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Le dispositif d’enrichissement de la langue français

https://www.franceculture.fr/societe/de-fake-news-a-infox-le-parcours-des-mots-vers-leur-francisation

"Infox" est le nouveau terme français équivalent de "fake news"•


L'expression "fake news" a désormais son équivalent français : "infox", né des mots
"information" et "intoxication". La recommandation de la Commission
d'enrichissement de la langue française a été publiée ce jeudi au journal officiel, au
terme d'un long cheminement.

Ne dites plus "fake news", préférez "information fallacieuse" ou "infox", un


néologisme formé à partir des mots "information" et "intoxication". Ainsi en a décidé
la Commission d'enrichissement de la langue française, dont la recommandation a été
publiée ce jeudi au Journal Officiel. 
Cela signifie qu'à partir de ce jour toutes les administrations se doivent d'employer ce
terme. Elles peuvent également recourir à des termes qui existaient déjà, à savoir :
"nouvelle fausse", "fausse nouvelle", "information fausse" ou "fausse information".
Il s'agit d'une idée assez ancienne. L'ancêtre de la politique linguistique de la France
que nous appliquons aujourd'hui remonte à l'ordonnance de Villers-Cotterêt en 1539.
Par ce texte, le roi François Ier impose à tous les services publics de rédiger leurs
actes en langue française et non plus en latin pour que ce soit clair et intelligible pour
tout le monde. Ce texte est d'ailleurs toujours en vigueur puisqu'il n'a jamais été
abrogé. Il s'agit d'une exigence de la démocratie car la langue de l'administration et du
droit doit être comprise par tous.
Depuis cette époque, bien d'autres lois se sont ajoutées. Mais la loi principale relative
à l'emploi de la langue française est la "loi Toubon" de 1994. Elle garantit l'emploi du
français dans la vie sociale. Cette loi stipule que les citoyens ont le droit d'être
informés en français, de recevoir un enseignement en français, de s'exprimer en
français et qu'on leur réponde en français dans les services publics et l'espace public,
mais également dans le monde du travail. 
Mais si l'on veut contraindre l'administration à s'exprimer en français, il faut lui
donner les moyens de le faire et donc lui donner les mots pour le faire. 
Comment les mots qui doivent être francisés sont-ils choisis ?
Certains mots s'imposent. Si on prend l'exemple de "fake news", c'est sa diffusion
extrêmement rapide par les réseaux sociaux qui a imposé qu’on trouve un équivalent
francais. En réalité, ce mot n'est pas nouveau.Il existent déjà les mots "nouvelle
fausse", "fausse nouvelle", "information fausse" et "fausse information" mentionnés
pour décrire ces informations mensongères. Mais le phénomène a pris une autre
tournure avec les réseaux sociaux. Le concept a évolué, le mot devait suivre. 
C’est la Commission d'enrichissement de la langue qui s’en occupe.
De manière plus générale, la Commission d'enrichissement de la langue s'intéresse
aux nouveaux mots, dresse des listes de mots. Les mots de l'innovation dans les
domaines de l'informatique et des médias, notamment, viennent pour la plupart du
monde anglo-saxon. Il s'agit de leur trouver un équivalent français. L'idée est toujours
d'être clair et intelligible. Par exemple
Comment le processus de traduction se déroule-t-il  ?
Tout commence dans les ministères. Dans chaque ministère en France, un haut-
fonctionnaire est chargé de la terminologie et de la langue française dans les domaines
relevant de la compétence de son administration. Il sollicite des experts bénévoles
spécialistes du domaine des mots choisis, mais aussi des linguistes, des journalistes,
etc. Et avec son collège d'experts, ils désignent des termes nouveaux qu'il importe de
désigner en français. Ils soumettent ensuite leurs propositions à la Commission
d'enrichissement de la langue française. 
La Commission d'enrichissement de la langue française est nommée pour quatre ans.
Elle compte 19 membres dont le président - traditionnellement un Académicien - qui
est nommé par le Premier ministre. Il y a aussi six membres de droit et 12 membres
nommés par le ministre de la Culture. Ces membres peuvent être des professeurs, des
linguistes, des haut-fonctionnaires.
La Commission se réunit une fois par mois. Il y a beaucoup de discussions car il s'agit
de se convaincre. En effet, si une décision ne fait pas consensus. Il est très difficile de
faire adopter un terme s'il n'est pas bien formé, pas explicite. Si ce n'est pas clair, cela
ne prendra pas.
Une fois toutes ces discussions achevées, la Commission valide le ou les mots qui
sont ensuite soumis à l'Académie française. Elle doit valider à son tour, puis le
ministre concerné. Une fois que tout le monde a validé, c'est publié au Journal
Officiel.
Tout ce processus prend-il du temps ?
Comme il y a énormément de discussions, oui. Si l'on reprend l'exemple de "fake
news", cela fait un peu moins d'un an. Au minimum, cela prend six mois
Il y a aussi des mots que l'on n'arrive pas à combattre parce qu'ils jouent finalement
bien leur rôle. Par exemple, les mots "lobby", "parking", "week-end". Tout cela date
d'il y a longtemps. Mais on peut se dire aussi qu'il y a beaucoup plus de mots français
dans la langue anglaise depuis toujours.
Combien de mots la Commission valide-t-elle chaque année ?
En moyenne, 200 à 300 termes paraissent chaque année au Journal Officiel. Vous
pouvez les retrouver sur le site France Terme qui recense tous les mots publiés au
Journal Officiel. On peut y faire des recherches comme sur un dictionnaire en ligne et
on peut suggérer aussi des termes qui n'existent pas encore. Les suggestions des
citoyens sont vraiment traitées par les experts. 
Parmi les centaines que nous publions chaque année, une vingtaine de termes
proviennent des suggestions des internautes.
- Audition au lieu de casting
- Commerce équitable au lieu de fair trade
- Comptant au lieu de cash
- Décrochage au lieu de dropping-out
- Equipage au lieu de crew
- Gagnant-gagnant au lieu de win-win
- Heure de grande écoute au lieu de prime time
- Information de dernière minute au lieu de breaking news
- Liseuse au lieu de e-book
- Mise en récit au lieu de storytelling
- Navette au lieu de shuttle
- Tablette au lieu de pad
- Tirs au but au lieu de penalties
passe-livre au lieu de bookcrossing

Entretien avec Pierrette Crouzet-Daurat, la cheffe de mission du développement


et de l'enrichissement de la langue française au sein de la délégation générale à la
langue française et aux langues de France.

*Цікавою в цьому контексті є історія винайдення чудового неологізму


ordinateur (комп'ютер) замість англійського computer. Термін ordinateur був
створений у 1955 році латиністом і філологом Жаком Перретом на прохання
фірми IBM France, від прикметника «ordinateur» що позначає французькою
творця, який привів світ до ладу «Dieu qui met de l’ordre dans le monde»

На малюнку розміщено офіційну рекомендацію стосовно вжитку


французьких еквівалентів замість FLYER англійською. На початку статті
наводиться аргумент про те, що введення англомовного FLYER (що
буквально означає "літаючий лист") у французьку, є просто модною
стратегією, спробою осучаснити традиційні рекламні технології, давно знані
у Франції, прикладом браку знань про можливості французької мови у цій
сфері. Потім наводяться приклади, які унаочнюють широкий синонімічний
спектр термінів на позначення рекламних листівок засобами французької
мови в залежності від рекламного контексту: від найбільш загальних термінів
- feuillet, feuille, imprimé - , до більш точних dépliant, papillon ou brochure, 
наводиться синонімічна добірка за формальними або змістовими
ознаками - coupon, prospectus, tract, invitation чи  programme. Таким чином
доводиться недоцільність введення нового французького терміну-еквівалента
англійського flyer і робиться рекомендація притримуватися вживання
термінології з ресурсів французької мови.

Рис. 1

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