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L'antiquité classique

Lucio Troiani, Eralda Noè, Cesare Letta, Ricerche di storiografia


greca di età romana
Herman Verdin

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Verdin Herman. Lucio Troiani, Eralda Noè, Cesare Letta, Ricerche di storiografia greca di età romana. In: L'antiquité classique,
Tome 52, 1983. pp. 480-482;

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avec renvois aux comptes rendus qui en ont été faits. Le volume se termine par
deux index : d'abord par grands thèmes (maintenant 35 au lieu de 34, car le
Latium y a été ajouté), puis par noms d'auteurs. Il est annoncé que la
se poursuivra à un rythme quinquennal.
Charles Delvoye.

La Thessalie. Actes de la Table -Ronde (21-24 juillet 1975. Lyon)


organisée par Bruno Helly. Lyon, Maison de l'Orient, 1979. 1 vol.
17x25 cm, vm-346 pp., nombreuses planches. (Collection de la
Maison de l'Orient méditerranéen N° 6. Série archéologique 5).
Prix : 225 FF.
Organisée par l'Institut Fernand-Courby et l'Unité de recherches
n° 15 de Lyon, cette rencontre à laquelle avaient été conviés une
trentaine de spécialistes venus de France, de Grèce et d'ailleurs avait
un programme fort ambitieux : c'est toute l'histoire de la Thessalie,
du néolithique au xixe siècle, qui était à l'ordre du jour, sous les aspects les plus
variés, histoire de l'art, de la religion, des institutions... à quoi il faut ajouter la
géographie et la géologie de ce que J. Pouilloux appelle, dans son Avant-propos
(p. vu), «le plus balkanique des pays grecs». Une telle variété dans les thèmes
retenus donne aux actes de cette table-ronde une allure de «mélanges» et fait
que je serais bien incapable de formuler un jugement personnel sur la valeur de
toutes ces communications. Je me bornerai donc à signaler les deux articles qui
m'ont paru les plus intéressants : B. Helly, Une liste des cités de Perrhébie dans
la première moitié du IVe siècle avant J.-C, pp. 165-200 (étude approfondie
d'un document inédit, malheureusement fort lacunaire) et B. Helly, G. J. Te
Riele, J. A. Van Rossum, La liste des gymnasiarques de Phères pour les années
330-189 av. J.C., pp. 220-255 (analyse détaillée d'un texte publié par D. R.
Théocharis dans YArchaiologikon Deltion 19, 1964, pp. 265-267 ; cf. S. E.G.
XXV, 664).
Jean-Marie Hannick.

Lucio Troiani, Eralda Noè, Cesare Letta, Ricerche di storiografia


greca di età romana. Pise, Giardini, 1979. 1 vol. 18 x 25 cm, 189 pp.
(Ricerche di storiografia antica. I). Prix : 50.000 lires.
Ce volume, introduit par une préface d'Emilio Gabba, contient trois études
consacrées à la réflexion historiographique et politique grecque sur la nature
du pouvoir romain. Dans un bref exposé (p. 9-18), intitulé II funzionamento
dello stato ellenistico e dello stato romano nel V e nel VI libro delle «Storie» di
Polibio, Lucio Troiani offre un intéressant aperçu des passages du livre V de
Polybe, dans lesquels l'historien a analysé les faiblesses des monarchies
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hellénistiques et, plus particulièrement, de l'état macédonien. Ces réflexions


permettront à Polybe de mieux mettre en évidence, dans le livre VI, les causes
de la stabilité des institutions romaines, dans laquelle il reconnaît un des
facteurs les plus importants du succès des Romains dans le domaine de la
politique internationale. L'étude suivante, comportant près de cent pages
(p. 21-116), est de la main d'Eralda Noè, qui traite des conceptions
historiographiques de Denys d'Halicarnasse, sous le titre Ricerche su Dionigi
d'Alicarnasso .· la prima stasis a Roma e V episodio di Coriolano. Sur la base
d'une analyse pénétrante du texte de Denys et avec une connaissance
exemplaire de la littérature moderne, l'auteur réussit à détecter deux tendances
qui ont modelé le récit du conflit entre les patriciens et les plébéiens et de
l'épisode de Coriolan. D'autre part, Denys y a fait usage d'éléments provenant
de la tradition grecque, c'est-à-dire les réflexions des historiens et des rhéteurs
sur le rôle de la st?s?? dans le développement politique et social des cités, ainsi
que les appels à l'unité des Grecs. En ce qui concerne ce dernier point, l'auteur
attire l'attention, à juste titre, sur l'influence des idées d'Isocrate, pour qui
Denys d'Halicarnasse avait une grande admiration. D'autre part, l'exposé de
Denys sur la tension politique et sociale à Rome, aux débuts de la république,
porte manifestement l'empreinte des guerres civiles du premier siècle, ce que
Mme Noè attribue à l'usage d'une source annalistique à tendance optimate.
Dans la troisième étude de ce recueil, Cesare Letta traite d'un autre témoin
de marque de l'interprétation grecque de la civilisation romaine, Dion Cassius :
La composizione dell'opera di Cassio Dione .· cronología e sfondo storico-politico
(p. 117-189). L'auteur y reconsidère, d'une façon minutieuse, le dossier
la biographie de Dion. Ces recherches convergent vers la question
de savoir si l'historien a assumé son premier consulat pendant le règne de
Septime Sévère, comme l'acceptent la plupart des savants (voir, par exemple, F.
Millar, A Study of Cassius Dio, Oxford, 1964, p. 17). Par le biais d'une
nouvelle analyse des données sur la carrière de Dion, M. Letta propose comme
date probable le printemps de 222, sans pouvoir préciser toutefois si ce fut
avant ou après la mort d'Elagabal. Partant de cette thèse, l'auteur réexamine
plusieurs problèmes épineux en rapport avec la composition de l'uvre de
Dion. Les résultats les plus importants en sont les suivants : la période des dix
années consacrées aux travaux préparatoires (voir D.C. 72.23.5 = Rel. 73 éd.
Boissevain) se situerait entre 2 1 2 et 222 et les douze années pendant lesquelles
Dion rédigeait son uvre comprendraient la période entre 222 et 234. Il
s'agirait donc d'une rédaction unique, sans additions ni révisions ultérieures.
Au long de son exposé très fouillé et basé sur une bibliographie solide, M.
Letta traite d'autres problèmes d'une importance capitale pour une meilleure
appréciation de Dion Cassius en tant qu'historien et qui sont tous, d'une façon
directe ou indirecte, liés à la carrière de Dion et à la composition de son uvre.
Ainsi, M. Letta pose à nouveau la question de savoir dans quelle mesure Dion
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a fait un usage direct des sources d'archives et il y répond d'une façon plus
positive que F. Millar dans sa monographie précitée. Notons en passant que ce
problème si fondamental pour une appréciation plus nuancée de la méthode
des historiens anciens en général, nécessitera encore de nombreuses recherches
concernant le contenu et le fonctionnement des archives à Rome, comme vient
de le souligner L. De Concinck dans un article récent (Un projet d'études sur les
sources primaires littéraires et documentaires des historiens à Rome, dans
AncSoc 11/12, 1980/1981, p. 387-407).
Longtemps - faut-il le rappeler ? - des auteurs comme Denys d'Halicarnasse
ou Dion Cassius étaient exclusivement ou surtout étudiés comme sources de
l'histoire romaine. Rendons hommage aux auteurs de ce beau volume de s'être
délibérément mis sur cette autre voie, qui consiste dans la recherche du
caractère spécifique des uvres en question et de leur valeur comme étape de
l'évolution de la réflexion historiographique dans la civilisation gréco-romaine.
Herman Verdín.

Rudi Thomsen, King Servius Tullius. A Historical Synthesis.


Gyldendal, 1980. 1 vol. 16 x 23,5 cm, 347 pp. (Humanitas. V).
Présenté naguère encore comme un pur symbole (U. Coli), voire comme une
divinité solaire (E. Pais), Servius Tullius est aujourd'hui considéré, par la
plupart des chercheurs, comme un personnage historique, ce qui n'exclut pas
la présence dans sa geste de nombreuses données légendaires ou mythiques.
C'est à séparer l'histoire de la fable dans la vie et l'uvre du sixième roi de
Rome que s'est attelé le savant danois, bien connu par ses travaux de
numismatique. D'entrée de jeu, R. Thomsen précise bien que, dans
l'impossibilité où nous nous trouvons d'atteindre les sources de notre tradition,
nous ne disposons que d'une seule voie d'approche: «a close study of the
interior likelihood of every piece of information at hand» (p. 23). Pareille
méthode appliquée à la tradition littéraire aboutit rarement, on s'en doute, à
des résultats indiscutables. N'empêche que ceux auxquels parvient l'auteur
méritent tout notre intérêt. Il nous a semblé utile de rassembler ici, en les
ramenant à l'essentiel et en abandonnant tout l'appareil critique, les éléments
que R. Thomsen retient comme historiques.
Ainsi Servius Tullius a réellement vécu ; c'est le condottiere de Vulci, connu
par les Étrusques sous le nom de Mastarna ; il s'est emparé de Rome par la
force et l'a occupée pendant une vingtaine d'années, de 540 environ à 520
environ, avant d'être tué par son successeur. Il est l'auteur d'une réforme
administrative et d'une réforme militaire. Pour remplacer les trois tribus
gentilices antérieures, il a divisé tout le territoire (Rome et sa campagne) en
quatre tribus, qui ne sont pas encore strictement urbaines, mais chacune avait

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