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« Brûler du cash », derrière

l’écran de fumée
Il n’y a pas de fumée sans feu : une start-up qui brûle du cash consomme
plus de ressources financières qu’elle n’en produit. Bref, elle perd de
l’argent. En effet, le cash burn représente les sommes dépensées pour
assurer la continuité des activités. En d’autres mots, sa consommation
mensuelle de liquidités. Plus concrètement encore ? L’argent qui s’envole
chaque mois de son compte bancaire pour compenser l’absence ou
l’insuffisance de rentrées. Mais ce phénomène n’est pas l’apanage des start-
up. Tesla, par exemple, le fleuron d’Elon Musk, continue de consumer de
l’argent au rythme effréné de 7.430 $ par minute. Même « incendie » chez
Uber, qui n’a pourtant plus rien d’une start-up mais ne génère toujours pas
de bénéfices. Mais revenons aux jeunes pousses : pourquoi les associe-t-on
à des machines à brûler du cash ?

Dépenser pour gagner… un jour !

Une start-up est par essence un projet incertain. Un pari risqué. Une fuite
en avant, dans l’espoir de trouver un produit ou un service innovant.
Pendant ce temps, il faut payer un loyer, des marchandises, des salaires ou
un développement informatique. Résumons : pas ou peu de revenus, mais
des frais à couvrir. C’est le premier défi de l’entrepreneur : tenir le coup
pendant cette période… indéterminée. Mais ce n’est pas tout : après cette
phase de recherche, le contre-la-montre s’accélère. Il faut grandir vite,
conquérir des clients et générer des revenus. Une course à la croissance,
souvent synonyme de pertes accumulées. C’est logique, mais combien de
temps durera cette traversée du désert, jusqu’au jour fatidique où la start-
up sera rentable? La lumière au bout du tunnel peut prendre des années à
se manifester. Et en attendant, il faut du cash… « brûler du cash » pour
continuer à avancer.

Lever des fonds, miroir aux alouettes ?


Cash is king, dit-on souvent. Et pour cause, une start-up ne vit pas que de
belles idées, d’amour et d’eau fraiche. Il faut des fonds. C’est là qu’entrent
en scène les investisseurs de tous bords. Mais une start-up peut lever des
millions et finir par « brûler la maison », comme cela s’est produit pour
Take It Easy. Pourquoi ? Parce qu’elle ne parvient pas à maîtriser ses coûts
ou à générer suffisamment de rentrées. Voire les deux. Les millions levés
finissent donc par partir en fumée… Et lorsque les caisses sont vides, soit
l’entrepreneur convainc les pourvoyeurs de fonds de remettre le couvert,
soit il ne lui reste que les braises de sa start-up pour pleurer. Ce n’est donc
pas un hasard si les investisseurs potentiels s’intéressent de près au « burn
rate » de la jeune pousse, à savoir l’indicateur de la vitesse à laquelle elle
perd de l’argent ou, autrement dit, le nombre de mois qu’elle peut encore
tenir à ce rythme... Brûler du cash, sans se brûler les ailes, voilà le défi.

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