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Étude géométrique
par Georges HENRIOT
Ingénieur des Arts et Métiers
Ancien Directeur général technique de la société Engrenages et Réducteurs
n engrenage est un organe qui assure la liaison entre deux arbres, trans-
U mettant le mouvement de rotation de l’un des arbres (arbre menant, ou
moteur) à l’autre arbre (arbre mené), avec un rapport constant des vitesses
angulaires.
Suivant la position relative des deux arbres l’un par rapport à l’autre, nous
avons trois classes principales d’engrenages :
• Engrenage parallèle : les deux axes sont parallèles (figure Aa).
• Engrenage concourant : les deux axes se coupent suivant leurs prolon-
gements (figure Ab).
• Engrenage gauche : les deux axes occupent une position relative
quelconque ; ils ne sont ni parallèles, ni concourants (figure Ac).
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x
1
x O1
2 S x2
O1 x
Σ 1
O2
O2 a Σ a
x1 x
2
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1. Définitions générales
c1
dd 1
1
d
O1 1
d2
d2
c2
Considérons deux axes parallèles O1 et O2 . L’axe moteur tourne O2
radians tours
avec une vitesse angulaire ω 1 ------------------------- ou n 1 --------------------- . On désire
seconde minute
que l’axe mené O2 tourne en sens inverse avec une vitesse angu-
radians tours
laire ω 2 ------------------------- ou n 2 --------------------- . Une première solution apparaît :
seconde minute a b c
monter une poulie sur chaque arbre et relier ces deux poulies par
une courroie croisée comme l’indique la figure 1a. Figure 1 – Engrenage extérieur
Appelons c 1 et c 2 les diamètres de ces deux poulies. Écrivons
que les deux poulies ont la même vitesse tangentielle, égale à la
vitesse de déplacement de la courroie (il faut évidemment exclure
tout glissement entre la courroie et les deux poulies) :
πc 1 n 1 = πc 2 n 2
ce qui donne :
c1 n2 d O1
1
-------
- = --------
- (1) a
c2 n1 d O2
2
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(Indice 1)
Profils
B1 C1
B2 C2
A2
(Indice 2)
d1
--------
z1
- = -------
n2
- = -------
- (7)
2. Construction géométrique
d2 z2 n1
d’une denture
Le module m des dentures est le quotient du pas par le
nombre π :
p d1
m = ----- = --------
d2
- = --------
- (8)
2.1 Denture droite
π z1 z2
C’est un terme particulièrement important qui permet de déter- 2.1.1 Développante de cercle
miner, comme nous le verrons plus loin, la plupart des caractéris-
tiques des dentures. La développante de cercle est définie comme suit : considérons
une droite qui roule sans glisser sur un cercle (figure 5a ) ; un
Par convention, nous appellerons : point M quelconque de cette droite décrit une courbe D appelée
• Pignon : celui des deux organes qui a le plus petit nombre de développante du cercle considéré. Cette courbe ne peut évidem-
dents. Nous l’affecterons de l’indice 1 (z 1 , d 1 , n 1 , etc.). ment pas pénétrer à l’intérieur du cercle : si l’on continue le roule-
• Roue : celui des deux organes qui a le plus grand nombre de ment de la droite après le point de tangence Q, le point M décrit
dents. Nous l’affecterons de l’indice 2 (z 2 , d 2 , n 2 , etc.). un deuxième arc de développante D ′ symétrique du premier par
rapport au rayon OQ. Voici deux schémas de montages simples
• Rapport de l’engrenage : permettant de tracer la développante d’un cercle :
z2 1. Attachons l’extrémité d’une ficelle à la périphérie d’un disque
u = ------- ; u > 1 (9) fixe et enroulons cette ficelle en la maintenant bien tendue
z1
(figure 5b ). Si nous plaçons un crayon à l’extrémité M, ce crayon
trace une développante du cercle matérialisé par le disque.
2. Prenons un disque pouvant tourner autour de son axe et sur
1.3 Formes des dents lequel on a fixé une plaque (figure 5c ). Comme précédemment,
attachons l’extrémité d’une ficelle à la périphérie du disque,
enroulons cette ficelle sur le disque et maintenons-la bien tendue
■ Classification d’après la forme longitudinale des dents
en la faisant passer sur un petit galet fixe. En tirant sur la corde, le
Les trois principales formes de denture rencontrées pratique- disque tourne et une pointe traceuse M solidaire de la ficelle décrit
ment sont : une développante sur la plaque.
• Roue ou pignon cylindrique à denture droite (figure 4a ) : les Dès lors, la construction d’une développante d’un cercle donné
dents sont parallèles à l’axe. de rayon r b devient évidente (figure 6). Nous n’avons qu’à imagi-
ner par la pensée la ficelle précédemment utilisée. Considérons
• Roue ou pignon cylindrique à denture hélicoïdale (figure 4b ) : une tangente TV au cercle de base (ficelle tendue) et enroulons-la
les dents sont « enroulées » suivant des hélices. sur le cercle jusqu’au point Q :
• Roue ou pignon cylindrique à denture en chevron (figure 4c ) :
la denture est constituée de deux parties hélicoïdales opposées. TQ = TV
■ Profil des dents Divisons par exemple TV en 15 parties égales, de même que TQ .
Menons les tangentes aux différents points de division du cercle et
Nous appellerons profil la section des dents par tout plan normal portons sur ces tangentes successives des longueurs qui dimi-
à l’axe (figure 3). Nous ne considérerons dans cet ouvrage que le nuent à chaque fois de la valeur d’une division élémentaire de TV
profil en développante de cercle qui est pratiquement le seul utilisé
(il n’existe que de très rares exceptions : engrenages d’horlogerie ou TQ : (en d’autres termes, ce que la ficelle perd en longueur
par exemple). hors du cercle, elle le gagne dans son enroulement sur le cercle).
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M ■ Engrenage extérieur
T
Les deux profils en contact pendant le mouvement sont appelés :
rb profils conjugués, ils doivent satisfaire aux deux conditions impé-
Q ratives suivantes :
d O
1. Ils doivent être tangents à chaque instant. Le contact ne doit
jamais avoir lieu suivant des angles vifs.
2. Le rapport des vitesses angulaires doit rester rigoureu-
Figure 5 – Développante de cercle : construction sement constant.
V d b1 n2
----------- = --------
- (10)
d b2 n1
11
90°
Une ficelle est enroulée sur les poulies à la manière d’une cour-
5
fixées sur chacun des deux disques. Si nous faisons tourner les
0
5 Q deux disques de telle sorte que la ficelle reste bien toujours ten-
due, la pointe dessine sur chacune des deux plaques les courbes
10
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d b1 d1 Cercle
O1 primitif
O1
T1
P2 α I
P2
M M
P1 P1 Ligne
d'action
a T2
Cercle
primitif
d b2
d2
O2 O2
Cercle
de base
L
'
L
— pour le pignon : r b1 = r 1 cos α α'
(13) α P2 I' P2
— pour la roue : r b2 = r 2 cos α
I M a' P1 M
a
P1
2
r'
Remarque importante relative à l’engrenage à développante r2
de cercle : une variation d’entraxe ne modifie pas le rapport r b2 r b2
constant des vitesses angulaires.
O2
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P2 Hélice primitive
P1 Cercle primitif (inclinaison : β)
α I
Ligne d'action
P1
T1
T2
Hélice de base
Cercles (inclinaison : βb)
rb1
de base
r1
O1
rb 2
Hélice de base
r2
a Tangentes à
l'hélice de base
O2
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pz pz βb
β
3. Règles technologiques
de base
πdb ■ Relations fondamentales
πd
● Denture droite (figure 14)
a angles d'inclinaison • Pas :
pb = p cos α (22)
• Épaisseurs et intervalles :
s1 + e 1 = s 2 + e 2 = p (23)
Pour un engrenage sans jeu :
y
s1 = e 2 et e1 = s2 (24)
• Angle d’incidence θ : en un point M de la développante situé à
pz2 un rayon r M , on a (figure 14) :
rb
cos θ M = -------
- (25)
pz1 rM
β β • Angle de pression α :
rb
cos α = ------
- (26)
πd2 πd1 r
x
• Fonction « involute » (inv) :
b pas hélicoïdaux
^
MOQ = tan θ M – θ M = inv θ M
Figure 12 – Éléments géométriques de denture et engrenage (27)
^
IOQ = tan α – α = inv α
hélicoïdaux
Dans l’ouvrage [1] se trouve une table donnant les fonctions
(inv.) pour des angles de 10o à 33o. Les valeurs de inv. entre 18o et
25o sont données dans [BM 5 621], tableau 10 .
β
● Denture hélicoïdale
Nous avons les relations suivantes (figure 15), avec indice « n »
pour réel et « t » pour apparent :
• Pas : pn = pt cos β (28)
• Modules : mn = m t cos β (29)
β • Épaisseurs : sn = s t cos β (30)
• Intervalles : en = e t cos β (31)
pt pn p
• Pas axial : p x = --------------- - = -------z
- = -------------- (32)
Figure 13 – Engrenage pignon-crémaillère hélicoïdal tan β sin β z
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e
ur
nt
de
e
u rd
rge
La Flanc
hf ha
te
d e tê
h
lin d re
Cy itif
prim
a
d re
d
d
n
f
d
C y li b
ed
e pi
ed
dr Profils
lin
f
d
Cy
a
d
Ligne de tête
Ligne primitive ha
h
hf
te Ligne de pied
tê
e
Sail
cd
an ed
Fl pi
lie
e c
c d
ha
an
Fl
Ha h
hf
ute
ur
Intervalle : e Épaisseur : s
Cre
ux
Ce
t' r
Q Q' Ce cle p
rcl
M' e d rim
θ se
pb e itif
t a ba
eb Épaisseur s
sd
Pa de base : sb
e
pb α
M
I Pas prim e
i ti f p
p
base Q b I'
e
cle d
Cer
la corde
Saillie à
Q'
Flèche
O
ha
re
θM
Cent
r
b
r
Corde : s
f
sa g
M sM M
I s r r
cos θM = r b ; cos θa = rb
ra M a
rM sM = rM rs – 2 (inv θM -- inv α)
Q Q
sa = ra rs – 2 (inv θa -- inv α)
inv α sb = rb rs + 2 inv α
θa rb
inv θ M r
h
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st et
z dents
s Plan normal
n
e à l'hélice r
n
β zn = z /cos3β
β
I
px
(n) r /c I πm
os 2 n
p β β
n
β (t)
pt
(0)
Tableau 1 – Modules normalisés (1)
I II III
α
n 1 1,125
90° D
1,25 1,375
p bn
p 1,50
n
(n) αn pt 1,75
αt 2
αt
2,25
p
β bt (t) 2,50
F
2,75
E B C 3 (3,25)
3,50 (3,75)
Plan normal à l'axe du pignon 4
4,50
Figure 15 – Éléments géométriques d’une denture hélicoïdale 5
5,50
6 (6,5)
7
■ Proportions « normales » de denture 8
● Denture droite extérieure 9
10
11
saillie h a = m 12
creux h f = 1,25 m 14
16
hauteur h = 2,25 m (35) 18
angle de pression α = 20 o 20
Épaisseur = intervalle = π m /2
(1) Accorder la préférence aux modules de la colonne I.
Éviter autant que possible l’emploi des 3 modules de la colonne III.
● Denture hélicoïdale extérieure
Mêmes valeurs que pour denture extérieure avec comme Dans ce plan, le module est le module réel (m n = m t cos β ) et
condition : l’angle de pression est l’angle de pression réel α n .
da db (37) Nous pouvons ainsi étudier la denture hélicoïdale dans le « plan
réel » comme si nous avions une denture droite de caractéristiques
■ Modules normalisés suivantes :
Les valeurs des modules normalisés, selon la norme NF 23-005, — module : m n
sont données dans le tableau 1. — angle de pression : α n
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2r
z n = ------------------
- mn
cos 2 β
c2 P2 V
Comme : 2r /m t = z, il vient :
P1 a
z c1 I
z n = ------------------
- (38)
cos 3 β A
Une application pratique intéressante est par exemple le choix
de la fraise module de taillage d’une denture hélicoïdale parmi le RA Menant
jeu de fraises de taillage d’une denture droite.
4. Continuité d’engrènement P1 I
b
P2
1
• Longueur de conduite (figure 17d ) : 2
g α = AB = A I + IB = g f + ga (39)
• Arc de conduite : arc dont ont roulé sans glisser l’un sur l’autre
Figure 17 – Denture droite : continuité d’engrènement
les deux cercles primitifs pendant tout l’engrènement :
(engrenage extérieur)
gα
g t = ----------------
- (40)
cos α
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r a1
gβ
ε β = -------
- (45)
pt
r a2
Indiquons que, pour utiliser la denture hélicoïdale avec un cer-
O1 tain profit, il faut que le rapport de recouvrement soit au moins
égal à 1, d’où :
gβ pt (46)
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P'2
B' i2'
I' v'2
P'2 v'1
P'1
A'
i1' P'1
B P2 β
β
αt I i2
P1
i1
A
P1
O'1
r1
r b1
O1
durant l’engrènement d’un pignon avec une roue, dans des d’interférence. Ce phénomène se manifeste par un dégagement
conditions défavorables telles que certaines parties utiles du profil important du pied de la dent du pignon, avec raccordement par
se trouvent rognées par l’outil, ou que les profils conjugués du angle vif V avec la partie en développante ; nous constatons qu’en
pignon et de la roue tendent à se pénétrer l’un l’autre à certains plus de l’affaiblissement de la résistance de la dent, il se produit
instants. Considérons pour commercer le cas le plus frappant des une élimination de la partie QV de développante.
interférences de taillage. Le point T est souvent appelé « point d’interférence ».
La figure 20 schématise trois conditions de génération d’un Il faut éviter que le cercle de tête de l’organe conjugué, ou le
pignon avec un outil circulaire de profil générateur P0 . cercle de tête (ou ligne primitive) actif de l’outil passe au-delà de
a ) Le point extrême d’action A 0 est situé entre I et T ce point.
(figure 20a ). Le profil P du pignon est composé d’un arc de déve-
loppante de cercle s’arrêtant en A 0 , et d’un certain profil de rac- ■ Interférence avec le profil de raccordement
cordement engendré par la pointe de l’outil. Comme le montre
plus clairement le schéma de détail, le profil en développante ne va L’opération de taillage définit le point A0 limite du profil en déve-
pas jusqu’au point Q où théoriquement il rencontre son cercle de loppante (figure 20a ).
base, Cb . La figure 17a définit le point actif de pied A. Il faut éviter d’avoir
b ) Le point extrême d’action A 0 est confondu avec T le rayon du point A plus petit que le rayon du point A 0 , sinon le
(figure 20 b ) : le cercle de tête de l’outil passe par « le point contact pourrait se produire sur le raccordement de pied.
d’interférence » du pignon. La partie en développante du profil P Lorsque le nombre de dents diminue ou lorsque l’angle de pres-
s’étend alors jusqu’au cercle de base, et nous sommes juste à la sion diminue, le point d’interférence T se rapproche du point pri-
limite du phénomène d’interférence. mitif. Les risques d’interférences augmentent donc.
c ) Le cercle de tête de l’outil passe au-delà du point d’interfé- Nous verrons dans [BM 5 621] que les « corrections de denture »
rence du pignon (figure 20c ) : il se produit alors le phénomène permettent de remédier à cet état de choses.
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a b c
Outil
P0 P0
P0
I I I
P α P α P α
C e r cl e d Cb
e ba T Cb
se C
T T
A0 b A0
A0
V
A0 Cb
Cb T Cb
Q Q
T Q
2
r b2 + ( r 2 – r 1 ) sin α
2
O2 T1 = (48)
rieur du cercle de base (voir figure 20a ). La valeur de saillie (y 2 m )
est donc alors trop importante (figure 22).
■ Interférence avec le profil de raccordement Supposons maintenant que le pignon soit taillé avec un outil cré-
de pied du pignon maillère normalisé, comportant un arrondi au sommet sur 0,25 m :
la « ligne de tête active » de l’outil-crémaillère passe donc par t
La condition de non-interférence précédente est en général satis-
(ts = 0,25 m ). Le point correspondant A0 de la ligne d’action définit
faisante dans le cas du taillage de la roue avec un outil circulaire
le commencement du profil de raccordement de pied du pignon.
dont le profil en développante s’étend en général jusqu’au cercle
Le rayon de tête minimal de la roue ne doit donc pas être O2 T1 ,
de base.
mais O2 A0 . Nous appellerons v m la différence (O2 A0 – O2 T1 ),
Par contre, dans le cas de l’engrènement d’une roue avec un c’est-à-dire la quantité complémentaire dont il faudra dans tous les
pignon, elle n’est pas en général suffisante étant donné que le pro- cas raccourcir la saillie de la roue. Le tableau 2 donne les caracté-
fil de raccordement du pignon commence pratiquement à l’exté- ristiques finales de la denture.
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Lign
e d'a
ction
I
y2 m α
u A0
t B I
s P2 P1 P2 P1
vm
T1 T1 T2
vm
T2
O1
O2
W
Figure 22 – Engrenage intérieur : interférence avec le profil
de raccordement de pied du pignon
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6. Glissement Cela signifie que nous avons correspondance entre les arcs :
a c ;
a c et c d et
c d ;d e et
d e ;
e f et
e f ;
f g et
f g ;
g b et
1 1 2 2 1 1 2 2 1 1 2 2
■ Glissement relatif (51)
1 1 2 2 1 1 g b
2 2 1 1 2 2
La figure 25 représente l’engrènement d’un couple de profils
conjugués dont la ligne d’action est tangente en T1 et T2 aux Nous pouvons faire les remarques suivantes :
cercles de base du pignon et de la roue. Par définition même des
— il n’y a pas de glissement au voisinage du primitif ;
profils conjugués, ceux-ci roulent l’un sur l’autre : ils sont constam-
— le glissement augmente au fur et à mesure que l’on s’éloigne
ment tangents.
du primitif ;
Il convient cependant de signaler que ce roulement s’accompa- — le glissement relatif change de sens de part et d’autre du
gne d’un glissement relatif, glissement qui occasionne en particu- primitif ;
lier la perte de puissance par frottement et la détérioration par — le glissement est nettement plus faible pour l’engrenage inté-
grippage dans certaines applications à grande vitesse particulière- rieur que pour l’engrenage extérieur.
ment chargées. Ce glissement relatif est mis en évidence sur la
figure 25. Au point A de la ligne d’action, ce sont les points a1 et ■ Vitesse de glissement relatif
a2 qui sont en contact ; au point C ce sont les points c1 et c2 . Les Nous nous bornerons à indiquer, sans la démontrer, la formule
arcs a 1 a 2 et a 2 c 2 se correspondent donc pendant le temps néces- très simple qui permet de calculer la vitesse de glissement relatif
saire pour le déplacement du point de contact de A à C. en un point quelconque de contact :
Nous voyons que : vg = (ω 1 ± ω 2) T (52)
a c >
a c (49) avec ω 1 et ω 2 vitesses angulaires du pignon et de la roue
d’où la valeur du « glissement relatif » :
a c –
2 2 1 1
(en rad/s),
a c .
2 2 1 1
T distance du point de contact au point primitif, signe
Nous pourrions dire de même que les arcs d b et d b se cor- (+) pour engrenage extérieur, et signe (–) pour
1 1 2 2
respondent pendant le temps nécessaire pour le déplacement du engrenage intérieur.
point de contact de D à B : Indiquons la formule pratique suivante :
d b > d b
1 1 2 2 (50) 1
v g = ---------------- ( n 1 ± n 2 ) T (53)
9 554
Les relations (49) et (50) indiquent tout d’abord que le glisse-
ment change de sens de part et d’autre du point primitif. avec vg en m/s,
Nous allons maintenant mettre en évidence une autre propriété T en mm,
fondamentale : le glissement relatif est nul au point primitif, et n 1 et n 2 vitesses angulaires du pignon et de la roue
augmente progressivement au fur et à mesure que le point de (en tr/min),
contact s’éloigne du point primitif. ou bien :
Les figures 26a et b sont des figures correspondantes valables u±1
1
pour un engrenage extérieur et un engrenage intérieur respecti- vg = ---------------- n 1 -------------- T (54)
9 554 u
vement. Divisons la partie utile AB de ligne d’action en 6 parties
égales par exemple : soit C, D, E, F et G les points de division. avec u rapport de l’engrenage z 2 /z 1 .
ω2
Roue
b1
B T2
b2
d1
d2
D
I
M c1
C a
A c2
1
T1 a2
ω2
ω1 Pignon
ω1
Figure 25 – Mise en évidence
du glissement relatif
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■ Glissement spécifique
O1 Pignon
Durant le temps nécessaire pour le déplacement du point de
contact de A à C par exemple, le glissement relatif des deux profils
est (figure 25) :
b2 B
T1
g = a2 c2 – a1 c1
g2
b1 Bien que ce glissement relatif soit le même pour les deux profils,
g1 G nous concevons cependant qu’il aura une répercussion plus mar-
f2 quée sur le pignon que sur la roue, car il sera réparti sur un arc
f
a c plus petit que
F
e2 I1 E
a c .
D d2 e 1 1 1 2 2
d1
c2 En plus de la notion de glissement et de vitesse de glissement,
C a2 il sera donc du plus haut intérêt de faire apparaître un rapport
c1
A extrêmement important pour toutes les questions d’usure : le glis-
a1 sement spécifique. La valeur moyenne des glissements spécifiques
de A à C est :
a2 c2 – a1 c1
O2
Roue
— pour le pignon :
a1 c1
-
g s1 = -------------------------------
a2 c2 – a1 c1
(55)
a engrenage extérieur — pour la roue :
g s2 = -----------------------------
a2 c2
-
glissement
On appelle parfois glissement spécifique le rapport -------------------------------- .
b1 b2 roulement
B En divisant la ligne d’action en un nombre infiniment grand
g1 g2 d’espaces de temps égaux, nous arriverions à la définition du glis-
f F G
f1 2 sement spécifique en chaque point de la ligne d’action. Il est du
I plus haut intérêt d’avoir les plus faibles valeurs possibles du glis-
E e1 e
2 sement spécifique.
d1
D
c1 d2 Sur la figure 26, nous constatons que lorsque le contact se rap-
C
a1 c2 proche du pied de dent du pignon, l’arc de roulement du profil de
roue augmente alors que l’arc de roulement du profil du pignon
A a2 diminue : le glissement spécifique augmente donc lorsque le
T1 contact se rapproche du pied des dents. Il deviendrait même infi-
niment grand si le contact se produisait au point T, point de tan-
O1 gence de la ligne d’action et du cercle de base. Ceci est mis en
O2 évidence si nous remplaçons les deux dentures conjuguées par
deux galets cylindriques de centres respectifs T1 et T2 (centres de
courbure (figure 25)) tournant autour de ces points avec les vites-
b engrenage intérieur ses angulaires respectives ω 1 et ω 2 (voir [1]). Nous constatons
qu’en A le galet qui matérialise le pignon devient très petit ; il se
Figure 26 – Étude du glissement en fonction du point de contact réduirait à un seul point en T1 .
Référence bibliographique
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 5 620 − 17