Dans les années 1890, on verra apparaître des locomotives électriques pour les métros, des tramways électriques et des voitures électriques. Après que les moteurs électriques aient été supplantés par les moteurs à essence, des supermoteurs électriques modernes, à aimants permanents, reviennent en force dans l’industrie de l’automobile, couplés à des superbatteries, qui ont vu leurs performances quadrupler dans les 20 dernières années. Revenons au 19e siècle. Henry Rowland démontre de façon formelle, en 1876, que c’est le mouvement des charges électriques qui produit le magnétisme. Son élève, Hedwin Herbert Hall, découvre, en 1879, que ce sont les charges négatives qui se déplacent dans les conducteurs, pour produire le courant électrique. Hendrik Antoon Lorentz, pour sa part, établit, en 1895, que les forces magnétiques ne s’appliquent pas seulement aux courants dans les fils, mais également à toutes les particules chargées en mouvement. En 1911, Heike Kamerlingh Onnes découvre la supraconductivité, qui permet à un courant de circuler, sans résistance ni échauffement, dans un supraconducteur. Les courants intenses dans les bobines supraconductrices permettent d’obtenir des champs magnétiques très élevés, d’où découlent plusieurs applications, dont les trains à lévitation magnétique, les scanners à résonance magnétique pour l’imagerie médicale, et la propulsion magnétohydrodynamique des futurs navires ou sous-marins, sans parties mobiles, en silence