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Le coup d’État, une histoire vraie en Haïti, le président Jovenel Moïse n’échappera pas ! 9

De 1804 à 2019, la majeure partie de l’histoire du pays est marquée par des bouleversements et des
soulèvements pour la prise du pouvoir. Étant donné que l’accession au pouvoir était une maladie
1
contagieuse et incurable qui contaminait la majorité des politiciens Haïtiens, comme c’est le cas de nos
jours, les présidents utilisaient pas mal de force de répression afin de consolider leur pouvoir. En dépit des
répressions sanglantes, exécutions sommaires et des arrestations arbitraires pratiquées par des autorités
qui ont investi la magistrature suprême de l’État, le coup d’État, l’assassinat ou encore la fusillade sont
entre autres des situations typiques qui ont mis fin à la majorité des pouvoirs politiques du pays.
Dirigeants politiques Haïtiens Début de règne Dirigeants politiques Haïtiens Fin de règne
Empereur Jacques 1er 1804 – 1806 Assassiné Président S. Vincent 1934 - 1941 Mandat terminé
Empereur Henri 1er 1807 - 1820 Suicide. Président É. Lescot 1941 - 1946 Renversé
Président A. Pétion 1807 - 1818 Mort au pouvoir Président Franck Lavaud 1946. Renversé
Président Jean P. Boyer 1818 - 1843 Renversé Président D. Estimé 1946 - 1950 Renversé
Président Rivière Hérard 1843 - 1844 Renversé Président P. E. Magloire 1950 - 1956 Renversé
Président P. Guerrier 1844 - 1845 Mort au pouvoir Président J. N. Pierre-Louis Renversé
Président Jean L. Pierrot 1845 – 1846 Renversé Président F. Sylvain 1957 Renversé
Président Jean B. Riché 1847 – 1847 Mort au pouvoir Président D. Fignolé 1957 Renversé
Empereur Faustin 1er 1847 - 1859 Renversé Antonio T. Kebreau 1957 ?
Président F. N. Géffrard 1859 - 1867 Renversé Président F. Duvalier 1957 – 1971 Mort au pouvoir
Président S. Salnave 1867 - 1869 Exécuté Président J. C. Duvalier 1971 – 1986 Renversé
Président Saget Nissage 1870 - 1874 Mandat terminé Président H. Namphy 1986 – 1987 Mandat terminé
Président M. Domingue 1874 – 1876 Renversé Président L. Manigat 1988 Renversé
Président C. Boisrond 1876 - 1879 Renversé Président H. Namphy 1988 – 1989 Renversé
Président L. F. Salomon 1879 - 1888 Renversé Président P. Avril 1989 - 1990 Renversé
Président F. Légitime 1888 – 1889 Renversé Présidente E. P. Trouillot 90 - 1991 Mandat terminé
Président F. Hyppolite 1889 - 1896 Mort au pouvoir Président J. B. Aristide 1991 Renversé
Président T. S. Sam 1896 - 1902 Mandat terminé Président J. Nerette 1991 - 1992 ?
Président A. Nord 1902 - 1908 Renversé P. Ministre M. L. Bazin 1992 - 1993 Renversé
Président A. Simon 1908 – 1911 Renversé. Président J. B. Aristide 1993 - 1994 Exilé
Président C. Leconte 1911 - 1912 Mort au pouvoir Président É. Jonassaint 1994 ?
Président T. Auguste 1912 – 1913 Mort au pouvoir Président J. B. Aristide 1994 - 1996 Mandat terminé
Président M. Oreste 1913 – 1914 Renversé Président R. Preval 1996 - 2000 Mandat terminé
Président Oreste Zamor 1914 Renversé Président J. B. Aristide 2000 - 2004 Renversé
Président D. Théodore 1914 – 1915 Renversé Président B. Alexandre 2004 - 2006 Mandat terminé
Président Vilbrun Sam 1915 Assassiné Président R. Préval 2006 - 2011 Mandat terminé
Président Sudre D. 1915 – 1922 Mandat terminé Président M. Martelly 2011 - 2016 Mandat terminé
Président L. Borno 1922 - 1930 Mandat terminé Président J. Privert 2016 - 2017 Mandat terminé
Président Eugène Roy 1930 - 1934 Mandat terminé Président J. Moïse 2017 - 2022 ?
Source : C. B. Auguste. 2018. « Liste des anciens présidents d’Haïti… », www.belpolitik.com, visité le 22/09/2019.

En effet, l’histoire nous montre que la décadence politique est une situation routinière caractérisant la vie
politique, économique et sociale du pays. Ainsi, la seule période de stabilité qu’a connue le pays s’était
durant l’occupation américaine qui a débuté sous l’administration de Sudre Dartuguenave (1915) et a pris
fin sous l’administration de Sténio Vincent (1934). Par contre, cette période de stabilité a touché
uniquement l’aspect politique du pays, car elle n’apporta aucune amélioration dans les conditions
économiques et sociales du pays, exploitées par les occupants.
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Dans toute l’histoire d’Haïti, à l’exception de la période où les Américains ont occupé le territoire 9
Haïtien, seulement dix (10) présidents ont pu terminer leur mandat à la tête du pays. Il s’agit de Nissage 
saget, T. Simon Sam, Henri Namphy, E. Pascal Trouillot, Jean Bertrand Aristide en retour d’exil, René
Préval à deux (2) reprises, Alexandre Boniface, Michel Martelly et Jocelème Privert. Toutefois, il importe 2
de préciser qu’il y a seulement cinq (5) parmi ces dix (10) présidents avaient un mandat constitutionnel.

D’où vient cette source d’instabilité ?

Deux (2) réponses peuvent-être envisagées à cette question :

La première est liée aux politiciens Haïtiens qui ont toujours assoiffé du pouvoir et qui veulent l’avoir à
tout prix et au détriment de la grande majorité des Haïtiens. Ils ont pu faire tous ces coups d’État grâce
aux appuis de deux grands secteurs puissants qui ont la capacité de les financer en argents et en armes.

Le premier secteur puissant est la communauté internationale communément appelé « Core Group » de
nos jours. Ce secteur, d’une part, a supporté pendant toute l’histoire du pays des élections frauduleuses
avec notamment des candidats garantissant leurs intérêts. Qui sont leurs intérêts ? Leurs intérêts peuvent-
être résumés ainsi : « Assurer leur domination sur le pays en appliquant la déclaration de F. D. Roosevelt :
Il faut constamment soulever les va-nu-pieds contre les gens à chaussures et mettre les gens en état de
s’entre-déchirer les uns les autres, c’est la seule façon pour nous d’avoir une prédominance continue sur
ce pays de nègres […] ». Ainsi, il les a aidés à prendre des mauvaises décisions qui vont à l’encontre des
intérêts du peuple Haïtien. D’autre part, ce secteur participe aux renversements de tout pouvoir ou
dirigeant politique où il ne peut dominer et manipuler dans le sens de leurs intérêts. Par conséquent, pour
atteindre leurs objectifs à chaque fois, il a financé certains dirigeants politiques vers des coups d’État.

Le second est le secteur des Affaires (la bourgeoisie Haïtienne) qui représente moins que 3% de
l’ensemble de la population. Ce secteur a pour objectif essentiel d’accaparer toutes les richesses du pays
au détriment de la grande majorité des Haïtiens. Pour atteindre cet objectif, ce secteur cherche à avoir le
contrôle de tous les politiciens qui ont investi la magistrature suprême de l’État, et ceci depuis après la
mort du fondateur de la nation (Jean Jacques Dessalines).

En effet, lorsqu’il ne peut pas contrôler un pouvoir politique, le secteur privé des affaires a développé
toutes les stratégies possibles pour lui donner un coup d’État. Par ces stratégies, il avait pour habitude
d’investir de fortes sommes d’argent dans la classe politique opposée et donner des armes et munitions
aux divers groupes de la société afin de soulever contre des présidents qui ne garantissent pas leurs
intérêts.

Par ailleurs, durant toute l’histoire du pays, ce secteur a contrôlé et manipulé tous les appareils de l’État.
À cet effet, il bénéficie des franchises douanières allant sur des dizaines d’années, des exonérations
fiscales où il ne paie ni taxes ni impôts, des contrats en dehors des législations Haïtiennes et en défaveur
de l’État, etc. De plus, il participe et encourage les divers actes de corruption, malversation et de
détournement de fonds qui ont marqué l’histoire du fonctionnement de l’État Haïtien.
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La deuxième réponse est liée aux différents pouvoirs politiques qui ont investi la magistrature suprême de 9
notre pays, car aucun pouvoir politique, depuis 1804, n’a pas pu répondre aux aspirations du peuple 
Haïtien : les promesses de campagne n’ont jamais tenu, la majorité des Haïtiens plonge de plus en plus
dans la paupérisation, les besoins sociaux n’ont jamais garanti, etc. Par contre, quand cela fut ainsi, le 3
peuple Haïtien n’a aucun choix que de renverser le pouvoir en vue de trouver celui qui pourrait être en
mesure de répondre à ses obligations.

En effet, les deux secteurs ci-dessus mentionnés ont souvent utilisé le peuple Haïtien pour atteindre leurs
objectifs. Ils sont arrivés à utiliser le peuple Haïtien à leurs causes, parce que les pouvoirs politiques n’ont
jamais pu répondre aux différentes missions que lui confère le peuple Haïtien. De ce fait, à chaque coup
d’État, le peuple Haïtien recherche un pouvoir qui puisse répondre à ses aspirations.

Le président Jovenel Moïse, son arrivée au pouvoir et la crise actuelle du pays

Depuis l’arrivée de Jovenel Moïse comme président, il y a déjà 31 mois, aucune action n’est posée pour
améliorer les conditions de vie de la population, malgré son slogan de campagne : « vote m, map mete
solèy la, tè a, rivyè yo ak moun yo ansanm pou m mete lajan nan pòch nou ak manje nan asyèt nou ».
Il a accédé à la magistrature suprême de l’Etat après une élection très controversée et contestée par une
grande majorité de la classe politique et de la société civile. Avec un score d’environ 500 000 voix, le
président Moïse souffre d’un problème de légitimité, compte tenu qu’il y a plus 6 000 000 d’Haïtiens en
âge de vote. De plus, il y avait un soupçon de blanchiment des avoirs dès le départ, qui a beaucoup pesé
sur le président, suite à un rapport de L’Unité Centrale de Renseignement Financier (UCREF).

Avec un nouveau slogan de lancer un dialogue entre les différents acteurs de la société, le président a
nommé par un arrêté présidentiel un comité chargé de réaliser les « Etats généraux sectoriels de la nation
». Sans rapport et résultat concret, le comité d’Etats Généraux Sectoriels a coûté plus de 47 millions de
gourdes à l’Etat Haïtien. En Novembre 2018, il a donné mandat à son Premier ministre d’alors Jean Henri
Céant de mener un dialogue entre les différents secteurs, échoué par le président lui-même en Février
2019 au Centre de Convention de la BRH, encore sans succès. Le président lui-même a initié un dialogue
avec les partis politiques dits modérés de l’opposition en vue former un nouveau cabinet ministériel après
la démission de Jean Henri Céant, encore échoué. En Avril 2019, le président a nommé par un arrêté un
comité de facilitation du dialogue national, aucun résultat n’est encore constaté à cet effet.

Au cours des 20 premiers mois passés à tête du pouvoir, une chose importante pourrait être constatée à
travers les va-et-vient du président Moïse : « Faire des promesses partout et ailleurs ». Ainsi, 2 ans 7 mois
après, aucune promesse n’est tenue et la situation socio-économique du pays ne cesse d’aggraver
davantage. Le taux d’inflation excède 19% en glissement annuel. Depuis le deuxième semestre de l’année
2018, l’opposition politique a commencé à trouver quorum à travers une certaine frange de la population
en demandant le départ de Jovenel Moïse à la tête du pouvoir. Ainsi, en moins de 14 mois soit Juillet
2018 à Septembre 2019, le pays a connu des mouvements de protestation pendant lesquels les activités
ont été complètement paralysées au cours de leur durée, et ceci à 5 reprises. Ces mouvements ont été faits
dans l’unique but de trouver le départ de Jovenel Moïse et la tenue du procès Petrocaribe où le président
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lui-même impliqué, car il a été épinglé dans le dernier rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du 9
Contentieux administratif (CSCCA) relatif à cet effet. 

Depuis la sortie du rapport de la CSCCA, le 31 Mai 2019, de plus en plus de secteurs ont demandé la
4
démission du président Moïse, compte tenu de son implication dans la dilapidation des fonds Petrocaribe.
Ainsi, le mois de Juin 2019 est marqué par trois semaines de mouvements de protestation à cet effet. Les
mouvements ont débuté le 9 Juin 2019 où il y avait plusieurs millions de manifestants sur l’ensemble du
pays. Ainsi, beaucoup d’actes de violences ont été perpétrés durant ces semaines de protestation.

La situation du pays est très compliquée, elle est compliquée tant pour les Haïtiens que pour le président
lui-même, car il n’a pu prendre siège au palais national durant les semaines de manifestions. De plus, il a
perdu son pouvoir de convocation sur les différents secteurs qui demandent son départ. Aucun secteur ne
veut plus lui rencontrer. Durant la crise soit le 17 Juin 2019, il a convoqué chez lui certains secteurs de la
société en vue d’initier un dialogue consensuel pour une sortie de crise, mais aucun secteur n’a répondu.
Dans cette situation, est-ce que le président a la capacité de sortir le pays de cette crise ? Est-ce qu’il n’y a
pas l’évidence d’un nième coup d’État dans le pays avec le départ incontestable du président Moise ?

Le 22 Juillet 2019, par un arrêté présidentiel, le président Jovenel Moïse a nommé le citoyen Fritz
William Michel comme le premier ministre en remplacement de Jean Michel Lapin qui était dans
l’incapacité de trouver un vote favorable au niveau du sénat de la république. Il s’agit du quatrième
premier ministre du président Moïse en moins d’une année. Un nouveau premier ministre qui serait
impliqué dans divers actes de corruption flagrante bien avant sa nomination selon des dénonciations du
sénateur Youri Latortue et un rapport d’un collectif d’organisme de droits humais surnommé « Ensemble
Contre la Corruption (ECC) ». 4 gouvernements dans une année pour qui résultat :

 Le taux d’inflation excède 19% en glissement annuel ;


 La gourde a perdu environ 45% de sa valeur durant l’arrivée de cette équipe au pouvoir malgré
son record en matière de quantité de gouvernement ;
 Le taux de croissance serait certainement négatif pour cette année ;
 Le pays fonctionne sans budget depuis 2 ans ;
 L’insécurité généralisée et la croissance inquiétante des gangs armés (93 groupes de gangs selon
la Commission Nationale de Désarmement, de Démantèlement et de Réinsertion (CNDDR)) ;
 Aucun Investissement Directe Etranger (IDE) ;
 Aucun projet de développement durable n’est réalisé dans le pays depuis l’arrivée de ce pouvoir ;
 Pas mal d’entreprises ont fait faillite ou diminué leur personnel à cause des événements politiques
chroniques au cours de ces 14 deniers mois. Ainsi, selon un rapport du Réseau National de
Défense des Droits Humains (RNDDH), 84 entreprises privées ont été pillées et/ou incendiées au
cours des émeutes 6, 7 et 8 Juillet 2018 (le 1er des 5 mouvements « pays lock » en 14 mois).

Au cours de cette année, le pays a connu des ruptures d’essences à quatre reprises, une situation qui est du
à l’incapacité financière de l’État de placer les commandes à point. Au début de ce mois, la pénurie
d’essence se fait ressentir sur toute l’étendue du territoire national. Une situation très compliquée pour le
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pouvoir, mais exploitée par l’opposition politique qui était en panne d’inspiration depuis les événements 9
du mois de Juin dernier. Les mêmes causes produisent les mêmes effets dans les mêmes circonstances. 
L’opposition en a profité pour relancer la mobilisation dans le pays contre le pouvoir. Nous sommes déjà
à trois semaines depuis le pays se trouve en mode « lock », où toutes les activités sont complètement 5
paralysées : les écoles ont fermé leurs portes, le transport n’existe pas, le marché formel et informel
quasiment non fonctionnel, les routes sont bloquées soit par des pneus enflammés, des barricades, pierres
et déchets ou autres moyens érigés par des manifestants tant à P-au-P que dans les villes de provinces, etc.

En outre, après deux semaines de pénurie d’essence, trois semaines « pays lock », tant attendu par la
population Haïtienne, le président Moïse a décidé de faire une adresse à la nation le 25 Septembre 2019 à
2 hrs AM. Dans son discours de circonstance, le président a lancé un nième appel au dialogue aux
différents acteurs de la société. Le discours affirme que le président n’a rien compris de la dimension et
de la complexité de la crise que retrouve le pays selon l’avis de plus d’un. L’erreur mortelle et commune à
tous les discours du président Moïse était aussi présente dans ce discours. Cette erreur est que le président
sait au préalable à quoi le dialogue entre les acteurs va s’aboutir, car, dit-il, j’étends mes mains vers les
différents secteurs de la société pour un dialogue franc afin de trouver un gouvernement d’union
nationale. Ainsi, tous les secteurs du pays ont décliné l’appel au dialogue lancé par le président Moïse.

Le pays ne peut être sorti de cette crise sans avoir un dialogue sincère entre les différentes forces vives de
la société. Ainsi, sans un dialogue franc entre les acteurs, le pays ne peut retrouver son calme que pour
quelques jours ou quelques semaines. Considérant le niveau de dégradation de la situation économique,
sociale et politique du pays, si le président n’a aucun pouvoir de convocation, il est clair qu’il ne peut pas
résoudre la crise actuelle. Tenant compte des dérives accablantes de l’administration de Jovenel Moise et
la dimension de la crise du pays, il est plus qu’une évidence qu’on se rapproche de plus en plus d’un nième
coup d’État, presqu’impossible à éviter pour Haïti. Ainsi, il est évident que le président Moïse partira tôt
ou tard, mais est-ce que cela suffira pour sortir le pays de ce carcan politique ? Oui, le président Jovenel
Moïse partira, mais comment ? La volonté du président Moïse et la réponse à ce « comment » sont très
importants dans la sortie du pays de cet imbroglio politique. La réponse optimale à ce « comment » passe
d’abord par un dialogue sincère entre le président et les différents secteurs vitaux de la société.

Le pays se trouve dans une situation de non retour, mais le président Jovenel est un acteur important dans
le futur du pays même s’il doit inévitablement laisser le pouvoir. Sa contribution est indispensable pour
que le pays puisse prendre la voie de la justice sociale, du développement et du bonheur pour chaque
Haïtien. Ainsi, la contribution que le président devrait offrir au pays nécessite beaucoup de grandeur et
d’humilité en mettant de coté son orgueil et ses avantages, afin de sauver le futur de cette grande nation,
car aucun sacrifice ne devrait être trop grand pour sauver son pays. Enfin, à partir de cette crise, le futur
du pays pourra être salutaire ou néfaste pour les Haïtiens, mais le président Jovenel Moïse en dépend
énormément. Les autres acteurs de la société sont très importants dans la résolution de la crise, mais le
président Jovenel Moïse est quasiment l’unique acteur important être en mesure de tourner le futur du
pays dans un sens comme dans un autre.

Makens JULMISTE
julmakens@yahoo.com
Directeur du CRSCD
30 Septembre 2019

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