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Dossier Pedagogique Identite
Dossier Pedagogique Identite
Identité
de et mise en scène Gérard Watkins
Identite1_Alexandre Pupkins_détail
du mardi 17 au vendredi 20 janvier 2012
Dossier pédagogique réalisé par Rénilde Gérardin, professeur du service éducatif : r.gerardin@lacomediedereims.fr,
Contacts relations publiques : Margot Linard : m.linard@lacomediedereims.fr
Jérôme Pique : j.pique@lacomediedereims.fr
avec
Anne-Lise Heimburger et Fabien Orcier
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Identité
dossier pédagogique
sommaire
Le propos page 3
LE PROJET ARTISTIQUE
Le propos
Marion Klein et André Klein forment un couple de jeunes européens. Ils ont fait des études, ne
travaillent plus, et vivent dans une certaine précarité. Marion Klein a perdu son appétit, et n’arrive
plus à manger. André Klein lit sur l’étiquette d’une bouteille de vin qu’ils peuvent gagner de l’argent
en répondant à une question. Cette question va les mener malgré eux dans une quête identitaire qui
va bouleverser leur existence et leur relation amoureuse.
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LE PROJET ARTISTIQUE
« Dans la pièce de John Osborne, Jimmy Porter disait : « et si on jouait à un jeu, si on faisait
semblant qu’on était des êtres humains ? ». Marion Klein pourrait dire la même chose. »
Gérard Watkins
Dogme 95
En relisant ce que les réalisateurs Thomas Vinterberg et Lars Von Trier s’étaient raconté pour créer le
Dogme 951, je me suis aperçu que je m’étais imposé certaines règles concernant l’écriture du
théâtre intimiste et minimaliste d’Identité. Et j’ai voulu les prolonger dans la mise en scène, qui pour
moi est un prolongement de l’acte d’écriture. Les règles et restrictions du théâtre n’étant pas les
mêmes qu’au cinéma, je les ai réorientées à ma manière. Pas d’entrée ni de sortie des personnages.
Unité de lieu, évidemment. Pas de chaises, de canapé, de table, ni de fenêtres. Pas de bande son.
Pas de construction de décor. Un seul élément de décoration achetable dans le commerce. (Ici, une
moquette à poil long) Pas d’armes à feu. Une seule source de lumière, ou direction de lumière. Pas
de noirs entre les scènes, au profit d’un seul effet qui dure toute la pièce. Ce que j’aime dans cette
recherche, c’est la subjectivité des restrictions, de ce que l’on considère intimement comme
artificielle.
1
Dogme 95, voir http://1895.revues.org/341?lang=fr.
2
Blasted de Sarah Kane. Dans Blasted (Anéantis en français) Ian, a invité Cate dans un grand hôtel de Leeds afin de renouer
avec elle. Cate a une autre relation et souhaiterait que Ian comprenne que la leur est définitivement terminée. Ce qu’il
n’accepte pas. Pendant la nuit qu’ils passent ensemble dans une chambre de l’hôtel, Ian abuse plusieurs fois de Cate. La
guerre civile survient le lendemain. Un soldat maltraite Ian et le viole, transformant le bourreau en une victime impuissante. Il le
prive aussi de la vue en lui arrachant les yeux. Cate revient à l'hôtel avec un enfant qui meurt peu après de faim. Elle repart
pour aller chercher à manger. Ian, affamé, aveugle, mutilé, se met à dévorer le cadavre de l'enfant que Cate avait enterré sous
les lattes du plancher. Cate revient enfin. Ils mangent et boivent du gin. Le dernier mot du texte sera le "merci" que Ian adresse
à Cate. Sur eux tombe la pluie froide de Leeds.
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pour retrouver ce niveau de polémique. J’ai toujours aimé ce théâtre-là et j’ai voulu m’y abandonner.
Dans la pièce de John Osborne, Jimmy Porter disait : « et si on jouait à un jeu, si on faisait semblant
qu’on était des êtres humains ? ». Marion Klein pourrait dire la même chose.
L’amendement Mariani3
C’est une colère qui a guidé et qui a fabriqué la fiction d’Identité. L’amendement Mariani
“encourageait” les demandeurs d’asiles à pratiquer des tests ADN pour leur regroupement familial.
J’ai simplement retourné l’absurdité de cette loi sur un couple d’Européens d’aujourd’hui. La famille,
telle qu’elle s’invente aujourd’hui, n’a rien à voir avec l’hérédité. Depuis, cet amendement a été
enterré, et un débat sur l’identité nationale a été ouvert. Ce texte trouve ici un nouvel écho, et
continue de travailler sur une mise en abîme vertigineuse de l’identité. Le théâtre politique n’est pas
une fin en soi, car quand on travaille en profondeur, les réalités deviennent de plus en plus
complexes et irrationnelles.
Pour faire face, dés réponses artistiques doivent se multiplier pour créer une richesse de point de
vue. Pour cela, je trouve la pratique du théâtre aujourd’hui en France étrangement absente, par
rapport au cinéma ou la musique. Or les possibilités d’échapper aux leçons de morales creuses par
la présence des corps et de la poétique y sont infinies.
Gérard Watkins
A lire également : Blasted (Aneantis) de Sarah Kane et le theatre post-tragique par Elisabeth ANGEL-PEREZ, De l’Université de
Paris-Sorbonne à l’adresse : http://www.sidosoft.com/crlc/pdf_revue/revue2/Spectacle5.pdf
3
L’amendement Mariani, voir p. 13
4
La Rafle du Vel d’Hiv’, voir p. 15
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Entretiens avec Gérard Watkins à propos de la mise en scène d’Identité
« Et voici une interview que je trouve intéressante, puisque ces questions m'ont été posées par des
doctorants en Droit, à Grenoble. Qui ont cherché à tisser des liens entre l'art et le droit. J'ai été
touché par la pertinence des questions.
[…]
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1) Pourriez-vous vous présenter en quelques mots : comment êtes vous venu à l'écriture et à la
mise en scène?
Je faisais du théâtre au Lycée. À 15 ans, on m’a demandé de mettre en scène une pièce en un acte.
Je ne trouvais rien qui résonnait avec mon époque. J’en ai écrit une.
2) Pourquoi avoir intitulé votre pièce "Identité"? "Identité" au singulier ? Y a-t-il une référence
directe au Ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale ?
Non. Ce titre est venu comme ça. Le mot revenait souvent dans le texte. J’aime les titres courts,
laconiques. C’est au singulier parce qu’au pluriel, ça raconte trop de choses. C’est trop un
commentaire. C’est plus objectif, au singulier.
3) Il s'agit d'une mise en scène très épurée (pas de changement de lieu, de décor, pas de noir
entre les scènes...) qui peut dérouter le spectateur. En quoi une telle mise en scène, moins
classique, sert-elle mieux votre propos ? Pourquoi ce choix-là ?
Je pense que l’œil, et l’ouïe, et, par prolongement, les sens et l’intelligence sont devenus
incroyablement formatés par les médias et par la société du spectacle. Au théâtre, c’est à peu près
pareil. Beaucoup de spectacles se ressemblent et obéissent à des règles quasi télévisuelles. Il est
absolument essentiel, et je pense que c’est là l’acte le plus politique, de casser ses habitudes et de
réapprendre à donner, à écouter, et à voir. Et que cet apprentissage soit réciproque avec le public. Il
n’y avait aucune raison de faire quoique ce soit comme effet entre les scènes. Le rapport au temps
est pris en charge dans le texte. Je n’en ai donc pas fait. J’adore l’idée qu’il n’y a aucune alternative
que les acteurs.
4) Pourquoi situer l'histoire dans un temps qui semble suspendu : une nuit blanche et dans un
endroit sans grande identité, ambigu (un salon? une chambre?). Ce lieu semble d'ailleurs être
une pièce d'intérieure, d'une maison mais plus on avance dans l'histoire, plus il fait penser à
d'autres lieux connus : une chambre d'hôpital, un hall d'attente...
Je travaille d’une manière très concrète et réelle avec les acteurs. J’ai donc besoin d’un contraste
avec le lieu où ils se trouvent. Vous répondez partiellement à la question. C’est précisément pour
qu’on y voit un hall d’attente, une chambre d’hôpital et pourquoi pas un train. J’aime l’idée que cette
terre est un lieu de passage. Rien d’autre. Qu’on a à peine le temps de s’y installer. C’est pourquoi il
n’y a pas de table ni de chaise. Rien qui puisse influencer le corps, en fait. Ces déplacements sont
aussi permis et rendus possibles par le jeu intérieur des acteurs.
[…]
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6) Pourquoi avoir choisit un couple ? D'où vous est venue l'idée de ces personnages? De leur
psychologie?
J’ai toujours voulu écrire un face à face entre un couple. Je crois que je promène ce couple
intérieurement depuis un quart de siècle. Et qu’ils sont sortis comme ça un bel été, et qu’ils
s’appelaient Marion et André etc. Mais si je me souviens bien, ils se sont toujours appelés André et
Marion. Leur psychologie? De la mienne, je pense. Comme tout auteur dramatique, je me divise en
personnages, et je fais des allers-retours entre eux.
[…]
8) Quelles sont les références artistiques qui vous ont porté dans l'écriture et la mise en scène
d'Identité ? (Dogme 95, Osborne, Kane)
Elles sont nombreuses. Kane, Pinter, Noren, Rodin, Camille Claudel, Mike Leigh, Joseph Losey, Gus
Van Sant, Sarraute, Bergmann. Ce sont des artistes qui me touchent et me traversent constamment.
[…]
PORTEE POLITIQUE
[…]
11) Vous avez expliqué que l'une des motivations de cette pièce a été la révolte que vous avez
ressentie à l'encontre de l'amendement Mariani qui vise à durcir les conditions du
regroupement familial. Cet amendement autorise notamment les tests ADN dans certains cas
(il offre aussi la possibilité de renvoyer des personnes malades dans leur pays). Cet
amendement a d'ailleurs suscité beaucoup de réactions d'indignation ("touche pas à mon
ADN"), considéré comme un texte raciste. Dans votre pièce, vous faites un parallèle implicite
entre ce texte et les lois édictées contre les juifs pendant la guerre. N'est-ce pas un
rapprochement exagéré (comme le dit André Klein, pour les Juifs, il s'agit d'une extermination)
? ou bien cela relève-t-il vraiment de la même logique selon vous ?
Ce n’est pas un effet de la loi Godwin ! Je ne fais pas un parallèle, puisque dans la pièce, il ne s’agit
pas explicitement de l’amendement Mariani. Ce que l’on voit est inventé. Est une licence poétique. Je
veux dire que je ne me permettrais jamais au théâtre quelque chose de grossier comme ça. Par
contre, on entend une logique. Une logique qui se fraye un chemin. Et oui, la logique des gens qui
écrivent des lois comme celle dans Lopssi 2 qui va permettre d’expulser des gens qui vivent dans
des yourtes dans le Larzac ou les Cévennes, et de leur coller une amende, répond à la même
logique. La même logique de pensée. Les actes ne sont évidemment pas comparables, mais la
logique de la pensée est malade, même si elle n’est pas aussi malade. Ce sont des fonctionnaires
tout à fait dangereux, qui poussent en ce moment les gens à bouts, car en poussant les gens à bout
comme ils font quotidiennement, ils peuvent rallumer, entretenir les tensions, et en rallumant les
tensions, on peut a nouveau écrire d’autres lois, plus dure encore. Raviver la peur de l’étranger, mais
surtout de l’étranger qui vit en nous. Celle qui refuse les lois, disons, qui formatent. Ces lois sont
pathétiques de bêtise, hystériques de peur, et traduisent une lâcheté qui fait honte. Non, bien sûr il
ne s’agit pas d’un génocide. Mais ce sont les mêmes mécanismes qui provoquent des génocides.
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Ou plutôt qui provoquent une régression telle dans les rapports humains qu’elles pourraient
éventuellement mener à des génocides.
[…]
14) Nous suivons l'histoire, à un moment précis, de vos deux personnages Marion et André
Klein, qui est intime, mais il plane toujours en fond les contraintes de la société, ses
aberrations, sa dureté. Un mélange inextricable entre l'intime et le collectif. Marion et André
sont-ils des naufragés de notre société ? Un couple normal broyé par elle ? Qui n'existent plus
l'un par rapport à l'autre mais selon les règles qui leur sont imposées ?
Je ne pense pas qu’ils en soient là. J’aurais alors écris un couple normal, dans ce cas là, qui parlerai
de crédit immobilier, d’abonnement ADSL, de promotion dans leur travail, et de la performance
scolaire de leurs enfants à l’école. J’ai tenu à ce que Marion et André soient socialement
indéfinissables, universels. Leur précarité à un registre assez large. Leur marginalité, aussi. Notre
présence dans ce monde est impossible sans marginalité. Marion et André ont une manière de surfer
sur le rien, sur le vide. Ce qu’ils nomment et identifient de leur entourage social est une comédie un
peu pathétique. Petit à petit, ils s’acclimatent. Ils baissent leur garde. Je ne dirais pas qu’ils sont
broyés par la société. Je dirais que leurs défenses se délitent, et qu’ils n’ont plus aucun repère. Que
leurs choix leur font mal. Quand on voit quelqu’un plonger dans son entourage, c’est souvent ça. Ce
monde est intenable, sans défenses. À force de regarder une société qui part en vrille, on part en
vrille soi-même.
[…]
17) Votre personnage semble obsédé par l'argent, l'argent quel qu'en soit le prix. Est-ce notre
crédo aujourd'hui ?
Il n’est pas si obsédé par l’argent que ça. Il n’a juste pas le choix. Là ou ils en sont, son choix, c’est
ça, ou l’exclusion définitive. On ne lui demande pas de tuer quelqu’un, de faire du mal. Juste d’ouvrir
son intimité. Juste de se détruire soi même, en fait. Se détruire, et détruire son bonheur. Je ne pense
pas qu’André ferait du mal à autrui pour de l’argent. Je crois qu’il y a en lui une force qui veut à tout
prix déballer son intimité, de par l’histoire trouble de sa famille. Je pense que ce sont en fait ses
vraies motivations. Un lourd héritage familial. Même son rapport à l’argent est une forme d’héritage
familial. Marion, elle est obsédée par l’argent en tant qu’abstraction. Pour elle, il s’agit d’une œuvre
abstraite, d’un corps étranger. Notre rapport à l’argent aujourd’hui est devenu assez pathétique. Il est
constitué par un rapport constant à la frustration. On parle constamment de pouvoir d’achat. Même
les Socialistes en font leur cheval de bataille. Depuis l’Euro, au-delà de la nostalgie du franc, et qu’il
creuse en nous un rapport a la mémoire et à l’oubli, il est teinté d’un rapport au vertige, à la vitesse,
au sentiment qu’il finira par nous écraser tant il aura perdu contrôle.
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18) Juridiquement, il faut des critères permettant d'associer une nationalité à des droits et des
devoirs. Quels droits avons-nous encore si l'on observe vos personnages ? Celui d'accepter
les règles ou de mourir, c'est-à-dire de sortir du système ?
Je ne comprends pas le principe qui constitue à associer des droits et des devoirs à une nationalité.
Les droits et les devoirs pour moi sont associés au fait de rejoindre le cercle des humains.
Comprenez-moi bien. Je suis très légaliste. Les lois sont essentielles, et je les respecte. J’essaye de
me dire chaque jour qu’elles nous font plus de bien que de mal. Je préfère les lois telles qu’elles sont
votées en Hollande, par exemple, ou une des dernières lois passées consiste à autoriser de faire
l’amour dans les parcs publics. Comme l’acte existe, ils se sentent en empathie pour le déviant, qui
vie une double vie, a une famille, et retrouve parfois d’autres hommes dans les bosquets. Ils ne
l’encouragent pas, par cette loi. Ils le comprennent, et le protègent. En France, où tout le monde est
occupé à regarder et si possible dénoncer son voisin, on a plus le réflexe de “et si tout le monde
faisait comme eux !” J’ai l’impression qu’en parlant d’identité nationale, les Français sont passionnés
par les lois, qu’ils s’en inventeraient eux-mêmes si il n’y avait pas de système juridique. Le clivage
avec les banlieues vient principalement de ça. Ils ne comprennent pas que d’autres lois existent
ailleurs. Les lois sont déjà identitaires. On s'approprie une loi dès qu’elle est formulée. Le pont avec
mes personnages se fait à cet endroit là. Puisque le théâtre est l’art de l’humain et de ses abimes. Un
florilège de ses abimes. Et l’exclusion est une machine de guerre de plus en plus radicale violente et
fulgurante. Chez les jeunes, l’exclusion se pratique de plus en plus tôt. Le passage à l’âge adulte est
un acte de plus en plus difficile.
[…]
20) Si on replace le débat français sur l'identité dans un contexte de mondialisation, la question
de critères identitaires devient de plus en plus absurde. Parler de cela n'est-ce pas un moyen
de prendre conscience qu'on ne peut pas définir une identité, de dépasser le clivage entre
chacun et finalement de chercher ce qui nous relie ?
J’aime beaucoup cette question. Evidemment. Chercher ce qui nous relie, ce qui nous émeut en
l’autre, ce qui nous réveille, comment il a fabriqué l’objet qu’on tient dans la main, comment il a
récolté le légume qu’on jette à la fin du repas, comment il a appelé son dernier né, pourquoi le temple
est orienté au nord, il y a tellement de questions à poser qui ouvrirait nos esprits et nous feraient vivre
dans un monde meilleur. La banalité et la stupidité du débat sur l’identité nationale est à frissonner
dans le dos.
[…]
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Photographies du spectacle
Identite1_Alexandre Pupkins
Identite2_Alexandre Pupkins
Identite3_Alexandre Pupkins
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Identite4_Alexandre Pupkins
et d’autres images à l’adresse : http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Identite/enimages/
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Entretiens avec Gérard Watkins à propos de l’écriture
le contexte menant à l’écriture / le premier texte de théâtre
réalisé par le Théâtre de Besançon et disponible, avec deux autres vidéos à l’adresse :
http://educ.theatre-contemporain.net/pieces/Identite-Gerard-Watkins/biographies/Gerard-Watkins/auteur/
L’amendement Mariani
APRÈS L'ART. 5
N° 36
ASSEMBLÉE NATIONALE
13 septembre 2007
AMENDEMENT N° 36
présenté par
M. Mariani, rapporteur
au nom de la commission des lois
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ARTICLE ADDITIONNEL
I. – L’article L. 111-6 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile est
complété par deux alinéas ainsi rédigés :
« Toutefois, par dérogation aux dispositions de l’article 16-11 du code civil, les agents
diplomatiques ou consulaires peuvent, en cas de doute sérieux sur l’authenticité ou d’inexistence
de l’acte d’état civil, proposer au demandeur d’un visa pour un séjour d’une durée supérieure à
trois mois d’exercer, à ses frais, la faculté de solliciter la comparaison de ses empreintes
génétiques aux fins de vérification d’une filiation biologique déclarée avec au moins l’un des deux
parents.
« Les conditions de mise en œuvre de l’alinéa précédent, notamment les conditions dans
lesquelles sont habilitées les personnes autorisées à procéder à des identifications par empreintes
génétiques, sont définies par décret en Conseil d’État. »
II. – Dans le premier alinéa de l’article 226-28 du code pénal, après les mots : « procédure
judiciaire » sont insérés les mots : « ou de vérification d’un acte d’état civil entreprise par les
autorités diplomatiques ou consulaires dans le cadre des dispositions de l’article L. 111-6 du code
de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ».
EXPOSÉ SOMMAIRE
Comme le rappelait un récent rapport du sénateur Adrien Gouteyron, la fraude documentaire est
devenue un phénomène endémique dans certaines régions du monde, pouvant atteindre entre 30
à 80 % des documents d’acte civil présentés dans certains pays d’Afrique. Dans ces conditions,
les autorités diplomatiques et consulaires ont le plus grand mal à s’assurer de l’existence d’une
filiation légalement établie, ce qui encourage la fraude dans le cadre du regroupement familial ou
du rapprochement familial (réfugiés et bénéficiaires de la protection subsidiaire).
Afin que le doute portant sur ces actes d’état civil n’entraîne pas une rejet systématique des
demandes, il est proposé de permettre au demandeur d’un visa la faculté de solliciter la
comparaison, à ses frais, de ses empreintes génétiques ou de celles de son conjoint avec celles
des enfants mineurs visés par la demande de regroupement familial.
Cette procédure, qui ne pourrait être mise en œuvre qu’à l’initiative d’un demandeur désireux de
prouver sa bonne foi le plus rapidement possible, est utilisée par onze de nos partenaires
européens.
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La rafle du Vel’ d’Hiv’
Les 16 et 17 juillet 1942, la rafle dite du Vél’ d’Hiv’ fait plus de 13 000 victimes à Paris et dans
sa banlieue.
Ces arrestations s’insèrent dans le vaste plan de déportation des Juifs d’Europe planifié par
les Allemands à la conférence de Wannsee (quartier de Berlin) en janvier 1942 et connu sous le nom
de “solution finale à la question juive”.
Le 26 juin 1942, Pierre Laval, chef du gouvernement du régime de Vichy, annonce que les
nazis réclament l’arrestation et la déportation de 10 000 Juifs de zone sud, promises le 16 juin par
René Bousquet, et l’arrestation de 22 000 autres dont au moins 40% de Français de zone nord, zone
occupée (plus précisément dans les départements de la Seine (actuellement Paris) et de la Seine-et-
Oise).
Le 2 juillet 1942, René Bousquet accepte de mettre ses hommes au service de l’occupant
pour arrêter les Juifs étrangers dans les deux zones.
Dans le but d’apaiser l’opinion publique qui risque d’être choquée par le spectacle des
familles brisées, Pierre Laval suggère de déporter aussi les enfants.
Les modalités pratiques de la rafle sont fixées entre le 7 et le 17 juillet. Les Juifs arrêtés à
domicile, autorisés à emporter une unique valise, seront « triés » dans des centres de
rassemblement. Des limites d’âges sont fixées : 60 ans pour les hommes arrêtés et 55 ans pour les
femmes. L’Etat Français réclame le transfert direct des 4.000 enfants – dont 800 de moins de six ans
- vers les camps d’internement d’où ils seront acheminés seuls, en août, vers les camps
d’extermination de Pologne.
Le 15 juillet, René Bousquet donne l’ordre de déclencher l’opération « Vent printanier ». 1.372
équipes de deux gardiens de la paix, renforcés de 1.916 policiers dans les arrondissements de l’est
parisien, à forte implantation juive, ont été constituées. Les élèves des écoles de police renforcent les
inspecteurs en civil et les agents en uniforme, épaulés par des militants de partis collaborationnistes.
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Extraits de la pièce
André Klein lit une étiquette sur une bouteille de vin. Marion Klein lit un livre.
Marion Klein C’est ... qu’est-ce que tu lis ? ... Qu’est-ce qu’il y a d’intéressant à lire ? ... C’est
intéressant à lire ?
Silence.
Tu arrives à lire sans penser à autre chose ? … Tu me racontes la fin ?
André Klein C’est ... C’est une forme de littérature. C’est un groupe de gens qui ont - comment dire
- une sorte de - coopérative. Quelque part en Amérique du Sud. Qui font du vin. Le texte a -
comment dire - une formulation poétique. C’est très charmant. C’est très original. Et, de l’autre coté,
il y a un logo. Sans texte. Et au-dessus du logo, il y a un autocollant. Avec du texte. Collé au-dessus
du logo. Légèrement au-dessus.
Marion Klein Qui dit quoi ?
André Qui dit qu’on peut gagner de l’argent.
Silence.
Enfin, peut-être. Qu’on peut peut-être gagner de l’argent. C’est une offre limitée dans le temps. Il y a
une date de validité. Assez proche de la date d’aujourd’hui. Aujourd’hui, en fait. ... Il faut réagir. ...
Maintenant, en fait.
Marion Klein Qui vient d’où ? ... De l’argent qui provient d’où ?
Silence.
Parce que de l’argent, je ne sais pas comment les gens font pour s’en procurer.
André Klein Ce qui fait que ?
Marion Klein Ce qui fait que ... d’après moi, c’est que je ne sais pas d’où il provient.
André Klein Ça s’appelle une tare, ça.
Marion Klein Oui. On va dire ça comme ça. ... On va situer ça comme ça.
Andre Klein C’est une sale tare.
Marion Klein On va identifier ça comme une ... tare.
André Klein Ne parle à personne de cette sale tare.
Marion Klein Comment on fait ? ... Pour... Qu’est-ce qu’il faut faire pour avoir cet argent ?
André Klein Il faut appeler ce numéro-là. C’est un numéro vert. C’est ... gratuit. C’est ... simple.
Marion Klein C’est ... Oui. Ça doit être assez simple.
André Klein C’est très simple. Il suffit de répondre à une question.
Marion Klein Quoi, comme question ?
André Klein Voulez vous gagner de l’argent ? Répondez à nos questions. Gagnez de l’argent.
Marion Klein C’est tout ?
André Klein C’est tout.
Marion Klein Ce n’est pas une question, ça.
André Klein C’est quoi, alors ?
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Marion Klein C’est un ordre. ... Les sud-américains donnent des ordres, maintenant ?
André Klein Ce ne sont pas les sud-américains. En fait, il n’y a aucun rapport entre les deux textes.
Sur l’étiquette avec la littérature poétique, c’est signé Cooperative agricole du Chili sais pas quoi et
sur l’autocollant il y a écrit Union européenne.
Marion Klein On dirait une métaphore.
André Klein Une quoi ?
Marion Klein Une métaphore. Une parabole.
André Klein Comment tu sais ? Tu n’as pas lu le texte.
Marion Klein Non, que les deux textes soient mis comme ça, dos-à-dos. ... La disposition. Est
métaphorique.
André Klein Je ne pense pas, non. C’est juste ce qu’il y a d’écrit sur la bouteille. De collé sur la
bouteille. Je ne pense pas que ce soit la même entreprise qui ait collé les deux étiquettes. Non.
André Klein renifle la bouteille.
Ce n’est pas la même colle du tout. Non. C’est un hasard. Je vais appeler. Passe-moi ton portable,
s’il te plaît. Je me sens en forme. Passe-moi ton portable. J’ai grillé mon forfait.
Marion Klein Appel du fixe. C’est du fixe qu’il faut appeler les numéros verts.
André Klein Tu aurais payé la note du fixe, j’appellerais du fixe. Mais tu ne sais pas d’où provient
l’argent, et tu ne sais pas où il doit aller non plus. Passe-moi ton portable. ... Passe-le-moi.
Marion Klein Il doit me rester quatre minutes sur mon forfait.
André Klein Passe-le-moi.
Marion Klein Il est sept heures du matin.
André Klein Et alors ?
Marion Klein C’est fermé à cette heure-là.
Silence.
Marion Klein passe son portable à André Klein.
André Klein Pour une fois qu’on est debout tôt. André Klein compose le numéro vert sur le portable
de Marion Klein.
Marion Klein On n’est pas debout tôt. On n’est pas couché.
André Klein C’est pareil pour eux, tu sais ? C’est pareil. C’est ... Même s'ils savaient. Même s'ils
étaient au courant. De notre état. De l’heure à laquelle on se couche. Ils s’en foutraient. C’est ça, le
monde moderne. C’est ça que tu ne comprends pas.
André Klein attend que quelqu’un lui réponde à l’autre bout du fil.
Marion Klein C’est fermé. Raccroche. Le monde moderne ouvre à huit heures. Il n’a pas les moyens
d’ouvrir à sept. Raccroche, vite, putain.
[…]
17
Andre Klein J’ai commencé par le plus difficile. J’ai été déterré ma mère. Au cimetière de
Montrouge. À 200 mètres de la tombe de Coluche.
C’était sa grande fierté. D’être enterrée là. Elle avait réservé. Elle aimait bien Coluche. Elle avait
appris par cœur le sketch sur le Pape. Tous les Noël, on y avait droit.
J’ai fait ça de nuit. J’ai pris le dernier métro, et j’ai marché. J’ai traîné avec des gens dans la rue. Pour
boire du vin dégueulasse, et me donner du courage. Pour trouver un peu de main d’œuvre parce que,
seul, je sentais que j’allais galérer. J’ai demandé à un Géorgien. De deux mètres dix, avec un cou de
taureau. Il était hanté. Il avait le regard fuyant et hanté. Ça se voyait que sa plus grosse connerie était
derrière lui. Il a dit oui très simplement. Il n’y a pas de gardien ou de chien de garde au cimetière de
Montrouge. Les touristes n’en ont rien à foutre de Coluche. Ils vont tous voir Morrisson au Père-
Lachaise. Coluche, rien à foutre. C’est calme. On voit bien les étoiles. C’est dégagé. J’ai fait ça vite.
On a fait ça vite. Elle était toute sèche. Friable. Ça fait vingt ans qu’elle est morte quand même. Elle
était devenue boulimique à la fin de sa vie. Et ça m’a fait du bien de la revoir comme je l’avais
connue. Maigre, sèche, et friable. Ça ne sentait pas grand-chose. Le renfermé. J’ai pris une dent. J’ai
hésité avec un doigt. Je lui ai pris la main. Je lui tenais souvent la main. Je l’ai reposée. J’ai pris la
dent. Elle est venue toute seule. Elle était belle. C’est tout ce que j’ai à dire. Elle était belle. J’ai pris sa
dent. J’ai demandé au Géorgien s’il voulait bien s’occuper de tout refermer. Je lui ai donné un billet
en plus. Il a dit, pas de problème. Et j’ai appris de lui que c’était possible, que c’était difficile, mais
possible, de n’exprimer aucun jugement dans le regard.
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ECHOS DANS LA PRESSE
ADN et haine
Victimes d'une nausée identitaire, les personnages de Gérard Watkins crèvent à petit feu dans
un monde qui s'attache à transformer l'obscène en politiquement correct.
A ujourd'hui, il suffit d’un clic pour avoir la nausée et démystifier en une seconde le prétendu
parangon de démocratie censé s'incarner dans Internet. Ainsi, la main innocente qui tape sur son
moteur de recherche préféré les noms de quelques stars de notre vie politique et médiatique se
verra, sans avoir rien demandé, proposer comme occurrences « Strauss- Kahn juif », « Ockrent
juive » ou « Pujadas juif », qui renvoient en toute impunité l'internaute vers des blogs douteux ou des
listes dressées par des néo-nazis et, comble de l’obscénité rampante, à un site commercial
proposant à tout un chacun, via un test ADN, de faire le point sur ses « racines juives ». Avec sa
pièce Identité, Gérard Watkins pousse un coup de gueule contre une époque moderne qui nous
repasse le plat de la haine de l'autre via la question du religieux et de l'identitaire.
Grand Prix de littérature dramatique 2010, son texte témoigne à chaud de cette France sarkoziste et
décomplexée ou prôner les tests ADN pour les immigrés et avoir un ministère dédié à l'identité
nationale nous est vendu comme l'opportunité d'un dialogue visant le mieux vivre ensemble et le
progrès social. Au moment ou ce malaise ne fait que croître, la reprise par Gérard Watkins de sa mise
en scène arrive à pic pour nous proposer un hors-piste poétique dénonçant l’obscène de ces
enfumages politiques.
Ainsi, comme on visite la fosse aux ours, c’est sur une moquette à longs poils type « peau de bête »
que l’on découvre André et Marion Klein vivant en liberté entre les parois sans fenêtres de leur nid
douillet. Lui se noie dans l'alcool. Elle, pour encore « avoir faim », teste les vertus de la grève de la
faim. C'est lui qui découvre, sur l'étiquette d’un vin d importation promu par l'Union européenne, le
questionnaire qui leur ouvre les portes d’un think tank cherchant à mettre au point « une fiche d’état
civil, en plus élaboré » sur le thème « Vos parents sont-ils vraiment vos parents ? » et propose des
tests ADN pour une authentification en ligne directe...
Plus tard, c’est elle qui lit les conclusions d'un autre think tank dont témoignait le Journal officiel daté
du 18 octobre 1940.
"Est regardé comme juif, pour ‘application de la présente loi, toute personne issue de trois grands-
parents de race juive ou deux grands-parents de la même race si son conjoint lui-même est juif.
Et pointe le non-dit en la matière « Tu as entendu ? Ils ont ignoré les parents. »
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Ainsi, André et Manon Klein crèvent doucement de ce mal identitaire qui gangrené l’époque, et c'est
tout le talent d’Anne-Lise Heimburger et de Fabien Orcier de faire d'un symptôme sociétal l’énigme
du désamour qui détruit leur couple. Avec des accents proches de ceux de Nathalie Sarraute, Gérard
Watkins joue avec élégance d’une fin au sens suspendu nous laissant un bel os à ronger.
Un de ceux qui agacent les mâchoires et que le spectateur ramène avec lui en se rappelant qu’il a
des dents et qu’elles pourraient encore lui servir.
P. S., in Les Inrockuptibles, 5-11 janvier 2011.
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Identité […]
“Vos parents sont ils vraiment vos parents?” Une question sur une bouteille, une compétition
soutenue par l’Union Européenne. Il y a des prix, mais le donateur n’a pas d’adresse. Répondre
à ces questions entraine un couple, empêtré dans des problèmes économiques, dans un
labyrinthe kafkaïen. Le monde extérieur, invisible, se transforme en un endroit terrifiant à la fin
de la pièce.
Découvrir qui l'on est, face à l’absurdité glaçante consistant à user d’une législation pour cette quête,
telle est la lame de fond de la nouvelle pièce de Gérard Watkins, lauréat du Grand Prix de Littérature
Dramatique en 2010. L’amendement Mariani a été son catalyseur, qui autorisait les tests AND pour
les candidats au regroupement familial afin de prouver leur filiation, mais la pièce résonne bien plus
qu’un simple coup de poing sur la table.
C’est une pièce énigmatique, poétique, qui enfouit la xénophobie d’aujourd’hui et la régulation ciselé
de la déportation juive d’hier, sous la désolation viscérale de l'effondrement de l’intimité d’un couple.
Anne-Lise Heimburger et Fabien Orcier sont magnifiquement assortis en Marion et André Klein. Il est
massif, passif, et boit, n’ayant rien de mieux à faire. Elle cherche de la définition dans un monde
nébuleux qui n’identifie les gens que par leur profession. “Ca n’a pas vraiment de nom ce que je vis
là” dit-elle, se lançant dans une grève de la faim “pour que ma vie est une nouvelle identité”. Le
mystérieux prix - une caisse de vins avec des instructions légalistes et grotesques pour récupérer les
échantillons d’ADN de maman et papa, les conduits subtilement vers la séparation, déclenchant en
elle un rire sans joie, et en lui une complaisance lémurienne. Le contraste grandissant entre sa frêle
résistance et l’instinct de survie de son collaborateur construit un drame riche en métaphores. “Je ne
sais pas qui tu es”, lui dit-il avant de la trahir au téléphone.
La direction d’acteurs de Watkins, tout comme son écriture, sont taillées au scalpel. La mise en
scène est douloureusement minimaliste, dépouillée, à l’exception d’une bande de tapis à poil long.
L’éclairage cru de ce huis clos, immuable, désoriente et rend hallucinants les ellipses entre les
scènes. Pour contrer une telle brutalité, les observations nuancées sur l’amour sont adroitement
contrebalancées par une logique implacable : il n’y a jamais rien d’accidentel dans une législation,
aussi funestes qu'en soient les conséquences.
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L’EQUIPE ARTISTIQUE
MICHEL GUELDRY est né en 1971, à Belleville. Scénographe, constructeur lumière, il est aussi à
l’aise avec le théâtre de rue, les circassiens, qu’avec le théâtre contemporain. II a travaillé avec la
compagnie Derezo, Virginie Deville, Sophie Buis, Le Quatuor Caliente, les Sea-Girls, Olivier Tchang-
Tchong, Cirque Balafon. Le perdita ensemble lui doit notamment la scénographie incroyable d’Icône,
à la piscine de Saint-Ouen, et celle de La Tour.
ANNE-LISE HEIMBURGER vient de jouer dans La Nuit de L’Iguane, de Tennessee Williams, mis
en scène de Georges Lavaudant ; Dieu Comme Patient, de Lautréamont, mis en scène par Matthias
Langhoff, au théâtre des Abbesses ; Le Mendiant, ou la mort de Zand, de Iouri Olecha, mis en scène
par Bernard Sobel, au Théâtre National de la Colline ; et dans La Tour, de et mis en scène par Gerard
Watkins, au Théâtre de Gennevilliers.
FABIEN ORCIER vient de jouer dans La Cerisaie et dans 3 Tchekhov, de Anton Tchekhov, mis en
scène par Patrick Pineau. Il a notamment joué dans toutes les mises en scène de Gérard Watkins
depuis la création de Scorches à l’école de l’acteur Florent en 1985. Il a aussi travaillé avec Jean-
Hugues Anglade, Nelly Borgeaud, Claire Lasne, Georges Lavaudant, Laurence Mayor, Laurent Pelly,
Karel Reisz, Serge Sandor, Bernard Sobel, et Frederic Tokarz.
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PERDITA ENSEMBLE a vu le jour en Septembre 1993 au Théâtre de Gennevilliers autour de sept
chevalets, deux amplis guitare, et un texte, La Capitale Secrète
Au début la compagnie s’appelait Les Cow-boys et les Indiens
Mais l'idée de se perdre ensemble était déjà là
Prendre la tangente, par tous les moyens
Début d’un travail intense avec des équipes d’acteurs prêts à se chambouler, à chambouler des
formes, des syntaxes, des émotions, des idées
Début d’une thématique, l’utopie du groupe
En prise à des variations d’environnements
La société du spectacle, la chute du mur de Berlin, le nouvel ordre mondial
L’imaginaire confronté à la dictature du réel sous toutes ses formes
Tout ça brasse du conflit, et le conflit est bon pour le théâtre
Conscience contre inconscience
Réunir forme et fond
Faire de chaque spectacle un geste qui affronte le temps
Cinq spectacles en dix ans
Pas mal de lectures, mises en espaces, et autres défrichages collectifs
Il se trouve que les idées meurent
Chaque jour, dans les théâtres, mais aussi (surtout) ailleurs
Curieusement absence de travail de réflexion et mémoire vont de pair
En n'écrivant rien, en s'inscrivant nulle part, en soulevant des nuages de poussière, un travail de
mémoire qui n'est pas fait
Perdita Ensemble s'attèle en toute humilité à ce devoir et à sa transmission.
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Bibliographie
- Gérard Watkins, Identité, Voix navigables, 2010,
- Gérard Watkins, Suivez-moi, Sophia Press, 1999,
- Gérard Watkins, La Tour, Sophia Press, 1999,
- Gérard Watkins, Icône, Perdita Ensemble, 2004,
- Sarah Kane, Les Anéantis (Blasted), L’Arche, 1998,
- Sarah Kane, Manque, (Crave), L’Arche, 1999,
- Harold Pinter, La lune se couche / ashes to ashes / langue de la montagne / une soirée entre amis,
Gallimard, 1998,
- Harold Pinter, Célébration : La Chambre, Gallimard, 2003.
Vidéographie
- Les films de Dogme 95 :
Le Festin, un film de Thomas Vinterberg, 1998,
Les Idiots, un film de Lars Von Trier, 1998.
- La Rafle, un film de Rose Bosch, 2010.
Sitographie
Le site de la compagnie Perdita Ensemble :
- http://perdita.ensemble.over-blog.com/
La page du spectacle sur theatre-contemporain.net :
- http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Identite/
Sur Blasted (Anéantis) de Sarah Kane et le théâtre post-tragique :
- http://www.sidosoft.com/crlc/pdf_revue/revue2/Spectacle5.pdf
Le « Vœu de chasteté » du Dogme95 :
- http://1895.revues.org/341
LA COMEDIE DE REIMS
Centre dramatique national
Direction : Ludovic Lagarde
3 chaussée Bocquaine
51100 Reims
Tél : 03.26.48.49.00
www.lacomediedereims.fr
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