Vous êtes sur la page 1sur 6

François Hollande: «J'ai décidé de ne pas être candidat»

Dans une allocution surprise depuis le palais de l'Elysée, François Hollande a annoncé ce jeudi
soir qu'il ne briguerait pas de second mandat à l'élection présidentielle de 2017.

Le suspense est terminé. L'air grave, la voix blanche, François Hollande a annoncé qu'il ne serait
pas candidat à sa propre succession après avoir laissé plané le doute depuis plusieurs mois. « Je
ne suis animé que par l'intérêt supérieur du pays. L'expérience m'a apporté l'humilité nécessaire
dans ma tâche (...) Aussi, j'ai décidé de ne pas être candidat au renouvellement de mon
mandat », a déclaré le chef de l'Etat lors d'une allocution surprise depuis le palais de l'Elysée.

« Un seul regret » : la déchéance de nationalité

Son annonce intervient au terme d'un quinquennat marqué par une large impopularité – il ne
recueille que 4 % d'opinions favorables, tandis que les sondages l'annonçaient à 7 % au premier
tour de la présidentielle. Elle se produit aussi alors que la baisse du chômage, son principal
engagement, s'est confirmée en octobre. « Les résultats arrivent plus tard que je ne les avais
annoncés, j'en conviens, mais ils sont là », a-t-il expliqué.

Dressant le bilan de son mandat, le chef de l'Etat a mis en avant des comptes publics « assainis »,
une Sécurité sociale « à l'équilibre » et une dette « préservée ». François Hollande a également
évoqué la signature de l'accord mondial sur le climat lors de la COP21 à Paris en décembre 2015
et la « transparence » qu'il a « imposée à tous les élus ». Son « seul regret » : avoir proposé la
déchéance de nationalité. « Je pensais qu'elle pouvais nous unir alors qu'elle nous a divisés », a-
t-il avoué.

François Hollande devient ainsi le premier président de la Ve République à renoncer à briguer un


second mandat. Avant lui, Charles De Gaulle, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand,
Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy s'étaient présentés à leur propre succession. Quant à Georges
Pompidou, il était décédé en 1974 pendant son septennat. Parmi eux, seuls Valéry Giscard
d'Estaing et Nicolas Sarkozy, le premier en 1981, le second en 2012, n'avaient pas été réélus.

Feu vert pour Manuel Valls

La voie est maintenant libre pour Manuel Valls qui ne cache plus, depuis plusieurs semaines, sa
volonté de défendre les couleurs de la gauche de gouvernement. Lundi, après un déjeuner en tête
à tête avec François Hollande, le Premier ministre avait écarté l'hypothèse d'une démission de
Matignon et exclu une confrontation avec le chef de l'Etat lors de la primaire de la gauche.

Ce jeudi soir, la donne a donc changé. S'il se lance dans la course à la présidentielle, Manuel
Valls devra affronter l'épreuve de la primaire en janvier. Il sera notamment opposé à l'ancien
ministre Arnaud Montebourg, qui a déposé sa candidature ce jeudi. Le Premier ministre a
jusqu'au 15 décembre pour se déclarer.

Manuel Valls: «Je suis candidat à la présidence»

En direct à la télévision depuis sa ville d'Evry, au sud de Paris, le Premier ministre Manuel Valls
a annoncé, lundi 5 décembre 2016, qu'il serait candidat à l'élection présidentielle en mai
prochain. Une annonce très attendue, d'autant plus depuis le renoncement de François Hollande à
se représenter en 2017. Manuel Valls a ajouté qu'il démissionnerait dès demain.

C'est dans la salle du Conseil municipal d'Evry, sa ville, cette salle où il s'est marié avec Anne
Gravoin, que Manuel Valls a voulu faire sa déclaration, en présence de quelques centaines
d'habitants, de ses amis politiques et de sa femme, présente au premier rang.

Il n'a pas tergiversé, il l'a dit quasiment tout de suite : « Je suis candidat à la présidence »,
ajoutant qu'il démissionnait de son poste de Premier ministre, pour mettre fin totalement au
suspense. « Je veux tout donner pour la France », a-t-il déclaré. Surtout, il a fait valoir son
avantage par rapport à ses concurrents de la primaire : « il faut une expérience forte, je l'ai,
contre la droite, contre l'extrême droite ». Manuel Valls veut mener le combat ; il espère
rassembler, c'est sa « responsabilité » a-t-il dit, et il a appelé chacun à faire un effort pour l'unité,
en disant « ma candidature est celle de la conciliation ».

Je veux me battre contre la droite, ses vieilles recettes des années 80. Je ne veux pas que les
fonctionnaires travaillent plus pour gagner moins ; je ne veux pas que les déremboursements
massifs de médicaments empêchent les plus modestes de se soigner ; je ne veux pas que nos
enfants aient moins de professeurs, que nos villes et nos campagnes aient moins de policiers ou
de gendarmes ; je ne veux pas que l'on casse notre sécurité sociale, l'hôpital public, que nos
aînés aient moins de protection, et que les salariés attendent 70 ans - 70 ans ! - pour toucher une
retraite à taux plein...

Car c'est l'un des défis qui attendent Manuel Valls : le rassemblement. Manuel Valls n'est pas un
candidat naturel. Il est très clivant, il l'a toujours été, il l'a même reconnu pendant son discours :
il a pris des positions qui ont pu heurter. Il a notamment déclaré qu'il y avait deux gauches
« irréconciliables  ».

Martine Aubry d'ailleurs a fait part, peu avant ce discours, de ses réserves, en disant qu'il n'était
« pas évident » qu'elle soutienne Manuel Valls. On ne sait pas non plus pour l'instant quelles
positions prendront les proches de François Hollande. Stéphane Le Foll a dit qu'il allait prendre
du temps et du recul. Manuel Valls ne fait pas l'unanimité, il va falloir qu'il donne des gages à la
gauche pour rassembler, et c'est ce qu'il a commencé à essayer de faire dès ce soir.
Le camp Fillon « plutôt navré »

Si certains se réservent encore de faire tout commentaire, beaucoup n'ont pas manqué de réagir à
l'annonce de la candidature du Premier ministre. Du côté de Benoît Hamon, son futur adversaire
à la primaire du PS en janvier, on estime que le chef du gouvernement « n'a fait qu'opposer les
Français les uns aux autres ». Pour Mathieu Hanotin, le renoncement de François Hollande va
en tout cas permettre un vrai débat sur la future ligne du Parti socialiste : « Est- ce que c'est une
ligne libérale autoritaire ou une ligne sociale-démocrate  ? »

Dans l'équipe de François Fillon, Valls ou Hollande, c'est du pareil au même. Mais on porte un
jugement sévère sur ce Premier ministre qu'on estime vouloir se porter candidat pour satisfaire
« ses ambitions personnelles », au dépens des institutions et de la stabilité de l'exécutif. « On est
plutôt navrés », confie Florence Portelli, porte-parole de François Fillon.

« Je ne vois pas comment il va pouvoir défendre ce bilan catastrophique », déclare pour sa part à
RFI Jean-Lin Lacapelle, le secrétaire national aux Fédérations au sein du Front national, listant,
les questions économiques et sociales, la crise migratoire et l'islamisme radical. Pour lui, les
choses sont extrêmement claires, avec d'un côté « le bloc des anciens Premiers ministres
responsables de la situation catastrophique du pays » – comprendre : François Fillon et Manuel
Valls – et de l'autre, « la seule candidate sur le terrain du patriotisme ».

François Hollande ne briguera donc pas un second mandat. C'est une


première dans l'histoire de la cinquième République, dont il est à ce jour le
président le plus impopulaire. Le président a tiré les conséquences d'un
mandat dont il revendique pourtant le bilan.

On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, surtout lorsque l'on ne peut plus
compter sur personne. Dans son intervention, François Hollande s'est donc appliqué à
défendre son bilan. Sur les comptes publics d'abord, qui s'approchent des critères
européens, à l'exception notable de la dette. Il souligne également devant la volonté de
réforme du candidat de la droite à la présidentielle François Fillon que les comptes de la
Sécurité sociale sont désormais à l’équilibre. Succès revendiqué également sur la lutte
contre le réchauffement climatique avec l'accord de Paris, bien qu’il soit fragilisé par les
projets du président élu américain Donald Trump.

François Hollande ne briguera donc pas un second mandat. C'est une première dans l'histoire de la

cinquième République, dont il est à ce jour le président le plus impopulaire. Le président a tiré les

conséquences d'un mandat dont il revendique pourtant le bilan.


François Hollande ne briguera donc pas un second mandat. C'est une première dans l'histoire de la
cinquième République, dont il est à ce jour le président le plus impopulaire. Le président a tiré les
conséquences d'un mandat dont il revendique pourtant le bilan.

On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, surtout lorsque l'on ne peut plus compter sur
personne. Dans son intervention, François Hollande... 

Primaire de la droite: large victoire de


François Fillon
François Fillon remporte très largement le scrutin de la primaire de la droite.
Son concurrent, Alain Juppé, a félicité le député de Paris et lui a apporté son
soutien pour la présidentielle de 2017. Fillon a déclaré tendre la main à « tous
ceux qui veulent servir » la France.

François Fillon sort largement vainqueur du second tour de la primaire de la droite, avec
66,5 % des suffrages selon des résultats partiels portant sur 10 008 bureaux de vote (sur
un total de 10 229). L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy défendra donc les
couleurs de la droite à l'élection présidentielle de 2017. Peu avant 22 h, Fillon et Alain
Juppé se sont serré la main au siège de la Haute autorité, preuve du « rassemblement » de
la droite derrière François Fillon, selon Thierry Solère, président du comité d'organisation
de la primaire.

Le député de Paris s'est félicité de son succès, qui a « brisé tous les scénarios écrits
d'avance ». Rendant hommage à Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, Fillon a salué dans son
discours sa « victoire de fond » et a remercié ses électeurs, qui « ont trouvé dans [sa]
démarche les valeurs françaises aux quelles ils sont attachés ». Il a plaidé pour une
« France apaisée et réconciliée » et donne « rendez-vous à tous ceux qui ont dans le cœur
la fierté d'être Français ».

Au QG de François Fillon, des hurlements de joie ont accompagné l'annonce des premiers
résultats favorables à leur candidat. Dans son discours, émaillé de cris « Fillon président »,
François Fillon a déclaré avoir « le devoir de vaincre l'immobilisme et la démagogie » : « La
gauche, c'est l'échec ; l'extrême droite, c'est la faillite. Je parle de vaincre ces partis
politiques, pas de vaincre ces Français déçus, ces électeurs qui ne sont pas aujourd'hui
des nôtres mais qu'il me revient aussi d'entraîner vers l'avenir ».

Alain Juppé, avec 33,5 % des voix, n’est de son côté pas parvenu à créer l’effet de surprise
sur lequel il comptait au soir du premier tour, arrivé en deuxième position. L'édile de
Bordeaux a « félicité François Fillon pour sa large victoire », indiquant également qu'il allait
désormais se « consacrer pleinement » à sa mairie.

Alain Juppé a aussi déclaré : « Comme je m'y étais engagé, j'apporte dès ce soir mon
soutien à François Fillon. Je lui souhaite bonne chance pour sa prochaine campagne
présidentielle et la victoire en mai prochain. »

Les réactions politiques à la victoire de Fillon

Nicolas Sarkozy, qui a annoncé qu'il allait voter pour Fillon, l'a félicité sur Twitter en lui
souhaitant « bonne chance pour le combat politique qui l'attend ». Sarkozy dit également
avoir « une pensée amicale pour Alain Juppé qui a défendu avec conviction ses idées ».
Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, parti dont les élus avaient massivement
soutenu Alain Juppé, a exprimé son souhait de se rallier à la candidature de Fillon, en vue
de la présidentielle de 2017.

François Bayrou, président du MoDem et soutien de longue date d'Alain Juppé, a émis
dans la soirée de dimanche des doutes sur le projet de François Fillon : « Ce programme
pose en réalité de nombreuses questions aux citoyens et à notre société, qui vont
apparaître dans les semaines qui viennent. Ces questions devront trouver réponse. » Le
maire de Pau reste flou sur la stratégie qu'il adoptera désormais, lui qui n'excluait pas de se
présenter à la présidentielle en cas de défaite de Juppé.

Marine Le Pen, présidente du Front national et candidate à la présidentielle de 2017, a


aussi critiqué le programme de Fillon : « C'est le pire programme de casse sociale qui n'ait
jamais existé, le pire programme européiste qui n'ait jamais existé. Jamais aucun candidat
n'est allé aussi loin dans la soumission aux exigences ultra-libérales de l'Union
européenne. »

La gauche c'est l'échec, l'extrême droite c'est la faillite, je parle de vaincre ces partis politiques, pas
de vaincre ces Français déçus, ces électeurs qui ne sont pas aujourd'hui des nôtres mais qu'il me revient
aussi d'entraîner vers l'avenir
Déclaration de François Fillon

Vous aimerez peut-être aussi