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Histoire de l'orthographe

I) Des origines au Gallo-roman

1) La Gaule avant les Romains

Ils arrivent vers 500 avant J-C. Les premiers habitants connus sont les Magdaléniens
(hommes des grottes de Lascaux). Ils sont prénommés comme cela car c'est le nom du village de la
madeleine, près de la grotte. Ceci s'est passé en 1000 avant J-C.

Une deuxième civilisation arrive : celle des dolmens et des menhirs. D'abord en Bretagne puis dans
toute la France. On ignore également tout de leur langue et de leur nom.

Une troisième civilisation : Les Ligures sont installés dans le Sud-est de la France, ce sont des indo-
européens. C'est un peuple dont le foyer originel se situe en Anatolie (Turquie) , là ou le blé pousse
encore à l'état sauvage. Ils seraient à l'origine de la culture et de l'élevage. Ils se seraient ensuite
divisés : un groupe vers l'Europe (ouest) / un groupe vers l'Inde (est). On retrouve cependant des
concordances sur le plan linguistique et phonétique. Les Ibères se sont installés dans le Sud-ouest de
la France. Ils ne sont cependant pas à l'origine de l'indo-européen. Ce sont des primitifs et leur
langue est à l'origine du basque, une des rares langues européennes à ne pas être indo-européenne.

Une quatrième civilisation : les marins phocéens (Asie mineure). Ils sont arrivés en 600 avant J-C.

Une cinquième civilisation : en 500 avant J-C arrivent les Gaulois depuis la Bohême et la Bavière.
Ce sont des Celtes (indo-européen). Ce sont des peuples fédérés en une nation (plusieurs peuples
réunis)

2) L'impérialisme Romain

753 : Fondation de Rome. Le Palatin a été habité en 800 avant J-C. On y a retrouvé des
cabanes de bergers.
a) conquête du Latium ; conquête des peuples autour de Rome
b) conquête de la péninsule italique
c)conquête du bassin méditerranéen
d)conquête d'une grande partie de l'Europe, de l'Afrique du nord, de l'Asie mineure (moyen-
orient actuel)

La Gaule est conquise en 2 temps :


125 avant J-C : La Provence
52 avant J-C : Les Romains trahissent les Gaulois (Alésia)

La pax romana : les Gaulois ont abandonnés leur langue celtique pour parler latin. Cependant il n'y
a aucun impérialisme linguistique. Il se serait s'agit d'une adoption naturelle. Le latin est considéré
comme une langue véhiculaire et de haut niveau, car il dispose d'un alphabet et il s'écrit (latin
vulgaire). Cette langue a une littérature. Les latins eux-mêmes sont vus comme prestigieux. Peu à
peu le Romain et le Gaulois s'assemblent pour former le Gallo-roman. C'est un processus qui s'étend
sur plusieurs siècles. Généralement on considère que le Gaulois s'est éteint aux environs du IV ème
siècle après J-C. La romanisation concerne toute les régions de l'Empire. Des archéologues ont mis
à jour des tablettes du IX ème siècle, écrites en Gaulois (Auvergne).

3) Le substrat-celtique et le latin vulgaire

a) le latin vulgaire

C'est le latin dit populaire car il est parlé par une majeure partie de la population. Il est
différent du latin classique qui est le latin littéraire, celui des patriciens (parlé par l'élite sociale).
C'est le latin vulgaire qui est à l'origine des langues germaniques. C'est par le bas de la société que
la langue évolue.
On a longtemps ignoré le latin vulgaire car on manquait de traces. Pourtant on a retrouver
des inscriptions sur les murs de Pompéi. On en retrouve également sur les monuments ainsi que sur
les tombes. Toutes ces inscriptions sont alors insérées dans un corpus.

b) le substrat-celtique

Ce terme désigne le Gaulois. C'est la « couche du dessous » de la langue française. Nous


avons gardés environ 60 mots gaulois en français. Cependant, ces mots gaulois ont été latinisés.

c) le superstrat germanique

C'est la couche du dessus. Le francique s'installe au Sud de la Gaule. Les francs sont situés
au Nord de la Loire, ils se révoltent contre les romains. En 496, Clovis est baptisé et devient le
maître de la Gaule. Les Francs parlent le francique, ils vont également adopter le latin mais ils vont
le germaniser.

II) Du Gallo-roman à l'Ancien Français

1) Gallo-roman et proto-français

On appelle Romania les parties de l'empire romain ou les populations ont adoptées la langue
romane (Espagne/ Portugal...) . On appelle le Roman le latin parlé sur la Romania. Le Roman n’est
pas uniforme mais il y avait une inter-compréhension. . En 476 a lieu la chute de Rome due aux
invasions germanes. Le problème est qu'il n'y a plus de puissance fédératrice, ce qui aboutit à ce
que chaque région parle la langue qu'elle choisit de parler.
Des embryons de langues vont ainsi se former. L'inter-compréhension va devenir de plus en
plus difficile.
On appelle Gallo-roman la forme particulière que prend le Roman en Gaule du Vème au
IXème siècle après J-C. En 813 a lieu le Concile de Tours qui est une réunion d'évêques pour
trouver des réponses aux problèmes : Le concile de Tours proclame ainsi la reconnaissance des deux
plus grandes composantes linguistiques qui constituaient l’empire de Charlemagne : le monde
roman, de tradition latine et le monde germanique. Lorsque les prêtres ont fait leur sermon, c'est en
latin qu'il est proclamé, cependant le peuple ne comprend plus cette langue. Les Évêques
demandent alors aux Prêtres de faire leur sermon en lingua rustica romana : en langue rustique
romane et donc en proto-français.
842 : Serments de Strasbourg >  les Serments de Strasbourg sont primordiaux du point de vue de
l'histoire linguistique, car ils sont une des premières attestations écrites de l'existence d'une langue
romane en Francie occidentale (ici l'ancêtre de la langue d'oïl) et d'une langue tudesque.

881 : Séquence de Sainte-Eulalie > La Séquence (ou Cantilène) de sainte Eulalie est


vraisemblablement le premier texte poétique écrit en langue d'oïl alors nommé roman (ancêtre de
l'ancien français —- donc du français —- et des autres langues d'oïl).
Cette séquence raconte le martyre de la sainte Eulalie de Mérida et se termine par une prière. Elle
s'inspire d'une hymne du poète latin Prudence qu'on peut lire dans le Peristephanon. C'est un poème
de 29 vers décasyllabes qui se terminent par une assonance, par exemple “inimi” et “seruir”.

III) De l'ancien français au français moderne

La langue romane rustique reste sans échantillon de preuves jusqu'en 842. Cette date est un
moment clé de l'histoire linguistique car il s'agit des Serments de Strasbourg. Ces Serments sont un
texte politique qui scelle l 'alliance de 2 souverains, à savoir Charles le Chauve ainsi que son frère
Louis le Germanique.
Les serments de Strasbourg (Sacramenta Argentariae), datant du 14 février 842, signent
l'alliance militaire entre deux fils de Louis le Pieux, Charles le Chauve et Louis le Germanique,
contre les ambitions de leur frère aîné, Lothaire Ier.Louis le Germanique déclare son serment
en langue romane pour être compris des soldats de Charles le Chauve. Et Charles le Chauve
prononce le sien en langue tudesque pour qu'il soit entendu des soldats de Louis. Cette façon de
procéder constitue aussi, outre la compréhension par les soldats de l'autre partie, un acte
symbolique.
Traduction : pour l'amour de Dieu et pour le peuple chrétien et notre salut commun à partir
d'aujourd'hui autant que Dieu me donnera un pouvoir, je secourrai mon frère Charles par mon aide
et en toute chose, comme on doit justement secourir son frère à condition qu'il fasse de même pour
moi. Et je ne prendrais avec Lothaire aucun engagement qui, de ma volonté, puisse être
dommageable à mon frère Charles.

Ce texte est imprégné de latin juridique , de plus il mêle des formes d'oc ainsi que des
formes d'oïl.

1) origine de la langue commune

On considère que le Gallo-roman ne présente plus d'unité dès le IX ème siècle. Et pour
cause, il s'est fragmenté en une variété de dialectes. Ainsi, selon la conception la plus simple, le
gallo-roman comprend les langues d'oïl, les langues d'oc, et le francoprovençal. Ces trois zones
linguistiques correspondent en fait aux territoires dont la toponymie révèle des particularismes
phonétiques et lexicaux singuliers au sein de la Romania, pour simplifier aux noms dits « à
consonance française ou francisée », même si ces termes apparaissent assez impropres (se
rapportant plutôt aux dialectes d'oïl).

 Francien » est un terme inventé par des linguistes du XIXe siècle pour désigner le
parler d'oïl de Paris et de l'ancienne Île-de-France en général (le domaine royal), avant
l'établissement de la langue française comme langue standard. Les noms plus adéquats pour
désigner ce parler, d'un point de vue historique, sont français central ou français de Paris, ou
encore françois. Autrefois on désignait ce parler simplement du nom de « françois » (ou
« françoys », prononcé [frãswɛ] puis [frãsɛ]), terme qui a d'abord signifié «francilien» plutôt que
«français» à proprement parler; c'est pourquoi on parle encore aujourd'hui de «Vexin français» et de
«Vexin normand». Mais la réalité même de l'existence de cette langue est sujette à caution1,2,
certains la voient comme une invention du XIXe siècle pour expliquer l'évolution du français
aux XIIe et XIIIe siècles.
L'hypothèse de son existence a été proposée en 1889 par Gaston Paris, avant d'être reprise par les
grammairiens, qui auraient voulu soutenir l'idée que la langue française était d'une « lignée directe
et pure » du latin en réduisant au minimum la contribution des diverses langues romanes de France.
Selon cette théorie du développement du français développée au XIXe siècle, le francien aurait été
choisi comme langue officielle parmi toutes les autres langues d'oïl mises en concurrence. Elle
soutient que le francien était l'un des dialectes dans le continuum linguistique, sur lequel une langue
administrative a été imposée par tous les moyens de communication, l'objectif étant de remplacer
le latin.
À partir de 1950, la véracité de cette thèse ainsi que l'existence même du francien a été sérieusement
remise en doute, et aujourd’hui elle peut être vue comme très minoritaire.

2) Littérature et langue
L’Ancien Français est donc la langue attestée pour l'essentiel par des textes littéraires.
Le 1er texte en Ancien Français est paru en 1040. Il s'agit de La Vie  de saint Alexis, ou Chanson de
saint Alexis. C'est une série de poèmes médiévaux hagiographiques qui racontent la vie de saint
Alexis et dont les versions les plus anciennes remontent au XIe siècle. Une des première version
connue est composée de 125 quintils de vers décasyllabiques assonancés (au total 625 vers). On
peut également citer La chanson de Roland qui est une chanson de geste, une épopée. On citera
également Le Roman de Renart qui est paru au XII ème siècle/ XIII ème siècle.

cf : littérature et langue

Ce texte est un extrait du roman de Renart , dernière ligne : « tu es mes cousins germains » attribut
au pluriel ? ( renard, loup et un coq) recueil de récits courts.

Traduction :
Alors il commence à cogiter comment il pourrait berner Chante clair car s'il ne le mange pas
alors il a perdu son voyage (a fait tout ce chemin pour rien) Chante clair lui dit : «  Renart ne fuit
pas, n'aie pas peur, je suis particulièrement heureux de te voir en bonne santé car tu es mon cousin
germain »

Attribut du sujet n'est pas au pluriel mais il est un cas sujet singulier qui est différent du cas régime.

Présence ou absence du 's' définit le cas. Il s'agit d'une désinence qui apparaît ou qui n'apparaît pas.

III) De l'ancien français au français moderne

1) le moyen français

Il couvre le 14/15/16 ème siècle.

a) disparition de la déclinaison

On considère que lorsque la déclinaison a deux cas disparaît on passe à un nouvel état de
langue. Il se produit une évolution phonétique qui affecte les consonnes finales à l'exception de 'r'
qui va se maintenir beaucoup plus longtemps. Le système de la déclinaison fonctionne sur la
prononciation ou non du 's' final. La déclinaison s'écroule à partir du moment ou elle disparaît. On
ne conserve que le cas régime. En conséquence, la fonction des mots n'est plus indiquée par la
terminaison des mots, l'ordre des mots va donc devenir plus fixe, rigide. Lorsque l'on a un système à
déclinaison on arrive à retrouver le cas du mot grâce à la désinence. On passe d'une syntaxe
flexionnelle à une syntaxe à position dans laquelle il est impératif que l'ordre des mots soit fixe. On
considère que commence un nouvel état de langue appelé moyen-français. Le 's' on le conserve
comme marque de pluriel puisqu'il apparaît au cas régime pluriel

b) période de relatinisation de la langue

« savoir » commence à s'écrire « sçavoir » car on fait des rapports étymologique se


rapprochant du verbe latin « scire » ce qui est erronée. On commence à voir des graphies plus
proches du latin. « Oscur » s'écrit « obscur » , graphie rapprochant le français de l'époque au latin
classique.

c ) enrichissement du vocabulaire

Au 16 ème siècle, le Moyen français voit son vocabulaire s'accroître considérablement, plus
d'une centaine de mots entrent dans la langue.
Ce sont soit des mots latins francisés, ce sont les élites (poètes) qui créent le vocabulaire de cette
manière. On francise aussi des mots grecs (ex : académie/ enthousiasme/ sympathie / hygiène (etc)).
Notamment dans le domaine scientifique et philosophique. Les élites connaissent parfaitement le
grec et le latin ce qui rend facile l'enrichissement du vocabulaire.
Procédé massif : emprunts à l'italien ne ressemble en rien à nos emprunts anglais. Les emprunts à la
Renaissance à l'italien sont plus importants que ceux effectués pour l'anglais notamment dans le
domaine militaire (ex : soldat/ fantassin/ embuscade/ escadron (etc)) Dans le domaine de la vie
artistique, les italiens sont en avance pour les arts, on emprunte des mots comme dessin/ fresque/
sonnet/concert... Domaine de vie de la Cour : courtisan/bouffon etc. Emprunt massif du français à la
langue italienne.
Enfin sur le plan institutionnel, ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539  par lequel le
français devient une langue officielle à la place du latin et des dialectes.

2) le français classique

Il couvre le 17 et le 18 ème siècle. Époque de Voltaire, de Rousseau.

a) évolutions phonétiques
Une langue vivante par définition évolue tout le temps. La première évolution concerne le
'r' : ce 'r' du français moderne se prononce avec le fond de la langue. Il est dit « dorso-uvulaire »
(uvula : la glotte) Au 17 ème siècle, le 'r' hérité du latin en vigueur jusque la commence à être
concurrencé par un 'r' parisien qui va le supplanter. On cesse de rouler les 'r' dans le courant du
17ème siècle. Une autre évolution concerne la graphie « oi » qui se prononce [we]. Il faudra
attendre 1835 pour que l'Académie Française enregistre la graphie [ais] , ce qui montre que cette
institution est extrêmement conservatrice.

b) évolutions morphologiques

Le passé simple et l'imparfait du subjonctif ne s'emploient plus dans les discussions


familières contrairement à autrefois. Les puristes et les conservateurs tentent de les faire revenir
dans le langage courant.

c) création du « bel usage »

Le 17 ème siècle cherche à endiguer la langue, a lui donner des limites. Création de
l'Académie française en 1635 par Richelieu à la demande Louis XIII dans le but « d'établir des
règles certaines de la langue française... » Les 40 membres de l'Académie française doivent élaborer
une grammaire et un dictionnaire. Seul le dictionnaire verra le jour. Le but est de montrer que dans
le dictionnaire, les mots font références au bel usage. Il paraît pour la première fois en 1694. Il leur
aura 55 ans pour le réaliser. Il s'agit d'un dictionnaire normatif ( se veut exhaustif et qui va exclure
les mots comme étant jugés mauvais, impropres et trop populaires) et non descriptif (dans lequel on
enregistre les mots que l'on entend). Nous sommes actuellement à la 9 ème édition du dictionnaire.
C'est le dictionnaire de référence de la langue française. La première édition va exclure plusieurs
centaines de mots parce qu'ils sont jugés par les Académiciens trop populaires  (exemple : poitrine/
épingle) ou bien jugés vieillis comme immense /angoisse. Le français pris comme référence est le
français classique, de l'élite sociale, des « gens de qualités » (aristocrates et artistes).
Les Académiciens vont prendre la décision d'adopter une graphie unique pour chaque mot,
jusque là, l'usage est très fluctuent . L'orthographe en tant que tel n'existe pas puisque les gens
écrivent selon les usages qui varient, même chez le même locuteur.

Ces 2 graphies sont choisies car elle comporte des lettres muettes : « corps » « temps ». Le 8
mai 1673, on précise qu'on préfére l'ancienne graphie compliquée qui « distingue les gens de lettres
d'avec les femmes et les ignorants » Ces graphies supposent qu'on conaissent le latin. C'est un choix
sociologique, un choix de distinction selon le sociologue Pierre Bourdieu (la Distinction) une petite
élite masculine cherche à se distinguer du reste de la population. Il faut penser à l'intrigue du
bourgeois gentilhomme qui essaie de singer un aristocrate, on a le résumé de ce qui se passe à cette
époque là. Il y a une classe sociale aisée, la grande bourgeoisie, on pense à Colbert qui est un
roturier à qui on confie un ministère très important. Ce choix de graphie cache des enjeux politiques
et sociologiques très importants. En conservant des graphies comme « corps » et « temps », la
distinction est faite entre les gens instruits et le reste du peuple.

d) situation du français et des patois

Au cours du 18 ème siècle, le français s'impose progressivement dans les villes. Il y a un


clivage entre rural et urbain au niveau de la langue parlée. Le patois est un terme péjoratif employé
à l'époque. Pour le linguiste, c'est la langue d'un village particulier. Tel qu'il est parlé au niveau
d'une localité. Il y a beaucoup de similitudes entre les patois. On retrouve cependant queques
divergeances grammaticales. Au niveau d'une localité rurale, on parle de patois, de parler rural
(selon les linguistes). Différent d'un dialecte (à l'échelle d'une région). Pour le linguiste, autant de
villages, autant de langues différentes. En 1790, on estime que 12% de la population parle français
correctement et qu'a peu près 25% de la population comprend le français. Cela gêne énormément
les révolutionnaires car ils souhaitent promouvoir le français dans les campagnes. Cette langue est
décrétée nationnale à partir de la Révolution. Ils commencent à commanditer une enquête sur la
situation linguistique, commentée par l'abbé Grégoire. A partir de ce constat, on va essayer de
promouvoir le français en améliorant le système scolaire, qui va échouer.
IV) le français moderne (19ème/21ème siècle)

a) les lois scolaires de la III ème République

Le 19ème siècle voit se concrétiser l'idéal linguistique révolutionnaire : tout le monde


devrait parler le français. Les gens qui parlent une autre langue (alsacien/catalan...) sont suspects
d'être contre la France, ce qui est faux. Il y a une confusion entre ce que parle les gens et leur
identité nationnale. On met en place un système scolaire en imposant l'obligation de scolarisation à
partir de 6 ans (Jules Ferry).Les lois scolaires sont datées de 1880 à 1886 et le nom associé est celui
de Jules Ferry qui instaure l'école laïque, gratuite et obligatoire. Il faut rajouter que l'école doit être
faite en français, il est la seule langue autorisé à l'école. L'usage des patois et des idiomes (langues
régionnales) est strictement interdit et sévérement sanctionné. Or dans les campagnes, les premières
générations scolarisés ne parlent souvent que le patois. Ils vont donc être scolarisés dans une langue
étrangère. Ce qui représente une forme de violence symbolique assez importante qui va
s'accompagner d'un sentiment d'humiliation. Mais cela fait fonctionner le système. Elles n'auront de
cesse ces générations, de parler français à leurs enfants pour leur éviter la même souffrance. On
appelle le patois mauvais français. Ce qui va porter un coup décisif aux patois et aux langues
régionnales, c'est la grande guerre, la première guerre mondiale. On va retrouver dans les tranchées
des hommes de la campagne car ils sont mobilisés dans les bataillons de fantassins. Ils vont
cohabiter 4 ans dans les tranchées. Ce qui va se passer, c'est qu'ils vont parler la langue commune,
le français, pour se comprendre malgré leur différente origine linguiqtique. C'est ce qu'on appelle le
brassage linguistique des tranchées. Lorsqu'ils reviennent dans leur village, beaucoup ne
reviendront pas au patois qui est dans leur esprit la langue d'une autre époque. Les gens ont le
sentiment qu'avec la première guerre mondiale, une page s'est tournée ce que pensent également les
linguistes. Ce qu'on peut dire, c'est qu'avant la première GM, l'unification linguistique est presque
réalisée, en particulier les dialectes gallo-roman d'oïl qui sont en voie d'extinction à l'exception de 2
qui montrent une vitalité supérieur aux autres , le picard et le gallo (parlé sur la partie orientale de la
bretagne). Les parlers d'oc ont mieux résistés car ils ressmblaient moins au français. Les langues
non gallo-romanes se sont par contre maintenues, on peut citer ici le basque, l'alsacien, le breton
celtique, le catalan, le corse ( différent de l'italien) et le Lothringer platt (francique mosellan). Ces
langues étaient encore plus éloignées du français que les dialectes d'oc. On ne peut plus dire que
l'alsacien est du français désormais. Elles ont gardées une image plus positive certainement dans
l'esprit des locuteurs. A l'heure actuelle, il y a des associations qui revendiquent la promotion de ces
langues en decernant des subventions.

V) Le français contemporain

a) sur le plan phonétique

On a une réduction du nombre des voyelles depuis trente/quarante ans. On peut penser que
c'est un appauvrissement alors qu'il s'agit juste d'une évolution. Les voyelles nasalisées ont tendance
à disparaître à l'heure actuelle. Il y a l'appariton d'une nouvelle consonne qu'on retouve dans les
terminaisons en « ing » on parle de « n » vélaire « parking/camping ». C'est sous l'influence de
l'anglais que nous avons enrichit le nombre de consonne d'une consonne supplémentaire.

b) sur le plan morphologique

On constate la disparition des temps surcomposés (lorqu'il y a 2 auxiliaires) . « quand il a eu


fini, il est parti » « a eu fini » = passé surcomposé. On utilise car il permet d'exprimer l'antériorité
par rapport au passé composé « est parti ».

c) sur le plan syntaxique

La négation verbale. A l'oral, la négation double est abandonnée, on passe à une négation
simple qui l'a supplantée. La linguistique est une science d'observation, il faut avoir une image réel
de ce qui se dit actuellement. L'interrogation intonative n'a pas la forme d'une question mais monte
à la fin de la phrase « tu viens? » « tu vas ou ? » L'intonation uniquement indique qu'il s'agit d'une
question et non d'une affirmation, et non pas la syntaxe.

I) Introduction à l'ancien français


1) origine de l'ancien français
La notion d'ancien français regroupe l'ensemble des langues romanes de la famille des langues d'oïl
parlées dans la moitié nord du territoire français actuel, depuis le IXème siècle jusqu'au XIVème
siècle.
Il provient du roman, forme de latin vulgaire présente dans toute la « Romania ». Il est
historiquement suivi par le moyen-français

2) origine du français
(cf : littérature de l’Europe médiévale -p.46/58)

– L'aventure des langues en occident


Le français est une langue romane de la famille des langues indo-européennes. L'indo-européen est
une sorte de langue commune à l'Occident et à l'Orient (d’où l'origine commune de toutes les
langues).
Il y a plusieurs hypothèses au sujet de la localisation géographique et temporelle du peuple indo-
européen. L'hypothèse Kourgane est le modèle le plus « populaire ». Ce terme « kourgane » (origine
turque) est la désignation russe des « tumulus ». Il s'agit de monticules, voire de collines
artificielles, recouvrant une tombe. L'archéologue Marija Gimbutas est à l'origine d'une hypothèse
selon laquelle ce peuple serait proto-indo-européen et qu'il parlerait la langue mère de toutes les
langues indo-européennes. Les extensions et les reflux de ces « tombeaux » en Europe, laissent
imaginer trois vagues d'invasions successives :

– la première datée de la fin du cinquième millènaire avant J-C se serait d'abord limité au
Danube et à la Macédoine. Cependant, l'invasion restera superficille, tantôt les autochtones
repoussent les envahisseurs, tantôt ils les assimilent.

– la seconde vague prendra place un millénaire plus tard, vers -3300 et aura plus de succès
puisque la moitié de l’Europe est touchée : Balkans, Italie du Nord et du centre, Allemagne du sud
et de l'est, Europe centrale et enfin Turquie du nord. L'indo-européen s'implante durablement.
Cependant il s'agit d'une forme primitive d'indo-européen.

– ce n'est qu'a partir de la troisième vague, vers -2800, qu'on commencé à se fixer les
premières langues proprement indo-européennes (langues celtiques, romanes, germaniques,baltes,
helléniques et albanaises)

> La thèse des Kourganes demeure la plus formalisée des thèses indo-européennes.

– Le latin
Le latin est à l'origine des langues romanes. Au départ, il ne s'agissait que de la langue issue
d'un petit peuple installé sur le latium de Rome. Il apparaît lors du 1er millénaire avant J-C et prend
le dessus sur les autres langues de par sa domination politique. Malgré son implantation en Italie et
hors-italie (uniquement à l'ouest), le latin n'a jamais pu supplanter le grec en Orient.
En Gaule, s'installe une période de bilinguisme entre le latin et le gaulois. Le latin est une
langue de civilisation et d'enrichissement culturel car il s'agit d'une langue de commerce. Cela
s'appelle une langue véhiculaire. Le latin est également la langue de l'église chrétienne primitive, de
l'économie et de la politique.
Le latin vulgaire d’où découle les langues romanes est différent du latin littéraire. Il est la
langue servant à l'expression orale. Il est devenu une langue culturelle à partir du troisième siècle.

– Les langues germaniques


Les langues germaniques sont des langues indo-européennes qui descendent toutes du proto-
germanique. L'étude de ces langues se nomme la germanistique.
Le français a beau être une langue romane, elle est la plus germanique d'entre elles . Le mot
« français » provient d'une tribu germanique (due à l'évolution du latin parlé en Gaule).
Les populations non indo-européennes parmi les populations celtes communiquent grâce au
substrat-celtique. L’étymologie de ce mot signifie que la langue a été supplanté par une autre. Cela
se nomme le substrat ( langue qui en influence une autre tout en étant supplantée par cette dernière).
Il en reste des traces linguistiques comme le démontre certains noms de fleuves ou de lieux. Ces
traces se sont déplacées vers l'ouest à partir du VIIIème siècle. C'est à partir de ce moment
qu'émerge le Gaulois (langue non écrite). Cette langue a un lien de parenté avec le latin. De ce lien
va naître le gallo-roman.
Il est parlé jusqu'à la fin du Vème siècle et est issu de la coexistence du Gaulois et du latin
parlé (latin vulgaire). Le Gallo-roman est influencé par le Germanique qui fut contenu derrière le
Rhin jusqu'au IVème siècle. A la décadence de Rome (476), il pénètre sur les territoires gaulois. Les
envahisseurs sont alors appelés des barbares (ceux qui ne parle pas la langue de la cité). Les
Grandes Invasions Barbares débutent à la fin du IVème siècle. On parle de Wisigoths, de
Burgondes, d'Alamans et de Francs.

LEXICOLOGIE

On va s'occuper :
- Morphologie lexicale : forme
- Sémantique lexicale : signification

Ouvrage de référence : A.Lehmann et F.Martin-Berthet - Introduction à la lexicologie

Pour la morphologie lexicale on va se baser sur la notion de "morphème" : unité


minimale de sens. Em - barque - ment : ce mot est composé de trois morphèmes. Ces
morphèmes permettent d'aborder la notion de lexie : combinaison de morphèmes
solidaires. On va chercher à décomposer les lexies en morphèmes : morphématique. La
segmentation des lexies en morphèmes est permise par l'opération de commutation :
substitution d'un morphème par un autre : ex - em-barquement, dé-barquement; embarque-
ment, embarque-r; em-barque-ment, em-prisonne-ment.

Une substitution paradigmatique : ensemble d'unités substituables dans


un même contexte. Diachronie, synchronie. La dérivation a isolé un morphème de base de
nature lexicale (c-a-d de nature verbale, adj, nom) qui fonctionne isolement parfois, et
autour : plusieurs morphèmes grammaticaux appelés affixes (préfixes, suffixe). Le
radical/morphème base : segment qui reste qd on enlève les affixes et les désinences.

Une base allomorphe est une base équivalente l'une étant de formation
populaire et l'autre de formation savante (ex - recevoir : on devrait avoir "recevation"
mais on a "reception"). Préfixation (officier - sous-officier, faire- défaire, élever, sur-élever).
On parle préfixes endocentriques (on reste dans la même nature grammaticale : nom reste
nom, vb, reste verbe) mais il y en des exocentrique. Il y a un degré de soudure avec la base.
Nom + suffixe = adj (prince-princier)

1) La dérivation
La dérivation parasynthétique : aplatir -> a + plat + ir : base + 2 affixes.
La dérivation impropre : mode de formation d'un mot sans modification
morphologique (moi - le moi. Bien, le bien.
La dérivation inverse ou regressive : on doit considerer l'origine du mot.

2) La Composition
Consiste à conjoindre deux bases lexicales, ces deux bases ont deux lexies
en une unité nouvelle.
Les locutions sont des mots composés sans liens graphiques entre les lexies.
Trois critères qui définissent le figement d'un syntagme
- un critère référentiel : un composé a un référent unique. "Hotel de Ville"
forme un tout qui désigne la mairie. On a l'idée d'un référent unique
- un critère sémantique : sa définition en langue, dans la langue. L'addition des
sens ne va pas donner la définition du mot : ex- un cordon bleu.

Sac à dos : c'est bien un sac que l'on met sur le dos mais on a une vision du sac à dos qui
n'est pas la même, tous les sacs à dos ne se ressemblent pas.
être en forme : expression semi-figée.

Exercice d'entrainement :

EMBETER : EM-BET-ER - abetissement - emmerder - en-laid-ir : c'est un dérivé


parasynthétique (le verbe beter n'existe pas et embete non plus. On a donc une arrivée
simultanée de deux affixes).
DEIFIER : DEI - FIER - glorifier - dei : c'est un dérivé suffixé construit sur un radical supplétif
construit sur le latin.
EX-GARDE - avant-garde : dérivé suffixé.

SURENDETTEMENT
C'est un mot construit qui procède par dérivation. On part à partir d'une base ou d'un
radical dette.

Dette est un mot simple, on ne peut rien lui retrancher.


Dette > en - dett - er - Préfixe qui a une origine latine : "in". Suffixe verbal "er". "Er" est une
marque flexionnelle qui peut être intervertie (-ez, -ons, -ais,...). Ce n'est que par pure
convention que nous utilisons la marque de l'infinitif.
Nous avons une dérivation parasynthétique (préfixe et suffixe). une "endette" n'existe pas,
"detter" non plus, nous avons donc une dérivation parasynthétique.
Dette > en - dett - er > endett (base verbale) - (e)ment > sur - endettement.

DELOCALISATION
On a un mot de la famille de lieu. On a une base allomorphe issue du terme latin locus.
Loc (base minimale nominale) > Loc - al (suffixe adjectival) > Local - iser (suffixe verbal qui
n'est pas une simple marque flexionelle, il y a un contenu lexical) > Dé (prefixe privatif) -
localiser > Délocalis - ation (suffixe nominal).

Par ex de Chose > Chosifier : le suffixe verbal contient un matériau lexical ce n'est pas une
simple marque flexionnelle : -ifier.
Rage > rager > enrager. Ce n'est pas un parasynthétique. Les deux affixes se sont solidarisés
de la base
Les affixes n'ont pas d'autonomie ds la langue, pas d'autonomie syntaxique ou
morphologique.
S'endetter : composition car " s' " n'est pas un préfixe.
Grand- mère : S1 = grand, S2 = mère, S3 = grand-mère. Les mots vont se figer pour prendre
une signification particulière. On ne peut pas dire une très grand-mère, une grand-matriache.
On ne peut pas faire de substitution. Coffre-fort, on ne peut pas dire une Mall-forte. Il y a une
lexicalisation. Pour Grand Magasin (établissement de grande ville), ça a une signification
particulière, on ne peut pas faire de substitution. Un Beau Magasin, on peut dire un joli
magasin, un coquet magasin.

3) L'interfixation ou composition savante


Philo - sophe : celui qui aime la sagesse
Philo - logue : celui qui aime la langue
Biblio - phile : celui qui aime les livres

Biblio : interfixe 1 / Phile : interfixe 2


On ne peut pas mettre un interfixe avec un nom issu du français. Ils sont exclusifs, ils ne
peuvent s'associer que les uns avec les autres.

Etymon Grecs
Géo-logue
mégalo-mane
ortho-graphe
géo-graphe
biblio-graphe
ophtalmo-logue

Etymon Latin
igni-fuge
carboni-fère > fero
cardio-logue > logos

Mélange d'interfixe (unique cas de la médecine)


Cardio-logue

Concurrence d'interfixe
Soliloque / monologue
plurilingue/polyglotte

On peut les dériver : philosophe/philosopher/philosophique/philosophiquement.

4) La troncation
Ce n'est pas a proprement parlé un procédé néologique (créer une nouvelle forme mais
souvent un nouveau sens). La troncation est l'obtention d'une nouvelle forme mais le sens
reste le même

Troncation consonnantique
Faculté/Fac
Manifestation/Manif
Agrégation/Agreg
Baccalauréat/Bac

Troncation avec voyelle


Cinématographe/Cinéma/Ciné
Promotion/Promo
Interrogation/Interro
Exposition/Expo
Vélocypède/Vélo
Métropolitain/Métro

Troncation avec pseudo suffixe en -o


Mécanicien/Mécano
Hopital/Hosto
Fasciste/Facho
Socialiste/Socialo
Prolétaire/Prolo
Propriétaire/Proprio

"Pseudo" car on ne crée pas un nouveau mot. C'est une forme ajoutée mais ça n'apporte pas
de sens.
Ciné > Cinoche, c'est un des rares cas ou la troncation est dérivée.

5) La siglaison
HLM - RMI - SDF - CGT
On désigne un même signifiant par différent signifiés.
On peut les dériver
Cégétisme
Rmiste
Smicard

6) Les Onomatopées
Le coucou
Le tictac
Le murmure > murmurer
Trinquer
Craquer > craquement/craquage.

7) Les emprunts
parking
jogging - joggeur/joggeuse
shopping
leader
star / étoile
reporter / journaliste

chiffre
hasard
zéro
kif-kif
balcon (balcone - italie)
appartement (apartemento)

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