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De tout temps, les sociétés initiatiques font subir les épreuves par les éléments à
ceux qui prétendent les rejoindre.
Par ces épreuves, le postulant se voit éprouver sur les plans physiques, psychiques
et spirituels.
Ces épreuves ont pour but de vérifier la valeur et la qualité du postulant et de
mettre en évidence sa capacité à recevoir la lumière.
Le voyage de la Terre
Mais avant de commencer ce périple, le premier voyage est bien celui de la Terre,
l’élément primaire et nourricier, que nous vivons dans le cabinet de réflexion,
voyage immobile et silencieux.
C’est en ce lieu étroit et sombre que la première alchimie s’opère, la plongée au
sein de cette terre régénératrice et nourricière dont nous sommes tous issus.
En ce lieu de gestation duquel nous allons naître, nous devons avant tout accepter
le deuil, celui de la mort du vieil homme, qui correspond à l’abandon de tout ce qui
est corruptible, symbolisé par la rédaction de notre testament philosophique et être
en capacité d’entendre la voix des symboles.
Mourir à ce qui limite pour naître à ce qui dépasse, l’épreuve de la terre nous fait
prendre conscience des limites humaines et nous révèle l’accès à un monde sans
limite, celui de la lumière et de la création.
On use d’un terme biologique pour définir le processus de transformation subit par
les éléments et nécessaire pour accéder au chemin nous menant vers la vérité, la
putréfaction.
La putréfaction fera subir à notre ancienne nature l’alchimie nécessaire pour
renaître et être mis en lumière.
La Terre donne ainsi forme à l’initié pour qu’il puisse marcher vers la lumière et
corporifie la démarche pour nous donner stabilité et force pour avancer en
rectitude.
La Terre nous voit naître et nous mène sur le chemin à parcourir, le processus
d’éveil est entamé.
L’épreuve de la Terre nous rend apte à subir d’autres épreuves, d’autres
purifications et nous fait sortir de notre immobilisme.
Le voyage de l’Air
L’épreuve de l’air est celle de la liberté, celle qui met l’initié face à la
responsabilité de son engagement et de ses choix.
L’air devient le porteur de l’âme. L’esprit de l’air est gage de la fluidité et du
mouvement.
Ce voyage est fréquemment comparé à l’enfance, le temps où nous ne pouvons
évoluer que guidé par nos aînés, nos parents, le temps où nous avons sans cesse
besoin d’être rassuré et qu’un appui bienveillant est nécessaire pour progresser et
traverser cette période.
Sans cet appui, nous chuterions à chaque pas et nous ferait craindre d’avancer.
Cet air, tantôt brise, tantôt tempête, est l’expression même de la vie consciente et
inconsciente, présente et impalpable.
Ce souffle est celui de tout ce qui existe et qui pénètre tout du microcosme au
macrocosme.
Cet air nous nourrit et voilà que nous commençons à respirer, la corde autour du
cou disparaît, le cordon ombilical est coupé.
Le voyage de l’Eau
L’eau est le premier support du temple sur lequel pourra s’appuyer l’initié, elle unit
et rassemble, elle est l’essence de la vie.
Elle devient fluide énergétique, et par ses vertus de purification réactive ce qui a
été corrompu par le temps profane.
Ce voyage est comparé à l’âge adulte, le temps où nous montrons plus d’assurance
ayant appris à marcher dans le voyage précédent.
Nos pas sont plus surs et nous osons nous aventurer seul sur le chemin initiatique.
Le voyage du Feu
Ce voyage est une naissance à l’esprit ouverte sur la notion d’immortalité et active
en nous cette fonction de Frère.
Selon Mircea Eliade, « traverser impunément le feu est signe qu’on a aboli la
condition humaine », c’est par le Feu que s’opère le passage de la matière d’un état
à un autre.
Le Feu rend à l’Eau ses vapeurs, à l’Air ses fumées, et à la Terre ses cendres.
Nous sommes sur le chemin du dépassement de soi et le Feu met à l’épreuve notre
ardeur au travail et notre sens de l’effort.
Il nous transcende en nous révélant ce qu’il y a au-delà de nous.
Conclusion :
La finalité des épreuves est de construire l’être qui pourra servir le rite et participer
à l’édification de l’œuvre.
« Celui qui n’a pas fait un pas sur la voie de l’abnégation et qui ne s’est jamais
sacrifié, n’est pas encore né »…
Ananda Coomaraswamy…
« Sur les chemins sans dangers, on y envoie que les faibles… » Hermann Hesse.
J’ai dit…
LY L