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10/10/2015
Plan du cours :
I) L’Etat et le pouvoir politique.
L’organisation du pouvoir
II) Les régimes parlementaires étrangers.
Introduction :
Délimitation du droit constitutionnel. Différence droit public/droit privé.
Distinction car raison historique, De l‘esprit des lois de Montesquieu Il pose un
grand principe sur l’élaboration des lois « le pouvoir doit être séparé, le pouvoir
arrêtera le pouvoir » Séparation des pouvoirs, idée fondamentale.
Le pouvoir législatif et le pouvoir suprême de faire la loi doivent être exécuté par
un autre organe (pouvoir exécutif). Repris dans la DDHC. « Toute société dans laquelle la
garantie des droits n’est pas assuré ni la séparation des pouvoirs déterminée n’a pas de
constitution ». Art 16
(Voir mona sur pouvoir judiciaire). Le problème pour la justice : peut-on confier aux
juges normaux.
Donc en France est crée un juge spécial, un juge administratif. Système de justice
retenue. Ce n’est pas au juge civil de traiter ces affaires.
Le juge sera autonome, la justice administrative sera autonome, justice déléguée Le
conseil d’Etat. Ils donnent naissance au droit civil, à la jurisprudence. Le droit
constitutionnel est rattaché au droit public. Le droit administratif relève du droit public,
le droit international également. Avec des modes de pensées et de fonctionnement
différent. Toutes les autres règles découlent du droit constitutionnel. On distingue le
droit public interne au sein de l’Etat. ET le droit public international rapports entre
Etat et l’étranger.
Le droit privé concerne seulement l’individu (propriété, travail, civil, commercial…etc.).
Quel est l’objet du droit constitutionnel ? Toutes les sociétés ne se conçoivent pas
sans un ordre, une discipline, un nombre de règles. Surtout lorsqu’il s’agit d’une société
politique. Le pouvoir s’est souvent incarné dans un homme. (Ex : Alexandre le grand) La
contestation du pouvoir est régulière : la légitimité politique est donc un sujet
important. Lors de la création des états modernes les rois français n’arrivent pas à
justifier leur pouvoir face au pape. Les rois de France tentent d’expliquer leur légitimité.
Jean BODIN 1530-1596 écrit en 1976 ,La République et il explique qu’il n’est qu’un
titulaire passager du pouvoir, d’un être fictif qui est l’Etat. (Hollande est un titulaire
passager, l’Etat garde le pouvoir de façon permanente.) Nicolas MACHIAVEL écrit en
1531 Le prince qui conseille les souverains dans la gestion des affaires publiques. «
Tous les Etats, toutes les dominations qui ont eu une influence sur les hommes furent ou
sont encore des république ou des principautés » L’Etat est bien le titulaire permanent
du pouvoir. Le pouvoir d’Etat doit être désormais soumis à des conditions. Des lois vont
encadrer l’exercice du pouvoir.
J-J Rousseau : Si 1 pouvoir est confié, c’est parce que les citoyens eux même l’ont
accepté dans un contrat créé par eux. Chaque citoyen à le droit d’exercer le pouvoir. La
souveraineté appartient au peuple, qui désigne ses représentants.
Para 1 : Théorie classique de l’Etat : Quels sont les origines du pouvoir ? St-Paul : « Il n’y
a pas de pouvoirs qui ne viennent de Dieu ». Explication utilisée par les rois de France
pendant longtemps.
Thomas MOORE : « Oui ,le pouvoir vient de dieu mais nul ne peut violer les
commandements de dieu ». On cherche à encadrer ce pouvoir d’origine divine.
Dans ce cadre va naitre un courant de pensée sur l’idée de contrat. Les
monarchomaques(libellistes qui s’élevaient contre l’absolutisme absolu)
développent l’idée de contrat.
Théodore de BESE. Le pacte de sujétion, à la base de tout, il y a un contrat passé
ente les individus et le roi, ce dernier doit respecter le contrat. Il n’y a pas de pouvoirs
qui « tombent du ciel ». Un contrat par lequel les sujets ont donné à un roi le pouvoir de
diriger. En échange de leur obéissance, le souverain s’est engagé à respecter le contrat.
Et s’il ne le respecte pas, les sujets peuvent se révolter.
En pratique, ils sont enfermés dans un contrat. Les termes du contrat les lient. Des
auteurs au Royaume-Uni vont développer cette idée dont le philosophe Thomas
HOBBES en 1651 avec Le Léviathan (2 ans après la révolution).
Il cherche à justifier le pouvoir absolu du roi. Il montre que le monarque est extérieur au
contrat. Il montre que le roi est libre. Il a posé les bases du totalitarisme
intellectuellement.
En opposition, le philosophe John LOCKE écrit en 1690 le Traité sur le Gouvernement
civil (1689 : 2eme révolution anglaise). Il veut justifier le fait que le peuple puisse se
révolter. Il va soutenir que le roi est lié notamment par le respect des droits et libertés
individuelles par contrat. Le roi s’est engagé. Dans le cas contraire, le peuple peut se
soulever et renverser le roi.
Droit à l’insurrection. Il élabore la théorie de la séparation des pouvoirs (avant
Montesquieu) Très schématique dans son ouvrage. Les révolutionnaires de 1789 vont
reprendre cette même idée avec l’Art2 de la DDHC protéger les droits individuels.
« La résistance à l’oppression ».
Le monarque est lié par des règles pour Montesquieu qui va lui aussi affirmer que «
L’Etat est une société où il y a des lois ».
J-J Rousseau (1712-1778) avec Du contrat social et son extraordinaire influence part
de l’idée que dans l’Etat de nature, les hommes vivaient libres et égaux. Il s’en est ensuite
développé progressivement un certain nombre d’inégalités sociales. Pour les combattre,
les hommes ont signés entre eux un contrat par lesquel ils se soumettent à la volonté
générale en l’échange de leur participation à l’élaboration des lois.
Volonté générale qui participe directement ou non. Art6 de la DDHC. Egalité des
citoyens devant la loi. Le roi est mis de cô té. Il n’a plus la maitrise de la loi. De cet
article 6 va naître un culte de la loi, le legicentrisme : tout est centré sur la loi. (Pendant +
d’un siècle, jusqu’à la seconde guerre mondiale). La loi est sacrée à l’époque.
ORWELL décrit en 1949, dans son roman d’anticipation intitulé 1984, l’Etat comme un
monstre qui impose sa volonté et qui contrô lent les consciences.
Michel FOUCAULT écrit « Surveiller et Punir ». Pour beaucoup l’Etat est le protecteur des
droits, et pour d’autre c’est le monstre même.
L’Etat est contrô lé par le contexte militaro-industriel où les experts ont une place
prépondérante dans les prises de décision. Certains dénoncent cette technocratie.
Lors de la grande crise des années 30, qui intervient ? L’Etat. Depuis, on voit
l’interventionnisme se développer au service des personnes dans tous les domaines. Cet
état de bienfaisance a été remis en cause, mais reste quand même le modèle de l’UE.
Nous vivons dans un système d’économie sociale de marché. C’est bien envers l’Etat que
l’on se tourne lors de problèmes de société. (Etat totalitaire, Etat nounou, Etat
institutionnalisé pts de vu juriste).
SECTION II : Quelles formes prennent l’Etat ? Forme d’organisation de l’Etat.
1) Etat unitaire : état ou il n’y a qu’un centre de pouvoir politique, qu’une loi,
qu’une direction politique, une capitale. Et puis il y a certains Etat fédéraux (E-U,
Russie, Inde, Allemagne…etc.) Des états composés eux-mêmes d’Etat. Pourquoi le
pouvoir n’est pas distribué de la même façon suivant les Etats ?
a- L’Etat unitaire : C’est celui dans lequel une volonté politique unique s’impose
à l’ensemble des citoyens, ceux ci « tant soumis aux mêmes lois, aux mêmes
règlements, au même pouvoir politique, et au même juge ».
Et ceci dans le but de l’égalité entre tous.
Art1 de la Constitution de 1958 « La France est UNE république, indivisible ».
Le principe d’indivisibilité est fondamental, une seule langue, une seule
capitale. Ce modèle a été mis en place par Napoléon. Ce système centralisé
entraine une lenteur de l’administration, la déconcentration consiste à confier
à des agents locaux (sous l’autorité du pouvoir central) à prendre des
décisions au nom de l’Etat. Cela a permit d’améliorer la fluidité.
c-L’Etat unitaire régionalisé : c’est un Etat unitaire où certaines régions ont acquis un
pouvoir extrêmement développé. La montée du régionalisme en Europe (Italie,
Espagne). Les régions sont importantes aux yeux des citoyens. Les régions constituent
un échelon de plus en plus pertinent d’action et d’intervention.
En Italie, la constitution italienne reconnait depuis longtemps le pouvoir des régions.
Celles-ci bénéficient d’un pouvoir législatif, mais également d’un pouvoir
gouvernemental.
Art5 de la constitution Italienne. Art 131 « Les régions sont dotées d’un pouvoir
législatif dans l’ensemble des matières énumérée à l’article 117 ». Chacune de ces
régions ont un statut particulier, un parlement régional, un pouvoir exécutif, un pouvoir
financier et des ressources fiscales autonomes. Cela représente des petits états dans
l’Etat mais sans le statut. Certaines régions bénéficient d’une autonomie encore plus
grande (Sicile, le val d’Aoste, Frioul-Venetie , Sardaigne).
Il y a un statut propre, autonome, et une organisation politique autonome. C’est une
référence fondamentale pour les citoyens. Art 75 de la constitution Italienne prévoit que
5 conseils régionaux (ou 500 000 électeurs) peuvent demander que soit organisé au
niveau national un référendum) démocratie directe.
Il s’est développé des partis régionaux (ligue du nord : parti fédéraliste). La politique est
régionalisée elle-même.
En Espagne la raison est historique, la lutte contre le franquisme, les régions ont été
pendant des décennies un moyen de lutter contre le régime autoritaire du général. Et
donc on a vu dans les régions un moyen de lutter contre la centralisation imposé par le
Franquisme. Lorsque Franco décède, s’est implantée une démocratie, la constitution de
1978 à reconnu le droit à l’autonomie des nationalités et des régions.
(Art 137) Elle a mit en place la première communauté autonome. D’un point de vue
institutionnel, chaque communauté autonome définit son mode d’organisation, les
compétences et les organes VOIR SKYPE sont déterminés par le statut de chaque
collectivité. Administration régionale, gouvernement régional, et dispose du pouvoir
législatif. Mais le droit civil, pénal reste attribué au domaine central. 22 Domaines
relèvent strictement des régions. Mais il y a le problème de finances, inégalité de
richesse entre les régions. L’Etat central peut décider d’adopter des lois d’harmonisation
mais ne le fait pas, car le problème est que les régions se sont développées des partis
autonomistes, et eux acceptent de soutenir le gouvernement central contre certain gage.
La Catalogne a établie son indépendance fiscale, accordée par le gouvernement central.
Risque de rupture entre central et régional. Au Royaume-Uni, la dévolution est établie
depuis 15 ans. L’écosse s’est dotée d’un parlement régional. (Avec pouvoir législatif et
financier). 95% des députés sont indépendantistes. En conclusion, nous restons là dans
le cadre d’un Etat unitaire et normalement l’indivisibilité de l’Etat ne peut être remis en
cause.
2) L’Etat fédéral : dit fédéral quand les unités territoriales sont dotés d’une telle
autonomie et d’une telle indépendance que ses entités demeurent des Etats. Cette
autonomie est administrative, législative, juridictionnelle et constitutionnelle. Un Etat
fédéral c’est un Etat central composé d’Etats fédérés (avec une autonomie considérable).
Modèles des plus grands pays
L’É tat fédéral ne doit absolument pas être confondu avec un É tat confédéral.
Chaque É tat fédéral a sa propre constitution. Ils décident de travailler ensemble dans
certains domaines mais chacun de ses É tats restent entièrement souverains. Le but étant
d’assurer une coordination entre les différents É tats. Les décisions prises par la
confédération doivent être valides par chaque instance politique de chaque É tat.
La confédération a une volonté de relations internationales. Si dans un état fédéral statut
à la majorité absolue, le vote a toujours lieu à l’unanimité. Elles doivent ensuite être
autorisées par chaque Etat.
C’est un mécanisme d’essai.
Ex : confédération des cantons suisses, crées en 1915(problèmes de sécurité, de
relations internationales) devient en 1948 un É tat fédéral à la suite d’une guerre entre
les cantons.
L’Union Européenne est un système très fédéral avec une primauté supranationale dans
un large panel de domaines. Il s’impose à tous les É tats.
Toutefois, dans d’autres domaines, l’UE reste marquée par une approche confédérale
(certains domaines de l’immigration, la sécurité.. .)
Georges SCELLE (1878-1961), juriste français qui va analyser l’Etat fédéral en dégageant
deux lois fondamentales qui sont :
-la loi de participation, signifie que les états fédérés collaborent obligatoirement a
l’élaboration des lois fédérales ainsi que des politiques mises en œuvre pour l’ensemble
de la confédération
Au moins une des institutions fédérales devra représenter les états fédérés (l’exemple
du Congrès au USA avec 2 chambres : l’une avec des représentants élus au suffrage
universel direct et l’autre avec des représentants des Etats fédérés, souvent le nombre
de représentants est identique quel que soit la taille de l’Etat représenté ou du nombre
d’habitants).
Le Sénat a des pouvoirs particuliers avec une influence et un pouvoir de décision très
important(Obama souvent coincé par le Sénat)
Aux USA, les lois sont adoptées de manière identique entre le Sénat et la chambre des
représentants.
Le Mexique (2 représentants), l’Argentine, l’Australie(10 représentants)….
Presque tous les Etas fédéraux ont deux chambres avec des pouvoirs égaux.
En Allemagne, la chambre des représentants peut renverser le gouvernement.
-la loi d’autonomie, les Etats fédérés conservent l’intégralité de leurs compétences dans
le domaine constitutionnel (cà d qu’un Etat reste souverain au plan interne), dans le
domaine législatif, dans le domaine pénal(peine de mort,…), ….
Chaque Etat fédéré a son système juridique indépendant.
La constitution fédérale peut toutefois imposer un certain nombre de normes (système
républicain obligatoire, droits fondamentaux, le droit de posséder des armes à feu…)
Pour garantir ce système, tous les Etats fédéraux mettent en place une Cour Suprême,
gardien de la répartition des compétences.
Pour un Américain, c’est son É tat qui prime sur Washington : grand attachement à l’état
dans lequel on vit.
Tous les Etas fédérés américains sont soumis aux traités internationaux.
Politique de grands travaux, interventionnisme dans tous les domaines…ROOSELVELT
Normalement la police relève des états fédérés mais depuis le 11 septembre 2001, ce
sont les instituions fédérales qui régissent de nombreux domaines liés à la sécurité
intérieure.
« Le pouvoir doit arrêter le pouvoir (du roi) » De l’esprit des Lois, MONTESQUIEU
La notion de Constitution : au sens matériel, la constitution regroupe l’ensemble des
règles quelque soit leur forme qui ont trait à l’organisation et au fonctionnement des
pouvoirs publics.
La première conséquence de cette distinction est que :
-au sens matériel, la constitution est la norme suprême d’un Etat de droit (obligation de
conformité de toutes les normes par rapport à la Constitution)
Hiérarchie des normes jusqu’à la Constitution (contrô le de constitutionnalité)
En 1920, KENSEL, lors de la rédaction la Constitution autrichienne, introduit pour la
première fois la notion de contrô le de constitutionnalité (ceci met un terme au
légicentrisme).
Le législateur doit respecter la Constitution. D’où la mise en place d’organismes visant à
la constitutionnalité des normes tels que des juges administratifs (Cour
Constitutionnelle) depuis 1945.
Les juges n’ont pas de légitimité mais sont supérieurs aux législateurs qui eux sont élus.