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Plan :

I- Aménagement des ressources en eau :


1. Pourquoi ?
2. Différents aspects de la gestion d’eau
3. Aspects généraux des aménagements hydrauliques
4. Plans d’aménagement
5. L’importance du facteur « eau »dans le bassin
6. Comparaison avec des ressources minières
7. La politique de l’eau et l’aménagement du territoire
8. Gestion des eaux du point de vue de la qualité
II- Les ressources et besoins en eau, principes généraux sur
leur évaluation :
1. Type des RE
2. Inventaire des RE
3. Evaluation des besoins en eau
4. Bilan des Ressources et Besoins en eau (BRB)
III- Les organes d’un aménagement et les schémas de
gestion d’eau:
1. Organes d’un aménagement
2. Aires d’utilisation
3. Schémas de gestion d’eau

IV- Problèmes économiques des aménagements : choix des


investissements :
1. Généralités
2. Rappel des raisonnements de base
3. Le problème de prix
4. Insuffisance des crédits et taux d’actualisation
5. Les points de vue de l’économie de profit et de l’économie
globale
6. critère de choix spécifique pour l’économie globale
I. Aménagement des ressources en eau
1. Pourquoi ?
 L’eau est en quantité limitée (0,32%)
 L’augmentation du PNB/habitant permet d’améliorer le niveau de vie
(Engendre l’accroissement rapide de la consommation)
 L’eau devient une marchandise à gérer.

2. Différents aspects de la gestion d’eau :

La gestion de l'eau consiste à appliquer la technologie de gestion à la mise en


valeur et à l'utilisation des ressources en eau des points de vue quantitatif et
qualitatif.

Jusqu'aux années 50, l'aménagement des RE étaient considéré plutôt une série de travaux
de génie civil et de génie hydraulique ( la régularisation des crues, la navigation, la
production de l'énergie hydroélectrique, et l'irrigation).

Mais depuis, l'on reconnaît de plus en plus que l'aménagement des RE, comme celui des
autres ressources naturelles, doit avoir pour but d'atteindre le développement national avec
un rendement économique maximum possible.
Création d’institutions pour l'assurance contre les inondations, les sécheresses et pour
réviser la réglementation de l'utilisation des RE sous l'angle du rendement économique.

Récemment, les décisions en matière de gestion de l'eau ont été intégrées dans un cadre
plus large :
-le développement régional
- la protection du milieu (création ou réorganisation des services s'occupant
des problèmes du milieu). Chaque projet d'aménagement des eaux est
examiné par ces services sous l'angle de l'impact de l'aménagement sur le
milieu.

3. Aspects généraux des aménagements hydrauliques :


Au sens large, tout équipement (tout ce qui engage des achats et des mises
en place de matériel, ainsi que des travaux de génie civil) et toute
organisation (le fait d'une autorité technique et/ou administrative) ayant pour
but:
- de satisfaire des besoins en eau en quantité et qualité requise
(consommation en eau agricole, loisirs, navigation, etc.)
- de satisfaire des besoins en énergie (production d'énergie hydroélectrique)
- de protéger l'homme, son environnement et ses moyens de production
contre les effets nuisibles de l'eau (inondations, sécheresse, pollution,
érosion, etc.)
->Constitue un aménagement hydraulique.

Étant donné que les RBE manifestent une variation dans le temps et dans
l'espace, un aménagement des RE consiste, en général, à régulariser la
variabilité des ressources et contrôler autant que possible, celle des besoins
de façon à les égaliser d'une manière la plus profitable pour la collectivité.

4. Plans d’aménagement :
On peut concevoir un plan d'aménagement hydraulique de deux façons :

1) une liste d'ouvrages (hydrauliques) assortie d'un ordre de priorité ou d'un calendrier de
réalisation pour un ou plusieurs buts définis. La destination est parfaitement définie au
départ (Plan rigide).

2) la définition des règles à suivre et des critères retenus pour satisfaire les besoins de toute
nature au fur et à mesure qu'ils se manifesteront (Plan souple).

D'une manière général, il doit contenir :

- une analyse et une synthèse des problèmes d'eau (pour définir le ou les buts de
l'aménagement),

- les informations techniques, économiques, financières (participation des usagers et la


collectivité aux dépenses), et aux aspects juridiques.

- l'évolution des besoins,

- les bases d'une politique de gestion des ressources.

5. L’importance du facteur « eau »dans le bassin :

Deux cas peuvent se produire:

1 )La pénurie d'eau est importante: Le facteur "eau" devient prédominant. C'est alors un
élément structurant autour duquel doivent s'organiser les choix des utilisateurs ->le plan
doit être précis et rigide.
2) Les ressources en eau sont abondantes: L'eau devient un facteur secondaire.
L'aménagement des ressources en eau dépendent des décisions prises dans l'aménagement
de tout le territoire (cas de peu de population, d'industrie, etc.) ->le plan doit être souple et
orienter les usagers par des critères de choix (normes, tarifs, redevances, etc.). Au fur et à
mesure du développement, les bassins (les régions) passent progressivement au stade où
l'eau est un facteur structurant.

6. Comparaison avec des ressources minières :


Les ressources minières, sont des gisements que l’homme consomme et détruit d’une façon
non réversible,
L’eau est un écoulement continu qui se renouvelle dans le cadre du cycle naturel
hydrologique et que l’homme utilise au passage, en le transformant plus ou moins
profondément tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualité.
Toutefois, certaines pollutions irréversibles peuvent être considérées comme une
destruction de la source.

7. La politique de l’eau et l’aménagement du territoire :


Une politique peut se baser sur le développement volontaire. Conséquences aboutir à:

-une forte pollution, et destruction des RE

-et non-satisfaction des besoins en eau ni en quantité ni en qualité.

La politique de l’eau doit imposer des règles, normes et critères. Des règles sévères contre
des déchets industriels qui augmenteraient la pollution dans l'amont des rivières, des
critères sur le remembrement, le déboisement ou la reforestation, sur le choix de cultures
(qui ont des conséquences sur le cycle hydrologique), sur l'érosion, sur l'usage du sol, sur la
tarification et le comptage des eaux, etc.

Toute décision doit être basée sur une analyse et synthèse des problèmes d'eau dans le
bassin considéré à partir des données, sur la quantité et la qualité des eaux soigneusement
recueillies par un réseau de stations hydrométriques optimisé.

Dans le cas de déficit en eau, il faut prévoir des mesures comme le transfert de l'eau ou le
recyclage de l'eau, ou imposer des restrictions sur l’usage d'eau. L'état peut intervenir
également en réglant les droits sur l'usage d'eau et en décidant le taux d'actualisation et la
durée d'amortissement des aménagements hydrauliques. Il semble que les décisions doivent
être prises pour des différents cas prévisibles dans le cadre d'une politique d'utilisation des
RE. Cette politique fait partie d'une politique plus générale : la politique de gestion du
territoire
Cependant, avant d'arriver à des décisions, il faut prendre l'avis de toutes les parties
intéressées :

-le grand public (des groupes ayant des intérêts spéciaux tels que les pêcheurs, les
organisations s'occupant de la conservation du milieu et en particulier de la faune sauvage,
les unions de consommateurs, les syndicats tels que les organisations d'agricu1teurs, les
sociétés de préservation du paysage et des lieux historiques, les observateurs d'oiseaux, les
organisations de loisirs, etc.),

-les experts (les ingénieurs, les économistes, les écologistes, les géographes, les
p1anificateurs, les hydrologues, les pédologues, les c1imatologistes, les biochimistes, les
biologistes les hydrobiologistes, etc.),

-les chefs d'entreprises (des petits commerçants et des chefs d'une exploitation agricole aux
dirigeants de grandes sociétés)

- et les fonctionnaires à l'échelon national, régiona1 ou local.

La politique de l'eau doit se baser sur des règles assez souples qui peuvent être révisées
périodiquement, par exemple par des plans quinquennaux.

Sinon on pourrait être obligé de modifier les décisions chaque fois qu'une conséquence
nuisible sur la collectivité ou sur le milieu résultant d'un aménagement prématuré.

8. Gestion des eaux du point de vue de la qualité :


Lorsque l'eau est abondante, elle a une valeur économiquement nulle. Certains manuels
d'économie politique citent encore l'eau avec l’air comme exemples types de biens "libres".
Aujourd'hui pour maintenir l'eau et l'air à un certain niveau de qualité, il faut faire des
dépenses très importantes : Au Maroc il faut 60 MMDH pour l’assainissement(les plans sont
en cours)

La législation pour organiser la lutte contre la pollution des eaux est assez récente même
dans les pays développés: Au Maroc la loi 10-95 Principe « Pollueur payeur »

La gestion de la qualité des eaux est basée sur les trois aspects principaux:

1) Comment déterminer la qualité des eaux à conserver dans les ressources en eau?

2) Comment concevoir les meilleurs moyens techniques pour obtenir cette qualité?

3) Comment déterminer la meilleure organisation administrative pour gérer et administrer la


qualité des eaux?
Les Moyens Techniques:

1) Traitement des eaux d'alimentation : Il s'agit d'amélioration de la qualité d'eau brute.


Dans le cas de recyclage des eaux usées, le traitement peut être considéré comme une
extension de l'épuration. Les procédés suivants constituent le traitement classique: -
coagulation et décantation, - filtration sur sable fin, - adoucissement, - élimination du fer et
du manganèse des eaux corrosives, - traitement par charbon actif, - chloration ou ozonation.

2) Épuration des eaux résiduaires - dégrillage - décantation - digestion de la boue


Traitement primaire qui réduit la DBO d'environ 40% - traitement biologique (par lits
bactériens ou boue activée)(On réduit la DBO de 85 à 95%) - traitement chimique
(floculation) (Réduction de la DBO de 60 à 85%). - chloration. Pour de petites communes ou
pour traiter des eaux usées industrielles, on peut avoir recours aux bassins de stabilisation et
aux stations d'épuration par oxydation totale, ces traitements permettent de garder les sels
nutritifs fertilisant pour irrigation.

3) Dessalement: Il s'agit de traiter les eaux salines (mers, souterraines saumâtres). Les
procédés sont : distillation, é1ectrodia1yse, osmose inverse et u1trafi1tration permettent de
réduire la salinité aux taux acceptables pour l'eau de boisson, cependant ils sont
généralement chers et encore au stade de développement.

4) Recyclage des eaux usées: Les eaux domestiques épurées sont rarement réutilisées à des
fins domestiques surtout pour des raisons économiques et psychologiques. Cependant la
réuti1isation directe des eaux d'égout épurées est largement pratiquée en irrigation et par
l'industrie.

5) Réseaux de distribution séparés: On a souvent proposé de réaliser un réseau de


distribution séparé pour l'eau de boisson soigneusement traitée ou d'une source de bonne
qualité et un autre réseau pour l'eau d'usage général, municipal et industriel. Cependant, ce
système risque d'avoir des intercommunications accidentelles entre les deux réseaux ou une
utilisation délibérée d'eau non potable pour la consommation humaine.

6) Réalimentation artificielle des nappes souterraines:

Elle permet une épuration naturelle des eaux polluées dans le sol au moyen des puits
d'injection, ou de terrains d'épandage.
Cependant, les matières minérales subsistent, et l'accroissement de la salinité limite le taux
de réutilisation.

En plus, on introduit le risque de contamination des eaux souterraines.

7) Dilution: En général, les débits d'étiage coïncident avec de fortes concentrations en


substances polluantes et de températures élevées qui réduisent le niveau de saturation
d'oxygène des eaux réceptrices. Augmenter la dilution des eaux polluées pendant l'étiage,
en modifiant, soit, le régime de la rivière, soit le régime des déversements. - Le premier
consiste à augmenter le débit d’étiage par des lâchers contrôlées d'un réservoir de stockage,
- Le deuxième étant obtenu par stockage temporaire des eau usées. On peut aussi réduire
les activités de l'industrie polluante pendant les périodes de faibles débits. Cependant le
stockage des eaux polluées ou peu polluées peut créer d'autres problèmes (eutrophisation,
coût du terrain réservé pour le stockage, diminution du débit d'étiage).

8) Identification des processus industriels et des productions – revalorisation des eaux


résiduaires

9) Ré aération des rivières et des réservoirs

Conclusion
Il existe pas mal de méthodes de protection de la qualité des eaux, cependant dans chaque
cas, il n'y a qu'une seule solution optimale qu'il faut chercher. Les méthodes se basant sur le
bénéfice maximum ou sur le coût minimum ne sont pas faciles à appliquer dans les projets
d'assainissement, car d'une part, les avantages d'un tel projet (accroissement du niveau
sanitaires, amélioration des conditions esthétiques, protection de la qualité de
l'environnement) sont difficiles à exprimer en unité de monnaie, et d'autre part, les
dépenses et les profits des différents agents économiques ne sont pas indépendants, ce
dernier point étant une condition indispensable sur l'évolution du prix (les coûts) dans le
marché libre (des économie externe).

II. Les ressources et besoins en eau , principes généraux


sur leur évaluation :
1. Type des RE :
1)Eaux de surface :
Il s'agit des eaux stockées (mobiles ou quasi immobiles) sous forme liquide
(lacs, rivières, etc.) ou solide (neige, glaciers, etc.) à la surface de la terre. Si
elles sont sous forme solide, elles doivent changer d'état pour la plupart des
usages. Elles sont généralement douces, mais elles peuvent poser des
problèmes de salinité et de pollution. Elles sont les plus facilement accessibles
à l'homme et donc les plus vulnérables à la pollution.
On peut avoir le plus d'influence sur leur régime (par exemple, par la
construction d'un barrage réservoir). Du point de vue d'aménagement, elles
sont caractérisées par des chroniques de débits liquides en un certain nombre
de points du réseau hydrographique.

2) Eaux souterraines:
On réserve cette dénomination aux eaux libres du sol (les nappes
souterraines). Leur vitesse est très lente, par conséquent l'écoulement
souterrain n'a pratiquement pas d'action immédiate sur l’exploitation des
nappes. Par contre, l'alimentation des nappes souterraines, leur
transmissivité (la résistance contre l'extraction de l'eau) ont des effets
importants sur l'exploitation.

3) Eau de mer :
Elle est de plus en 'plus utilisée pour les besoins surtout industriels (eau de
refroidissement). Elle peut devenir de l'eau potable par des techniques de
dessalement relativement chères.

4) Eaux usées :
Elles sont rares dans l'utilisation comme eau potable. Plutôt utilisées pour
l'agriculture ou pour la recharge artificielle des nappes souterraines.
Leur rejet sans traitement dans la nature constitue un facteur essentiel de
pollution.
2. Inventaire des RE :
On ne parlera que des eaux de surface et des eaux souterraines les eaux de mer étant en
quantité pratiquement illimitée.
 Les eaux de surface:
On peut suivre deux méthodologies différentes : a - Description de l'inventaire par ses
paramètres statistiques. b - Description sous forme des chroniques auxquelles on applique
un modèle mathématique, dit de "simulation".

Préparation des données concernant des apports : Ce travail s'effectue par les étapes
suivantes : - Critique et mise au point des chroniques de débits observés aux stations de
jaugeage - Mise au point des chroniques de séries observées, - Restitution des débits
naturels, - Choix d'une période de travail, dite historique, et homogénéisation des débits
mensuels sur cette période, - Homogénéisation sur la période historique des données
concernant la qualité, - Calcul des apports aux points d'emplacements par l'interpolation
géographique.
On obtient ainsi un échantillon "historique" dans lequel on ne tient compte que des valeurs
réellement observées ou déduites par corrélation avec d'autres données observées ou
interpolées suivant des hypothèses « géographiques ».
Il est parfois intéressant de travailler avec un échantillon d'une taille beaucoup plus
importante (échantillon synthétique).
On utilise parfois des données pluviométriques pour l'extension de la période d'observation
des débits lorsque cette dernière est plus courte que celle de la pluviométrie.
 Les eaux souterraines:
Elles contribuent à l’écoulement des cours d’eau sous forme découlement de base.
Pour ce faire on dit : - Soit faire des campagnes de mesures au niveau des sources
pour quantifier les débits. - soit procéder par mesure piézométriques pour la
restitution des nappes. Remarque : s’il y a intervention de l’homme (pompage et
drainage), il faut introduire ce facteur dans le bilan hydrologique pour déterminer les
ressources exploitable. Par ressources exploitables, on entend le débit que l’on peut
retirer sans abaissement excessif du niveau de la nappe et sans nuire à la qualité des
eaux. Lorsqu’aucune contrainte économique ne limite l’exploitation d’une nappe, on
parle de ressource potentielle. Dans le cas contraire, on parle de ressources
économiquement exploitables.

3. Evaluation des besoins en eau :

les spécialistes des ressources en eau doivent fournir les renseignements suivants : - Les
dépenses à consentir pour tout amélioration ou tout avantage - Le coût de la substitution
d’autres moyens de satisfaction des besoins de même nature - L’importance relative de ces
dépenses dans la répartition des revenues nationales.
Vu les difficultés pour une prévision réalisable des ressources et besoins dans le futur, on
doit admettre un risque de non satisfaction d’une partie des besoins ainsi, il sera possible
d’imposer des restrictions et de limiter les besoins secondaires.
Lorsque la demande est supérieur à l’offre on parle de défaillance.
Les déficits se mesurent et les défaillances se comptent en jours.
Il est possible d’étudier la répartition statistique des défaillances et la durée des défaillances,
le problème consiste à déterminer les besoins minimums acceptables quantitativement et
qualitativement et à se fixer une probabilité acceptable de garantie de satisfaction et en
conséquence, imposer des restrictions dans la gestion de périodes déficitaires.

-la population, l'urbanisation, la construction et l'équipement des logements (besoins


urbains),

-la production industrielle, la population active industrielle, l'évolution de la technologie


(besoins industriels), -le développement de la structure et des techniques de production
agricole (besoins agricoles)

Ce sont les besoins en eau qui définissent les objectifs d'un aménagement hydraulique.
Calcul des besoins en eau :

Besoins solvables : Ceux auxquels on peut faire payer directement un prix correspondant
aux dépenses consenties.
Les objectifs d'intérêt général : Ils sont difficiles à déterminer. En France. la loi du 16
Décembre 1964 prévoit comment on doit définir ces objectifs : On fait une enquête auprès
des usagers pour déterminer la quantité et la qualité de leurs besoins en eau. Puis, on fait un
calcul économique et financier, et on détermine les charges pour les usagers. En même
temps l'autorité compétente évalue le montant de l'aide qui devra être apportée aux
investissements. Ainsi, les usagers sont mis au courant des charges approximatives qu'ils
subiront.
D’une façon générale, les objectifs doivent être fixés après un dialogue avec les usagers
concernés qui devront supporter une partie des charges.
Une partie des avantages économiques peuvent être chiffrables pour lesquels les usagers
sont disposer à payer un prix.
Mais, une autre partie des avantages échappent plus ou moins à la perception des usagers
pris individuellement, alors qu'ils peuvent être sensibles collectivement (protection contre
les inondations, conservation des sites historiques et de la vie biologique).
L'expression de l'intérêt de la collectivité, et surtout son intérêt à long terme, et le montant
de l'aide de l'Etat constituent un choix de l'autorité compétente.
Pour faciliter le choix de l'autorité compétente, les spécialistes des ressources en eau
doivent fournir les renseignements suivants :
-les dépenses à consentir pour telle amélioration ou tel avantage,

-le coût de la substitution d'autres moyens de satisfaction des besoins de même nature, -
l'importance relative de ces dépenses dans la répartition du revenu national.

Le risque de défaillance:
Vu les difficultés pour une prévision réalisable des ressources et des besoins dans le futur, on
doit admettre un certain risque de non satisfaction d'une partie des besoins.
Dans un tel cas, il sera possible, par exemple, d'imposer des restrictions, c'est-à-dire, on
pourra interdire ou limiter la satisfaction des besoins secondaires (lavage des rues, diminuer
l'eau d'irrigation, ralentir les activités de certaines industries etc.).
Une décision de restriction doit être précédée par la détermination des quantités d'eau qui
manqueront dans l'offre en fonction de leur probabilité de défaillance (la répartition
probabiliste des ressources en eau).
De l'autre côté, les besoins en eau manifestent des fluctuations aléatoires autour d'une
tendance générale à long terme et une variation cyclique (variation de demande
saisonnière).
Une demande est la traduction d'un besoin lorsque:
Déficit = D – Q > 0  On a une défaillance
Où : D : la demande en eau
Q : l'offre en eau (ressource disponible)
Les déficits se mesurent, les défaillances se comptent. On peut étudier la répartition
statistique des défaillances, des déficits et des durées de défaillance.
Le problème consiste à déterminer les besoins minimums acceptables (quantitativement et
qualitativement) et à se fixer une probabilité acceptable de garantie de satisfaction des
besoins et, en conséquence, à imposer des restrictions dans la gestion pour des périodes
déficitaires.
En principe, on ne tolère pas de défaillance ni restrictions en ce qui concerne les besoins en
eau domestique minimum.
Cependant, on peut admettre que toute la population ne sera pas desservie par l'eau
potable.
En plus, il peut y avoir des cas où, pour augmenter la probabilité de garantir la satisfaction
des besoins de 90% à 95%, le coût des investissements peut augmenter au double voir
même au triple.
Dans certaines industries, un déficit en satisfaction de la demande en eau ne peut pas être
toléré (ex. industrie sidérurgique), mais les autres n’exigent pas une livraison à 100 %.

4. Bilan des Ressources et Besoins en eau (BRB) :


Le BRB est un moyen qui permet d'évaluer quantitativement le déficit ou l'excédent en eau
dans une zone de bassin versant et à un instant donné ou à un certain stade de
développement, c'est-à-dire, dans des conditions où l’on peut supposer les besoins comme
définis et constants. Ainsi, les BRB peuvent, voire doivent, être faits sur plusieurs points le
long de la rivière (Unité territoriale de gestion d'eau, UTGE) et pour plusieurs échéances
dans le futur (période de référence). Les BRB sont établis en comparant les ressources (côté
actif) avec les besoins (côté passif) pour vérifier si les dispositions prises en compte sont
suffisantes pour satisfaire les besoins.

Un BRB comporte deux aspects : a) Aspect quantitatif, b) Aspect qualitatif. Suivant le résultat
du BRB, on peut envisager plusieurs moyens :
 BRB excédentaire : On peut envisager de nouvelles utilisations de l'eau dans
l'unité territoriale considérée
 BRB équilibré: Indique la satisfaction des besoins tout en utilisant les ressources
disponibles
 BRB déficitaires : On doit envisager soit des restrictions de l'usage d'eau soit
l'augmentation des ressources disponibles.

Le BRB est différent du bilan hydrologique par les caractéristiques suivantes:


1)Le bilan hydrologique examine le cycle de l'eau (ses éléments: quantités d'eau entrant et
sortant et la variation des quantités accumulées dans les conditions naturelles dans un
bassin versant) ; le BRB s'occupe de la gestion des ressources en eau (ses éléments , les
ressources utilisables et les demandes en eau)
2) la période de référence pour ces deux types de bilan pourrait être différente (le BRB se
réfère à un certain stade de développement: BRB actuel, à moyen terme (5 à 15 ans), à long
terme (>15 ans), la période de référence pouvant être en jours, mois, année, etc.). Le BRB
peut être établi :
a - Comme un BRB sommaire : établi pour un stade de développement (demande définie) et
pour une fourniture d'eau à une probabilité définie (par ex. pour un mois, sèche, très sèche,
humide ou très humide). Un BRB sommaire est généralement établi pour une période
critique (déficit en eau maximum) avec ou sans restriction. Le BRB peut également être
établi qualitativement (exprimé en concentration de divers polluants), si la qualité est
inférieure à celle requise, on élabore un programme d'amélioration de la qualité.
Pour obtenir un BRB qualitatif, on peut classer les ressources en eau dans des catégories de
qualité dont les caractéristiques peuvent varier suivant le développement économique (en
espace -d'un pays à l'autre- et dans le temps). On peut établir les catégories suivantes :
-Catégorie A : le traitement de l'eau en vue de son utilisation peut se faire avec la
technologie classique,
-Catégorie B : le traitement de l'eau ne peut se faire qu'avec une technologie spéciale, donc,
plus coûteuse. - Catégorie C : le traitement de l'eau ne peut être effectué dans des
conditions économiques admissibles à cause de son coût trop élevé.

b - Comme une simulation du fonctionnement du système d'eau : On impose un certain


stade de développement des besoins au système, et on vérifie la réaction de ce dernier à
cette demande en eau. Les apports au système sont donnés sous forme d'une chronique de
débits observés ou synthétiques. Ainsi, on met en évidence les périodes critiques et les
zones critiques, et, on vérifie le bien-fondé des orientations et de la politique d'eau choisie à
long terme.

III. LES ORGANES D'UN AMENAGEMENT ET LES SCHEMAS


DE GESTION D'EAU:
1. Organes d'un Aménagement:

On appelle "organe d'aménagement" un élément de structure introduit dans un "système


d'eau" en vue d'y remplir une fonction spécifique orientée vers la réalisation de l'objectif de
l'aménagement.
Le système d'eau (Water system) : l'ensemble des conditions naturelles et artificielles
relatives aux ressources en eau d'un bassin versant ou d'un groupe de bassins, concernant
un aménagement.

1 - Les organes d'accumulation: L'accumulation naturelle de l'eau est assurée, en surface,


par des lacs, marais, étangs, et en sous-sol, par des nappes souterraines. L'accumulation des
eaux de surface peut être renforcée ou régularisée par la construction de barrages réservoirs
ou par l'aménagement de l'exutoire d'un lac. Il existe également des barrages souterrains en
vue d'augmenter la quantité d'eau stockée dans les nappes aquifères. On peut, par ailleurs,
sans accroître les possibilités des réservoirs, augmenter les quantités d'eau disponibles pour
le stockage souterrain par les techniques de recharge artificielle des nappes. Ils modifient le
régime du cours d'eau sur lequel ils sont construits. On peut faire le stockage à l'échelle
journalière, mensuelle, saisonnière, annuelle et interannuelle, la capacité de stockage
croissant en conséquence.
Un barrage qui n'assure aucune régularisation de débit pour le pas de temps auquel on
travaille est dit qu’il est "au fil de l'eau" (prise en rivière – ou barrage de prise - et barrage de
dérivation). De tels ouvrages ne peuvent pas être considérés comme des organes
d'accumulation. "Pas de temps du modèle" : l'intervalle de temps sur lequel on travaille dans
un modèle de simulation.

Les paramètres caractéristiques des organes d'accumulation utilisée dans des modèles de
simulation sont les suivants :
- la cote maximale de la retenue et le volume emmagasiné maximal
correspondant, HMAX, VMAX
- la cote minimale en dessous de laquelle on ne peut plus effectuer de
prélèvement, HMIN, VMIN,
- la cote pour laquelle le volume emmagasiné est nul, HO,
- la courbe de remplissage, V = f (H),
- les cotes d’alerte éventuelles,
- la courbe surface-hauteur, S = f (H) = dV/dH,
Pour un site donné, l'optimisation se fait par les paramètres VMAX et VMIN
(paramètres réglables).

2 – Organes de transfert
Le transfert de l'eau est naturellement assuré par le réseau hydrographique.
On peut transférer l'eau d'un point quelconque à un autre point quelconque
par des travaux de dérivation, canaux, citernes et conduites.
Un transfert est alimenté par gravité ou par pompage.
Les ^paramètres:
- Débit maximal qu'il est capable de transiter: QLIM
- Charge totale nécessaire pour assurer QLIM (dans le cas de pompage)
- Le volume d'eau annuel dérivable (dans le cas de dérivation).

3 – Forages : Ils sont utilisés pour exploitation des nappes souterraines. Les paramètres:
-volume maximal pouvant être stocké dans la nappe (réserve maximale), -
débit maximal pouvant être retiré sans abaissement excessif du niveau de la
nappe (Ressource d'exploitation),

4 – Stations de pompage : Elles peuvent être classées sous trois rubriques :


a)Les stations d'accumulation (hydroélectricité) : Elles utilisent l'énergie excédentaire
produite pendant les heures creuses où production > demande, pour accumuler de l'eau
dans des réservoirs situés à un niveau supérieur, afin de turbiner cette eau pendant les
heures de pointe. Sur le plan économique l'opération correspond à une revalorisation de
l’énergie.
b) Les stations de relevage : Elles puisent l'eau dans les lacs, les retenues artificielles ou
même directement dans le réseau hydrographique avec une prise sur rivière.
c) Les stations d'alimentation : Elles alimentent les têtes mortes des irrigations par gravité
lorsque le point de prélèvement se trouve à un niveau inférieur à celui exigé au départ de la
tête morte. Elles alimentent également les châteaux d'eau ou les réservoirs tampons ou
mélangeurs utilisés pour l'alimentation en eau des villes ou à d'autres fins. Les paramètres: -
débit nominal (débit maximal de refoulement), - charge nominale correspondant du débit
nominal, - consommation d'énergie.
5 - Stations de traitement: Elles assurent les modifications physico-chimiques et biologique
de l'eau en vue de la rendre propre à l'usage auquel elle est destinée. Il s'agit donc d'un
traitement avant l'usage. (Cas particulier: dessallement de l'eau de mer). Paramètre :
Capacité de production.
6 - Stations d’épuration : Elles traitent l'eau après l'usage, ou tout au moins après, un
premier usage en vue de:
-maintenir la pollution au-dessous d'une limite fixée par l'Administration

-la rendre apte à un nouvel usage. Paramètre: Capacité de production.


7 – Centrales hydroélectriques
Elles utilisent l'énergie potentielle de l'eau pour convertir en énergie électrique.
Sa fourniture ne se traduit pas par des volumes d'eau enlevés au système, ni par des rejets
pollués, mais par une production d'énergie.
La charge disponible pour le turbinage est aussi importante que le débit
Elles se classent suivant la chute et sa variation, et l'importance de la réserve.

8 – Digue de protection : Il s'agit des aménagements structuraux et longitudinaux à


caractère local destiné à protéger : - les localités, - les zones industrielles, - les plaines de
culture. Lorsque ces dernières sont menacées par des inondations.

9 – Réservoirs latéraux d’amortissement : Parfois appelés « polders » à cause d'une certaine


ressemblance structurale avec les véritables polders, ces réservoirs, construits dans les lits
majeurs au moyen de levées de terre, sont destinés à écrêter les crues. Dans un cas simple,
ils ont un seuil déversant à l'amont et un exutoire muni d'un dispositif de fermeture (ou
vidange) à l'aval.
2. Aires d’utilisation:

Elles sont caractérisées par des aspects différents de l'utilisation de l'eau et par la qualité de
l'eau exigée:
1) Zone urbaine d'habitation: On consomme essentiellement des eaux ménagères et des
eaux pour la voirie. Malgré la différence de qualité exigée pour l'eau potable et pour l'eau
non potable, on construit en général un seul réseau de distribution.
2) Zone industrielle : Elle se compose d'usines de toute sorte, qui peuvent soit consommer
de l'eau, soit l'utiliser pour évacuer les déchets, soit uti1iser ses propriétés physiques
(refroidissement). Les qualités exigées sont très variées.

3) Périmètre d'irrigation: C'est une aire agricole que l'on peut irriguer par une ou p1usieurs
sources d'approvisionnement, ce qui complique pas mal les consignes de gestion mais
augmente beaucoup la flexibilité de l'approvisionnement, tant sur le plan de la qualité que
sur celui de la quantité.
4) Réseau de distribution électrique: La distribution d'électricité puise ses sources dans la
production hydroélectrique, mais aussi thermique (classique ou nucléaire). La gestion d'un
système d'eau comportant des centrales hydroélectriques dépend beaucoup de la manière
dont sont combinés ces différents types de production (l'interconnexion). La distribution se
fait à plusieurs niveaux (consommation privée, industrielle, administrative, etc.)
correspondant à différentes qualités de livraison (tension par exemple).

5) Aire de récréation: Il s'agit des plans d'eau destinés aux différentes récréations
aquatiques (pêche, ski nautique, navigation de plaisance, etc.). Ce n'est pas une
consommation directe de l'eau, mais elle peut intervenir dans le bilan d'eau par
l'évaporation. Elle peut imposer des contraintes dans un aménagement (maintien d'un
niveau minimal dans un lac ou une retenue artificielle par exemple).

6) Navigation: Les possibilités de navigation fluviale sont conditionnées principalement par


des profondeurs minimales à respecter en certains biefs critiques du réseau hydrographique,
correspondant au maintien de débits limites à réserver dans le lit du cours d'eau.

7) Débits réservés: On appelle ainsi :


-Soit des débits minimaux dans la rivière à respecter de façon quasi absolue, par exemple
pour la navigation ou pour des considérations sanitaires,

-Soit des droits d'eau traditionnels qu'on est tenu de respecter lors de la mise en place d'un
nouvel aménagement.

8) Les rejets: La plupart des aires d'utilisation, même consommatrices ne consomment pas
en réalité toute l'eau prélevée. Elles en restituent une partie parfois importante et souvent
en mauvais état (pollution). (Par exemple: eaux urbaines - égouts, irrigations - effluents
industriels).

3. Schémas de gestion d’eau:


Un schéma de gestion d'eau consiste de tous les travaux et mesures pour satisfaire les
besoins en eau et en énergie - en utilisant et maîtrisant les ressources disponibles. Un tel
schéma correspond donc à la phase ultime d'un plan d'aménagement ou un modèle de
simulation. La construction du schéma de gestion d'eau se fait par les étapes suivantes: - pré
analyse du système, - découpage géographique, - schéma topologique.

1 – Préanalyse du système : On doit collecter des renseignements sur les matières


suivantes: a) Les aires d'utilisation, b) Les rejets, c) la position des réservoirs envisageables,
d) les points de prélèvement possibles, e) les ressources en eau à l'intérieur du système, f)
les autres possibilités de fourniture en eau (dessalement de, l'eau de mer, les transferts à
partir d'autres bassins), g) la position des centrales hydroélectriques envisageables, h) S'il y a
lieu, les travaux et les études sur les aménagements hydrauliques existants ou déjà planifiés.
Par contre on peut se dispenser, à ce stade, des paramètres caractéristiques des différents
organes.
La règle d'or: Dans la conception originale de l'aménagement, il faut prendre en
considération tous les organes envisageables et toutes les aires d'utilisation possibles; une
fois le modèle de simulation établi, il sera plus facile d'éliminer les éléments non
économiques. Donc, au départ, il ne faut pas se dépêcher pour la réalisation du plan, mais il
vaut mieux attendre que le projet mûrisse par de nouvelles suggestions et demandes
provenant de tous les côtés intéressés.

2 – Découpage géographique, unité hydraulique: On fait des études, enquêtes et analyses


préalables pour voir les possibilités ou les intérêts d'utiliser telle ou telle ressource pour
satisfaire telle ou telle demande. Par exemple : - la qualité d'une certaine source ne convient
pas à une certaine aire d'utilisation à moins qu'on envisage un traitement spécial, ... - On
peut limiter le nombre des sources envisageab1es pour une certaine aire d'utilisation
compte tenu de la distance des autres sources, - de même, on peut limiter le nombre des
aires d'utilisation à alimenter par une seule source à cause de la quantité limitée de la
source.

Le "découpage géographique" consiste à tracer sur une carte tous les organes et toutes les
aires d'utilisation envisagés avec les points de prélèvement, puis à délimiter un nombre de
bassins partiels suffisants tels que tous les apports nécessaires au fonctionnement du
modèle puissent être déterminés. Ainsi, on peut disposer des données des apports de
chaque bassin partiel (unité hydraulique), ces données devant être, bien entendu,
reconstituée à l'état naturel s'il y a des prélèvements effectués, transportées à l'exutoire de
chaque bassin partiel, et, homogénéisées, c'est-à-dire, étendues sur une même "période de
travail".
En d'autres termes, chaque bassin partiel doit être déterminé de telle façon qu'on puisse y
effectuer un bilan complet des entrées et des sorties.

Pour la délimitation des secteurs, ou des unités hydrauliques, on commence toujours par le
secteur le plus amont du système. Un barrage, comme un point de prélèvement, doit
obligatoirement marquer la limite aval d'une unité hydraulique, sinon il ne serait pas
possible d'en simuler la gestion. S'il y a des points de prélèvements à l'amont et à l'aval d'un
confluent, le point de jonction de deux cours d'eau est considéré comme un secteur "sans
épaisseur" de superficie pratiquement nulle. On finit la délimitation des bassins partiels en
s'arrêtant au point du système situé le plus à l'aval, pourtant utile pour le modèle.

Si le prélèvement ne se fait pas à partir d'un seul point sur la rivière, mais sur une certaine
longueur (prélèvement diffus ou continu) (par une série de pompages le long du cours d'eau
par exemple), on peut : - - soit augmenter le découpage, ce qui compliquerait le modèle, - -
soit modifier la conception du secteur (en remplaçant tous les pompages par un seul
pompage hypothétique par exemple).

3- Schéma topologique : C'est la transposition schématique du découpage géographique


auquel on ajoute un certain nombre d'éléments supplémentaires tels que les transferts, les
stations de pompage, les usines hydroélectriques, les stations de traitement, etc. Un schéma
topologique se construit à partir des éléments du projet. (Organes ou autres) dont on doit
définir une représentation conventionnelle.

On peut adopter un système comme le suivant :


Numéro d'unité hydraulique
Écoulement dans le réseau naturel
Écoulement dans le circuit d'utilisation (vers les aires d'utilisation et les retours au système)
= =>= =transfert artificiel à l'extérieur du système (ou vice-versa)
An …Apport naturel en tête de bassin dans l'unité n
Acn …Apport naturel du bassin intermédiaire relatif à l'unité n
. Débit transféré à l'intérieur du système (par transfert naturel ou artificiel)
…Débit transféré vers une demande (sortie définitive du système)
…Jonction (plusieurs entrées) ou dispatching (plusieurs sorties)
…Système de fourniture d'eau par des moyens artificiels (par dessalement de l'eau de mer
par exemple)
(NAPPn) ….Nappe souterraine

Désignation symbolique des transferts :


A - Les transferts naturels (transfert d'une unité à l'unité située à son aval immédiat par le
cours d'eau) :
QSn où n désigne le No de l'unité de laquelle sort le débit transféré.

B - Les transferts artificiels par canaux ou conduites à l'intérieur du système:


- de l'unité n vers la jonction J k : QnJk - de la jonction Jk vers la jonction Jp : QJkJp - de la
jonction Jk vers le réservoir Rm : QJkRm - du réservoir Rm vers le réservoir RS : QRmRs - de la
jonction Jk vers la station de traitement: QJkTR - de l'aire d'irrigation définie par Di : QCDi.

C - Les transferts artificiels à l'extérieur du système: La méthode d'identification consiste,


comme les autres transferts discutés ci-dessus, à indiquer le point de départ et le point
d'arrivée. A titre d'exemple : - la fourniture directe de l'unité hydraulique à la demande Dj :
symbole QnDj, - la fourniture directe à partir de la nappe Ni : symbole QNiDj, - la fourniture à
partir du réservoir Rm : symbole QRmDj, etc.

4 – Organisation du calcul : Il faut d'abord choisir un seul "pas de temps" ou "intervalle de


temps" qui correspond à la durée ΔT sur laquelle est basée le BRB de chacune des unités
hydrauliques. Les éléments qui entrent dans le BRB d'un secteur, n, donné dépendent bien
entendu du BRB du secteur se trouvant à son amont immédiat. Il s'établit donc
naturellement, dans le déroulement des opérations, une chronologie qui se traduit par un
processus d'amont en aval.
Les transferts d'une unité amont et une unité aval ne sont pas en général instantanés.
Entre le début de l'intervalle de temps pour lequel on commence les calculs sur l'unité la
plus à l'amont et le moment où l'on arrive à l'extrême aval de l’aménagement, les différents
transferts demandent un certain temps TOP.
Si TOP < ΔT, mettons TOP = (1/4 à 1/5) ΔT , on ne commettra pas d'erreur appréciable en
faisant comme si toutes les opérations étaient instantanées.
C'est ce qui se produit très généralement lorsqu'on opère avec un pas de temps mensuel (ΔT
= 1 mois).
IV. PROBLEMES ECONOMIQUES DES AMENAGEMENTS :
CHOIX DES INVESTISSEMENTS:
1. Géneralités:
Il faut étudier les opérations pour but d'investir sous les aspects:
- financier
- et de la rentabilité économique.
C'est le deuxième aspect que nous allons traiter dans Ce chapitre.

L'utilisation des critères de rentabilité économique pour le choix des investissements


constitue un domaine nouveau et toujours en développement
On associait au début la notion de rentabilité économique à celle de "gain monétaire" ou
"rentabilité financière". Or, cette première a un contenu plus large englobant le
développement économique à l'échelle nationale et/ou régionale, la protection ou
l'amélioration de la qualité de l'environnement, le développement social, etc.
Le calcul économique permet d'exprimer les avantages d'une opération en termes
monétaires (bénéfices) en comparant les recettes avec les dépenses. Une difficulté se pose
pour exprimer tous les avantages et les désavantages d'une opération. Cependant, le calcul
économique fournit un moyen de rationalisation incontestable: On analyse ainsi les
conséquences présentes et futures d’une décision et on peut tester la sensibilité aux
diverses incertitudes.

2. Rappel des raisonnements de base:


a - La notion d'actualisation:
Par suite de concurrence entre satisfactions immédiates. satisfactions futures, les agents
économiques, comme l'Etat, n'attachent pas la même valeur à 1 DH aujourd'hui et 1 DH dans
n ans : 1 DH tout de suite est généralement préféré à 1 DH dans n ans, même en absence de
dépréciation monétaire.
Le principe de l'actualisation associe un taux d’actualisation (positif) afin de trouver la valeur
actuelle de 1 DH disponible dans n ans.

Soit, a1, a2, an, les taux d'actualisation afférents à la 1ère année, 2ème année,………………..,
respectivement, on peut écrire :
1 + Kn = (l+a1) (1 + a2) (1 + an)
où 1 + Kn représente l'équivalent de 1 DH dans n ans.
Inversement, l'équivalent actuel de 1 DH dans n ans peut être trouvé par:
1 / (1 + a1) (1 + a2)...(I + an)
Le taux d'actualisation, ai a des relations avec le taux d'intérêt observé sur les marchés
monétaires et financiers; cependant, ils ne sont pas les mêmes.
Le taux d'actualisation représente la préférence entre le futur et le présent, et il est utilisé
même dans une économie collectiviste où n'existant pas de taux d'intérêts. (Il y a toujours
un choix entre consommation et investissement.)

b - Le bénéfice actualisé et son emploi comme critère de choix :


Du point de vue économique, un investissement présenté comme une opération qui
provoque des profits futurs en contrepartie de dépenses immédiates et futures. Un
investissement est caractérisé par un double échéancier :
- un échéancier de dépenses d'investissement, I et d'exploitation, d'entretien, etc., D1, D2,
..., Dt, , Dn,
- un échéancier de recettes, R1, R2, …….. , Rt, ……, Rn
Le bénéfice brut de l'année t, Bt , s'écrit:
Bt = Rt - Dt
et son équivalent à l'année zéro est égal à :
Bt / (1 + a)t si a est constant pour les n ans.

Pour la durée de l'exploitation (n ans), la valeur actuelle, de la séquence de dépenses et de


recettes est donc,
B‾= - I + B1/(1+a) + B2/(1+a)² + …….. + Bn/(1+a)n
B‾= - I + Σ t=1n Bt/ (1+a)n
où B est appelé "bénéfice actualisé" de l'opération d'investissement considéré. Le trait sur le
symbole désigne l'actualisation.
Si Bt = Constante = B,
B‾ = - I + B Σ t=1n 1/ (1+a)n
B‾ =gn B - I
où gn est appelé "facteur d'actualisation", fonction de a et de n. Il peut être calculé par la
formule :

gn = { [1 – 1/ (1+a)n] /a} parce que


Σ t=1n rt = [r – rn+1]/ [1 – r] avec r = 1/ (1 + a)
Donc
gn = { [(1/(1+ a)) – (1/ (1+a)n-1)] / [1 – 1/(1 + a)]}
gn = { [1 – (1/ (1+a)n)] [1/(1 + a)]}/ [a/(1 + a)]
d’où gn = { [1 – (1/ (1+a)n)] / [a] }
à la limite: lim gn → 1/a, quand n → ∞
L'inverse de gn, cn, tel que : cn= 1/ gn
représente l'annuité par laquelle on rembourse un capital de 1 DH en n années avec un taux
d'intérêt a.

Avant d'effectuer la comparaison, il faut étudier les liens éventuels qui existent entre les
projets :
(a) Les projets indépendants : La réalisation ou la non-réalisation de l'un n'affecte pas la
rentabilité des autres.
(b) Les projets incompatibles: Les réalisation de l'un exclut celle des autres.
(c) Les projets dépendants : La réalisation de l'un affecte la rentabilité de l'autre, soit
favorablement (projets complémentaires), soit défavorablement (projets concurrents).
Remarque l - Lorsque l'investissement est étalé sur plusieurs années. les dépenses
d'investissement doivent être également actualisées.

c – Autres critères de comparaison :


c.1 - Critère de la durée d'amortissement:
c'est le nombre d'années au bout desquelles la somme des recettes actualisées devient
supérieur aux dépenses actualisées avec un taux d’actualisation préfixé. (La même technique
utilisée avec les dépenses et recettes non actualisées porte le nom de « temps de
récupération »). L'utilisation de ce critère peut se justifier lorsque, par suite de l'incertitude,
on cherche à récupérer sa mise de fonds aussi vite que possible (par ex. équipement
risquant de se démoder rapidement).

c.2 - Les critères du gain relatif net et brut en valeur actuelle :


Gain relatif net (Net Benefit / Cost Ratio):
GN‾ = B‾/ I‾
Gain relatif brut (Benefit/Cost Ratio) :
GB‾ = R‾/ (I‾ + D‾)
Très employés dans les années 60, ils sont encore utilisés (surtout le premier) lorsqu'on a le
choix entre divers projets indépendants, à but unique, mais non-réalisables en même temps
par manque de crédits disponibles.

c.3 - Taux de rentabilité moyen (Internal rate of return) :


on sait que
B‾ = - I + Σ t=1n [(Rt – Dt)/ (1+a)t]
Si l'on porte B‾ en fonction de a :
8
Figure 4.3 :
B décroît lorsque a croît et devient négatif à partir d'une valeur de a qu’on appelle "taux de
rentabilité moyen") désigné par r.

Il est ainsi définit par la relation :


- I + Σ t=1n [(Rt – Dt)/ (1+a)t] = 0
En d'autres termes, r est tel que l'opération envisagée est juste équilibrée si elle est financée
au moyen d’un emprunt contracté à ce taux. Plus r est élevée plus le projet est rentable.
Remarque I : Le rapport GB‾/GN‾ s’écrit :
GB‾/GN‾ = [R‾/ (I‾ + D‾)] / [(R‾ - D‾)/ I‾]
GB‾/GN‾ = [1/ [(I‾ + D‾)/ I‾]] . [1/[(R‾ - D‾)/R‾]]

Remarque II - Il y a deux autres taux de rentabilité qui sont utilisés pour les buts autres que
celui de comparer des projets. Ils sont les suivants :
(a) Taux de rentabilité marginal : Considérons un projet qui dépend d'une variable de
dimension x, par exemple, un évacuateur de crue. Nous supposerons en outre que cette
dimension peut varier d'une manière continue.
Soit,
εx = une petite variation de x,
εI = le coût d'investissement supplémentaire correspondant à εx,
εBt = la variation correspondante du bénéficie de l'année t.
Le bénéfice marginal actualisé s'écrit :
εB‾ = -εI + Σ t=1n εBt / (1+a)t

Le taux de rentabilité marginal m est le taux de rentabilité moyen de l'investissement


marginal. Il est donc défini par :
εB‾ = 0
soit -εI + Σ t=1n εBt / (1+a)t = 0
Cette notion s'applique lorsqu'on cherche la dimension optimale d'un ouvrage; si m > a, on a
intérêt à accroître la dimension qui devient optimale lorsque m = a.

(b) Taux de rentabilité immédiat:: Cette notion s'introduit lorsqu’on cherche la date optimale
de réalisation d'un ouvrage.
Considérons un projet de durée quasi infinie comme par exemple un canal. Supposons que
ni la dépense d'investissement, I, ni les bénéfices annuels Bt ne dépendent explicitement de
la date de réalisation de l'ouvrage.
Le taux de rentabilité immédiat est défini par :
Tt = Bt+1/ I
où t = l'année de réalisation de l'ouvrage
Bt+1 = le bénéfice de la première année après la mise en service
l = les dépenses d'investissement

Considérons les années 0 et 1 de la réalisation. Les bénéfices actualisés seront


respectivement,
B‾(0) = - I + B1/(1+a) + B2/(1+a)² + ……..
B‾(1) = - I /(1+a) + B2/(1+a)² + ……..
B‾(0) - B‾(1) = - I + [B1/(1+a)] + [I /(1+a)]
B‾(0) - B‾(1) = [I /(1+a)] {[B1 / I] - a }
B‾(0) - B‾(1) = [I /(1+a)] [T0 - a]
Si T0 > a, alors il est préférable de réaliser l'investissement l'année 0 plutôt que l'année 1.

De même,
B‾(1) - B‾(2) = [I /(1+a)²] [T1 - a]
...............................................
................................................
................................................
B‾(t) - B‾(t+1) = [I /(1+a)t+1] [Tt - a]
Il en résulte que, dans le cas où les bénéfices annuels sont croissants5 les taux de rentabilité
immédiats étant de ce fait croissants, l'année optimale de réalisation est la première année
où la valeur du taux de rentabilité immédiat dépasse le taux d'actualisation.
Dans la réalité, I et Bt ne sont pas indépendants de la date de réalisation. De ce fait, il faut
procéder au calcul complet du bénéfice actualisé correspondant à chaque année possible de
mise en service.
d - Le choix du taux d'actualisation:
La détermination du taux d'actualisation constitue un problème difficile vu le nombre des
facteurs qui y interviennent.
En principe, c'est l'Etat qui en décide par des plans quinquennaux. On le fixe en monnaie
constante. Cependant, compte tenu de l'érosion monétaire, la valeur réelle du taux varie
d'une année à l'autre.
Le taux d'actualisation prend en considération l'équilibre entre l'épargne globale et
l'investissement global de la collectivité.

Le taux d'intérêt des marchés capitaux, de son côté, traduit seulement le fonctionnement
des marchés des capitaux. Certes, s'il existait un marché parfait des capitaux, centralisé et
permettant de définir un taux d'intérêt unique, ou pourrait théoriquement concevoir qu'il y
ait égalité entre le taux d'intérêt financier et le taux d'actualisation. En fait, le taux d'intérêt
varie suivant le risque et la nature du prêteur et de l'emprunteur. Le taux d'actualisation doit
donc exprimer :
- l'importance relative des disponibilités globales d'épargne par rapport aux possibilités
d'investissement,
- le degré de préférence de la collectivité entre biens présents et biens futurs.
Un taux d'actualisation faible, résultat d'une épargne globale importante, favorise
l'investissement dans les activités très capitalistique et vice versa. Une activité capitalistique
demande un capital (c-à-d, biens d’équipement, matières premières, main d’oeuvre)
important. Ainsi les industries chimiques sont plus capitalistique que le bâtiment.

Soit,
ig = le taux d'intérêt de bons d'Etat garantis par ce dernier, n’étant greffé par aucun impôt,
s = le taux d'inflation
Alors la différence (ig - s) donne une idée sur la valeur minimale de taux d'actualisation à
retenir à condition bien entendu que s soit assez faible.
Pour le secteur privé, le taux d'actualisation doit être ≥ (ig /(1- t))
où t est le pourcentage des impôts sur les revenus brutes.
Le taux d’actualisation pour la collectivité (social discount rate) devient égal à
A ig + [(1 – A) ig] / (1 – t)
Où A représente le pourcentage des investissements tirés des consommateurs. Le
pourcentage d'intérêt auquel la collectivité s’attend pour un projet publique doit être donc
au moins égal au taux d'actualisation cité ci-dessus.

Unicité du taux d'actualisation :


Pour éviter une mauvaise utilisation des ressources de la nation, il faut que le taux
d’actualisation soit le même dans tous les arbitrages entre présent et futur, pour tous les
projets à comparer. C' est par le moyen de "primes" et de "pénalités"; que l'on privilégiera
ou pénalisera certains projets.

e – Choix de la période d’actualisation :


e.1 - La durée considérée
On retient la durée de vie réelle comme durée d'actualisation plutôt que la durée des
emprunts. Toutefois l'actualisation diminue considérablement le poids des années éloignées,
et par conséquent il n'est pas nécessaire de rechercher avec une grande précision la durée
d'actualisation au-delà de 50 ans.

e.2 - Comparaison de projets de durées de vie différentes:


Considérons qu'on a deux équipements différents à comparer, l'un durant 5ans et l'autre 10
ans.
Si B1‾et B2 ‾ sont les bénéfices actualisés correspondants, on supposera que le projet 1 est
renouvelé une fois et on comparera B2 ‾ à [B1‾ + B1/(1+a)].
En principe, pour la comparaison, on choisit une période correspondante au plus petit
commun multiple des durées de vie respectives de ces deux projets, en admettant que
chaque projet est renouvelé de façon identique.

f – Recours à l’amortissement et au prix de revient :


On peut montrer que la comparaison de projets de durée de vie différente peut se faire en
remplaçant les bénéfices actualisés par l’annuité constante équivalente b qui est définie
comme suit:
B ‾ = b / (1 + a) + ........... + b /(1 + a)n = b . gn
b = B ‾ / gn
En posant :
cn = 1 / gn
b = B ‾ . cn
Le coefficient cn est l’annuité par laquelle on rembourse un emprunt de 1 DH par annuités
constantes de n années à un taux d'emprunt égal au taux d’actualisation.

Lorsque l’investissement considéré procure des revenus constants B. on a vu que le revenu


actualisé s’écrivait :
B ‾ = B. gn - l
Or B‾ = b / cn et gn = 1 / cn
d'où
b = B – I . cn

Remarque – Lorsqu’on compare des projets rendant les mêmes services, on a vu que l’on
pouvait se borner à comparer les dépenses actualisées D‾. On peut alors remplacer D‾ par
l’annuité constante équivalente, d, définie par :
d = D‾ . cn
Lorsque : Dt = Constante = D.
D‾ = I + D gn
d = D + I . cn

3. Problème de prix :
Dans l’étude concrète d' un projet d’investissement les recettes et les dépenses doivent être
évaluées en tenant compte des variations prévisibles des différents prix. On peut faire ces
évaluations:
- Soit en dirhams courants (ou nominaux) correspondant à chaque année, en tenant compte
des variations absolues de chaque prix (càd, il faut majorer le taux d'actualisation du taux
d'inflation pour chaque année),
- Soit en dirhams constants, càd en utilisant le niveau général des prix d’une année de base
(en général, la première année de la période), tenant compte seulement des variations
relatives des différents prix.
En tout cas, il faut s' appuyer sur les informations spécifiques que l'on peut avoir sur le
secteur et la zone géographique concernés.

4. - Insuffisance des crédits et taux d'actualisation:


Supposons que nous ayons à définir un programme d 'opérations parmi une liste de projets
indépendants. On suppose également que le choix est déjà fait entre les différentes
variantes de chaque projet).
On a déjà vu que tout projet dont le taux de rentabilité moyen est supérieur au taux
d'actualisation doit, on principe, être considéré comme rentable. D'autre part, le taux
d'actualisation devrait assurer globalement l’équilibre entre les investissements jugés
rentables et les possibilités d'épargne.
La programme d'investissement et les besoins de financement correspondants sont donc
déterminées dès que l'on s'est fixé le taux d'actualisation. Mais, il faut s'interroger sur les
possibilités effectives de financement, qu'il s'agisse de décisions du secteur privé, ou bien de
décisions des pouvoirs publics.

Deux cas peuvent se présenter:


a) Le financement du programme est assuré: Alors, le programme optimal comprend tous les
projets dont le bénéfice actualisé est positif. En . principe, le montant des dépenses
budgétaires à consentir sont déterminé chaque année au niveau nécessaire pour assurer le
financement de toutes les opérations rentables au taux d'actualisation choisi.
Ce cas, en réalité, se présente assez rarement.
b) Les possibilités de financement sont limitées : elles ne permettent pas de réaliser tous les
projets jugés rentables : c'est évidemment le cas le plus fréquent. L'insuffisance des crédits
peut provenir du fait que les bénéfices ont été surestimés et notamment qu’on a attaché
trop d’importance aux avantages non monétaires tels que la valeur du temps ou de la vie
humaine.

Supposons que les crédits alloués à un secteur ne permettent pas de réaliser la totalité du
programme établi avec un taux d' actualisation national de 7%. Dans ce cas on peut
envisager l'une des solutions suivantes :
1) Relever le taux d'actualisation jusqu’à un niveau x tel que le coût du programme
correspondant soit égal aux ressources financières.
Le bénéfice actualisé d'un projet s'écrit alors :
B‾ = - I + Σ t=1n [ Bt / (1+a)t] ≥ 0
On classera ensuite les projets par ordre décroissant des taux de rentabilité moyen et on
s'arrêtera lorsque l'enveloppe du budget est épuisée. On éliminera ainsi les projets dont le
taux de rentabilité moyen est compris entre 7% et x.
2) Relever le taux d'actualisation de la première année : La solution précédente suppose que
les difficultés financières sont permanentes. A l'inverse, on peut supposer que la contrainte
financière est temporaire et, à la limite, on ne doit relever que le taux d’actualisation de la
première année en gardant le taux de 7% pour les années suivantes.

Si y est la nouvelle valeur de ce taux qui ne va s'appliquer qu’à la première année, B s'écrit :
B‾ = - I + B1 / (1+y)1 + B2 / (1+y) 1,07 + B3 / (1+y) (0,07)² + ……….. ≥ 0
B‾ = - I + (1,07)/ (1 + y) Σ t=1n [ Bt / (1+a)t] ≥ 0
Tout se passe comme si on réduisait tous les bénéfices annuels Bt dans une proportion
constante égale à 1,07 / (1 + y) , alors que dans première solution, les bénéfices Bt étaient
réduits dans une proportion [1,07 / (1 + x)]t croissante avec t. Ainsi, le.. seconde méthode
défavorise moins les investissements de longue durée que la première.

Remarque l - Le relèvement du taux d’actualisation de la première année conduit au gain


relatif net en valeur actuelle.
GN‾ = { Σ t=1n [ Bt / (1,07)t] } / I ≥ (1 + y) / 1,07
La valeur de y peut donc s'obtenir en classant les projets par ordre décroissant de GN‾ et en
s'arrêtant à celui où les crédits sont épuisés.
Remarque II- Si parmi les projets étudiés figurent des opérations dont la date de réalisation
peut être repoussée et si leurs bénéfices bruts Bt sont indépendants de cette date, la
première méthode conduit à reporter les opérations dont le taux de rentabilité immédiat est
compris entre 7% et x.
La deuxième méthode conduit à reporter les opérations pour lesquelles ce taux est compris
entre 7% et 0,07 (1 + y) / 1,07.

5. Les points de vue de l’économie de profit et de l’économie


globale:
Les méthodes décrites précédemment sont applicables à tout projet d’investissement qui
devra assurer un profit "maximal". On doit quand même franchir quelques difficultés:
1) Il faut présenter toutes les dépenses et recettes en termes monétaires (les productions et
consommations de biens et services marchands et non marchands (pas vendus sur le
marché)).
2) Le choix des investissements ne se pose pas de la même manière pour une entreprise
privée et pour un pouvoir public; la première essaie d'atteindre un profit maximal, tandis
que le second doit tenir compte de l’intérêt général de la collectivité.

1) Une entreprise peut avoir des effets profitables ou nuisibles sur les divers agents
économiques et sur la collectivité. Par exemple, si une usine est construite au bord d'une
rivière et y rejette gratuitement ses eaux polluées ; cette installation peut tout en
permettant à l' entreprise une activité rentable, ne pas être rentable pour la collectivité s’il
en résulte des frais de traitement pour les utilisateurs à l’aval.
4) Inversement. Une opération justifiée au niveau de l'intérêt généraI, peut ne pas être
rentable pour une entreprise: Ainsi par exemple, l’Etat peut supporter les frais d'un réseau
routier compte tenu des effets bénéfiques (marchands et non-marchands) que les
communications nouvelles pourront ainsi avoir sur le développement d'une région, même si
ce réseau n'a pas de péage. Tandis qu’une entreprise privée ne le voudra ni en supporter les
frais.
6. Critère de choix spécifique pour l’économie globale:
a- La fonction d'utilité collective :
L'Etat doit avoir des choix économiques tels que les conséquences de ces choix soient les
plus avantageuses possibles pour l’ensemble de la collectivité, d'où la nécessité de définir
une "fonction d'utilité collective" pour représenter et maximiser l'intérêt collectif.
On peut exprimer cette fonction soit à l'aide des prix et des revenus (salaire, rente, profit,
transfert, consommations non marchandes, etc.) individuels, soit à l’aide de consommations
individuelles de biens privatifs et de services collectifs.

La modification économique provoquée par un investissement est ainsi représentée par une
somme pondérée des variations individuelles des quantités de biens marchands et non
marchands (qui ne sont pas vendus au marché et qui ne donnent pas lieu à établir un prix)
consommés ou par une somme pondérée des variations individuelles de revenu à prix
constant. La pondération traduit l'intérêt que la collectivité attache à la variation de revenu
de ses divers membres.
Pour qu'un projet isolé soit retenu, il faudra que la variation d'utilité collective soit de signe
positif. Alors, il suffira de remplacer la variation de bénéfice brut par la variation d'utilité
collective dans les méthodes précédentes pour le classement de divers projets entre eux.

b - Le critère de surplus :
Une difficulté dans l’application de la fonction d’utilité se pose quand il s'agit de la
pondération que les pouvoirs publics désirent donner aux variations de revenus des
différents individus. C'est un "choix politique" et non économique. Par souci de simplicité, on
est amené à donner la même pondération à tous les individus. Ainsi on arrive à la "variation
du revenu national à prix constant" que l'on appelle "surplus".
Le calcul du surplus consiste à recenser tous les agents intéressés par une opération
(consommateurs, producteurs, Etat, collectivités locales) et à additionner les gains – ou
pertes - actualisés ressentis par chacun d’eux et à additionner ces gains et pertes actualisés.
Ainsi fait-on apparaître le bilan global d'une opération pour la collectivité.

Il faut quand même limiter le recensement des agents intéressés aux échelles géographique,
temporelle et fonctionnelle (relations entre secteurs d'activité).
On distingue notamment les composantes du surplus suivantes :
- le surplus des consommateurs,
- le surplus des entreprises,
- le surplus de l'Etat.
On peut prendre en compte un élément représentant l'intervention de l'Etat comme gardien
des intérêts de la collectivité nationale (le rôle tutélaire de l'Etat). Cette intervention se
manifeste souvent par le moyen de taxes ou de subventions. Ainsi, par exemple, la taxation
de l’Etat n’a pas seulement pour objet de procurer des ressources au fisc, mais d'exercer une
influence sur sa consommation.

c - Biens marchands et biens collectifs :


On distingue deux grandes catégories de biens et services:
A - Les biens et services vendus sur le marché, auxquelles sont associés des prix. On range
dans cette catégorie les biens et services produits par les entreprises nationales et certains
produits vendus directement par l’Etat, que les consommateurs sont libres de consommer
ou non (postes et télécommunications), eau et électricité par exemple).
B - Les biens et services collectifs : Ils correspondent à des besoins qui ne sont pas couverts
par le marché; leur satisfaction est généralement assurée par des dépenses et non par des
recettes-publiques.

On les divise encore en deux sous-catégories:


Ba - Les produits des services publics généraux dont bénéficie la collectivité dans son
ensemble (par exemple: Défense nationale, Justice).
Bb - Les produits des services publics individuels qui donnent lieu dans certains cas au
paiement d'un prix plus ou moins forfaitaire (par ex. Enseignement, Santé, Assainissement,
Routes).

L'attribution d'une valeur aux biens collectifs constitue un problème difficile. On peut leur
attribuer un prix de vente; mais cette idée appelle les trois observations suivantes:
1) Les usagers ne peuvent pas disposer d'une quantité du bien aussi grande qu'ils le désirent;
parce que leur prix n'est pas un véritable prix de marché, déterminé par la valeur de la
dernière unité consommée ( le coût marginal du bien),
2) Dans le cas où les conditions correspondent à celles d'un prix de marché, le prix de vente
ne représente pas "le coût marginal".
3) Les biens collectifs sont souvent fournis gratuitement.. Pour un prix de vente nul,
l'application stricte de la théorie économique amènerait à dire que la valeur marginale
attachée par les consommateurs à ces biens est nulle, s’il ne peuvent en disposer librement
et en quantité illimité (ce qui n'est d'ailleurs pas le cas), sauf pour l'air et quelquefois l'eau.

d - Les effets externes:


On a vu que l’on évalue le surplus d’une collectivité en chiffrant puis en ajoutant tous les
effets (favorables et défavorables) de l'opération étudiée. Dans cette évaluation, le fait de
tenir en compte des biens marchands et collectifs n'est pas suffisant, car il faut prendre en
considération les effets dits "externes" qui accompagneront l'utilisation de biens produits.
On distingue principalement:
a) Les effets d'entraînement provoqués à plus ou moins longue échéance sur l'activité
économique d'un pays ou d'une zone géographique plus restreinte. Ainsi, par exemple selon
que la zone est en expansion ou en régression le nombre d'emplois crées, l'accroissement de
la masse de salaires distribués et du niveau de la vie. Bien que ces effets soient chiffrables, il
est difficile de chiffrer et de déterminer le délais de ces effets.
b) Les effets provoqués par l'activité humaine
- les nuisances: pollution et dégradation du milieu naturel (ai_ eau, sol), bruit,
- les effets avantageux: amélioration de la qualité de l' environnement par la création
d'espaces verts, de plans d'eau, etc.

e - Les avantages non marchands:


On peut regrouper dans cette catégorie les effets suivants :
- les services de santé: ils permettent d'améliorer le niveau général de la santé, d'où une
diminution de maladies, un allongement de vie professionnelle, etc. On peut les évaluer en
termes monétaires un prolongement de la vie humaine, une diminution des souffrances.
- les services d'enseignement: ils permettent d'élever le niveau des connaissances, d'où un
accroissement de la capacité professionnelle, une augmentation des rémunérations, etc. que
l'on peut chiffrer en monnaie. Mais on ne peut pas évaluer un accroissement de la culture.
b) Les économies des temps: La création ou l'amélioration des équipements (autoroutes;
téléphone, etc.) permettent d'économiser du temps pour le travail ou pour les loisirs.

e.1 - La valeur de la vie humaine:


Parmi les investissements publics un grand nombre ont pour effet de réduire les accidents
qui provoqueraient des décès et des incapacités de travail (par ex. équipements de sécurité,
équipements sanitaires).
Pour apprécier leur rentabilité, il faut évaluer les avantages que la collectivité retire de cet
accroissement de sécurité ou de niveau sanitaire et on est amené, nolens volens, à donner
un prix à la vie humaine, bien qu’une telle tentative paraisse choquante.
II faut tout de suite souligner qu'il ne s'agit pas d'estimer la valeur d'une vie humaine
individualisée en termes monétaires, mais que l’on désir chiffrer la somme que la collectivité
est disposée à dépenser à titre préventif pour économiser une vie. Ce genre de calcul
devient de plus en plus courant dans les domaines de routes et d'aménagements
hydrauliques contre les inondations.

On peut faire cette évaluation par plusieurs sortes :


1 - En utilisant les statistiques des compagnies d'assurance. on peut calculer un coût moyen
des accidents routiers ayant entraîné la mort (à partir des indemnités versées). L'objection:
une assurance est destinée à offrir à une personne la compensation de la perte d'un bien; or
dans le cas de décès, la personne qui profiterait de la compensation n'existe plus. Donc,
l'indemnité versée ne représente pas la valeur d'une vie pour la victime.
2 - On peut faire cette évaluation à partir des primes versée au -des assurances sur la vie, en
admettant que la valeur d'une vie est celle que la personne intéressée se donne pour elle-
même, ou qu'elle est prête à payer.
On observe que (1) et (2) donnent des valeurs très différentes pour une vie humaine.

3 - On peut partir d'un point de vue strictement économique et faire le bilan actualisé de ce
qu'un être humain aurait apporté à la société s’il a continué à vivre.
4 – On peut utiliser les chiffres d’indemnisation retenus par les tribunaux pour les procès des
accidents. On admet que ces chiffres reflètent une prise de conscience collective sur la
valeur de vie humaine.
Dans la réalité, on tient compte des résultats de tous ces raisonnements et de toutes ces
recherches pour arriver à une valeur "moyenne" d’une vie humaine pour la collectivité.
Mais, il est nécessaire que la valeur explicite/implicite attribuée à la vie humaine ne diffère
pas d’un secteur à l'autre et qu’elle soit au moins égale à la valeur « économique » indiquée
dans (3).

e.2 - La valeur du temps:


L'expérience montre que les individus attachent une valeur à leur temps. C’est un facteur
que l'on doit prendre en compte dans des décisions publiques.
Son estimation ne peut s’effectuer que d’une manière indirecte, par exemple, supposons
que 25% des automobilistes qui doivent traverser une rivière évitent de prendre un pont à
péage de 10 DH et emprunt un itinéraire plus longs de 30 km, nécessitant une demie heure
de conduite supplémentaire.
Si le coût direct de la conduite pour une voiture est de 0,20 DH/km, le coût du trajet à 30 km
vaut 30 x 0,2 = 6DH. Donc, 25 % des automobilistes préfèrent à économiser 10 - 6 = 4 DH
plutôt que gagner 1/2 heure.
Donc pour eux, la valeur du temps dans cet exemple, est le 8 DH/h.

Supposons qu'on ait augmenté le péage à 15 DH et que 50% des automobilistes empruntent
l'itinéraire plus long.
Donc, parmi le groupe des automobilistes 50 % des conducteurs donnent une valeur égale
ou inférieure à 18 DH/h à leur temps.
Ainsi on obtient déjà deux points sur la courbe indiquant la relation entre la valeur du temps
et le pourcentage du groupe intéressé qui donnent au temps cette valeur ou une valeur
inférieure.
Ainsi, on peut arriver à une valeur moyenne du temps par des méthodes indirectes pour des
différents groupes.
On constate qu'en général, la valeur du temps ainsi obtenue est voisine au revenu horaire
moyen du groupe de personnes étudié.

f - Les transferts :
Dans la vie économique, l'Etat n'intervient pas seulement comme producteur et comme
consommateur de biens, il intervient aussi par les transferts de revenus entre les diverses
catégories de la population (fiscalité, subvention, etc.). Cependant, dans le calcul du surplus
global, tous les transferts entre agents économiques (y compris l’Etat) s’annulent : seuls
apparaissent les coûts pour la collectivité, qui représentent des consommateurs réelles de
ressources.
Ainsi, lorsque le prix d'un certain bien est artificiellement abaissé en-dessous de son coût par
une subvention, ou élevé au-dessous de son coût pour la collectivité par taxations
spécifiques, il convient de tenir compte des coûts et non des prix.
Cela ne veut pas dire que le prix des terrains ne doit pas être compté, car il s’agit d'une
véritable consommation de ressources.

Même si le terrain est acquis gratuitement ou acheté à bas prix, il convient de prendre en
compte le prix de marché des terrains. Cependant, puisqu’il s’agit d'évaluer finalement le
surplus de l'Etat. il faut réduire des prix de marché les taxes perçues par l'Etat.
Les transferts de nature financière peuvent influencer la rentabilité des investissements dans
la mesure où ils introduisent une distorsion entre les poids relatifs des coûts
d'investissements et des coûts de fonctionnement.
Ainsi lorsqu'une subvention est attribuée aux dépenses d'investissement alors que les coûts
de fonctionnement ne sont pas subventionnés- ce qui est le cas le plus fréquent - les calculs
de rentabilité de l'investisseur l'amèneront à préférer, pour son propre intérêt, le projet qui
lui coûtera le moins cher compte tenu desdites modalités de financement, lequel n’est pas
forcément le plus économique du point de vue de la rentabilité pour la collectivité.
Il ne faut donc pas tenir compte de ce genre des subventions dans les calculs de rentabilité
pour l'intérêt général de la collectivité.

g – Exemple d’application du critère du surplus :


g.1 - Prise en compte du surplus des consommateurs :
Considérons une entreprise quelconque, publique ou privée.
Soit,
P0 = le prix du bien vendu par cette entreprise = 60 DH/t
q0 = la quantité produite du même bien = 1 000 t/ an
n = la durée de vie de l'investissement = 10 ans
q1 = la demande étant élastique, l'entreprise devra arriver à augmenter cette production à =
3000 t/an
p1 = le prix unitaire du bien produit en quantité q1 (p1 < p0) = 50 DH/t.
l = le coût de l’investissement = 100 000 DH
e = les frais d’exploitation annuels supplémentaires = 30 000 D HI an
a = le taux d’actualisation = 7 %.

En supposant que les recettes et les dépenses ne varient pas dans le temps, on peut écrire
pour le bénéfice actualisé de l’opération ayant pour but d’augmenter de q0 à q1 :
B‾ = - I + Σ t=1n [ B / (1+a)n] = - I + gn . B
avec
B = p1q1 – p0q0 - e.
gn = [1 - 1 / (1+a)n] / a = 7,024
B = 50 x 3000 - 60 x 1000 - 30 000 = 60 000 DH/an
B‾ = - 100 000 + 60 000 x 7,024 = 321 440 DH.
Ce calcul se base sur le critère du bénéfice de l’entreprise actualisé, mais il ne tient pas
compte des avantages qui résultent, pour les consommateurs, de l'abaissement du prix de
vente (le surplus des consommateurs).

Le surplus des consommateurs, S, est représenté sur la figure ci-contre par la surface
hachurée. En effet si le prix n’avait pas été baissé de p0 à p1, ils auraient payé p0xq1 pour la
consommation q1.
S = [(q0 + q1) / 2] (p0 – p1) = [(1000 + 3000)/2] (60 – 50) = 20000 DH/an
Le bénéfice actualisé en tenant compte du surplus des consommateurs devient,
B‾ = 100 000 + (60 000 + 20 000) 7,024 = 461 920 DH/an

g.2 – Prise en compte des biens collectifs :


Pour la prise en compte des biens collectifs, on essaye de déterminer la valeur de ces biens
pour les usagers, en se reportant dans toute la mesure possible à des prix de marché.
Considérons par exemple un projet d'élargissement d'une route. Un tel projet ne peut être
envisagé que si la largeur de la route est actuellement insuffisante (le cas d'un bien à prix
nul, mais dont la quantité est insuffisante).
Les avantages de cette opération peuvent être évalués comme suit :
Supposons que le trafic routier reste constant; Q = Cte (en véhicules km /an)

a) Pour les automobilistes;


- consommation d'essence;
Soit p le prix de l’essence avec la taxe (en DH/l). Si la consommation passe de C1 à C2 (C1 >
C2), (en l/véhicule.km)
p (C1 - C2) Q (en DH/an)
- sécurité :
Soit A = la valeur d'un accident (en DH/accident). Si le taux d:accident passe de a1 à a2 (a1 >
a2), (en accident/véhicule.km)
A (a1 – a2) Q (en DH/an).
- temps :
Soit T = la valeur d’une heure (en DH/h). Si la vitesse moyenne passe de v1 à v2 (v1 < v2), (en
véhicule.km/h),
QT [(1/v1) – (1/v2)] (en DH/an)

a) Pour l'Etat :
- la première année : coût de l'élargissement : - l
- en année courante :
Frais d'entretien supplémentaire : - e (en DH /an )
Taxe sur les carburants : s en DH/l : s (C1 - C2) Q (en DH/an)
La somme de ces éléments constitue le surplus annuel qu'il faut actualiser.
On remarque que la prise en compte du surplus de l'Etat revient à considérer le prix de
l'essence hors taxe et à ne pas considérer la diminution du revenu de l'Etat par la taxe.

g.3 – Prise en compte des effets externes :


Prenons comme exemple un projet d’installation d' une station d'épuration urbaine.
Données :
- Population = 100 000 habitants
- Coût de l'investissement I = 107 DH
- Frais d'entretien et d'exploitation e = 106 DH/an
- Durée de vie = 20 ans
- Taux d'actualisation = 7%
Dans la situation actuelle, les eaux polluées sont jetées dans une rivière et les utilisateurs
d’aval sont obligés de traiter l'eau avant de l’utiliser.

Les avantages de l'amélioration de la qualité de l'eau :


- les utilisateurs industriels à l'aval de la ville prélèvent 100000 m3/j et dépensent 0,03
DH/m3 de frais de traitement. Leurs économies seront :
A1 = 100 000 x 0.03 x 365 = l 095 000 DH/an
- Les utilisateurs urbains à l’aval prélèvent 50 000 m3 /j et dépensent 0.08 DH/m3 de frais de
traitement. Leurs économies seront :
A2 = 50 000 x 0, 08 x 365 = 1 460 000 DH/ an

Coûts actualisés : D‾ = 106 (10 + Σ t=120 [ B / (1,07)t] = 20,594 x 106 DH


Avantages actualises : A‾ = (1,095 + 1.46) 106 x 10,594 = 27,057 x 106 DH
Surplus net actualisé : S‾ = - D‾ + A‾ = 6,473 x 106
La station d'épuration est donc rentable compte tenu des avantages qu'elle procure aux
utilisateurs d'aval.
Remarque - On a négligé les avantages pour les pêcheurs, l’hygiène, le tourisme, les loisirs,
etc, qui peuvent être importants mais sont encore difficiles à chiffrer. Il est évident que si S‾
< 0 dans le calcul ci-dessus, on devrait essayer de chiffrer ces avantages pour voir si le projet
est vraiment rentable.

g.4 – Prise en compte du temps :


Nous allons considérer à titre d’exemple un projet d'investissement permettant d'accroître
la vitesse d'un train et, par suite, de réduire la durée du trajet entre deux villes.
a) Supposons d’abord que le tarif reste inchangé, soit :
- p0 = 90 DH
- l = 5 x 106 DH
- n = 15 ans
- Le nombre des voyageurs passent de q0 = 100 000 à q1 = 106 000.
- e = 80 000 DH/an (frais de fonctionnement supplémentaire.)
- Le bénéfice brut annuel = B - e + (q1 – q0) p0
- B = - 80 000 + (106 000 - 100 000) 99 = 460 000 DH
- B = - I + B. gn = (-5 + 0,46 x 9,108) 106 = - 0,81 x 106 DH.

L’opération n’est donc pas rentable du point de vue de l’entreprise. L'augmentation du


nombre. de passagers n’étant pas suffisant pour couvrir les dépenses supplémentaires.
Faisons intervenir le surplus des usagers. Bien que le tarif du train soit inchangé, la
diminution de la durée du parcours peut être assimilée, à l’aide de la notion de valeur du
temps, à une diminution du prix du transport.
Supposons que pour les usagers utilisant antérieurement le train, la valeur du temps est de T
= 8 DH/h, et la durée du parcours est réduite de : Δt =1/2 h.
S1 = T Δt q0 = 8/2 x 100 000 = 400 000 DH/an

On peut également supposer que pour les q1- q0 nouveaux passagers attirés vers le train par
la réduction de la durée du trajet, la valeur du temps varie de 8 DH/h pour le premier
passagers à 0 DH/h pour le dernier, soit une moyenne de 4 DH/h et au total:
S2 = (q1 – q0) Δt (T0 + T1) /2 = 6 000 x 0,5 x 4 =12 000 DH/an
Le surplus global est donc :
S = B + S1 + S2 = 872 000 DH/an
Le surplus actualisé devient,
S‾ = - I + S. gn = ( - 5 + 0,872 x 9,108) 106 = 2 942 176 DH

a) Supposons maintenant que l'accroissement de vitesse est accompagner d’un relèvement


du tarif de p0 à p1.
En tenant compte d’une diminution de la demande de q1 a q’1 , il faut ajouter au surplus ci-
dessus un terme complémentaire S’ tel que
S’ = e’ - (q1 – q’1) (p0 + p1)/2
Où e’ = la diminution des frais d’exploitation due à la diminution du trafic de q1 à q’1.
Remarque I - Lorsque le surplus annuel S dépend du temps, il faut rechercher la date
optimale de réalisation de l'investissement.
Remarque II - Si le trafic supplémentaire du chemin de fer est composé des personnes qui
utilisaient antérieurement un autre moyen de transports, par exemple avion, il faut déduire
du surplus déjà calculé la diminution du bénéfice des compagnies aériennes.

g.5 - Prise en compte des taxes :


Considérons une entreprise qui envisage l'achat d' un camion et le choix entre deux modèles
1 et 2 ayant la même charge par essieu et la même durée de vie n, mais I2 > I1 et C2 < C1 (
consommation de gasoil), les autres frais d'exploitation étant les mêmes.
Soit, N = le nombre de Km à parcourir annuellement
p = le prix du gasoil taxes comprises.
L’avantage actualisé du modèle 2 par rapport au modèle 1 s'écrit :
B‾ = - (I2 – I1) + Σ t=1n [ pN (C2 – C1) / (1 + a)t] =
L’application numérique :
I1= 80 000 DH, I2 = 100 000 DH
C1 = 0.25 l/Km, C2 = 0,20 l/km
p = 1,20 DH/l , N = 100 000 Km, a= 8% , n =10 ans.
B‾ = -(100 000 – 80 000) + 1,20 (0,25 – 0,20) 100 000 x 6,71 = 20260 DH > 0.

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