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Piquet de grève devant le siège de Camaïeu, à Roubaix jeudi. Photo Aimée Thirion
Depuis lundi, les salariés se relaient devant le siège
de la marque, à Roubaix. Un dernier baroud avant
l'audience devant le tribunal de commerce de Lille
qui étudie vendredi les offres de reprise de l’enseigne
de prêt-à-porter féminin.
Piquet de grève devant le siège de Camaïeu, à Roubaix jeudi. Photo Aimée Thirion pour Libération
Depuis au moins dix ans, les ventes reculent selon l’Institut français de la
mode. Délicat pour une enseigne comme Camaïeu, dont la stratégie
commerciale repose principalement sur un grand réseau de magasins,
souvent implantés dans les centres-villes où les loyers, eux, ne cessent
d’augmenter. Les deux mois de fermeture des boutiques durant le
confinement ont aggravé les difficultés économiques de l’entreprise qui
affichait déjà un chiffre d’affaires en recul de 570 millions d’euros avant la
crise sanitaire, la conduisant au redressement judiciaire. «Nous sommes
une entreprise rentable en cessation de paiements. Et là, on va peut-être
permettre à ceux qui nous ont mis en difficulté de refaire une dette ? Mon
impression, c’est qu’ils ont voulu arriver au plan de sauvegarde de l’emploi
pour pouvoir licencier et restructurer», analyse Eric, 49 ans. Il est certain
que ses douze années d’ancienneté «ne pèseront pas lourd» dans la
balance : sa femme travaille et il n’a plus qu’un seul enfant à charge, il
s’attend donc à recevoir une lettre de licenciement dans quelques semaines.
«Moi, j’ai des cervicales amochées à vie. J’ai failli perdre un œil à cause
d’un défaut de sécurité sur une machine. On leur a donné des idées pour
faire des économies… fulmine Cindy, 36 ans. Et maintenant, certains vont
partir avec un coup de pied au cul et on va devoir dire merci.»
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Crise : les licenciements sortent
du confinement(https://www.liberation.fr/france/2020/05/20/crise-les-licenciements-
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chekaik-chaila)