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[25/04 à 08:04] +237 56954125: 💖 *AU CŒUR DE MA VIE* 💖

(Tome 2)

*Debora Sylvana*

~1~

Je marche le long de la plage en laissant l'air frais me chatouiller les narines.

Je sens mon voile glisser sur ma tête et j'essaie alors de le rajuster.

Malheureusement pour moi au lieu de parvenir à le réajuster, il me fut arraché par le vent.

Merde ! Quelle impasse ? Il faut que je me couvre le visage rapidement avant que quelqu'un ne me voit
dans cet état et se mette à hurler de frayeur comme s'il avait croisé le diable en personne.

Ce qui m'énerve encore plus en ce moment est que plus j'essaie de rattraper mon voile, plus il s'éloigne
de moi, jusqu'à finalement je me retrouve devant un couple qui se disputait. Je ne fais pas cas de leur
dispute. Moi tout ce que je veux c'est récupérer mon voile. Il vaut mieux qu'eux deux voient mon
dégoûtant visage que ce soit toute la terre qui le voit.

Dès que j'avance ma main pour prendre mon voile qui était au sol à côté d'eux, j'entends un cri d'effroi
provenant de la jeune femme qui venait de m'apercevoir.

C'est à ce moment que son homme se retourna pour me regarder.

_ Mon Dieu ! Quel est ce...ce...ce visage dégueulasse et affreux ? Oh ! Mon Dieu, ça pue ! S'écrie la
femme à mon égard.

Instinctivement je me cache le visage par mes petites mains...

Quelle impasse !

_ Madame, excusez-moi si je vous ai effrayé. Je...je veux juste prendre mon voile là et m'en aller s'il vous
plaît ; dis-je.
_ Beurk ! S'exclame la femme en question, avec tout le mépris du monde. Tu es dégoûtante...tu me
donnes même la nausée. Toi aussi tu es un être humain ? Non mais ma foi, tu me donnes envie de vomir
!

Je me sentais si mal. Il faisait un peu noir mais tous ceux qui passaient ne cessaient de prêter attention à
tout ce que cette femme disait.

_ Oh ! Mon Dieu, quelle chose si affreuse ! Crie t-elle de plus bel.

_ Caroline, arrête cette comédie tout de suite ! Ordonne son homme.

_ Comédie ? Aniel tu crois que je joues à de la comédie ? Dit la femme en crachant de dégoût au sol.

_ Oui je crois que tu en fait un peu trop là !

_ Tu trouves que j'exagère ? Et si c'est une maladie hyper contagieuse, je vais faire comment ? Tu veux
qu'elle me contamine, c'est ça ? Regarde la, ce n'est qu'un monstre. Je n'ai pas tort ; je ne fais que dire la
vérité ! Ce genre de personne ne mérite pas de vivre parmi les humains... ! Elle est extrêmement
répugnante ! Allez, oust ! Va-t-en d'ici sorcière ! Ne me contamine pas !

_ Non mais Caroline qu'est-ce qui t'arrive à la fin ? Fit son mari indigné.

*À suivre !*

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(Tome 2)
*Debora Sylvana*

~2~

J'ai les larmes aux yeux. Les paroles de cette femme sont comme du venin mortel, et je ne peux pas
supporter cela.

_ Madame, euh...je suis vraiment désolée ; dit le monsieur à mon égard. Excusez la, elle ne pensait pas
tout ce qu'elle a dit et...

_ Bien-sûr que je pensais ce que j'ai dit Aniel ! Comment ça je ne pensais pas ce que j'ai dit ? Hurle la
dame en interrompant son mari.

_ Euh... Madame excusez-nous vraiment pour cet incident. Nous...

Sans attendre qu'il termine ce qu'il avait à dire, je me baisse et prend rapidement mon voile et cours en
toute vitesse loin d'eux.

Je viens de subir la pire humiliation de toute ma vie. Chaque mot de cette femme était comme une gifle
que je recevais en plein visage. Mon Dieu, comment les gens peuvent être aussi cruels ?

Des larmes ne cessent de couler de mon visage. Plus j'essayais de les retenir, plus elles coulaient à flot.
Qu'ai-je bien pu faire à la vie pour mériter tout cela ? Qu'ai-je bien pu faire ?

Mon portable se met à sonner à cet instant. Lorsque je le sors de ma poche, je me rends compte que
c'est maman Dorothy qui essaie de me joindre. Je raccroche mon téléphone, puis l'éteins.

Mes yeux sont mouillés de mes larmes et ma gorge est nouée. Le voile pour lequel on m'a insulté, je n'ai
même pas eu le culot de le remettre sur ma tête. À quoi bon d'ailleurs ? Que je cache mon visage ou pas,
ça ne changera rien en cette vérité : je suis un monstre !

Cette femme a raison, je n'ai plus ma place dans cette société. J'ai beau me mentir en me disant que
tout allait finir par rentrer dans l'ordre un bon jour, la vérité est là sous mes yeux.
On m'a dit de garder en moi la graine de l'espérance et qu'elle finira par porter du fruit. J'aurais dû
demander si ce fruit en question serait doux ou amer. Mais aujourd'hui j'ai eu ma réponse. À quoi donc
cela m'a servi de croire en la compassion de l'homme et en l'espérance ? Rien !

Si la vie pour certains est un don de Dieu qu'il faut savourer en plein dents, pour moi elle est une corvée.
Et je ne désire qu'une chose en cet instant, c'est d'aller rejoindre ma famille où qu'elle soit ! Je ne veux
plus vivre ; je n'ai plus la force de continuer mon bout de chemin. Mon père me manque, ma mère me
manque, mon frère me manque. Je me sens rejetée par tous, sinon par la plupart. Je ne peux même pas
marcher tranquillement sans me couvrir la tête, par crainte d'être mal vue et mal traitée. Non, c'en est
de trop ! Je ne peux pas vivre avec, je préfère partir.

Machinalement guidée par cette pensée, je commence à m'avancer dans l'eau lentement. Je ne
regardais plus en arrière ; je veux juste partir de ce monde aigri. Je me laisse alors bien volontiers
m'emporter par les vagues de la mer...juste pour aller rejoindre ma petite famille, juste pour quitter
cette terre.

*À suivre !*

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*Debora Sylvana*

~3~
J'entendais des voix lointaines tout autour de moi. Lorsque j'ouvre mes yeux, je les ferme de sitôt,
frappée par l'éclat des lumières blanches. Je tente de les ouvrir une seconde fois, et heureusement pour
moi que cette fois-ci j'arrive à supporter toutes ces lumières blanches.

Soudain, je me rappelle de mes parents et de mon frère. Où sont-ils ? Je suis censée les rejoindre après
ma mort non ? Où sont-ils alors ? Je commence par m'agiter et là je me rends compte que je suis sur un
lit d'hôpital. Un lit d'hôpital après la mort ? Mais qu'est-ce que je fous ici ? Je dois être avec ma famille
et non sur un lit d'hôpital !

Brusquement la porte s'ouvre, laissant apparaître le docteur qui m'avait soigné tout récemment.

_ Vous ? Lui demandai-je. Vous...vous êtes aussi mort comme moi ? Où sommes-nous docteur ?

Il vient me toucher le front et m'examine en silence.

_ Docteur, répondez-moi s'il vous plaît. Où sont mes parents et mon frère ?

_ Tes parents et ton frère sont morts, et toi tu es en vie Kellyane !

_ Non... c'est complètement absurde ! Je suis aussi morte, je devrais les rejoindre. Je... j'ai été noyée
n'est-ce pas ?

_ Parfois on pense avoir le pouvoir sur nos vies, mais on se trompe lourdement. Dans ta tentative de
suicide, une personne t'a secouru et t'a amené ici.

_ Quoi ?

C'est quoi encore cette histoire ? Vouloir ne plus vivre tout simplement est si compliqué ?

J'essaie de reeprendre mes esprits.

_ Com...comment ça j'ai été sauvée ?

_ C'est bien la vérité Kellyane. Tu sais, certaines personnes donneraient tout pour avoir la vie que tu
mènes. Mais toi apparemment tu ne sais pas la grâce que tu as.

_ Docteur, vous délirez peut-être ? Dis-je d'un ton moqueur. Vous pensez que quelqu'un voudrait avoir
la vie que je mène ? Une vie si terne et misérable ? Là vous vous foutez de moi !
_ Je sais de quoi je parle jeune fille. De toutes les façons, c'est à toi de définir le sens de ta vie. Personne
ne le fera pour toi.

Il met les mains dans sa poche et se dirige vers la sortie. Arrivé devant la porte, il se retourne vers moi.

_ J'ai oublié de te dire que tu as de la visite.

Dès qu'il sort, je vois maman Dorothy entrer ; et là j'avoue que j'ai très honte de moi.

_ Pourquoi tu fais ça Kellyane ? Hein ! Pourquoi ? Dit-elle en éclatant en larmes. Pourquoi crois-tu que la
mort soit ta solution pour ce problème ? Pourquoi es-tu si égoïste Kellyane ? As-tu un peu pensé à
comment j'allais me sentir en apprenant que tu n'étais plus ? As-tu pensé à moi ?

Elle versait d'abondantes larmes qui me culpabilisaient de plus en plus.

_ Je...je suis vraiment désolée maman Dorothy. Pardonne-moi. J'avais tellement mal. Je ne sentais plus
ma place dans ce bas-monde.

_ Mais bien-sûr que tu as encore ta place dans cette société. Ce n'est pas aux hommes de définir qui a
ou qui n'a pas sa place dans notre monde ma chérie. S'il t'était arrivé quelque chose, je ne me le serai
jamais pardonné.

*À suivre !*

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*Debora Sylvana*

~4~

Elle se met à essuyer mes larmes avec une douceur et moi aussi j'en faisais de même. C'est fou combien
cette femme et moi nous nous sommes rencontrées en un si rien de temps.

C'est le bruit de la porte entrouverte qui nous ramène toutes deux à la réalité.

Celui qui venait d'entrer dans la pièce est le même homme que celui qui se disputait avec sa femme...je
crois qu'elle se prénommait Caroline. Je me demande bien ce qu'il fait là.

_ Salut Kellyane, dit-il d'une belle voix.

_ Salut !

_ Euh...ma chérie, c'est l'homme qui t'a sauvé la vie ; enchaîne maman Dorothy.

Je ne bronche pas et le regarde calmement.

_ Madame Dorothy, c'est bien ça n'est-ce pas ? Fit l'homme à l'endroit de maman.

_ Oui c'est cela.

_ Bien, euh...je souhaiterais m'entretenir seul à seul avec Kellyane. Ça ne vous dérange pas j'espère !?

_ Non, ça ne me dérange pas. Kelly ma chérie, je serai juste dehors. Je n'irai pas loin.

_ D'accord maman Dorothy.

Elle me sourit, puis s'en alla.


L'homme tire une chaise qu'il vient poser en face de moi et s'assied dessus en me regardant droit dans
les yeux.

Sans me quitter du regard, il sort un portefeuille que je reconnais très bien de sa poche. C'est mon
portefeuille !

_ Qu'est-ce que vous faites avec ça ? Rendez-le moi tout de suite !

_ Pas avant que tu n'aies répondu à ma question jeune fille !

Rendre à quelqu'un ce qui lui appartient, c'est compliqué ça aussi ?

_ Monsieur, je vous suis reconnaissante de m'avoir sauvé mais s'il vous plaît, rendez-moi mon
portefeuille et allez rejoindre votre femme ; lui dis-je.

Il semble ne pas prêter attention à ce que je dis et se concentre sur ma carte d'identité. Je lui donnerai
entre trente et trente-deux ans. S'il y a bien une chose que je déteste chez ce gars, c'est sa manière de
me montrer clairement que c'est lui qui a le contrôle de la situation.

_ Kellyane ANI ; dit-il dans un murmure. Donc comme ça, tu as voulu te suicider ?

Je ne réponds pas à sa question et tourne mon regard de côté.

_ Que s'est-il passé ? Me demande t-il d'un ton sérieux.

_ Comment ça que s'est-il passé ? Demandai-je indignée. Votre femme m'a traité de tous les noms
affreux tout simplement parce que j'ai eu un accident que je n'avais jamais désiré et vous osez me
demander ce qui s'est réellement passé ? Vous vous foutez de ma gueule ou quoi ?

_ Tout d'abord, Caroline n'est pas ma femme. C'est ma fiancée, euh... plutôt mon ex-fiancée. J'ai rompu
avec elle. Mais bref, laissons ça pour l'instant. Que s'est-il passé Kellyane ? Je comprends que tu ne te
rappelles pas de moi mais tu peux avoir confiance en moi et me dire ce qui ne va pas. Je suis confus là.
_Confus ? Ça alors !

_ En fait, je venais voir ton père quand tu étais encore une gamine de dix ans, je pense. Et...neuf ans plus
tard, je suis revenu au bercail et désire revoir ton père et ta mère et étrangement je n'ai pas de leurs
nouvelles. Par dessus tout, je te trouve toi, dans cet état. Je me pose de questions. Que s'est-il passé ?
Où sont tes parents ? Me demande t-il.

Je reste silencieuse.

_ Kellyane, où sont tes parents et ton frère ?

_ Ils...

Mes larmes commencent par menacer de couler. Je fais tout mon possible pour les canaliser mais trop
tard...elles ont commencé par ruisseler le long de mes joues.

_ Kellyane...tu pleures ? S'il te plaît, dis-moi ce qui ne va pas. On peut peut-être trouver une solution.

_ Même si je vous disais ce qui n'allait pas, vous ne pourrez jamais m'aider.

_ On peut toujours essayer Kelly.

_ Mes parents et mon frère sont morts. Vous avez peut-être une solution pour ça ? Je crois bien que
non ! Lui lançai-je d'une voix enrouée de mes larmes. Vous voyez bien que vous n'avez pas de solution
pour ce problème.

_ Quoi ?? Tes... parents et ton frère sont morts ? Oh ! Mon Dieu ! Comment est-ce arrivé ?

_ La maison...la maison a pris feu et malheureusement, ils étaient à l'intérieur. Ils n'ont pas pu s'en
sortir. Mon oncle et le reste de la famille m'ont privé de mes biens et pour couronner le tout, j'ai été
agressée par quatre hommes une nuit quand je revenais des cours. C'est eux qui m'ont rendu ainsi avec
de l'acide ! Ils ont dérobé mon visage par de l'acide...

_ Je...je suis vraiment désolé ; fit-il.

_ Et vous, qui êtes-vous et pourquoi vouliez-vous entrer en contact avec mon père ?

_ Parce que si je suis ce que je suis, c'est grâce à lui ; dit-il.


_ Comment ça ?

_ Sans ton père Kellyane, je ne serai jamais devenu cette personne que je suis aujourd'hui. Tout ce que
j'ai, c'est grâce à lui !

*À suivre !*

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*Debora Sylvana*

~5~

_ À l'époque, dit-il, j'étais jeune et très ambitieux. Mais malheureusement pour moi, je n'étais pas issu
d'une famille aisée. Du coup, il me fallait travailler très dur. J'avais mis en place un projet que j'ai soumis
à plusieurs personnes. La majorité a vu dans ce projet un échec total. Certains allaient même plus loin en
dénigrant mon projet et en me rabaissant. Ça me faisait mal, oui très mal. Cependant, je continuais à
chercher quelqu'un qui allait m'aider à réaliser ce projet, malgré les dires des personnes. Et un jour, je
finis par le rencontrer et il fut le premier à m'avoir félicité pour ce projet. Je lui avais demandé «
Monsieur, pourquoi me félicitez-vous pour ce dont bien de personnes m'ont méprisé ? » ; et il m'avait
répondu « je t'ai félicité parce que ton projet est unique tout comme toi-même tu es unique. Quoique
les gens te rabaissaient sans cesse, tu as cru en toi et tu as cru en ce projet. C'est ta détermination et ta
foi qui t'ont conduit à moi ; ne perd jamais ces deux éléments. Tu en auras besoin toute ta vie mon
garçon. »

Ces paroles n'ont pu jamais quitter mon esprit. À chaque fois que je faisais quelque chose et que n'en
pouvant plus je songeais à abandonner, je me rappelais de ces paroles.

Il se tut un instant, puis reprend son monologue.

_ Les paroles de ton père étaient pleines de sagesse et étaient devenues les meilleurs médicaments
pour moi Kellyane ; dit-il. Depuis ce jour où nous nous sommes rencontrés, il m'a pris sous ses ailes et il
m'a appris tant de choses. Si j'ai réussi à partir à l'étranger pour approfondir mes études et réaliser mon
projet, c'est uniquement grâce à lui. Je lui avais promis de revenir le voir. Je pensais que j'avais le
temps ; dit-il tristement. Mais le temps ne m'a pas fait de cadeau. On commet souvent cette erreur de
penser que nous avons le temps. Mais nous avons oublié que ce n'est pas nous qui contrôlons le temps.
Et comment pourrions-nous d'ailleurs penser pouvoir avoir le contrôle sur quelque chose qui nous a vu
naître ? le temps ne fait de cadeau à personne ! Voilà que tu m'apprends aujourd'hui que cet homme
par qui j'ai atteint ce stade de ma vie, n'est plus... Cet homme n'a pas mérité ce qui lui est arrivé. Et si je
suis arrivé en retard, pour lui montrer ma reconnaissance, alors... c'est en t'aidant, toi sa fille que je
pourrai avoir le cœur en paix.

_ Qu'est-ce que vous essayez de dire par là ? Je ne comprends pas.

_ Tu n'as pas besoin de comprendre Kellyane. Tu n'as pas besoin de comprendre ! J'ai déjà parlé au
médecin, et il m'a donné son accord.

_ Son accord pour quoi au juste ? Je lui demande perdue.

_ Il vaut mieux que tu te reposes pour l'instant. Quand le moment viendra, tu sauras de quoi le médecin
et moi avons parlé.

Il me donne mon portefeuille et se lève pour sortir de la pièce. C'est à ce moment que j'avais oublié que
je ne le connaissais pas vraiment.

_ Qui êtes-vous au juste ?

En me faisant face de dos, il s'arrêta.


_ Appelle-moi Aniel JOHNSON !

Aniel JOHNSON ; murmurai-je pendant qu'il s'en allait.

Maman Dorothy et le médecin entrent de nouveau dans la pièce. Ils ont l'air si joyeux.

_ Qu'est-ce qui vous arrive ? Vous avez rencontré le père Noël ou quoi ?

_ Mieux que ça Kelly ; mieux que ça ; intervient maman Dorothy.

_ Ok...de quoi s'agit-il alors maman Dorothy ?

Elle et le médecin se regardent un moment puis elle se tourne vers moi de nouveau.

_ Tu sais, l'homme qui t'a emmené ici...

_ Oui ?

_ Il...euh...il veut t'aider. Il veut t'emmener aux Etats-Unis avec lui. Là, on te fera une opération
chirurgicale pour ton visage.

_ Attend, tu es sérieuse ?

_ Elle est très sérieuse Kellyane ; appuya le médecin.

_ Mais...je...tout ça est... Je ne sais vraiment pas quoi dire.

_ Tu n'as rien à dire Kelly. Tu n'as rien d'autre à faire que d'accepter ce qu'il te propose ma fille.

_ Maman Dorothy a raison Kellyane.

_ Je comprends que vous voulez mon bien mais le problème est que après tout ce qui m'est arrivé, je ne
fais plus confiance à personne. Cet homme, je ne le connais pas. Il prétend nous connaître ma famille et
moi, mais moi je ne sais vraiment pas qui il est.

_ Kellyane, je sais que tu as beaucoup souffert mais que cette souffrance ne t'amène pas à voir le mal en
toutes choses. Fais confiance à Dieu et il t'aidera. Me dit-elle en me caressant la joue.
_ Bon, comme Monsieur Aniel a tout réglé, je crois que je vais remplir les autres formalités pour vous
libérer ; affirme le docteur.

_ Il a tout réglé ?

_ Oui Kellyane ; dit-il souriant.

_ Ça alors ! Euh... docteur merci beaucoup pour tout ce que vous aussi vous avez fait pour moi ; lui dis-
je.

_ Tu n'as pas à me remercier. Tu sais, Monsieur JOHNSON a une bonne réputation dans la région.
Maman Dorothy a raison ; ne voit pas le mal en toutes choses. Dieu te donne une seconde chance pour
une nouvelle vie ; ne la méprise pas Kellyane ; dit le Docteur.

Il s'en alla encore de la pièce.

J'ai l'impression de rêver là...

Donc ce monsieur veut m'aider ? C'est tout simplement... Incroyable !

* Debora

Sylvana *

Cela fait déjà deux semaines que je suis sortie de l'hôpital.

Monsieur Aniel vient souvent nous rendre visite maman Dorothy et moi, et veille souvent à ce que nous
ne manquons de rien.

Quoique Monsieur Aniel ait décidé de me venir en aide, je continue toujours de travailler dans le
restaurant de l'ami de maman Dorothy.

Une fois encore, je viens de terminer ma prestation et je suis entrain de ranger

affaires pour rentrer chez moi.


_ Salut !

À l'entente de cette voix, je n'ai pas pu m'empêcher de sursauter. Ce n'était personne d'autre que
Monsieur Aniel.

_ Vous m'avez fait peur.

_ Je suis désolé. Ce n'était pas mon intention. Tu as terminé ?

_ Oui, je rentre chez moi.

_ Ok, ça te dit de prendre un verre avec moi ?

_ C'est gentil mais je préfère rentrer chez moi.

_ Je te déposerai moi-même à la maison. De toutes les façons, j'ai déjà prévenue maman Dorothy.

_ Sans blague ; dis-je d'un ton amusé. Ok allons-y, je vous suis.

Je réajuste mon voile puis prend mon sac. Il m'aide en portant ma guitare. Son doux parfum me
chatouillait les narines. Même s'il se voulait être sobre dans sa tenue et dans ses manières, ça crève aux
yeux que cet homme est richissime. Je me mets à suivre ses pas, jusqu'à ce que nous nous posons sur
une petite table dans un coin du restaurant. Il passe rapidement commande pour nous deux, tout en me
regardant. Je n'avais pas remarqué qu'il a de si beaux yeux...

*À suivre !*

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(Tome 2)

*Debora Sylvana*

~8~

Je suis restée médusée par les propos de cette femme...

Les jours qui ont suivi ces paroles que la mère d'Aniel m'a lancées, ont été infernales pour moi.

Elle me traitait de tous les mots, des injures par ici et par là.

Bien évidemment, elle le faisait quand Aniel partait au service.

Ce n'est pas que tout ce qu'elle me faisait ne me touchait pas ; c'est juste que je ne voulais en aucun cas
causer une dispute entre une mère et son fils, en disant tout cela à Aniel. Je ne pouvais non plus en
parler à maman Dorothy de peur de l'inquiéter. J'endurais donc toute seule ma souffrance.

Nous sommes samedi matin. Dalia m'a fait savoir qu'Aniel était parti faire du sport.

Je suis alors restée avec Félicia qui jouait du piano. Quand elle finit son morceau, j'étais très stupéfaite.

_ Waouh ! Je ne savais pas que j'avais une pianiste professionnelle en face de moi ; dis-je. C'était très
bon.

_ Merci. C'est de la même manière que je te trouve avec ta guitare ; "professionnelle et exceptionnelle".

_ Merci.

_ Bon ça te dit qu'on profite vraiment du samedi ?

_ Euh... comment ? Nous profitons déjà du samedi non ?


_ Quand je parlais de profiter, je voulais plutôt dire quelque chose comme faire du shopping. Tu vois ?

_ Ah ! D'accord. Mais je...

_ Non, non et non Kelly. Je suis entrain de te voir venir. Avec moi, tu n'as pas d'excuse ; tu me suis, un
point c'est tout !

_ Ok, je capitule.

_ Tant mieux pour toi.

Ce n'est pas que je n'aime pas faire du shopping, au contraire j'adore. Le problème c'est que j'ai peur. Si
par malheur mon voile me refait le même coup que la dernière fois, je vais faire comment dans cette
ville de New York ? Ce sera la catastrophe !

Quelques minutes plus tard, Félicia revient avec son sac.

_ Allons-y Kelly.

Je la suis machinalement sans protester en prenant soin d'arranger ce bout de tissu que j'avais sur la
tête. Quand nous arrivons au seuil du salon, nous tombons sur Aniel qui était de retour de son sport.

_ Vous allez où toutes les deux ? Demande t-il à sa sœur.

_ Ça ne se voit pas que nous sortons ? Nous allons faire du shopping.

_ Ok. C'est le chauffeur qui va vous y amener j'espère ?

_ Oui.

_ D'accord. Mais s'il te plaît ne la ramène pas trop tard Félicia.

_ D'accord ; dit-elle agacée. Je vais ramener ta petite chérie très tôt. Ne t'inquiète surtout pas.

_ Sa chérie ? Demandai-je instantanément surprise.

_ Ouais, sa petite chérie. On y va Kellyane. Aniel nous perd du temps. Il veut que je te ramène tôt, mais
c'est lui qui nous perd encore le temps.
_ Je me demande des fois comment Luc fait pour te supporter ; dit Aniel en secouant la tête.

_ Je suis son petit cœur Aniel, il n'a pas d'autres choix que de me supporter ; répond cette dernière en
souriant.

Cette complicité qu'il y a entre Aniel et sa sœur, me rappelle celle qu'il y avait entre mon frère et moi.

Qu'est-ce qu'il me manque terriblement !

***

J'ai passé un excellent moment avec Félicia. Elle m'a acheté plein de choses que je ne pourrai
ennumérer. Au début, je me plaignais de tout ce qu'elle me ramassait comme vêtements, mais j'ai fini
par comprendre que ça ne servira à rien. Avec Félicia, il ne faut pas protester. Il faut juste la laisser faire
ce qu'elle veut. Car même si tu protestes, ça ne lui fera pas changer d'avis.

Après nos divers achats, elle m'a emmené prendre un pot de glace, puis nous sommes rentrées à la
maison, dans la soirée.

_ Aniel a dit de te ramener tôt. Je ne veux pas de problème, donc je t'ai ramené à l'heure.

Je pouffe de rire en entendant sa phrase.

_ Vous revenez d'où comme ça ? Demande soudain la mère d'Aniel que je n'avais pas venir.

_ Nous sommes allées faire quelques courses ; répondis Félicia.

_ Et tu y es allée avec cette...fille là ?

_ Bien-sûr ; puisque je te dis "Nous", ça veut dire que c'est nous deux mamans. Viens Kelly !

Félicia prend ses affaires et dépasse sa mère qui la regardait. Moi aussi je prends les miennes et quand
je voulais passer tranquillement à côté d'elle, elle se met sur mon chemin.
_ Je t'ai à l'œil Kellyane !

Je ne dis rien, et je continue ma route. Félicia qui était un peu en avant n'a rien remarqué de ce qui
venait de se passer entre sa mère et moi.

Quand nous montons nos affaires à l'étage, je m'arrête un moment pour lui dire merci.

_ Vraiment merci pour la journée. Ça m'a fait beaucoup de bien de sortir prendre un peu d'air.

_ Ce n'est rien ma puce.

J'ai pris la direction de ma chambre quand tout à coup, elle me héla.

_ Tu veux que je te fasse quelque chose Félicia ?

_ Non...euh... dis, tu as quelle âge ?

_ Euh... 19 ans.

_ Ah ! bon ? Je t'aurais donné entre 22 ou 23. À cause de ta forme.

_ Je vois. Mais pourquoi cette question ?

_ Oh ! Pour rien. Simple question de curiosité.

_ Ok. Bon je retourne dans ma chambre.

_ D'accord.

Que je paraisse un peu plus âgée que mon âge réel, on me l'a souvent fait remarquer. Du coup, j'en suis
habituée.

Après avoir rangé mes affaires dans le placard, je me suis résolue à prendre un bain.

C'est à peine eus-je le temps de m'habiller que j'entends quelqu'un toquer à ma porte.
Je vais ouvrir et je vois Aniel.

_ Entre s'il te plaît.

_ Merci. Alors, comment s'est passé ta journée avec Félicia ?

_ Super. J'ai adoré.

_ Je suis content pour toi.

_ Euh...tu ne veux pas t'asseoir ?

_ Non, ne te gêne pas. En fait, je voulais qu'on parle de quelque chose toi et moi.

_ D'accord. Mais assieds-toi d'abord Aniel.

_ Ce ne serait pas nécessaire de m'asseoir, puisqu'on va discuter ailleurs.

_ ...Ok...

* Debora

Sylvana *

Il a toute son attention sur la route, tandis que moi je me demande ce qu'il a bien à me dire.

Une dizaine de minutes plus tard, il se gare quelque part et me demande de descendre.

Étonnamment, il vient me saisir la main et nous traversons la route.

Je ne savais pas où il m'emmenait, jusqu'à ce que nous arrivons à la plage.

Il me fait asseoir, toujours ma petite main dans la sienne. C'était comme une sorte de sécurité pour moi.

_ Qu'est-ce que nous faisons ici ? Lui demandai-je.

_ Rien, nous prenons juste de l'air. Dit-il calmement.


Je donnerai tout pour savoir ce qui se passe dans sa tête.

Nous restons ainsi dans le silence pendant un moment, et il se racle la gorge comme s'il était enfin
décidé à me dire quelque chose.

_ Je vais en France demain. C'est pour une affaire très importante.

_ Tu vas revenir quand ?

_ Je ne sais pas vraiment. Mais je vais faire de mon mieux pour revenir très tôt ; dit-il.

_ C'est cela que tu voulais me dire ?

_ En fait, Luc m'a dit qu'il rentrera demain. Je ne veux plus que tu te sentes complexée encore pour
longtemps. C'est pour cela que je lui ai parlé et nous nous sommes déjà convenus sur une date. Je ne
suis pas sûr d'être de retour à ce jour-là, mais tu peux leur faire confiance, lui et Félicia. Ils s'occuperont
de toi. Luc est un bon médecin, et je suis certain qu'il fera tout son possible pour arranger ce si joli petit
visage que je...

Il ne termina pas sa phrase.

C'était comme si je venais de perdre ma langue. Aucun mot ne sortait plus. J'allais enfin me faire
opérer ?

Comme je ne disais rien Aniel se met à m'arranger mon voile, puis dès que c'est fait, il se lève et me
tend sa main.

_ Il va bientôt faire noir. Rentrons ! dit-il.

*A suivre !*

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(Tome 2)

*Debora Sylvana*

~6~

_ Je n'arrive pas à croire que c'est la petite gamine qui jouait dans le sable qui est devenue une si belle
jeune femme ; dit-il.

_ Belle jeune femme ? Vous me faites marrer là. Il y a quoi de beau avec un visage complétement
inexistant ?

_ C'est là que tu te trompes. La beauté est bien plus que l'apparence Kelly ; la vraie beauté c'est dans le
cœur. La preuve, les hommes rencontrent de très belles femmes mais préfèrent épouser des femmes
qui ont un bon comportement.

_ Si vous le dites ; répondis-je pas très convaincue.

_ En tout cas, je sais de quoi je parle ; dit-il en souriant.

_ Ah bon ?

_ Oui Kelly. J'ai rencontré Caroline lors d'une croisade évangélique. On a commencé à se fréquenter et
elle semblait avoir les qualités que je recherchais dans mon épouse. Mais heureusement pour moi que
je me suis rendue compte que je m'étais trompée sur elle. C'est pour cela que j'ai rompu nos fiançailles.
En plus d'être hautaine, égoïste et matérialiste, elle me trompait avec un autre frère de l'église.
_ Ça alors ! Je pensais que vous aimez les filles religieuses parce qu'elles sont des saintes nitouches. Dis-
je ironiquement.

_ Tu sais Kellyane, vouloir croire que l'église est un lieu de perfection totale serait une grave erreur.
Même si ceux qui y vont essaient de marcher selon la Parole de Dieu, n'oublie pas que l'église c'est le
rassemblement d'humains imparfaits, qui ont des lois et des règles imparfaites, et qui ne peuvent pas
être parfaits. Cela dit, dans une église tu peux tomber sur une bonne personne et tomber sur une
mauvaise personne également.

_ C'est vraiment dingue !

_ Ouais, notre monde lui-même est dingue !

Il m'a ensuite ramené à la maison dans sa voiture.

_ Ah ! Vous voilà enfin. Je commençais par m'inquiéter ; dit maman Dorothy.

_ Comme promis, je vous l'ai ramené saine et sauve ; répond Aniel.

Je souris en guise de réponse.

_ Bon, je crois qu'il faut que j'y aille là.

_ Ok, merci beaucoup Monsieur Aniel.

_ Maman ! Combien de fois je vais vous dire de ne pas m'appeler "Monsieur" ? J'ai l'impression d'avoir
50 ans avec ce titre ; dit-il avec un sourire boudeur. C'est valable pour toi aussi hein Kelly.

Je ris tout simplement.

_ Ah ! Combien de fois moi aussi je vais devoir te dire de ne pas me vouvoyer ? Lui demande maman
Dorothy.

_ Là, toutes mes excuses alors maman.


Je les regarde amusée par leurs échanges.

_ Tant mieux pour toi fiston. Bon je te laisse filer. Il se fait déjà tard.

_ D'accord maman. Bonne nuit. Au-revoir Kelly.

_ Au-revoir !

Je le regarde s'en aller, et quand je reprends mes esprits, c'est sur le regard interrogateur de maman
Dorothy que je tombe.

_ Euh...allons-nous coucher maman ; dis-je un peu gênée.

_ Oui, bien-sûr que nous allons nous coucher, après que tu aies fini de mater l'enfant d'autrui.

_ Euh...je...je ne le regardais pas hein.

_ Oui c'est ça ! Essaie de me mentir.

_ C'est vrai maman ; je ne le regardais pas...

_ Oui je sais que tu ne le regardais pas. Est-ce que j'ai dit le contraire ? Maintenant allons-nous coucher ;
dit-elle d'un ton moqueur.

* Debora

Sylvana *

Comme c'était prévu, Monsieur Aniel a tout mis en œuvre pour notre départ. Dans peu de temps, notre
avion va décoller. Si je disais que je n'ai pas peur en ce moment, ce serait un gros mensonge. Je me
demande comment là-bas sera pour moi. J'ai déjà eu à subir beaucoup de choses ici. Est-ce que là-bas
sera mieux ou pire ?

_ Kelly, s'il te plaît prend bien soin de toi, d'accord ? Ne fais pas de bêtises hein.

_ D'accord maman.
_ Tout va bien se passer ma puce, tu verras. Il suffit juste d'y croire.

_ D'accord maman.

_ S'il te plaît Aniel, prend soin d'elle. Elle est la fille que je n'ai pas pu avoir. Promets-moi de prendre soin
d'elle.

_ Je te le promets maman.

Elle nous serre fortement dans ses bras maternels.

Le moment fut arrivé et nous quittons cette femme qui m'a prise sous ses ailes, alors qu'elle ne me
connaissait même pas. Je lui serai éternellement reconnaissante pour cela.

***

Notre voyage s'était bien passé.

À notre arrivée à l'aéroport, c'est une belle voiture qui est venue nous chercher. Même si j'étais trop
épuisée pour me rappeler de la marque de cette voiture, je me souviens néanmoins qu'elle d'une classe
à envier.

Le chauffeur nous a conduit jusque dans une grande maison.

Au début, je ne savais pas que c'était à Aniel tout ça. C'est quand les "bonne arrivée Monsieur" ont
commencé par fuser de partout que j'ai réalisé que c'était lui le propriétaire de ce grand domaine.

Après m'avoir montré ma chambre, nous sommes descendus pour le dîner. Je reconnais que mes
parents étaient riches mais lui, si je devais le comparer à mon père, l'écart serait très grand. Lorsqu'il
m'a montré ma chambre, peu s'en est fallu pour que je lui demande si quelqu'un avait déjà séjourné là,
car tout était rangé avec "perfection" et était d'une grande propreté. J'ai l'impression que je vais vivre
dans un palais...

_ Alors, comment tu trouves ta chambre ? Si elle ne te plaît pas, on pourra te la changer Kelly.
Me changer cette magnifique chambre ? Je ne pouvais rêver mieux... donc je garde MA chambre.

_ Bien-sûr qu'elle me plaît. Je l'aime bien.

_ Ok.

Nous avons ainsi pris le dîner ensemble, même si j'étais un peu gênée d'être seule face à lui, tout s'était
bien passé.

À la fin, je lui ai souhaité une agréable nuit puis, je suis retournée dans ma chambre. La seule chose qui
me tourmentait l'esprit en ce moment, c'est comment me jeter rapidement dans les bras de Morphée.

Les jours suivants notre arrivée ne cessaient de défiler sous mes yeux. Aniel ne passait pas beaucoup de
temps à la maison.

Au moins, il m'avait rassuré en me faisant savoir que dès que son ami Luc serait de retour, nous
prendrons rendez-vous avec lui pour mon opération chirurgicale, vu qu'il est l'un des meilleurs
chirurgiens. Et cette nouvelle me faisait beaucoup plaisir.

Pendant qu'Aniel allait au service, moi je restais sagement à la maison, soit pour suivre des séries ou
soit pour passer mon temps à visiter cette grande maison. Et étonnamment, je ne me suis jamais lassée
de la visiter. Elle est si grande.

Souvent Aniel est très occupé par son boulot, et par conséquent, il rentre la plupart du temps, très tard.
Toutefois, il fait tout son possible pour me mettre à l'aise dans cette maison. Lui et moi nous nous
sommes rapprochés et nous nous entendons bien, mieux qu'avant. Le seul détail sur lequel nous ne
nous entendons pas c'est celui de l'église et tout ce qui y va avec. Chaque dimanche quand il se réveille
pour aller à l'église, moi je passe mon temps à dormir dans un lit moelleux, sous de beaux draps blancs
et à faire de beaux rêves. Bien évidemment que ça lui met en colère, mais je lui ai, à plusieurs reprises
dit que l'église et la religion ne se forçaient pas ; et rien que le fait de me remémorer la tête qu'il a faite
ce jour-là, j'ai envie d'exploser de rire.
Entre autre, le contact avec maman Dorothy était toujours clean. Elle prenait souvent de mes nouvelles
et moi aussi je faisais de même vis-à-vis d'elle. Bien évidemment, elle n'oubliait jamais de me donner
pleins de conseils. Quand il s'agit de maman Dorothy et ses conseils, elle en a des tonnes...

Dans l'ensemble, tout va bien pour moi.

Même si j'ai peur que l'opération ne réussisse pas, j'attends impatiemment le retour du docteur Luc...

*A suivre !*

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(Tome 2)

*Debora Sylvana*

~7~

Pendant la nuit, lorsque je dormais, j'ai eu une envie de boire de l'eau. Malheureusement pour moi, je
n'en n'avais plus dans ma chambre. Je suis donc descendue à la cuisine pour me servir à boire.

C'est en étant entrain de vider mon verre d'eau que j'entends des bruits de pas derrière moi.

_ Qui êtes-vous ? Fit une voix féminine derrière moi.


Quand je me suis retournée, la femme qui me faisait face a hurlé tellement fort d'effroi. C'est là que je
me suis rendue compte que j'avais oublié mon voile dans ma chambre. Merde !

_ Tsiéé ! Jésus de Nazareth ! Qui es-tu ? Quel diable t'a envoyé dans ma maison ? Crie t-elle.

Bon qu'est-ce que je peux bien lui dire là pour qu'elle se calme ?

_ Euh... madame je...

_ Ah ! Tais-toi ! Par quelle porte tu es entrée sans que les gardiens ne t'aient vu ? Eh ! Aniel ! Aniel vient
voir !

_ Madame je suis...euh...je...

Je ne sais même pas quoi dire.

_ Que se passe-t-il ici ? Demande Aniel qui vient d'arriver dans la cuisine.

_ Aniel, qui est cette...chose là qui se tient devant nous ? C'est qui ? Non, plutôt c'est quoi ?

_ Maman s'il te plaît calme-toi d'accord ? Je vais tout expliquer.

Maman ? C'est sa mère ?

_ Kellyane, toi tu remontes dans ta chambre tout de suite !

Avec le ton qu'il a employé, je ne peux qu'obéir.

_ Madame, je suis vraiment navrée de vous avoir effrayé. Dis-je à la dame avant de partir en courant.
J'entre dans ma chambre et commence par pleurer. Quand est-ce que ce cauchemar va enfin prendre fin
dans ma petite vie ?

Quelques petites minutes plus tard, j'entends ma porte s'ouvrir et c'est Aniel qui entre dans ma
chambre.

_ Je suis vraiment désolé pour ce qui vient de se passer avec ma mère ; dit-il. En fait, tu m'excuses
beaucoup. J'avais vraiment oublié de te dire que ma mère et ma sœur allaient venir aujourd'hui. Leur
avion n'a pas vite attéri, du coup, je suis allé les chercher un peu tardivement et le temps qu'on rentre tu
étais déjà endormie. Je m'excuse encore une fois pour l'incident de toute à l'heure.

_ Je ne voulais pas l'effrayer ; dis-je la tête entre mes mains.

_ Je sais Kelly. Demain je vais mieux lui expliquer la situation ; dit-il.

_ Lui expliquer ? À quoi ça va servir tout ça ? Que tu lui expliques ou pas, ça ne va pas changer le fait que
je fasse peur aux gens. Tous ceux qui me voient sans mon voile, ont peur de moi.

_ Je suis désolé. Je te promets que tout va s'arranger.

Sans que je ne m'y attende, il me sert fortement dans ses bras.

_ Je te promets que tout va rentrer dans l'ordre Kelly.

D'un simple geste, je me retire de lui.

_ Laisse-moi seule s'il te plaît Aniel.

_ Kelly...

_ J'ai dit laisse-moi seule !

_ Ok.

C'est avec une mine un peu abattue qu'il se retira de ma chambre.


Lorsqu'il sortit, je laisse alors libre cours à mes larmes. Je commençais à en avoir marre de les retenir...

* Debora

Sylvana *

Le matin, quand je descendais les marches pour rejoindre Aniel pour le déjeuner, il y avait deux femmes
attablées avec lui et ils semblaient être dans la bonne humeur tous les trois. La première femme est la
mère d'Aniel. La seconde était plus âgée que moi mais plus jeune qu'Aniel ; je ne la connaissais pas. Je
réajuste mon voile et m'approche d'eux ; je ne veux pas causer une crise cardiaque à quelqu'un cette
matinée avec mon visage qui est sans doute plus laid que celui du diable.

_ Bonjour.

_ Salut Kelly. Bien dormie ? Me demande Aniel.

_ Oui, merci. Et toi ?

_ Ça va aussi. Ok, je te présente ma mère et ma sœur Félicia. Maman, Féli, je vous présente Kellyane.

_ Ta nouvelle copine ? Lui demande la jeune femme.

_ Arrête tes blagues Félicia ; dit-il en riant.

_ Ravie de faire ta connaissance Kellyane.

_ Moi de même Félicia.

Quant à sa mère, elle me regardait avec tout le mépris du monde. Du moment où elle ne me crache pas
du feu, ça me va.

Après qu'Aniel soit parti au boulot, je suis allée me poser dans tranquillement dans le jardin.

Félicia vient s'asseoir à côté de moi, un verre en main.

_ La vieille n'a pas trop l'air de m'apprécier dans cette maison ; dis-je.
_ Ouais, ça je l'ai remarqué.

_ Et toi, tu me détestes aussi Félicia ?

_ Bien-sûr que non Kelly. Aniel nous a un peu expliqué ce qui t'est arrivé. C'est vraiment triste et
choquant.

_ Oui.

_ Dis, tu n'as pas envie de mieux voir clair dans cette histoire ? C'est-à-dire, mener les enquêtes et voir
ceux qui sont derrière tout ça.

_ Non Félicia, je n'ai plus envie de savoir quoi que ce soit. Ce qui est arrivé, est arrivé. Je ne peux plus
rien y changer.

_ Courage à toi ma belle. Ne t'inquiète pas, quand Luc sera de retour, il fera tout son possible pour te
soigner. Ah ! Mon mari me manque tellement.

_ Ton mari ? Je demande dans une incompréhension totale.

_ Oui, Luc est le meilleur ami de mon frère et c'est mon mari aussi.

Je jette un coup d'œil à son annulaire où se trouvaient deux jolis anneaux.

_ Oh ! Je ne le savais pas. Mes félicitations.

_ Merci. Bon moi je vais retourner dans ma chambre. Je vais te donner un conseil d'ami, si tu veux vivre
bien à l'aise dans cette maison, ignore les propos de ma mère.

Elle me fait un clin d'œil et s'en alla. Cette fille n'est pas que sympathique, elle est d'une beauté
inexprimable également.

Dans l'après-midi, je me reposais quand je me fais réveiller brusquement par une dispute entre Aniel et
sa mère qui ne cessaient d'hurler dans la maison. Moi qui voulait faire une petite sieste, je crois que
c'est raté d'avance.

_ Je ne comprends pas pourquoi tu es si têtu Aniel ! Comment peux-tu rompre avec Caroline sans m'en
parler ? Hurle sa mère.
_ Maman on en a déjà parlé et je t'ai demandé de m'excuser sérieusement pour cela.

_ Et tu crois que tes excuses vont changer quelque chose ? Lui demande t-elle. Comment peux-tu
rompre vos fiançailles ? Cette fille est la femme de ta vie Aniel !

_ Tu es sérieuse là maman ? La femme de ma vie ? Une femme si arrogante, égoïste et matérialiste, et


qui par dessus tout cela, me trompe quand j'ai le dos tourné ? Merci mais ce n'est pas la femme de ma
vie ! Gueule Aniel.

_ Écoute moi très bien jeune homme, c'est cette fille que tu vas épouser, un point c'est tout !

_ Je t'aime énormément maman. Mais je ne vais pas te laisser foutre le bordel dans ma vie ! Tu ne peux
pas me forcer à épouser une fille qui ne se respecte pas et qui montre clairement par ses attitudes
qu'elle n'en a rien à faire de moi. S'il faut épouser Caroline pour être un homme marié, je préfère vivre
célibataire toute ma vie !

_ Tsruuuuu ! Comme si toi tu pouvais rester célibataire toute ta vie ! Réplique t-elle.

_ Peu importe ! De toutes les façons, je n'épouserai pas Caroline ! Elle et moi c'est de l'histoire ancienne.
Plus vite tu te mettras cela dans la tête, et mieux ce sera. Mais si tu tiens tant à elle, tu peux l'épouser
toi-même hein. Bref, moi je te laisse ; j'ai du travail à boucler. À plus.

Après ces mots, je n'entendis plus rien. Au moins maintenant, je peux faire ma sieste tranquillement...

Dans la soirée, je suis allée dans la cuisine pour aider un peu Dalia la domestique, à préparer le dîner
puis je suis retournée dans ma chambre.

La porte s'ouvre en fracas tout d'un coup et je vois la mère d'Aniel avancer dangereusement vers moi.

_ Écoute moi très bien salle garce, Aniel est mon fils. Et j'en ai rien à foutre des mensonges que tu lui as
racontés. Je vais te dire quelque chose, les filles comme toi qui jouent à la victime auprès de mon fils
pour le ruiner et partir après, je les connais. Si tu crois que je vais te laisser le ruiner, tu te mets le doigt
dans l'œil. Réveille-toi ma gamine, nous ne sommes pas ici dans "Cendrillon" ; ici c'est la réalité. Et il y a
bien une différence entre la réalité et un dessin animé !

*A suivre !*

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(Tome 2)

*Debora Sylvana*

~9~

Il faisait jour, c'est vrai, mais mon corps ne voulait pas quitter ce bon lit. Bizarrement, je n'ai pas envie de
faire quelque chose de la journée. Je suis restée donc là à me balader dans mes pensées.

C'est en ce moment qu'Aniel entra dans ma chambre et vient s'asseoir sur mon lit.

_ Bonjour Kelly.

_ Bonjour.

La honte qui m'inonde quand je le vois regarder mon hideux visage, est vraiment indescriptible. Ça me
donne juste l'envie de me cacher.

_ Euh...je suis venu te dire que c'est le départ ; dit-il.

_ Départ ? Départ de quoi ?


_ Kellyane, hier je t'avais dit que je partais en voyage aujourd'hui. As-tu oublié ?

C'est là que je mon attention se porte sur son joli costume bleu qui lui va à merveille, sa belle montre,
ses chaussures... Il est tellement beau cet homme. Mon Dieu, il faut que j'arrête de rêver ! Aniel est
beaucoup trop beau et beaucoup trop âgé pour moi. Il veut tout simplement m'aider ; pas la peine que
je mûrisse des idées gondolées qui ne serviront à rien.

_ Bon, c'est pas grave ; dit-il.

Il sort une enveloppe de sa poche qu'il me tend.

Je la prends et l'ouvre aussitôt. J'y vois des documents et une carte bancaire.

_ Je t'ai créé un compte bancaire et j'y ai déjà mis quelque chose. Tu pourras t'en servir pendant mon
absence. Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi ; ou bien Félicia. Elle saura t'aider. D'accord ?

_ Oui, d'accord. Merci vraiment pour tout ce que tu fais pour moi.

_ Ne me remercie pas s'il te plaît Kellyane.

_ Comment ne pas te remercier pour tout ce que tu fais pour moi Aniel ? Je te serai reconnaissante
toute ma vie.

_ Arrête de dire des bêtises Kelly. Tout ce qui m'importe est que tu ailles mieux.

_ Moi je ne crois plus en Dieu, mais comme toi tu y crois fermement, alors qu'il te bénisse
abondamment ; dis-je.

Il ne dit rien puis me sourit.

_ Ton opération, elle se déroulera dans trois jours. Dis-moi, est-ce qu'un arbre peut croître sans racine ?
Ou bien peut-on construire une maison sans fondation ?

_ Non, c'est impossible. Un arbre ne peut croître sans racine.

_ Alors pourquoi veux-tu croître sans ta racine ? Me demande t-il.


_ Je...je ne comprends pas où tu veux en venir.

_ Écoute, je sais que tu es blessée et que tout ce qui t'est arrivé a laissé des marques en toi ; mais s'il te
plaît Kellyane reviens vers ton créateur. Je t'en supplie, réconcilie-toi avec lui et tu verras que les choses
vont s'améliorer.

Je ne savais pas quoi répondre donc je me suis tu...

_ Bon, je dois y aller. Prend bien soin de toi.

Il se lève de mon lit et se dirige vers la sortie de ma chambre.

_ Je voudrais bien oublier mais je n'y arrive pas Aniel. Je n'y arrive pas ! Quand je ferme mes yeux, ce
sont les corps de mes parents et de mon frère allongés sans vie au sol, que je vois. Lui lancai-je
soudainement.

_ Tu n'y arrives pas parce que tu veux le faire par toi-même. C'est la racine qui nourrit la plante ; seule,
la plante va s'étioler et mourir. Seule, tu ne pourras pas oublier et avancer Kelly ; mais avec ton créateur,
si. Au-revoir.

Toute la journée, j'ai été hantée par les propos d'Aniel et par cette histoire d'opération. Je ne cessais de
me poser des questions sans trouver de réponses. Pourquoi Dieu a permis que cela arrive à ma famille ?
Pourquoi ? Et comment va d'ailleurs se passer mon opération ? Sera-ce une réussite ou un échec ? Trop
de questions dans ma petite tête...

Épuisée de faire des vas et viens dans ma chambre, je décide d'aller à la cuisine afin de me servir du jus
de pomme.

Lorsque je suis allée, j'ai vu Dalia qui était très occupée par sa cuisine.

_ Bonjour Dalia.

_ Bonjour Mademoiselle. Vous avez bien dormi ? Me demande t-elle.


_ Oui ; dis-je avec empressement.

Je me suis servi rapidement mon jus de pomme puis je suis ressortie de la cuisine. Certainement qu'elle
doit se demander ce qui ne va pas avec moi aujourd'hui, vu que j'ai toujours l'habitude de causer avec
elle lorsque Félicia n'est pas là, pour évacuer l'ennui. En parlant de Félicia, elle est retournée chez elle.

Lorsque je remontais les marches pour retourner dans ma chambre, je sens une main me saisir
violemment le bras, faisant verser mon jus de pomme par terre. Et bah...ma langue n'aura pas le plaisir
de goûter à ce jus apparemment.

Je me tourne et fais face à la mère d'Aniel et à Caroline. Que diable fait-elle ici ? Ce qui est sûr, elles ne
sont pas là pour m'offrir leur amitié avec la façon dont elles me dévisagent.

_ Tiens, tiens ! Comme on se retrouve n'est-ce pas, Kellyane ? Dit Caroline.

Je me tais et les regarde me lancer leurs regards d'éclairs. Et puis, ce ne sont que des regards, ça ne peut
pas me tuer.

_ Donc comme cela, tu crois pouvoir venir dans ma maison et rester pour toujours, Kellyane ? Me
demande t-elle. Je suis la fiancée d'Aniel et la femme des lieux !

_ Ah ! Bon ? Je croyais que c'était Aniel le maître des lieux ; dis-je.

_ Tu la fermes ! Réplique t-elle.

_ Tu n'es qu'une insolente hein ! Me dit la maman d'Aniel. En plus d'être une garce, tu es
irrespectueuse. Seigneur je me demande pourquoi tu as laissé Aniel ramener cette chose dans notre
maison ?

_ Garde ton calme maman. Je vais gérer son cas à cette sorcière et voleuse de mari !

_ Je compte sur toi Caroline.

_ Écoutez Caroline, je n'ai pas de problème avec vous. D'ailleurs, je n'ai de problème avec personne dans
cette maison. J'ai mes soucis et vous avez les vôtres ; alors laissez-moi tranquille s'il vous plaît. Dis-je en
joignant mes mains.
Je m'apprête à retourner tranquillement dans ma chambre quand je me sens projeter violemment au sol
par la mère d'Aniel. Que se passe-t-il là ? Avant même que je ne réalise ce qui se passait vraiment, je
vois une paire de chaussures masculines devant moi.

Je regarde la personne du bas vers le haut, et me rend compte que c'est Aniel. Mais que fait-il là ? Et il
sort d'où ? Il est censé être dans un avion en ce moment non ?

Il s'abaisse à mon niveau et sans un mot, m'aide à me relever. Si son sourire est troublant, son silence
l'est encore plus.

Lorsqu'il eut fini de me relever, il se tourna face à sa mère.

_ Je pars et toi tu ramènes cette femme (en pointant Caroline) dans ma maison pour insulter celle que
j'ai prise sous mes ailes, maman ?

_ Je veux que cette fille parte d'ici ! Lance t-elle.

_ Tu veux qu'elle parte hein ?

_ Oui, c'est ce que je veux Aniel ! Ramène cette fille là où tu l'as trouvé ! Je suis ta mère, écoute-moi bon
sang !

_ Est-ce l'argent qui a changé ta mentalité ou bien cela a été toujours ta vraie nature mais que je ne le
savais pas ?

_ Aniel ta mère a raison. Fais partir cette fille d'ici chéri ; je...

_ Ferme ta grande gueule Caroline ! Quand les personnes normales parlent, les folles doivent se taire !
Lui dit-il sévèrement. (S'adressant de nouveau à sa mère) Maman, quand mon père était mort, tu as été
délaissée. Personne ne s'est occupé de toi. On t'avait abandonné parce que tu avais refusé de devenir la
seconde épouse de mon oncle. Même après la mort de mon père, tu avais décidé de lui rester fidèle.
Nous avons souffert tous les trois ; tu t'en rappelles ? Nous avons mendié quelquefois avant de pouvoir
trouver quelque chose à mettre sous la dent ; on nous a privé de tout ; je dis bien de tout !

Il me tira par la main et me fait avancer devant sa mère.

_ Regarde la bien ! C'est grâce à son père qu'aujourd'hui si tu vis dans cette grande maison, que tu
manges tout ce que tu veux, que tu t'habilles n'importe comment et que tu effectues des voyages un
peu partout ! C'est grâce à son père, un homme avec lequel je n'ai même pas un lien de parenté. Mais
c'est lui qui m'a recueilli pendant que notre propre famille nous a abandonné. Quand je ramenais des
ignames et des céréales à la maison pour notre nutrition, tu croyais que c'était par mon argent ? Non.
C'était sa mère qui me les donnait ! Et aujourd'hui, ces personnes ont disparus dans des circonstances
désastreuses et ont laissé leur fille orpheline, et tu trouves que c'est mal le fait que je décide de l'aider ?
Est-ce sa faute, tout ce qui lui est arrivé ? Tu me déçois beaucoup. Où est passé ton cœur de mère ? S'il
n'est plus là, au moins montre-moi ton cœur d'humain maman.

Sa mère baissa la tête. Je ne sais si elle le fait par regret ou par quelque chose d'autre.

_ Et toi Caroline, qui te donne le droit de venir dans MA maison et t'ingérer dans mes affaires ? Tu te
crois mieux par rapport à elle ? Ah ! Je vois. Tu te crois plus belle, plus classe et plus raffinée qu'elle c'est
ça ? C'est ma mère qui t'a fait croire que je ne pouvais pas vivre sans toi ? Tu n'es qu'une femme
dépourvue de sens, qui ne sait pas ce qu'elle veut dans la vie. Si je te revois encore mettre les pieds dans
ma maison et chanter des bêtises aux gens ici, je vais te montrer une autre face de moi que tu ne
connais pas, et je peux te promettre que ce sera difficile pour toi d'oublier cette face là. Maintenant,
sors de chez moi !

Caroline ne bouge pas même d'un centimètre et se met à me toiser.

_ J'ai dit de sortir de cette maison Caroline !

_ Je ne sortirai pas Aniel !

_ Très bien, je vais appeler les gardes dans ce cas. Garde ! Venez faire sortir cette chose de chez moi !

Deux hommes viennent sortir violemment Caroline de la maison, qui ne cessait de se débattre
désespérément.

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~ 11 ~

Je rentre dans la maison et je vois la mère d'Aniel assise toujours dans le canapé.

Arrivée à son niveau, je ne dis rien et trace tranquillement ma route pour aller dans ma chambre. Elle
doit assurément me détester en ce moment d'avoir été la raison de la dispute qu'il y a eu entre son fils
et elle.

La soirée en soi se passait bien. Félicia n'est pas venue aujourd'hui à la maison ; c'est normal. Elle doit
s'occuper de son mari. Je me sentais un peu seule. Alors je prends ma guitare et commence à la jouer et
à chanter dans ma chambre. C'était aussi un moyen pour moi de me donner du courage car j'ai
beaucoup peur du déroulement de cette opération en question qui aura lieu dans quelques jours.

Après avoir joué pendant un bon moment, je prends mon téléphone et envoie un message à maman
Dorothy lui disant de se connecter. Effectivement, elle se connecta. Nous optons donc pour un appel
vidéo.
_ Salut maman.

_ Kelly ma chérie, comment tu vas ?

_ Très bien maman. Et toi, tout va bien ?

_ Tu me manques énormément, mais à part cela tout va bien.

_ D'accord maman.

_ Et Aniel, il prend bien soin de toi ?

_ Oui maman. Il prend bien soin de moi.

_ Je suppose qu'il doit être encore au boulot à cette heure là.

_ En fait, il a un peu voyagé.

_ Ah ! Je vois. C'est pour cela que tu es si triste Kelly ?

_ Non maman...

_ C'est quoi alors ? Dis-le moi s'il te plaît Kelly.

_ Maman j'ai peur ; dis-je d'une voix tremblotante.

_ Tu as peur ? Peur de quoi Kelly ?

_ Mon opération c'est dans trois jours. J'ai peur que ça ne se passe pas bien. Si ça ne marchait pas
comment je vais faire maman ? Que vais-je alors devenir ? Je vais rester ainsi toute ma vie ? dis-je entre
mes larmes.

_ Non Kelly ne pleure pas ; je n'aime pas te voir dans cet état. Écoute, tout va bien se passer. Sois
optimiste ma chérie. Ça va bien se passer, crois-moi. Tous les jours je prie pour toi, et crois-moi que Dieu
n'est pas un sourd. Il va agir pour toi. Ne sois pas pessimiste ma puce. S'il te plaît, essuie tes larmes. Je
n'aime pas te voir dans cet état.

_ D'accord maman...

Je nettoie mes larmes par le revers de mes mains.

_ C'est mieux comme cela ; me dit-elle en souriant. J'ai la foi que ma petite fille sera guérie dans peu de
temps et qu'elle ne se cachera plus derrière un voile.
Je lui souris tendrement.

_ Merci maman.

_ Est-ce que tu sais que les gens ne cessent de demander d'après toi au resto ?

_ Ah ! Bon ?

_ Oui. C'est à croire que ta musique leur faisait beaucoup de bien.

_ J'en suis heureuse maman.

_ Tu me manques beaucoup Kellyane ; dit-elle sincèrement.

_ Toi aussi tu me manques beaucoup maman.

Nous parlons encore un peu de temps avant de mettre fin à notre conversation.

Dalia entre après cela dans ma chambre.

_ Mademoiselle, s'il vous plaît le dîner est servi.

_ D'accord, merci Dalia. Mais s'il te plaît, peux-tu me l'apporter ici. Je préfère manger ici.

_ Pour éviter les regards venimeux de Madame Georgina n'est-ce pas ? dit-elle en riant.

_ Madame Georgina ; c'est comme ça on appelle la mère d'Aniel ?

_ Oui, Mademoiselle.

_ Ah ! d'accord. Je ne veux pas avoir d'ennuis avec elle ce soir.

_ D'accord, je vous apporte votre dîner ici.

_ Ok. Merci.

Elle me ramène un plateau contenant de la salade verte, un plat de couscous accompagné de poisson,
du yaourt et une boisson maltée.
Pendant que je mangeais, je vois maman Georgina ouvrir la porte de ma chambre. Elle me voit entrain
de manger puis referma la porte sans dire mot.

Le lendemain matin, quand je descendais les marches, je vois maman et Caroline debout au pied de
l'escalier. Comme elles ne m'avaient pas vu, je n'ai pas attiré leur attention sur moi. Je suis restée là
pour les écouter.

_ Maman, il faut absolument que cette fille parte d'ici ! Ou bien tu ne veux pas que je sois ta belle-fille ?
disait Caroline.

_ ...

_ Maman dit quelque chose s'il te plaît. Pourquoi ce silence ? Écoute, peut-être que tu ne t'en rends pas
compte mais de jour en jour cette fille et Aniel se rapprochent beaucoup trop. J'ai peur de perdre
l'homme de ma vie !

_ Tu as peur de perdre l'homme de ta vie ? Quel homme de ta vie ? Mais Caroline, tu l'as déjà perdu il y
a de cela très longtemps. Je vois que tu ne connais même pas l'homme que tu prétends aimer !

_ Comment ça je l'ai perdu maman ? demande Caroline toute confuse.

_ Et bien, figure-toi que quand Aniel prend une décision, elle est irrévocable ! Il a pris à cœur de garder
cette fille ici et d'en prendre soin. Je ne peux pas m'opposer à cela.

_ Mais tu es sa mère, maman. Il t'écoutera ; je l'aime encore maman !

_ Oh ! Ferme là ! Ferme ta grande gueule Caroline ! Tu m'as menti que c'est juste une seule fois que tu
as trompée mon fils. Mais j'ai mené mes investigations, et j'ai découvert que tu ne t'es pas foutus de lui
qu'une seule fois, mais d'innombrables fois ! D'innombrables fois !

Caroline était complètement troublée et sidérée.

_ Oui, tu es étonnée que je sache cela n'est-ce pas Caroline ? lui demande maman. Hier soir seulement
m'a suffit pour tout savoir de toi ma chère.

Maman Georgina s'asseoit dans le canapé en croisant les jambes.


_ Je ne vais pas te cacher le fait que je n'apprécie pas cette Kellyane ; dit-elle. Mais je refuse de me
mettre mon fils à dos pour une garce comme toi. Je pensais que tu allais être une parfaite épouse pour
lui, mais je me suis lourdement trompée. Il vaut mieux pour toi que tu t'en ailles de la maison de mon
fils Caroline.

_ Maman, je te demande pardon pour t'avoir déçu. Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais crois-moi que
j'aime tellement Aniel.

_ Dis plutôt que tu aimes son argent Caroline. Il vaut mieux que tu partes. Je ne veux plus me disputer
avec mon fils à cause de toi ou à cause de Kellyane. Aniel a beaucoup souffert pour être là où il est
aujourd'hui. J'ai fini par comprendre que c'est à lui de mener sa vie, pas à moi. Si mon fils dit qu'il ne
veut plus rien à avoir avec toi, je respecte sa décision !

Sur ces mots, la maman d'Aniel se lève de son canapé et commence à monter l'escalier. Je retourne
discrètement dans ma chambre, pour qu'elle ne m'aperçoit pas.

***

Les trois jours s'étaient écoulés, et je devais me faire enfin opérer aujourd'hui.

C'est Félicia qui est venue me chercher pour m'amener à l'hôpital. J'ai fait la connaissance de Lucas, son
mari, qui s'est montré très chaleureux avec moi. Félicia et Lucas essayaient de discuter avec moi, dans le
souci de me déstresser un peu mais ça n'avait pas l'air de marcher vraiment.

Comme j'étais tellement angoissée, Félicia contacta maman Dorothy, pour me parler puis s'éloigna un
peu de moi avec son mari.

_ Bonjour Kelly.

_ Bonjour maman.

_ Tu as peur n'est-ce pas ?

_ Oui... j'ai très peur maman Dorothy.

_ C'est normal. Kelly, tu veux que je te dise ce que j'ai dit à Dieu ce matin ?

_ Qu'est-ce que tu lui as dis ?

_ Je lui ai dis, "je n'avais pas de mari pour avoir un enfant, et pourtant il m'a donné une magnifique fille.
Tout ce que je veux maintenant c'est qu'il guérisse ma petite Kelly, car je veux la voir heureuse." Kelly, je
veux que tu saches que la force d'un homme réside en lui-même ! Si tu crois du plus profond de ton
cœur qu'après cette opération tu seras guérie, alors tu le seras. Mais si tu crois que cette opération n'est
qu'une perte de temps, elle se révèlera être vraiment une perte de temps. Chérie, de la même manière
que les paroles ont un pouvoir, les pensées en ont également. Moi je crois que tu seras guérie. Fais-en
de même Kelly. Crois-le !

On me prépare et m'installe sur le lit d'opération après ma conversation avec maman Dorothy.

_ Ne sois pas stressée, tout va aller pour le mieux ; me dit encore Félicia pour me fortifier.

_ D'accord.

_ C'est normal que tu aies peur Kelly, mais dis-moi, que désires-tu ? La guérison n'est-ce pas ? me
demande Luc.

_ Oui... !

_ Alors, ferme tes yeux, et commence par imaginer ta nouvelle vie après ta guérison. Ferme les yeux
Kelly.

Je ferme mes yeux, et essaie de voir ma vie autrement, sans cicatrices sur mon visage, sans voile. Je me
vois entrain de sourire à plein dents, je vois maman Dorothy très heureuse.

Je vois ma vie autrement sans ce voile qui constituait une prison derrière laquelle je me trouvais... ; et
cette vie était très belle.

*A suivre !*

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(Tome 2)

*Debora Sylvana*

~ 10 ~

Il m'aide à monter dans ma chambre alors que je pouvais le faire toute seule.

Lorsque nous y entrons, je m'asseois sur le lit.

_ Tu es blessée..., dit Aniel.

_ Ah ! Bon ? demandai-je surprise.

Je me redresse et jette un regard à mon orteil que Aniel observait. Il était sérieusement meurtri.
Bizarrement je n'avais pas ressenti une douleur à ce niveau.

_ Il faut nettoyer cela ; je reviens. dit-il

_ Non attend ! Euh...ce n'est qu'une petite blessure. Tu n'as pas à t'en faire Aniel.

_ Une petite blessure hein ? Tu veux peut-être qu'elle s'infecte ? Je reviens.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il revient cinq minutes après avec une boîte à secours. Il fait sortir du coton et
de l'alcool puis se baisse et tiens mon pied. Je retiens immédiatement sa main.
_ Laisse, je vais le faire moi-même ; lui dis-je.

Il fait mine de n'avoir pas entendu ce que je venais de dire et continue ce qu'il faisait.

_ Ça va faire un peu mal ; dit-il.

J'acquiesce de la tête, et il met le coton imbibé d'alcool sur mon orteil blessé. Il se met à le nettoyer
délicatement.

Après s'être occupé de moi, il se relève, range les outils de soins dans la boîte et la referma.

_ Merci.

_ C'est le moins que je puisse après ce qui vient de se passer. Je suis navré pour ce qui s'est passé avec
ma mère et Caroline. Toutes mes excuses Kellyane.

_ Arrête de t'excuser pour les erreurs des autres Aniel. Ce n'est pas de ta faute.

Il soupire et vient s'asseoir à côté de moi.

_ Pourquoi tu ne m'as pas dit tout ce que ma mère te faisait en mon absence Kelly ?

_ Tu...tu étais au courant ? Donc tu le savais ?

_ C'est ma maison ; je sais tout ce qui y se passe.

_ oh !...

_ Tu ne me fais pas confiance, c'est ça ?

_ Non Aniel ce n'est pas cela. Bien-sûr que je te fais confiance.

_ Alors pourquoi ne m'avoir rien dit ?

_ Je ne voulais pas être la raison de la dispute entre ta mère et toi.


_ Je suis d'accord que c'est ma mère. Mais si elle fait quelque chose qui est contre ce qu'elle-même m'a
inculqué comme valeur, c'est à moi de la remettre sur le bon chemin.

_ Je suis vraiment désolée. Je ne voulais rien te cacher.

Je baisse ma tête toute honteuse.

_ S'il te plaît, je voudrais que s'il y a quelque chose qui te fasse te sentir mal, que tu me le dises.
D'accord ?

_ D'accord.

_ Bien ; dit-il.

_ Euh...Aniel, pourquoi tu es là ? Tu devrais être dans un avion non ?

_ Mon vol a été reporté sur la soirée. En plus, j'avais oublié un document très important que je devais
amener avec moi.

_ Ah ! Je vois.

Il sort de ma chambre, et moi je m'allonge sur mon meilleur ami du moment, mon lit.

Une trentaine ou une quarantaine de minutes plus tard, le voilà de nouveau dans ma chambre, une
grande enveloppe en main.

_ Je veux que tu viennes avec moi au bureau. Ça te permettra de changer d'air.

_ Euh...tu es sûr que c'est une bonne idée ça ?

_ Une très bonne idée même ; renchérit-il en riant.

Je voulais mettre des ballerines noire mais je me suis rappelé que j'avais une plaie.

_ Tu ne trouves pas d'inconvénients si je mets des sandalettes ?


_ Tu es libre de mettre ce que tu veux Kelly.

_ Ok.

Je range mes ballerines et prend de jolies sandalettes rose.

Avant de partir, il passe dans sa chambre récupérer son sac, que je lui prends des mains, et nous nous
dirigeons vers la sortie.

Sur notre chemin, nous voyons la mère d'Aniel qui était assise un verre d'eau en main. Elle nous regarde
sans rien dire.

Nous avons pris la magnifique voiture d'Aniel. Lorsque nous sommes arrivés à son entreprise, tout le
monde ne cessait de nous regarder étrangement. Avec mon accoutrement, il y a de quoi à nous regarder
ainsi. Ils doivent certainement se demander qui je suis ?

Je regardais chaque partie de l'entreprise que je pouvais. C'est tellement bien construit et bien
aménagé.

Nous prenons l'ascenseur et nous arrivons ensuite devant une porte. Il l'ouvre et nous entrons.

Quand mon regard a balayé la pièce du regard, je suis restée émerveillée et interdite.

_ Waouh ! C'est... c'est ton bureau ça ? Il est énorme et imposant.

_ Normal, je suis le chef. dit-il le sourire aux lèvres.

De là on pouvait même voir la vue de l'extérieur qui était très magnifique.

Il ouvre une seconde porte qui est à l'intérieur de son bureau et là je tombe sur un petit espace
aménagé. Il y avait deux sofas, un réfrigérateur, une petite table, une petite bibliothèque, et certaines
choses encore.
_ Que fais-tu là-bas ? lui demandai-je, impatiente de découvrir ce à quoi lui sert ce petit merveilleux
endroit.

_ Rien d'extraordinaire. Je me repose souvent là. C'est une sorte d'endroit qui me permet d'être seul, et
isolé du monde. Souvent quand j'ai des soucis ou quand je dois prendre des décisions un peu complexes,
je vais me réfugier là-bas. Tout me semble plus calme dans ce lieu.

_ Je vois.

_ Bon on va maintenant travailler.

_ "on" ?

_ Bah oui. Tu croyais que je t'ai amené avec moi pour me regarder travailler seul ? Aller, au boulot.

Je souris. J'avoue que le regarder travailler m'aurait le plus intéressé. Mais bon...

Il me donne certains dossiers et m'explique comment je dois m'y prendre.

Nous avons travaillé tous les deux pendant un bon moment. Je ne me rappelle plus du nombre d'appels
qu'il a reçu ou qu'il a émis pendant tout ce temps.

Je ne ratais aucun de ses mouvements ; que ce soit la manière dont il écrivait, la manière dont il parlait à
ses interlocuteurs à l'autre bout du fil,...bref tout en lui m'émerveillait.

Nous entendons toquer à la porte, et je vois Aniel regarder la montre qui était à son poignet.

_ Pile à l'heure ; dit-il en souriant.

La personne qui entre est une jeune femme de la vingtaine. Elle est raffinée, belle aussi et sûre d'elle
dans sa démarche.

Elle pose un gros paquet sur la table basse qui était dans une partie du bureau d'Aniel.
_ Merci Naomi. dit Aniel

_ Je vous en prie Monsieur. Désirez-vous autre chose ?

_ Non, ça peut aller.

_ D'accord.

Elle s'en va avec sa belle démarche.

_ Qui est-ce ? demandai-je.

_ Mon assistante.

_ Ça doit...être un peu compliqué de travailler avec elle non ? Elle est très belle.

_ Pas vraiment. Elle est belle c'est vrai mais ce n'est pas si compliqué de travailler avec elle. Ce sont les
gamins qui cherchent à tout sauter. Moi je n'ai plus ce temps-là ; dit-il en manipulant son portable.

Il se lève et range ses dossiers.

_ Tu viens ? J'ai une faim de loup. dit-il.

_ Ok.

Il y avait de divers mets sur la table. J'avais le ventre qui gargouillait depuis un instant ; je vais pouvoir
enfin me satisfaire à volonté. J'avance ma main pour prendre une frite, et Aniel me tape dessus.

_ Aïe ! dis-je boudeuse.

_ On prie avant de manger Kelly.

Il ferme ses yeux et commence par rendre grâce. Pendant ce temps, moi je ne faisais que détailler
chaque partie de son visage. Il est tellement beau...
_ Amen ! dit-il.

_ Euh...A...Amen.

Nous mangeons dans la bonne humeur. Il me racontait comment il a rencontré des difficultés au début
de sa carrière, ses déceptions amoureuses, ses blagues toutes pourries...

Nous étions entrain de discuter quand il reçoit un appel téléphonique. Quand il raccroche, il se lève et
commence par ranger ses dossiers dans son sac.

_ Il faut que j'y aille. J'ai un vol à prendre.

_ D'accord.

Pendant qu'il rangeait ses autres documents, moi je remettais de l'ordre sur la table que nous venons de
manger. Je remballe tout dans un sachet. Je le jetterai dans une poubelle quand nous serons sortis.

_ Allons-y Kelly.

Nous sortons de son bureau et nous nous dirigeons vers le parking où son chauffeur nous attendait.

Quand nous montons dans la voiture, il ordonne au chauffeur de nous conduire à la maison.

_ Mais, tu as un vol à prendre non ? lui demandai-je.

_ Oui, mais je dois te ramener à la maison d'abord. Comme cela je serai certain que tu sois bien rentrée.

Il compose un numéro et commence à converser avec la personne qui était à l'autre bout du fil en
Espagnol. Quand il eut fini de discuter avec son interlocuteur, il raccrocha et continua à travailler sur son
téléphone.
_ Je ne savais pas que tu parlais aussi Espagnol ; dis-je.

_ Quand on est homme d'affaires, il faut savoir faire beaucoup de choses ; me répond-il avec son beau
sourire qui a pour don de me troubler.

Nous arrivons enfin à la maison puis je descends de la voiture.

_ Fais un bon voyage Aniel.

_ Merci. Et toi, prend bien soin de toi. C'est compris ?

_ C'est compris.

Il me fait un au-revoir de la main, auquel je réponds.

Je regarde ensuite sa voiture redémarrer et prendre la direction de l'aéroport avant de rentrer


définitivement à la maison.

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(Tome 2)

*Debora Sylvana*

~ 12 ~

Je venais de me réveiller. J'avais l'impression d'avoir dormi longtemps. Je regarde autour de moi ; je
suis seule dans la pièce.

Je suis dans une blouse et j'ai un bonnet sur la tête.

La porte s'ouvre, laissant apparaître Félicia, le sourire aux lèvres.

_ Tu es enfin réveillée. Waouh ! Regarde comment tu es si belle ; dit-elle émerveillée.

J'avance mes mains pour toucher mon visage, mais la peur qu'en le touchant je me rende compte que
mon opération n'ait pas marché, me saisit d'un coup.

Néanmoins, je prends courage et je pose délicatement mes petites mains sur mon visage...

_ Il...il...il est tout lisse ; dis-je en n'y croyant pas.

En me rendant compte de comment ma vie allait changer avec cette nouvelle, je ne pus m'empêcher
d'éclater en joie.

_ Il est lisse ; mon visage est de nouveau lisse comme celui d'un bébé ; m'écriai-je.
J'étais tellement contente, que je ne cessais de me toucher le visage, pour m'assurer que je ne rêvais pas
et que c'était bien la vérité ; je suis dorénavant guérie !

Nous sommes restées à l'hôpital Félicia et moi pendant quelques heures, puis nous avons rempli les
formalités afin de pouvoir rentrer à la maison.

Dans le couloir, nous voyons Luc qui venait de sortir de son bureau.

_ Je ne sais pas comment te dire merci Luc ; dis-je à ce dernier.

_ Ce n'est pas à moi le merci Kelly. Dis-le plutôt à ton Dieu. (S'adressant à Félicia) Dis donc, tu vois
comment elle est superbement belle ?

_ Oui chéri ; elle est très belle. répond cette dernière.

_ Je connais quelqu'un qui va être très content quand il rentrera de son voyage ; dis Luc d'un ton amusé.

Certainement qu'il fait allusion à Aniel.

Une infirmière venait vers nous, lorsque Luc lui fit signe de la main de s'arrêter dans son élan.

_ Yes, I come Genevieve ; dit-il à l'infirmière.

Je suis tellement habituée à parler le Français avec eux que c'est lorsque nous sommes en dehors de la
maison d'Aniel que je me souviens que nous sommes dans un État anglophone.

_ Bon les filles, le travail m'appelle ; je dois y aller.

_ Don't worry my baby, you are the best, and you'll still be sure as always. (Ne t'inquiète pas mon bébé,
tu es le meilleur et tu vas encore assurer comme toujours) ; dit Félicia.

Luc fait une bise discrète à sa femme et s'en allant en nous faisant un au-revoir.
* Debora

Sylvana *

J'avais mon voile sur mon épaule. Je le regarde puis sourie. Je n'arrive pas à croire que je n'en aurai plus
besoin. Je ris de mes blanches dents, puis je monte dans la voiture avec Félicia, qui était au volant.

Lorsque nous sommes arrivées à la maison, c'était l'heure du dîner, et maman Georgina était seule à
table. Nous allons nous installer pour manger quelque chose. Moi j'avais une faim de loup.

Celle-ci ne cessait de me lancer des regards.

_ Qui est cette fille Félicia ?

Félicia éclate de rire et avale sa nourriture de travers, ce qui lui provoque des toussotements.

Pendant qu'elle toussotait, maman Georgina avance son verre de vin à la bouche, en attendant la
réponse de sa fille.

_ Tu es sérieuse maman ? Tu veux me dire que tu ne reconnais pas Kellyane ? demande t-elle à sa mère
en rigolant.

Maman Georgina recracha sur elle sa boisson sur le champ. Dalia aussi n'en croyait pas ses oreilles. Et
bah...la vie est faite de surprise mes chères.

_ Quoi ? Kellyane ? Tu te fous de moi là ? demande t-elle à sa fille.

_ Bien-sûr que non maman. C'est bien elle.


Elle me regarde surprise. Comme ne pouvant plus rien dire, elle se nettoie le vin qui s'était versé sur elle.
Le reste du dîner s'était bien passé, sans parler des regards discrets que me lançaient maman Georgina
et Dalia.

À la fin du dîner, je monte dans ma chambre pour prendre une douche et me reposer. Cette nuit-là, je
pris la plus bonne et la plus long douche de ma vie. Tellement je suis heureuse, que je laissais l'eau
couler sur mon corps, surtout sur mon visage. J'avais retrouvé ma santé. Je dois l'admettre, Dieu a
exaucé les prières de maman Dorothy.

À la fin de mon éternelle douche, je mets ma robe de nuit et passe un moment devant le grand miroir.
J'ai très envie de partager ma joie avec maman Dorothy. Elle doit s'inquiéter pour moi.

Quand je prends mon portable, je vois trois messages reçus d'elle.

Je la contacte rapidement, et elle décroche à la première sonnerie.

_ Kelly, Kelly dis-moi, tout s'est bien passé n'est-ce pas ? me demande t-elle affolée.

_ Oui maman. Tout s'est bien passé.

_ Waouh ! Je suis si heureuse ! Je savais que mon Dieu allait exaucer ma prière. Crie t-elle de joie. Oh !
Seigneur merci ooh. Seigneur merci ! Ma fille est enfin guérie.

« Ma fille », avait-elle dit. Cette appellation m'avait réchauffé le cœur.

Je lui envoie trois photos de mon nouveau visage, et je vais ensuite me coucher le cœur débordant de
joie et le sourire aux lèvres.

Le jour s'était levé. Ma joie d'hier était toujours dans mon cœur. J'ouvre lentement mes yeux.

Je sens la présence d'une personne dans ma chambre, et je me redresse immédiatement.

_ Aniel ? Depuis quand tu es entrée ?


_ Je viens d'arriver. Quand Félicia et Luc me disaient que tu étais d'une vraie beauté, je ne pensais pas
que c'était à ce point. Tu es vraiment belle.

_ Merci ; répondis-je timidement.

_ Bon prépare-toi pour descendre déjeuner.

_ D'accord.

Il s'est dirigé vers la sortie et ouvre la porte pour sortir.

_ Aniel ?

_ Oui...

_ Merci.

Il sourit simplement, puis referme la porte derrière lui.

Après m'être préparée, je descends pour déjeuner. Il y avait seulement maman Georgina et Aniel. Je
suppose que Félicia est rentrée chez elle.

_ Bonjour maman...

_ Bonjour... ; répondit-elle.

Je pose tranquillement mon postérieure sur un siège et prend mon petit déjeuner. Personne ne disait
rien à l'autre. Je pense que maman Georgina doit être encore sous le choc d'hier.

Lorsque nous finissons de manger, chacun se décide à aller vaquer à ses occupations.

Quant à moi, après avoir fait du rangement dans ma chambre, je décide d'aller voir Aniel.

Je descends les marches et je vois Dalia.


_ Salut Dalia. Est-ce que tu sais où est Monsieur ?

_ Oh ! Il doit être dans son bureau.

_ Ok, merci.

Je prends la direction du bureau d'Aniel.

_ Mademoiselle ? m'interpelle Dalia.

_ Oui Dalia.

_ Vous êtes très belle.

_ Merci, dis-je en souriant.

Lorsque j'arrive devant la porte du bureau d'Aniel, je toque et j'y entre.

_ Kelly ? Tu...veux quelque chose ? me demande t-il.

_ Je voulais te parler.

_ Tout de suite ?

_ Oui, s'il te plaît.

_ Ok, je t'écoute.

_ Aniel, je veux vraiment te dire merci pour tout ce que tu as fait pour moi. Je te serai reconnaissante
toute ma vie. Je sais que "merci" n'est qu'un simple mot, mais il vient tout droit de mon cœur. Vraiment
merci.

_ C'était le moins que je pouvais faire pour toi Kellyane.

_ Tu as radicalement changé ma vie.

_ Je veux que tu continues tes études ici Kelly.

_ Mes...mes études...ici ?

_ Oui. Je veux que tu étudies, pas forcément ici ; mais je veux que tu étudies quand-même et que tu
deviennes une grande personne. Les inscriptions à l'université ont déjà commencé. Alors, qu'en dis-tu ?
_ Bien-sûr que oui. Je veux étudier ; dis-je contente.

_ J'espérais que ce soit cela ta réponse. Je vais m'occuper de ton inscription et du reste.

_ Merci, merci beaucoup. Vraiment merci.

_ Arrête de me remercier Kelly, s'il te plaît. Ça me met vraiment mal à l'aise.

_ Oh ! C'est Dieu qui t'a envoyé sur mon chemin Aniel.

_ Ah ! Parce que maintenant tu crois en la bonté de Dieu ? me demande t-il moqueur.

_ Alors, tu veux que je t'aide avec tes documents ? lui demandai-je.

_ Franchement tu croyais que j'allais refuser cette belle offre Kelly ? Je me demandais comment j'allais
faire pour terminer de réviser tous ces documents. Ton aide est donc la bienvenue.

Je sourie et me mets à l'œuvre vite fait.

*A suivre !*

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(Tome 2)

*Debora Sylvana*
~ 13 ~

Aniel avait tout mis en place pour que je continue mes études. Ma nouvelle vie, me plaisait beaucoup.
J'avais tout en ma disposition, je ne manquais absolument de rien.

Les week-ends, lorsqu'il est là, il faisait tout son possible pour discuter avec moi, voir comment j'évoluais
dans mes études et dans tous les autres domaines. J'avais repris ma vie en mains, ainsi que l'église
également.

Avec Aniel, il n'y a rien eu de spécial. Il est beau, et il me faisait de l'effet, mais je ne crois pas que ce
que je commençais à ressentir pour lui était réciproque. Car oui, je commençais par l'aimer
sérieusement. Et même si c'était réciproque, ce serait impossible, surtout à cause de l'écart d'âge. Il me
voyait comme une gamine qu'il devait protéger. Donc pour éviter tout désagrément, j'ai décidé de faire
tout mon possible pour l'oublier. Il ne pouvait pas se passer une histoire d'amour entre nous deux.

À la fac, je me suis fais de nouveaux amis, et j'ai même un petit ami que je fréquente depuis deux mois,
qui s'appelle John. C'est un jeune homme de vingt-trois ans. Et cette relation n'est pas à l'insu d'Aniel. Le
jour où j'ai présenté John à Aniel, il n'a même pas manifesté une petite jalousie, au contraire, lorsque
John est parti, il m'a simplement appelé dans son bureau pour me donner des conseils. C'est ce jour-là
que j'avais réellement compris qu'entre Aniel et moi, c'est vraiment mort !

***

Mon portable en mains, je suivais les dernières nouvelles du monde des affaires en Afrique. J'ai senti
mon sang faire un tour en moi lorsque j'ai vu mon soi-disant oncle Aurel et sa femme dans de belles
tenues, souriants de belles dents pour avoir occupés le troisième rang d'homme d'affaires le plus riche
et le plus productif de la région. J'ai eu envie d'envoyer mon portable balader dans l'air. Ils m'ont ruiné,
m'ont pris le peu de choses qu'il me restait de mes parents, et sont entrain de se couler la vie en douce !

_ Hey Kelly, I've been talking to you for a while, it looks like you're not here. What is the problem ? (Hey
Kelly, je te parle depuis un moment, on dirait que tu n'es pas ici. C'est quoi le problème ?). me demande
mon amie Lucia.

_ It's nothing ! (C'est rien !) répondis-je d'un ton neutre.

_ OK, if you say so. Let's go! (Ok, si tu le dis. Allons-y !).
Nous nous levons de notre table, et nous rentrons chacune chez elle.

* Debora

Sylvana *

Ce soir, John a voulu m'emmener au cinéma et me faire une surprise après. J'ai accepté cela avec plaisir.
C'est un jeune homme assez poli, beau, élégant et intelligent. Je me rappelle du premier jour où lui et
moi nous nous sommes rencontrés. C'était à une soirée à l'université. J'avais un verre de vin rouge que
je buvotais, en me promenant. Je voulais sortir de la salle quand lui il voulait y entrer. Malheureusement
le liquide rougeâtre s'est versé sur lui. Je me souviens du regard glacial qu'il m'avait lancé cette nuit-là.
Bien entendu, je me suis excusée auprès de lui, mais le monsieur a commencé par m'insulter et me
traiter de tous les noms. Il était décidé à m'humilier pour cet accident. Et comme moi aussi, je suis une
dure à cuire, je ne lui ai pas fait cadeau. L'humiliation qu'il avait préparée pour moi, était retombée sur
lui-même.

C'est ainsi que des jours après, il a cherché à me connaître, car disait-il, j'avais de l'audace. Il m'a de
nouveau présenté ses excuses, et nous avons commencé à nous entendre peu à peu jusqu'aujourd'hui.

Quand je l'ai connu, c'était un vrai "Bad boy". Mais depuis que nous avons commencé notre petite
relation, il avait vraiment changé positivement, et cela me faisait beaucoup plaisir. Il allait même
régulièrement à l'église avec moi. C'était le petit ami parfait. Les gens qui le connaissaient avant ont
même témoigné de son changement.

Je finis de m'habiller d'une robe noire et descend au salon.

Maman Georgina et Aniel étaient entrain de causer.

Dès qu'ils me voient, ils se taisent.

_ Tu vas où à cette heure Kelly ?

_ Bah...John veut m'emmener au cinéma donc...

_ Kelly, est-ce que tu as vu l'heure au moins ?


_ Oui. Ça fait quoi ? Aller, c'est juste un cinéma. Il va venir me chercher et me ramener après. Tu n'as pas
à t'inquiéter Aniel. À plus !

Je fais deux pas, et je sens une main sur mon bras.

_ Tu n'iras nulle part Kelly ! m'ordonne t-il.

_ Quoi ?

_ J'ai dit que tu n'iras nulle part à cette heure Kelly !

_ Écoute-moi très bien Aniel, tu m'as soigné quand j'en avais besoin, et je te remercie énormément pour
cela ; mais ça ne te donne pas le droit de diriger ma vie ! dis-je énervée.

_ Kelly, je le répète, retourne dans ta chambre. Tu n'iras nulle part !

J'ôte sa main de mon bras, en le regardant droit dans les yeux.

_ Je ne suis pas ta femme Aniel, tu n'as aucun droit sur moi !

Sur ces mots, je sors de la maison. À peine eus-je sorti que je vois la voiture de John se garer devant moi.
J'y monte sans me faire prier. John est un franco-américain, ce qui fait qu'il s'exprime aisément en
Français aussi.

_ Salut ma chérie.

_ Salut.

_ Tu as mauvaise mine là. What is the problem ?

_ C'est juste qu'on m'a un peu énervé à la maison. Mis à part cela, ça va !

_ Ok. Ne pense pas trop à ce qui t'a énervé chérie. D'accord ?

_ D'accord !
_ Toi-même tu sais que je veux toujours te voir heureuse, toujours te voir sourire. Donc ne boude plus
s'il te plaît.

_ Ok, c'est compris.

_ Bon avant d'aller au cinéma, allons prendre un morceau, tu veux bien ?

_ Oui, ça me ferait beaucoup plaisir.

_ Cool !

Nous atteignons un petit restaurant chic où nous nous arrêtons. John passa rapidement commande pour
nous deux.

En mangeant, je me remémorais la scène de tout de suite. Ce n'est pas volontairement que j'ai agit ainsi
avec Aniel. Le problème c'est que j'éprouve encore quelque chose pour lui, et j'essaie de m'éloigner de
lui en me rapprochant de John. Donc l'idéal pour Aniel et moi serait que chacun prenne ses distances
vis-à-vis de l'autre.

Après avoir avalé le dernier contenu de mon verre, je commence par me sentir faible. Mes membres
n'obéissaient plus à mon cerveau.

C'est alors que j'aperçois un sourire pervers s'affichant sur le visage de John.

Il sort son téléphone de sa poche puis compose un numéro.

_ Oui, elle est prête ; dit-il toujours avec son sourire pervers.

Prête ? Prête pour quoi ?

À en déduire mon état, c'est clair qu'il vient de me droguer. Mon Dieu, comment ne l'ai-je pas su ?

_ Bon Kelly, on a quelque chose à faire ensemble, toi, moi et mes amis. Ça sera génial, crois-moi. Allons-
y, ne perdons pas de temps aux autres. Ils sont tous impatients d'embrasser cette petite bouche qui n'a
pas hésité à m'humilier, moi John, devant tout le monde ! me cracha t-il.
Donc c'était celà ; une histoire de vengeance que d'amour. Comment n'ai-je pas pu voir clair dans son
jeu ? Une personne si arrogante et égocentrique comme lui, ne pouvait pas changer comme cela du jour
au lendemain. J'ai été très naïve et il en a profité...

Il s'approche de moi, et m'aide à me relever. Personne ne pouvait se douter que quelque chose n'allait
pas bien avec moi. Pour tous ceux qui étaient là, c'était juste un petit ami qui aidait tendrement sa bien-
aimée.

Arrivés devant sa voiture, il sifflotait de bon air et me fais entrer dans sa voiture. Je voulais me débattre,
mais je n'avais plus de force...

*A suivre !*

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(Tome 2)

*Debora Sylvana*
~ 14 ~

John roule rapidement et nous arrivons devant sa maison. Il me fait descendre et me tire violemment à
l'intérieur. Nonobstant mon désir de ne pas me laisser faire, je n'avais plus de force.

C'est maintenant que je réalise que j'aurais dû écouter Aniel...

John me fait monter l'escalier, toujours dans mon état d'impuissance, et ouvre une porte, puis me
pousse violemment à l'intérieur. Je tombe au sol, et je le vois marcher dangereusement vers moi. Ses
amis viennent aussi nous rejoindre. Ils avaient tous des regards plein de perversité.

_ On dit souvent que la vengeance est un plat qui se marche froid ; dit-il. Crois-moi que j'ai pris tout
mon temps pour refroidir mon plat de vengeance Kelly.

Ses amis se mettent à rire.

_ Tu as osé m'humilier cette nuit-là, me rabaisser et me faire passer pour le con. Maintenant, tu vas
recevoir la plus belle correction de ta vie Kelly, et je peux t'assurer que tu ne vas pas l'oublier ; dit-il le
sourire en coin.

Il s'avance vers moi, et commence par enlever sa ceinture. Là, je sens que les minutes qui vont suivre ne
seront pas bonnes, alors là pas bonnes du tout pour moi.

_ Je passe en premier et vous allez filmer la scène ; dit John à ses amis.

Filmer la scène ? Non mais, je sortais avec un malade mental depuis tout ce temps ou quoi ?

Plus il se rapprochait de moi, plus j'avais l'envie de me débattre. Mais mon envie de ne pas me laisser
faire n'est rien face à son désir de me sauter dessus et d'abuser copieusement de moi.
Il se baisse à mon niveau, saisit mes cheveux de toutes ses forces et commence par m'embrasser de
force, au point même de me mordre la lèvre inférieure. Pendant tout ce temps, un de ses amis avait
une caméra en mains, et filmait la scène.

S'il m'arrive malheur, je n'en voudrais pas à Dieu cette fois-ci hein, mais c'est à mon entêtement que j'en
voudrais.

* Debora

Sylvana *

John fait descendre ensuite sa main sur mes cuisses. Il était sur le point de les écarter, lorsque la porte
s'ouvre en fracas ! C'était...Aniel.

Je ferme les yeux de soulagement, puis les ouvre.

Maintenant qu'il est là, je sais que je ne cours plus un danger.

Il saisit premièrement la caméra que l'un des amis de John avait en main et la balance violemment au
sol. L'objet se brise au immédiatement.

Il s'avance alors vers John et le prend par le col.

_ Tu étais sur le point d'abuser d'elle ? dit-il entre ses dents.

_ C'est ma copine, je fais d'elle ce que je veux ! répond John.

_ C'est ta copine, mais moi c'est la femme de ma vie !

La femme de sa vie ? Je rêve ou je viens de l'entendre dire "la femme de ma vie"...?

Aniel s'approche de moi, et me relève.

_ Tu comptes faire quoi au juste Aniel ?

_ La ramener chez moi !


_ Et tu penses que je vais te laisser faire ?

_ Que tu me laisses faire ou pas, je vais la ramener chez moi, saine et sauve !

Comme un éclair, John donne un coup de poing à Aniel. Lorsque ce dernier se redressa, il essuya la
goutte de sang qui vient de couler de sa lèvre fendue.

Il s'avance et donne un coup de poing à John. Et c'est parti pour une bagarre officielle, et des coups de
poings qui jaillissent dans toute la pièce.

À un moment, je commençais par avoir peur pour Aniel, parce qu'il était seul contre eux cinq.

Mais en quelques minutes, je vois John et ses amis à terre... j'étais vraiment étonnée.

Aniel revient vers moi et me prend de nouveau la main et me tire en vitesse de la maison et m'installe
dans sa voiture. Il démarre ensuite et nous rentrons à la maison. Il me conduit dans ma chambre, et
quand nous y sommes, il s'en alla et ferma la porte derrière lui. Merde ! J'ai tellement honte de moi...

Je ne sais à quel moment, je suis tombée dans le sommeil.

C'est le lendemain matin, que je me suis réveillée, et toute trace de cette substance avec laquelle John
m'avait tranquillisée avait disparu.

En ce moment, je me rappelle d'Aniel et je me lève subitement de mon lit malgré mes atroces maux de
tête.

Lorsque je suis descendue de ma chambre presque en courant, je vois la mère d'Aniel qui arrangeait le
col de son fils et lui souhaitait un bon voyage.

Je me précipite vers eux.

_ Aniel, il faut qu'on parle s'il te plaît. bafouillai-je.

Il me lança un regard glacial, puis de sa main, il ôta ma main par laquelle je tenais son bras.
_ Aniel, Aniel... écoute-moi s'il te plaît...je suis vraiment désolée...

Sans un regard pour moi, il fait une bise à sa maman, puis il prend sa valise.

_ Maman, au-revoir.

_ Fait un bon voyage mon fils.

_ Merci.

Il prend le chemin de la sortie, en me laissant là...

J'ai senti mon cœur se déchirer en mille morceaux. C'était la première fois que je le voyais dans cet état.

Maman Georgina vient se placer en face de moi.

_ J'ai toujours dit à Aniel qu'une relation ne se bâtissait pas seulement qu'avec l'amour. L'amour seul ne
suffit pas. Mais comme Aniel est têtu, il n'en fait qu'à sa tête et c'est lui qui récolte toujours les pots
cassés. Franchement, je ne sais pas ce que Aniel trouve à une gamine immature comme toi ; mais c'est
moi qui vais encore parler pour que mon fils me déteste ? Même pas ! Je préfère me taire. Mais je vais
te dire une chose, que ce soit toi ou Caroline, si l'une d'entre vous, fait souffrir mon fils encore, elle aura
de mes nouvelles ! Est-ce que tu sais comment Aniel s'est inquiété hier après ton départ ? Il était hors de
lui. Dès que tu es partie, il a fait sortir sa voiture pour vous suivre toi et ton salaud de John ! S'il lui était
arrivé quelque chose cette nuit-là, je t'aurais étranglé moi-même ! Je ne sais même pas pourquoi il est
allé te secourir. S'il avait laissé ton John et ses amis abuser délicieusement et copieusement de toi, tu
aurais compris que dans cette vie, il ne sert à rien d'avoir une tête de mule !

Elle me dépasse, et prend l'escalier. Ayant fait deux pas, elle s'arrête.

_ Il n'y a que toi seule dans cette maison qui ne sait pas à quel point il t'aime et que tu as du prix à ses
yeux. Même les employés ont remarqué cela.
Aniel m'aime ? Aniel m'aime et moi je ne le sais pas ?

Mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai sans doute fait souffrir cet homme qui m'a tout donné ; son
temps, son argent, tout ce que je pouvais espérer de mieux... !

Je retourne dans ma chambre en pensant à tout ce que je viens de découvrir.

***

Toute la journée, j'ai contacté Aniel sans gain de cause. Depuis son voyage, ça a été ainsi. Quand c'est
moi qui l'appelle, il ne décroche pas. Mais quand c'est sa sœur ou sa mère, il décroche et parlent avec
eux pendant d'innombrables minutes.

Il me manque cruellement. Tout ce que je veux c'est qu'il me donne l'opportunité de m'excuser. Je
regrette vraiment la manière dont je me suis comportée avec lui.

Je ne passais plus mes journées à la fac de la même manière qu'avant. Après les cours, je rentrais
directement chez moi pour m'éviter des problèmes. John et sa bande m'avaient laissé tranquille, et je
parie qu'Aniel en était pour quelque chose. De retour à la maison, je me suis mise à suivre une série sur
mon ordinateur sans vraiment la suivre. J'étais beaucoup trop absorbée par mes pensées pour me
concentrer sur cette série.

_ Salut Kelly.

Je lève ma tête et vois Félicia.

_ Félicia. Tu étais là depuis ?

_ Assez pour savoir que tu ne vas pas bien. dit-elle.

_ Quand est-ce que Aniel va rentrer ?

_ Je ne sais pas Kelly. D'habitude il nous communique la date de son retour, mais cette fois-ci, il a fait
silence radio là dessus.
Je soupire bruyamment.

_ Tu sais, je ne savais pas qu'il éprouvait quelque chose pour moi. Il m'évite sans arrêt, mais il faut que
nous parlons tous les deux.

_ Je comprends ; fit-elle. Il s'est senti blessé. Ça fait mal, tu sais. Donne-lui un peu de temps. Bon moi je
retourne chez moi. J'étais passée vous voir maman et toi. Prend bien soin de toi. Ciao !

_ Ciao !

*A suivre !*

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(Tome 2)

*Debora Sylvana*

~ 16 ~
Je mérite tout ce qui m'arrive en ce moment...

Je le mérite amplement.

Je m'asseois dans le sable blanc en regardant les gens passer. La plage était calme à cette heure de la
journée. Je traçais des choses sans sens dans le sable.

Pourquoi l'amour fait-il si mal ? Pourquoi ?

Très loin dans mes pensées, je sens la présence d'une personne qui s'asseoit à côté de moi. Quand je me
tourne vers la personne, c'était lui. Au départ je croyais que j'étais entrain de rêver mais je me suis vite
rendu compte qu'il était vraiment là. Il était toujours dans son ensemble basin blanc, comme quand je
l'avais quitté au bureau.

_ Qu'est-ce que tu fais là ? Tu vas salir cette belle tenue Aniel.

_ Des gens s'habillent mieux que moi mais ne se gênent pas pour s'agenouiller et adorer Dieu ; dit-il.

_ Ça c'est bien un autre cas différent.

_ C'est la même chose Kelly. Tout n'est que vanité. On se préoccupe des choses qui n'en valent vraiment
pas la peine.

_ Comment tu savais que je serai ici ?

_ Ça m'est juste venu à l'idée comme ça, et apparemment je ne me suis pas trompé.

Un long silence s'installe entre nous. Moi je n'arrivais pas à digérer toujours ce qui venait de se passer
dans le bureau.

_ I Love you ! (Je t'aime) ; dit-il en brisant le silence.

_ Tu...tu viens de dire quelque chose ?

_ I say I love you ! (Je dis que je t'aime) C'est ce que tu voulais savoir tout de suite dans mon bureau
n'est-ce pas ? Tu as maintenant ta réponse.
Non, je n'arrive pas à le croire... Je n'en crois pas mes oreilles ! Est-ce que Aniel vient de me dire qu'il
m'aime ?

_ On ne choisit pas la personne qu'on aime Kelly. Un jour, un de mes professeurs m'a dit que l'amour est
fou. Je n'avais pas compris cela dans le temps ; mais aujourd'hui si. Je me disais que j'allais tôt ou tard
rencontrer une femme que j'allais vraiment aimer et construire ma famille avec elle. Cependant, je ne
m'étais jamais imaginé que la femme en question pouvait être quelqu'un comme toi. La première fois
que je m'étais rendu compte que je commençais par éprouver quelque chose pour toi, j'ai eu honte de
moi. Je m'étais dit que ce n'était pas normal de ma part, que je devais t'aider comme une sœur et ne
rien envisager de plus. Mais c'était facile à dire qu'à faire. Mon amour pour toi agrandissait davatange.
L'amour est vraiment fou ; dit-il avec un léger sourire. Il nous fait faire des choses qu'on ne pensait pas
pouvoir faire. Ce n'est pas moi qui ai choisi de t'aimer, c'est mon cœur. Kelly, je ne te demande pas de
m'aimer, si ce n'est pas le cas. Je tenais juste à ce que tu le saches c'est tout. Je sais que c'est John que
tu aimes et...

_ Non ; dis-je en lui coupant la parole. C'est toi que j'aime Aniel.

_ Kelly...

_ Je te dis la vérité Aniel. I love you and you are the only man who makes my heart vibrate. (Je t'aime et
tu es le seul homme qui fait vibrer mon cœur).

À cet instant, je pus lire de l'éclat dans ses yeux, et un sourire discret.

_ Il faut qu'on rentre maintenant. Il commence par faire froid.

Nous nous levons et marchons quelques mètres pour monter dans sa voiture et rentrer à la maison.
Durant le trajet, personne ne parlait à l'autre. Seule la musique retentissait dans la voiture. Il semblerait
que chacun de nous deux était à fond dans ses pensées. Quand nous arrivons enfin à la maison, je
descends de la voiture et entre dans ma chambre, la joie au cœur.

* Debora

Sylvana *
À table ce matin, nous prenons tranquillement le petit-déjeuner. Souvent à table, je m'asseois face à
Aniel.

Je mâchais mon morceau de pain beurré lorsque je sens deux orteils toucher mon pied. Je fais mine de
n'avoir rien remarqué et continue de manger. Je sens encore ces deux orteils me caresser le pied.

Je jette un coup d'oeil à Aniel lui faisant comprendre d'arrêter. Mais comme un gamin, c'est là qu'il
continue de plus bel. Maman Georgina nous regardait discrètement, essayant de voir ce qui se passait
avec nous deux.

_ Kelly il y a un problème ?

_ Euh...non maman...tout va bien.

_ Ok, mais au cas tu ne l'aurais pas remarqué, il va bientôt être l'heure pour toi de partir au cours. Donc
presse-toi un peu.

_ D'accord maman, c'est compris.

Pendant ce temps, Aniel lui était entrain de se moquer de moi silencieusement.

Et oui, nous avons commencé notre relation, mais il n'y a qu'Aniel et moi qui sommes au courant de
cela. Donc lui et moi on se retrouvait souvent à la fin de mes cours, ou après mon boulot, parce
qu'effectivement à part les cours j'avais aussi de petits jobs, pour aller prendre un pot ou un morceau
quelque part ou mieux encore faire du shopping tous les deux. Et plus j'apprenais à mieux le connaître,
plus je l'aimais encore. Bien évidemment, on se disputait mais on arrivait à régler nos mésententes.

Le temps passait, et nous avons fait trois mois de relation, sans que personne ne le sache. C'était entre
lui, moi, et Dieu.

Ce soir, il n'était pas venu me chercher, et quand je l'ai contacté, il était injoignable. J'ai donc pris un taxi
pour rentrer à la maison. Avantageusement pour moi, le dîner était servi. J'avais une faim de loup.
Félicia était là avec maman.

_ Bonsoir Maman, bonsoir Félicia.


_ Bonsoir ; répondirent-elles en chœur.

_ Où est Aniel ? Il n'est pas venu te chercher ? me demande Félicia.

_ Non. Il n'est pas venu et il n'a pas demandé au chauffeur de venir me chercher non plus. Je l'ai appelé,
il était injoignable.

_ Peut-être qu'il est en réunion de travail ; répond sa mère.

_ J'ai plusieurs fois dit à Aniel de te donner une petite voiture avec laquelle tu pourras faire tes courses,
mais pour quelles raisons je ne sais, il a toujours dit non !

_ Bon les filles installez-vous pour le dîner. Nous allons commencer sans lui. Mon ventre gargouille.

Maman Georgina fait une petite prière et nous commençons à manger.

Une quinzaine de minutes plus tard, nous voyons Aniel entrer dans la salle à manger.

_ Salut !

Nous répondons à sa salutation.

_ Oh ! Kelly, excuse moi vraiment. J'aurais dû t'appeler mais j'étais très occupé. Je suis sérieusement
navré.

_ Non c'est rien. Ne t'inquiète pas ; répondis-je.

_ Merci pour la compréhension.

_ Alors, la journée ça a été ? lui questionne sa mère.

_ Je remercie le Seigneur ; dit-il.

Sa mère lui sert à manger.

Quand moi j'eus terminé ma bouffe, je bois de l'eau et me nettoie la bouche.

_ Je monte dans ma chambre.


_ Euh...Kelly, attend quelques minutes s'il te plaît. J'ai quelque chose à vous annoncer à tous ; fit Aniel.

_ Ok...

Je me demande de quoi cela peut-il s'agir...

Nous attendons tous patiemment qu'Aniel termine son plat pour nous faire part de ce qu'il a à nous dire.

Il termine enfin son plat, et s'essuie la bouche.

_ Aniel, tu veux nous dire quelque chose non ?

_ Euh...oui maman.

_ Alors fais vite s'il te plaît. Je crois que la journée a été longue pour tous et que chacun voudrait se
reposer.

_ Euh... voilà, en fait, je voulais vous annoncer à toutes les deux que...

Il marque une pause, cherchant mon regard.

_ Ah ! Aniel, parle vite s'il te plaît. Je commence à somnoler déjà.

_ Ouais maman a raison Aniel ; balance rapidement ce qu'il y a et puis, allons nous coucher.

_ Ok, allons droit au but. Je veux tout simplement vous annoncer que Kelly et moi sommes désormais en
couple, et s'il plaît à Dieu, nous allons nous marier.

Lorsqu'il a dit cela, j'ai failli m'étouffer de peur. Comment maman et Félicia vont recevoir cette
nouvelle ? Il n'a pas pensé que pour ce genre de choses il fallait au moins m'en parler d'abord ? Ah !
Aniel !

Le sourire qui se dessinait sur les lèvres de maman Georgina et de Félicia, m'apaise le cœur.
_ Et bah, félicitations à vous. dit Félicia avec sa joie contagieuse. Maman tu en penses quoi ? Moi je crois
que cela a déjà plu à Dieu donc commencez par penser au mariage. dit-elle en rigolant.

_ Je suis parfaitement d'accord avec toi Félicia.

Koh ! Cette annonce là, je ne l'avais pas vu venir. J'avoue que quand Aniel a balancé cette histoire, je
croyais que maman Georgina allait peut-être péter un câble mais non. Elle semble plus heureuse.

_ Bon les amoureux, je suis très contente pour vous mais je dois aller dormir. dit maman Georgina.

_ Surtout avec cette nouvelle, je suis certaine que tu vas bien dormir et faire de beaux rêves ; la taquine
sa fille.

_ Ah ! Ça, tu l'as dit. Mais n'oublie pas que toi tu me dois des petits-enfants hein. Depuis-là, je ne sais
pas ce que Luc et toi faites et vous ne me donnez même pas un petit bébé dans cette maison.

_ Ne t'inquiète pas maman, des bébés tu en auras. Je t'en donnerai dix et Aniel et Kelly t'en donneront
vingt. Donc pour cela, sois relax.

Maman Georgina se met à rire en se dirigeant vers sa chambre.

*A suivre !*

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(Tome 2)

*Debora Sylvana*

~ 15 ~

Je suis rentrée des cours aujourd'hui. Lorsque je suis arrivée au salon, je vois Aniel et son assistante
entrain de rigoler de je ne sais quoi. Malgré le pincement que j'ai eu au cœur en les voyant ainsi, je les
salue poliment et monte dans ma chambre.

Arrivée là, je jette mon sac sur le lit et éclate en sanglots. Je ne sais même pas pourquoi je pleure en ce
moment...

Les jours suivants son retour, Aniel n'a fait que me fuir. Lorsque j'essaie de lui parler, il m'évite ; et cela
me faisait beaucoup mal.

Ce soir, après avoir fini de réviser, je lis un peu ma Bible, et je prie pour m'endormir. Mais le sommeil
tardait à venir. Alors, je suis sortie pour aller sur la terrasse pour prendre un peu d'air frais.

Quand j'arrive là bas, je tombe sur maman Georgina qui était assise sur un banc.

Je m'assieds à côté d'elle.

_ Parfois quand je vais à la plage, ou quand je m'assieds sur ce banc pour contempler les belles étoiles,
c'est pour me rappeler et rappeler à tout mon être combien Dieu est grand ; dit-elle avec un sourire
paisible.

_ Oui, c'est vraiment magnifique. La nature elle-même témoigne de l'existence et de la grandeur de


Dieu. dis-je

_Oui c'est exact. Dieu est bon. Tu sais Kelly, je suis de nature dure c'est vrai. Mais pour une femme
comme moi qui a souffert de tous les maux, ça peut se comprendre. Aniel est mon fils. Je l'ai vu souffrir
avec moi. Mais malgré ses souffrances, il n'a jamais baissé les bras et il n'est jamais allé s'impliquer dans
des affaires louches pour être à ce stade. Lui et sa sœur sont ma fierté ; je les aime plus que ma propre
vie.

_ C'est normal, vous êtes leur mère.

_ Oui, c'est vrai. Mais ce n'est pas avec moi qu'ils finiront leurs vies. Félicia s'est déjà mariée et vit avec
son mari. Il reste seulement Aniel qui ne s'est pas encore marié. Je voudrais sincèrement qu'il trouve la
bonne épouse, car il le mérite. Kelly, je comprends si tu n'es pas prête pour cette relation ou si tu ne
l'aimes pas ; l'amour n'est pas forcé. Mais je veux juste que tu saches qu'il t'aime vraiment de tout son
cœur, et cela n'a rien à avoir avec tout ce qu'il a fait pour toi. Ne va pas croire que c'est parce qu'il t'a
soigné, qu'il paie tes études et tout le reste, qu'il veut comme une sorte de contrepartie être avec toi.

_ Maman je vous comprends parfaitement. Mais pourquoi tout d'un seul coup, vous me dites cela ?

_ Parce que je suis une mère et que je me préoccupe du bonheur de mes enfants.

_ Que pensez-vous de cette relation maman ? Il me dépasse d'onze ans. En plus, je n'ai que dix-neuf ans.
Je n'ai même pas encore terminé mes études. Et si même on venait à commencer cette relation, que
diront les gens ? D'autres vont dire que c'est à cause de son argent que je l'ai suivi, certains vont dire
autre chose, bref, tout le monde dira ce qu'il pense...

_ Est-ce l'avis des gens qui t'importent où est-ce ta vie qui t'importe ? Kelly, je sais, même si je ne le dis
pas souvent que tu es plus mature que ton âge. Et en ce qui concerne tes études, qui a parlé de mariage
maintenant ? Et même si vous deviez vous marier, il y a plein de filles qui sont fiancées ou mariées et qui
continuent leurs études non ?

_ Oui mais...

_ Kelly, les mêmes personnes pour lesquelles tu as peur de t'engager, sont les mêmes personnes qui te
critiqueront. Que tu refuses ou que tu acceptes cette relation, il y aura toujours des gens qui en
parleront. Mais là n'est pas la question. La question est la suivante : est-ce que tu aimes Aniel ?

_ ...

_ Kelly, s'il te plaît ne garde pas le silence, réponds-moi en toute franchise. Est-ce que tu aimes vraiment
mon fils Aniel ? C'est une question à laquelle toi seule tu peux répondre. Alors réponds-moi, l'aimes-tu ?

_ ...oui, je...je l'aime.

_ Alors tu sais ce que tu as à faire maintenant. Bonne nuit.

Elle se lève et retourne dans sa chambre.


* Debora

Sylvana *

Je devais aller suivre un cours aujourd'hui à la fac mais je n'y suis pas allée. J'ai d'autres chats plus
importants à fouetter.

Quand le taxi s'arrête devant son entreprise, je paie le taximan et descend de la voiture pour pénétrer le
grand bâtiment.

J'arrive au secrétariat et demande à voir Aniel.

_ S'il vous plaît Madame, Monsieur JOHNSON est actuellement en réunion. Veuillez patienter s'il vous
plaît.

_ Ok, dis-je dans un souffle.

Je m'asseois sur un siège dans la salle d'attente et j'attends une demie-heure, une heure, deux heures,
trois heures, quatre heures, cinq heures...

Je commençais vraiment à me lasser d'attendre. Mais à chaque fois que je demande à la secrétaire si je
pouvais voir Aniel, elle me racontait toujours le même baratin : Monsieur est toujours occupé.

Franchement, ils commencent par me faire sortir de ma coquille dans cette entreprise !

Comme par hasard, je vois l'assistante d'Aniel qui passait, puis je me lève et m'approche
immédiatement d'elle.

_ Bonjour. Euh... excusez-moi je suis Kelly. En fait, je veux voir votre patron.

_ Le patron est occupé. Il ne peut pas vous recevoir. dit-elle d'un regard hautain.

_ Dites-lui que c'est moi !


_ Lui dire que c'est vous ? Vous êtes qui ? La Reine d'Angleterre peut-être ? Rentrez chez vous, ne venez
pas nous perturber ici !

_ Écoutez-moi très bien Madame l'a-s-s-i-s-t-a-n-t-e ; vous êtes son assistante et non sa Directrice !

I think the boss here is him! Then, you will go in his office, and you will say to him that Kellyane ANI
wants to see it immediately! And believe me that it is in your interest for him to receive me in his office
for the next five minutes, otherwise I will not hesitate to make a big scandal here ! (Je crois que le
patron ici c'est lui ! Alors, vous irez dans son bureau, et vous lui direz que Kellyane ANI veut le voir tout
de suite ! Et croyez-moi que vous avez intérêt à ce qu'il me reçoive dans son bureau les cinq minutes à
suivre, sinon je n'hésiterai pas à faire un gros scandale ici !) Et ça, je ne crois pas que le patron
appréciera. À vous de voir, Madame l'a-s-s-i-s-t-a-n-t-e !

Elle me toise, mais se dirige quand-même vers le bureau d'Aniel.

Exactement cinq minutes après, elle me demande de la suivre.

Je la suis et elle m'introduit dans le bureau d'Aniel.

_ Je peux savoir ce que tu fais ici et pourquoi tu n'es pas au cours ? me demande t-il d'un regard sévère.

_ Parce qu'il faut qu'on parle Aniel !

_ Ici c'est un lieu de travail Kellyane. On pourra parler à la maison, donc maintenant rentre s'il te plaît !

_ Oh ! Parce que tu crois que je vais rentrer à la maison après t'avoir attendu pendant cinq longues
heures de temps, sans te voir ?

_ Cinq longues heures ? Mais on m'a dit que tu viens d'arriver à peine trente minutes et que tu t'es mise
à faire des menaces aux gens.

_ Ah ! C'est ce que ton irrespectueuse assistante t'a dit n'est-ce pas ? Bref, ce n'est pas le plus important.
Le plus important est que je suis là pour te parler !

_ Kelly on parlera de tout ce que tu veux ; mais à la maison, pas ici !

_ Parce que tu crois que je vais vraiment prendre ce risque ? Tu passes ton temps à m'éviter à la maison
comme de la peste Aniel. Aujourd'hui, je suis venue te voir dans ton bureau, et tant qu'on n'aura pas mis
les points sur les "i", je ne partirai pas d'ici !

Il se lève, me fait face de dos, en croisant ses mains derrière lui.


_ Je vois que tu es décidée. Si tu as quelque chose à dire, dis-le tout de suite et puis rentre à la maison !

Je ne fais pas trop attention à son ton autoritaire, et je m'avance vers lui.

_ Aniel, écoute...je suis vraiment désolée pour tout ce qui s'est passé. Je ne savais pas que ça allait se
passer comme ça. Je croyais vraiment qu'il m'aimait. Comment aurais-je pu savoir que tout ce qu'il
voulait c'était de se venger ? S'il te plaît pardonne-moi. Je t'ai énormément causé du tort, je reconnais.
Mais s'il te plaît pardonne-moi.

_ C'est ta vie Kelly, mène-la comme tu le veux ! dit-il

_ Non, ne dis pas ça Aniel.

_ Tu as raison Kelly, tu n'es pas ma femme. Je n'ai pas à me mêler de ce qui ne me regarde pas !

_ Je ne suis peut-être pas ta femme, mais tu m'aimes... !

Je voulus retirer ces mots qui viennent de sortir mais l'action est irréversible.

Mais au lieu qu'Aniel me réponde, il me regarde sans rien dire.

Le vin est tiré, il faut le boire. Ce que j'ai commencé, je dois le terminer.

_ Tu... m'aimes n'est-ce pas ?

Il me regarde en silence.

_ Aniel, s'il te plaît répond-moi ; est-ce que tu m'aimes ? lui demandai-je d'une voix suppliante.

_ Je suis désolé Kelly, mais je ne ressens rien pour toi ; dit-il d'une voix tranchante.
Là, c'était comme si on me poignardait. Ce n'est pas le fait qu'il m'ait dit qu'il ne m'aime pas qui me
faisait le plus mal. Ce qui me traumatisait le plus, c'est avec la franchise et le calme avec lesquels il a dit
cela.

Ne pouvant plus rester là à supporter ce qui se passait au tréfonds de moi, je prends la direction de la
sortie en m'efforçant de ne pas pleurer devant lui et devant ses employés.

Mon Dieu, c'était pour éviter toute cette souffrance que je n'ai pas voulu laisser mon cœur l'aimer. Et
maintenant que je commençais par croire que peut-être il ressentait pour moi ce que je ressentais aussi
pour lui, il m'envoie me faire chier ?

Mon cœur saigne en ce moment ; mon cœur saigne de douleur...

*A suivre !*

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(Tome 2)

*Debora Sylvana*
~ 17 ~

Mon sommeil a été interrompu par un appel téléphonique. Qui peut bien m'appeler à cette heure ?
J'ouvre lentement mes yeux et prend mon téléphone. Il s'agit de maman Dorothy.

Je décroche le téléphone en bâillant.

_ Allô maman ?!

_ Bonjour Kelly.

_ Oui, bonjour maman. dis-je en bâillant toujours.

_ Oh ! Je vois que je t'ai réveillé. Désolée ma puce. Il fait déjà jour ici, et vu l'ampleur des choses, je
devais t'appeler à tout prix.

_ L'ampleur des choses ? Il y a un problème ? dis-je d'une voix endormie.

_ Oui, Kelly !

_ Ok, il s'agit de quoi ?

_ Elle est venue me voir, et elle m'a dit qu'elle devait te voir à tout prix ; que son mari est hospitalisé et
demande à te voir à tout prix Kelly.

_ Elle ? Qui elle ? Et quel mari ? demandai-je subitement.

_ Ta tante, la femme de ton oncle. J'ignore comment elle m'a retrouvé mais elle est venue me voir. Elle
m'a dit qu'elle s'appelle Norah et qu'elle est la femme de ton oncle Aurel.

_ Et tu as reçu cette femme dans ta maison, maman ? demandai-je énervée.

_ Mais que voulais-tu que je fasse, je ne savais pas que c'était elle !

_ Écoute maman, je n'ai aucune envie de voir cette femme et son mari. Ils font partie de mon passé, et
je ne vois aucune raison qui puisse me pousser à renouer de liens avec mon passé !

_ Kelly, cette femme me harcèle tous les jours, depuis trois jours déjà ! Elle dit que c'est très urgent de
te voir !

_ Et que veux-tu que je fasse ? Que pour elle, je rentre au pays ?

_ Mais...

_ Dis-lui que je ne veux pas la voir !


_ Kelly, j'ai l'impression qu'elle est vraiment dans des problèmes. Son aspect n'a rien de la femme classe
et raffinée qu'on voit à l'écran.

_ Je ne vais pas revenir au pays à cause d'elle et de son mari. Alors là, non !

_ Kelly...

_ Maman, je te respecte beaucoup mais ce que tu me demandes, je ne peux le faire. On se reparle


demain, j'ai très sommeil là.

_ Ok, dors bien ma puce.

_ Merci.

Je raccroche le téléphone et me couvre pour dormir. Mais cet appel m'a tellement mis hors de moi que
je n'arrivais même plus à retrouver le sommeil.

C'est aux environs de trois heures du matin, que je réussis à fermer de nouveau mes yeux.

Lorsque je me réveille enfin et prend un bon bain, je sors profiter de l'air frais du jardin.

Je m'asseois, et je vois Aniel qui s'avançait vers moi.

_ Salut Kelly ; dit-il en s'asseyant.

_ Salut.

_ Maman Dorothy m'a fait savoir ce qui se passait.

_ C'est elle qui t'a demandé de venir me parler n'est-ce pas ? Parce qu'elle m'a déjà appelé plusieurs fois
ce matin par rapport à ce sujet. Donc si tu es venu me dire que je dois retourner à cause de cette Norah
et de son mari, ma réponse est déjà non !

_ Est-ce que tu as suivi les nouvelles ce matin ?

_ Non... c'est quoi le rapport avec ma tante et mon soi-disant oncle ? demandai-je.

Il me donne un téléphone sur lequel figurait une maison incendiée.


_ Qu'est-ce que c'est ?

_ Défile les informations et tu verras.

Je défile et je me rends compte que c'est la maison de mon oncle Aurel qui a brûlée de la sorte.

_ Que s'est-il passé ? demandai-je

_ On ne sait pas comment cela est arrivé. La maison a pris feu, pendant qu'ils étaient à l'intérieur. Il y a
eu des blessés, mais pas de morts.

_ C'était... c'était pour ça que Norah voulait me voir ? Ça n'a aucun sens. Ces gens m'ont rayé de la liste
des membres de leur famille. Alors, pourquoi veulent-ils me voir maintenant ?

_ Maman Dorothy m'a envoyé un vocal ce matin, dans lequel ton oncle demandait à te parler
urgemment.

Aniel me fait écouter le vocal en question. La voix de mon oncle reflétait une douleur amère.

_ Si tu veux mon avis, il faut que tu y ailles. Et puis, il ne reste que trois jours pour avoir les congés de
Noël. Kelly, je vais m'occuper de tout ton déplacement. D'ailleurs, on ira là-bas nous deux.

_ Tu as des choses beaucoup plus importantes à faire ici Aniel.

_ Oui c'est vrai, mais il s'agit de toi. Alors je règlerai les dernières choses ici et nous irons au Togo. Ce
sera aussi une occasion de revoir maman Dorothy. D'accord ?

_ D'accord.

_ Merci chérie pour la compréhension.

Je sourie tout simplement.

_ Je dois y aller maintenant. Prend bien soin de toi.

_ Prend aussi bien soin de toi.


Il part tandis que moi je réfléchissais à cette nouvelle. Comment c'est arrivé ? Il n'y a pas eu de morts,
mais que de blessés. Au moins cela me rassure un peu.

* Debora

Sylvana *

Après avoir pris notre déjeuner, nous commençons à mettre nos valises dans le coffre de la voiture.

_ Soyez prudents les enfants ; dit maman Georgina. Et surtout, ne faites pas de bêtises vous deux hein.

_ D'accord maman ; dis-je.

_ Je vous souhaite un excellent voyage.

_ Merci maman.

_ Aniel, prend soin de la petite s'il te plaît.

_ Ok, c'est compris. dit-il

Il fait une bise à sa mère, avant de monter dans sa voiture.

Étonnamment, maman Georgina me fait un câlin et après quoi, je monte aussi dans la voiture d'Aniel. Le
chauffeur démarre et puis direction l'aéroport.

***

Dans l'avion, je m'inquiétais vraiment. Pourquoi mon oncle voudrait me voir après tout ce temps ?

_ Kelly, ne t'inquiète pas trop s'il te plaît. me dit Aniel.

_ Je n'arrive pas à m'en empêcher Aniel. Est-ce que toi tu as une idée de ce qui pourrait être la raison
pour laquelle ils veulent me voir ?
_ Je n'en sais rien. Mais quoiqu'il en soit, je serai avec toi ; d'accord ?

_ D'accord ; dis-je en souriant légèrement.

Le voyage s'était bien passé, et nous remercions Dieu pour cela. Maman Dorothy est venue nous
accueillir.

Lorsqu'elle nous voit au loin, elle souriait déjà.

Quand nous arrivons auprès d'elle, je la vois couler des larmes.

_ Maman, tu pleures ? Pourquoi ! Il y a quelque chose qui se passe ? demandai-je affolée.

Comment se fait-il qu'une personne qui souriait toute à l'heure, se mette à pleurer subitement ?

_ Maman s'il te plaît, sèche tes larmes. Je ne veux pas te voir dans cet état.

_ Ce ne sont pas des larmes de tristesse mais des larmes de joie ma fille. Tu es partie presque dévastée,
et te revoilà très jolie. Regarde-toi, tu es vraiment très belle. Je suis si heureuse de te revoir.

Elle me serre fortement dans ses bras. Sa chaleur maternelle m'a beaucoup manqué.

_ Je t'aime ma fille.

_ Je t'aime aussi maman.

Nous finissons par rentrer à la maison. Maman Dorothy nous a concocté un bon plat de foufou que nous
avons terrassé Aniel et moi avec appétit.

Tout le monde était content, et personne ne voulait parler de la raison qui nous réunissait vraiment.

Mais ce qui est sûr, tôt ou tard nous en parlerons...

Après le déjeuner, j'aide maman à faire rapidement la vaisselle.


_ Alors, comment se passe ta nouvelle vie là-bas ?

_ Ça va maman.

_ Et tes études ? J'espère que tu te donnes à fonds ?

_ Oui maman.

_ Tu as intérêt à travailler dur, parce que si tu me ramènes de mauvais résultats ici, je vais te botter les
fesses.

J'éclate de rire. Me botter les fesses vraiment...

Après avoir rangé les choses dans la cuisine, nous revenons auprès d'Aniel qui se reposait dans le salon.

_ Ah ! Vous êtes là ? nous demande t-il.

_ Oui mon fils. Nous sommes là. Euh...si ça ne te gêne pas, pouvons-nous parler en même temps de la
raison qui vous a fait venir ?

_ Oui, je crois qu'il faut en parler en même temps. Cependant..., Kelly et moi voulons te dire quelque
chose avant d'écouter ce que tu as à nous dire maman.

_ Ok c'est compris, j'espère que ce n'est rien de bien grave hein ?!

_ Non maman ; répond Aniel.

_ Ok vas-y mon fils, je t'écoute.

Aniel me lance un regard bref, et reprend la parole.

_ Euh...en fait, nous voulons t'annoncer que désormais Kelly et moi sommes ensemble.

_ Anh ?! Ensemble ? Vraiment ensemble dans le vrai sens du mot ensemble ? demande t-elle en faisant
des gestes.

_ Oui, maman. dis-je


_ Eh ! Voilà une bonne nouvelle. Ça me rend vraiment heureuse. Mes félicitations à vous !

_ Merci maman ; nous répondons en chœur Aniel et moi.

_ Donc je vais bientôt être belle-mère ? Eeeh ! Seigneur merci ooh ! Merci. Ah ! J'attendais tellement ce
jour. Enfin, il est arrivé. Je suis très contente pour vous ; dit-elle en ne nous cachant pas sa joie.

_ Bon, euh... maman je sais que ce que nous venons de te dire te réjouis beaucoup. Néanmoins, il faut
que tu nous parles de Norah et son mari. Que s'est-il passé ? dis-je

_ Hunmm... ! Ma fille, elle était venue me voir un matin. Je ne savais pas qui elle était ; donc je l'ai bien
reçu. C'est là qu'elle m'a fait savoir qu'elle était ta tante.

_ Comment savait-elle que Kelly habitait ici ? questionne Aniel.

_ Je ne sais pas hein mon fils. Je l'ignore complètement.

_ Cette femme est riche et a des contacts un peu partout. Pas étonnant qu'elle sache que j'ai habité ici ;
dis-je. Que t'a t-elle dit au juste maman ?

_ Ah ! Elle est venue tous les jours me supplier de te demander de venir à une adresse. Attend, j'ai gardé
ça dans mon tiroir.

Elle se lève pour aller dans sa chambre à coucher, puis elle revient avec un bout de papier en main,
qu'elle me tend.

Je déplie le papier sans attendre ; c'est effectivement une adresse.

_ Fais voir.

Je donne le papier à Aniel.

_ Je connais cet endroit. C'est un grand hôpital ; fit Aniel. Si leur maison a pris feu et qu'il y a eu des
blessés, c'est clair qu'ils ont été conduits à cet hôpital. Mais la question qu'on se pose tous est de savoir
pourquoi après t'avoir abandonné depuis tout ce temps, ils désirent te revoir ?

_ C'est la question que je me pose moi aussi.

_ Bref, je crois que l'idéal serait qu'on se repose tous et qu'on y aille demain ; suggère Aniel.

_ Je suis d'avis ; répondis-je.


_ Oui, moi aussi je pense que c'est la meilleure des choses à faire.

En attendant demain, essayons de nous reposer d'abord...

*A suivre !*

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(Tome 2)

*Debora Sylvana*

~ 18 ~

Les douces mélodies des oiseaux résonnaient sans cesse dans mes oreilles. Je finis par ouvrir mes yeux
et fait une petite prière. Après quoi, je sors de la chambre et je vois maman Dorothy qui balayait la cour.

_ Bonjour maman.

_ Bonjour ma fille. Ça va ? Tu as bien dormi ?


_ Oui maman, ça va. J'ai très bien dormi même. Euh...tu as vu Aniel ce matin ?

_ Oui, il dit qu'il va aller vite s'occuper de quelque chose et revenir.

_ Ok... c'est tout ce qu'il t'a dit ?

_ Oui ma puce.

_ D'accord. Donne-moi le balai je vais terminer ce que tu es entrain de faire maman.

_ Non Kelly. Je ne veux pas te fatiguer avec ça.

_ Maman, s'il te plaît donne-moi le balai. Qui te dit que tu me fatigues ? Aller, s'il te plaît tends-moi le
balai maman.

_ Ok ; fit-elle. Je vais aller m'occuper du petit déjeuner alors.

_ D'accord maman.

Je mets rapidement la cour au propre et va à la cuisine pour aider ma mère ; oui "ma mère". Pour
appeler une personne sa mère, on n'a pas besoin de sortir de ses entrailles. On a juste besoin de
ressentir l'amour qu'elle nous donne. Et c'est le cas de maman Dorothy.

Nous faisons rapidement les omelettes, puis nous dressons la table.

Maman et moi nous nous attablons pour déjeuner en attendant l'arrivée d'Aniel.

Mon téléphone sonne laissant apparaître la photo et le nom de Félicia sur l'écran. Je commence par rire
avant de décrocher.

_ Salut Kelly.

_ Salut Féli.

_ Ça va bien ?

_ Oui ça va à merveille ; répondis-je. Et toi ?

_ Cool ! Seulement que tu me manques déjà quoi.

_ Tu es sérieuse là ? demandai-je en pouffant de rire.

_ Assurément coco. Tu me manques ici.

_ Est-ce que tu es consciente que c'est hier seulement que j'ai quitté l'Amérique ?
_ Oui, je sais cela. Tu ne sais pas à quel point je m'ennuie ici. Je t'assure !

_ Ok ; riai-je. Dis-moi, où est ton mari pour que tu t'ennuies ainsi Félicia ?

_ Moi je te parle de vraies choses et toi tu me parles de mon mari ? C'est avec Luc qui est tout le temps à
l'hôpital là que je vais aller faire du shopping ? Ou bien c'est avec lui on va suivre les feuilletons et bien
commenter ?

J'éclate de rire.

_ Donc fais vite pour rentrer ma chère. Occupe-toi bien de ton oncle et de ta tante là et puis tu te
ramènes ici.

_ D'accord capitaine !

_ C'est général tu va voir ; dit-elle en riant. Bon en revenant n'oublie pas de ramener ta daronne Dorothy
avec toi hein. Comme ça elle et maman vont pouvoir se tenir compagnie, et ça rendra ma vieille moins
aigrie.

_ Hein ?! Toi tu n'as pas peur du feu quoi. Continue de parler fortement comme ça et elle va t'entendre.
Tu lui donneras une bonne explication.

_ Toi-même tu sais qu'elle est dure parfois non, c'est justement pourquoi je te demande de lui ramener
une bonne copine. D'ailleurs, je vais même en parler à Aniel. Dès son retour ici, il va se charger de tout
préparer pour que maman Dorothy vienne nous rejoindre. Je pense, pour ma part que c'est une bonne
idée.

_ C'est peut-être une bonne idée mais c'est à Aniel d'en décider. répondis-je.

_ Laisse-moi juste lui toucher deux mots ; tu verras qu'il écoutera sa petite sœur adorée. dit-elle

_ D'accord.

_ Bon je te laisse Kelly. Passe une agréable journée ma puce. Bisous

_ Merci. Bisous

Je raccroche le téléphone en souriant.

_ C'est la sœur d'Aniel ? me demande maman Dorothy.


_ Oui. Elle est très marrante.

_ À voir comment vous venez de discuter, je l'ai compris ; fit maman en souriant.

_ J'aime beaucoup sa manière d'être. Elle est sympathique et très généreuse.

_ C'est une bonne chose que vous vous entendiez.

_ Oui maman.

Nous prenons notre déjeuner dans la bonne humeur quand nous voyons Aniel qui vient s'asseoir à table
avec nous.

_ Re-bonjour maman. Oh ! J'ai tellement faim ; ça sent bon par ici.

_ Tu es déjà de retour ? Ça s'est bien passé j'espère ?

_ Oui, tout s'est bien passé. (S'adressant à moi) Salut chérie.

_ Oui salut trésor.

_ Bien réveillée ? me demande t-il.

_ Oui.

_ Ok.

Nous prenons rapidement notre déjeuner et nous prenons la direction de l'hôpital en question.

Dans la voiture, je stressais gravement. Je me demande toujours ce que j'allais rencontrer dans cet
hôpital...

Au bout d'une vingtaine de minutes, nous voilà à l'entrée de ce grand hôpital.

À la réception, Aniel se renseigne sur le numéro de chambre où mon oncle se faisait soigner.

Maman Dorothy et moi suivons Aniel qui avait l'air de savoir exactement où il allait. Nous arrivons dans
un couloir, et je vois tante Norah debout en larmes devant une chambre.

Quand elle me voit, elle s'approche rapidement de moi.


_ Kelly, Kelly... c'est bien toi ?

Elle voulait me toucher quand je recule d'un pas.

_ Ne me touche pas !

_ Kelly, écoute je...

_ Tu voulais me voir, je suis là. Maintenant conduis-moi à ton mari. C'est lui qui veut me parler non ?

_ D'accord ; dit-elle tristement.

Je la suis, et elle ouvre la porte pour me laisser entrer. Quand j'entre dans la pièce et aperçoit mon oncle
sur son lit, j'ai eu la chair de poule. Tout son corps était couvert de plaies. Mon Dieu ! Quelle horreur...!

_ ...Kelly...

_ Oui...mon oncle.

Il me faisait tellement de la peine dans cet état. C'est difficilement même qu'il parvenait à articuler ses
mots.

_ Tu as...de nouveau...un si beau visage. A...approche... s'il te plaît...

Je m'avance vers lui. En le voyant de plus près dans cet état, toute la haine que j'avais accumulée contre
lui, disparaît aussitôt. C'est quand-même mon oncle, le frère de mon père !

_ Sache...que...je suis... vraiment... désolé ; dit-il. Je te demande de...me...pardonner. S'il te plaît...Kelly,


pardonne-moi.
Je vois des larmes couler sur ses joues.

_ Mon oncle je...je t'ai déjà pardonné. Je te le jure. Arrête de pleurer, tu vas te faire mal. Je sais que c'est
une erreur que tu as commises en me privant des biens de mes parents mais au fond tu es quelqu'un de
bien et tu m'aimes.

_ Non Kelly. Tu as tort de penser...que...je suis...une bonne personne.

_ Mais pourquoi tu dis ça ?

_ Parce que...parce que...je suis...le responsable de tes souffrances passées !

_ Hein !? Comment ça le responsable de mes souffrances passées ? Je...je ne comprends pas mon oncle !

_ Je...je suis celui-là...qui t'a privé de tes...parents.

Celui-là qui m'a privé de mes parents ? Ça veut dire quoi tout ça ?

_ Mon oncle, la maison de mes parents a été incendiée. En quoi es-tu responsable en ça ? Tu n'as rien à
avoir avec tout ça. C'était juste un accident.

_ C'est moi... c'est moi Kelly. J'ai orchestré...l'incendie de votre maison.

Là mon cœur fit un grand bond ! Il a fait quoi ???

_ Ton père... était trop riche et aimé des gens. Nos parents... nos parents... l'ont toujours préféré à moi.
C'était une grande plaie que je portais...en moi.

_ Tu étais complexé et jaloux de lui, au point de le haïr jusqu'à manigancer sa mort ? demandai-je
indignée.

_ Je...ne supportais plus... qu'on me compare sans cesse... à lui. C'en était trop pour moi, alors j'ai décidé
de le...tuer Kelly.

_ Mais pourquoi ? demandai-je en larmes. Ça n'a pas de sens. C'était quand-même ton frère !

_ Tu ne...sais pas... à quel point... c'est très dur de se sentir inutile !

_ Comment as-tu pu être si cruel ?


_ Je...je ne te...voulais aucun mal Kelly. Mais quand...ton père était mort, tu t'es avérée être un... très
gros obstacle... pour moi. J'ai donc décidé...

_ D'en finir avec moi ! Crachai-je.

_ C'est moi qui ai tué tes parents... c'est moi qui ai tout vidé sur tes comptes c'est moi qui t'ai tout retiré,
et c'est... c'est moi qui ai envoyé ces quatres hommes te frapper et...verser de l'acide chlorhydrique sur
ton visage. Je...je suis... vraiment désolé. Pardonne-moi...Kelly...

Non ! Je n'arrivais pas à le croire ! Je n'en crois pas, mes oreilles ! Je savais qu'il m'avait privé de
l'héritage de mes parents ; mais je n'aurais jamais pu imaginer qu'il était le fondement de mon malheur.
Mon Dieu ! Comment une personne peut-elle être si cruelle ? Comment ?...

_ Comment as-tu pu tomber si bas mon oncle ? Comment ?... Mon père... moi n père t'aimait tellement.
Il aurait donné sa vie pour toi. Lui dis-je d'une voix enrouée par mes larmes.

_ Pardonne-moi... pour tout Kelly. Pardonne-moi... Je suis entrain de payer... pour mes mauvaises
actions ! La nature...est entrain de me pu...punir. Regarde-moi...je fais...pitié !

J'écoutais de loin tout ce qu'il disait, parce que là j'étais sous le choc et trop préoccupée en ce moment à
me rejouer dans mon esprit chaque scènario de la vie que j'ai menée après la mort de mes parents. Tout
d'abord l'incendie, après la mort de mes parents et de mon frère, ensuite l'héritage de mes parents
qu'on m'a refusé, ma vie de pauvre, mon agression, ma dépression, ma rencontre avec Aniel, mon
départ, mon traitement, et enfin ma nouvelle vie... Tous ces événements repassaient si vite comme un
film dans ma petite tête. Lorsque j'ouvre de nouveau les yeux, j'entendais toujours mon oncle
monologuer.

_ Kelly, pardonne-moi...je t'en supplie...je sais que tu m'en veux mais je... ; disait-il.

_ Non, je ne t'en veux pas mon oncle ! dis-je en lui coupant la parole, suite à un déclic.

Il me regardait sans vraiment comprendre ce que je disais.

_ Je ne t'en veux pas mon oncle. Car, en voulant me faire du mal tu as contribué à mon bonheur en
quelque sorte. Tu vois, après avoir été agressée, j'ai fini par rencontrer un merveilleux homme qui m'a
aimé à ma juste valeur pendant que les autres me dénigraient. Il m'a pris sous ses ailes et il m'a soigné.
Aujourd'hui, lui et moi sommes ensemble et un jour nous nous marierons. Est-ce que tu connais cet
homme ? Évidemment que non n'est-ce pas ? Mais je vais te dire qui est-il. C'est un jeune homme que
papa avait aidé de son vivant. C'est vraiment étonnant que parmi tout le monde ce soit lui qui me soit
venu en aide n'est-ce pas ? Moi aussi j'ai trouvé cela très étonnant. Mais tu sais, il y a ce dicton qui dit
qu'un bienfait n'est jamais perdu. J'ai récolté les bienfaits de mon père, quoiqu'étant mort.

Il me regardait toujours de son regard perdu.

_ Il y a trop de questions que je me pose encore et il y en a auxquelles je n'ai pas trouvé de réponses
mon oncle. Des questions comme pourquoi Dieu a permis que tu puisses réussir ton plan machiavélique
cette nuit-là et que je perde ma famille ? Pourquoi a-t-il permis que cette nuit-là je sorte avec mes amies
et que je sois la seule survivante de la famille ? Pourquoi m'a t-il laissé endurer tout cela ? Pourquoi
n'avait-il pas empêché que je sois agressée ce soir-là et que je subisse toute cette humiliation ? Ou
pourquoi avait-il fait en sorte que ce soit chez maman Dorothy que je loue une chambre ? Pourquoi
m'avait-il sauvé cette nuit-là où j'avais voulu me suicider ? Sais-tu le pourquoi mon oncle ? Pourrais-tu
répondre à ces questions ? Moi-même je ne sais pas le pourquoi, et je ne pourrai répondre à ces
questions ! Hélas, je ne sais pas pourquoi telle ou telle chose est arrivée. Cependant, au vu de tout ce
qu'Il a fait pour moi, et même si je n'ai pas encore des réponses à certaines de mes questions,
aujourd'hui j'en suis arrivée à cette même conclusion comme ce docteur qui m'avait soigné il y a de cela
quelques mois : "Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu." Je vais continuer ma route
; et je veux la continuer en paix. Je ne voudrais pas que tu sois un obstacle à ma paix mon oncle. C'est
pourquoi, je vous pardonne ta femme et toi pour tout le mal que vous m'avez fait. Ce n'est pas à moi de
me venger ; c'est à Dieu de le faire ! Au-revoir mon oncle.

J'ouvre la porte pour sortir et je l'entends murmurer un "merci" à mon égard.

Je sors tranquillement de là et vois maman Dorothy et Aniel qui m'attendaient.

_ Allons-nous en ! Leur dis-je

Sans poser de questions, ils me suivent jusqu'au parking.


_ Que s'est-il passé ? me demande Aniel inquiet.

_ Une sorte de confession ; dis-je. Je ne savais pas que mon propre oncle était le responsable de la mort
de mes parents et de mon frère, ainsi que de mon agression cette nuit-là quand je rentrais des cours.

_ Eeeeh ! Donc c'était lui qui t'avait fait tout ça là ? me demande maman Dorothy.

_ Oui.

_ L'être humain est mauvais hein ! S'exclame t-elle.

_ Je suis vraiment navré pour tout chérie. Courage à toi.

_ Merci chéri.

_ Je t'en prie. Bon maintenant, on fait quoi ?

_ On ne fait rien Aniel. On va juste continuer à vivre notre vie et rendre grâce à Dieu pour tout ; dis-je.

Au moment où nous étions entrain de parler, je vois un corps recouvert d'un drap blanc qu'on amenait
certainement à la morgue. Ma tante Norah pleurait à chaudes larmes. J'en déduis que c'est mon oncle
qui vient de décéder. Tante Norah aurait voulu suivre le corps de son mari là où on le conduisait mais
elle était empêchée par les infirmiers et quelques agents de sécurité. Je soupire de tristesse en voyant
toute la scène. Hunmm...La vie de l'Homme n'est rien du tout. Elle est comme une vapeur qui paraît
pour un peu de temps et qui disparaît ensuite...

_ Apparemment, je devais régler un problème avec mon passé ; dis-je. Je crois que maintenant que ce
problème est réglé, je n'ai plus rien à avoir avec mon passé désormais. Maintenant c'est mon futur qui
est ma priorité.

Je remets mes lunettes de soleil et monte dans la voiture. Aniel et maman Dorothy font de même, et
nous démarrons la voiture pour rentrer chez nous...

~ *FIN* ~

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Kelly a décidé de pardonner son oncle et sa tante. Et vous, qu'auriez-vous fait si vous étiez à la place de
Kelly. Pardonner ou garder rancune ?

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